Photographie
03/1993
Littérature française
08/2010
Sociologie
02/2011
Musique, danse
05/2011
Montagne
Littérature étrangère
01/2008
Littérature française
03/2016
Poésie
03/2014
Cinéma
10/2008
Sciences historiques
02/2017
Sociologie
02/2023
Littérature française
05/1985
Histoire de l'art
04/2021
Acteurs
10/2022
Science-fiction
04/2021
Cinéma
11/2019
Histoire du cinéma
03/2024
Littérature française
04/2023
Aménagement du territoire
11/2023
Programmation
08/2022
Pédagogie
10/2019
Ouvrages généraux
05/2022
Excel
03/2024
Littérature française
12/2019
Paramédical
01/2021
Littérature étrangère
10/2011
Tourisme France
05/2016
Esotérisme
08/2022
Actualité et médias
09/2010
Poésie
CorpsCNL – Esther Tellermann, dans ce texte écrit suite à plusieurs visites de l'atelier du peintre Claude Garache, opère une remontée vers les origines, plonge les mains dans la première argile des hommes, pour faire surgir une matière des corps. Les poèmes remontent le temps comme une embarcation discrète, s'affranchissent du cadre, et reprennent l'histoire à sa source ; les époques tissées sous le sommeil des hommes, l'incarnation répétée, vers un visage individuel issu de la masse informe des visages. Vers une soeur : toutes les femmes. Esther Tellermann vient habiter le corps, lui rendre sa pesanteur, sa surface terrestre et son épaisseur.
Elle invoque dans un même geste, solitaire et rouge, "le visible et l'absence" . Les symboles oui, les ors et les martres, les archipels et les églantiers, mais surtout les reins et cuisses, genoux, seins, nuques, paumes : comment le corps s'extrait des ombres, des silences, jusqu'à la brûlure et la blessure, celle de "la vie ouverte" . Les rouges, les bleus, les gris et les verts sont ici des vapeurs antiques, des brumes entourant la question irrésolue de notre présence sur la terre, formes et âmes à demi transparentes, à peine esquissés déjà disparues, mortelles dans la lumière. Ce corps rassemblé s'écrit contre la solitude, notre inquiétude et notre évanescence. C'est une traversée, fragile, à travers les nuits et les âges, à travers les murmures et les peurs, les mers et les hivers, de "la respiration d'un seul monde" .
Pour fixer la présence du corps, rassembler son poids dans une lente incantation, dans la répétition de formules égrenées comme des prières, comme pour préserver au creux de la paume la fragile incarnation de l'homme au milieu de l'univers, que menace aussi sa propre folie. Esther Tellermann, après Yves Bonnefoy, Edmond Jabès ou Philippe Jaccottet, s'empare à son tour dans ce livre à la fois doux et tumultueux, de ce corps jamais figé, toujours à naître qui est au centre de l'oeuvre de Claude Garache, pour inventer une Ariane dont on suit le fil, guide inconscient suspendu entre la chair et le ciel, du premier mouvement jusqu'à l'incertitude de la limite.
10/2020