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Evelyne Baron

Extraits

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Poésie

Poésies

Ce premier volume des Poésies complètes d'Herman Melville regroupe toute l'oeuvre poétique de l'auteur de Moby Dick, à l'exception de Clarel qui, en raison de sa singularité et de sa dimension (l'un des plus longs poèmes de langue anglaise, plus long que Le Paradis perdu de Milton ou le Don Juan de Byron), fera l'objet d'une publication à part, dans un second tome. Figurent ici le recueil publié par Melville chez Harper Bros. , Tableaux et aspects de la guerre (1866), ainsi que les deux plaquettes qu'il a éditées à compte d'auteur à vingt-cinq exemplaires chacune, John Marr et autres marins (1888) et Timoleon (1891). A ces trois recueils achevés et parus du vivant de l'auteur s'ajoutent trois ensembles : Herbes folles et sauvageons... , avec Une rose ou deux, le manuscrit que Melville avait laissé à sa mort, l'ensemble étant largement inédit en français ; Parthenope, constitué de deux longs poèmes attribués à deux personnages imaginaires ; et une quarantaine de poèmes épars. Très diverse dans la forme comme dans les thématiques, la poésie de Melville constitue, en quelque sorte, le troisième "acte" de son oeuvre, après la période des romans (1846-1857), et celles des nouvelles (1853-1856). On retrouve, en particulier dans Tableaux et aspects de la guerre qui est sans doute avec les Drum-Taps de Walt Whitman, le plus beau et poignant recueil poétique consacré à la guerre de Sécession, le souffle melvillien, qui ne s'apaise peut-être que dans les poèmes d'amour de la toute fin, ceux de Herbes folles et sauvageons... , dédiés à son épouse. Chacun de ces recueils ou ensembles tourne autour d'une même thématique, ce qui donne à chacun une tonalité différente, une force et une inspiration sans cesse renouvelée, surprenant souvent le lecteur par son audace et son originalité. Si Timoléon (seul recueil intégralement traduit en français à ce jour) est inspiré des lieux visités lors du séjour de Melville en Europe et au Proche-Orient, John Marr est comme l'adieu à la mer de celui qui fut sans doute l'un de ses plus grands chantres. Melville est un écrivain du souffle, son écriture est celle du long cours. La forme poétique l'obligeant à endiguer la force prodigieuse de son inspiration, elle en fait d'autant mieux ressortir la sensibilité. Pour le lecteur francophone, la poésie de Melville pourrait bien être son chef-d'oeuvre inconnu.

11/2022

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Poésie

La Forge n°1

Des revues meurent, des revues naissent la forge, revue nouvelle, une de plus... Une revue de poésie, qui plus est, cette "chose" prétendument étrange et incompréhensible, légère et futile. Y a-t-il trop de revues ? Jamais assez ! Et qu'importe si le lectorat s'étiole - il en fut toujours ainsi de la plainte quant au délaissement de la poésie... C'est l'une des lamentations des poètes et des éditeurs de poésie. Parions qu'il restera un dernier carré de lucides, avides de cette futilité essentielle ; de réfractaires résistants qui ne se rendront pas aux impératifs des écrans, de l'information et du divertissement - fût-il littéraire. la forge n'est en rien, dans ses intentions, la suite de la revue NUNC car, à la différence de celle-là, elle sera exclusivement consacrée à la poésie. Sa motivation première consiste à ne pas obéir à une logique de chapelles qui, quand elles ne s'ignorent, le plus souvent se méprisent. Toutes, nous semble-t-il, méritent notre attention, quand même nous ne serions sensibles qu'à telle ou telle d'entre elles. Toutes sont des lieux d'exploration du langage et de renouvellement de la façon de dire le monde et notre présence fugace ; des lieux de défense, des "ZAD" de la langue contre les détournements qu'elle subit à des fins idéologiques - simplifications / distorsions de la réalité - ou économiques - réduction du langage à des slogans publicitaires, au strict nécessaire de la relation commerciale. Ces détournements n'ont d'autre objectif que l'aplatissement de la pensée, l'anéantissement de la réflexion, l'asservissement au divertissement et à la consommation. En somme : l'abrutissement de l'individu et, de facto, la destruction de sa dimension citoyenne afin de le contenir dans un état végétatif répondant aux ordres publicitaires, identitaires, ludiques. REGINALD GAILLARD Liminaire D'AILLEURS FAUSTO URRU . SEBASTIEN MINAUX . ELISA BIAGINI . ROLAND LADRIERE . CAROLYN FORCHE THIERRY GILLYBOUF . RON RASH . GAËLLE FONLUPT . ANNE SEXTON . SABINE HUYNH DIANE SEUSS . AUDOMARO HIDALGO . GAËTANE MULLER VASSEUR . ROHAN CHHETRI . ERIC AUZOUX LUUK GRUWEZ . DANIEL CUNIN & D'ICI OLIVIER BARBARANT . EMMANUEL LAUGIER . REGINE FOLOPPE . FRANCOIS BORDES PALOMA HERMINE HIDALGO . COLINE HEZARD . ISABELLE ALENTOUR . ADELINE BALDACCHINO SOPHIE GRENAUD . JEAN ADRIAN . DOMINIQUE SAMPIERO . ROLAND LADRIERE . TOM BURON THIERRY ROMAGNE . CAROLINE GIRAUD . ORIANE TAÏEB . DAVID LESPIAU . NOUR CADOUR BLANDINE BESCOND . ANANDA BRIZZI . CHANTAL RINGUET . ANNA JOUY . DELPHINE CONSTANT L'INTIME DU POEME Mireille Havet Voix oubliées MIRON KIROPOL LA FORGE DU POETE CHRISTIAN VIGUIE . JEAN-CLAUDE PINSON . JACQUES VINCENT DAVID LESPIAU . ADELINE BALDACCHINO CAHIER CRITIQUE accompagné d'encres de Julien Spianti

10/2023

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Littérature française

Plus de lumière !

Uc Baba invite à découvrir les secrets d'oeuvres littéraires mythiques, signées Cervantes, Goethe, Emily Brontë, Mary Shelley, Lord Byron, Bram Stoker, John Polidori, Ruyard Kipling, Mark Twain, Hans Christian Anderson, Léon Tolstoï, Jules Verne, Robert Louis Stevenson, Jean Giono, Ernest Hemingway et Antoine de Saint-Exupéry. Le destin de ces écrivains, la genèse de leurs chefs-d'oeuvre sont éclairés au fil de douze récits mêlant nouvelles, fragments de lettres et de journaux imaginaires empreints de leur style respectif. En une bonne vingtaine d'années, avec près d'une trentaine d'ouvrages à son actif, Luc Baba s'est fait une place bien à lui dans le paysage des lettres belges francophones. Enseignant, comédien, slameur, romancier, essayiste et poète, il a tracé un parcours sous le signe de l'authenticité. S'il recourt volontiers à la fable, c'est pour mieux plonger dans les réalités de notre monde, guidé par une sensibilité et une générosité hors pair. Dans ce recueil, qui n'a sans doute pas d'équivalent, il s'est fixé le défi audacieux de partir à la rencontre d'écrivains mondialement connus, de la Renaissance à nos jours. Pour chacun, il a choisi une oeuvre et, se fondant sur une recherche documentaire, il nous narre ce moment crucial où la nécessité de passer à l'écriture s'est imposée, où le ressort d'une oeuvre s'est tendu, le plus souvent suite à une blessure personnelle. Ce faisant, il plonge dans l'intimité de chacun d'eux, dans les épreuves traversées, les tourments, leurs rencontres décisives. A chaque fois, la magie opère : en quelques lignes à peine, un univers personnel est dressé, une ambiance esquissée et une présence imposée, qui nous les rendent tout à la fois familiers et uniques. En optant pour le récit bref, il met côte à côte des géants aux pieds d'argile et multiplie les angles d'approche, passant du récit linéaire au journal intime, aux échanges épistolaires ou aux dialogues. A chaque fois, le propos paraît subtilement gagné par l'écriture de l'auteur concerné. Il est probable que chaque lecteur vive ces rencontres insolites à la mesure de ses affinités littéraires. Celle qu'il consacre à Giono au crépuscule de sa vie, alors qu'il écrit l'Iris de Suze, est une pure merveille. Ou encore celle où nous découvrons les prémisses du Petit Prince. Mais déjà d'autres visages et d'autres livres se bousculent derrière eux, plus vivants que jamais. Un pari réussi, qui ravira les amoureux des livres !

03/2023

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Littérature française

Le balcon

"C'est ainsi qu'à force de l'attendre sont passés plus de trente ans ; trente-cinq, si je me souviens bien, et peut-être davantage. En réalité cela doit faire quarante ans. Quarante ans perchés sur le balcon de mes espoirs. A regarder la mer en bas, et aussi le virage de l'église où apparaît la camionnette. Or, à la mort de Venerosa, l'idée m'est venue brusquement, de manière insensée. L'idée du départ, d'aller rejoindre Pierre. Il m'attendait. Il ne pouvait écrire, mais il m'attendait… C'est pour cela que j'ai demandé à Gnigninu de m'aider. La seule personne du village à qui l'on pouvait faire confiance. Il tournait toujours par ici, sous mon balcon. Après avoir fini sa tournée, il rôdait toujours par ici. Plus d'une fois j'ai eu l'impression qu'il suffisait de penser à lui pour qu'immédiatement, il se trouve là ! On le voyait en bas, sous le bacon. Toujours prêt à rendre service et sans poser de question. Un beau sourire de personne honnête et prête à se démener pour autrui. Je lui ai dit que, m'apprêtant à partir faire un voyage, j'avais besoin qu'il achète pour moi les deux valises qu'il me fallait préparer. Il a accepté sans me demander quoi que ce soit d'autre. J'ai attendu. Attendu. Tous les jours Gnigninu se montrait sur la place. Et il me faisait le même signe de la tête pour me dire non. Et il disparaissait aussitôt sans que j'aie pu lui demander pourquoi. Pour quelle raison ? En réalité je savais bien que je ne pourrais jamais partir. Et à chaque fois, je restais songeuse… Bien sûr, il y avait un obstacle, un empêchement, ou plutôt quelqu'un qui s'interposait. Les gens sont si mal intentionnés, dans ces parages… Quant à Gnigninu, je suis sûre qu'il n'épargnait pas ses efforts… Il se démenait, mais lorsque vous avez tout le monde contre vous, qu'est-ce que vous pouvez bien faire, tout seul ! Il n'avait pas encore réussi, mais ça ne devait pas tarder. Je savais que je pouvais y compter. Les jours se sont écoulés, puis les semaines… Peu à peu l'idée même d'un départ s'est perdue dans le noir. Et d'ailleurs où partir ? A Tahiti ? Le Grand Comptoir du Pacifique Sud ? Trente ans après ? Pour se retrouver là-bas, seule, vieille et après tant d'années ? Sans rien savoir ni de Pierre ni de rien." (Extrait de la quatrième de couverture)

08/2017

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Littérature française

Quelques-uns

C'est une histoire d'amour, une histoire de quelques-uns qui ont cru possible de construire leurs vies dans une liberté de moeurs inédite, naïfs au point de tout risquer. Des gens qui s'aiment à tour de rôle, faisant et défaisant entre eux des couples fragiles, emportés par le désir de vivre vite et autrement. Certains en meurent, lassés d'échouer, décidant d'en finir comme on baisse les bras, d'autres continuent la vie sans conviction, lassés aussi, mais réfugiés dans un quelconque arrangement, une existence bricolée, sans les saveurs du passé ni celles d'un présent qu'ils ne savent ou ne veulent pas apprécier. Ils sont là sans être là et vont bientôt disparaître sans qu'on s'en aperçoive. Le scénario est simple. Trois hommes et une femme s'écrivent et se parlent à la suite du décès d'un de leurs proches. Ils ont traversé la deuxième moitié du XXe siècle, avec des différences d'âge, mais ils en sont tous définitivement marqués. Ce sont des gens d'autrefois, dont l'existence est dominée par la révolte contre l'ordre et les conventions, des gens frappés de mélancolie par la perte des illusions, rappelant Gianni, Nicola et Antonio, les personnages de Nous nous sommes tant aimés, d'Ettore Scola. Aujourd'hui des solitaires, qui se retrouvent chaque fois que l'un d'entre eux disparaît, occasions qui les emmènent dans une remémoration où se mêlent ce qu'ils rêvaient d'être et ce qu'ils furent. Ils font ainsi le bilan de leur vie et tout autant celui de leur temps, capables encore d'en faire une critique radicale et parfois hargneuse, comme si la révolte n'avait pu s'éteindre malgré l'échec de l'idée qui les portait vers l'avenir, l'idée révolutionnaire. On peut voir dans ce livre une sorte d'hommage par la fiction à ceux qui héritèrent du XXe siècle avec la volonté d'en sortir, agissant contre l'héritage mais restant encore formés par lui, par le souvenir de ses guerres et de ses luttes politiques. Un hommage à leur innocence savante et au passage éphémère d'un espoir à la fin des années 60, qui faisait écrire sur les murs " Cours, camarade, le vieux monde est derrière toi ! " avec une joie et une jeunesse aujourd'hui perdues. Le livre contient cinq photos : une d'Ed van der Elsken (qui a fait l'objet d'une exposition au Musée du Jeu de Paume de Paris de juin à septembre 2017), de Gilles Caron, d'Edouard Boubat et deux de photographes anonymes.

03/2018

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Histoire de France

Les grands discours parlementaires de la IVe République. De Pierre Mendès France à Charles de Gaulle 1945-1958

La Quatrième ne serait-elle qu'une parenthèse superflue ? Assurément oui, si on juge par sa mauvaise réputation. Stigmatisée comme un régime impuissant, c'est-à-dire incapable de passer à l'acte, la Quatrième est souvent présentée comme une victime de l'instabilité gouvernementale et de partis irresponsables, plus occupés par des opérations manœuvrières que par la prise de décision. L'Histoire de la République entre 1945 et 1958 donne raison à Raymond Aron : " Quand les hommes ne choisissent pas, les événements choisissent pour eux. ". Pendant treize ans, la vie politique marque une tendance au bégaiement. Les discours à l'Assemblée nationale en portent la trace mais ils restituent aussi fidèlement la lucidité des élus de la nation confrontés à des défis de taille. Ces défis, même difficilement et imparfaitement, ont été en partie relevés. La Quatrième République a été une parenthèse nécessaire et fondatrice. Reconstruction après quatre années de guerre, décolonisation, Guerre froide, politique nucléaire, pacification et unification européennes, telles sont quelques-unes des grandes questions débattues dans l'hémicycle du Palais-Bourbon dont les prérogatives sont fortes. Même rationalisé, le parlementarisme règne. La nature des enjeux politiques, économiques et sociaux de l'après-guerre confère un extraordinaire intérêt aux discours prononcés pendant cette première moitié des " Trente Glorieuses ". On retrouve des tribuns chevronnés tels qu'Édouard Herriot, Paul Reynaud ou Pierre Cot, mais on découvre aussi une jeune garde qui n'a rien à envier à ses aînés dans la maîtrise du verbe: François Mitterrand, Jacques Chaban-Delmas ou Félix Gaillard. À leurs côtés, pour la première fois, des oratrices, à l'exemple de Germaine Poinso-Chapuis et de Jeannette Vermeersch, qui savent se faire écouter, même si elles sont encore peu nombreuses. Passionnants et passionnés, débats et discours baignent dans l'histoire ; celle, lointaine, que connaît un personnel politique pétri par les Humanités et celle, récente, qui a éveillé ou réveillé, dans les souffrances de la guerre, les vocations politiques. La geste de la Résistance transcende les clivages politiques et contribue à tisser des fils invisibles, mais réels, entre élus et dirigeants d'un bord à l'autre de l'hémicycle. Les textes présentés ici ont été sélectionnés pour leur qualité rhétorique mais aussi pour leur pertinence historique: on a privilégié le beau discours dont le contenu éclaire les années 1945-1958.

04/2006

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Guides des vins, dégustation

Le guide des meilleurs vins de France. Edition 2023

Le Guide des meilleurs vins de France 2023, référence des amateurs et des professionnels, depuis 24 ans est l'outil indispensable pour constituer sa cave, dénicher des pépites et acheter en toute confiance ! La 28ème édition du Guide des meilleurs vins de France 2023, référence des amateurs et des professionnels, est l'outil indispensable pour constituer sa cave, dénicher des pépites et acheter en toute confiance. La Revue du Vin de France et ses onze experts signent l'incontesté N°1 des guides d'auteurs depuis 1996 consacré au vin et proposent un millésime très enrichi. Une sélection de 3200 vins bio et biodynamiques, des centaines de belles bouteilles à petits prix, toujours plus de découvertes et l'arrivée d'une quatrième étoile très disputée ! L'édition 2023 du fameux "guide vert" de La Revue du vin de France, l'outil de référence pour bien choisir les meilleurs vins, est riche de nouveautés. Les auteurs, tous des professionnels réputés, goûtent près de 50 000 vins par an, ils ont retenu et commentent ici les 7000 meilleurs, issus de 1200 domaines sélectionnés dans toutes les régions de France. Les nouveautés cette année : 3200 vins bio et biodynamiques distingués, un record et un hommage à la révolution verte qui fait bouger le monde du vin. Plus de 800 vins d'auteurs à moins de 15 euros : on peut encore boire bon sans se ruiner. L'apparition d'une quatrième étoile pour distinguer la crème de la crème... Quoi d'autre ? Toujours plus de découvertes, des " caves idéales " en fonction de votre budget, un large choix d'accords mets & vins originaux et faciles à réaliser, la liste des millésimes à boire ou à garder région par région, les vignerons à suivre. Les prix et les adresses, les cartes des vignobles mises à jour, les restaurants, bars à vins, chambres d'hôtes, cavistes à suivre, les meilleurs cavistes et les sites de vente en ligne les plus pointus : rien d'important n'échappe au lecteur du " guide vert ". Avec cet engagement : tous les vins sont dégustés en toute indépendance et sans contrepartie commerciale

09/2022

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Littérature étrangère

Aristonomia

Aristonomia est le premier volet de la trilogie Album de famille, sorte de récit du XXe siècle russe au travers du prisme du destin d'une famille. Le premier volume est consacré aux années 1910, à la révolution et la guerre civile. Le second, aux années 1920 et le dernier aux années 1930. Mais Boris Akounine revendique également avec Aristonomia une entreprise littéraire expérimentale visant la synergie des deux vocations de l'écrivain : le dramaturge et l'érudit. Non pas un " projet commercial ", mais, dit-il, son " oeuvre la plus personnelle ", en gestation depuis son adolescence. D'affinité stendhalienne, cette oeuvre l'est d'autant plus qu'elle met en récit un Julien Sorel de la Russie du début du XXe siècle. Anton Kloboukov, personnage central écartelé entre les deux moitiés contradictoires de la nation : la rouge et la blanche, comme en écho à d'autres romans russes majeurs tels que Le Don paisible de Mikhaïl Cholokhov ou Le Docteur Jivago de Boris Pasternak. Avec, en filigrane, la quête philosophique d'un principe sublimatoire de la personnalité que le romancier-philosophe désigne par le terme d'aristonomie. Le roman s'ouvre à Petrograd, peu avant la chute de Nicolas II, pendant la révolution de février 1917. Le destin d'Anton Kloboukov, jeune étudiant en droit, fils d'un grand professeur, sera influencé par la rencontre avec deux anciens étudiants de son père : Pankrat Rogachov, bolchevique engagé, idéaliste, qui occupera des fonctions importantes dans la Tcheka, la police secrète de Dzerjinsky, et Piotr Berdichev, partisan de la cause blanche, fidèle au baron Wrangel, le dernier espoir des anticommunistes. Après la mort de ses parents, Anon vit une brève aventure avec Pacha, l'ancienne servante familiale. Mais leur relation passionnée s'achève lorsque, rentré après plusieurs semaines en prison, Anton est invité par elle à vivre dans un ménage à trois avec un de ses camarades bolcheviques. Il quitte la maison, cherche un emploi de gardien de nuit dans une maison aisée, mais il est soupçonné d'être un agent bolchevique. Avec l'aide de Berdyshev, vieil ami de la famille, Anton s'échappe en Finlande, passe par l'Allemagne et finit en Suisse. Il trouve du travail dans un hôpital à Zurich et gagne la confiance d'un chirurgien particulièrement talentueux qui le persuade de suivre une formation d'anesthésiste. Il tombe amoureux de Victoria, la compagne d'un jeune homme riche gravement malade, Laurence. Mais cette dernière l'éconduit. Il décide alors de rentrer, rongé par un sentiment de culpabilité. Il arrive à Sébastopol, au moment où l'Armée blanche est en retraite en Crimée et il y retrouve ses anciens amis. A leur contact, les convictions d'Anton vacillent et il finit par admettre que la force est parfois nécessaire et que les blancs auraient du mal à tenir tête aux rouges. Prisonnier des Polonais, il aidera un Cosaque rouge, grâce aux connaissances médicales acquises à Zurich. " C'est le moment le plus important dans ma vie ", pense Anton. La scène, très émouvante, n'est pas sans rappeler Platon Karataev et Pierre Bezoukhov dans Guerre et Paix, de Tolstoï. Peu de temps après, il assiste impuissant à un pogrome. Le roman s'achève sur une note de désespoir : Anton envisage une vie solitaire afin de se consacrer à rendre compte de ces événements tragiques. La construction du roman est particulièrement intéressante. Chaque partie " romanesque " (le roman d'Anton) est suivie d'une sorte de didascalie comprenant le point de vue de l'aristonome, sorte de pensée de l'" homme parfait " ; et le lecteur peut aisément faire lien avec Anton, le personnage central. C'est le moment où auteur et personnage ne font plus qu'un. Original, inattendu, risqué, le syncrétisme littéraire porté par l'auteur mérite à nos yeux de connaître un prolongement en version française.

09/2017

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Pléiades

Oeuvres romanesques. Tome 1, Poèmes de guerre et d'après-guerre

"Il n'est peut-être pas le plus grand, mais l'un des plus grands. Il peut encore défendre son titre de champion du monde, et je ne vois personne, dans la génération actuelle, qui puisse le lui ravir. Il est notre Byron, le héros couvert de gloire, couvert de femmes, couvert d'argent... Nous ne sommes pas les derniers, en France, à l'avoir aimé. Nous avions des raisons pour cela. Au lendemain de la Première Guerre mondiale, nous avions accueilli un jeune Américain pauvre et déjà père de famille, qui se promenait dans nos rues et le long de notre fleuve, s'arrêtait dans nos bistrots pour y boire notre vin et écrivait dans des cahiers d'écolier des histoires de soldats et de chasseurs. Il allait au Musée du Luxembourg pour apprendre de nos peintres, M. Cézanne et M. Degas, à dire "la chose vraie". A Paris, Hemingway a vécu, aimé, écrit. Il n'a pas oublié sa dette envers notre ville et il lui a élevé un temple dédié au souvenir et au bonheur enfui : Paris est une fête. On trouvera ce texte dans le premier volume des Ouvres complètes de Hemingway. On y trouvera aussi Le Soleil se lève aussi, d'un accent si neuf, si souvent imité depuis, et L'Adieu aux armes qui demeure, comme l'a dit Malraux, le plus beau roman d'amour de la littérature moderne. La qualité des traductions de ces textes, dues à M. E. Coindreau, n'est plus à louer. On trouvera enfin, avec les nouvelles charmantes du cycle de Nick Adams qui nous donnent un portrait de l'auteur à dix-huit ans, quand il chassait et pêchait dans les forêts du Michigan, paradis perdu de son enfance, un texte jusqu'alors inédit en français : Torrents de printemps, amusante satire de certains maîtres que l'écrivain avait admirés et qu'il pastichait : ainsi un jeune homme qui pressent son génie signifie à ceux à qui il doit le plus son désir d'émancipation : c'est Barrès devant Renan, Montherlant devant Barrès, Hemingway devant Sherwood Anderson... Hemingway est le premier écrivain étranger contemporain à figurer dans le Panthéon de la Pléiade. Un jour, il faudra qu'une plaque soit apposée au coin de l'une de ces petites rues de la Montagne Sainte-Geneviève qu'Ernest Hemingway, romancier américain, 1899-1961, a si souvent parcourues. En attendant cet hommage municipal, voici un petit monument fait de papier bible, d'encre, de cuir et de colle, auquel les meilleurs esprits et les meilleurs ouvriers ont collaboré - le plus beau monument qu'un écrivain puisse souhaiter." Michel Mohrt, 1966.

01/1966

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Philosophie

Cahiers de médiologie N° 3 : Anciennes nations, nouveaux réseaux

Ouverture : Odon Vallet, Nation : genèse d'un mot Andre Guillerme, Réseau : genèse d'un mot Régis Debray, La statue descellée par ses socles même Espaces et nation : du facteur au serveur : Catherine Bertho-Lavenir, Le facteur national : la politique des réseaux postaux Odon Vallet, Sur la crête des nations André Lebeau, Satellites versus Etats : du GEO au LEO Jean-Paul Tchang, De la criée au Globex : l'interconnexion des marchés P-Frédéric Tenière-Buchot, L'Etat-nation soluble dans l'eau ? Bernard Barraque, Réseaux hydrauliques : territoires mouvants Augustin Berque, Biosphère ou cybermonde ? Seok-Kyeong Hong, Corée : bi-bop, famille, patrie Daniel Dayan, Médias et diasporas Marc Verprat, Le pays sans carte Karine Douplitzky, Quelle citoyenneté pour mon avatar ? Images et nation : de l'icône au sit-com : Jean Clair, De l'art en France à Made in France Bernadette Dufrene - Pontus Hulten, L'art est-il trans-national ? (entretien) Jean-Michel Frodon, La projection nationale. Cinéma et nation Pierre Haffner, Nations nègres et cinéma Dileep Padgaonkar, TV et Mother India (entretien) Karine Douplitzky, Chandigarhr, architecture pour une nouvelle nation Luiz Martino, Brésil : de la nation comme telenovela François-Bernard Huyghe, Voir l'ennemi : l'hostilité à l'âge cathodique Sadok Hammami, L'exil des regards Jérôme Clément, Peut-il y avoir une (télé)vision franco-allemande ? (entretien) Langages et nation : du cahier au fichier : Anne-Marie Thiesse, La construction scolaire Geoffrey Numberg, L'Amérique par la langue Jaron Lanier - François Cusset, Programmes informatiques, programmes politiques (entretien)Denis Laborde, Les Sirènes de la World Music Bruno Oudet - Jean-Claude Guédon, Vers une nouvelle écologie des langues ?François Cusset, Grand soir et petite souris Jean-Marie Apostolides, L'affaire Unabomber Jacques Perriault, De nouvelles gares pour le savoir Kiosque : Catherine Bertho-Lavenir, Saint-Simon : la thèse de Musso Daniel Bougnoux, De l'empreinte à Photoshop Jacques Perriault, De la parole républicaine à l'écrit impérial Monique Sicard, Science et culture : histoire d'une rupture - Cérémonies télévisuelles Henri Gay, Willy Ronis : humour, système, humour systématique Serge Tisseron, Du trouble du corps au trouble du clone Frederic Mora, Un cauchemar américain Serge Tisseron, Réseau symbolique et société virtuelle - La nostalgie des signes Karine Douplitzky, Chris et l'amour ; Chris. et la mort Catherine Bertho-Lavenir, Gaston technologue François Cusset, Le désert des lève-tard Jean-Michel Frodon, Beaubourg face à l'Histoire Monique Sicard, Marcheschi, le noir dessein Karine Douplitzky, Exposition temporaire à la Cité des Sciences et de l'Industrie, décembre 1997. Nouvelle image ; nouveaux réseaux Jean-Louis Malandais, L'anglais, face cachée du français Daniel Bougnoux, Pierre Bourdieu, la science et les médias - Pierre & Gilles, petits vernis Jean-Michel Frodon, Deux petites notes en passant Anthologie : Collectifs, Réseaux et nations, de Achille-Nicolas Isnard à Jacques Le Goff

04/1997

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Sciences historiques

Le Charollais et le Brionnais. Monographie des communes Tome 1

Après avoir été habité par les Ambarri ou par les Brannovii du temps de César, le Charollais fut compris dans le diocèse d'Autun. Il passa ensuite successivement aux rois de Bourgogne, aux rois de France, puis aux comtes de Chalon. Au XIIle siècle, Hugues IV, comte de Chalon, démembra la châtellenie et la donna par testament à sa petite-fille Béatrix lre en 1272. Le Charollais fut érigé en comté en faveur de Béatrix II, en 1316 et le bailliage fut établi par Louis XI en 1477. La ville de Charolles, séjour des comtes et siège des Etats du pays, reçut ses franchises et privilèges en 1301. Elle souffrit des conflits entre les rois de France et d'Espagne, mais aussi des guerres de Religion au cours desquelles elle fut prise d'assaut par Blanet, chef des huguenots, et pillée durant dix jours. Les Romains reconnurent rapidement les propriétés médicinales des eaux de Bourbon-Lancy. Ils y fondèrent des thermes d'une magnificence extrême, après avoir fait d'immenses travaux, soit pour tailler le rocher dont les aspérités formaient obstacle à l'établissement des puits sur un même niveau, soit pour séparer les sources chaudes des sources froides et les emprisonner dans des bassins construits dans le plus grand luxe. Ils établirent également un fort sur les traces duquel fut édifié un château qui sut résister à toutes les attaques. Longtemps, la ville fut restreinte à l'enceinte de cette forteresse. Elle prit son essor vers la fin du XVIe siècle, à la suite du séjour d'Henri III qui ordonna des restaurations importantes. Ainsi l'établissement thermal retrouva quelque temps un peu de son ancienne célébrité. La légende dit que la ville de Chauffailles doit son nom à la condition des habitants de la contrée qui, au Moyen Age, se livraient à l'exploitation des nombreuses forêts couvrant le pays et d'où l'on tirait le charbon de bois qui remplaçait la houille. Jusqu'à l'arrivée des Burgondes, Digoin était le pays le plus florissant du Charollais. Il accueillit Pépin le Bref après sa victoire contre Gaifre, comte d'Auvergne, puis subit les incursions des Armagnacs. Durant la Ligue, ses fortifications furent détruites parles royalistes. Un lieutenant des ligueurs qui s'était emparé de la ville, y fut surpris au mois de juillet 1593 parles barons de Saligny et d'Amanzé. Il périt brûlé avec les siens dans une forteresse où il s'était enfermé. Grâce à son donjon muni de quatre tours rondes et deux corps de logis, construit par le seigneur de l'Espinasse, le château de La Clayette constituait un abri tellement solide que, dit-on, les habitants de Paray parcouraient quatre lieues pour venir s'y réfugier.

08/2015

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Poésie

Paradis perdu ; Paradis reconquis. Edition bilingue français-anglais

Aux côtés de Shakespeare, Milton (1608-1674) est le plus grand poète anglais. Dans les pays anglophones, et tout comme celle de Shakespeare, l'oeuvre de Milton n'a rien d'un simple objet de musée qu'on inspecte et qu'on oublie, mais elle est intégrée à l'existence et à l'éducation de chacun : on grandit avec elle, on vit et pense avec elle. Elle est citée aussi bien par les chercheurs les plus distingués que par les films les plus populaires. En France cette popularité, tôt acquise, fut scellée par la traduction que fit Chateaubriand du Paradis perdu, et dont on ne sortira plus : elle représente aujourd'hui la quasi-totalité des éditions courantes. Le temps des traductions semble s'être figé là. Mais il est difficile de présenter ce libre travail en regard du texte original, et il était donc important de pouvoir donner au public la grande épopée biblique de Milton dans une édition bilingue de référence, préfacée, introduite, annotée, et qui éclairât le sens et les symboles de son drame sacré. Il était également capital de donner à ce Paradis perdu la conclusion avec laquelle l'oeuvre a été conçue. Frappé de cécité, tel un Homère anglais, Milton dicte ses épopées au soir de sa vie : quelques mois avant sa mort le grand homme donne ainsi à l'oeuvre son issue dans le mystérieux et génial Paradis reconquis. Bien qu'il fût impensable de présenter les deux oeuvres l'une sans l'autre, qui n'en font qu'une, ce Paradise Regained, ici publié dans une édition bilingue, était introuvable en France depuis un demi-siècle. Notre édition de ces deux chefs-d'oeuvre bénéficie des traductions, introductions historiques et notes de Pierre Messiaen, l'un des grands anglicistes contemporains, et de Jacques Blondel, le plus grand spécialiste de Milton. L'inclassable pensée religieuse de Milton trouve la singularité de son chemin parmi les déchirures théologico-politiques que traverse l'Angleterre d'un siècle bouleversé. Cette pensée demande qu'on en restitue avec finesse l'axe et les nuances, tout en reliant son génie aux questions de notre temps. Ce dont s'acquitte avec hauteur la préface du père dominicain David Perrin, ancien élève de l'Ecole Normale Supérieure, agrégé et docteur ès Lettres. C'est en Milton que la littérature anglaise construit son classicisme oraculaire et tourmenté, qui nourrira les visions d'un Blake ou la révolution poétique d'un Byron. Tous deux ont vécu comme s'ils étaient quelque greffon du chef-d'oeuvre de l'aède aveugle de Londres. Puissants et terribles, les Paradis de Milton sont certes de ces livres qui marquent à jamais l'histoire, puis la dépassent.

04/2022

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Autres

Philosophia scientiae vol.26/3. Psychologie philosophique et Gestalts praxéologiques

Au début du 20e siècle, un certain nombre de philosophes ont développé et formé leur propre pensée en dialogue avec les écrits de la psychologie de la Gestalt. Ces engagements ne sont pas seulement essentiels au développement de leur pensée, mais ils ont eu des effets d'entraînement importants, conduisant à un changement de perspective significatif au sein des sciences cognitives, de la linguistique, de la psychologie sociale, de la sociologie et des théories de la perception. La question fut alors - et est toujours - de saisir les caractéristiques les plus saillantes et les plus spécifiques de ce qui fait l'humain, et cette quête a souvent été inspirée par des positions philosophiques, scientifiques, anthropologiques et même politiques très différentes. La publication récente de textes moins connus ou précédemment non disponibles d'auteurs clés met en évidence la complexité des engagements philosophiques, et jette une lumière nouvelle sur les dialogues entre psychologie, philosophie, études du langage et sciences. Nous nous intéresserons principalement à la façon dont les idées de la psychologie de la Gestalt ont été reprises par des philosophes ayant des agendas et des prédilections philosophiques différents, mais aussi par des psychologues sociaux et des sociologues. Et en philosophie justement, la réception de la psychologie de la Gestalt passe notamment par Aron Gurwitsch, D. W. Hamlyn, Maurice Merleau- Ponty et Ludwig Wittgenstein. Les engagements de ces penseurs avec la psychologie de la Gestalt auront une influence sur nombre de disciplines et seront à l'origine de plusieurs mouvements très actifs aujourd'hui : en psychologie, grâce aux travaux de James Gibson sur la perception et de Roger Barker sur la théorie des sites comportementaux (Behaviour Setting Theory) en psychologie écologique ; en sciences cognitives, avec le développement des approches nouvelles de la cognition (e- cognition : embodied, embedded, enactive, and extended ; cognition incorporée, integrée, énactive, étendue) et l'énactivisme ; et en sociologie et psychologie sociale, avec le développement de l'ethnométhodologie et d'autres versions de l'interactionnisme. Chacune de ces perspectives est redevable à la psychologie de la Gestalt, et elles le sont à travers les philosophes qui l'ont abordée. Ces engagements philosophiques ont souvent conduit à des analyses qui ont pris leurs distances par rapport à des explications cognitives et neuroscientifiques au sein de la psychologie, pour aborder les phénomènes de la Gestalt de manière constitutive (Gurwitsch), écologique (Gibson), existentielle (Merleau-Ponty), praxéo-grammaticale (Wittgenstein) et praxéologique (Garfinkel). Dans certains cas, des nouvelles catégories ont été proposées, comme les "Gestalts praxéologiques" de Garfinkel.

11/2022

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Histoire régionale

Angoulême BD. Une contre-histoire (1974-2024)

La thématique : Angoulême / la bande dessinée comme enjeu de pouvoir Le salon d'Angoulême est la queue de comète d'une longue campagne de valorisation de la bande dessinée en Europe francophone, amorcée en 1962 avec le Club des Bandes Dessinées. Le Club était une association Loi de 1901 née des lecteurs de la revue FICTION, composée de nombreuses sommités comme Alain Resnais, Francis Lacassin ou Evelyne Sullerot et ayant des antennes en Suisse, Belgique et Espagne. Par "valorisation" , il faut entendre la dimension immatérielle et matérielle, culturelle et commerciale, de ce moyen d'expression artistique. En janvier 1974, la bande dessinée est déjà reconnue comme un art à part entière, le 9ème, et elle représente un important marché dans le domaine du livre. Le salon d'Angoulême émerge en fin de ce long cycle. Malgré l'adjectif "international" affiché par les organisateurs dès sa naissance, il s'agit en réalité d'une version francophone du Salon italien de Lucca, qui préexistait depuis déjà huit années et dont les organisateurs avaient servi de parrains. C'est aussi la dernière action promotionnelle de la SOCERLID du Parisien d'origine corse Claude Moliterni. Cette société avait doublé puis enterré le Club des Bandes Dessinées. Moliterni, en charge de la Convention de (bande dessinée de) Paris depuis 1969, livre son carnet d'adresses à l'équipe du nouvel événement réunie autour de l'attaché culturel d'Angoulême, sans regret car il a perdu toute apparence de neutralité en vendant sa revue PHENIX à l'éditeur Georges Dargaud et en devenant son salarié. - "Est-ce que le terme de "Salon" utilisé pour la bande dessinée ne fait pas un peu trop "installé" ? ... Dans quel esprit avez-vous organisé ce salon ? " - "Le nom ? ! Vous savez, c'est toujours un peu pareil quand il s'agit de désigner quelque chose... Convention était déjà pris (nda : la Convention de Paris), Congrès et tout... on a pris Salon parce que ça ne veut rien dire et c'est parfait ! " Francis Groux au micro de la télévision nationale française (ORTF), lors du Salon d'Angoulême 1, Janvier 1974. "Aujourd'hui, le groupe ICON (International Comics Organisation) est devenu une maffia, rien ne peut se faire sans nous. Ce n'était pas du tout l'objectif de départ, mais ce sont les faits, certains l'ont compris à leurs dépends. . ". Claude Moliterni, extrait de LA CHARENTE LIBRE du 28 janvier 1974, au lendemain du salon Angoulême1. Si une équipe de bénévoles, chapeautée par Francis Groux, a bien attiré cet événement public au sein de sa ville, le terreau politique local était propice. La cité souffrait en effet d'un long complexe d'enclavement : isolée dans les terres loin du littoral, coincée sur son plateau entre ses murailles, sans autoroute et hors des circuits touristiques. Les élus d'Angoulême n'ont eu de cesse, année après année, de revendiquer une place à l'échelle nationale. Ils vont s'agripper à la campagne de régionalisation qui, à la fin des années soixante, marque la fin du gaullisme : Angoulême sera nommée "ville moyenne pilote" . C'est dans le cadre de cette dynamique que s'inscrit la campagne "Angoulême Art Vivant" dont sont issus les rencontres liées à la bd en 1972. Angoulême bénéficiera ensuite de la montée en puissance d'un natif du cru : le Charentais François Mitterrand... Un demi-siècle plus tard, comme toutes les institutions tentées de maîtriser le récit de leur propre histoire, le Salon devenu Festival international de la bande dessinée (FIBD) d'Angoulême a entrepris de réécrire son narratif, son "storytelling" , pour être plus conforme à la légende qu'il a entrepris d'édifier. Maintes fois retouchée, aménagée, tronquée, embellie, caviardée, l'histoire "officielle" de cet événement tel qu'il cherche à se raconter de la main même de ses promoteurs, le FIBD et son opérateur privé 9eArt+, est pleine d'oublis, de trous, de vides, d'escamotages et d'absences. Et il ne faut guère compter sur les médiateurs et les médias, majoritairement complaisants, amnésiques, approximatifs ou en affaires avec la manifestation - quand ils ne sont pas d'une servilité qui elle aussi interroge - pour poser les questions qui gênent, ou qui fâchent. Pourtant, le fil rouge qui traverse toute l'histoire de l'événement est éminemment politique - au sens le plus large et le plus générique du terme. Car ce qui se noue à Angoulême depuis un demi-siècle, autour d'un thème en apparence dénué d'enjeux d'envergure, c'est une intense, féroce et perpétuelle comédie du pouvoir - toutes les formes de pouvoir. Les personnes intéressées par la bande dessinée, donc par les politiques éditoriales des maisons d'édition, ne peuvent faire l'impasse sur ces cycles de rencontres entre amateurs et professionnels. Pour illustrer les propos de cet ouvrage, les auteurs iront puiser dans la riche iconographie de l'artiste Alain Saint-Ogan (1895-1974). Un homme qui a longtemps symbolisé "le dessin français" et qui ne s'est jamais reconnu comme un auteur de bande dessinée mais bien comme un homme de presse. Il a oeuvré dans la presse pour enfants et pour adultes. Son personnage de manchot, Alfred, l'ami de gamins Zig et Puce, a longtemps personnifié les prix délivrés aux salons de bande dessinée d'Angoulême.

02/2024

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Criminalité

Mémoires d'un poète-assassin

Le 9 janvier 1836 à Paris meurt le "poète-assassin". Escroc et criminel, d'un tempérament instable proche de la psychopathie, Pierre-François Lacenaire a défrayé la chronique jusqu'à sa mort, à l'âge de 32 ans. Dans la France de la Restauration, il se fit connaître tant pour ses crimes que pour son talent littéraire et sa sensibilité romantique. D'origine lyonnaise, enfant mal aimé de ses parents, il est placé très jeune dans un internat de la Croix-Rousse. En 1813, au collège de Saint-Chamond, il se révèle un élève brillant. Mais en 1819, alors au collège de Chambéry, il met un terme à ses études après avoir accusé de pédophilie un prêtre de l'établissement et s'être battu avec lui. Pendant dix ans, il sera tour à tour avoué, banquier, clerc de notaire, fourrier, commis-voyageur. Surtout, il entame en 1824 une carrière littéraire : il publie des articles, écrit des chansons, et parvient à monter un vaudeville. Il s'engage dans l'armée, mais finit par déserter. En avril 1829, à Paris, désormais sans ressources et sans abri, il songe pour la première fois à "frapper l'édifice social" : un mois plus tard, après avoir volé un cabriolet et tué en duel le neveu de Benjamin Constant, il se rend à la police. Enfermé à la Force, il va faire de sa vie derrière les barreaux son "université criminelle". Entre autres prisonniers, il fait la connaissance de ses futurs compagnons dans le crime - Avril, Bâton et Chardon -, et se lie avec le chansonnier Béranger, à qui il adresse une épître versifiée. Il écrit la Pétition d'un voleur à un roi son voisin, qui révèle ses talents poétiques, ainsi qu'un journal, Les prisons et le régime pénitentiaire. Libéré en septembre 1830, il devient écrivain public tout en enchaînant les vols pour se garantir une certaine aisance. Après son retour à la Force en 1834, puis sa sortie quelques mois plus tard, la récidive ne tarde pas : avec Avril, il assassine brutalement, à coups de tire-point et de hache, son ancien codétenu Chardon, et étouffe la mère de ce dernier. Ces meurtres sont rapidement suivis d'un autre, commis sur un jeune homme de 18 ans. Lacenaire est finalement dénoncé par ses complices. Et si pour lui la prison était un salon, il fera de son procès un théâtre. Il sait pertinemment que les autorités jouent sur la publicité autour de sa personne pour faire oublier l'interminable procès des Républicains arrêtés après les émeutes de Paris et de Lyon en 1832. Cela ne manquera pas : au tribunal, les femmes en particulier seront nombreuses à venir observer le distingué assassin transformer le procès de ses crimes en spectacle de sa personne, avant sa condamnation à mort. Publiés peu après son exécution, ses mémoires sont le récit d'une vie tout entière marquée par la violence et la marginalité. Un document unique sur l'histoire criminelle française du XIXe siècle.

12/2022

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Littérature française

Chère brigande. Lettre à Marion du Faouët

La silhouette libre et rebelle de Marion du Faouët, « Robin des bois » bretonne qui, dans les premières années du XVIIIe siècle, prenait aux riches pour redistribuer aux pauvres, n'a cessé d'accompagner Michèle Lesbre, traversant comme un feu follet certains de ses précédents livres (notamment Le Canapé rouge, voir citation infra). Parce qu'une femme aux cheveux roux prénommée Marion, qui avait élu domicile dans une boutique désaffectée en bas de chez elle, a soudain disparu après quelques mois de vie miséreuse, les traits de l'autre Marion, la « chère brigande », se superposent à ceux de la SDF parisienne, sorte de contrepoint au désarroi de n'avoir pu lui porter secours. Michèle Lesbre, comme pour conjurer le désenchantement et la pesanteur du monde d'aujourd'hui, décide de partir sur les traces de la Bretonne. Si la longue lettre qu'elle lui adresse va donner chair et corps à la voleuse au grand coeur, elle sera également pour l'écrivain l'occasion d'un texte très personnel – le « je » narrateur, cette fois, est bien celui de l'auteur –, où ses propres désirs, ses utopies et ses révoltes se confondent avec ceux de Marion. Dans le train qui conduit Michèle Lesbre à Quimper, les souvenirs de la vie de Marion reviennent par bribes, qui tendent un miroir à la jeune femme qu'elle a été et dont la conscience politique s'est éveillée avec les tragédies de l'histoire : à dix-huit ans, alors qu'elle découvrait la cruauté des hommes lors des premières manifestations contre la guerre d'Algérie, Marion, elle, créait sa bande de brigands. Avec ses comparses recrutés parmi ses proches, elle allait écumer les bois, redresser les torts, forcer les riches fermiers à partager leur blé avec ceux qui, dans une Bretagne exsangue, n'avaient rien. Le Faouët, les monts d'Arrée, Quimper : tous ces lieux où Marion a grandi et que Michèle Lesbre arpente, évoquent chez la narratrice la fougue et la générosité de son indomptable héroïne. Et même s'il lui arrivait d'administrer quelques coups de bâton, la « chère brigande » se contentait de frotter à l'ortie les réfractaires. La vraie violence, celle des soldats qui ravageaient la campagne, violaient les femmes, pillaient les paysans, a fini par s'exercer contre elle et ses complices, vite jetés en prison, torturés, puis exécutés. Michèle Lesbre, dans ce texte lumineux – qui nous parle aussi d'elle, de nous, du monde dans lequel nous vivons – nous donne à entendre le rire d'une gamine formée à l'école de la vie, d'une grande amoureuse et d'une femme insoumise que l'injustice a mise en marche. Sa belle lettre s'achève ainsi : « Dors tranquille, chère brigande, tu m'as sauvée pendant quelques jours de notre démocratie malade, des grands voleurs qui, eux, ne sont presque jamais punis parce qu'ils sont puissants, de ce monde en péril. Tu n'étais pas un ange, mais les anges n'existent pas. »

02/2017

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Histoire de France

Monsieur Barre

"Raymond Barre ou le plus mal connu des hommes connus." Tel aurait pu, également, être le titre de ce livre. De l'homme qui, pendant près de cinq ans, fut Premier ministre, les Français ne savent presque rien. Ils n'en ont qu'une image partielle? : celle du chef du gouvernement nommé, en août?1976, au plus fort des difficultés économiques et sociales, appelant à l'effort, au retour à la compétitivité, à la défense du franc, à l'adaptation des entreprises et, plus encore, à la transformation des mentalités face au monde dans lequel nous vivons, celui des fulgurantes évolutions. Mais il existe un autre Raymond Barre que l'homme politique. Pudique, discret, secret, Raymond Barre, qui n'est entré que très tard et par hasard en politique il a cinquante-deux ans en 1976 —, a toujours refusé de se livrer. Il n'aime ni les potins, ni les cancans, ni les "échos", ni les petites phrases ni les petites histoires. Aussi Henri Amouroux, auteur de "La grande histoire des Français sous l'occupation", a-t-il voulu écrire ce livre comme il le fallait, en historien qui va aux sources et retrouve l'écolier Raymond Barre, premier de sa classe, à la Réunion? ; l'étudiant, qui, en 1946, suit à Paris les cours de François Perroux et de Raymond Aron? ; l'agrégé, professeur en Tunisie, où il rencontrera celle qui deviendra sa femme? ; l'homme à qui le général de Gaulle demandera d'aller à Bruxelles pour y être vice-président de la commission unique des Communautés européennes avant d'expliquer l'action du ministre du Commerce extérieur, du Premier ministre et du député de Lyon. Historien, Henri Amouroux a également, depuis dix ans, noué des rapports privilégiés de journaliste et d'homme avec Raymond Barre. C'est grâce à ces rapports qu'il peut, le premier, faire prendre conscience au lecteur de la variété et de l'ampleur des connaissances de Raymond Barre. Qu'il s'agisse de peinture, de musique, de cinéma, de philosophie, d'histoire et, bien entendu, d'économie, Raymond Barre est un homme aux goûts éclectiques, aux compétences multiples, à la simplicité totale, dès lors qu'il ne se trouve plus en présence du "microcosme", mais de ces Françaises et de ces Français qui, par leur travail quotidien, font la France. Au-delà de l'homme et de son action, le livre d'Henri Amouroux éclaire vingt ans d'histoire récente. Il nous aide aussi à mieux comprendre le présent et à saisir les enjeux du proche avenir. Nous devons la préface de cet ouvrage à M. Jean-Pierre Raffarin, homme d'Etat français et ancien Premier ministre.

07/2019

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Sciences politiques

Paix et guerres au XXIe siècle

« L’âge des guerres s’achèvera-t-il en une orgie de violence ou en un apaisement progressif ? » C’est sur cette interrogation, émise en pleine Guerre froide dans laquelle il voyait la troisième des « guerres en chaîne » du XXe siècle, que Raymond Aron concluait sa magistrale étude sur Paix et guerre entre les nations. Grâce au recul qui est le nôtre, il est possible d’apporter à cette question une autre réponse que celle qu’il avait lui-même proposée, à savoir que « nous savons que nous ne savons pas la réponse à cette interrogation ». En effet, la fin pacifique de la guerre froide à laquelle personne ne s’attendait a corroboré l’espoir d’un « apaisement progressif » et démenti la crainte d’une « orgie de violence ». Depuis la fin de la guerre froide, le système international est caractérisé par une stabilité d’ensemble, la paix prévaut au niveau du système dans son ensemble, c’est-à-dire entre grandes puissances en général, et entre démocraties occidentales en particulier, d’un côté, des guerres limitées, à l’échelle locale ou régionale, et récurrentes de l’autre. Comment comprendre l’absence de risque de guerre majeure, au plan international, entre les grandes puissances ? Pourquoi de nos jours les États européens et nord-américains n’imaginent-ils même pas recourir à la force dans leurs relations mutuelles ? À quels facteurs faut-il attribuer les interventions armées multiples auxquelles ces mêmes pays recourent dans des zones périphériques allant de l’ex- Yougoslavie à la Libye en passant par l’Afghanistan et l’Irak ? Qu’est-ce qui explique que certains conflits armés remontant à plus d’un demi-siècle, du Proche-Orient au sous-continent indien, continuent de connaître des épisodes violents ? Autant de questions auxquelles cet ouvrage tente de répondre à l’aide d’outils et de concepts empruntés aux théories des relations internationales. La paix qui prévaut de nos jours entre grandes puissances s’explique par la structure unipolaire du système interétatique avec à sa tête les États-Unis. Au sein de cette hiérarchie, les États occidentaux forment une communauté démocratique qui tout à la fois explique la paix régionale dont ils jouissent dans leurs relations réciproques et la face cachée de cette paix que sont les guerres d’interventions menées contre des régimes qualifiés de voyous. Enfin, les inimitiés durables entre Pakistanais et Indiens d’un côté, Israéliens et Palestiniens de l’autre, renvoient au mécanisme du dilemme de sécurité entre des entités se niant mutuellement le droit d’exister Une réflexion à la fois synthétique et dynamique sur l’état de la politique internationale au début du XXIe siècle.

10/2011

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Desserts, pâtisseries

Des gâteaux et des saisons

De la poésie dans l'assiette ! Avec ce premier livre, Claire Damon nous ouvre avec beaucoup de sensibilité son grand herbier de la pâtisserie moderne. Proche de la nature qu'elle vénère et défend, étroitement liée à ses origines auvergnates et aveyronnaise, Claire Damon a construit un univers végétal que l'on suit au rythme de ses gâteaux de saisons et de l'évolution de la végétation. 72 recettes de tartes, entremets, galettes et autres gâteaux ont pour point de départ une exigence absolue du choix des produits selon leur exacte maturité à la bonne saison. Il faut par exemple écouter Claire Damon nous parler des pommes en faisant mentir les étals de primeurs qui voudraient nous faire croire qu'elle se consomme douze mois sur douze. Pour cette cheffe pâtissière, chaque variété de pomme a son propre goût, toutes ne se prêtent pas à la cuisson et aucune ne caramélise de la même façon. De la pomme à la verveine sauvage, chaque ingrédient fait l'objet d'une réflexion. Quelle est sa provenance, son mode de culture, qui est son producteur ? Découvrir les gâteaux de Claire Damon, c'est aussi comprendre les jeux sur les accords et les mélodies gustatives. La tarte Vert absinthe, c'est toute la beauté des petits matins d'été dans l'Aveyron. Fracas sur la banquise est un gâteau à la vanille et au chocolat pour le creux de l'hiver. Suivent avec beaucoup de poésie des gâteaux aux agrumes (calisson mandarine), puis tendres comme la rhubarbe (bâton de rhubarbe), puis rouges carmins (J'adore la fraise et cheesecake framboise), puis bruns comme l'automne (chou noisettes et moellon marron). Si la nature est terriblement inspirante pour cette cheffe pâtissière, elle n'est pas la seule à déterminer la construction d'un dessert. Une fragrance orientale, un jus qui claque ou le parfum du foin coupé éveillent aussi son imagination. Claire Damon travaille à la manière d'un parfumeur, avec une note de tête, une note de coeur et une note de fond. La dégustation doit être fluide, déclencher des émotions évidentes. Le moelleux Shahzadeh qui reprend l'accord pistache/rose est ainsi marqué par des notes douces et très orientales. Préserver l'ingrédient, en restituer le goût le plus justement possible est une discipline dont Claire Damon livre ici les secrets. Qu'il s'agisse de prélever les zestes d'agrumes ou de peler les fruits, la main est une alliée irremplaçable. Afin de respecter la morphologie des fruits et ne pas écraser les fibres, rien ne vaut la lame d'un couteau en inox aiguisée à la perfection. A la fin de chaque recette, la cheffe insiste sur les techniques qui lui semblent primordiales. Souvent, il est question du temps. Le temps, c'est aussi ce qui donne de la valeur au travail d'une pâtisserie accomplie. Le temps du feuilletage, temps de repos et temps de pousse. Un luxe que le lecteur apprend ici à s'offrir. Le temps de voir défiler 72 recettes qui rendent compte du passage des saisons et de leur extraordinaire traduction pâtissière.

09/2021

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Sports

L'année du rugby 2015

Enfin, ils ont imposé leur marque noire sur la planète ovale. Jusqu'à cette édition anglaise, la Nouvelle-Zélande, c'était un peu "je t'aime, moi non plus" avec la Coupe du monde, l'éternel favori souvent surpris, la meilleure équipe plus d'une fois déçue. Elle avait bien conquis deux fois le trophée mais c'était chez elle, dans son Eden Park, en 1987 comme en 2011. Cette fois, les All Blacks étaient là où tout le monde les attendait, seuls sur le tôt du monde, dans une compétition qu'ils ont dominée avec éclat, joueurs quand on le leur permet, féroces quand il le faut, impitoyables, toujours. Avec une génération incomparable qui tire là sa révérence internationale des monstres désormais sacrés comme le capitaine Richie McCaw, le cerveau Dan Carter ou le monstrueux Ma'a Nonu, et de riches promesses, avec les jeune ; Aaron Smith, Brodie Retallick ou Nehe Milner-Skudder, voilà la Nouvelle. Zélande seule nation sacrée trois fois championne du monde. Et déjà lancé vers le Mondial 2019, au Japon, avec un temps d'avance sur tout le monde. Ces All Blacks-là ont redéfini le rugby, et, dans leur sillage, on a vu d nombreuses équipes chercher à jouer, à se faire plaisir : l'Australie, bien sûr, la finaliste malheureuse, elle aussi portée vers le grand large, l'Argentine toujours plus vive, mais aussi ce surprenant Japon sans complexes, cette petit Namibie qui ose, cette vaillante Géorgie qui donne tout... A l'opposé, pour la France, cette campagne aura été la pire depuis 1991, avec une sortie en quarts de finale. Elle aura surtout consacré quatre ans d'échecs au cours desquels Philippe Saint-André et son staff ne sont pas parvenus à donner aux Bleus une identité, et souligné que le projet de jeu, établi dans l'urgence quelques mois avant la Coupe du monde – une ode déplacée à h préparation physique, un hymne restrictif à la puissance – était anachronique Avec, en point d'orgue, cette mémorable démission contre la Nouvelle-Zélande où la France, dépassée, s'est laissé marcher dessus. Reste que le rugby français, en cette année noire, possède toujours ses clubs pour retrouver un semblant de sourire. Car, encore une fois – la troisième consécutive –, Toulon a régné en maître sur la Coupe d'Europe. Le RCT et son modèle unique de stars chevronnées, rompues à toutes les victoires mais toujours portées vers l'excellence, ont eux aussi, dans leur genre, créé un nouveau standard. Les Varois n'ont pu réitérer leur doublé de l'année précédente, mais, en enlevant le Top 14, le Stade Français a fait souffler un vent d'air frais sur le Brennus. Les hommes de Gonzalo Quesada ont lutté en phase régulière, pour devenir de plus en plus irrésistibles au fur et à mesure que le rendez-vous du Stade de France se rapprochait. En finale, ils ont fait la même victime que Toulon, Clermont-Ferrand. Des Auvergnats présents sur tous les fronts, mais qui durent se contenter des places d'honneur, rappelant que, si le rugby mondial a consacré cette année un vainqueur charismatique, il peut aussi laisser vivre un perdant magnifique.

11/2015

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Beaux arts

Balthus. Une biographie

Voici la première biographie complète de l'un des peintres les plus énigmatiques du XXe siècle, né en 1908 et mort en 2001, l'un des plus scandaleux aussi : la thématique sexuelle qui imprègne son œuvre ne valut-elle pas à l'une de ses toiles, La Leçon de guitare (1934), d'être soustraite à la vue du public aux Etats-Unis ? Il faut dire que celui qui n'hésitait pas à poser dans Paris-Match tout en affirmant qu'il détestait afficher sa vie privée, celui qui distillait de savantes interviews dans Le Monde ou Le Figaro tout en récusant la critique, qui se présentait comme le comte Balthus Klossowski de Rola, descendant de Lord Byron, cousin des Romanov et des Poniatowsky, alors qu'il était né à Paris d'émigrés polonais, apparaît au terme de ce récit comme un personnage vraiment hors du commun. Enfant prodige, il illustre à 12 ans une belle histoire de chat, Mitsou, écrite par Rainer Maria Rilke, alors l'amant de sa mère, la tendre Baladine. Son enfance, comme celle de son frère, Pierre Klossowski, est baignée par l'atmosphère intellectuelle de la vieille Europe. Mais sa famille est sortie appauvrie du conflit mondial, et il en souffre. Bientôt, ses amis auront pour nom Antonin Artaud, Pierre Jean Jouve, André Derain, Alberto Giacometti, Pablo Picasso. Commence alors une irrésistible ascension. Son œuvre, exposée pour la première fois en 1934, divise tout de suite la critique tant elle est violente et prend à rebrousse-poil les canons dominants de l'art moderne. Ce qui n'empêchera pas André Malraux, devenu ministre de la Culture du général de Gaulle, de confier à Balthus la direction de la Villa Medicis à Rome en 1961. Une extraordinaire consécration pour l'enfant pauvre et le jeune ambitieux. La biographie s'ouvre sur le récit des premiers contacts de l'auteur avec l'artiste, chez lui, en Suisse. Premiers mensonges, premiers troubles de Nicholas Fox Weber devinant bientôt que si le maître reclus a accepté de le recevoir, c'est pour le convaincre de chanter sa gloire - paroles et musiques composées par lui. Bref, qu'il raconte une vie d'aristocrate dévouée à l'art, commente une œuvre tout entière dédiée à la recherche formelle - loin de toute implication érotique. Le jeu du chat et de la souris commence, ces deux-là ne se perdront plus de vue, et cette intrigue dans l'intrigue n'est pas le moins amusant du récit. L'obstination de Nicholas Fox Weber sera récompensée : avec une habilité consommée, une grande connaissance de l'œuvre et une parfaite maîtrise de la critique formelle, il excelle à faire surgir le non-dit des compositions et de la palette du peintre, confirmant ou anticipant ce que lui diront les témoins et ce que révèlent les documents. S'affirme alors la silhouette d'un despote magnifique, affabulateur de génie, qui passa son temps à brouiller les cartes pour qu'il ne soit pas dit qu'il consacra sa vie et son œuvre au parachèvement de ses passions érotiques et à l'exercice de la toute puissance.

05/2003

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Sociologie

Après le Black Power, la libération des femmes et Comment j'ai commencé à écrire

Gloria Steinem raconte dans ces deux textes ce qui l'anime : l'écriture et l'activisme. I- Comment je suis devenue écrivaine - Pour la 1ere fois traduit en français. A 86 ans, Gloria Steinem est désormais une figure incontournable de l'histoire du fémi- nisme, mille fois récompensée pour son travail, elle est aussi le sujet du film, The Glorias, incarnée par Julianne Moore, et un des personnages principaux de la série America. Ce que l'on connait moins est sa conviction que l'écriture est son moyen d'action le plus puissant pour faire changer les mentalités et obtenir l'égalité entre femmes et hommes : "Trouver les mots qui permettront aux gens d'agir ensemble tout en appréciant leurs individualités respectives est sans doute la fonction la plus féministe et la plus profondément révolutionnaire de l'écrivain(e)" écrit-elle dans Actions scandaleuses et rébellions quotidiennes (Texte pour la première fois traduit en fran- çais aux Editions du Portrait - 2018-). Dans Comment je suis devenue écrivaine paru en 1965 dans Glamour, Gloria Steinem remonte le chemin qui l'a mené à comprendre que les mots, lorsqu'ils sont justes, participent à changer le monde pour le rendre plus égalitaire. Elle raconte son enfance passée dans une caravane, avec ses parents et sa soeur où ses seuls amis sont Wonder Woman, Autant en Emporte le Vent et Les 4 filles du docteur March. Sédentarisée, vers l'âge de 11 ans, elle suivra un excellent cursus et décroche le diplôme de sciences politiques à Smith College, l'une des seven sisters. Elle part alors en Inde, devient correspondante pour la presse et fondera plus tard Ms Magazine. L'écriture et l'activisme donnent le sens à sa vie et cela lui permet de signer des textes sensibles qui mettent à jour des constructions sociales à changer lorsqu'on rêve d'un monde plus juste. II- Suivi de Après le Black Power, la libération des femmes. Pour la 1ere fois traduit en français. Pour Gloria Steinem, le "sexisme est un racisme" . Dans ce texte paru dans le New York Magazine en 1971, elle établit des parallèles entre l'histoire du mouvement des femmes et celui des droits civiques. Les Afro-américains et les femmes partagent le fait d'être rabaissés, discriminés, réduits au statut de l'en- fant, ou de soutien à l'homme, de soutien à l'homme blanc. Ils partagent aussi une même dynamique dans leur mouvement d'émancipation : l'obtention de droit est toujours suivi d'un retour de bâton ; l'obtention du droit de vote des Noirs est suivie par l'instauration des lois Jim Crow et de la ségrégation. Les femmes, depuis l'obtention du leur et de nouvelles libertés, sont plus oppressées. Les deux mouvements sont protéi- formés et divisés. Mais ces réalités n'ont pas empêché les concernés de se rassembler, de créer des alliances et de voir leurs luttes monter en puissance. Elle rappelle toutefois (comme James Baldwin et donc Eddie Glaude) qu'il faut impérativement recon- naitre les oppressions pour aller de l'avant.

03/2022

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Littérature anglo-saxonne

Passé et présent

Carlyle est un monument de la littérature anglaise. Né en 1795, avant que Bonaparte ne se fasse connaître, il meurt en 1881, à la fin de l'ère victorienne : la force, l'abondance et la longévité de son oeuvre en font l'homme-siècle de l'Angleterre littéraire. Il naît contemporain de Byron et de la génération des "Romantiques" (Keats, Shelley), mais dans ce XIXe siècle de tant de bouleversements, son génie érudit et patient, aussi longanime qu'insolent, lui ouvre d'autres voies que celles où les poètes maudits se consument. Issu d'une famille pauvre de la noblesse d'Ecosse, son goût pour l'étude le conduit à Edimbourg. La fréquentation des "Lumières" le rend neurasthénique. Détestant l'athéisme Carlyle découvre la force des auteurs de l'Idéalisme allemand, et y puise la sienne. Pendant plusieurs années, il traduit et commente ces auteurs de pointe. Son brio attire l'attention de Goethe : "Quelle force en lui ! " écrit le grand homme. Carlyle incarne la synthèse d'un équilibre puissant - d'un explosif équilibre ! Philosophe, érudit, traducteur, historien, ce savant d'avant-garde fait ainsi paraître, à presque 40 ans, son premier livre original, le roman Sartor resartus ("le raccommodeur raccommodé"). Roman d'initiation, baroque et mystique, satirique et philosophique, l'ouvrage est si nouveau que tous, encore aujourd'hui, demeurent en arrêt devant lui. Borges en affirma qu'il était "le plus hardi et volcanique" des romans qu'il connût. Carlyle publie dans la foulée l'une des oeuvres qui aura le plus d'influence sur son siècle, son Histoire de la Révolution française. Michelet concevra la sienne dans l'obsession d'y réagir. Son chef-d'oeuvre est publié en 1843 sous le titre Passé et présent. Dans une langue splendide et en un art flamboyant, il y rassemble ses pensées. Avec un demi-siècle d'avance, ces tableaux fracassants de la modernité, drôles et limpides, sont ceux dont, jusque dans ses titres, Chesterton reprendra l'inspiration. Le tempérament de Carlyle et son style sont d'un satiriste et d'un imprécateur : les colères brûlantes ou froides de ce Tacite furieux font aussi bien l'admiration de Marx que de Taine. Un tel auteur n'a toutefois rien du mastodonte égaré dans une époque qui ne serait pas faite pour lui : il est au contraire le plus perturbant des lecteurs de celle-ci. Il est l'un de ces grands et intemporels contre-modernes dans l'oeuvre de qui tous ont puisé. Aussi Victor Basch, le cofondateur de la Ligue des droits de l'homme, a-t-il pu écrire ces mots remarquables : "Le réquisitoire que dans Past and Present, Carlyle a dressé contre la faillite sociale des démocraties n'a jamais été dépassé". Notre édition reprend la traduction de Camille Bon soigneusement révisée par Thibaut Matrat, professeur agrégé de lettres. Elle comprend une abondante présentation historique de la vie, de l'oeuvre et de la pensée de Carlyle. Cette longue préface est le premier essai d'importance écrit en France sur l'auteur depuis des décennies.

11/2023

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Autres

Philosophie N° 161, mars 2024

Le huitième et dernier chapitre du grand livre d'Aron Gurwitsch, Leibniz. Philosophie du panlogisme, dont nous proposons ici la traduction par Thomas Piel, présente les fondements de la lecture phénoménologique tentée par Gurwitsch de l'ensemble de la pensée leibnizienne, comprise et interprétée comme une philosophie transcendantale : comme corrélat objectif de la pensée divine qui en soutient l'unité systématique et la cohérence originaire, l'être du monde est lui-même de part en part compris comme réalisation et "incorporation" du logique entendu en un sens élargi. Interrogeant notamment le statut ontologique des relations et la conception leibnizienne de l'entendement divin comme sujet transcendantal des "mondes possibles", cet ultime chapitre rassemble les lignes directrices qui portent et soutiennent l'ensemble de son interprétation. Dans "Spinoza entre les nuages. Philosophie de l'identité dans l'Ethique", Stéphane Ferret donne une interprétation dite intégrative de la pensée du philosophe, à la fois distincte de celles de Wolfson (dite subjectiviste) et de Gueroult (dite objectiviste), et qui peut se résumer en une formule lapidaire la philosophie de Spinoza est une philosophie de l'identité. Pour donner corps à cette affirmation et l'articuler, trois énoncés d'identité sont proposés : Dieu = Monde, Pensée = Etendue, Esprit = Corps. A l'exception du premier, ils sont souvent ignorés et, même quand ils sont entrevus à travers les nuages d'interprétations contradictoires, demeurent incompris. Trois siècles et demi après la parution de l'Ethique, l'auteur tente ici de mettre au jour le soubassement logique du texte. Dans "L'Appel de Wheeler et Thompson : refonder l'utilitarisme par l'égalité entre les hommes et les femmes ? ", Benjamin Bourcier étudie cet Appel où, en réponse à l'article de James Mill Du Gouvernement, Anna Wheeler et William Thompson proposent une critique radicale de la pensée utilitariste, mais aussi de l'exclusion politique des femmes et de la légitimation du patriarcat que défend James Mill (père de John Stuart Mill). Contrairement à ce dernier, ils défendent leur inclusion et leur égalité politique, et ce afin de répondre au mieux aux aspirations d'une société des égaux et du plus grand bonheur pour tous. Le féminisme de John Stuart Mill a fait l'objet de nombreuses discussions, de la publication de L'Asservissement des femmes en 1869, à nos jours. Dans "Un féminisme sans sujet : Mill, Taylor, et l'émancipation des femmes", Ludmilla Lorrain propose une lecture critique des thèses féministes de Mill, lues en regard de celles d'Harriet Taylor. Elle restitue à la question de l'émancipation des femmes sa place majeure dans son oeuvre, tout en montrant que son point de vue reste marqué par des points aveugles - notamment le statut de la femme au sein du foyer et l'enjeu de la maternité. La comparaison avec le féminisme de Harriet Taylor, co-autrice de plusieurs de ses textes majeurs, permet de voir que des positions plus émancipatrices étaient alors tout à fait audibles.

03/2024

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Sciences politiques

Les chemins de Damas. Le dossier noir de la relation franco-syrienne

Le livre explore les méandres de quarante ans de relations entre la France et la Syrie. Des relations jonchées de cadavres, jalonnées de périodes de confrontation mais aussi de lunes de miel pendant lesquelles Paris et Damas font des affaires ou s’allient contre les djihadistes. Des relations fondées sur un malentendu entre l’ancienne puissance mandataire et Damas. Si la France a toujours été dans l’émotion, la dictature syrienne, elle, se comporte comme un monstre froid. Les Français prennent pourtant régulièrement le chemin de Damas. En 1984, trois ans après l’assassinat de notre ambassadeur au Liban par des agents pro-syriens, François Mitterrand se rend en Syrie. En 2008, Nicolas Sarkozy rompt avec la politique d’ostracisme de Jacques Chirac et replace Bachar el-Assad sur le devant de la scène internationale. La France a tracé les frontières de la Syrie moderne et a formé ses élites et pourtant ses dirigeants se sont souvent trompés. Quand Jacques Chirac adoube le jeune Bachar, pensant que ce dernier l’écoutera. Quand le même Jacques Chirac, meurtri par l’assassinat de son ami Rafic Hariri, s’acharne à prévoir la chute prochaine du régime. Quand, enfin, Alain Juppé d’abord puis Laurent Fabius ensuite annoncent que "les jours du régime" sont comptés, après le début de la révolution syrienne. Pourquoi autant d’erreurs alors que notre pays est probablement celui qui connaît le mieux la Syrie ? Le Chemin de Damas expose quelques-uns des dossiers noirs de cette relation quasi schizophrène. En 2006, alors que Chirac veut faire "rendre gorge à Bachar el-Assad", la France lui livre dans le plus grand secret deux hélicoptères Dauphin convoyés en pièces détachées pour ses besoins personnels. Mais aussi un système de communications sécurisées pour la quinzaine de barons du régime. Et en pleine révolution, une entreprise française prolonge des tunnels entre le palais et la résidence de Bachar dans le centre de Damas. Bref, à l’ombre de la politique, les affaires continuent. Comme à Kadhafi, Nicolas Sarkozy a beaucoup promis à Bachar el-Assad, notamment la fourniture d’Airbus. Les auteurs racontent les dessous de cette affaire emblématique. Ou encore comment Alcatel a équipé en matériel de communication sensible la garde présidentielle, un contrat géré personnellement par Bachar el-Assad, alors qu’il n’était encore que l’héritier. Ils dénouent les fils de la coopération entre les services de renseignements syriens et français dans la lutte antiterroriste : la visite secrète du général Philippe Rondot à Damas le jour de l’assassinat de Rafic Hariri ; les "téléphones rouges" installés par Jacques Chirac dans le bureau d’Hafez el-Assad dès la fin des années 1990, mais aussi celui posé dans la chambre à coucher de son ami Hariri à Beyrouth à la même époque. Le livre nous plonge dans les coulisses de cette relation d’amour-haine. Des témoins clés parlent, mettant au jour le dysfonctionnement au sommet de l’Etat français entre des diplomates et services de renseignements qui depuis Damas estiment que Bachar ne va pas tomber et les annonces péremptoires de l’Elysée et du Quai d’Orsay. Comment a-t-on fait taire l’ambassadeur sur place ? Comment les services DGSE et DCRI, après s’être fait la guerre, ont-ils dû se plier aux oukases de l’Elysée ? Comment la France a-t-elle ensuite instrumentalisé l’opposition ? Bref, c’est l’histoire tourmentée de la "FranSyrie" qui défile dans ce livre écrit à partir des témoignages des plus hautes autorités françaises et syriennes (Assad, Hollande, etc.).

10/2014

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Contes et nouvelles

Au pays des cigales

LETTRE-PREFACE "Vous m'envoyez de votre beau pays de lumière un livre tout parfumé de thym et de lavande, et vous me priez de lui souhaiter la bienvenue dans notre Paris noir de pluie, où les roses de mai, cette année, n'ont pu fleurir, brûlées par les vents et les gelées. Oui, qu'il soit le bienvenu. Il m'apporte, à moi, ma jeunesse déjà lointaine, les cours du collège d'Aix, que je revois souvent en fermant les yeux, avec leurs gros platanes, leurs vols de moineaux, la terre dure où l'hiver nous battions la semelle, le bassin dans lequel nous pataugions l'été ; il m'apporte mon adolescence, nos grandes courses jusqu'à Sainte- Victoire et au Pilon du Roi, nos premiers vers écrits sous les ombrages des Pinchinats, nos premières amours, le soir, sous les fenêtres des demoiselles, auxquelles nous donnions des sérénades, comme dans Byron et dans Musset. Quand je les ai lus, ces nouvelles et ces contes dorés par le soleil de Provence, il m'a semblé que je redevenais tout petit pour me remettre à grandir. J'avais cet attendrissement des vieilles lettres d'amour retrouvées au fond d'un tiroir. Savez-vous quel rêve je faisais ? Je me voyais au bord de l'Arc, dans un trou de feuilles que je connais bien. Il y a vingt ans que je ne suis allé m'asseoir sur cette berge ; mais elle est restée pour moi avec son printemps éternel, son bouquet de saules, son eau blanche argentant les cailloux, ses terres rouges, en face, allant jusqu'à l'horizon bleu, toutes flambantes de l'incendie de midi. J'étais là, votre livre évoquait ce coin de mystère, où j'ai laissé mon coeur. Et je vous souhaite aussi la bienvenue au nom de notre grand Paris entier, où vous arrivez avec la belle saison tardive, un peu après les hirondelles, un peu avant les roses. Il n'est pas besoin d'avoir laissé son coeur en Provence pour rire et pour pleurer avec vous. Quand le soleil vient, les bras se tendent, on lui ouvre sa demeure, sans l'avoir connu à son berceau ; et c'est le soleil que vous apportez à tous, la jeunesse vaillante, l'enthousiasme et la foi, les premiers récits d'un poète qui sont comme les premières tendresses d'un amant. Soyez sans crainte, les livres les plus chers sont les livres de la vingtième année. Le vôtre a déjà pour lui les femmes qui aiment, les jeunes gens qui espèrent et les vieillards qui se souviennent. Je ne veux point ici faire oeuvre de critique et vous louer en argumentant sur votre talent. Ce rôle de pédant, au milieu de vos fleurs, me paraîtrait bien lourd. Non, je tiens seulement à vous dire toute mon émotion, le charme sous lequel vous m'avez tenu. Imaginez que je sois allé vous voir, près de Marseille, aux Aygalades ou à Montredon, dans un petit jardin rafraîchi par les brises de mer. Je suis un passant, un invité, un ami émerveillé de vous entendre ; et jusqu'au soir nous causons, et je m'en vais, en emportant votre chant de cigale adouci, pareil dans la nuit tiède à un chant de flûte. (...)"

02/2023

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Littérature française

Le Vicomte de Bragelonne

Le volet central de la trilogie des Mousquetaires était intitulé Vingt ans après. Le Vicomte de Bragelonne est sous-titré "Dix ans plus tard". Alexandre Dumas est un romancier du temps. Du temps historique : l'un des sujets du roman, le principal peut-être, est la prise du pouvoir par Louis XIV et la consolidation de son règne personnel. La disgrâce de Fouquet et l'ascension de Colbert, sur lesquelles se greffe la romanesque affaire du Masque de fer, sont au coeur du livre. Du temps individuel aussi : les mousquetaires ont pris de l'âge. Dumas peint leur vieillissement et leurs déchirements. Car leurs routes divergent, et le "tous pour un" prononcé trente ans plus tôt n'est plus qu'un souvenir. Le romancier de l'avenir et du présent devient celui du passé et de la mémoire. "Ce que je cherche, surtout, ce que je regrette avant tout, ce que mon regard rétrospectif cherche dans le passé, c'est la société qui s'en va, qui s'évapore, qui disparaît". Le charme puissant qui émane de Bragelonne confirme que cette évaporation est un très grand sujet romanesque. Ce qui est vrai des sociétés l'est aussi des hommes : il ne fait pas bon vieillir. Les héros ne sont plus ce qu'ils étaient. Mais le souvenir de ce qu'ils furent nous rend sensibles à ce qu'ils deviennent. Aramis est désormais évêque de Vannes. Un secret découvert, celui du Masque de fer, fait de lui le général des jésuites, fonction dans laquelle il redouble d'intrigues. Il y survivra, ce qui n'est pas le cas de ses compagnons. Enrichi, entiché de noblesse, Porthos se laisse berner et entraîner par son prélat d'ami ; sa mort dans l'effondrement de la grotte de Locmaria - "Trop lourd ! " - est celle d'un titan. Athos, comte de La Fère, le plus âgé des quatre, jouit du bonheur d'être père puis meurt de la mort de son fils. Quant à d'Artagnan, resté mousquetaire, il a pris du galon, est devenu plus politique, mais songe parfois à tout quitter. Un boulet le renverse sous les murs d'une ville assiégée au moment où on lui apporte le bâton de maréchal de France. "Des quatre vaillants hommes dont nous avons conté l'histoire, il ne restait plus qu'un seul corps. Dieu avait repris les âmes". Et Bragelonne ? Le jeune Raoul, qui est le fils naturel d'Athos, tient le rôle-titre. Mais il arrive, dans les romans, que les amoureux soient fades. Mlle de La Vallière, dont le jeune homme est épris, est désirée en plus haut lieu ; la faveur du roi lui fait oublier l'amour de son ami d'enfance. La mort de Raoul, qui ressemble à un suicide, n'a pas la dimension mythologique de celle de Porthos. Disparaître dans une guerre lointaine, d'un point de vue romanesque, c'était sans doute simplement ce qu'il avait de mieux à faire. Mélancolique roman des générations, de l'échec et du souvenir, Le Vicomte de Bragelonne est l'un des grands livres du XIX ? siècle et le chef-d'oeuvre de Dumas. Non pas, comme on le dit souvent, son Temps retrouvé. Mais son Temps disparu.

11/2023

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Maternelle et primaire

Un drôle de visiteur. CP-CE1

Grâce à Narramus - Un drôle de visiteur, apprenez à vos élèves de CP-CE1 à comprendre et raconter une histoire, compétences essentielles pour une entrée réussie en lecture et en production d'écrits en élémentaire. Le meilleur moyen d'apprendre à comprendre les histoires est d'apprendre à les raconter. Destiné aux élèves de fin de CP et début CE1, cet ouvrage se situe dans la continuité des Narramus publiés pour la maternelle et le début de CP. Il poursuit les objectifs de la collection et en ajoute deux nouveaux, adaptés au niveau des élèves : apprendre à décoder et apprendre à lire à haute voix. En effet, une lecture à haute voix ne peut être expressive que si les élèves ont appris à décoder le texte et l'ont parfaitement compris. Ainsi, le scénario pédagogique est découpé en 6 modules qui comportent chacun deux parties : 1 - La partie A reprend le principe de la collection Narramus : apprendre à comprendre et à raconter l'histoire Un drôle de visiteur (compréhension fine du récit et de son vocabulaire). 2 - Dans la partie B, les élèves apprennent à décoder tous les mots du texte, s'entrainent à déchiffrer les phrases une à une pour rendre fluide l'oralisation ; puis ils apprennent à lire l'album à haute voix, en travaillant la prosodie (modulation et expressivité de la voix, respect de la syntaxe et de la ponctuation...). Un 7e module permet enfin de valider la compréhension et la lecture à haute voix de l'album. L'entrainement à la lecture à haute voix contribue ainsi à l'automatisation du décodage grâce aux lectures réitérées et à une compréhension fine du texte. Un outil qui permet d'apprendre à comprendre une histoire, à bien la raconter, la déchiffrer et la lire à haute voix. L'ALBUM Un drôle de visiteur (version souple) Issu de la littérature jeunesse, Un drôle de visiteur est un album de Eléonore Thuillier et Clotilde Goubely (illus.), édité par Frimousse. LES RESSOURCES NUMERIQUES Narramus - Un drôle de visiteur Elles contiennent tous les supports utiles pour la mise en oeuvre des modules (textes, illustrations, animations, version audio de l'histoire...) à utiliser avec un vidéoprojecteur. Le numérique est un outil précieux lorsque l'on veut centrer et maintenir l'attention conjointe des jeunes enfants sur un point précis, au moment où on l'évoque, ce que ne permet pas un album qui circule. Les enseignants-concepteurs sont unanimes pour considérer que le numérique apporte une véritable plus-value à beaucoup d'activités. Certains en font cependant un usage moins systématique que celui proposé. A vous d'expérimenter ! Grâce aux ressources numériques de Narramus, vous pouvez : présenter le texte sans l'illustration ou l'inverse, montrer toutes les illustrations d'un même épisode sur une même diapositive, faire disparaitre des informations ou en ajouter, faire écouter un épisode de l'histoire, multiplier les feed-back pour étudier et mémoriser le vocabulaire... Il est possible d'exporter les fichiers audio au format mp3 sur votre ordinateur pour les mettre à disposition des élèves au coin bibliothèque (gravés sur un CD audio ou enregistrés sur une clé USB). En suivant la démarche Narramus - Un drôle de visiteur, vos élèves apprendront à : mémoriser le vocabulaire, acquérir de nouvelles tournures syntaxiques, retenir les idées principales de l'histoire, s'interroger sur les pensées des personnages, comprendre l'implicite du récit ! Les + de Narramus : une méthode de qualité, issue du travail de Sylvie Cèbe et Roland Goigoux, un contenu pertinent, conçu en collaboration avec des enseignants, principalement en REP, un projet motivant pour les enfants, qui sont acteurs de leurs apprentissages, un dispositif dont l'efficacité a été évaluée auprès de 6000 élèves. Pour aller plus loin, nous vous conseillons vivement l'article suivant : Evaluation des premiers effets d'un enseignement fondé sur l'outil didactique Narramus à l'école maternelle, Isabelle Roux-Baron, Sylvie Cèbe et Roland Goigoux, paru dans la Revue française de pédagogie 2017/4 (n° 201), pages 83 à 104 (accès conditionnel). https : //www. cairn. info/revue-francaise-de-pedagogie-2017-4-page-83. html NOUVEAU : dorénavant, le contenu des ressources numériques vous est également proposé en téléchargement. Pour en profiter, il vous suffira de vous rendre sur le site Internet dédié, muni(e) de votre clé d'activation personnelle (toutes ces indications sont données dans votre ouvrage). Configurations requises PC : Windows 7, 8, 10. Mac : IOS 10. 5, 10. 6, 10. 7, 10. 8, 10. 9, 10. 10, 10. 11, 10. 12, 10. 13. , 10. 14, 10. 15 Linux : Ubuntu 16. 04 Acrobat Reader / Internet Explorer / Firefox / Chrome / Safari / Opera toutes versions / Flash Player 11 Rejoignez le groupe de discussion Narramus une autre façon de raconter des histoires : https : //www. facebook. com/groups/1922841568028552/

11/2022

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Maternelle et primaire

999 têtards MS-GS + téléchargement

Grâce à Narramus - 999 têtards, apprenez à vos élèves de MS-GS à comprendre et raconter une histoire, compétences essentielles pour une entrée réussie en lecture et en production d'écrits en élémentaire. La réussite des élèves en lecture dépend grandement de leurs compétences initiales en compréhension de textes entendus. De même, leurs performances en production d'écrits sont nettement meilleures lorsqu'ils ont appris au préalable à élaborer un discours décontextualisé. Narramus est une méthode conçue pour vous aider à mettre ces deux compétences au coeur des apprentissages de vos jeunes élèves ! Narramus - 999 têtards est composé de trois éléments : 1- L'ALBUM 999 têtards (version souple L19xH19, 7 cm) Issu de la littérature de jeunesse, 999 têtards est un album écrit par Ken Kimura et illustré par Yasunari Murakami, édité par Casterman. "Par une belle journée d'été, dans une petite mare, Maman grenouille a donné naissance à 999 têtards. Quand les 999 frères et soeurs se transforment en 999 grenouilles, il est temps de déménager dans une mare plus grande. Mais le monde extérieur est plein de dangers... Qu'importe ! Pour les petites grenouilles, l'aventure ne fait que commencer ! Une histoire pleine de suspense dans laquelle l'union fait la force". 2. LE GUIDE PEDAGOGIQUE Narramus - 999 têtards Il est constitué de deux parties : - la présentation générale incluant une analyse des fondements théoriques, - le scénario regroupant les fiches de préparation des huit modules. Chaque module est présenté sur une double page : - A gauche, une description des différentes étapes à suivre, des tâches à réaliser, des consignes à donner avec des propositions d'énoncés pour l'enseignant et des réponses attendues des élèves. - A droite, des commentaires de différents types : conseil pratique, justification d'une option didactique inhabituelle, explicitation de la théorie sous-jacente à l'une des propositions des auteurs. Pour les rédiger, les auteurs ont recensé les questions posées par les enseignants qui ont testé les différents prototypes. Ils y relaient aussi les observations, les témoignages ou les conseils des enseignants-concepteurs. 3. LES RESSOURCES NUMERIQUES Narramus - 999 têtards Elles contiennent tous les supports utiles pour la mise en oeuvre des modules (textes, illustrations, animations, version audio de l'histoire...) à utiliser avec un vidéoprojecteur. Le numérique est un outil précieux lorsque l'on veut centrer et maintenir l'attention conjointe des jeunes enfants sur un point précis, au moment où on l'évoque, ce que ne permet pas un album qui circule. Les enseignants-concepteurs sont unanimes pour considérer que le numérique apporte une véritable plus-value à beaucoup d'activités. Certains en font cependant un usage moins systématique que celui proposé. A vous d'expérimenter ! Grâce aux ressources numériques de Narramus, vous pouvez : présenter le texte sans l'illustration ou l'inverse, montrer toutes les illustrations d'un même épisode sur une même diapositive, faire disparaitre des informations ou en ajouter, faire écouter un épisode de l'histoire, multiplier les feed-back pour étudier et mémoriser le vocabulaire... Il est possible d'exporter les fichiers audio au format mp3 sur votre ordinateur pour les mettre à disposition des élèves au coin bibliothèque (gravés sur un CD audio ou enregistrés sur une clé USB). En suivant la démarche Narramus - 999 têtards, vos élèves apprendront à : mémoriser le vocabulaire, acquérir de nouvelles tournures syntaxiques, retenir les idées principales de l'histoire, s'interroger sur les pensées des personnages, comprendre l'implicite du récit ! Mise en place de la démarche Narramus - 999 têtards : Le scénario contient 8 modules, répartis sur 4 semaines. Un module n'est pas nécessairement réalisé en une fois : vous êtes libre de le découper en autant de parties que vous le jugez nécessaire. Il peut ainsi se dérouler sur une journée, comme deux ou trois, selon ce qui fonctionne le mieux pour votre classe. Comme vous le verrez dans le guide pédagogique, les enseignants concepteurs de Narramus font souvent un module sur une journée, en le divisant en deux temps (un le matin, un en fin de journée). Les + de Narramus une méthode de qualité, issue du travail de Sylvie Cèbe et Roland Goigoux, un contenu pertinent, conçu en collaboration avec des enseignants, principalement en REP, un projet motivant pour les enfants, qui sont acteurs de leurs apprentissages, un dispositif dont l'efficacité a été évaluée auprès de 6000 élèves. Pour aller plus loin, nous vous conseillons vivement l'article suivant : Evaluation des premiers effets d'un enseignement fondé sur l'outil didactique Narramus à l'école maternelle, Isabelle Roux-Baron, Sylvie Cèbe et Roland Goigoux, paru dans la Revue française de pédagogie 2017/4 (n° 201), pages 83 à 104 (accès conditionnel). https : //www. cairn. info/revue-francaise-de-pedagogie-2017-4-page-83. htm

09/2023

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Maternelle et primaire

Narramus PS-MS. Apprendre à comprendre et à raconter Susie, petite oie, regarde derrière toi ! (album inclus), avec 1 DVD-ROM

Grâce à Narramus - Susie, petite oie, regarde derrière toi ! , apprenez à vos élèves de PS-MS à comprendre et raconter une histoire, compétences essentielles pour une entrée réussie en lecture et en production d'écrits en élémentaire. La réussite des élèves en lecture dépend grandement de leurs compétences initiales en compréhension de textes entendus. De même, leurs performances en production d'écrits sont nettement meilleures lorsqu'ils ont appris au préalable à élaborer un discours décontextualisé. Narramus est une méthode conçue pour vous aider à mettre ces deux compétences au coeur des apprentissages de vos jeunes élèves ! Narramus - Susie, petite oie, regarde derrière toi ! est composé de trois éléments : 1- L'ALBUM Susie, petite oie, regarde derrière toi ! (version souple) Issu de la littérature de jeunesse, Susie, petite oie, regarde derrière toi ! est un album de Petr Horacek, édité par Mijade. Susie, la petite oie, se promène dans les bois. Tip Tap Cric Crac Poum Poum ! Quels bruits étranges ! Mais qui est derrière Susie ? 2. LE GUIDE PEDAGOGIQUE Narramus - Susie, petite oie, regarde derrière toi ! Il est constitué de deux parties : - la présentation générale incluant une analyse des fondements théoriques, - le scénario regroupant les fiches de préparation des huit modules. Chaque module est présenté sur une double page : - A gauche, une description des différentes étapes à suivre, des tâches à réaliser, des consignes à donner avec des propositions d'énoncés pour l'enseignant et des réponses attendues des élèves. - A droite, des commentaires de différents types : conseil pratique, justification d'une option didactique inhabituelle, explicitation de la théorie sous-jacente à l'une des propositions des auteurs. Pour les rédiger, les auteurs ont recensé les questions posées par les enseignants qui ont testé les différents prototypes. Ils y relaient aussi les observations, les témoignages ou les conseils des enseignants-concepteurs. 3. LES RESSOURCES NUMERIQUES Narramus - Susie, petite oie, regarde derrière toi ! Il contient tous les supports utiles pour la mise en oeuvre des modules (textes, illustrations, animations, version audio de l'histoire...) à utiliser avec un vidéoprojecteur. Le numérique est un outil précieux lorsque l'on veut centrer et maintenir l'attention conjointe des jeunes enfants sur un point précis, au moment où on l'évoque, ce que ne permet pas un album qui circule. Les enseignants-concepteurs sont unanimes pour considérer que le numérique apporte une véritable plus-value à beaucoup d'activités. Certains en font cependant un usage moins systématique que celui proposé. A vous d'expérimenter ! Grâce aux ressources numériques de Narramus, vous pouvez : présenter le texte sans l'illustration ou l'inverse, montrer toutes les illustrations d'un même épisode sur une même diapositive, faire disparaitre des informations ou en ajouter, faire écouter un épisode de l'histoire, multiplier les feed-back pour étudier et mémoriser le vocabulaire... Il est possible d'exporter les fichiers audio au format mp3 sur votre ordinateur pour les mettre à disposition des élèves au coin bibliothèque (gravés sur un CD audio ou enregistrés sur une clé USB). En suivant la démarche Narramus - Susie, petite oie, regarde derrière toi ! , vos élèves apprendront à : mémoriser le vocabulaire, acquérir de nouvelles tournures syntaxiques, retenir les idées principales de l'histoire, s'interroger sur les pensées des personnages, comprendre l'implicite du récit ! Mise en place de la démarche Narramus - Susie, petite oie, regarde derrière toi ! Le scénario contient 8 modules, répartis sur 4 semaines. Un module n'est pas nécessairement réalisé en une fois : vous êtes libre de le découper en autant de parties que vous le jugez nécessaire. Il peut ainsi se dérouler sur une journée, comme deux ou trois, selon ce qui fonctionne le mieux pour votre classe. Comme vous le verrez dans le guide pédagogique, les enseignants concepteurs de Narramus font souvent un module sur une journée, en le divisant en deux temps (un le matin, un en fin de journée). Les + de Narramus une méthode de qualité, issue du travail de Sylvie Cèbe et Roland Goigoux, un contenu pertinent, conçu en collaboration avec des enseignants, principalement en REP, un projet motivant pour les enfants, qui sont acteurs de leurs apprentissages, un dispositif dont l'efficacité a été évaluée auprès de 6000 élèves. Pour aller plus loin, nous vous conseillons vivement l'article suivant : Evaluation des premiers effets d'un enseignement fondé sur l'outil didactique Narramus à l'école maternelle, Isabelle Roux-Baron, Sylvie Cèbe et Roland Goigoux, paru dans la Revue française de pédagogie 2017/4 (n° 201), pages 83 à 104 (accès conditionnel). https : //www. cairn. info/revue-francaise-de-pedagogie-2017-4-page-83. html NOUVEAU : dorénavant, le contenu du CD-Rom vous est également proposé en téléchargement. Pour en profiter, il vous suffira de vous rendre sur le site Internet dédié, muni(e) de votre clé d'activation personnelle (toutes ces indications sont données dans votre ouvrage). Configurations requises PC : Windows 7, 8, 10. Mac : IOS 10. 5, 10. 6, 10. 7, 10. 8, 10. 9, 10. 10, 10. 11, 10. 12, 10. 13. , 10. 14, 10. 15 Linux : Ubuntu 16. 04 Acrobat Reader / Internet Explorer / Firefox / Chrome / Safari / Opera toutes versions / Flash Player 11 Rejoignez le groupe de discussion Narramus une autre façon de raconter des histoires : https : //www. facebook. com/groups/1922841568028552/

08/2021