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Nesk, Bertrand Lobry

Extraits

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Littérature étrangère

Lilith

" Je ne suis pas dans les livres. Je ne suis pas dans les spectacles. Ma langue n'est jamais la leur. Je suis dans l'absence de signes. Je suis dans les statuettes tombées sur le flanc, dans les ruines où les vents du désert entassent la poussière des millénaires durant. Je vis dans les déserts perdus où la tempête aveugle les caravanes, et c'est moi qu'on accuse. Je vis dans les recoins isolés et puants où stagne à ciel ouvert l'eau putride des fosses d'aisance, dans les forêts reculées et desséchées, dans les marécages pleins de serpents et d'insectes venimeux, dans les coïts où chacun des amants suce le sang de l'autre, dans les maladies que les nouveau-nés héritent de leurs parents, dans les crises et les attaques qui s'emparent des hommes en prise avec le froid ou la fièvre. On m'identifie à tout cela. Mes beautés usurpées, des imposteurs les transcrivent sous leur nom. Tous se moquent de savoir que je pense, et donc que je suis autre. Je n'ai pas été façonnée dans cette poignée d'argile rouge où, quarante ans durant, Adonanaï a insufflé son âme par tous les trous pour qu'Adadam se lève et se mette à marcher. Qui suis je ? " En libérant la parole de Lilith, la toute première femme à avoir été chassée du paradis par un usurpateur nommé Adonanaï, et en lui rendant sa place de matrice originelle, Réza Barahéni, lui-même condamné à l'exil, livre un condensé poétique et politique de son œuvre : un cri musical, littéralement primal, lancé contre despotes et tyrans, dont les victimes, depuis le commencement, sont les poètes et les femmes.

02/2007

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Histoire de France

La révolution rêvée. Pour une histoire des intellectuels et des oeuvres révolutionnaires 1944-1956

" De la résistance à la révolution ". C'est le mot d'ordre qui prévaut à la Libération. Casson l'écrira quelques années plus tard ; le quotidien Combat en fait sa devise aussitôt. Autrement dit, la révolution accomplirait la promesse que portait la résistance. Et c'est autour de cette promesse, de ce rêve, que s'est organisée la vie intellectuelle française. Ils allaient la traverser, puis la déchirer. Des débats qui en sont nés, de cette passion qui a fait de la France le phare de la vie intellectuelle mondiale, Michel Surya a choisi de rendre compte en se concentrant sur les œuvres elles-mêmes, sur les conditions de leur apparition, le contexte dans lequel elles furent écrites, et l'effet qu'elles produisirent. Travail titanesque : dépouillement systématique des revues (petites et grandes), à commencer par Les Temps modernes, La Nouvelle Critique, Les Lettres françaises ; relecture des œuvres et de leur critique ; récit de leur réception et de leur diffusion. Notre guide ici, ce sont les œuvres, donc. Et quelles œuvres, quand les intervenants ont pour noms Sartre, Mauriac, Breton, Rousset, Benda, Blanchot, Aragon, Koestler, Eluard, Leiris, Antelme, Martin-Chauffier, Vercors, Bataille, Malraux, Paulhan, Beauvoir, Vittorini, Ribemont-Dessaignes, Jankélévitch, Péret, Lukàcs, Mascolo, Levinas, Char, Monnerot, Ponge, Garaudy, Triolet, Camus, Lefebvre, Merleau-Ponty, Jdanov... Ce que produit ce choc des idées ? Une formidable pénétration des thèmes de l'engagement, de la responsabilité particulière des intellectuels au regard du nécessaire et du vrai, de leur devoir de juger l'histoire et d'agir sur elle. Hommage, en quelque sorte, à ceux qui, les premiers, ont pensé l'impasse du communisme sans pour autant renoncer à poursuivre le rêve de révolution au-delà de lui.

10/2004

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littérature vietnamienne

Là où fleurissent les cendres

Vi ? t Nam, 1969. Le grondement des hélicoptères qui perce le silence des rizières, les déluges de coups de feu dans les villages voisins... A chaque fois que la guerre s'approche un peu plus de sa maison dans la province du Kiên Giang, la terreur envahit la jeune Trang. Aussi, quand elle apprend qu'une vie meilleure attend les jolies filles à Sài Gòn, où elles peuvent facilement gagner de l'argent et aider leurs familles restées à la campagne, elle n'hésite pas longtemps avant de rejoindre la grande ville. Mais très vite, Trang découvre que les horreurs de la guerre ne se limitent pas au feu des bombardements et que la propriétaire du Hollywood Bar, où elle a trouvé un emploi, attend d'elle bien plus que de boire du thé avec des GI américains... Portée par une plume poétique, une fresque historique inspirée de l'histoire déchirante des "poussières de vie" , les enfants métisses nés pendant la guerre du Vi ? t Nam. "UNE INTRIGUE COMPLEXE ET INGENIEUSE". The Washington Post ----------------------------------------- "UN ROMAN MAGNIFIQUE". The Boston Globe Née au Vi ? t Nam, Nguy ? n Phan Qu ? Mai est l'autrice de Pour que chantent les montagnes, best-seller international traduit en 19 langues, lauréat de nombreux prix. Là où fleurissent les cendres, son deuxième roman traduit en français, a été salué unanimement par les lecteurs et la critique et est déjà en cours de traduction en 13 langues. Autrice de 13 livres écrits en vietnamien et en anglais, elle a reçu les prix littéraires les plus prestigieux au Vi ? t Nam, dont celui de Poète de l'année 2010 de l'Association des écrivains de Hà N ? i. Elle est diplômée de l'université de Lancaster en création littéraire et a été nommée comme l'une des 20 "femmes inspirantes" de l'année 2021 par Forbes Vietnam.

01/2024

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Sciences historiques

Cahiers d'Histoire N° 143, juillet-août-septembre 2019 : Migrations & nation : le cas italien

Revenir sur les migrations, encore et toujours. Travail crucial en temps dinstrumentalisation criminelle des craintes suscitées par ces "autres" qui arrivent. Temps où, en Italie, ce mois de septembre 2019, les défenseurs de Matteo Salvini se mobilisent contre un nouveau gouvernement qui acceptera "linvasion" et préparent une "grande journée de la fierté italienne" le 19 octobre. Temps des incessants bégaiements du même, temps des oublis aussi. Oublis des constants déplacements des humains à la surface du globe, des micro-déplacements de villages à villages aux longues migrations transatlantiques. Oublis des conditions de construction des cadres nationaux et des rejeux des formes des appartenances et des identités. Les travaux des sociologues, des géographes, des historiens ont beau se multiplier depuis plusieurs décennies, le développement des savoirs vient buter sur un contexte de luttes économiques tues sur un socle de passions identitaires, qui conduit à faire à nouveau du rejet des immigrants un moteur des politiques de nombreux Etats, en Europe et au-delà. Cela est connu, trop connu. La Méditerranée, grand cimetière africain, le plus grand cimetière de migrants au monde, 30 000 morts depuis 1990 selon lONG United against racism, nous nous devons de tristement répéter ces réalités monstrueuses en ouvrant ce numéro des Cahiers dhistoire qui nous parle dItalie, de cette "botte" immergée en Méditerranée1. Nous devons le répéter en cette année qui célèbre la gloire dun grand migrant de la Péninsule, savant, peintre, dont lhumanité tout entière sapproprie aujourdhui les oeuvres, devenues "patrimoine" pour lhumanité. Né à Vinci, en Toscane, mort à Amboise, dans le royaume de France en 1519, Léonard nous ramène à un temps où lItalie nétait pas une et où le grand savant pouvait vendre son talent dinventeur aux princes qui y menaient avec constance des guerres pour lhégémonie sur de micro territoires. Pascal Brioist a rappelé cela, qui déconstruit à sa façon les mythologies nationalistes2. Les Cahiers dhistoire se sont donc saisis du choix des "Rendez-vous dhistoire" de Blois de faire penser à propos de l "Italie" pour construire ce dossier. LItalie, beau cas décole que ce petit espace intensément divisé par la dense présence humaine, par une exceptionnelle ouverture maritime, si propice à létude de la réalité des migrations et de la diversité de leurs visées comme de leurs formes. Les historiens de lItalie mais aussi des migrations, Mathieu Grenet et Stéphane Mourlane, ont fait le choix de décentrer nos regards par rapport au drame contemporain comme aux flux spectaculaires bien connus de lémigration italienne des 19e et 20e siècles pour évoquer les circulations internes à la Botte et interroger le rôle de ces déplacements de femmes et dhommes dans la construction dune nation unifiable, de fait politiquement unifiée depuis la fin du 19e siècle3. Les contributions rassemblées dans ce dossier des Cahiers dhistoire étudient ces faits migratoires sur un temps long allant du Moyen Age au 20e siècle. Elles rappellent donc de façon salutaire la diversité des configurations sociales des migrations. La migration nest pas le plus souvent un passage de frontière, elle nest pas non plus toujours définitive. Elle est souvent saisonnière, associée à une recherche de travail qui conduit à partir avec le projet de revenir et lorganisation de retours. Elle saccompagne de multiples allers-retours, visant à entretenir des liens que la migration met à mal, notamment entre parents et enfants, comme lévoque ici en particulier Anna Badino à propos du grand mouvement migratoire du sud vers le nord de laprès Seconde Guerre mondiale. Mais les migrations ont souvent été plus courtes : Eleonora Canepari évoque une circulation permanente entre les campagnes et la ville de Rome à lépoque moderne, reprenant les mots évocateurs de lun de ces migrants : "Je vais et viens de Rome selon les occasions" . Toutes les contributions disent la complexité des faits migratoires, entre circulations traditionnelles transfrontalières et refus de la conscription napoléonienne dans les populations rurales des Apennins étudiés par Francesco Saggiorato, situations socialement contrastées des migrants ruraux vers la Florence médiévale évoquée par Cédric Quertier, croisements de multiples mouvements dans le temps, dans lespace, au gré des opportunités politiques comme économiques, des contraintes étatiques, religieuses, tels quévoqués par Matteo Sanfilippo dans le moyen terme des 18e et 19e siècles. Ces études rappellent que les migrations sont de toutes les sociétés et de tous les temps, mais aussi que ce sont les interdictions de circuler qui les transforment en exils quasi définitifs, amplifiant à la fois leur dimension de déracinement et la marginalisation des migrant-es dans les sociétés darrivée.

10/2019

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Ethnologie

Résistance et utopie dans l'Amazonie péruvienne. Le sel de la montagne

Ce classique publié au Pérou en 1968, après 5 éditions et sa traduction en anglais, apparaît enfin en français. Cet ouvrage se lit aujourd'hui comme s'il avait été écrit hier, avec la fraîcheur d'une voix nouvelle. Non seulement ce livre a inauguré les études amazoniennes au Pérou et dans le reste de l'Amérique latine au moment de sa publication, mais il a aussi devancé de loin les livres d'Eric Wolf Europe and the People without History (1982) et de Johannes Fabian Lime and the Other (1983) en présentant l'extraordinaire histoire de la rébellion du peuple Campa Ashâninka contre l'oppression coloniale espagnole. Par leur mouvement de résistance, les Ashâninka ont pu fermer leur territoire aux colonisateurs durant un siècle et demi. Le portrait et l'histoire de leur leader Juan Santos Atahualpa sont ancrés à jamais et se sont transmis parmi les peuples indigènes au-delà des frontières amazoniennes, inspirant des mouvements d'autonomie et de résistance. Varese, anthropologue italo-péruvien profondément inspiré par Antonio Gramsci, a créé avec son travail l'Histoire Subalterne des années avant que Ranajit Guha lance son groupe d'étude dans le sud de l'Asie durant les années 1980. Cependant, contrairement à l'école des Etudes Subalternes, Varese ne voit pas la spiritualité amazonienne de la même façon que la majorité des intellectuels marxistes et socialistes - c'est-à-dire comme construction du colonialisme - et reconnaît dans celle-ci les ressorts profonds de sa résistance. Cette opposition exprimée en 1968 est notable et le reste aujourd'hui. Elle manifeste une grande originalité, une liberté de pensée et une sensibilité profonde face à la réalité vécue par les Ashâninka. Ce livre fut le premier en son genre, de façon que quand le gouvernement de gauche de Juan Velasco Alvarado prit le pouvoir en 1968 avec la détermination d'améliorer la situation des peuples indigènes du Pérou exploités et opprimés, il s'adressa à Varese pour qu'il aidât à la création d'une institution focalisant ses efforts sur les besoins les plus urgents des peuples indigènes amazoniens. Varese est respecté par les peuples amazoniens du Pérou comme le géniteur de la Loi des Communautés Natives de la Forêt qui a permis la délimitation légale des terres indigènes ainsi que l'organisation autonome des gouvernements communaux traditionnels dans leur lutte contre le vol et l'invasion des terres. Varese a aussi participé à la législation qui autorise l'éducation bilingue en espagnol et en langues indigènes pour les étudiants des communautés indigènes. Bien que ces lois aient été érodées par tous les gouvernements postérieurs, l'esprit et le mouvement social qui les inspirèrent n'ont pas disparu. Avec le contrecoup soutenu par la CIA qui renversa Juan Velasco Alvarado en 1975, Varese et ses collègues ayant travaillé pour le gouvernement Velasco eurent des difficultés à trouver du travail au Pérou. Varese fut invité par l'Institut National d'Anthropologie et d'Histoire de Mexico, à reprendre ses études parmi les peuples indigènes de Mésoamérique. Son implication sociale l'amena à être membre du Jury du IV tribunal des Peuples Bertrand Russell (Rotterdam, 1981) et à travailler comme consultant pour le Haut-Commissariat aux Réfugiés de l'ONU dans le cas de la guerre génocide des peuples mayas du Guatemala. Après quinze ans passés au Mexique, Varese fut nommé Professeur titulaire à la chaire du Département des Etudes Indigènes de l'Université de Californie, Davis, où il a fondé le Centre d'Investigation Indigène des Amériques et où il poursuit son activité académique et activiste accompagnant les peuples indigènes des Amériques.

09/2015

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Monographies

Les Gérard Cochet de La Piscine

En 2009, les descendants du peintre et graveur Gérard Cochet (1888-1969) faisaient don au musée de Roubaix de 102 oeuvres sur papier, préparatoires à des costumes ainsi qu'à des décors pour des spectacles lyriques donnés à l'Opéra-Comique. Ces dessins concernent plus spécifiquement trois oeuvres : Manon Lescaut de l'abbé Prévost et Jules Massenet (1938), Les Noces de Figaro de Mozart (1939) et Amphytrion 38 de Jean Giraudoux et Marcel Bertrand (1944). Entre 1938 et 1949, Cochet travaillera ainsi à plusieurs reprises pour la salle Favard. On lui doit également les costumes pour Mesdames de la Halle d'Offenbach (1940) ainsi que pour Le Oui des jeunes filles de René Fauchois et Reynaldo Hahn. Ces créations, bien accueillies par la critique, représentent en quelque sorte l'acmé de la carrière de décorateur de Gérard Cochet. Il avait, en effet, précédemment réaliser plusieurs décors pour des bâtiments publics et, en qualité de peintre de la marine, contribué à la décoration de plusieurs vaisseaux. Né à Avranches, Gérard Cochet grandit à Nantes où il s'initia très jeune à la peinture avec son ami Amédée de La Patellière (1890-1932) auprès d'un artiste local, tout en poursuivant des études classiques. En 1909, avec l'assentiment de ses parents, il décide de se consacrer uniquement à la peinture et se rend à Paris. Il s'inscrit à l'Académie Julian et ambitionne d'entrer à l'école des Beaux-Arts. Pour ce jeune homme discret, ces premières années sont particulièrement délicates. En proie au doute, il peine à se défaire de son apprentissage quelque peu académique et à trouver sa propre voie vers une modernité à laquelle il aspire. C'est au modeste Salon des humoristes qu'il expose pour la première fois en 1913. Ces timides débuts sont vite interrompus par la guerre. Bien que réformé, il décide de se porter volontaire. Le 5 mai 1915, Il est grièvement blessé en Argonne et perd son oeil droit. Définitivement reformé en juillet 1916, il s'initie à la gravure auprès d'André Dauchez et pratique la céramique au sein de l'atelier Lachenal. De la première, il apprendra le sens de la synthèse et la seconde lui permettra de gagner en spontanéité. Au début des années 1920, il s'affirme comme graveur de premier plan, multipliant les illustrations notamment pour les éditions Crès et Grasset. En 1924, il est récompensé pour son oeuvre gravé par le prix Blumenthal. Membre fondateur de la Jeune Gravure Contemporaine en 1929 et membre des Peintres-Graveurs Français à partir de 1946, il illustre de nombreux ouvrages de bibliophilie. Parallèlement à sa carrière de graveur, il développe également sa peinture. Une première exposition personnelle lui est consacrée par la galerie Briand-Robert en 1927. Son oeuvre peint le rapproche de la Jeune Peinture Française dont les membres les plus représentatifs sont Dunoyer de Segonzac, Marcel Gromaire, Charles Dufresnes, ses amis Yves Alix et Robert Lotiron... . Ce mouvement informel incarne pour le critique Claude Roger-Marx une certaine "mesure française" . Ils élaborent un réalisme renouvelé et affirment un certain sensualisme. Il n'est pas ici question, de "retour à l'ordre" , la plupart de ces peintres s'inscrivaient dès avant-guerre dans un réalisme construit, instruits des leçons du cubisme et de Cézanne mais regardant aussi Corot, Courbet ou Delacroix comme Gauguin, Manet ou Bonnard. Gérard Cochet développera plusieurs thématiques, Il sera le peintre des paysages et des paysans de la Manche, des champs de course, des intérieurs bourgeois et évoquera aussi régulièrement l'univers du théâtre et de la musique, qu'il affectionna tant et que cette exposition met en valeur.

03/2022

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Religion

Georges Bernanos. Un prophète pour notre temps

Au lendemain de l'incendie qui a ravagé Notre-Dame de Paris, Monseigneur Chauvet a relu Bernanos grâce aux conférences qu'il a données à la cathédrale. Un chemin spirituel fort utile aux croyants pour nourrir notre espérance et fortifier notre foi. Il nous propose ici une lecture spirituelle des trois grandes oeuvres de Georges Bernanos, un prophète pour notre temps. Au lendemain de l'incendie qui a ravagé Notre-Dame de Paris, seul sur le parvis, j'imaginais à côté de moi Bernanos en train de nous dire : " Réveillez-vous ! " Depuis de nombreuses années, je me nourris de sa pensée. Que de conférences faites au centre Bernanos à Paris, à la paroisse Saint-François-Xavier et pendant cinq ans à Notre-Dame de Paris ! Désir de la transmission d'un ancien professeur de lettres ? Sans doute ! Mais l'oeuvre bernanosienne est aussi un chemin spirituel qui peut aider les pèlerins que nous sommes sur la voie de la sainteté. Bernanos, c'est aussi saint Jean-Marie Vianney, le fameux curé d'Ars et sainte Thérèse de Lisieux, des amis qui consolent et relèvent. Vous ne trouverez pas à travers ces pages une biographie : il en existe déjà ; en revanche, je vous propose une lecture spirituelle qui je l'espère, rejoindra mes lecteurs. " Si nous venons à bout de notre tâche, ceux pour qui nous sommes nés et qui ne sont pas encore, tireront de nos doutes leurs certitudes, car de cette tentation du désespoir qui forme la trame de nos vies, le temps fera jaillir une nouvelle source d'espérance. " Notre monde a besoin de retrouver cette vertu théologale ; la mission de l'Eglise n'est-elle pas de former des sentinelles de l'espérance comme aimait le dire saint Jean-Paul II ? En reprenant et développant ici mes conférences sur Bernanos, je souhaite que mon lecteur puisse relire ces oeuvres (Journal d'un curé de campagne, Sous le soleil de Satan, Dialogue des Carmélites) qui sont prophétiques.

11/2020

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Romans historiques

Zaïda

Espagne, XIe siècle : la péninsule est morcelée en une multitude d'États. Au Nord, quatre royaumes chrétiens : Aragon, Navarre, comté de Barcelone, et le puissant royaume de Castille et León. Au Sud, sur les ruines du califat omeyyade de Cordoue, sont nés plusieurs dizaines de principautés musulmanes, les taïfas, plus prompts à se battre entre elles qu'à lutter contre la puissance renaissante de la chrétienté. Dans cette Espagne compliquée où vont s'affronter, dans une lutte à mort, les ambitions rivales des Almoravides du Maroc, de l'émir de Séville – le prince-poète al-Mutamid – et du roi de Castille et León Alphonse VI, deux destinées vont se croiser : celle de Zaïda, jeune princesse mauresque, fille d'Itimad al-Rumaikiyya, favorite de l'émir de Séville, et celle d'Alphonse VI. Bientôt le roi de Castille et León s'empare de Tolède, et al-Andalus est conquise par les Almoravides. La princesse Zaïda choisit alors de s'exiler à la Cour d'Alphonse VI, au palais al-Hizam, théâtre d'une guerre feutrée entre clans rivaux : d'un côté les Bourguignons de la reine Constance et de Bernard de Sauvetat, archevêque-primat de Tolède ; de l'autre la belle maîtresse du roi, Chimène Nuñez de Guzman et les ricos homes de Castille... Zaïda saura-t-elle s'imposer alors que, sous couvert de religion, les ambitions se déchaînent ? Après « Sobheya, princesse de Cordoue » et « Arsinoé d'Afrique », Bernard Domeyne poursuit sa percée remarquée dans le roman historique. Cette saga rigoureusement documentée nous invite à suivre le destin hors norme de Zaïda, ex-princesse musulmane qui, convertie au catholicisme, deviendra la reine Marie-Isabelle, quatrième épouse d'Alphonse VI de Castille. Se consacrant une nouvelle fois à une figure féminine extraordinaire, l'auteur illustre avec brio le carrefour des cultures qui fit la richesse et la complexité de l'histoire de l'Espagne.

10/2015

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Cinéma

Cinéma et inconscient

Pourquoi la critique psychanalytique a-t-elle été si longtemps imparfaite pour traiter du cinéma qui cependant lui faisait la part belle ? Nés quasiment avec le siècle psychanalyse et cinéma entretiennent malgré tout d'innombrables relations : on parle, ici comme là, de séance, d'activités fantasmatiques démultipliées, d'identifications à l'analyste ou au héros, de projections - qu'elles soient paranoïdes, défensives, primaires ou d'un 16 mm, voire d'un Super 8... Le cinéma met volontiers en scène des personnages représentant des psychanalystes ou des psychiatres, le patient parle de son " film " quand il évoque un rêve, pour certains analystes le premier " écran blanc " est le sein maternel et nombreux sont les films qui tentent de restituer un matériel onirique. Or, l'inconscient paraît jouer des tours à l'emprise herméneutique lorsque celle-ci s'applique au cinéma. Leurres, chausse-trappes sembleraient duper le rapport du cinématographique et du psychanalytique, chacun comme pris dans un kaléidoscope vertigineux de fausses ressemblances. Ce livre tente ainsi de capter à nouveau l'essence si particulière du cinéma à la faveur de divers éclairages psychanalytiques, où le défilé psychique valorise plus que jamais l'image mobile pour l'amener à livrer in fine son chiffre énigmatique. On y verra ainsi l'évolution du rôle du psychanalyste, qui, de savant tout pétri de bienveillance pour son patient, se mue en cannibale rusé ; on y constatera les parallèles qu'entretiennent la grammaire analytique au cœur de l'interprétation et la rhétorique si variée des montages (fondus, cuts...) ; on y lira plusieurs analyses filmiques (freudiennes et lacaniennes) avant tout préoccupées de la vie inconsciente ; on y découvrira la mise à l'épreuve d'une toute nouvelle méthodologie analytique s'appliquant à détailler et à cerner les ressorts du comique au cinéma qui, au demeurant, laisse miroiter dans ses appeaux les larmes de la vie plus que jamais considérée comme une succession de deuils.

11/2001

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Religion

Les Oeuvres de miséricorde. Fictions et réalité

Donner à manger à ceux qui ont faim, donner à boire à ceux qui ont soif, vêtir ceux qui sont nus, loger les pèlerins, visiter les malades, visiter les prisonniers, ensevelir les morts : tels sont les impératifs édictés par l'Église sous le nom d'oeuvres de miséricorde que le Caravage a peint dans un tableau qui porte ce titre, et dont ceux qui, nés en culture chrétienne, qu'il le sachent ou non, sont censés être imprégnés. Cette injonction morale, l'écrivain l'a mise à l'épreuve de son expérience - réelle ou imaginaire.« Je suis resté longtemps prisonnier du sentiment flottant, informulé selon lequel l'Allemagne était infréquentable. Je n'étais pas guidé par une idée, un ressentiment moins encore, mais, de fait, chez moi on n'allait pas en Allemagne.Maintenant, je veux serrer dans mes bras le corps d'un de ces hommes que l'Histoire longuement m'opposa, le corps d'un homme allemand. Je vais donc à Cologne par un beau jour de mai, et je fais cela qui, pour un Français, a son pesant de sens :coucher avec un Allemand.J'ai cherché par là à comprendre comment le Corps Allemand, majuscules à l'appui, après être entré à trois reprises dans la vie française sans demander d'autorisation (1870, 1914, 1939), continue à façonner certains aspects de notre existence d'héritiers de cette histoire. Chemin faisant, j'ai également rassemblé divers éléments de fiction individuelle et de réalité collective, pour la plupart « impensables », afin de tenter d'y voir un peu plus clair dans les violences que les hommes s'infligent - individuelles, sociales, sexuelles, historiques, guerrières, massivement subies mais de temps à autre, aussi, consenties -, dont l'art et la sexualité sont le reflet et parfois l'expression, et de les lier du fil de cet impératif de miséricorde qui fonde notre culpabilité puisqu'il est, de tout temps et en tous lieux, battu en brèche.

08/2012

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Spécialités médicales

Hépatite B

Trois cent cinquante millions de porteurs chroniques dans le monde, environ un million de décès chaque année, un vaccin efficace mais décrié en France, des traitements de plus en plus performants mais inaccessibles dans les régions les plus touchées par l'endémie... Près d'un demi-siècle après la découverte du virus de l'hépatite B, les défis posés par l'infection restent considérables. L'estimation récente de l'Institut de veille sanitaire a montré que la prévalence de l'infection par le virus de l'hépatite B était voisine de celle de l'infection par le virus de l'hépatite C en France. Les populations migrantes et les couches les plus défavorisées de la société sont les plus touchées. Le développement récent de molécules antivirales puissantes possédant une barrière génétique élevée contre la résistance permet en théorie de contrôler la très grande majorité des hépatites chroniques B. Cependant, l'obligation de traiter longtemps, sans doute à vie, une infection a priori incurable pose des problèmes difficiles d'indication thérapeutique, d'observance et de résistance. Aux campagnes de vaccination massive des nouveau-nés, enfants et adolescents dans la plupart des pays d'Asie, d'Europe et d'Afrique, la France oppose un décalage qui devrait être rapidement corrigé. La publication d'un ouvrage de référence sur l'hépatite B, après celui sur l'hépatite C, s'imposait donc. Les meilleurs spécialistes français se sont réunis pour faire le point sur les connaissances les plus récentes, sous l'oeil bienveillant de Harvey Alter, co-découvreur du virus de l'hépatite B avec Baruch Blumberg, prix Nobel de Médecine, alors que l'European Association for the Study of the Liver (EASL) publiait ses première recommandations de pratiques cliniques sur la prise en charge de l'hépatite chronique B et que notre ministre lançait, pour les années 2009-2012, un nouveau plan de lutte contre les hépatites virales. La publication de cet ouvrage arrive, nous semble-t-il, bien à propos.

05/2009

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Géographie

La planète catholique. Une géographie culturelle

Plus d'un milliard d'hommes sont façonnés par une foi universelle, encadrés spirituellement par une hiérarchie sacerdotale, professant le même Credo, guidés par un pasteur unique, l'évêque de Rome. Cela leur confère d'évidentes particularités culturelles : ils ne répugnent pas à se laisser conduire et se méfient des excès du libre arbitre. Au sein même du christianisme, on n'entretient pas les mêmes relations entre hommes, femmes et enfants nés ou à naître, on ne dort pas tout à fait de la même façon, on ne regarde pas l'argent du même oeil, on n'apprécie pas les mêmes vins, on ne bâtit pas les mêmes villes, on n'installe pas les mêmes cimetières, on n'a pas la même attitude face à la nature, selon que l'on est catholique ou protestant, etc. L'ancrage de l'Occident méridional dans la foi et la culture catholiques a joué un rôle crucial dans l'organisation de l'espace, dans les paysages et l'architecture, dans les pratiques sociales, par exemple dans la conception de la sexualité ou de l'alimentation. Partout, les catholiques sont à la fois divers et semblables. Certains vivent en terre de vieille chrétienté, dans des régions évangélisées à l'époque moderne (Amérique latine, Philippines...) et d'autres encore appartiennent à des contrées qui étaient, il y a peu, des pays de mission (Afrique, Océanie...). Aujourd'hui, le catholicisme a beau reculer dans les coeurs et les intelligences des Européens, il marque toujours leurs mentalités et leurs habitudes. Le grand spécialiste de géographie culturelle qu'est Jean-Robert Pitte montre et explique les manières dont se croisent, sur le terrain, cette foi universelle et les coutumes propres à tous les groupes humains. Il illustre son propos par une quarantaine de cartes et une vingtaine de reproductions d'oeuvres d'art qui éclairent une démarche tout à fait nouvelle.

08/2020

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Critique littéraire

La guerre d’Algérie dans le roman français. Tome 1, Esthétique du bourreau

Cet essai La guerre d'Algérie dans le roman français – s'appuie, dans son contenu et sa démarche, sur une centaine d'ouvrages de genres très variés : fiction, récit, carnets de voyage, témoignage romancé, polar. Il offre ainsi un large éventail de pistes de lectures et de réflexions sur la littérature algérienne des Français qui, depuis ses fondateurs à la nouvelle génération des écrivains nés après 1962, reste essentiellement une littérature ancrée au passé colonial, avec ses faits d'histoire collective et ses pathos. Divisé en deux tomes distincts mais complémentaires et solidaires du point de vue de la réalité historique et des structures narratives des romans étudiés, l'essai offre aux lecteurs une diversité de regards emphatiques, croisés, divergents, antagoniques parfois, sur le passé colonial de la France en Algérie, la période de la conquête, peu exploitée, et la guerre proprement dite (1954-1962). Pour ce premier tome, Esthétique du bourreau, l'auteur développe une approche comparative de romans sur différentes périodes de publication ayant pour principal protagoniste, le militaire de la guerre d'Algérie, le soldat appelé du contingent trahi par les mensonges d'Etat de son pays et la figure du parachutiste que peignent avec moult prouesses stylistiques ses fictionneurs, charriant sur son sillage les récits de Verdun, l'héroïsme des maquis du Vercors durant la seconde guerre mondiale, l'inénarrable des camps nazis, l'humiliante défaite de Diên Biên Phu. Face à ces monceaux de guerres, ici de bravoure, là de honte, ce paradoxal militaire littéraire de Laurent Mauvignier, Jérôme Ferrari, Alexis Jenni, Mathieu Belezi, en est la voix primesautière, révulsive et corrosive qui vomit ses entrailles, exorcise ses traumatismes générés par une guerre putride qui, si elle ne l'a pas transformé en bourreau expert de la gégène, a fait de lui un spectateur désarmé et coupable d'avoir tu l'abject généré par son armée sur les populations indigènes. Est-il, ce faisant, une victime en uniforme malgré lui ?

11/2018

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Couple, famille

Il pleure, que dit-il ? Décoder enfin le langage caché des bébés

Décoder enfin le langage caché des bébésGrâce à ses capacités hors normes, oreille absolue, mémoire des sons, l'auteure a pu décrypter la signification des pleurs des nourrissons. C'est une révolution pour les parents qui comprennent tout à coup ce que leur bébé leur dit ! Priscilla Dunstan a confirmé sa première découverte par de nombreuses recherches menées autour du monde. Quelle que soit leur nationalité ou ethnie, les nouveau-nés humains s'expriment dans une langue universelle reposant sur des réflexes physiologiques. La classification Dunstan des pleurs des nourrissons permet d'écouter son bébé pour que, dès sa naissance, les parents sachent reconnaître les causes de ses pleurs. A-t-il faim, sommeil, froid, besoin de faire un rot, mal aux dents ou au ventre ? Répondre à ses besoins pour le calmer devient si facile ! Quand ils n'arrivent pas à trouver la cause des pleurs de leur bébé, les parents se sentent impuissants, coupables et découragés, la classification Dunstan change leur vie. Fini les tentatives infructueuses et l'approche essai-erreur. Les sons sont décryptés, la route directe vers la satisfaction du besoin du bébé est tracée. Dans plus de trente pays, des infirmières, des pédiatres et d'autres professionnels de la santé enseignent cette classification des sons. Un million de bébés en ont déjà bénéficié. Dans cet ouvrage, le lecteur découvrira dix mots, dont trois prononcés dès la naissance. Les sons à repérer dans les pleurs sont décrits puis l'auteure explique comment les bébés les produisent, avant de proposer diverses techniques d'apaisement. Après avoir écouté les pleurs des nourrissons avec Priscilla, j'ai repris le couloir de la maternité, mais alors que je n'y avais entendu que des pleurs auparavant, cette fois, j'entendais nèh, èh et aoh. C'était dingue ! Comme si quelqu'un m'avait débouché les oreilles, comme si je pouvais comprendre ce que ces bébés disaient ! STEVE.

10/2016

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Histoire de France

Ni valise, ni cercueil. Les Pieds-noirs restés en Algérie après l'Indépendance

Le 5 juillet 1962, l’Algérie devient indépendante. Huit cent mille Pieds-noirs prennent le chemin de l’exil, mais deux cent mille font le pari de l’Algérie algérienne. Ceux-là, qui les connaît ? Depuis un demi-siècle, les seules voix audibles sont celles des Rapatriés de 1962. Et parmi eux, qui entend-on le plus souvent ? Les plus nostalgiques de l’Algérie française, ceux qui affirment qu’ils sont “tous partis”, et qu’ils n’avaient le choix qu’entre “la valise ou le cercueil”. Or, ces affirmations sont fausses. La seule présence, attestée par les archives, de ces deux cent mille Pieds-noirs présents en Algérie en 1963, le prouve amplement. Pierre Daum est parti à la recherche de ces hommes et de ces femmes restés dans leur pays après 1962. Certains en sont partis cinq ans plus tard, ou dix ans, ou vingt ans. De nombreux y sont morts, heureux de reposer dans la terre où ils sont nés. Aujourd’hui, quelques centaines y vivent encore. Aucun ouvrage ni aucun article, ou presque, n’en a jamais parlé. Preuves vivantes qu’un autre choix était possible, ils ont toujours été, au mieux, ignorés des Pieds-noirs de France. Au pire, ils ont été considérés comme “traîtres” pour être restés vivre avec les “Arabes”. Mêlant archives et témoignages inédits, ce livre permet de se plonger, à travers la vie de quinze témoins choisis pour la diversité de leurs origines et de leur parcours, dans les cinquante années de l’Algérie indépendante. Des années exaltantes quoique difficiles, dans un pays qui ne tint pas ses promesses de pluralisme et de démocratie. Un pays en butte au sous-développement, marqué par les blessures jamais cicatrisées de son passé colonial. Après Immigrés de force (Actes Sud, 2009), son premier livre-révélation sur les travailleurs indochinois de la Seconde guerre mondiale, unanimement salué par la critique, Pierre Daum nous livre une nouvelle enquête, passionnante et rigoureuse, sur un aspect inconnu du passé colonial de la France.

01/2012

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Heidegger

L'Adversaire privilégié. Heidegger, les juifs et nous

La pensée de Heidegger est indissociable.de l'histoire de la philosophie. Elle ne saurait se comprendre autrement que comme une "répétition" de la question du sens de l'être demeurée occultée depuis Aristote jusqu'à Nietzsche. Répéter l'histoire de la philosophie ne signifie nullement réitérer la manière dont cette histoire s'est déployée, mais lui donner une orientation déterminée : la rappeler à sa vérité initiale. C'est ainsi que son oeuvre est marquée par les alliances ales ruptures entre le destin de la Grèce et l'appel de l'alérnanité, entre l'"impensé", de la métaphysique et l'éclosion de la vérité de l'être. Or, c'est dans ce geste que nous voyons proliférer un antijudaïsme et un antisémitisme animés par deux modalités de dénégation distinctes mais intimement liées : la forclusion et l'"auto-annihilation" du judaïsme. En ce sens, l'antijudaïsme et l'antisémitisme s'inscrivent à même l'extension de la pensée de l'être. Nous voyons en Heidegger un adversaire privilégié : nous engageons une lecture interne des suppositions et des conséquences de sa pensée de l'histoire tout en proposant d'autres pistes de réflexion face à la singularité de l'autre et de l'événement historique. Il ne s'agira plus de comprendre ceux-ci au sein d'une histoire de la vérité de l'être, mais d'orienter la philosophie vers un questionnement hyper-critique. Celui-ci se mesure chaque fois singulièrement à ce qui, au coeur du présent, nous reviendrait et nous adviendrait des événements passés et à-venir dans l'histoire. Notre recherche entend ainsi autoriser une pensée philosophique où chaque événement historique commanderait une singulière justice et une responsabilité sans réserve au nom de ceux qui sont déjà morts et devant ceux qui ne sont pas encore nés, pas encore présents ni vivants, victimes ou non de l'histoire qui vient.

02/2021

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Histoire de France

Des fleurs sur les cailloux. Les Enfants de la Guerre se racontent

Quelle toi peut empêcher un regard, un sourire, un flirt ou même une liaison en temps d'Occupation ? Quelle loi, aussi inique soit-elle, peut interdire à une femme et un homme de s'aimer, même si celui-ci est l'ennemi ? Aucune. Et pourtant, des textes de la sorte ont existé ! Mais heureusement pour le genre humain, trop attaché à ses valeurs intrinsèques, ils n'ont jamais été naturellement respectés. Depuis bien des siècles, les conflits font et défont les destins, laissant dans leurs sillages des enfants nés de ces relations entre envahisseurs et autochtones. Martyrisées, rejetées, ces petites victimes expiatoires ont longtemps été cachées, voire oubliées. Aujourd'hui, il est bien difficile de renier ces dizaines de milliers - au bas mot -, de bambins franco-allemands éparpillés aux quatre coins de la France. Pour mieux se retrouver, cette fratrie a fondé le 18 juin 2005, l'association ANEG - l'Amicale Nationale des Enfants de la Guerre - et, chemin faisant, ils peuvent depuis le 19 février 2009 demander la nationalité allemande. Une reconnaissance plus qu'une victoire, qui symbolise définitivement leur condition d'Enfant de la Guerre. Bannies, toutes ces années d'humiliations ; fini, le temps des petits poings vengeurs qui taisaient ou tentaient de faire taire ces insultes, plus douloureuses que les coups. Quelque 65 années se sont écoulées depuis 1945, et l'Enfant de la Guerre a laissé place à l'adulte, déterminé à révéler son secret, gardé aux tréfonds de son être, et à déclarer à visage découvert, tout simplement, sans fierté et sans honte : mon père était un soldat allemand. Des fleurs sur les cailloux est le fruit d'un travail collégial entrepris par les Enfants de la Guerre, qui souhaitent ainsi encourager celles et ceux, nombreux, qui demeurera encore isolés, à sortir de leur mutisme. Humanistes, ils ambitionnent également que cet ouvrage, nécessaire aux futures générations européennes, soit un message d'espoir, d'amour et de paix, paix à laquelle ils aspirent depuis des décennies.

05/2012

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Biographies

Amadis Jamyn. Un poète et savant champenois au temps des guerres de Religion. Suivi de 8 poèmes inédits de Ronsard

Amadis Jamyn a longtemps vécu aux côtés de Ronsard. Secrétaire de Charles IX puis d'Henri III, il fut une figure éminente de la littérature du XVIe siècle. De son vivant. Amadis Jamyn a connu la gloire. Ses poèmes d'amour distillent le carpe diem en "vers doux-coulants" à l'atmosphère très ronsardienne. Il a été le premier à donner une traduction de l'Iliade et du début de l'Odyssée en alexandrins, à partir du texte grec, un travail titanesque qui lui a valu l'admiration de ses contemporains. Il était écouté pour sa culture littéraire et scientifique, sollicité pour ses connaissances philosophiques qu'il exposait à l'Académie royale d'Henri III. Ecrivain officiel de la cour lettrée et raffinée des derniers Valois et de Catherine de Médicis, il a produit de nombreux poèmes de circonstance pour les fêtes et les réceptions royales, pour les mariages et les décès. Ses écrits contiennent de précieux témoignages sur la vie de la cour pendant les guerres de Religion avec son mélange dramatique d'inquiétude et de recherche du plaisir. Jamyn fait partie de cette génération qui n'a jamais connu de paix durable. Il clame sa souffrance des enfants massacrés, de son roi contesté et calomnié, de sa religion écartelée. Cette présentation d'Amadis Jamyn est émaillée de nombreux poèmes et textes qui illustrent ses qualités littéraires et qui révèlent un homme profondément humaniste, "considérant que nous ne sommes pas nés pour nous seulement mais aussi pour la patrye parents et amys". Amadis Jamyn a été l'objet de recherches, au XXe siècle, d'érudits étrangers. Le présent ouvrage se veut un jalon pour une re- connaissance prochaine d'Amadis Jamyn dans son pays. Pour l'entrée de Charles IX à Troyes en 1564, Ronsard aide son ami Passerat à rédiger des textes de bienvenue. Ces textes, restés anonymes, doivent être redonnés à leur auteur. Ils sont reproduits dans cet ouvrage.

06/2021

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Théâtre - Pièces

Les méritants

Les Méritants est une comédie post-apocalypse zombie. On y découvre les quelques humains survivants qui se sont retranchés et tentent de s'organiser pour refaire société avec leurs faibles moyens. Bien vite, les zombis frappent à la porte de l'abri mais se révèlent être bien loin de l'image que l'on a d'eux. Ils sont serviables et prêts à travailler pour le bien commun. Il va alors falloir que les survivants composent avec ces "? sous-vivants ? " et inventent un nouvel ordre social. Une notion pour faire le tri ? : le mérite. Les Méritants questionne les rouages de la méritocratie. Une idéologie où le mérite individuel, l'ascenseur social et l'égalité des chances justifient à eux seuls la hiérarchisation sociale. La figure du zombi nous sert à construire une altérité "? naturelle ? ", charriant avec elle l'imagerie populaire que nous connaissons tout en créant une représentation symbolique de tous perdants de la mobilité sociale. Les humains, eux, sont les survivants de l'apocalypse. Ils sont chanceux. Ce sont les "? bien nés ? " de nos sociétés. Enfin, il y a Clairvius. Un zombi qui va, complètement par hasard, se retrouver catapulté en position de dominant. Permettant par la même occasion aux humains de justifier les inégalités par ce parcours social "? exemplaire ? " et de construire tout un arsenal discursif et rhétorique que l'on reconnaîtra bien vite. Clairvius ne devra plus sa position à un coup du sort mais à ses efforts. La mobilité sociale, qu'il incarne, ne sera plus le fruit d'un quiproquo mais la démonstration que l'ascenseur social fonctionne. Il incarnera la figure du transfuge de classe. L'exception qui confirme la règle. Car si un zombi réussit qu'est-ce qui empêche les autres d'y arriver ?? Se construira peu à peu une mécanique de domination insidieuse où l'imaginaire, la grille de lecture productiviste, l'idéal social créé par les humains seront aussi adoptés par les zombis.

09/2023

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Couple, famille

L'homoparentalité en question. Et l'enfant dans tout ça ?

L'avenir de la famille française sera-t-il " homoparental " ? À l'heure où quelques pays européens ont déjà accordé aux couples gays le droit au mariage et e n q u est l o n à l'adoption, la question fait débat en France. Sous la pression électorale, Nicolas Sarkozy songe même à équiper les candidats éventuels d'un véritable kit familial : avec le contrat d'union civile, assimilable en tout point au mariage, auquel serait assorti le statut de " beau-parent " calqué sur le modèle des familles recomposées. Si le droit à l'enfant revendiqué par les couples homosexuels se trouve bien au cœur de ces nouvelles expériences sociojuridiques, étrangement, le droit de l'enfant lui-même semble avoir été relégué aux oubliettes... Car peut-on réellement croire à la neutralité de la sexualité parentale dans la construction psychique de l'enfant ? La souffrance chroniquement observée chez les enfants adoptés, qui n'ont de cesse de retrouver la mère et le père dont ils sont nés, ne risque-t-elle pas de s'aggraver dans le cas où la famille d'accueil ne représente même plus ce modèle ? Passant au crible tous les arguments politiquement corrects en faveur de l'homoparentalité, qui tendent à favoriser les bons soins au détriment du lien naturel, Béatrice Bourges démontre également la nécessité d'une filiation parfaitement reconnaissable par les enfants à travers la possibilité de différencier sexuellement leurs parents. Réunissant les résultats d'une expertise magistrale dans les domaines psychanalytique, sociologique et juridique, dans un contexte élargi aux frontières de l'Europe, elle rétablit ainsi la vérité sur les chiffres de l'adoption, dénonce les véritables enjeux de société qui se dissimulent derrière la revendication familiale des homosexuels et fustige l'abandon de la famille traditionnelle par les responsables politiques, sacrifiée à une minorité. Un plaidoyer à la fois ferme et subtil en faveur des différences... vitales. Puisque l'on ne devient pas enfant, l'on " naît " enfant.

05/2008

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Suisse

Les victimes oubliées du IIIe Reich. Les déportés suisses des camps nazis

Entre 1933 et 1945, au moins 391 Suisses ont été emprisonnés dans des camps de concentration par le régime nazi et plus de 200 d'entre eux sont morts durant leur captivité ou peu après leur libération. Ce livre retrace leur parcours et leur destin. En plus du sort de ces citoyens suisses, les auteurs suivent le parcours de plus 330 hommes, femmes et enfants nés ou ayant grandi en Suisse, mais qui n'ont jamais eu la nationalité suisse et qui furent emprisonnés dans les camps nazis. Parmi ces derniers, plus de 250 n'ont pas survécu aux mauvais traitements et à la torture. Les victimes suisses des persécutions nazies sont principalement des résistants, des juifs, des socialistes, des personnes considérées comme " asociales ", des témoins de Jéhovah, des Sinti et des Roms. Pour la première fois, les auteurs répertorient les noms des 391 victimes identifiées. La plupart d'entre elles vivaient en France et ont été emprisonnées, puis expulsées vers un camp de concentration. D'autres, des Suisses de l'étranger, vivaient dans des pays occupés par l'Allemagne comme la Pologne, l'Autriche, l'Italie, la Belgique ou la Grèce. Dans ce livre, les auteurs examinent comment les citoyens suisses furent pris dans l'appareil de terreur nazi et ce que la Suisse officielle a fait pour les aider. Après quatre années de recherche dans les archives en Suisse et à l'étranger, ils arrivent à la conclusion que "La Suisse aurait pu sauver des dizaines de vies, si elle s'était engagée avec courage et vigueur pour les prisonniers suisses des camps de concentration". D'une part, il apparaît clairement que le Conseil fédéral et les diplomates concernés sont intervenus avec peu de détermination face au régime nazi ; par peur de mettre Hitler en colère et de provoquer une invasion de la Suisse. D'autre part, les auteurs soulignent le peu d'intérêts des instances officielles suisses pour les victimes.

11/2021

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Poésie

Bois profonds. Edition bilingue français-arabe

"Bois profonds" est un conte. "Il y avait, il y a, si l'on y croit, si l'on se donne la peine d'y croire, bien plus profond que l'oce?an, un bois sans fin..." A? la manie?re des histoires de nos anciens, celle de Raphae?le Frier explore les peurs et les espoirs de l'enfance, le jeu de se faire peur, en sachant que l'on ne risque rien. Tous les e?le?ments sont la? : le chemin, l'e?paisse fore?t, les branches et les ronces, les craquements, les grognements et les cris. Et a? chaque de?tour de vers, on s'attend a? voir surgir le loup, qui gi?t au fond de nous... "Bois profonds" est un re?cit philosophique. "Jusqu'au moment ou?, jusqu'a? l'endroit qui, pourquoi, comment, on ne sait pas, mais on y est." On sent que la que?te parle de soi. On sent que chaque histoire parle de soi, qu'e?tre lecteur, c'est entrer dans cette exploration de soi. "Bois profonds" est un jeu, un parcours ludique. Dans les ""Bois profonds", on dirait qu'on tire les cartes de sa vie. L'autrice serait-elle cartomancienne ? Est-ce que "Bois profonds" est un pre?cis de me?ditation ou de yoga pour enfants ? On se le demande parfois. "Quelque chose bouge, la? ! Un seigneur te regarde, (...) Immobile, et pourtant tu foules ses pas puissants, tu files entre les grands che?nes, si loin de toi, bien au-dela? de toi". Une chose est certaine, "Bois profonds" est un poe?me et chacun le lit comme il a envie. C'est la proposition faire a? Ame?lie Jackowski par Le port a jauni : entrer graphiquement dans ces "Bois profonds" par le conte, la magie, la cartomancie pour laquelle elle est si doue?e, la philosophie ou la psychologie, mais y pe?ne?trer avec jeu et avec joie ! Et voila? le livre.

11/2021

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Histoire internationale

La colonisation française de l'Algérie. Inventaire de cendres et de braises

La problématique de la colonisation de l'Algérie par la France n'a pas encore cessé de soulever de vives passions dans les sociétés des deux pays. Ce livre est une contribution personnelle aux débats en cours, et s'inscrit dans les références du cinquantième anniversaire de l'indépendance nationale : 1962/2012. Cet écrit se veut être un témoignage franc, loyal et authentique sur certaines péripéties historiques et certains aspects de cette longue et lourde colonisation. L'épisode du massacre et de la déportation de la population du village d'El Amri, près de Biskra, (2400 paysans massacrés, et le reste de la population déporté) et soumis à la corvée des travaux forcés : tracé des routes Biskra/Batna et Biskra/Aumale, aura duré 20 ans. Avec en prime des amendes calculées en milliards de francs/or, payés en 50 ans, des dépossessions de tous biens, animaux, palmeraies, terres de parcours, pâturages, etc. Ce fut un véritable crime de guerre, vite oublié. Puis surgit une autre génération parmi les 12% de la population indigène scolarisée en 1954. La jeunesse algérienne s'engagea alors, en masse, dans le combat libérateur, avec abnégation, oubliant ses souffrances et ses dommages collatéraux. C'est dans le chaos qu'émergea l'indépendance. Ainsi sont nés les hésitations, les improvisations, les précipitations, les changements brusques de politique dans l'enseignement, la santé publique, l'industrialisation, le développement de l'agriculture, la socialisation de l'économie, les atermoiements en matière d'aménagement du territoire, et le tout couronné par les années noires imposées au peuple pendant dix ans par le terrorisme islamique inspiré par les wahabites et les salafistes. Avec une rare énergie l'Algérie a tenté de tenir le cap d'un développement pour se mettre au diapason des pays émergents. Ce n'est pas encore gagné. C'est cette fresque qui part du dernier quart du 19e siècle et s'achève avec la dernière décennie du 20e siècle, que l'auteur a tenté de mettre en évidence.

11/2013

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Religion

Aime-Georges Martimort. Un promoteur du Mouvement liturgique (1943-1962)

C'est la première fois qu'un ouvrage est consacré à l'oeuvre de Mgr Aimé-Georges Martimort (1911-2000), dont le nom et l'oeuvre restent définitivement attachés à la réforme liturgique issue du concile Vatican II. Ce prêtre toulousain, artisan infatigable d'une entreprise qui demeure jusqu'à présent unique dans l'histoire de l'Eglise, a su tracer la route aux pasteurs et aux communautés chrétiennes dans ce mouvement de réforme qu'il les invitait à aborder avec enthousiasme et réalisme, mais aussi dans la fidélité à la tradition vivante de l'Eglise, comme en témoigne l'ouvrage majeur réalisé sous sa direction, L'Eglise en prière. Or, l'expert du concile s'est, à son insu, préparé et façonné dans la formation reçue, dans les activités exercées et dans la notoriété acquise pendant les cinquante premières années de sa vie, auxquelles est consacrée la présente étude. Celle-ci peut illustrer cette loi constante de l'histoire qui veut qu'une grande oeuvre soit issue de la rencontre d'une personnalité de valeur avec une conjoncture indépendante de sa volonté, mais dont elle a su tirer parti pour réaliser un idéal qu'elle portait en elle et que, sans aucun doute, elle ignorait au départ. En effet, Aimé-Georges Martimort s'est trouvé, comme mû par un secret destin, au point central de plusieurs mouvements liturgiques puissants nés durant l'entre-deux-guerres où, distingué pour ses aptitudes, il a été appelé à servir. Afin de rendre compte des diverses facettes de son oeuvre et des étapes de son cheminement, ce livre évoque sa formation marquée par des rencontres significatives, son action au Centre de pastorale liturgique (CPL) à Paris et l'animation qu'il y a déployée en tant que codirecteur, la manière dont il a conçu sa fonction de professeur dans le cadre universitaire ou au service d'organismes de formation, et enfin sa réflexion sur un sujet qu'il a particulièrement approfondi : l'assemblée liturgique.

12/2011

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Beaux arts

Comment regarder l'impressionnisme

Ce guide dans la nouvelle collection Guides Hazan fournit à tous - étudiant, amateur, curieux, érudit - des clés pour découvrir et comprendre l'impressionnisme. Comment regarder l'impressionnisme ? La question est plus complexe qu'il n'y paraît, tant notre familiarité est grande avec ce mouvement dont les oeuvres phares sont reproduites ad nauseam, du puzzle miniature à l'affiche 4 par 3. Peintres de l'instant, virtuoses du plein air, membres d'un mouvement sans manifeste émergeant aux marges du Salon officiel, traducteurs sensibles des loisirs, des plaisirs et des jours, artistes incompris, nombreuses sont les idées reçues qui méritent un examen minutieux. Il faut en effet affûter son regard et saisir les nuances qui cernent l'oeuvre déterminant de ces peintres, nés dans les années 1830-1840, qui se regroupèrent - mais pas tous - pour exposer collectivement entre 1874 et 1886, et dont les principaux représentants ont pour nom Monet, Cézanne, Pissarro, Degas, Caillebotte, etc. Face aux tableaux, il n'est pas toujours aisé de déterminer ce qu'en définitive, nous voyons... et ne voyons pas, ou plus. L'objectif du présent livre est de répondre à ce constat en donnant au lecteur - étudiant, amateur, curieux, érudit - des clés pour apprendre à voir, aiguiser son regard et améliorer sa compréhension des oeuvres. Qui sont les impressionnistes et comment ont-ils peint ? Quels objectifs ont-ils poursuivi ? Qu'ont-ils représenté, au moyen de quels dispositifs visuels et picturaux ? Pour qui ont-ils travaillé ? Combiner, grâce à cet ouvrage, des regards pluriels, concrets et complémentaires sur les oeuvres impressionnistes, c'est décrypter combien de décisions, de maîtrise technique et d'invention président à l'élaboration d'une oeuvre d'art - fût-elle guidée par la volonté de traduire l'instantanéité de la perception. C'est aussi s'approcher au plus près des oeuvres impressionnistes et de leur sens, en s'appuyant sur des exemples et une illustration richement commentée.

04/2018

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Actualité et médias

Soir de fête

Octobre 2017 : l'affaire Weinstein explose et avec elle naît le mouvement MeToo. Quelques semaines plus tard, à la suite d'un enterrement, Mathieu Deslandes apprend un secret de famille : son grand-père était né d'un viol. Zineb Dryef travaille alors à un documentaire sur la "zone grise" entre consentement et viol. Elle et Mathieu sont en couple. Leur dialogue le conduit à s'interroger sur son histoire familiale, tue pendant presque cent ans. Car à Sougy, le village de la Beauce d'où sa famille est originaire, lorsque son grand-père naît au printemps 1923, on ne dénombre pas un, mais trois enfants nés hors mariage, pour quatre grossesses... Neuf mois précisément après le bal annuel, en août 1922. Ce soir-là, toute la jeunesse locale avait dansé. Et les garçons s'étaient mis en tête d'aller plus loin, chacun entraînant une fille dans les chemins alentours. Or d'après la vieille dame qui raconte l'histoire à Mathieu, les filles n'étaient pas consentantes. Mois après mois, Mathieu Deslandes mène l'enquête, questionne, remue les souvenirs et les archives pour comprendre ce qui s'est vraiment passé. Il raconte un village, ses silences, une France qui paraît lointaine et qui a pourtant mis longtemps à évoluer. Il dit les résonnances de l'événement, génération après génération. Son enquête est nourrie du regard de Zineb, de leurs discussions. Elle-même y trouve un écho avec sa propre histoire. Dans ce texte original mêlant les genres et les voix sur les traces d'une mémoire oubliée, Mathieu Deslandes et Zineb Dryef montrent que le consentement, loin d'être un problème nouveau, est une question dont l'histoire reste à écrire. Ils élaborent un récit de ce qui n'a pas été dit, comme une libération rétrospective de la parole : un projet nécessaire et une excellente autopsie de la culture du viol. Combien de jeunes filles, un soir de fête, ont subi le même sort que celles de Sougy - et n'en ont jamais parlé ?

08/2019

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Littérature française

Une légion d'anges

Lamoricière, 12 mai 1956. À l'heure du couvre-feu, Lancelot est agressé par un inconnu, lui-même à la solde de la gendarmerie locale. Protégé par "une légion d'anges", Lancelot le Prophète échappe à la mort. Il sera trépané dans une annexe de l'hôpital Mustapha à Alger. Son coup manqué, l'agresseur, Tahar Khallil, se voit refuser par les gendarmes le prix du meurtre : 15 000 francs qui devaient lui permettre d'acheter les faveurs d'une prostituée, Maria. Apprenant que sa victime, peut-être fraîchement convertie à l'Islam, bénéficie de sympathies jusque dans le maquis algérien, Khallil tente de se réfugier dans le lupanar que dirige à Tlemcen sa mère, Mme Jamila. Ne pouvant fournir les 15 000 francs promis à Maria, il est chassé de cet asile et voué à une peur parfois proche de la panique. De son côté, Lancelot apprend qu'Antar, naguère son disciple, aujourd'hui à la tête du maquis tlemcénien, a l'intention de le venger. Malgré sa récente trépanation, il se portera au secours de son meurtrier, négligeant Cécile, son ex-fiancée, laquelle, en proie aux démons de la dépression, risque de sombrer dans la folie. Il négligera également Rachid l'Apôtre, poursuivi par la rage meurtrière de "son ami, son frère" : Laurent Schwartzkopf. Sera-t-il capable pour autant d'arracher Tahar Khallil à la poursuite des "j'noun armés de poignards et de grenades, nés de l'incantation des sorcières" ? Dans ce roman, plus concret, plus directement autobiographique que les précédents, Jean-Pierre Millecam porte jusqu'à des sommets mystiques le dessein qui soutenait la vaste fresque inaugurée avec Sous dix couches de ténèbres et poursuivie avec Et je vis un cheval pâle et Un vol de chimères. Sa trame profonde repose sur la Rédemption vécue à travers une illumination qui peut paraître aussi bien chrétienne qu'islamique - à moins qu'elle ne soit tout simplement humaine.

09/1980

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Littérature française

Qui je... ?

"... Que la Terre soit ronde, il faut y consentir. Avant, elle était plate, il fallait bien en convenir. Comment la voir ronde si elle s'avère plate, ou se la garder plate, quand elle devient ronde ? Notre liberté de penser ne va pas jusqu'à nous affranchir de ce que nous sommes culturellement tenus d'admettre. Nés ailleurs, parfois pas très loin, nous parlerions, nous penserions autrement. Qui serions-nous, que serions-nous ? Sommes-nous l'assemblage des croyances qui acheminent nos idées ? Réfléchir, comprendre, mais souffrir et aimer tout autant, c'est militer pour des mots contre des mots avec des mots. Ne pouvoir situer le langage que par le langage semble l'entourer de mystère, alors qu'il n'est entouré par rien. Pas même par rien. Il n'est pas entouré. Là où il n'y a rien, il y a le mot. Là où il n'y a pas de mot, qu'y aurait-il ? Non que la puissance du mot soit absolue, simplement que sa réalité est exclusive de toute autre. A la découverte du monde par la pensée, nous n'apercevons jamais que notre pensée. Ce n'est plus le Paradis terrestre, l'homme et la femme ne sont plus nus, leur corps reste toujours couvert de sens. Si dans notre esprit un chat est un chat, qui peut dire ce que le chat vient faire là ? Et le pénible, que vient-il y faire ? Ce n'est pas tant ce que nous pensons qui importe, mais ce que nous faisons en le pensant. Dans notre relation à Dieu, ce n'est pas Dieu qui est rassurant, mais notre relation à lui. . ". En restant au plus près de la clinique analytique, tout autant que du quotidien le plus banal, l'auteur nous propose une image de nous qui retient, angoisse, libère quelque peu et, ce qui est rare dans la littérature psychanalytique, réussit à divertir. Un livre qui, "mine de rien", fait vaciller nos certitudes sur la pensée, l'identité, la souffrance, le corps, l'amour...

02/1985

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Littérature française

Le monde à nos pieds

Paris. Septembre 1994. Tandis que la France se prépare à enterrer les années Mitterrand, Louise, jeune fille sage débarquée de sa banlieue, fait son entrée à Sciences-Po, certaine d'avoir rendez-vous avec son destin. Dans le hall de la rue Saint-Guillaume, où l'on débat du marxisme et du libéralisme sous un épais nuage de fumée, elle se lie avec une bande d'élèves. Il y a Lucas, le militant d'extrême-gauche romantique. La sublime et pétillante Finette. Katel, d'origine africaine, passionnée par Bourdieu. Max, le chiraco-gaulliste solitaire. Et Stan, qui se destine à la présidence de la République. Trois filles et trois garçons promis à un brillant avenir, et que ces années à Sciences-Po vont lier à jamais. Ensemble, ils découvrent tout : l'engagement et le combat politique, les tourments de l'amitié et de l'amour. Mais quand les espoirs romantiques de leur adolescence se heurtent à l'injustice et à la violence, tous se retrouvent confrontés à leur incapacité à changer le monde. Les années passent, et ils porteront le poids des secrets, des fautes et des regrets nés de cette époque. Vingt ans plus tard, en pleine effervescence macronienne, le temps sera venu d'affronter ou d'être rattrapé par les fantômes de ces trois années. Le Monde à leurs pieds restitue ce moment si particulier où l'on découvre que grandir c'est renoncer, et que toute réussite a un prix. Il explore le mystère de ces fils invisibles qui nous relient, et que le temps attaque sans parvenir à rompre. "Un roman prenant, acide et acidulé". ELLE "Un roman qui dépeint avec finesse le passage à l'âge adulte". Le Journal du Dimanche "Une plume accrocheuse, qui séduit par sa maîtrise narrative". Version Femina "Un premier roman puissant". Télé 7 jours "Quelle intelligente plongée dans l'adolescence. Un roman juste, générationnel". Historia "On adore ce roman d'amitié, d'ambitions et de désenchantements". Télé Star "Un édifiant roman des illusions perdues". La Voix du Nord

03/2019

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Littérature française

Le réveil avant la dérive

Chaque mauvaise décision sur le choix d'un conjoint est souvent très lourde de conséquences : vie conjugale tragique, enfants déséquilibrés, maladies psychosomatiques, etc. Jusqu'à la fin des années 80, les marocains ont souvent dû choisir entre la peste et le choléra : supporter le climat d'une union mal assortie pour "sauver" le futur financier et psychologique des enfants nés d'une union bancale, ou se sauver vers une nouvelle vie que l'on espère meilleure avec un nouveau conjoint. La deuxième option a révélé qu'il n'était pas du tout évident de vivre heureux à l'intérieur d'une famille recomposée. Chaque enfant qui y sera réfractaire, s'acharnera à pourrir la vie de tout le reste de cette nouvelle famille. Dans la majeure partie des cas, les enfants issus de la première union ont du mal à accepter cette pièce rapportée que représente le parent de substitution. La vie de parent isolé étant très difficile, on espère trouver une personne qui nous soulagerait de cette tâche, sans imaginer à quel point ce nouvel arrivant pourrait devenir une tâche... Revenons donc sans tarder à des mariages qui durent toute une vie parce que le monde ne contient pas assez de psychologues pour soigner le mal être de tous ceux qui s'embarquent trop vite dans des plans hasardeux ou foireux, avec des personnes caractérielles ou sujettes à des problèmes mentaux qu'ils arrivent à camoufler pendant un certain temps... Le temps que leurs victimes leur fassent une confiance aveugle... Celle qui génère le plus de larmes à tous ceux qui en ont été victimes. Ceux que l'on croit être plus chanceux que nous, ne le sont pas forcément. Ils se sont réveillés bien avant la dérive, sollicitant leurs cerveaux bien plus que leurs coeurs... Envisager qu'une vie de couple est possible dans le conflit incessant, c'est accepter de se laisser mourir un peu plus tous les jours et laisser la porte du bonheur se fermer avec fracas face à nos visages décomposés par l'endurance de l'insupportable.

07/2018