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Arnaud Adami

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Critique littéraire

Hommage à Jacques Rivière

Souvenirs : Anonymes, Note biographique André Waltz, Souvenirs d'un ami d'enfance André Lacaze, Souvenirs (1905-1908) Gabriel Frizeau, Souvenirs sur Jacques Rivière A. Lauriol, Septembre 1914 Jacques Copeau, Souvenirs d'un ami A. Mayrisch de Saint-Hubert, Souvenirs Marcel Jouhandeau, Jacques Rivière devant la mort L'homme : Paul Valéry, Hommage Saint-John Perse, Lettre sur Jacques Rivière André Maurois, Comment rattraper... François Mauriac, Anima naturaliter christiana Jacques de Lacretelle, Portrait Henri Ghéon, Souvenirs Jean Cocteau, Lettre Jean Schlumberger, La Sincérité de Jacques Rivière Georges Duhamel, Lettre Henriette Charasson, Les rendez-vous spirituels Benjamin Crémieux, Ce que n'était pas Rivière Le directeur de revue et l'écrivain : André Gide, Jacques Rivière Valery Larbaud, Témoignage Jules Romains, Jacques Rivière parmi nous Paul Morand, Adieu à Jacques Rivière Michel Arnauld, Jacques Rivière et la vocation de sincérité Emma Cabire, Deux rencontres Guy de Pourtalès, Jacques Rivière Henri Deberly, Reconnaissance Henri Pourrat, Jacques Rivière, écrivain pur Jean Prévost, Jacques Rivière et les jeunes Jean Cassou, Péguy et Rivière Jean Paulhan, Les espoirs et les projets Joseph Delteil, L'homme de barre Le romancier : René Boylesve, Hommage Jacques Boulenger, Note sur Aimée Edmond Jaloux, Jacques Rivière et Marcel Proust Robert Honnert, Le Romancier Henri Rambaud, De l'esprit d'analyse dans Aimée François de Roux, La méthode objective et réaliste de Jacques Rivière Gil Robin, Jacques Rivière et la psychiatrie Guy Velleroy, Jacques Rivière et la passion de vérité Ramon Fernandez, In Memoriam L'essayiste, le politique : Charles Du Bos, Jacques Rivière et la "Perfection abstraite" Louis Artus, Jacques Rivière et "La Foi" Marcel Arland, L'évolution de Jacques Rivière Gabriel Marcel, Constantes Bernard Groethuysen, Jacques Rivière interprète de Fénelon André Lhote, Jacques Rivière critique d'art et ami Boris de Schloezer, Jacques Rivière et la musique Paul Desjardins, Le bon sens de Jacques Rivière Albert Thibaudet, L'Européen Alfred Fabre-Luce, Jacques Rivière politique Pierre Drieu la Rochelle, Expériences Félix Bertaux, Jacques Rivière et l'Allemagne Victor Llona, Jacques Rivière et les littératures étrangères Témoignages étrangers : T. S. Eliot, Rencontre D. S. Bussy, Souvenir Harrison, Le Roman d'Aventure S. Hudson, Lettre W. Frank, L'artiste en Jacques Rivière E. Fitzgerald, Hommage H. von Hofmannsthal, Hommage L. Chestov, Dernier salut E. Cecchi, Esprit de finesse G. Ungaretti, Gratitude W. Schuermans, L'esprit clinique de Jacques Rivière F. Hellens, Impressions sur Jacques Rivière P. Fierens, Jacques Rivière et la Belgique O. -J. Périer, Jacques Rivière vivant J. Tielrooy, Témoignage d'un étranger J. Fransen, Hommage R. de Traz, Souvenir R. Grosjean, Hommage du lecteur inconnu C. Simon, Jacques Rivière à Zurich C. Clerc, Rivière et Genève A. François, Souvenir Inédits Alain-Fournier, J. Rivière, Correspondance J. Rivière, Lettres à André Gide - Extraits d'un Journal de captivité - Marcel Proust Divers H. Massis, "Nous tenons à détacher, du témoignage sur Jacques Rivière, qu'Henri Massis. ". . J. Rivière,

01/1992

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Romance sexy

High School Revenge

Règle n° 1 : ne pas tomber amoureux de sa proie... En plus d'être la star du lycée, Kenan Adams est également un prodige du basket. Ce sport est le seul domaine où il exerce un minimum de contrôle sur sa vie chaotique, et il s'y dévoue corps et âme. Alors le jour où il se fait voler sa place de capitaine par Mason, l'un de ses coéquipiers, il décide de se venger. Rayer sa voiture de luxe ? Trop facile. Coucher avec la fille dont Mason est amoureux depuis le collège ? Déjà fait... Non, il y a mieux, beaucoup mieux pour atteindre son ennemi en plein coeur : Kenan va séduire sa petite soeur, d'un an plus jeune qu'eux, lui prendre sa virginité et la larguer brutalement. Angel a de grands yeux innocents, elle se cache derrière son violon et ses vêtements informes, elle n'est clairement pas de taille à résister à Kenan ! Du moins, c'est ce qu'il croit... Il pourrait bien se retrouver face à une adversaire farouche, sur un terrain qu'il ne maîtrise absolument pas : celui du coeur. A propos de l'autrice Derrière le pseudo Fanny Twice, il y a deux autrices : Fanny DL et Fanny Najöy. Elles se sont rencontrées sur une plateforme d'écriture où le coup de coeur a été immédiat. En plus d'avoir de nombreux points en commun (leur prénom par exemple), elles ont le même style d'écriture et la même passion pour la romance. Sur un coup de tête, elles décident d'écrire un livre ensemble, et six mois plus tard l'aventure était lancée ! Avis de lecteur. rice. s : "Cette histoire est aussi douce qu'enivrante. Le fil conducteur est tout sauf linéaire ce qui nous permet de rester surpris tout au long de notre lecture. Ce qui est certain, c'est que je vais découvrir d'autres de leurs romans avec plaisir tant celui-ci m'a plu ! Une plume fluide et efficace, je vous le recommande à 10000%". leslivresdabord " "On plonge avec ce livre dans une romance feel-good totalement addictive. J'ai passé un excellent moment en compagnie de Kenan et Angel. L'ambiance campus US fait (encore une fois) ses preuves, un classique indémodable dont on ne se lasse pas". leafeon_shelf "Un vrai plaisir que cette romance lycéenne entre le basketteur populaire et la discrète musicienne, vibe (de plaisir ! ) films d'ados du début des années 2000 assurée ! " e. d. u. a. m

06/2024

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Littérature française

Le calice des secrets

Il fallait quelqu'un qui soit écrivain et qui connaisse l'Église de l'intérieur comme Bernard Duvert pour aborder le sujet si sensible, voire tabou, de la pédophilie dans l'Église. Il s'agit ici d'un roman, mais d'un roman qui, comme la littérature en a le privilège, nous parle vrai des scandales que font et défont les médias. Dans un petit village du Périgord, l'abbé Fleury apprend la mise en accusation de l'abbé Loisel pour crime de pédophilie. Appelé en urgence par son évêque, il comprend qu'il risque d'être lui aussi mis en examen sur dénonciation de l'un ou l'autre des enfants qu'il a aimés et qui, devenus adultes, revivent leur liaison comme un péché mortel. Ne s'est-il pas confessé auprès du même évêque, à l'époque simple abbé et aujourd'hui cardinal ? Maître Berthier, un avocat spécialiste des questions ecclésiastiques, se fait un devoir dans sa défense de l'abbé Loisel de démontrer que l'amour des enfants et des jeunes hommes s'inscrit en filigrane dans des textes réservés aux confesseurs, tenus secrets afin d'éviter tout scandale. Tout en dénonçant les méthodes, ce sont de vrais cours de luxure sous le couvert d'une théologie morale, révélés dans un codex du pape Sixte IV (1414-1484), le Theologicum Sexum, qu'il obtient de consulter à la Bibliothèque Vaticane. Il y découvre un argument de taille pour la défense de l'abbé Loisel : pour les prêtres, la merveille semblable à Dieu est le jeune homme pré-pubère à la fois homme et femme comme Adam avant le péché, avant que celui-ci, ange déchu, n'ait forniqué avec Ève, la femme fautive éternelle. Il développe une plaidoirie selon laquelle l'abbé Loisel est au même titre que celui qui, dix ans après les faits, l'accuse, une victime de la doctrine misogyne de l'Église, de surcroît lâchée par sa hiérarchie, le cardinal. Tout en décrivant la vie de ces villages où le curé est un notable au même titre que le médecin ou le notaire, l'abbé Bernard Duvert révèle les raisons cachées derrière ces accusations qui brisent des existences : un conflit toujours actuel entre traditionalistes et réformistes qui n'est autre qu'un refus d'une sexualité librement assumée et consentie, c'est-à-dire de la vie.

01/2017

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Religion

Le Livre de la pauvreté spirituelle. Ou l'Imitation de la vie pauvre de notre Seigneur Jésus Christ

"J'estime que cet ouvrage, surtout en raison des beautés de premier ordre qu'il contient, mérite d'être publié" : le 22 avril 1914, Mgr Adam, vicaire général du diocèse de Paris, signe l'imprimatur d'un texte de jean Tauler à paraître chez Tralin, "libraire-éditeur, 12, rue du Vieux Colombier". Le traducteur de ce texte, qui a voulu rester anonyme, nous est présenté par l'éditeur comme "l'un des prêtres les plus distingués du diocèse de Strasbourg", "chanoine, archiprêtre aussi modeste que savant". Voici alors 40 ans que l'Alsace a été annexée par le Reich allemand et le mystérieux chanoine strasbourgeois n'a pas renoncé à user d'un français raffiné pour faire découvrir à ses contemporains les trésors de la plus haute mystique. Deux mois plus tard, l'attentat de Sarajevo rouvre les anciennes plaies : le 3 août, l'Allemagne déclare la guerre à la France. S'étonnera-t-on si l'édition Tralin du Livre de la pauvreté spirituelle est passée quelque peu inaperçue et si ce texte " de premier ordre " reste aujourd'hui encore inconnu en français ? Comme si un sort malin s'acharnait sur cet ouvrage lumineux... De tous les livres parus sous le nom du disciple de Maître Eckhart, Charles Schmidt, l'un de ses meilleurs spécialistes, estimait que ce texte bien structuré et d'une pensée très proche des Sermons "tenait le premier rang parmi les oeuvres authentiques et qu'il devait lui être attribué sans conteste". Bien que contemporains de Tauler, aucun des manuscrits des Sermons n'est autographe. Si ceux du Livre de la pauvreté spirituelle sont plus tardifs (1429 et 1448) et anonymes, il n'empêche que ce texte admirable n'a cessé pendant plus de quatre siècles d'être attribué à Tauler, avant que le P. Denifle, en 1877, ne suscite les doutes. "Aussi bien, concluait le vaillant éditeur de 1914, l'ouvrage dont nous offrons la traduction peut être de qui on voudra : le lecteur jugera s'il est digne ou indigne de Tauler, sous le vocable de qui, par une ancienne habitude, nous le mettons. Pour nous, il suffit que ce livre soit destiné à faire, encore aujourd'hui, quelque bien aux âmes, et cela, nous l'espérons fermement. C'est le seul but que nous ayons en le publiant." Un siècle plus tard nous n'avons d'autre conviction ni d'autre but.

09/2012

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Bibles

La parole de l'Eternel dans 3 autres langues du monde. Tome 1 - Edition fang-anglais-russe

Le livre nous invite à découvrir la Parole de l'Eternel Dieu des armées dans d'autres langues. Partant d'un néologisme Français " Adoungueley " tiré de la langue Fang du Gabon (Afrique centrale), l'auteur nous amène à saisir le concept chrétien du " Péché ". Parce qu'il s'agit d'une des plus grandes embrouilles de tous les temps. Nous comprenons ainsi que le fait d'Adoungueley caractérise l'action de mystifier royalement quelqu'un avec une habilité sophistiquée tout en lui faisant croire que l'on est en train de l'aider. C'est donc un acte de déstabilisation. C'est à dire l'inverse de ce qui est affiché au départ. En plus d'être une terrible transgression à l'égard de Dieu, nous arrivons à la conclusion que le Péché lui-même reste une enflure qui va condamner Monsieur Adam et Madame Eve. Mais aussi toutes les autres générations qui viendront après eux. L'auteur exhorte tous les Etres Humains à intégrer l'existence " d'Adoungueley " de l'ennemi de nos âmes qui a le chic de nous entraîner dans des abominations du " Péché ". Le livre donne aux liseurs de saisir comment ce changement radical avait plongé l'Humanité au coeur de la mort éternelle. Et de cette discorde d'éternité surviendra une séparation sèche entre tous les Humains et leur Dieu Créateur. Et dès lors que tous les Hommes, les Femmes et les Enfants admettront l'existence de ce paradigme de Péché, les choses rentreront dans l'ordre. Cette révolution spirituelle leur donnera le déclic de saisir autrement des concepts comme : La création, le jardin d'Eden, l'amour, la grâce, le salut, l'armure de l'Homme/Femme/Enfant de Dieu en Christ, l'onction, l'espérance et la matérialité de la résurrection. Ils auront ainsi la science et l'intelligence de les enlever de facto dans le champ habituel de la Religion. Car, la Bible nous remémore cette litanie d'opérations posées par l'Eternel Dieu des armées pour juste nous permettre de se reconnecter spirituellement avec lui. Toute cette analyse de l'auteur est présentée dans l'ouvrage avec des versets sélectionnés dans la langue Française. La cerise sur le gâteau, c'est que ceux qui parcourront ce premier volume auront l'agréable privilège de découvrir aussi ces mêmes paroles bibliques en Fang, en Anglais et en Russe.

09/2023

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Critique littéraire

Histoire du Parnasse

Aucune histoire du Parnasse n'avait été tentée depuis 1929. Cette singulière école poétique, illustrée par Leconte de Lisle, José-Maria de Heredia, Théodore de Banville, François Coppée, Sully Prudhomme et d'autres encore, n'était pas sortie du purgatoire de la critique. Pourtant, situé au confluent des grands mouvements du XIXe siècle, le Parnasse a joué un rôle essentiel dans l'évolution littéraire. Il a renouvelé le romantisme, préparé le symbolisme, résisté au réalisme. D'une radicalité audacieuse, son esthétique, fondée sur la théorie de l'art pour l'art, a ouvert la voie à la modernité : Mallarmé, Verlaine, Villiers de l'Isle-Adam ont eu des affinités avec les Parnassiens. Il serait injuste de nier la valeur d'une doctrine à laquelle on doit Émaux et camées et les Poèmes barbares, Les Exilés et Les Trophées. Il est donc temps d'en finir avec les préjugés qui occultent la portée de l'école parnassienne. L'exploration méthodique des fonds d'archives, le dépouillement systématique des petites revues, la mise à contribution de la correspondance des Parnassiens, l'établissement d'éditions critiques de leurs oeuvres ont permis de porter un regard neuf sur le mouvement. À la fin du Second Empire, le Parnasse représentait l'avant-garde poétique. Grâce à ses recueils individuels et collectifs, ses cénacles, ses revues, ses réseaux d'influence, il était devenu un modèle pour de nombreux poètes. Mais la guerre, l'émergence d'une nouvelle génération de poètes et l'affaire du Parnasse contemporain de 1876 effritèrent l'unité du mouvement. Le déclin de l'école intervint au moment même où ses principaux membres allaient enfin connaître la consécration. À l'Académie française comme dans les salons, les revues et l'enseignement, les Parnassiens exercèrent une influence de plus en plus importante. L'apparition du symbolisme réactiva leur esprit de corps : le conflit de générations qui s'ensuivit eut le tort de masquer les liens profonds entre les jeunes poètes et leurs aînés. Le rayonnement du Parnasse a été considérable. Des poètes comme Paul Valéry ou Francis Jammes, des compositeurs comme Debussy ou Fauré, des écrivains étrangers comme Wilde ou D'Annunzio en sont les témoins. Le Parnasse a toujours suscité l'intérêt comme représentant d'un cas-limite de poésie. C'est ce mouvement méconnu et cependant central dans l'histoire de la littérature du XIXe siècle que cet ouvrage invite à redécouvrir.

09/2005

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Thèmes picturaux

Couleurs de Loire

"Couleur du ciel, couleur de Loire, la mare était dans l'herbe comme une éclaboussure du ciel". Maurice Genevoix : La Boite à Pêche. Curieuse appellation de couleur : La Loire en effet, plus que tout autre fleuve passe par une vaste gamme de teintes, allant de l'argenté au lilas, selon la couleur du ciel et selon le moment du jour. (Dicos point virgule, Le Seuil) Unique ! la Loire comme vous ne l'avez jamais vue. Plus de cent peintres, poètes et écrivains ! Plus de 70 reproductions en couleurs, Des tableaux inédits, notamment ceux de Maurice Genevoix ! La Loire et ses affluents ont inspiré d'innombrables artistes, peintres, écrivains et poètes qui ont fréquenté ses rives. Ils ont été séduits par ses aspects pittoresques : villes au bord du fleuve, activités des bords de Loire... Ils ont souvent peint ou écrit sur la Loire. C'est ce que révèle ce beau livre. Rieuse, épanouie, sablonneuse, ample et magnifique... la LOIRE, miroir de l'âme les a inspirés. La Loire sous les regards croisés de Félix Vallotton, Max Ernst, Jean-Jacques Delusse, Nicolas Mecheriki, Henri-Joseph Harpignies, Francis Picabia, Prosper Barbot, Charles Le Roux, Claude Rameau, Louis-Robert Antral, Jean Fouquet, Jean-Albert Gorin, Théodore Rousseau, Léon Eugène Dambeza, Maxime Maufra, Jean Commère, Louis Dupont, Maurice Loirand, Richard Boutin, Félix Vallotton, Max Ernst, Jean-Jacques Delusse, Eugène Delacroix, Prosper Barbot, William Turner, Emmanuel Lansyer, Eugène Prévost-Messemin, Olivier Debré, Roger Toulouse, Paul Fachet, Maxime Maufra, Jacques Lefebvre, Jacqueline Cailliau, Bernard Lorjou, William Turner, Balitran, Jacques Villon, Thomas Aignan Desfriches, Louis Joseph Soulas, Jacques Poirier, Nicolas Chapuy, Jeanne Champillou, Jacques Ousson, Johan Barthold Jongkind, Jean-Pierre Houel, Emmanuel Lansyer, Paul Désiré Trouillebert, Edouard Debat-Ponsan, Stephano Della Bella, Pierre-Antoine Demachy, Justin Ouvrié, Lambert Doomer, Jean Zaccheo, Stephano Della Bella, Denise Bruneau, Ferdinand Perrot, Charles Péguy, Marguerite Cécile Albrecht, Louis Aragon, Germain Audebert, Paul Badin, Honoré de Balzac, René Bazin, Maurice Bedel, Joachim du Bellay, Adam Billaut, Lucien Bodard, Michel Bondu, Roger Bonhomme, Jacques Branger, Marcel Bréchet, Francine Caron, Paul Fort, Hervé Guerlin, Gustave Flaubert, Julien Gracq, Maurice Genevoix, Victor Hugo, Max Jacob, Henry James, Jean-Marie Laclavetine, Jacques Lacarrière, Jean de La Fontaine, Jules Lemaître, Géo Norge, Pierre de Ronsard, Mme de Sévigné, Emile Souvestre, André Spire, Jules Vallès, André Turquet, Hubert Tillay, Francis Viélé-Griffin, Alfred de Vigny, Arthur Young.

04/2022

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Religion

Marie en Saumurois

Né en en Orient, la dévotion à Marie, Mère du Christ, va prendre de l'importance en particulier après le concile d'Ephèse en 431 qui la proclame Mère de Dieu. Bien d'autres titres lui seront donnés, depuis celui de "Mère de Dieu toujours Vierge" jusqu'à celui de "Mère de l'Eglise" au XXe siècle. Elle est la "figure parfaite du disciple du Christ", comme l'a rappelé le dernier concile oecuménique. Comme dans d'autres provinces de France, la dévotion à Marie s'est développée en Anjou et de grands pèlerinages y sont nés, parmi lesquels le plus ancien est celui de Béhuard. Ce sont les formes que la dévotion à la Vierge a prise au cours du temps dans la partie orientale de la province - le Saumurois historique qui comprend les cantons de Saumur-Nord et Saumur-Sud, Allonnes, Doué-la-Fontaine, Gennes, Montreuil-Bellay et des Rosiers-sur-Loire - que l'auteure fait revivre ici. Un nombre important d'églises paroissiales et de chapelles lui sont dédiées, sous différents vocables intégrant la plupart du temps le beau nom de Notre Dame : ainsi de Notre-Dame des Vertus, Notre-Dame de Pitié, et bien d'autres, jusqu'à celui, unique au monde de Notre-Dame de la Légion-d'Honneur ! Exceptées l'abbaye de Saint-Maur, très ancienne, et celle de Saint-Florent de Saumur fondée au Xe siècle, toutes les abbayes qui ont vu le jour plus tard, aux XIIe et XIIIe siècles - Fontevraud, Asnières, Le Loroux - se sont mises sous sa protection maternelle. Tout comme le sont les prieurales ou collégiales de Cunault, du Breuil-Bellay, de Montreuil-Bellay ou encore du Puy-Notre-Dame. C'est à l'ombre de celle-ci que naîtra en 1904 Michel Epagneul, futur fondateur de la congrégation, toujours bien vivante, des Missionnaires des Campagnes, placée sous le mystère de l'Annonciation. Les Visitandines, les Bénédictines de Notre-Dame de la Fidélité, installées à Saumur au XVIIe siècle, ou encore, au XXe siècle, les Bénédictines de Notre-Dame de Compassion, établies à Martigné-Briand, se son aussi confiées à son amour. Des pèlerins individuels ou en groupes viennent toujours prier la Mère du Christ à Saumur - pour eux ou pour des êtres chers - devant la Pietà, coeur de la belle chapelle de Notre-Dame des Ardilliers édifiée au XVIIe siècle, dont la renommée dépassa le cadre régional. De nombreux personnages l'ont fréquentée, humbles anonymes ou personnages plus connus, parmi lesquels on peut citer Monseigneur Arnauld, évêque d'Angers au XVIIe siècle, ou encore sainte Jeanne Delanoue, fondatrice des Soeurs de Sainte-Anne de la Providence (appelées maintenant plus simplement du nom de leur fondatrice), saint Louis-Marie Grignion de Montfort ("à Jésus par Marie") ou encore sainte Marie Euphrasie Pelletier, fondatrice du Bon Pasteur d'Angers, dont un établissement fut établi à Saint-Hilaire-Saint-Florent au XIXe siècle. Des confréries très nombreuses se sont mises sous la protection maternelle de celle qui intercède, tout comme un réseau de Résistance de la dernière guerre mondiale. C'est à cette découverte que vous invite cet ouvrage.

11/2011

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Beaux arts

Balthus. Une biographie

Voici la première biographie complète de l'un des peintres les plus énigmatiques du XXe siècle, né en 1908 et mort en 2001, l'un des plus scandaleux aussi : la thématique sexuelle qui imprègne son œuvre ne valut-elle pas à l'une de ses toiles, La Leçon de guitare (1934), d'être soustraite à la vue du public aux Etats-Unis ? Il faut dire que celui qui n'hésitait pas à poser dans Paris-Match tout en affirmant qu'il détestait afficher sa vie privée, celui qui distillait de savantes interviews dans Le Monde ou Le Figaro tout en récusant la critique, qui se présentait comme le comte Balthus Klossowski de Rola, descendant de Lord Byron, cousin des Romanov et des Poniatowsky, alors qu'il était né à Paris d'émigrés polonais, apparaît au terme de ce récit comme un personnage vraiment hors du commun. Enfant prodige, il illustre à 12 ans une belle histoire de chat, Mitsou, écrite par Rainer Maria Rilke, alors l'amant de sa mère, la tendre Baladine. Son enfance, comme celle de son frère, Pierre Klossowski, est baignée par l'atmosphère intellectuelle de la vieille Europe. Mais sa famille est sortie appauvrie du conflit mondial, et il en souffre. Bientôt, ses amis auront pour nom Antonin Artaud, Pierre Jean Jouve, André Derain, Alberto Giacometti, Pablo Picasso. Commence alors une irrésistible ascension. Son œuvre, exposée pour la première fois en 1934, divise tout de suite la critique tant elle est violente et prend à rebrousse-poil les canons dominants de l'art moderne. Ce qui n'empêchera pas André Malraux, devenu ministre de la Culture du général de Gaulle, de confier à Balthus la direction de la Villa Medicis à Rome en 1961. Une extraordinaire consécration pour l'enfant pauvre et le jeune ambitieux. La biographie s'ouvre sur le récit des premiers contacts de l'auteur avec l'artiste, chez lui, en Suisse. Premiers mensonges, premiers troubles de Nicholas Fox Weber devinant bientôt que si le maître reclus a accepté de le recevoir, c'est pour le convaincre de chanter sa gloire - paroles et musiques composées par lui. Bref, qu'il raconte une vie d'aristocrate dévouée à l'art, commente une œuvre tout entière dédiée à la recherche formelle - loin de toute implication érotique. Le jeu du chat et de la souris commence, ces deux-là ne se perdront plus de vue, et cette intrigue dans l'intrigue n'est pas le moins amusant du récit. L'obstination de Nicholas Fox Weber sera récompensée : avec une habilité consommée, une grande connaissance de l'œuvre et une parfaite maîtrise de la critique formelle, il excelle à faire surgir le non-dit des compositions et de la palette du peintre, confirmant ou anticipant ce que lui diront les témoins et ce que révèlent les documents. S'affirme alors la silhouette d'un despote magnifique, affabulateur de génie, qui passa son temps à brouiller les cartes pour qu'il ne soit pas dit qu'il consacra sa vie et son œuvre au parachèvement de ses passions érotiques et à l'exercice de la toute puissance.

05/2003

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Monographies

Guillaume Pujolle. La peinture, un lieu d'être

Dans Guillaume Pujolle. La peinture, un lieu d'être, Blandine Ponet part sur les traces de Guillaume Pujolle (1893-1971) qui fut menuisier, douanier, mais aussi peintre. Il fut interné une grande partie de sa vie à l'asile de Braqueville, à Toulouse ? ; c'est de ce lieu qu'est partie Blandine Ponet, où elle-même travaille comme infirmière en psychiatrie. De là, elle tire les fils de la complexe destinée de l'artiste, ce qui l'entraîne aussi à se pencher sur l'histoire de la psychiatrie, du surréalisme, de l'art brut ou de la dévastatrice première guerre mondiale. Telle est sa manière de lutter contre "? l'oubli, l'immobilisme, l'absence d'histoire, l'ordre et la routine ? ". Retrouver quelques noms, quelques dates, quelques faits qui composent une inextricable pelote de passé, cela sauve du vertige face à un "? monde illisible ? ". C'est, pour Blandine Ponet, un premier pas pour appréhender l'art déroutant de Guillaume Pujolle, pour parvenir à regarder ses peintures dans toute leur violence acérée et colorée ? : "? La forme et le chemin qui y mène, dit Paul Klee. Apprivoiser les peintures de Pujolle, construire son propre regard et sa manière de les voir et les comprendre. Apprivoiser ce qu'elles contiennent et transmettent de folie et de douleur pour pouvoir les regarder enfin. ? " Retracer l'histoire du peintre et de son oeuvre, c'est apprendre à voir de manière plus juste, plus vibrante. Blandine Ponet cherche ainsi à remonter aux premiers événements qui témoignent d'une reconnaissance naissante de l'artiste. Lorsqu'une exposition d'oeuvres de malades est organisée en 1946 à l'hôpital Sainte-Anne par le docteur Gaston Ferdière, qui s'occupait également d'Antonin Artaud, on pouvait voir, entre autres, La mort du vieux Boers de Guillaume Pujolle. L'année suivante, à l'occasion de l'exposition Le surréalisme en 1947 à la galerie Maeght, on pouvait voir un étrange revolver fabriqué par Guillaume Pujolle. Dans son récit, Blandine Ponet rend également tout leur intensité à des fragments de l'histoire d'un siècle, en évoquant le choc qu'a pu constituer la première guerre pour Guillaume Pujolle, qui fut mobilisé les quatre années qu'elle dura. Choc que l'on peut pressentir dans plusieurs de ses peintures, notamment dans sa série de bateaux ? : "? Sauf un ou deux qui ne sont pas nommés, ils portent pour la plupart des noms précis qui reviennent ? : Lutetia, Provence, Normandie, Sirocco. [... ] Le Provence était un paquebot transatlantique qui fut lancé en 1906. Converti en croiseur, il sert aussi au transport des troupes vers les Dardanelles en janvier 1915. Quant au Lutetia, c'était un croiseur auxiliaire qui fut également affecté au transport des troupes à Salonique de 1915 à 1917. ? " Guillaume Pujolle lui-même passa deux années à Salonique durant la guerre, dont il se souvient sans doute en peignant ces flots "? impétueux et foisonnants ? ". Regarder avec attention les peintures de Guillaume Pujolle revient alors à tirer de l'oubli leur puissance plastique saisissante autant que la violence des tourments du siècle dernier.

01/2024

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Pléiades

Oeuvres romanesques. Tome 1, Poèmes de guerre et d'après-guerre

"Il n'est peut-être pas le plus grand, mais l'un des plus grands. Il peut encore défendre son titre de champion du monde, et je ne vois personne, dans la génération actuelle, qui puisse le lui ravir. Il est notre Byron, le héros couvert de gloire, couvert de femmes, couvert d'argent... Nous ne sommes pas les derniers, en France, à l'avoir aimé. Nous avions des raisons pour cela. Au lendemain de la Première Guerre mondiale, nous avions accueilli un jeune Américain pauvre et déjà père de famille, qui se promenait dans nos rues et le long de notre fleuve, s'arrêtait dans nos bistrots pour y boire notre vin et écrivait dans des cahiers d'écolier des histoires de soldats et de chasseurs. Il allait au Musée du Luxembourg pour apprendre de nos peintres, M. Cézanne et M. Degas, à dire "la chose vraie". A Paris, Hemingway a vécu, aimé, écrit. Il n'a pas oublié sa dette envers notre ville et il lui a élevé un temple dédié au souvenir et au bonheur enfui : Paris est une fête. On trouvera ce texte dans le premier volume des Ouvres complètes de Hemingway. On y trouvera aussi Le Soleil se lève aussi, d'un accent si neuf, si souvent imité depuis, et L'Adieu aux armes qui demeure, comme l'a dit Malraux, le plus beau roman d'amour de la littérature moderne. La qualité des traductions de ces textes, dues à M. E. Coindreau, n'est plus à louer. On trouvera enfin, avec les nouvelles charmantes du cycle de Nick Adams qui nous donnent un portrait de l'auteur à dix-huit ans, quand il chassait et pêchait dans les forêts du Michigan, paradis perdu de son enfance, un texte jusqu'alors inédit en français : Torrents de printemps, amusante satire de certains maîtres que l'écrivain avait admirés et qu'il pastichait : ainsi un jeune homme qui pressent son génie signifie à ceux à qui il doit le plus son désir d'émancipation : c'est Barrès devant Renan, Montherlant devant Barrès, Hemingway devant Sherwood Anderson... Hemingway est le premier écrivain étranger contemporain à figurer dans le Panthéon de la Pléiade. Un jour, il faudra qu'une plaque soit apposée au coin de l'une de ces petites rues de la Montagne Sainte-Geneviève qu'Ernest Hemingway, romancier américain, 1899-1961, a si souvent parcourues. En attendant cet hommage municipal, voici un petit monument fait de papier bible, d'encre, de cuir et de colle, auquel les meilleurs esprits et les meilleurs ouvriers ont collaboré - le plus beau monument qu'un écrivain puisse souhaiter." Michel Mohrt, 1966.

01/1966

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Romance et érotique LGBT

Les contes du destin Tome 3 : A la recherche de l'artefact perdu 

S'ils veulent sauver leur royaume de la menace des humains, Troy et Malik devront unir leurs forces... et tenter de résister à leur attirance. Malik J'ai veillé sur Troy toute sa vie. Mais je ne le vois plus comme le petit garçon qu'il était autrefois. Il est fort, courageux... sublime. Etre un guerrier, c'est tout ce que je connais. Pourtant, avec lui, je me surprends à désirer davantage. Avec lui, j'ai l'impression de revivre. Quand le roi Triton m'envoie en mission pour retrouver une puissante arme légendaire, j'ai conscience que ce sera dangereux. Le roi humain veut faire la guerre à mon peuple, et si cet artefact tombe entre ses mains, cela pourrait signer notre fin à tous. L'échec n'est pas une option. Je dois mettre de côté mes sentiments pour Troy, peu importe à quel point j'ai envie d'être avec lui. L'amour n'a pas sa place dans mon monde. Pas quand le danger me suit partout où je vais. Troy Malik est strict, surprotecteur et obstiné. Il me voit toujours comme le petit garçon effrayé qu'il devait défendre, mais je veux qu'il me voie comme l'homme que je suis devenu. Quand il prévoit de partir à l'aventure à la surface, je quitte la sûreté de notre royaume sous-marin pour l'accompagner. J'ai de la peine à faire confiance. Etre intime avec quelqu'un, c'est encore pire. Mais je me sens en sécurité avec Malik. Chéri. Dans ses bras, les morceaux brisés de mon être commencent à se recoller. Alors que la tension entre la terre et la mer empire, la guerre semble inévitable. Non seulement c'est à nous qu'il revient de sauver notre royaume, mais aussi de nous sauver l'un l'autre. #MM #Magie #Pirates #Sirène #Tritons #DifférenceD'Age "Je recommande vivement à mes amis amateurs de fantasy M/M de donner une chance à cette série, car au fur et à mesure que vous vous investirez dans ces personnages et ce monde magnifique, vous serez certainement heureux de vous être lancé". - Meags(Goodreads) "Leur amour est doux et tendre. Suivez leur amour et leurs aventures avec Kellan, Fletch et d'autres nouveaux personnages dont je suis tombée profondément amoureuse dans une quête pour sauver Avalontis. J'attends avec impatience la suite de cette série". - Jennifer Reilley (Goodreads) "Jaclyn Osborn est une orfèvre en matière de mots. Elle a une façon remarquable de vous entraîner dans le récit. C'est comme si vous étiez là avec les personnages, que vous respiriez le même air, ressentiez les mêmes choses et, dans ce cas, nagiez à leurs côtés". - Avery Adams (Goodreads)

12/2022

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Histoire de France

Chevalerie et christianisme aux XIIe et XIIIe siècles

La chevalerie présente deux acceptions, l'une sociale et l'autre idéologique. D'une part, le groupe aristocratique des combattants à cheval, et d'autre part les valeurs qui lui imposent des comportements spécifiques. Devons-nous la mêler inextricablement au christianisme? Les penseurs des mie et mue siècles justifient la prépondérance sociale des chevaliers par le péché d'Adam et la rupture de l'harmonie originelle qu'il entraîne. Ils considèrent que les miles "élu parmi mille", selon l'étymologie d'Isidore de Séville ont pour vocation divine de défendre le faible et de faire régner la justice, instaurant par les armes la paix. Cette théologie politique marque l'évolution de l'adoubement, qui emprunte alors à l'onction royale et aux sacrements chrétiens bien des éléments de son rituel. En recevant l'épée, dûment bénie, et la colée, le nouveau chevalier intègre un ordre, tout comme le clerc est ordonné. La prédication lui rappelle les devoirs spécifiques de l'état qu'il vient d'adopter, en particulier de mitiger sa violence et d'exercer sa puissance avec droiture et modération. Elle l'encourage à partir en croisade pour défendre la Chrétienté. Jusqu'aux années 1990, dans leurs analyses sur la chevalerie, les historiens ont repris la trame du discours normatif des clercs, que nous venons brièvement de présenter. Ils ont tenu pour vraisemblable l'influence extérieure de l'Eglise dans la mitigation de la violence nobiliaire, grâce à l'influence sur le code chevaleresque de la Paix de Dieu et plus largement du message évangélique. Depuis les vingt dernières années, d'autres spécialistes remettent en cause ce modèle, remarquant la nature idéale des discours des clercs médiévaux sur la chevalerie, qu'il conviendrait de déconstruire. Ils adoptent l'anthropologie culturelle pour méthode afin de conclure que, tout au long du Moyen Age et de façon endogène, la société guerrière produit ses propres codes de conduite pour épargner les vies de ses membres dans les combats, pour augmenter son honneur et pour affirmer sa domination sur la paysannerie. Toute superficielle, la religiosité des chevaliers ne serait donc pour rien dans l'autocontrôle de leur violence. Le débat apparaît en toile de fond du présent ouvrage, où les meilleurs spécialistes de la question se penchent sur les rapports complexes et paradoxaux entre le christianisme et les guerriers nobiliaires. Ils analysent ainsi autant la piété chevaleresque que la part de l'Eglise dans la guerre menée par l'aristocratie au cours d'une période charnière, où les normes, mentalités et conduites connaissent de profonds bouleversements.

12/2011

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Sciences historiques

Faire la paix au Pays Basque

Depuis 20 ans, des guerres meurtrières ont trouvé leur solution, des dictatures se sont effondrées et des sociétés ont été pacifiquement reconstruites, offrant aux observateurs et aux acteurs de précieuses expériences. De l'accord du Vendredi Saint en Irlande, de la Commission Vérité et Réconciliation d'Afrique du sud à l'instauration de la démocratie en Europe de l'est et dans le monde arabe, bon nombre de signes viennent montrer le chemin de la paix et de la démocratie. De ces succès - et aussi de certains échecs - ressort une certitude : la paix se renforce dans la démocratie, et la démocratie s'instaure/se consolide dans la négociation. La construction de l'avenir ne peut se faire sans un regard objectif et lucide sur le passé ; la violence et la dictature ne sont pas des accidents de l'histoire, mais procèdent de logiques sociales dont il faut comprendre les ressorts pour tenter de les réduire. Cette construction est souvent complexe, et comme l'avait dit Michel Rocard lors du débat "L'Art de la paix" de Saint-Jean-de-Luz en 2007, "négocier, c'est bien sûr vouloir, mais c'est aussi savoir". Savoir comprendre son adversaire, savoir organiser le dialogue, son calendrier et ses différents aspects, mais c'est également accepter de faire des concessions et de laisser le champ libre aux médiateurs. C'est d'ailleurs sans doute dans cette dernière affirmation que réside la principale leçon de ces processus : celle de l'abandon de la mystique révolutionnaire, faite de bien et de mal, pour s'aventurer sur la voie du compromis et de l'équilibre. Passer, comme disait Adam Michnik - le véritable héros du syndicat polonais Solidarité - du "Eux ou Nous" au "Eux et nous"... Ces constats, vérifiés dans le monde entier, s'appliquent aussi au conflit basque qui, d'Hernani à Madrid, dresse face à face deux visions du monde, lesquelles doivent trouver à s'accorder. Ce livre est fait de ces certitudes, forgées par vingt ans de recherches et d'observation en Europe de l'est, mais aussi en Afrique et sur d'autres théâtres d'opération, puis à partir de 2006 au Pays Basque. De ces certitudes et d'aucune autre : le présent ouvrage ne porte pas sur le conflit basque, ni sur sa nature profonde et - surtout - ne prétend donner aucune leçon à ceux en charge de trouver les solutions. Redisons-le : il est le livre d'un constat, d'observations et d'interrogations.

11/2011

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Littérature française

Le propriétaire

"Inclinez-vous devant les douze lettres de ce mot-là ; toutes les puissances se résument en elles ; en elles sont le commencement et la fin, l'alpha et l'oméga de ce qui est. Qui n'est pas propriétaire veut le devenir, qui l'est veut l'être toujours. Le monde pivote autour de ce substantif ; c'est l'arche sainte des royaumes constitutionnels, le fétiche de l'univers, la clef de voûte de la société ; tout passe, le propriétaire seul ne passe pas ; les empires croulent, mais les propriétaires restent. Ils sont plus forts que le temps et que les révolutions, deux choses qui usent les trônes et le granit. L'arbre généalogique du propriétaire a ses racines dans le jardin d'Eden. C'est un substantif antédiluvien ; il surnage au-dessus des temps bibliques, et l'histoire n'était pas encore que le propriétaire était déjà. Il est contemporain du monde. Le premier homme, Adam, notre père, était propriétaire, et la meilleure preuve qu'on en puisse donner, c'est qu'ayant manqué au contrat synallagmatique qui le liait au jardin céleste, Dieu l'expropria. Depuis le premier congé qu'un archange signifia au premier homme, jusqu'aux congés que les huissiers parisiens signifient quotidiennement aux locataires récalcitrants, le propriétaire n'a pas changé. C'est toujours et sans cesse un individu de qui la qualité commande le respect. Afin que nul ne l'oublie, il le professe lui-même à son endroit. C'est de lui que Danton aurait dû dire qu'il marche comme un saint sacrement. Rien qu'à le voir passer, on comprend que le propriétaire a pris son importance sociale au sérieux ; il se soigne comme une vieille dévote. Si ses vêtements ne sont pas du drap le plus beau, ils sont au moins du plus fort ; ses étoffes ne sont peut-être pas très brillantes, mais elles sont toujours les plus chaudes. Il est dans ses habits comme un saint dans sa châsse, hermétiquement enveloppé. En s'attaquant à sa personne sacro-sainte, les vents coulis s'attaquent à la société ; s'il tousse, elle est menacée d'une fluxion de poitrine, et le propriétaire tremble pour celle dont il est le plus auguste représentant. S'il n'avait appris la modestie avec le peu de latin qu'il s'est empressé d'oublier au sortir des classes, volontiers le propriétaire dirait comme Louis XIV : "L'Etat, c'est moi."" Avec ce texte, Amédée Achard nous offre une étude caustique et malicieuse sur cette figure toujours aussi fondamentale à notre société : celle du Propriétaire.

09/2012

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Littérature française

Oeuvres complètes. Volume 22, Romans Tome 4 (1913-1915)

Jamais Ramuz n’aura tenté des formules romanesques aussi variées que durant les années qu’embrasse ce tome, de 1912 à 1915. La Vie meilleure, publié dans « La Semaine littéraire » en 1912, n’a pas été repris en volume par son auteur. Centré sur la figure rimbaldienne d’un rétameur vagabond qui espère réparer la laideur du monde par le pouvoir de l’imagination, ce roman d’apprentissage rappelle par sa forme les textes qui l’ont précédé, mais prépare par ses thèmes plusieurs œuvres à venir comme Le Garçon savoyard ou Adam et Ève. Construction de la maison, écrit au début de 1914, est resté jusqu’à ce jour inédit. L’écrivain le jugeait pourtant porteur d’« un ton nouveau », et pour cause : c’est là une première tentative d’exprimer le vignoble de Lavaux, qui deviendra bientôt la terre promise de sa poétique. Intimement lié à un sol âpre mais fertile dont il s’agit de tirer le fruit, le vigneron y apparaît déjà comme le modèle du poète, jusque dans les aspirations contradictoires que lui prête Ramuz : vivre au jour le jour, au gré des pentes et des saisons, ou accroître un patrimoine. La Guerre dans le Haut-Pays, paru dans les « Cahiers vaudois » en 1915, emprunte son intrigue à l’histoire vaudoise. Selon un schéma fréquent dans le roman historique classique, Ramuz intensifie le tragique de la guerre civile (celle qui déchire la petite collectivité des Ormonts lors de la Révolution vaudoise) en plaçant de part et d’autre de la ligne de tir un père et un fils. Le récit penche pourtant du côté du légendaire, dans la mesure où il confère avant tout au passé le pouvoir de fonder le présent de la collectivité. Dans leur diversité, les romans réunis ici illustrent les voies explorées par Ramuz pour donner corps à une aspiration qu’il place sous les auspices de Cézanne – ce peintre qui, « par le moyen du sol, dresse pour nous un art en face de celui de Paris, un art de race et de milieu ». Ce volume contient La Vie meilleure, Construction de la maison et La Guerre dans le Haut-Pays. Le disque qui l’accompagne comprend une reproduction du manuscrit de Construction de la maison avec sa transcription en regard, deux documents autographes relatifs à La Guerre dans le Haut-Pays, ainsi que les deux versions de ce roman (l’édition originale de 1915 et celle des Œuvres complètes de 1941) qu’un logiciel permet de comparer.

06/2012

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Fantasy

Hila. L'éveil des sorcières

Entre patriarcat destructeur, prophétie et magie de la forêt, un roman écoféministe qui va révolutionner la littérature fantastique ! Dans la forêt du pays de Scaër se trouvait le berceau d'une magie puissante. Pendant des siècles, les femmes y vécurent en harmonie avec la nature. De leur voix, elles donnaient vie aux éléments ; avec leurs mots, elles assuraient l'équilibre du monde en racontant son histoire. Mais un jour, frustrés d'être incapables de maîtriser la magie, des hommes voulurent la faire disparaître. Ils s'autoproclamèrent Sages, mirent le feu aux arbres et gagnèrent la guerre contre celles qu'ils appelèrent alors "sorcières" . Réduites au silence, séparées de leurs enfants à la naissance et contraintes de rester loin de la forêt, ces dernières furent condamnées à se repentir chaque jour d'être nées femmes, à vivre dans la honte de leur nature, et à se plier aux lois du Livre écrit par les premiers Sages. Une prophétie annonce pourtant que, un jour, une jeune sorcière chassera la magie de ce monde, rendant service aux hommes malgré elle. Une sorcière incapable de survivre sans la forêt. Hila a 14 ans quand elle est dénoncée par son propre père pour sorcellerie. Depuis qu'elle est tombée gravement malade, elle et sa mère, Adel, bravent régulièrement les lois sacrées du Livre en se rendant dans la forêt, où Hila retrouve les couleurs de la vie. Déportée avec sa mère dans la ville de Scaër, chef-lieu du pays et bastion des Sages et des Enfants hors-du-sang, elle est condamnée au bûcher. Mais Hila ne brûle pas : un Sage reconnaît en elle la sorcière de la prophétie. Arrivée à Scaër, Hila est violemment séparée de sa mère, que les Sages gardent en vie, pensant ainsi s'assurer la docilité de la petite villageoise. Hila est logée au coeur du château, sous la surveillance constante des hommes du Livre. Elle y découvre cependant des joies inespérées, des révoltes quotidiennes et des amitiés merveilleuses. Et puis, il y a Adam, Enfant hors-du-sang et futur Sage, dont elle tombe amoureuse, et Noah, un jeune homme prêt à l'écouter. Avec eux, une autre vie semble possible, une vie qui menace la puissance des hommes du Livre et que ces derniers chercheront à détruire. Face à la violence du pouvoir en place, Hila devra faire un choix qu'elle repousse depuis l'enfance : libérera-t-elle sa colère, quitte à accepter la haine qui bouillonne dans son sang ?

10/2022

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Poésie anthologies

Poèmes de minuit, inédits 1936-1940

La publication d'un trésor qu'on croyait perdu. Soixante-quinze ans après sa disparition, des dizaines de poèmes inédits de l'écrivain surréaliste, résistant mort dans les camps, ont été retrouvés par miracle dans quatre cahiers exhumés lors d'une vente de livres anciens. Des poèmes inédits de Robert Desnos ont été retrouvés, Desnos, le poète de la liberté et de l'amour, le voyant inspiré, le surréaliste à la fibre populaire ayant joué un rôle si fondamental auprès d'André Breton, le résistant qui trouvera la mort dans le camp de Teresin en Tchécoslovaquie, en 1945. Ces textes ont été composés en 1936-1937. A cette époque Desnos s'était fixé pour contrainte d'en écrire chaque soir vers minuit. Après avoir pratiqué le journalisme, il consacrait alors beaucoup de temps à la radio, media pour lequel il s'était pris de passion (composant des slogans publicitaires pour Radio-Luxembourg et le Poste-Parisien, écrivant une pièce radiophonique avec son comparse Antonin Artaud sur une musique de Kurt Weill). Mais il s'obligeait, pour rester en contact avec la poésie à écrire un poème " forcé " tous les soirs. Parfois " le poème s'imposait, il s'était construit de lui-même au cours de la journée. D'autres fois le cerveau vide, c'était un thème inattendu qui guidait la main plutôt que la pensée ", écrit-il. On y trouve des bandes de gamins parisiens, Napoléon 1er, le " maréchal Ducono ", des " nymphes qui dansent dans des clairières ", un drôle d'animal qui " tient de l'arbre et de l'éponge ", des faisans et des coqs, l'éclat du soleil et des étoiles, les quais de seine, un brouillard matinal en automne, des souvenirs de la grande guerre alors qu'il était adolescent, l'amour et l'amitié, l'histoire d'un pirate affligé d'un chagrin d'amour, une ode à l'aube naissante (" La lumière qui grandit / n'est pas la même que celle qui meurt. "). Beaucoup d'humour aussi chez cet amateur de farce et de calembours, dans des quatrains rimés où il s'en prend aux gradés, aux prêtres et aux juges. Certains de ces poèmes ont rejoint le recueil Fortunes, en 1942 d'autre Etat de veille en 1943. Ceux qui n'ont pas été publiés viennent donc d'être retrouvés dans quatre précieux cahiers reliés datant de 1940, à l'occasion d'une vente et de l'acquisition faite par le bibliophile et collectionneur Jacques Letertre. On y découvre l'écriture régulière de Desnos qui s'était appliqué en vue d'une prochaine parution à recopier, corriger quatre-vingt poèmes, complétés par des dessins de sa main. En 1940, Desnos revient à lui-même et se juge, accompagnant d'une ou deux croix les poèmes qu'il trouvait les meilleurs. A l'époque où il recopie ces poèmes, Desnos rejoint le quotidien Aujourd'hui, qui va bientôt glisser dans la collaboration. De son poste d'observation, il collecte des renseignements pour le réseau de résistance " Agir ". Il mènera ce combat jusque 1944. Dénoncé, arrêté par la Gestapo, Desnos connaîtra la prison de Fresnes, le camp de Compiègne, puis Auschwitz, Buchenwald, Flossenbürg, Floha et Teresin, où, survivant des " marches de la mort ", il succombera au typhus. Il n'avait pas 45 ans.

02/2023

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Comics

Avengers : Etat de siège

Né en 1950, Roger Stern est, dans les années 70-80, l'un des piliers de Marvel. Il écrit alors certaines des séries les plus prestigieuses de la maison d'édition, d'Amazing Spider-Man à Captain America, en passant par Avengers et Doctor Strange. Stern débute dans l'univers des fanzines. Au début des années 70, il publie, avec Bob Layton (qui va lui aussi se faire un nom dans le monde des comics), la revue amateur CPL, où apparaissent, entre autres, les premiers travaux de John Byrne, son ami et collaborateur en maintes entreprises. Après quelques années passées chez DC Comics, Stern revient chez Marvel en 1997 pour raconter la véritable origine de son lutin malveillant dans Hobgoblin Lives ! Cette mini-série est suivie par une autre, tout aussi fondamentale, centrée cette fois sur Norman Osborn : Revenge of the Green Goblin. En 2010, il fait un autre bref retour à la Maison des Idées. Il aide d'abord Kurt Busiek à compléter le sequel de Marvels, Eye Of The Camera, puis il s'illustre sur Amazing Spider-Man et sur la mini-série Captain America : Forever Allies. En plus de travailler pour la bande dessinée, Roger Stern a aussi écrit trois romans best-sellers sur Superman. D'origine italienne, le regretté dessinateur John Buscema est né à New York le 11 décembre 1927. Passionné de peinture dès l'enfance, il s'inscrit au Pratt Institute of Arts pour mieux approfondir sa passion. Mais il se rend vite compte de la difficulté pour un peintre à percer dans le domaine de l'art pur et il tente la carte de sa version commerciale, la bande dessinée, non sans garder une certaine frustration pour l'occasion manquée. Sa première production dans le domaine des comics a lieu en 1948 pour Atlas/Timely (l'actuelle Marvel), pour qui il travaille de façon presque ininterrompue à partir de 1966 jusqu'à sa disparition, en 2002. Buscema a dessiné tous les plus célèbres personnages de Marvel, mais aussi Superman et Wonder Woman de DC Comics et, naturellement, le héros de fantasy Conan le Barbare pendant presque trente ans. Né en 1942, Tom Palmer est l'un des encreurs les plus estimés et les plus célèbres de l'univers des comics. Il commence son activité professionelle le chez Marvel en encrant Doctor Strange. Au cours de ses cinquante ans de carrière, il se distingue surtout comme encreur de Neal Adams, John Buscema, Gene Colan et John Byrne avec lesquels il signe les cycles légendaires des super-héros Marvel dans les années 60 à 90 sur des revues comme X-Men, Daredevil, Tomb of Dracula, Star Wars, Avengers et Doctor Strange. Désormais en semi-retraite, il a aussi collaboré, ces dernières années, avec DC Comics, Valiant Comics et IDW Publishing. Il est également peintre et illustrateur publicitaire.

02/2020

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Histoire des idées politiques

La cuisine sous clé. Recettes de cuisine d'un prisonnier politique basque et... autres considérations

L'auteur nous propose une excursion dans l'histoire du mouvement national basque en empruntant un moyen de transport inhabituel : l'art culinaire qu'il expérimente en prison en même temps que l'art de la débrouille. Les expériences culinaires qu'il nous propose ont été conçues et mises en pratique par l'auteur alors qu'il était incarcéré au centre de détention du Muret (Haute-Garonne) de 1991 à 1996. Si la plume, les études... et la grève de la faim ont permis aux prisonniers politiques basques de défendre leurs droits et de conserver l'espoir et la dignité, la gastronomie pratiquée avec les moyens du bord, le système D, est également une forme puissante de résistance. Ce livre est aussi l'occasion pour l'auteur de revisiter son engagement dans l'ETA ("? Pays basque et liberté? "), organisation née à l'époque des ténèbres franquistes, alors que la culture et la langue basques ainsi que toutes les libertés démocratiques étaient férocement réprimées. ETA est le fruit de la génération des enfants des Basques qui ont perdu la guerre contre le franquisme et la bataille du démantèlement du régime à la fin de la dictature. La préface de Gerry Adams, leader du Sinn Féin irlandais, aujourd'hui première force politique en Irlande, au Nord comme au Sud, situe la lutte de libération nationale basque dans un contexte international. L'entretien réalisé par Eva Forest avec l'auteur, alors incarcéré à Madrid, est l'occasion pour ce dernier d'expliquer en quoi la cuisine était un moment de résistance, mais aussi de parler plus généralement de l'univers carcéral. L'auteur nous rappelle que le mouvement abertzale a constamment cherché à mettre un terme à l'affrontement violent et mis en avant la résolution du conflit par la voie de la négociation. Ce processus a été marqué par plusieurs tentatives de négociations ? : en 1989 à Alger, en 1998 à Zurich, en 2005 à Genève et en 2011 à Oslo. L'auteur a participé à trois des quatre temps de ces pourparlers. Malgré le tsunami répressif déclenché contre les mouvements basques, le retour de leur légalisation en a fait la deuxième force politique du Pays basque et la première en nombre d'élus municipaux. C'est notamment grâce à l'implication de la société civile du Pays basque Nord que le désarmement a eu lieu et que l'ETA a prononcé son autodissolution, en 2018, notamment par la voix de l'auteur. Au moment de la poussée fasciste en Espagne, le livre nous rappelle que la non-rupture complète avec les structures héritées du régime franquiste, la réintégration des 150 détenues et détenues n'est toujours pas assurée et que la langue continue à subir les attaques d'un appareil judiciaire conservateur, pour ne pas dire d'extrême droite, sans parler de la police et de la garde civile.

02/2024

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Critique littéraire

La revue blanche

Le caractère exemplaire de la Revue Blanche tient à une histoire exceptionnelle, dans la mesure où son évolution reflète aussi bien les bouleversements de l'époque (l'émergence de la sociologie, l'engagement politique au moment de l'affaire Dreyfus) que les chaos du champ littéraire de la fin de siècle, du post-naturalisme à l'apparition d'une rhétorique spécifique du combat des "intellectuels". Ces changements sont perceptibles dans les textes eux-mêmes, et plus encore dans les articles critiques qu'à travers les textes de création. Si la Revue Blanche se présente à l'origine comme une revue essentiellement littéraire (elle refuse d'emblée d'être "une revue de combat"), elle s'implique pourtant progressivement dans l'espace social, ce que montre l'augmentation des textes critiques à partir de 1894. Cette évolution s'accompagne d'une grande diversité de styles et de chroniqueurs, qu'il s'agisse de Paul Adam, de Charles Péguy, de Léon Blum, d'André Gicle ou encore de Claude Debussy; c'est le discours critique, dont les objets sont multiples - aussi bien historiques, sociologiques, idéologiques que littéraires - qui raconte au plus juste l'histoire de la revue, ce dont cette anthologie se propose de faire état. D'une singularité qui tient à la direction particulière donnée par ses fondateurs, les frères Natanson, mais aussi à l'époque bouillonnante qui l'a vue naître, la Revue Blanche, en tant que texte, n'est pas d'un accès facile; l'abondance des chroniques entraîne nécessairement une dispersion, voire un certain hermétisme qui rend sa lecture complexe. Le travail de sélection est d'abord un travail d'éclairage, puis de mise en évidence: l'anthologie permet le marquage raisonné de points de repère, une mise en valeur de textes qui ont constitué les pré-originales de publications aujourd'hui connues mais aussi une véritable exhumation ou mise en exergue de textes oubliés qui ont eu une résonance en leur temps et paraissent essentiels pour comprendre la vie intellectuelle de cette période particulièrement fertile de l'histoire des idées. La revue, par nature, fait se côtoyer des textes très divers, et cette coexistence change la perception de chacun d'eux : les replonger dans leur contexte de publication permet d'arborer ces effets de lecture et le rayonnement qu'ils exercent les uns sur les autres. C'est dans cette perspective que l'ouvrage propose une articulation autour de trois grandes périodes: une première partie consacrée aux débuts de la Revue Blanche, champ d'expérimentation (1891-1893); une seconde partie qui correspond à la naissance de la revue engagée (1894-1897); une troisième partie enfin, où se manifestent les prémices de la Nouvelle Revue Française, la Revue Blanche apparaissant alors comme le modèle de la revue intellectuelle (1898-1903).

03/2010

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Littérature érotique et sentim

La Chandelle de Sixte-Quint. Une nouvelle érotique classique

A son insu et pour son plus grand plaisir, le narrateur se voit embarqué en tant que modèle masculin dans une aventure photographique...POUR UN PUBLIC AVERTI. Un photographe spécialisé dans l'érotisme reçoit la visite d'un ami, au cours d'une séance avec un modèle féminin. Le modèle masculin se faisant attendre, le visiteur est prié de se mettre en tenue d'Adam et de remplacer l'absent. Le nouveau duo enchaîne alors les postures lascives sous l'objectif voyeur de l'artiste, qui leur réserve une Chandelle de Sixte-Quint pour sa scène maîtresse.Publiée anonymement en 1893, cette nouvelle érotique surprenante initie le lecteur-voyeur à l'art de la photographie sensuelle.EXTRAITJ'entrai dans l'atelier. Une jolie jeune femme s'y trouvait, encore habillée et vêtue d'une toilette très élégante. Elle parut un peu décontenancée à ma vue, mais après présentations elle reprit son aplomb. De plus, mon ami lui dit que j'avais déjà fait connaissance avec elle, c'est-à-dire avec son portrait ; en effet, dans l'album souvent feuilleté par moi, je pus constater sa présence en une attitude qui la dispensait de faire la prude avec moi. Mais son image ne m'avait pas autrement frappé et je vis avec plaisir que l'original valait cent fois mieux que la photographie, ce qui me procura l'occasion d'un compliment à son adresse. C'était une petite femme mariée, séparée de son mari et originaire d'un pays voisin où les femmes ont la réputation d'être excellentes pour l'amour, faciles, chaudes, cochonnes, et je constatai plus tard moi-même qu'elle soutenait dignement cette réputation. Elle se souciait peu des préjugés et encore moins de sa vertu que ses cascades avaient transformée en Niagara. Mais rien n'égalait son mépris pour la pudeur dont la totale absence chez elle formait un piquant contraste avec son air élégant et sa physionomie distinguée.Moi-même, bien qu'ayant vu sa photographie à poil, j'étais loin de soupçonner ce dont elle était capable et quel précieux sujet mon ami avait en elle.- Nous allons commencer, dit celui-ci. Installez l'appareil, je vais préparer le décor.A PROPOS DE LA COLLECTIONRetrouvez les plus grands noms de la littérature érotique dans notre collection Grands classiques érotiques.Autrefois poussés à la clandestinité et relégués dans " l'Enfer des bibliothèques ", les auteurs de ces ouvres incontournables du genre sont aujourd'hui reconnus mondialement. Du Marquis de Sade à Alphonse Momas et ses multiples pseudonymes, en passant par le lyrique Alfred de Musset ou la féministe Renée Dunan, les Grands classiques érotiques proposent un catalogue complet et varié qui contentera tant les novices que les connaisseurs.

03/2018

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BD tout public

La revue dessinée N° 29, automne 2020

CHAIR A CARTON : Une enquête de Jean-Baptiste Malet et Benjamin Adam. Sous la contrainte. C'est ainsi que les six entrepôts français d'Amazon ont temporairement fermé leurs portes, le 16 avril dernier. Condamné par la justice pour avoir "méconnu son obligation de sécurité et de prévention de la santé des salariés", le géant américain du commerce en ligne a suspendu son activité en France alors que l'épidémie de Covid-19 battait son plein depuis plus d'un mois. Cet épisode signait le dénouement d'une saga qui dure depuis plusieurs semaines. Des semaines à ignorer les craintes des salariés et les plaintes des syndicats. Des semaines à répondre aux mises en demeure de l'Inspection du travail par des mesures tardives et un déluge de communication. Des semaines, surtout, à redoubler d'activité pour engranger des recettes mirifiques. Retour sur le mois où le géant du commerce en ligne a profité de la pandémie. LE FUTUR EST DANS LE PRE : Une enquête de Marion Touboul et Léo Quiévreux. Tracteurs intelligents, drones pulvérisateurs, robot de désherbage... Des machines toujours plus high tech envahissent les champs. Moderniser l'agriculture, telle est la volonté du gouvernement qui multiplie les appels du pied aux industriels afin qu'ils soutiennent les start-up de l'agroéquipement. "La France doit devenir un des pays leader de la robotique agricole", a annoncé le ministre de l'Agriculture. Il veut aussi une accélération du passage à la Big Data. Fermes et paysans doivent désormais être "connectés". Une révolution dans l'histoire de l'agriculture. Mais alors, la place de l'agriculteur est-elle encore dans les champs ? SAGES SUR ORDONNANCE : Une enquête de Julien Brygo et Singeon. Niels fait partie des quelque 62 000 enfants de moins de 20 ans en France qui ont consommé du méthylphénidate en 2016. Comme la plupart de ses camarades " hyperactifs ", il prend ses cachets uniquement les jours d'école. Le but ? Le faire tenir en place de 8 heures à 16 heures exactement. En France, la prescription de méthylphénidate a explosé : on en consomme trente fois plus aujourd'hui qu'en 1996, année de sa mise sur le marché. En 2017, il s'en est vendu quatre fois plus qu'en 2005. La pilule magique porte le nom de Ritaline et est, pour de nombreux parents, synonyme de calme et de réussite scolaire. Mais quels dangers se cachent derrière ces belles promesses ? Qu'est-ce que l'usage de plus en plus répandu de ce produit "miracle" raconte des sociétés dans lesquelles nous vivons ? LES CHRONIQUES : Sans oublier les traditionnelles chroniques avec un mélange de cinéma, d'humour, de musique, de sciences et d'anecdotes historiques. Avec, fidèle au rendez-vous, la drolatique "sémantique c'est élastique".

09/2020

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Théâtre

Rideau ! Les enfants aussi font la guerre ; Sur la plage, jour et nuit ; Alea et interprétations ; Le paradis n'est plus ce qu'il était... ; Les dédales de la nuit

Les enfants aussi font la guerre de Jean Manuel FLORENSA : Cette pièce nous propose une plongée terrifiante dans les souvenirs d'enfants et de jeunes gens qui ont connu la période sinistre de la guerre de 39/45. Les monologues défilent et reconstituent par petites touches d'histoires singulières le grand puzzle de l'Histoire Moderne...Au delà du tragique, cette pièce est une touchante illustration de la condition humaine... Sur la plage, jour et nuit de Annie RODRIGUEZ : Philippe et Jean viennent de quitter l'armée après plusieurs années d'une intense activité sur les zones de guerre. Cette rupture les plonge dans une période d'incertitude et de vide. Ils se retrouvent en vacances dans une ville au bord de la mer, oil Vincent et sa compagne Camille, jeunes étudiants, effectuent "des boulots d'été". Vincent, musicien, anime le déjeuner dans un bar tandis que Camille travaille le soir dans un restaurant. Ces quatre personnages vont se croiser sur la plage, tantôt le jour, tantôt la nuit. Entre Vincent, jeune homme sensible et imaginatif, mal dans sa peau, se laissant porter par la vie et Philippe qui lui, a surmonté ses blessures d'enfance à force de volonté et d'énergie, une relation insolite se noue... Alea et interprétations de Philippe VINTEJOUX : Avez-vous remarqué comme il est parfois difficile de communiquer entre individus ? Pourtant, loin d'avoir une attitude sauvage les gens sont plutôt enclin à échanger facilement lors de rencontres fortuites, non ? Un homme, certains le trouveront sans doute naïf, s'inquiète de ce manque de communication réelle. Il veut créer un groupe formé grâce à ses nombreuses rencontres de hasard. Son projet ? Réapprendre à se comprendre et ne pas se contenter d'échanges creux où chacun parle de manière égocentrique. Evidemment la satire pointe son nez dans cette galerie de portraits... Le paradis n'est plus ce qu'il était,.. de Evelyne FLACHAT : Et si Diable et Dieu prenaient leur retraite ? et si Adam et Eve s'étaient réconciliés avec Dieu ? et si St Pierre était remplacé par sa femme ? et si les anges voulaient un corps humain ? et si le paradis subissait des tracasseries aussi matérialistes qu'une fuite d'eau ou qu'une fissure dans le mur ? et si cette fissure était l'annonciation d'un cataclysme ? Tout pourrait être tragique, mais tout est dérision dans cette farce iconoclaste aux résonances furieusement actuelles... Les dédales de la nuit de Jean Manuel FLORENSA : 1990. La nuit développe ses dédales d'autant plus que, lors d'un tournage, la vedette de cinéma Gérard Parrald découvre Daniel Sanchez qu'il a malencontreusement conçu il y a plus de trente ans alors qu'il n'avait que dix-sept ans. Ils se cherchent sans se trouver à la recherche d'une lumière illusoire.

11/2018

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Religion

Teilhard de Chardin, théologien malgré lui

Pierre Teilhard de Chardin a abordé le livre de la Genèse, en ayant bien à l'esprit son objectif de réconcilier sa foi chrétienne avec son engagement pour la science. Sa lecture de la Bible se fait donc, en pensant au public qui, comme lui, fier des découvertes scientifiques, lit au premier degré, avec l'état d'esprit scientifique, en étant, de ce fait, peu enclin à la lecture symbolique. Or, justement, la Genèse, lorsqu'elle traite du début de la création, a un fort caractère symbolique. Il va donc traverser ces chapitres successifs en contestant une lecture littéraliste, en traduisant chaque personnage, chaque lieu, chaque action, dans une lecture symbolique, significative de ses grandes perspectives. Le nouveau scénario qu'il présente, suite à sa lecture, va donc, non seulement être fidèle à un sens symbolique du texte, mais être compatible avec une compréhension scientifique du monde. L'Ecriture Sainte sera respectée, pour tout ce qui n'est pas d'ordre scientifique, mais donnera, dans son actualisation, une image scientifiquement crédible de l'indicible, de l'au­delà. Cette réinterprétation de la Genèse, qui touchera à la Création du Monde, au Paradis terrestre, à Adam et Eve, à la création de l'âme humaine sera suivie d'un résumé de sa vision du Péché Originel et du sens de la Croix, avec le même état d'esprit. On porte donc à son crédit la vision globale chrétienne de l'interprétation actualisée de certaines parties critiques de l'Ecriture Sainte, qu'il estime compatible avec la Science de son époque, ce qui régénère la motivation des chrétiens qui croient en la Science, et aspirent à une foi "intelligente et intelligible", à leur époque. Il doit être dit que certaines de ces notions étaient déjà établies et connues, mais peu diffusées dans le peuple chrétien : 1°) : La nécessité divine de la création de l'Univers, du monde et de l'homme, dans le cadre de l'Evolution, 2°) La création de l'humain par évolution des espèces animales, en plusieurs espèces terrestres, par le franchissement de seuils progressivement, 3°) Le don de l'âme humaine par Dieu, au fur et à mesure de la croissance individuelle, et non dès la conception, 4°) L'intégration de la mort physique dans le processus de tous les vivants, la mort de l'âme étant, de son côté, liée au comportement de chacun, 5°) Le Péché des origines étant reconnu, mais le Péché Originel n'étant pas transmis automatiquement de génération en génération. Cette approche de lire la religion chrétienne comme compatible avec la Science, n'est pas, même aujourd'hui, du goût de tout le monde, même chez des chrétiens. C'est une raison pour l'examiner de plus près.

01/2019

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Musique, danse

La Chute de Lucifer (partie de trombone solo). poème symphonique pour trombone et orchestre

Le Paradis perdu de John Milton s'ouvre sur la vision de Satan et de ses anges évanouis dans le lac brûlant de l'Enfer après leur chute vertigineuse dans le grand abîme. Ce n'est que quelques chapitres plus tard que l'on apprendra de la bouche de Raphaël venu mettre Adam en garde, le détail de la révolte de celui qui, après avoir été l'ange porteur de lumière (Luci-fer), va devenir la personnification des ténèbres. Ce concerto pour trombone, véritable poème symphonique, reconstitue la chronologie de cet événement biblique décrit avec une force d'évocation hallucinante par le poète anglais du xviie siècle. Un doux cluster de cordes - le royaume céleste baigné de lumière - ouvre le décor et laisse parler une voix soliste... le violoncelle. Quand le doute s'installe sur un accord où se déploie l'orchestre complet, le prota­goniste laisse percer un autre pan de son visage et sa voix se transforme pour laisser la place au trombone - frère jumeau du violoncelle - qui continue son chant dans un environnement orchestral de plus en plus tourmenté. Puis la "Lumière ? " du premier mouvement, aux couleurs plutôt diatoniques, bascule progressivement vers la "? Révolte ? " par le biais d'une section aux différents tempos superposés. Ce deuxième mouvement très vif est une fugue dodécaphonique dont les développements successifs figurent les combats de l'armée des anges rebelles contre les séraphins, avec mouvements de masse, chocs violents, repos haletants et reprise effrénée des combats ; jusqu'à l'intervention du Fils (blocs harmoniques des cuivres) qui pousse les insurgés aux limites du ciel et les précipite dans une chute qui durera neuf jours. C'est dans un magma grave et vrombissant que survient la cadence du soliste ? : elle est la voix de l'ange vaincu qui reprend ses esprits. Le troisième mouvement, "? Abîmes ? ", est une marche pesante et douloureuse dans laquelle Satan réveille son armée et inaugure son Pandémonium. Le mal a désormais son monarque. Quoi de plus actuel et de plus proche de l'homme moderne que le destin de cet ange déchu ?? Refusant de se considérer comme la créature d'une puissance supérieure, mû par un orgueil insensé qui le convainc d'être au moins l'égal du Créateur et aveuglé par la prise de conscience de son libre-arbitre, il se voit maître du monde et se révolte pour détruire l'ordre établi. D'une certaine façon, la mort de Dieu proclamée par Nietzsche à la fin du xixe siècle n'a-t-elle pas laissée l'humanité orpheline de certitude spirituelle et ne l'a-t-elle pas précipitée dans ce nouveau grand abîme ? : la révélation de l'absurdité de l'existence ? Cette oeuvre a été écrite pour le tromboniste et violoncelliste Fabrice Millischer à qui elle est naturellement dédiée, en toute amitié. Patrick Burgan

10/2014

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Musique, danse

La Chute de Lucifer (conducteur). poème symphonique pour trombone et orchestre

Le Paradis perdu de John Milton s'ouvre sur la vision de Satan et de ses anges évanouis dans le lac brûlant de l'Enfer après leur chute vertigineuse dans le grand abîme. Ce n'est que quelques chapitres plus tard que l'on apprendra de la bouche de Raphaël venu mettre Adam en garde, le détail de la révolte de celui qui, après avoir été l'ange porteur de lumière (Luci-fer), va devenir la personnification des ténèbres. Ce concerto pour trombone, véritable poème symphonique, reconstitue la chronologie de cet événement biblique décrit avec une force d'évocation hallucinante par le poète anglais du xviie siècle. Un doux cluster de cordes - le royaume céleste baigné de lumière - ouvre le décor et laisse parler une voix soliste... le violoncelle. Quand le doute s'installe sur un accord où se déploie l'orchestre complet, le prota­goniste laisse percer un autre pan de son visage et sa voix se transforme pour laisser la place au trombone - frère jumeau du violoncelle - qui continue son chant dans un environnement orchestral de plus en plus tourmenté. Puis la "Lumière ? " du premier mouvement, aux couleurs plutôt diatoniques, bascule progressivement vers la "? Révolte ? " par le biais d'une section aux différents tempos superposés. Ce deuxième mouvement très vif est une fugue dodécaphonique dont les développements successifs figurent les combats de l'armée des anges rebelles contre les séraphins, avec mouvements de masse, chocs violents, repos haletants et reprise effrénée des combats ; jusqu'à l'intervention du Fils (blocs harmoniques des cuivres) qui pousse les insurgés aux limites du ciel et les précipite dans une chute qui durera neuf jours. C'est dans un magma grave et vrombissant que survient la cadence du soliste ? : elle est la voix de l'ange vaincu qui reprend ses esprits. Le troisième mouvement, "? Abîmes ? ", est une marche pesante et douloureuse dans laquelle Satan réveille son armée et inaugure son Pandémonium. Le mal a désormais son monarque. Quoi de plus actuel et de plus proche de l'homme moderne que le destin de cet ange déchu ?? Refusant de se considérer comme la créature d'une puissance supérieure, mû par un orgueil insensé qui le convainc d'être au moins l'égal du Créateur et aveuglé par la prise de conscience de son libre-arbitre, il se voit maître du monde et se révolte pour détruire l'ordre établi. D'une certaine façon, la mort de Dieu proclamée par Nietzsche à la fin du xixe siècle n'a-t-elle pas laissée l'humanité orpheline de certitude spirituelle et ne l'a-t-elle pas précipitée dans ce nouveau grand abîme ? : la révélation de l'absurdité de l'existence ? Cette oeuvre a été écrite pour le tromboniste et violoncelliste Fabrice Millischer à qui elle est naturellement dédiée, en toute amitié. Patrick Burgan

12/2013

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Musique, danse

La Chute de Lucifer (réduction piano). poème symphonique pour trombone et orchestre

Le Paradis perdu de John Milton s'ouvre sur la vision de Satan et de ses anges évanouis dans le lac brûlant de l'Enfer après leur chute vertigineuse dans le grand abîme. Ce n'est que quelques chapitres plus tard que l'on apprendra de la bouche de Raphaël venu mettre Adam en garde, le détail de la révolte de celui qui, après avoir été l'ange porteur de lumière (Luci-fer), va devenir la personnification des ténèbres. Ce concerto pour trombone, véritable poème symphonique, reconstitue la chronologie de cet événement biblique décrit avec une force d'évocation hallucinante par le poète anglais du xviie siècle. Un doux cluster de cordes - le royaume céleste baigné de lumière - ouvre le décor et laisse parler une voix soliste... le violoncelle. Quand le doute s'installe sur un accord où se déploie l'orchestre complet, le prota­goniste laisse percer un autre pan de son visage et sa voix se transforme pour laisser la place au trombone - frère jumeau du violoncelle - qui continue son chant dans un environnement orchestral de plus en plus tourmenté. Puis la "Lumière ? " du premier mouvement, aux couleurs plutôt diatoniques, bascule progressivement vers la "? Révolte ? " par le biais d'une section aux différents tempos superposés. Ce deuxième mouvement très vif est une fugue dodécaphonique dont les développements successifs figurent les combats de l'armée des anges rebelles contre les séraphins, avec mouvements de masse, chocs violents, repos haletants et reprise effrénée des combats ; jusqu'à l'intervention du Fils (blocs harmoniques des cuivres) qui pousse les insurgés aux limites du ciel et les précipite dans une chute qui durera neuf jours. C'est dans un magma grave et vrombissant que survient la cadence du soliste ? : elle est la voix de l'ange vaincu qui reprend ses esprits. Le troisième mouvement, "? Abîmes ? ", est une marche pesante et douloureuse dans laquelle Satan réveille son armée et inaugure son Pandémonium. Le mal a désormais son monarque. Quoi de plus actuel et de plus proche de l'homme moderne que le destin de cet ange déchu ?? Refusant de se considérer comme la créature d'une puissance supérieure, mû par un orgueil insensé qui le convainc d'être au moins l'égal du Créateur et aveuglé par la prise de conscience de son libre-arbitre, il se voit maître du monde et se révolte pour détruire l'ordre établi. D'une certaine façon, la mort de Dieu proclamée par Nietzsche à la fin du xixe siècle n'a-t-elle pas laissée l'humanité orpheline de certitude spirituelle et ne l'a-t-elle pas précipitée dans ce nouveau grand abîme ? : la révélation de l'absurdité de l'existence ? Cette oeuvre a été écrite pour le tromboniste et violoncelliste Fabrice Millischer à qui elle est naturellement dédiée, en toute amitié.

07/2020

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Littérature française

Jean diable. Tome 2

A Londres, Grégory Temple, enquêteur de Scotland Yard est désespéré. En dépit de l'aide de James Davy, son adjoint, et de celle de Richard Thompson, son élève, il ne parvient toujours pas à confondre Jean Diable qu'il pourchasse pourtant depuis des années. Une comédienne célèbre, Constance Bartalozzi vient d'être assassinée d'une assez étrange manière, par simple compression d'un point précis au niveau de la gorge. Un crime qu'il attribue à Jean Diable. Après avoir interrogé la femme de chambre de la victime, Temple, n'étant pas plus avancé, décide d'envoyer sa démission. Quelque temps plus tard, apparait du côté de L'Isle-Adam, Henry de Belcamp, fils d'un hobereau installé depuis peu dans un château de la région. Ce fringant jeune homme marque son arrivée de manière particulièrement chevaleresque. Il sauve une jeune fille dont l'attelage s'est emballé. De l'autre côté du Channel, deux brasseurs anglais, qui ont eu un franc succès dans leurs affaires respectives, l'un à Lyon, l'autre à Bruxelles, fêtent leurs retrouvailles dans une taverne à huitres. Le plus amusant et le plus surprenant pour eux c'est que la belle Constance leur avait promis à tous deux le mariage... "Jean Diable" est le premier tome d'un roman fleuve qui en comporte deux. Il est assez difficile de classer ce pavé de 549 pages paru sous forme de feuilleton au départ. C'est à la fois un roman d'aventures, un roman historique, un roman policier et, selon les experts littéraires, l'un des tout premiers thrillers modernes. En effet, les cadavres s'accumulent dans cette sombre affaire et on connait l'identité du serial-killer. En plus de la comédienne, on a droit aux deux brasseurs, puis aux assassins des brasseurs. On retrouve aussi tous les codes du roman-feuilleton classique avec ses chapitres relativement cours et bien fournis en rebondissements. L'ambiance générale est assez proche de celle des "Mystères de Paris" ou des "Mystères de Londres" . Paul Féval semble prendre un malin plaisir à embrouiller son lecteur avec des personnages hauts en couleurs mais qui disposent de plusieurs identités, changent d'aspect ou de milieu social comme de chemise et à le perdre dans un dédale de pistes qui finissent bien autrement qu'il pourrait s'y attendre. En dépit de quelques descriptions qui peuvent sembler un peu longuettes aux lecteurs pressés que nous sommes, c'est un vrai régal que de lire une oeuvre d'aussi grande qualité, à plus d'un siècle et demi de distance. Quelle chance avaient les lecteurs de journaux de l'époque (1862) de pouvoir profiter chaque jour de plumes aussi déliées que celles de Féval, Zévaco, Sue ou Dumas !

02/2023

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Lettres classiques

Jean diable. Tome 1

A Londres, Grégory Temple, enquêteur de Scotland Yard est désespéré. En dépit de l'aide de James Davy, son adjoint, et de celle de Richard Thompson, son élève, il ne parvient toujours pas à confondre Jean Diable qu'il pourchasse pourtant depuis des années. Une comédienne célèbre, Constance Bartalozzi vient d'être assassinée d'une assez étrange manière, par simple compression d'un point précis au niveau de la gorge. Un crime qu'il attribue à Jean Diable. Après avoir interrogé la femme de chambre de la victime, Temple, n'étant pas plus avancé, décide d'envoyer sa démission. Quelque temps plus tard, apparait du côté de L'Isle-Adam, Henry de Belcamp, fils d'un hobereau installé depuis peu dans un château de la région. Ce fringant jeune homme marque son arrivée de manière particulièrement chevaleresque. Il sauve une jeune fille dont l'attelage s'est emballé. De l'autre côté du Channel, deux brasseurs anglais, qui ont eu un franc succès dans leurs affaires respectives, l'un à Lyon, l'autre à Bruxelles, fêtent leurs retrouvailles dans une taverne à huitres. Le plus amusant et le plus surprenant pour eux c'est que la belle Constance leur avait promis à tous deux le mariage... "Jean Diable" est le premier tome d'un roman fleuve qui en comporte deux. Il est assez difficile de classer ce pavé de 549 pages paru sous forme de feuilleton au départ. C'est à la fois un roman d'aventures, un roman historique, un roman policier et, selon les experts littéraires, l'un des tout premiers thrillers modernes. En effet, les cadavres s'accumulent dans cette sombre affaire et on connait l'identité du serial-killer. En plus de la comédienne, on a droit aux deux brasseurs, puis aux assassins des brasseurs. On retrouve aussi tous les codes du roman-feuilleton classique avec ses chapitres relativement cours et bien fournis en rebondissements. L'ambiance générale est assez proche de celle des "Mystères de Paris" ou des "Mystères de Londres" . Paul Féval semble prendre un malin plaisir à embrouiller son lecteur avec des personnages hauts en couleurs mais qui disposent de plusieurs identités, changent d'aspect ou de milieu social comme de chemise et à le perdre dans un dédale de pistes qui finissent bien autrement qu'il pourrait s'y attendre. En dépit de quelques descriptions qui peuvent sembler un peu longuettes aux lecteurs pressés que nous sommes, c'est un vrai régal que de lire une oeuvre d'aussi grande qualité, à plus d'un siècle et demi de distance. Quelle chance avaient les lecteurs de journaux de l'époque (1862) de pouvoir profiter chaque jour de plumes aussi déliées que celles de Féval, Zévaco, Sue ou Dumas !

02/2023