Recherche

Panthée, tragédie

Extraits

ActuaLitté

Littérature étrangère

La geste hilalienne

Par une chance exceptionnelle, la récitation d'un des derniers "aèdes" a pu être recueillie. Un berger illettré du Sud tunisien conte une suite de migrations épiques des tribus hilaliennes du Nadj (Arabie Saoudite) qui vinrent peupler le Maghreb et poussèrent jusqu'en Andalousie. Les poèmes qui chantent cet événement étaient jusqu'ici connus grâce à la transmission orale et à la publication de larges fragments. La version apportée par Lucienne Saada fournit une sorte de totalité, une Geste officielle, précise le récitant qui a pourtant une idée exacte de la géographie des différentes versions de ce conte, chacune marquée par une odeur et une saveur de terroir. À travers un texte fondateur de culture, l'identité hilalienne scellée dans sa langue et sa poésie éclaire l'Histoire, une histoire de vies déjà révisée par le sociologue du Moyen Âge, Ibn Khaldoun. En outre, comme l'écrit Jean Grosjean dans sa préface, la Geste hilalienne a le mérite de nous ramener vers la source épique. Elle sait équilibrer l'alternance vitale de deux sortes de mouvements : le déroulement des faits dans la durée et les exaltations du coeur dans les crises. Ce qui sera dissocié d'une part en légendes, en histoires, en romans et d'autre part en élégies, en tragédies, en poèmes, se trouve ici lié organiquement... Il y a à nos portes des peuples que nous croyons connaître. Ils ont vu naître les cités ; ils en savent le remède. Ils réveillent sous nos habitudes cette mobilité de l'âme qui a fait dire que le fils d'homme n'a pas où reposer la tête.

02/1985

ActuaLitté

Philosophie

Hans-Georg Gadamer. Une biographie

La trajectoire intellectuelle de Hans-Georg Gadamer (1900-2002) traverse tout un siècle et a nourri une oeuvre majeure qui, sous le nom d'herméneutique, renouvelle profondément la pensée de l'interprétation et de ses enjeux existentiels. Car, pont un philosophe né en 1900 (soit l'année de la mort de Nietzsche, de l'avènement de la phénoménologie et des ouvrages fondateurs de Freud et de Dilthey), il était naturel que la question de l'" interprétation " fût au centre de toute problématique. Avec Gadamer, cette question reste, non seulement méthodologique, mais se transforme en une caractéristique vitale de notre " mode d'être " et, donc, de ce que nous sommes. Toute sa vie, en un siècle marqué par bien des tragédies, Gadamer va approfondir sa philosophie de l'herméneutique et voir, avec elle, sa réputation et sa notoriété grandir. Son centième anniversaire, le 11 février 2000, fut un événement extraordinaire en :Allemagne. Tous les grands intellectuels de l'époque, Paul Ricoeur. Jürgen Habermas, Karl-Otto Apel, Richard Rorty, Gianni Vattimo et bien d'autres, mais aussi des dignitaires du monde politique, dont le président de l' Allemagne et le premier ministre du Baden-Württemberg (un inconditionnel de Gadamer), se sont rassemblés à Heidelberg pour lui rendre hommage. Son oeuvre, aujourd'hui, continue d'inspirer de nombreux courants de pensée et méritait, à ce titre que sa vie, comme sa pensée, fût enfin revisitée par l'un de ses meilleurs exégètes. C'est dire que cette biographie - la première en langue française - vient à point nommé pour éclairer la personnalité d'un philosophe essentiel à notre compréhension de la modernité.

01/2011

ActuaLitté

Littérature française

La double vie d'Anna Song

Anna Song, `la plus grande pianiste vivante dont personne n'a jamais entendu parler", laisse derrière elle une œuvre discographique sans précédent. Malgré la maladie, et clans un engagement du corps et de l'âme proche de la ferveur, elle a voué ses dernières années à arpenter, avec une indéfectible justesse, un territoire musical des plus vastes. Gardien du temple et architecte de la légende : Paul Desroches, son mari et producteur. Mais tandis que celui-ci raconte la femme aimée, de l'émerveillement enfantin aux patientes années d'une vie partagée dans une sorte de culte de la beauté, le scandale éclate. Anna Song n'aurait pas enregistré une seule note de sa discographie, pillée ail-leurs par l'amoureux démiurge. Imposture, falsification, trahison : au concert de louanges nécrologiques succède le tapage de l'opprobre, relayé par des médias d'autant plus féroces que bernés. C'est un fascinant jeu de miroirs qu'orchestre ici Minh Tran Huy dans un deuxième roman qui confirme l'avènement d'un univers d'une impressionnante cohérence. Où l'on retrouve l'omniprésente absence du pays des origines, le Viêtnam, dont la réalité floutée par le temps et l'éloignement s'enracine clans un silence peuplé de contes. Et aussi cette petite musique envoûtante, cette opacité impavide plus généreuse qu'elle ne s'affiche, qui évoque irrésistiblement les eaux calmes d'un lac, sous lesquelles se jouent - et demeurent - les plus violentes tragédies. Tombeau du premier, du grand, de l'unique amour, entre ode et plaidoyer, La Double Lie d'Anna Song révèle et défend la folie d'aimer, mais aussi le droit à inventer des vies à la hauteur de cette folie.

08/2009

ActuaLitté

Littérature étrangère

Deirdre

C'est une histoire bien ancienne que celle de Deirdre ; presqu'aussi ancienne, et non moins belle, que l'histoire d'Hélène de Sparte. Elle appartient à l'un des cycles les plus épiques de l'Irlande que l'on nomme le cycle de la Branche-Rouge. Les Celtes n'ayant pas d'écriture, elle n'a subsisté pendant plus de dix siècles que de mémoire en mémoire, par tradition orale. Nous sommes dans la province du Nord-Ouest de l'Irlande, le pays des Ulates. Alors qu'il se rend chez un de ses sujets, le roi Conor assiste à l'accouchement de l'épouse de ce dernier. Elle donne naissance à une fille à qui l'on donnera, suite à la terrible prophétie du druide Cathfa, le nom de Deirdre, ce qui signifie " danger " et " douleurs " à la fois. Dès sa naissance, Conor décide qu'elle entrera dans sa couche à l'âge nubile. Mais le destin en décide autrement lorsque Deirdre rencontre Naoise, un jeune guerrier noble dans lequel elle reconnaît immédiatement le visage de l'amour. Dès lors, il ne reste plus aux jeunes gens que la fuite éperdue. Des années durant, ils sont traqués par les hommes de Conor qui refuse l'affront. Durant cette période d'errance, la beauté de Deirdre ne cesse de grandir alors que rien n'entrave la concupiscence du roi. S'ensuivra toute une série d'événements et d'aventures, entre le magique et l'héroïque, qui conduiront Deirdre et Naoise vers un destin terrible et grandiose, digne des plus grandes tragédies de l'histoire humaine...

02/2001

ActuaLitté

Critique littéraire

Le chant du monde dans la poésie française contemporaine

Pour essayer d'y voir un peu plus clair dans le paysage brouillé de la poésie française contemporaine, Michel Collot en retrace l'évolution depuis 1960, en dégageant ses principales étapes et les diverses tendances qui l'animent. Pour compléter ou corriger l'image, souvent partielle et partiale, qui en est donnée, il met notamment l'accent sur celles qui, depuis les années 1980, ont contribué à " rouvrir l'horizon " de la poésie française et francophone : le renouveau du lyrisme, une plus large ouverture au monde, et la recherche d'une " nouvelle oralité ", qui concourent à faire réentendre le chant du monde. Après deux décennies marquées / dominées par le textualisme et le formalisme, les années 1980 ont vu l'émergence d'un " nouveau lyrisme " qui ne se limite pas à l'expression du sentiment personnel mais s'accompagne d'une plus large ouverture au monde et de nouvelles formes d'oralité qui renouent avec le chant, longtemps proscrit de la scène poétique française. " Il y a encore des chants à chanter ", écrivait Paul Celan, confronté aux tragédies de son siècle ; harmonieux ou dissonants, ils font entendre aujourd'hui. A ces diverses tendances correspondent autant de façons différentes d'aborder les rapports entre la poésie et la nature, l'écriture et les lieux / le langage et l'espace, la lettre et le sens, le vers et la prose. Michel Collot analyse les formes singulières et les enjeux multiples qu'elles revêtent dans quelques oeuvres marquantes du dernier demi-siècle : celles de Bernard Noël, Michel Deguy, Jean-Paul Michel, Lionel Ray, Jean-Claude Pinson, Antoine Emaz, Philippe Jaccottet, Pierre Chappuis, François Cheng, et André Velter.

02/2019

ActuaLitté

Littérature française

Le reliquaire

"Le privilège de notre mémoire, c'est sa faiblesse, son infidélité, cette fausseté qui nous permet, en un passé formé à notre image, de vivre selon notre coeur". Cette phrase est écrite par le romancier à la recherche de ce passé que, très jeune, il avait voulu construire et qu'il ne peut désormais que sécréter sous la forme d'une narration. A dix-huit ans, c'est par un meurtre que le narrateur a inauguré sa vie d'homme. Cet acte, par lequel a disparu une très jeune fille, Elia, concluait une expérience que l'on jugera insensée, d'une innocence et d'une pureté inconcevables ici-bas, une passion dont les effets gardent l'inéluctable rigueur des tragédies antiques. Le Reliquaire est une aventure de la mémoire au cours de laquelle un homme, en proie aux événements qui l'ont constitué et le harcèlent, se débat pour sauver son passé et le justifier en composant son livre. Il s'agit d'un plaidoyer humble à la fois et hautain, d'une enquête minutieuse et partiale grâce à laquelle le romancier entend forcer sinon l'approbation, du moins l'amitié du lecteur. Le chagrin de l'adolescent, la douleur de l'adulte, l'orgueil, et l'absolue fidélité pour Elia, composent une figure, celle de l'écrivain, qui pourrait se durcir dans le désespoir mais trouve, grâce à l'écriture, la maîtrise de soi qui justifie l'exergue du livre, empruntée au duc de Saint-Simon : "Dans cette terrible affliction, rien de bas, rien de petit, rien d'indécent. On voyait un homme hors de soi, qui s'extorquait une surface unie, et qui y succombait".

10/1964

ActuaLitté

Religion

Le champ de bataille de la pensée. Gagnez la bataille dans vos pensées

Soucis, doute, confusion, dépression, colère et sentiments de condamnation... tout cela constitue des attaques de la pensée. Si vous souffrez de pensées négatives, prenez courage ! Joyce Meyer a aidé des millions de personnes à vaincre toutes ces batailles cruciales - et elle peut aussi vous aider. Dans son best-seller le plus connu, cet auteur et pasteur bienaimé vous montre comment changer votre vie en changeant votre façon de penser. Elle vous enseigne à gérer les milliers de pensées qui vous envahissent chaque jour et à concentrer votre esprit pour penser comme Dieu pense. Elle partage aussi ses épreuves, ses tragédies et au bout du compte ses victoires dans son mariage, sa famille, son ministère, qui l'ont amené à une vérité merveilleuse qui métamorphose, révélant ses pensées et ses sentiments tout au long de son parcours. Maintenant, c'est à votre tour : de prendre le contrôle de vos pensées pour trouver la liberté et la paix ; de reconnaître les pensées destructrices et les empêcher d'influer sur votre vie ; d'être patient avec vous-même, quelles que soient les erreurs que vous commettez ; de vous armer de la Parole de Dieu, de louange, de prière et d'autres armes spirituelles puissantes ; de suivre la lumière pour sortir de votre `jungle' mentale - les mauvaises attitudes et les excuses que les gens adoptent et qui les tiennent loin de Dieu afin de trouver un bonheur et un épanouissement incroyables. Ne tolérez pas un jour de plus de succomber à la détresse. Découvrez aujourd'hui comment assurer votre victoire dans votre champ de bataille de la pensée !

01/2012

ActuaLitté

Littérature francophone

Une mère à boire

"Un jour, je n'aurai plus besoin de rien car j'aurai tout. Et un jour, mon coeur s'ouvrira comme une fleur, sans qu'il soit utile de tirer sur sa tige, juste en lui laissant le temps nécessaire de déployer ses pétales au soleil. En attendant, ma tête rebondit dans l'évier, j'entends très nettement le bruit de ma mâchoire qui se brise. Ma fille dort là- haut, pour une fois elle n'assistera pas à la violence de son père. Mais bientôt, elle va se réveiller." L'auteur aborde ici deux thèmes tabous : un instinct maternel contrarié et l'alcoolisme au féminin. S'en suit une relation mère-fille fusionnelle puis conflictuelle dans un environnement familial déficient suite à un premier drame survenu très tôt. Un parcours chaotique, des violences conjugales, l'enchaînement de mauvais choix et des tragédies récurrentes jusqu'à une prise de conscience radicale en milieu de vie qui pousse l'auteur vers le développement personnel jusqu'à devenir elle-même thérapeute. Les portes de la spiritualité s'ouvrent en troisième partie offrant ainsi un éclairage sur ce chemin de vie fortement marqué par un lourd passé karmique. Un récit d'émancipation poignant, nu, sans fard et sans concession, toujours teinté d'auto-dérision, livré ici au public à titre d'exemple majeur de résilience. Parce qu'être mère n'est pas inné, parce qu'il faut déjà parvenir à vivre, soi, Parce qu'il y a des forces qui nous gouvernent et des passages obligés, Parce que tout est toujours possible, même lorsque tout paraît désespéré.

02/2021

ActuaLitté

Sociologie politique

La guerre civile. Histoire philosophie politique

Les hommes se sont toujours fait la guerre. Et des armées de penseurs n'ont cessé d'y réfléchir. Or même les plus grands d'entre eux n'ont à peu près rien à dire sur la guerre civile. Ce sont les philosophes surtout qu'elle a hantés, parce qu'elle déchire la vie commune jusqu'à mettre le corps politique en péril de mort. De Platon à Marx, de Cicéron à Machiavel, de Hobbes à Tocqueville, tous ont tenté de comprendre une guerre que chacun a connue. La guerre civile, dont les définitions abondent au point de la rendre insaisissable, se résume le mieux dans sa proposition originelle : c'est la guerre que se font les citoyens. Les classiques de la Grèce et de Rome nous ont appris qu'elle se nourrit de l'inégalité et des dissemblances extrêmes. Mais une rupture se produit depuis le début de l'ère chrétienne, où s'impose l'évidence de l'universel, où les promesses d'un autre monde opposent les hommes. Désormais, la guerre civile prend une autre dimension. Ce livre explore les ondes continues de cet événement. Il cherche dans la guerre civile anglaise la violente matrice du libéralisme. Avec Tocqueville, il croit trouver dans l'égalité la réponse que propose la démocratie pour remédier aux discordes. Il découvre avec Marx, contrepied absolu, une apologie de la seule "guerre juste", celle des travailleurs contre l'exploitation. Il revisite ces deux tragédies nationales, la guerre de Sécession, la guerre d'Espagne. Et il interroge "la guerre civile mondiale" dans laquelle, selon certains, nous serions entrés depuis un siècle. Autant dire que les tribulations de l'universel nous poursuivent toujours.

02/2021

ActuaLitté

Policiers

La vie de nos morts

La vie de nos morts est un recueil de six nouvelles écrites entre 1990 et 2008.Les trois premiers récits nous plongent dans la Barcelone des années 1940 et la terreur de la guerre civile espagnole. Prisons glauques, tortures quasi systématiques, assassinats en série, dénonciations, chasse aux « rouges »… Nati, Eva et Ana sont trois femmes prises dans la tourmente de l’Histoire, qui tentent désespérément de ne pas perdre l’amour et de sauver leur peau. Trois nouvelles, trois femmes, trois destins. La fragilité et la force réunies sous la plume mélancolique et rageuse du Catalan.Les trois nouvelles suivantes ramènent le lecteur aux années 2000. La douce mademoiselle Cobos est une sombre histoire de tueur obnubilé, de femmes bafouées qui meurent à petit feu derrière les persiennes du Barrio Chino. La colère du père éternel et Le cœur de la mère éternelle sont deux histoires qui se répondent. On y croise l’inspecteur Ricardo Méndez, héros récurrent de González Ledesma, confronté aux meurtres sordides d’enfants. Face à l’insoutenable et au chagrin des familles, le vieux policier se trouve plongé dans une position délicate : doit-il laisser faire la justice de son pays ou celle de la rue ?On retrouve dans La vie de nos morts ce regard touchant et désabusé que porte González Ledesma sur sa Barcelone : les vieux bistros se meurent, les prostituées ne sont plus que des fantômes, les ruelles sont toujours aussi étroites et nauséabondes et les plages deviennent les lieux de rencontres malsaines.Avec son talent habituel de conteur, Ledesma tisse des histoires simples et cruelles, comme autant de tragédies sous le soleil barcelonais.

09/2011

ActuaLitté

Littérature japonaise

Nostalgie

"Le grand pont de l'île, que les lumières teintaient de blanc, semblait flotter dans l'obscurité. On aurait dit qu'au bout était le vide, et je me demandai si le car n'allait pas sombrer au fond de la mer." Le pont sépare deux univers, le pays natal où l'on revient avec nostalgie et le monde extérieur. Mais pourquoi l'a-t-on quitté, pourquoi d'autres n'en sont-ils jamais partis et quels drames y restent enfouis ? Deux soeurs renouent après vingt-cinq ans de silence. Un homme apprend enfin la vérité au sujet de son père, disparu lorsqu'il était enfant. Une mère de famille accomplit un vieux rêve pour lequel elle fut prête au pire. Un jeune chanteur à succès replonge dans une période douloureuse de son enfance. Une femme, menacée par un typhon, révèle son passé à sa fille en attendant les secours. Un enseignant déboussolé apprend de son père défunt comment agir dignement. Les protagonistes de ces histoires sont liés par leur présence sur cette île de la mer intérieure de Seto. C'est là que leurs souvenirs les pousseront à mesurer la dureté des rapports sociaux, la puissance du secret, mais aussi leur attachement au lieu de leur enfance. A travers ces six nouvelles qui composent un instantané du Japon contemporain, Kanae Minato porte un regard acéré sur les dysfonctionnements d'une société où le harcèlement scolaire, l'ostracisme et certains systèmes de valeurs rigides continuent d'être sources de tragédies. Le portrait est d'autant plus percutant que son île-cité fictive ressemble beaucoup à celle où elle est née.

02/2021

ActuaLitté

Théâtre - Pièces

Marionnettes du XVIIIe siècle. Anthologie de textes rares

"On est plus difficile que cela aux marionnettes. Les gens de qualité n'y viennent qu'a condition que nous ne les ennuyions point et on siffle aussi bien Polichinelle qu'un comédien de chair et d'os", réplique Polichinelle à une fée qui propose d'ajouter aux mauvaises pièces une décoration, une machine ou un ballet (L'Ile des Fées, 1735). On trouvera ici une vingtaine de pièces (1705-1744) qui permettent de tordre le cou à un préjugé tenace : jouées pour la plupart dans les Foires Saint-Germain et Saint-Laurent, elles ne sont pas destinées à la populace ou aux enfants, mais ouvertes à tout public et regorgent d'allusions qui nous plongent au coeur de la vie culturelle de l'époque. Visant danseuses, directeurs de théâtre, auteurs, opéras, tragédies ou comédies, la verve des marionnettes offre une satire tous azimuts, qui prend aussi pour cible les francs-maçons, l'Académie Française, les Suisses, les peintres etc. Les marionnettes ont joué un rôle essentiel dans la concurrence farouche qui opposait la Comédie-Française aux théâtres dépourvus de monopole. Quand, en 1722, les acteurs de chair furent interdits dans les théâtres de la Foire, c'est par des comédiens de bois qu'on réussit à maintenir des spectacles avec orchestre et chanteurs : l'opéra-comique pour marionnettes était né. Aussi ne s'étonnera-t-on pas de trouver dans ce recueil autant de vaudevilles (air connus dotés de nouvelles paroles), dont le public aimait à reprendre les refrains. C'est à la redécouverte de la variété et de la richesse de ce répertoire, en marge de la culture officielle, négligé parla critique, que ce recueil invite.

03/2022

ActuaLitté

Romans graphiques

Mort à crédit

Mort à crédit c'est l'histoire d'un gamin solitaire, dans le Paris d'avant la Grande Guerre. élevé par des petits-bourgeois qui n'étaient ni riches ni intelligents ni ouverts au monde en marche. et qui se gonflaient pour paraître. pour avoir l'air de, pour ressembler aux riches qu'ils révéraient. Ce petit monde a été décrit par Céline avec une férocité, une truculence et un humour incomparables. qui sont des constantes de toute son œuvre. On y trouvera la démonstration du fait qu'il était incapable de dissocier la représentation de la vacherie des hommes du besoin qu'il avait d'en rire, passant tout naturellement de l'horreur au grotesque de cette manière si française. dénoncée par Beaumarchais, de prendre au sérieux les choses futiles et les vraies tragédies le plus comiquement possible. On y trouvera aussi l'ineffable portrait de Raoul Marquis, dit Henri de Graffigny, ingénieur, aérostier, inventeur, écrivain prolixe, faux marquis et vrai mythomane, dont Céline a fait le très rocambolesque Courtial des Pereires. Chacun connaît le talent et la manière de Tardi, son trait Si particulier et la façon dont il a rendu l'atmosphère tragi-comique de Voyage au bout de la nuit et de Casse-pipe. Il était l'homme qu'il fallait pour illustrer ce livre dans lequel Céline. à force d'outrances. a donné de la société française de son temps une image plus vraie que nature, dans ce langage vivant, moderne et vert, qui a fait scandale, ruais qui vaut à Mort à crédit de n'avoir pas pris une ride et de demeurer l'un des grands romans français du XXe siècle.

12/2008

ActuaLitté

Théâtre

Avec toute mon admiration suivi de Attentat meurtrier à Paris, 320 morts 800 blessés

Avec toute mon admiration : La grande et exubérante actrice Eléonor Ravel, née à l'époque où Raymond Poincaré faisait occuper la Ruhr, partage sa vie et son appartement parisien avec Thomas Langevin, un sexagénaire, qui est à la fois son majordome, son ami, son complice, et sans doute davantage encore... Un jour, Eléonor accepte de recevoir un "jeune auteur", Christian Le Fils, la quarantaine, qui nourrit pour elle une admiration sans borne, dangereuse, et lui propose le rôle principal d'une pièce qu'il a écrite exclusivement pour elle... Or ce rôle n'est pas sans rapport avec celui qu'elle a refusé à Ingmar Bergman en 1957, dans un film resté finalement à l'état de projet, Les Ombres Rouges... Eléonor acceptera-t-elle de jouer un dernier rôle, le dernier ? Attentat meurtrier à Paris, 320 morts 800 blessés : Katharina, la quarantaine, atteinte d'un mal incurable, décide de mourir accompagnée par le plus grand nombre afin que les médias parlent d'elle... A-t-elle réellement déposé une bombe dans un lieu public pour théâtraliser sa fin ou cette bombe n'est-elle que la déposition publique d'un phantasme explosif ? De passage dans la chambre conjugale après l'acte fatal, Katharina est-elle toujours vivante, ou n'est-elle plus déjà que le rêve de l'homme d'affaires qui dort, son pauvre mari au planning surchargé, qui n'a pu juguler le drame ? Créée en 1985 au Théâtre de l'Athénée par Marie-Christine Barrault, dans une mise en scène de Gilles Atlan, cette pièce se révèle, à la lumière de récentes tragédies où s'épousent solitude et folie, d'une redoutable et troublante actualité.

12/2003

ActuaLitté

Poésie

Ondine ou l'odyssée de la conscience

Que nous révèle La Petite Sirène qui a bercé notre enfance ? Devenir, s'individuer : selon Carl Gustav Jung, c'est le défi majeur du XXIe siècle. Individualisme ambiant ou individuation ? Là est la question, elle est vitale. Liliane Lil revisite en poème le conte d'Andersen. Elle fait naître un très beau cantique du désir et de la métamorphose. Ombrin ou humain ? Il faut choisir. Le chemin de l'individuation est bel et bien inscrit dans la mer. Cet éclairage interroge une forêt de symboles. Les grands archétypes sont aussi présents et la porte du rêve frémit. Un pont aux couleurs de l'arc-en-ciel relie conscient et inconscient quand la dynamique psychique est en chemin : l'authenticité acquise, le moi réel peut agir, libre, solitaire mais aussi solidaire. "Et l'écume effaça son imageIndéciseQuand le nuage dessina un visage". Liliane Lil est née à Lyon. Professeure de lettres, elle a toujours oeuvré pour la culture vivante en mettant en place des ateliers de théâtre, d'écriture et d'initiation à la poésie moderne pour ses élèves. Elle a également créé un théâtre poétique pour adultes dans le cadre d'une association. Passionnée par l'oeuvre de Jung et diplômée en Rêve Eveillé Libre, elle n'a jamais cessé d'écrire : poésie, nouvelles, pièces de théâtre, récitals poétiques, contes pour enfants de 10 à 12 ans. Elle est l'auteure de quatre autres ouvrages : Ophélia (poésie), Contes des trois Dames (contes pour enfants), Les tragédies silencieuses (nouvelles pour adultes) et Ondine ou l'odyssée de la conscience (poésie). Vous pouvez retrouver son actualité sur : www. lilianelil-litterature. com.

04/2021

ActuaLitté

Actualité et médias

Mémoires ébouriffées. Ma vie, mes reportages

Une enfance et une adolescence rebelles, jusqu'au jour où, ayant trouvé son chemin de Damas, elle épouse le grand reportage et s'inscrit dans la lignée de ses compatriotes : Isabelle Eberhardt, Ella Maillart et Anne-Marie Schwarzenbach. Elle leur succède. Autre temps. Autre parcours de vie. Un point commun : l'aventure. Vient s'y ajouter la franchise qui est le luxe de sa génération : une femme qui peut tout dire, ou presque, et même s'étendre sur ses amours-qui-ne-durent-pas-toujours. Son irrésistible sens de l'humour, joint à une volonté inoxydable, lui ont permis de survivre tant aux tragédies familiales, qu'à celles, parfois insoutenables, du terrain du reportage. Son éditrice l'a définie ainsi : "Ce n'est pas qu'une journaliste, c'est une créatrice." Un fil rouge tisse ces Mémoires empreintes à la fois de légèreté et de gravité : le pacifisme, l'empathie et la compassion, particulièrement envers les femmes. Vétérane des années 1960, Laurence Deonna a parcouru en solitaire des pays devenus depuis de plus en plus périlleux. Elle a connu des situations cocasses, comme de réussir à émouvoir le Conseil des ministres du Yémen, en leur chantant "Les Feuilles mortes" de Prévert et Kosma. Des situations hasardeuses, comme d'être la seule, en 1984, à pénétrer la redoutable prison politique d'Evine, à Téhéran. Elle s'est trouvée face à de cruels chefs d'Etat, comme Idi Amin Dada et Saddam Hussein,, ou d'autres encore de la même veine sanglante. "Les êtres lumineux étaient souvent des sans-grades, eux restent dans mon coeur", dit-elle.

09/2014

ActuaLitté

Sciences politiques

Histoire de la politique étrangère du Cambodge 1945-2020

Le Cambodge fut le théâtre d'une des plus grandes tragédies du XXe siècle : il détient le sinistre record d'être le pays le plus bombardé de toute l'histoire de l'humanité. Ensuite, le régime de Pol Pot fit disparaître plus de deux millions de personnes. Pour son malheur le Cambodge, dès l'indépendance acquise en 1953, devint, malgré lui, l'épicentre de conflits de différentes natures : appétits territoriaux des voisins, conflit entre les deux centres du communisme mondial, conflit entre les deux grands impérialismes qui entendaient contrôler le monde. Pressentant les dangers, il tenta d'y échapper par sa neutralité et le non alignement. Toute la politique étrangère de ce petit pays fut tendue vers la protection de son intégrité territoriale et de sa neutralité. Avec des succès, mais surtout des revers. Le coup d'Etat du 18 mars 1970 ouvrit une décennie de l'horreur au terme de laquelle le pays et son peuple furent ramenés à l'âge de pierre. Cela n'émut aucune des capitales du Conseil de Sécurité de l'ONU. Les grandes puissances poursuivirent leurs guerres d'influence et infligèrent à un peuple martyr une guerre par procuration et un isolement total, pendant 12 ans. Depuis que les Accords de Paris sur le Cambodge ont mis fin, en 1991, au caractère international d'un conflit subi par les Cambodgiens, le pays est de nouveau contesté dans son droit à la souveraineté, à la non ingérence, à la neutralité, au nom d'une conception extensive du droit d'ingérence. Connaître l'histoire de la politique étrangère du Cambodge est le meilleur moyen de comprendre les enjeux dont il est aujourd'hui l'objet.

01/2024

ActuaLitté

Sciences politiques

Sur ces pierres tu bâtiras écoles. Des livres plutôt que des bombes, pour la paix en Afghanistan et au Pakistan

Tout comme Trois Tasses de thé racontait l'histoire d'une promesse, celle de construire une école dans un village pakistanais au pied du K2, le deuxième plus haut sommet du monde, la suite de l'épopée humanitaire de Greg Mortenson débute par la promesse d'une école dans un lieu tout aussi reculé : le corridor du Wakhan, enclave afghane au cœur des monts du Pamir. Cette promesse-là, l'Américain a eu bien des difficultés à la tenir, même si, depuis seize ans, le Central Asia Institute a bâti 130 établissements dans l'Ouest himalayen. Les attentats du n septembre, la guerre qui perdure en Afghanistan, le séisme qui a dévasté l'Azad Cachemire au Pakistan en zoos, toutes ces tragédies ont aggravé le dénuement des populations, compliqué les interventions des ONG et multiplié les urgences. C'est pourtant vers les plus isolés, les plus démunis que le CAI oriente son action. L'instruction des filles est sa priorité, car avec elle la mortalité infantile recule, le niveau de vie des familles augmente et le fanatisme meurtrier régresse. Sur ces pierres, tu bâtiras des écoles retrace les aventures de cette équipe qui mène de façon peu conventionnelle le combat de l'éducation contre l'obscurantisme et la misère, avec des livres plutôt que des bombes. Une douzaine de " renégats héroïques " emmenés par l'incroyable Sarfraz Khan épaulent Mortenson en Afghanistan et au Pakistan. Sans des hommes de cette trempe, " les Douze Salopards ", comme lui-même les surnomme, les enfants kirghiz du corridor du Wakhan n'auraient pas d'école et Shakila Khan ne serait pas la première femme médecin originaire du Baltistan.

10/2010

ActuaLitté

Encyclopédies de poche

Moi, Pierre Corneille

" Je sais ce que je vaux, et crois ce qu'on m'en dit ", écrit Corneille, en 1637. Ce fils de notables rouennais est le premier professionnel de la littérature. Brillant dans ses comédies (La place royale, Le menteur), altier dans ses tragédies (Horace, Cinna, Nicomède) grand amateur de complexités dans ses intrigues (L'illusion comique, Héraclius), il sait aussi parfaitement représenter, dans son théâtre, les chassés-croisés amoureux et financiers (La Veuve, La Suivante), les méandres de la politique (Sertorius, Othon), les dangers de la passion (Médée, Rodogune) ou les combats de l'honneur et du cœur (Le Cid, Suréna). Mais Corneille est encore un excellent technicien en matière de poésie religieuse (L'Imitation de Jésus-Christ), de billets galants et d'odes à la gloire des grands qui le protègent. Bourgeois anobli veillant à ses intérêts, ce Normand virtuose s'installe au tout premier plan de la scène littéraire parisienne, s'oppose, puis s'allie à Molière, tente de résister au succès de Racine, plie parfois devant le pouvoir, mais sait toujours se battre pour ses droits. Christian Biet brosse le portrait d'un homme de lettres sûr de lui, un éditeur scrupuleux - de ses textes, un poète, un dramaturge dont l'œuvre a traversé les siècles. De Rouen à Paris, des jeux de paume au théâtre du Marais, de la politique culturelle de Richelieu au pouvoir absolu de Louis XIV, des triomphes à la scène aux succès d'édition, de la diversité des publics aux querelles littéraires, de la magistrature à l'Académie française, 130 documents pour retracer le parcours du premier auteur " moderne".

01/2006

ActuaLitté

Généralités

Civilisations. Actes du colloque des Treilles. Chaire d'histoire contemporaine du monde arabe, collège de France 24-29 sptembre 2018

Nos principaux instruments de compréhension de l'histoire datent d'un long XIX&esup : siècle allant de la fin des Lumières à la Grande Guerre. C'est dans cette période qu'ont été élaborés les concepts de civilisation et d'empire. Le premier a eu différentes acceptions selon les époques et les préoccupations des sociétés qui y avaient recours, décrivant tantôt un processus d'amélioration orienté vers le futur, tantôt de grands ensembles humains passés ou présents, définis par des traits linguistiques, religieux, culturels communs. L'étude comparative des civilisations qui apparaît au XX ? siècle comme la clef d'interprétation de l'histoire universelle a, quant à elle, mis en avant le concept d'empire, c'est-à-dire un système de domination opposant un centre culturellement homogène à une pluralité de marges culturellement diverses. Elle a conduit à une vision inégalitaire des civilisations et à une conception téléologique de l'histoire, dans laquelle l'Europe-Occident se représente comme la civilisation par excellence, dotée d'une mission civilisatrice sur le reste du monde. Cette vision a été battue en brèche par les grandes tragédies humaines de la première moitié du XX ? siècle. Les décolonisations, la fin de la guerre froide, la montée des nouvelles puissances industrielles d'Asie ont abouti à l'opposition entre une mondialisation qui rapprocherait inexorablement les modes de vie et un "conflit des civilisations", puisque ces dernières peuvent désormais être considérées comme des acteurs politiques. Dans ces conditions, une histoire universelle des sociétés est-elle encore possible ? C'est l'objet de ce recueil, réunissant les contributions d'historiens, d'anthropologues et de philosophes.

06/2022

ActuaLitté

Grec ancien - Littérature

Le Tragique en espaces. Les Suppliantes d'Euripide

Des femmes en deuil envahissent l'espace du théâtre. Ces suppliantes viennent d'Argos demander l'aide de Thésée et d'Athènes pour que leur soient rendus leurs morts tombés au combat contre Thèbes. Le droit aux rites funéraires était sacré aux yeux des Grecs. Le bafouer était considéré comme une extrême violence. L'émotion et les questions, toujours actuelles, que suscite la pièce d'Euripide sont à l'origine de ce volume consacré à l'expérience menée par l'association THEATRA II, le Théâtre du Jour d'Athènes et son école crétoise, au cours des années 2017-219. L'hypothèse fondamentale de notre recherche porte sur la "mise en espace" des tragédies antiques ou comment structurer l'espace scénique pour mettre en évidence le sens de l'oeuvre dans un dialogue entre analyse du texte et notions qui définissent cet espace scénique : l'espace composé signifie, et, porteur de sens, il émet une signification. Le groupe a pris pour texte de référence une nouvelle traduction (par Jacqueline Razgonnikoff), réalisée, épurée, au plus près du texte original. Cet ouvrage fait la somme des expériences intellectuelles, théoriques et pratiques faites en France et en Grèce : analyse textuelle, expérimentations dans un théâtre à ciel ouvert, séminaires largement ouverts sur des préoccupations contemporaines, enfin représentations en Crète en 2019. Il permet de s'immerger dans la richesse de ces échanges, appuyés par quelques illustrations de ce que nous appelons mise en espace et par des témoignages plus personnels des participants. En 2021, les Suppliantes d'Euripide, créées au Ve siècle avant Jésus-Christ, nous parlent et vous parleront encore longtemps...

10/2021

ActuaLitté

Avocats

Isorni. Les procès historiques

"Isorni est l'avocat que j'ai le plus respecté et le plus aimé ; c'est aussi celui qui m'a le plus appris". Jacques Vergès "Cet avocat intransigeant, implacable, qui ne connut d'autre idéal, d'autre devoir que la Défense, nous sommes quelques-uns à l'avoir aimé. D'autres l'ont admiré. D'autres l'ont détesté, redouté, combattu. Mais tous l'ont respecté. Jacques Isorni : jamais la Défense n'oubliera ce nom". Jean-Denis Bredin, de l'Académie Française "Jacques Isorni nous a montré ce qu'il y a de plus exaltant dans la profession d'avocat. Sa passion de la Défense a éclairé nos vies". Philippe Lemaire "Isorni est capable de n'importe quel sacrifice. Comme il est de surcroît nanti d'un talent extraordinaire, la moindre de ses paroles a immédiatement un impact prodigieux". Emile Pollak "Qui pouvait résister au romantisme d'Isorni ? Un dieu le possédait. La foi qui le brûlait gagnait comme un incendie que le vent attise". Jules Roy Jacques Isorni incarne la Défense dans son expression la plus noble : la défense politique. Avocat des communistes sous l'Occupation, de Brasillach et de Pétain à la Libération, des nationalistes tunisiens avant de devenir celui des soldats perdus de l'Algérie Française, sa place est en toutes circonstances "du côté des prisonniers" . Témoin privilégié des chocs et des tragédies qui ont traversé la France, il nous invite à jeter un regard nuancé sur notre histoire contemporaine, avec l'oeil de la défense, une place où l'on cherche à comprendre les mobiles qui font agir les hommes...

10/2021

ActuaLitté

CD K7 Littérature

Le magicien

Une oeuvre couronnée par le prix Nobel de littérature, une vie familiale mouvementée et souvent dramatique, et la traversée de toutes les tragédies politiques de la première moitié du siècle - voilà comment on pourrait résumer la vie de Thomas Mann. Colm Tóibín a choisi de nous la raconter de l'intérieur et dans toute sa dimension romanesque. Cette existence est peuplée d'autres figures inoubliables. Au tout premier plan, son épouse, la fascinante Katia Pringsheim. Avec et grâce à elle, Thomas Mann construit patiemment une oeuvre protéiforme en même temps qu'une apparence de vie confortable qui le protège de ses démons : son attirance pour les hommes. Pour ses six enfants nés entre un voyage à Venise et un séjour au sanatorium - qui seront transposés dans La Mort à Venise et La Montagne magique - il restera à jamais ce chef distant d'une famille où l'on ne sait pas très bien comment s'aimer. Son frère Heinrich, ses enfants Klaus et Erika Mann, Christopher Isherwood, Bruno Walter, Alma Mahler et Franklin Delano Roosevelt - tous joueront un rôle dans la mue du grand bourgeois conservateur en intellectuel engagé face à la montée du nazisme, ou croiseront sa route dans l'épreuve de l'exil. Mais Colm Tóibín évoque avec autant de puissance les élans intimes et douloureux d'un homme secret en quête d'un bonheur impossible. Tous ces fils littéraires, sentimentaux, historiques et politiques s'entretissent dans une fresque qui se confond avec l'émouvant roman d'une vie : celle d'un génie et d'un homme seul qu'on appelait Le Magicien.

ActuaLitté

Cinéma

Le cinéma italien

À travers l’analyse d’une centaine de films emblématiques, Jean A Gili, dans cette nouvelle édition augmentée et mise à jour, retrace l’histoire du cinéma italien, des films d’auteur aux films de genre, des comédies aux mélodrames, des péplums aux westerns, des films politiques aux tragédies de la criminalité organisée. Ayant, au fil des décennies, traversé des phases de crise et des moments de rayonnement intense, s’étant toujours soucié de transcrire les traditions dialectales et la diversité des cultures régionales, des Alpes à la Sicile, le cinéma italien est l’un des plus passionnants du monde, celui dont on ne finit pas de découvrir la richesse patrimoniale et le constant renouvellement, celui qui a sans doute le mieux témoigné d’un peuple avec ses déchirements et ses aspirations. Depuis les premiers films des opérateurs Lumière enregistrés dans la péninsule en 1896 jusqu’aux nouvelles affirmations du temps présent, le cinéma italien a connu toutes les vicissitudes de l’histoire, brillant de tous ses feux dès les années 1910, accompagnant les sombres années du fascisme puis les désastres de la guerre jusqu’à la reconstruction des années exaltantes du néoréalisme, avec Rossellini, De Sica, Visconti. Il s’est ensuite progressivement épanoui dans un âge d’or marqué par les films de Fellini, Antonioni, Rosi, Petri, Scola, Bertolucci, Bellocchio, Moretti … Après deux décennies de difficultés, il a retrouvé depuis le début des années 2000 un niveau digne de son prestigieux passé. De nouveaux talents sont apparus, Benigni, Giordana, Crialese, Garrone, Sorrentino … qui ont relancé une créativité prête à s’épanouir de nouveau.

10/2011

ActuaLitté

Littérature étrangère

Istanbul était un conte

Istanbul était un conte. Saga familiale, livre-fleuve, déambulation intime et roman-monde, Istanbul était un conte est tout cela à la fois. Issu d'une famille juive séfarade arrivée à Istanbul au moment de la Reconquista, l'écrivain plonge dans la mémoire de sa ville natale comme s'il ouvrait une malle aux trésors. Les objets, les tableaux et les photographies sépia s'animent, et c'est la vie quotidienne de trois générations de Juifs stambouliotes au cours du XXe siècle qui prend forme. II faut accepter de se perdre dans les ruelles étroites de la ville, sur les rives du Bosphore et dans les méandres des histoires familiales : au gré des errances du narrateur, dévoilant à travers mille récits et anecdotes les secrets de chacun de ses quarante-sept personnages (qu'il inventorie dans un lexique en début d'ouvrage), le charme agit. Istanbul est un conte, comme le sont les aventures, réelles ou rêvées, de ses habitants. D'une histoire à l'autre, se dessine le portrait d'une ville-monde, mais aussi son évolution vers la modernité. La ville cosmopolite et accueillante pour les communautés étrangères change au fil des ans, tandis que retentissent jusque dans le coeur des foyers les tragédies du siècle. Puissamment nostalgique, le livre de Mario Levi tente, et ce n'est pas son moindre attrait, de sauver un monde englouti, un monde de commerçants parlant encore le yiddish et le ladino, un monde où cohabitaient toutes les traditions et toutes les religions. Istanbul était un conte est le chant d'amour de l'écrivain à sa ville, en même temps qu'une formidable invitation au voyage.

01/2011

ActuaLitté

Sociologie

LA FRANCE IMMIGREE. Construction d'une politique 1914-1997

La France immigrée s'est faite dans la douleur, la violence et les fantasmes, au rythme de son développement économique, de ses besoins démographiques et des tragédies qui ont façonné son histoire depuis un siècle. Entre les " enracinés ", qui pouvaient être Français ou étrangers, et les " déracinés " originaires de l'empire colonial français ou des pays européens voisins, la nécessité de construire une politique d'immigration et de régulation de la présence " étrangère " s'est tôt fait sentir. S'il existe assurément des formes de régulation spontanées qui ne laissent guère de traces, il en est d'autres qui impliquent des institutions ou des structures. Ce furent elles qui, nées à des moments différents, se donnèrent mission d'insérer des populations de culture hétérogène, sans qu'il en résulte pour la population nationale des retombées négatives. Faire en sorte que nationaux et étrangers vivent en bonne intelligence, se trouvent ou se forgent, malgré leurs différences, des références communes, serait ainsi l'une des constantes de la politique française d'immigration. Mais comment éviter que cette intelligence, garante d'une certaine cohésion nationale se transforme en rejet ou en concurrence ? Derrière cette interrogation séculaire, que d'appréhensions, d'ambiguïtés et de combinaisons possibles pour inventer un " vivre ensemble" et gérer les relations d'interdépendance entre la population étrangère de France et la population de France! Comment les " frontières " entre ces deux populations ont-elles évolué? partir d'une analyse minutieuse des procédures, des rouages administratifs, Vincent Viet retrace la construction, depuis la Première Guerre mondiale, d'une politique d'immigration que l'histoire n'a en fait jamais cessé de déborder.

10/1998

ActuaLitté

Sociologie

L'invention du possible

L'INVENTION DU POSSIBLE L'histoire qui nous entraîne voit son sens se brouiller. Si se marque ainsi la fin des " grandes illusions " historiques et des certitudes idéologiques, il ne faut pas s'en plaindre : ce siècle aura été celui des tragédies. Même si les valeurs se troublent, si les idées s'effacent, si le sentiment gagne qu'il n'y a plus ni projets à former, ni choix à faire, si l'extrémisme se nourrit chez nous de l'égoïsme et de l'indifférence, cependant qu'ailleurs s'étendent la misère et le fanatisme, faut-il s'y résigner ? Ce serait consentir à de nouveaux drames. Ma crainte serait que les socialistes soient absents de ce débat. Qu'en cette fin de siècle où le communisme dépose son bilan et où l'idéologie libérale se fait pesante, le socialisme démocratique par timidité ou conformisme, ne renonce à avancer des idées et ne cède le pas au conservatisme. Nombreux, sont ceux qui, en France, s'interrogent. A gauche, je suis de ceux-là. C'est pourquoi j'ai voulu écrire ce livre. Pour tenter d'éclairer le sens de la partie qui se joue. L'avenir n'est pas donné d'avance. Si tous les futurs ne sont pas possibles, si l'épreuve du réel n'autorise pas tous les rêves, le possible ne se déduit pas non plus mécaniquement de la réalité présente. Il est ouvert et multiple, il se crée. A nous de décider ce qu'il doit être sans nous laisser enchaîner aux seules nécessités du présent. La démocratie ne vit que d'inventer ses possibles.

09/1991

ActuaLitté

Histoire de France

Les Maîtres du feu. Le Duel nucléaire USA-URSS

Les Maîtres du feu raconte une des tragédies majeures de l'histoire du XXe siècle : la course à l'arme nucléaire dans laquelle se lancèrent les Etats-Unis et l'URSS dès la fin de la Seconde Guerre mondiale. L'enjeu de cette course n'étant rien moins que la domination du monde, elle se transforma rapidement en une lutte sans merci entre les protagonistes. Dévoilant les secrets de l'opération Manhattan et nous plongeant dans l'univers des savants cachés dans le désert du Nouveau Mexique, la première partie de l'ouvrage nous révèle comment les Américains gagnèrent la première manche du conflit, stupéfiant et terrorisant le monde avec les bombes "Little Boy" et "Fat Man", qui réduisirent en cendres Hiroshima et Nagasaki. Vous y découvrirez aussi les tentatives d'infiltration des secrets atomiques américains par les espions russes, vues de l'autre côté du rideau de fer. La seconde partie de la passionnante épopée des Maîtres du feu dévoile les tenants et aboutissants de la lutte que menèrent les vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale sur le sol allemand pour faire passer dans leur camps les meilleurs cerveaux de l'ancien Reich. Manipulation, chantage, meurtre, espionnage... Tous les moyens furent bons pour mettre la main sur les connaissances et les secrets les mieux gardés au sein des centres de recherche nazis. Le nouvel éclairage que porte cet ouvrage sur ce fascinant chapitre de notre histoire, qui vit le sort de l'humanité se jouer comme jamais auparavant, a été possible grâce à l'ouverture récente des archives du bloc de l'Est à certains chercheurs, dont l'auteur de ce livre.

04/2010

ActuaLitté

Sciences historiques

Légendes de Flandre

C'est, au fil des siècles, dans la longue et prestigieuse Histoire de Flandre que ces "Légendes" enfoncent leurs racines ; dans ces terres fécondes, dont les habitants ont toujours su tirer le meilleur. C'est là qu'elles puisent leur sève savoureuse. Les plus grands de ce monde, rois, empereurs, saints, nobles, y côtoient les plus humbles, pauvres en biens, riches en malice... ou en naïveté. A travers un voyage dans le temps du Moyen-Age le plus mythique jusqu'à nos jours, le lecteur étonné rencontrera saint Eloi convertissant un chef viking, les redoutables géants des Flandres, un Flamand devenu empereur de Constantinople, Charles Quint en buveur de bière et Louis XVI en planteur de pommier, des ivrognes impénitents et des Croisés, un âne "pondeur" de richesses, une tulipe noire, d'improbables saints, un baron cruel, des femmes infidèles ou héroïques. Des histoires d'amour et de guerre, des mystères et des miracles, des farces et des tragédies, le piment d'un humour plein de verve et de bonhomie ; toute une humanité disparate et complexe, dans un univers où l'on ne sait pas vraiment quand commence le merveilleux et quand s'arrête la réalité, car ceux qui content ces histoires savent bien que, comme dans les célèbres draps que tissaient les drapiers du plat pays, les fils s'entremêlent inextricablement. Pour le lecteur amoureux du pays, de ses traditions, de ses hommes, ces Mille et un jours à la mode de Flandres, racontés avec chaleur et générosité, sont, comme l'a dit Victor Hugo "l'Histoire écoutée aux portes de la Légende".

03/2019

ActuaLitté

Poésie

Sonnets romains et autres poèmes. Edition bilingue français-russe

Présage de tumulte, effluves de fraîcheur Précédé d'un rugissement annonciateur, je vais vers les rochers, attiré par le bruit, O, reine des fleuves, Fontaine de Trevi. Surgissent des palais des cascades d'argent. Arrachés à la mer des coursiers se cabrant, Heureuses, les déesses te font bonne mine, Aqua virgo, Neptune devant toi s'incline. Et moi combien de fois, loin de Rome laissé, Implorant de revenir au jour fatidique Par-dessus l'épaule, j'ai jeté ma monnaie ! Et toi, fidèle, tu as exaucé mes voeux : En ce jour, tu fais du pèlerin un heureux, Le comblant de tes trésors, fontaine magique. Il faut avoir présente à l'esprit cette époque bouillonnante du tournant du 20e siècle en Russie. Un mouvement que le mot de symbolisme ne suffit pas à définir. C'était une éblouissante conjonction qui réunissait la crème de la société, depuis les artistes (poètes, écrivains, peintres, sculpteurs, compositeurs, architectes) jusqu'aux industriels et aux hommes d'affaires. C'est dans ce contexte qui lui a valu le titre de nouvelle Renaissance russe (Le Siècle d'argent) que s'épanouit la personnalité de Viatcheslav (Venceslav) Ivanov, qui fut à la fois poète, dramaturge, philosophe, traducteur, historien et critique littéraire. Cette multiplicité de dons et d'activités était tout à fait dans l'esprit de l'époque. Le paradoxe du poète est dans une sensibilité profonde, secouée par des tragédies existentielles, qu'il exprime dans une oeuvre poétique aux allures impersonnelles. Pétri de la tradition humaniste héritée de l'Antiquité, c'est aussi un européen convaincu et un homme à la piété profonde.

03/2019