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Religion

Connaissance des Pères de l'Eglise N° 139, Septembre 2015 : La miséricorde

Heureux les miséricordieux, dit le Seigneur ils obtiendront miséricorde ! La miséricorde n’est pas la moindre des béatitudes. Et encore : Heureux qui comprend le pauvre et le faible. Et aussi : L’homme bon compatit et partage. Ailleurs encore : Tout le jour, le juste a pitié, il prête. Emparons-nous donc de cette béatitude, sachons comprendre, soyons bons. La nuit elle-même ne doit pas arrêter ta miséricorde. Ne dis pas : Reviens demain matin et je te donnerai. Qu’il n’y ait pas d’intervalle entre le premier mouvement et le bien- fait. La bienfaisance seule n’admet pas de délai. Partage ton pain avec celui qui a faim, recueille chez toi le malheureux sans abri, et fais-le de bon coeur. Celui qui exerce la miséricorde, dit saint Paul, qu’il le fasse avec joie. Ton mérite est doublé par ta promptitude. Le don fait avec chagrin et par contrainte n’a ni grâce ni éclat. C’est avec un coeur en fête, non en se lamentant, qu’il faut faire le bien. Si tu fais disparaître le joug, le geste de menace, dit le Prophète, c’est-à-dire si tu abandonnes l’avarice, la méfiance, si tu cesses d’hésiter et de grogner, qu’arrivera-t-il ? Quelque chose de grand et d’étonnant, une magnifique récompense : Alors ta lumière jaillira comme l’aurore, et tes forces reviendront rapidement. Et y a-t-il quelqu’un qui ne désire la lumière et la guérison ? C’est pourquoi, si vous voulez bien m’en croire, serviteurs du Christ, ses frères et ses cohéritiers, tant que nous en avons l’occasion, visitons le Christ, honorons le Christ. Non seulement en l’invitant à table, comme quelques-uns l’ont fait, ou en le couvrant de parfums, comme Marie Madeleine, ou en participant à sa sépulture, comme Nicodème, qui n’était qu’à moitié l’ami du Christ. Ni enfin avec l’or, l’encens et la myrrhe, comme les mages l’ont fait avant tous ceux que nous venons de citer. Le Seigneur de l’univers veut la miséricorde et non le sacrifice, et notre compassion plutôt que des milliers d’agneaux engraissés. Présentons-lui donc notre miséricorde par les mains de ces malheureux aujourd’hui gisant sur le sol, afin que, le jour où nous partirons d’ici, ils nous introduisent aux demeures éternelles, dans le Christ lui-même, notre Seigneur, à qui appartient la gloire pour les siècles». Grégoire De Nazianze, Homélie sur l’amour des pauvres 14, 38-40.

10/2015

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Religion

Paris. Tome 1

Depuis la monumentale Histoire de la Ville et de tout le diocèse de Paris de l'abbé Lebeuf, sans cesse remise à jour jusqu'en 1890, il n'existait aucune synthèse sur les dix-huit siècles de la « seconde capitale de la chrétienté » (G. Le Bras). Cet ouvrage collectif vise donc à combler une lacune en actualisant nos connaissances profondément modifiées par les récents travaux d'histoire religieuse désormais enracinés dans une socio-culture. Utilisant une masse d'informations répercutées dans les « orientations bibliographiques » en fin de volume, cinq spécialistes ont défini des thèmes révélateurs et accessibles à un large public. D'où la diversité dans les analyses, parfois très neuves, des fonctions de la capitale où s'interpénètrent le civil et le religieux, l'histoire locale et l'histoire nationale. Jusque dans son rayonnement international - culturel et spirituel - Paris, « ville à part », éclipse son espace diocésain longtemps incorporé à la province de Sens, avant d'être érigé en archevêché au XVIIe siècle. Politique, civilisation et foi illustrent les temps forts aussi bien que les pesanteurs et les convulsions d'une longue histoire décrite, ici, en quatre grandes séquences: des origines à l'an mil ; le Moyen-Age ; l'époque Moderne des XVIe-XVIIe siècles ; le temps des Lumières et des Révolutions. Les auteurs n'ont cessé de privilégier la vie religieuse des Parisiens. Car ce peuple de Paris, qui gronde et s'insurge lorsque les autorités politiques ou le haut-clergé prétendent disposer de son destin malgré lui, s'exprime dans une âme collective, modelée par les hauts-lieux fondateurs: Butte sacrée de Montmartre, abbaye de Saint-Denis, Mont-Valérien, Montagne-Sainte Geneviève, Notre-Dame, pôle des fastes liturgiques et populaires, des processions de sainte Geneviève, de saint Marcel, de Fête-Dieu. La ville aux 237 clochers réalise une symbiose assez unique entre la vie apostolique des moines mendiants et la vie mystique de ses couvents et monastères qui recrutent dans la France entière. Peut-être la clef de la ferveur des Parisiens est-elle, en définitive, dans l'accord intime et multiséculaire entre les curés et leurs fidèles. La géographie des paroisses, pratiquement stable du XIIIe siècle à la Révolution, façonne non seulement les gestes de la pratique mais aussi l'univers mental du Parisien. De la Ligue à la Révolution, c'est le Paris des paroisses et des confréries qui exalte ou défend obstinément son âme, à travers son patrimoine religieux. Illustration de la couverture

01/1987

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Littérature française

La fuite en Egypte

Un matin, Pierre entend les sirènes qui se mettent à hurler. Il se précipite à la cave avec sa femme, Yvonne, et leurs trois enfants. Après deux jours de bombardement, ils se retrouvent dans une ville entièrement rasée, inhabitable et ils s'enfuient. C'est d'abord un long exode au sein d'une foule de plus en plus dense. Lorsqu'elle se heurte pour la première fois aux envahisseurs, une violente panique se produit, au cours de laquelle Pierre et Yvonne perdent leur plus jeune enfant. Ils quittent la route où s'écoule, encadré par les envahisseurs, le flot des fuyards. Ils traversent des régions dévastées, d'autres intactes, à la recherche d'une solitude où ils espèrent trouver un abri. Ceux qu'ils rencontrent les accueillent ou les chassent. Tous s'étonnent de les voir s'épuiser à la recherche d'une impossible sécurité. Ayant atteint les montagnes, Pierre et les siens s'arrêtent dans une vallée dont les habitants ont été déportés. Pendant deux ans, c'est ici qu'ils vont vivre, parfaitement séparés du monde, obligés de subvenir entièrement à leurs besoins. Pendant deux ans, ils lutteront contre leur solitude, mais ne pourront le faire que séparément. Les enfants se réfugient, l'un dans le rêve, l'autre dans la révolte. Pierre essaie de s'absorber dans ses besognes et dans un dernier souci qui ne soit pas égoïste : celui de conserver intacte une fresque ancienne découverte dans une chapelle. Yvonne finit par se réfugier en Dieu. Aucun ne trouve de véritable réconfort dans son amour pour les autres, car cet amour rencontre en eux-mêmes des obstacles grandissants que suscitent la peur, le désespoir, et aussi ce subit anéantissement de l'avenir que la solitude apporte avec elle. Enfin, ils retrouvent les hommes. Mais ce retour ne s'annonce pas sans amertume. Car les hommes sont restés tels qu'ils les avaient quittés. Cependant ils savent maintenant que ce qui fait leur raison de vivre est un bonheur auquel ils aspirent, mais dont ils ne connaissent que quelques signes : l'amour, à la fois exigeant et impossible, les liens qui les attachent entre eux, et de rares moments où il leur est donné de connaître une sorte d'état de grâce, que cette grâce leur soit dispensée par le spectacle de la nature, par la souffrance, par un objet qu'ils aiment ou dans un soudain mouvement du coeur qui les transporte vers ce qu'ils croient être Dieu.

06/1952

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Religion

Paris. Tome 1

Depuis la monumentale Histoire de la Ville et de tout le diocèse de Paris de l'abbé Lebeuf, sans cesse remise à jour jusqu'en 1890, il n'existait aucune synthèse sur les dix-huit siècles de la « seconde capitale de la chrétienté » (G. Le Bras). Cet ouvrage collectif vise donc à combler une lacune en actualisant nos connaissances profondément modifiées par les récents travaux d'histoire religieuse désormais enracinés dans une socio-culture. Utilisant une masse d'informations répercutées dans les « orientations bibliographiques » en fin de volume, cinq spécialistes ont défini des thèmes révélateurs et accessibles à un large public. D'où la diversité dans les analyses, parfois très neuves, des fonctions de la capitale où s'interpénètrent le civil et le religieux, l'histoire locale et l'histoire nationale. Jusque dans son rayonnement international - culturel et spirituel - Paris, « ville à part », éclipse son espace diocésain longtemps incorporé à la province de Sens, avant d'être érigé en archevêché au XVIIe siècle. Politique, civilisation et foi illustrent les temps forts aussi bien que les pesanteurs et les convulsions d'une longue histoire décrite, ici, en quatre grandes séquences: des origines à l'an mil ; le Moyen-Age ; l'époque Moderne des XVIe-XVIIe siècles ; le temps des Lumières et des Révolutions. Les auteurs n'ont cessé de privilégier la vie religieuse des Parisiens. Car ce peuple de Paris, qui gronde et s'insurge lorsque les autorités politiques ou le haut-clergé prétendent disposer de son destin malgré lui, s'exprime dans une âme collective, modelée par les hauts-lieux fondateurs: Butte sacrée de Montmartre, abbaye de Saint-Denis, Mont-Valérien, Montagne-Sainte Geneviève, Notre-Dame, pôle des fastes liturgiques et populaires, des processions de sainte Geneviève, de saint Marcel, de Fête-Dieu. La ville aux 237 clochers réalise une symbiose assez unique entre la vie apostolique des moines mendiants et la vie mystique de ses couvents et monastères qui recrutent dans la France entière. Peut-être la clef de la ferveur des Parisiens est-elle, en définitive, dans l'accord intime et multiséculaire entre les curés et leurs fidèles. La géographie des paroisses, pratiquement stable du XIIIe siècle à la Révolution, façonne non seulement les gestes de la pratique mais aussi l'univers mental du Parisien. De la Ligue à la Révolution, c'est le Paris des paroisses et des confréries qui exalte ou défend obstinément son âme, à travers son patrimoine religieux. Illustration de la couverture

01/1987

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Littérature française

Contes et légendes de Bretagne. Tome 2, Les bienheureux ; L'enfer et les demons ; Les revenants ; Les suppôts du diable

"Ce deuxième recueil de Contes et Légendes qui diffère complètement du premier par les sujets et les commentaires, n'aura pas épuisé la matière, tant s'en faut. [...] La terre des Chevaliers de la Table ronde et de Roland restera longtemps le domaine du merveilleux. On ne lui enlèvera pas sa physionomie étrange, son originalité saisissante, sa nature tourmentée, et ses habitants auront beau changer d'habitudes, ils garderont au fond de leur âme un petit coin de ciel bleu où ils aimeront à se réfugier aux heures d'énervement, de lassitude et de nostalgie, et où ils enten­dront chanter la voix enchanteresse des fées. N'y aurait-il plus place dans le monde que pour l'uniformité et la banalité, filles du progrès moderne; la poésie et le rêve seraient-ils bannis de partout qu'ils trouveraient ici un asile sûr, à l'abri de barrières protectrices. Sauvegardée par une langue qui prétend vivre, en dépit de la guerre sourde ou déclarée que mènent contre elle des gouvernements à courtes vues et des intelligences bornées, la légende ne saurait interrompre le cours de ses gracieuses fictions. Il suffira d'aller glaner aux bons endroits pour récolter à pleines gerbes. Je les ai cherchés d'abord dans mon pays natal du haut Morbihan, parmi les paysans de l'Argoet, puis je suis descendu parmi les marins de l'Arvor. J'ai étendu mes investigations jusque chez les Bretons-Gallos, chez les Cornouaillais, les Léonards et les Trégorois, et à mesure que je m'en allais engrangeant, il me semblait que les épis se multipliaient davantage..." (extrait de la Préface, édition originale de 1919). Les Contes & légendes de Bretagne (1914, 1919, 1922) et les Nouveaux Contes & légendes de Bretagne (1922, 1925), sans compter les onze fascicules qui les précèdent, publiés entre 1903 et 1914 (et partiellement repris dans les Contes et Nouveaux Contes), font l'objet de cette nouvelle édition, entiè­rement recomposée qui comprendra 6 tomes. François Cadic, (1864-1929), né à Noyal-Pontivy (Morbihan), prêtre, pro­fesseur d'histoire, écrivain et folkloriste qui a consacré toute sa vie à recueillir contes, légendes et chansons de Bre­tagne. Il crée, en 1897, l'association la Paroisse bretonne de Paris et rapidement le journal du même nom où seront publiés, initialement, la plupart des contes et légendes de Bretagne. Avec François-Marie Luzel, il est aujourd'hui considéré comme un des collecteurs majeurs de la littérature orale de la Basse-Bretagne.

11/2017

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Policiers

Tout perdre

A dix-huit ans, victime d'un cambriolage, Melody reçoit une balle dans la tête mais survit. Son père en revanche sur qui l'assaillant fait feu également est tué sur le coup. Une dizaine d'années plus tard la jeune femme est devenue Mel, une baroudeuse qui écrit des livres sur les sans-abri et sur les immigrés clandestins. Au Mexique elle rencontre Hank, un moniteur de ski et barman qui parcourt lui aussi le pays en stop, tandis qu'au Colorado, Jarrod, un quinquagénaire parti refaire sa vie dans les montagnes, découvre grâce à sa nouvelle voisine la véritable personnalité de sa mère âgée venue lui rendre visite... et qu'Alex, l'agresseur de Mel, aphasique depuis l'âge de neuf ans, prisonnier depuis l'âge de dix-neuf, creuse un fossé sous un soleil de plomb. Alex va prendre peu à peu conscience de son acte, et paradoxalement trouver la vraie liberté en prison. A travers une série de coïncidences marquantes, les trajectoires de ces personnages et d'autres vont croiser celle de Mel, formant un entrelacs narratif dont l'effet et le style rappellent les nouvelles de Carver qui composent la mosaïque du film Short Cuts. Glissant d'un personnage, d'un temps, d'un lieu, d'un point de vue et d'une époque à l'autre, chaque chapitre de Tout perdre est un élément d'un puzzle magistral reconstitué au fil de la lecture. L'Amérique dépeinte par J.C. Amberchele, c'est la Pennsylvanie, le Colorado, la Californie, le Nouveau-Mexique. Nous avons transformé le précepte, "Rien de ce qui est humain ne m'est étranger" en "Rien de ce qui m'est étranger n'est humain". Pour la plupart d'entre nous, l'auteur d'un crime violent, c'est l'autre. Or, un homme ne se réduit pas au pire acte qu'il ait jamais commis. Le crime d'Alex pourrait le condamner à n'être que monstrueux ; mais il devient humain, digne de compassion, à travers la réflexion qui le mènera à accepter la responsabilité de son acte, et le fait d'être finalement "chez lui" en prison. ? Avec Tout perdre J. C. Amberchele est là pour nous le rappeler, tant les trames qu'il tisse par le simple biais du dialogue et de la description soulèvent des questions qui nous concernent tous : Qu'est-ce que l'enfermement ? Qu'est-ce que la liberté ? Et quel en est le prix ?

10/2015

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Equitation

Les écrits de jeunesse de Nuno Oliveira. Cadence, légèreté, géométrie (1951-1956)

De 1951 à 1956, Nuno Oliveira a écrit une soixantaine d'articles concernant le cheval et l'équitation dans deux revues portugaises, Diana de 1951 à 1954, puis Vida Rural jusqu'à la fin de 1956. Oliveira est alors autour de ses trente ans, pourtant il est déjà un écuyer accompli, il a une longue expérience. Formé à la haute école par son parent, l'ancien écuyer de la maison royale Joaquim Gonçalves de Miranda, il décide très jeune de se consacrer à l'art équestre et acquiert vite une grande réputation au Portugal. Les articles qu'il écrit alors, qui peuvent sembler des propos à bâtons rompus, ne se départissent jamais d'une grande hauteur de vue concernant l'équitation. La plupart de ces textes sont des modèles de cette grande intelligence équestre qui était l'une des marques de sa personnalité. Ils n'étaient jusqu'à présent ni rassemblés en un unique volume, ni traduits intégralement en français. Certains de ces articles ont été repris dans deux livres, l'un au Portugal dès 1955, Breves notas sobre uma arte apaixonante (a equitaçao), et l'autre en France en 1965 Réflexions sur l'art équestre, dans une traduction de René Bacharach. Aucun de ces livres ne prenait en compte l'ensemble des articles. Le livre portugais ne reprenait pas certains des articles antérieurs, et évidemment pas ceux qui furent postérieurs, fin 1955 et en 1956. Or beaucoup de ces derniers sont d'un très grand intérêt. Quant au livre français, il n'a pas non plus retenu l'ensemble de cette production, même s'il a largement recouru à l'ensemble des articles jusqu'à fin 1956. Mais il a laissé de côté un certain nombre de textes, et a largement réorganisé ceux qu'il a conservés, en dénaturant parfois l'intégrité du propos. Il était donc nécessaire de proposer aux lecteurs français une version intégrale de ces textes, leur donnant l'occasion d'apprécier en particulier certains d'entre eux dont l'intérêt nous semble toujours actuel et qui pourtant dorment depuis maintenant soixante ans à l'abri des regards. Les articles consacrés aux effets diagonaux et latéraux, à l'accord des aides, par exemple, sont de véritables joyaux de littérature équestre, témoins de cette immense capacité de synthèse dont faisait preuve Oliveira vis-à-vis des débats théoriques de la discipline. Nous présentons ici une traduction intégrale et nouvelle de ces articles, y compris pour les passages déjà traduits par Bacharach, agrémentée de quelques photographies des mêmes années.

02/2021

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Philosophie

La précarité comme être sans. Sens anthropologique et phénoménologie clinique de la situation précaire

Avec quoi se fait une vie d'homme et comment se défait-elle ? Tels de nouveaux Cavaliers de l'Apocalypse surgis du fond des âges pour assaillir notre hypermodernité performante, la précarité, le chômage, l'exclusion, l'exil envahissent notre société, notre quotidien, nos rues. De plus en plus d'hommes sont désignés par ce qui leur manque, les sans abri, sans travail, sans droit, sans papier, sans terre, etc., et assignés à une identité réduite à la perte, à la privation, au dénuement, au rien. Le lien social qui fonde, maintient et garantit notre humanité, perd pour eux sa naturalité première pour devenir précaire, c'est-à-dire objet de prière, incertain, révocable et révoqué. A notre commune vulnérabilité ontologique à laquelle le social ne répond plus s'ajoute pour eux la précarité économique socialement construite, qui produit la perte d'autonomie, une pathologie de la confiance en l'Autre, la désubjectivation du syndrome d'auto-exclusion qui confine à la disparition de soi et finalement la mutilation de leur humanité. Le précaire, le chômeur, le SDF, l'exilé devient les invisibles sociaux, les surnuméraires, hommes des marges, hors jeux, sans voix et sans parole dans le concert démocratique, contingents, inutiles, illégitimes, sans prise sur leur vie, privés d'avenir, d'intimité, d'histoire, de quotidien. Réduits à seule la nécessité, sans pouvoir déployer leur existence ni réaliser une oeuvre, ils survivent - mais ne devrait-on pas dire sousvivent ? - à la violence sans nom de la guerre économique dans les interstices de la société, déchus devenus déchets, jusqu'à perdre parfois leur nom, leur verticalité anthropologique et leur ultime dignité. Les psychologues, psychiatres, psychanalystes et philosophes ici rassemblés interrogent la souffrance existentielle spécifique du précaire, véritable visage social de la folie qui s'échoue en souffrance dépassée - comme on dit un coma dépassé - qui parfois ne peut plus se penser ni se dire. Son sens anthropologique se précise comme l'altération du vivre ensemble fondateur, la destruction de la communauté et le déchirement de l'entremêlement ontologique du sujet et du monde social. Chacun d'eux témoigne à sa façon de rencontres qui les ont transformés parce qu'ils se sont ouverts un temps à l'ultime dénuement de ces êtres sans, au coeur de la commune précarité des hommes, sans y sombrer pourtant. Ils peuvent alors attester de situations qu'on ne peut plus se contenter de contempler depuis sa tour d'ivoire scientifique car il en va précisément de notre humanité à tous.

02/2018

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Sciences historiques

Ligne Maginot du desert. La défense du limes républicain. La ligne Mareth. Sud-tunisien 1934-1943

Contrairement à la Ligne Maginot, la Ligne Mareth est une fortification française très peu connue. Située dans le sud-tunisien à hauteur de Mareth, à la la latitude de l'île de Djerba, cette ligne fortifiée a été envisagée dès 1934 pour mettre la Tunisie, alors protectorat français, à l'abri d'une attaque brusquée venue de Lybie (colonie italienne). S'appuyant sur le cours d'un oued dont les rives escarpées ont été aménagées en obstacle antichar, elle comporte une ceinture au sud de Gabès, mais surtout, de part et d'autre de Mareth, 49 points d'appui fortifiés totalisant 124 ouvrages bétonnés de tous types, des mots Matmata à la mer, sur 35 kilomètres. Elle est complétée par la défense de Ben Gardanne, ville- frontière, et par des ouvrages destinés à empêcher le contournement par l'ouest, près de Tatahauine, au Ksar El Hallouf et à Bir Soltane (ouest de Médénine). Implantée à l'Initiative du commandant Rime-Bruneau, réalisée par le Génie avec la seule énergie de la main d'oeuvre militaire dotée de moyens matériels modestes, elle n'en est pas moins bien conçue. Opérationnelle, mais n'ayant pas été attaquée par les troupes fascistes de Mussolini en 1940, la Iigue fortifiée fut démilitarisée. Elle devait être réarmée et âprement défendue quelques années plus tard par les troupes de l'Axe affrontant Ia 8e armée britannique. Après12 années d'exploration intense, Jean-Jacques Moulins et Michel Truttman, deux spécialistes de la fortification, ont minutieusement relevé les positions encore visibles sur le terrain malgré l'absence de cartes actuelles précises et les aléas d'un trekking dans le Sud. En outre, après de patientes recherches dans les archives militaires, plus d'une trentaine de familles de témoins de la conception, de la construction, de l'occupation et de la défense de cette ligne fortifiée, ont permis de conférer à cet ouvrage une grande richesse, notamment au travers de témoignages étonnants et de photographies inédites. On y découvrira des reportages de photographes amateurs ou professionnels, comme André Papillon ou Victor Sebag, mais aussi des photos d'une branche de la famille de l'écrivain Elsa Triolet. C'est ainsi toute une tribu qui, à l'appel du désert, quitta Paris, et vécut près de Mareth au milieu des troupes, puis remit en culture le champ de bataille après la reddition des forces de l'Axe. Incontestablement, ce livre apporte du neuf ! Il donnera à tous l'envie de mieux comprendre cette période méconnue de l'histoire de la Deuxième Guerre mondiale, mais aussi de se rendre sur le terrain.

01/2018

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Criminalité

L'affaire Elodie Kulik

2002-2021. Première enquête résolue en France avec l'ADN par parentèle, l'affaire Kulik a bouleversé et a définitivement marqué l'histoire judiciaire. Ce livre est également le portrait d'une figure exceptionnelle, Jacky Kulik, qui a fait de la quête de vérité sur le meurtre de sa fille le combat de sa vie. Une affaire hors norme : Nuit du 10 au 11 janvier 2002. Elodie Kulik, directrice de banque à Péronne en Picardie, quitte un ami après un dîner en ville. Au matin, on retrouve sa voiture précipitée dans le fossé, son sac à main laissé sur le siège passager. Nulle trace de la jeune femme. On découvrira son corps volontairement incendié quelques kilomètres plus loin à l'abri des regards. Pour les enquêteurs comme pour l'avocat pénaliste local, l'indice de confiance est au plus haut : ils mettront vite la main sur l'assassin. La victime a lancé un appel au secours aux pompiers à 0 h 22. Ce message enregistré - où se mêlent les voix de deux hommes -, insoutenable pour ceux qui l'entendront au procès, sera l'une des pièces majeures du dossier. Contre toute attente, l'affaire nécessitera dix-neuf ans d'enquête et d'instruction. C'est, en 2011, l'affaire criminelle française qui a donné lieu au nombre de prélèvements d'ADN le plus important : presque 6 000... Une figure hors du commun : Jacky Kulik, le père d'Elodie Il a déjà enduré de tragiques revers du destin. Mais il va endosser son habit d'enquêteur, pour le meilleur et pour le pire car l'enquête s'enlise. Il se rapproche de l'association pionnière dans la lutte pour la mise en place et l'extension des fichiers d'empreintes génétiques, l'association Angélique, fondée par Isabelle Boquel. Ensemble, ils mobilisent les politiques, se fédèrent aux autres parents de victimes, font des marches blanches. C'est grâce à leur acharnement et à l'arrivée providentielle en 2007 d'un jeune juge d'instruction que l'enquête va prendre un autre tournant quand sera utilisée la technique de l'ADN par parentèle en 2012. Une première en France, cinq ans avant que la loi passe. Un des agresseurs d'Elodie est enfin identifié, par recoupement avec le fichier des empreintes génétiques... C'est le fils d'un homme emprisonné pour agressions sexuelles. Mais Grégory Wiart est mort en 2003 dans un accident de voiture. Commence alors une nouvelle longue enquête " en toile d'araignée ", pour cerner l'entourage du meurtrier.

10/2022

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Histoire de la musique

Imagine. 12 chansons qui ont changé le monde

L'histoire méconnue de douze succès planétaires. Un livre-chapitres conçu comme un album. " Vous pourriez dire que je suis un rêveur. Mais je ne suis pas le seul. " En octobre 1971, un an et demi après la séparation des Beatles, John Lennon publie la chanson Imagine, qui deviendra le plus grand succès de sa carrière en solo mais aussi l'un des titres les plus emblématiques du répertoire de la pop, jusqu'à être qualifiée de " morceau du siècle " par certains classements. L'hymne pour la paix le plus célèbre de l'histoire, que l'on entonne toujours lors des manifestations et au lendemain des drames, ne raconte pas seulement les ambivalences d'un artiste tiraillé entre idéalisme et activisme : il marque aussi les derniers feux de l'ère hippie et des utopies des années 1960, avant l'entrée de plain-pied dans une décennie marquée par le désenchantement. Ce ne sera pas la dernière fois qu'en quelques notes et une poignée de mots un tube incarnera son époque et en dévoilera les soubresauts comme les ambiguïtés. Revendications sociales, tensions diplomatiques, alternances et changements de majorité... De nombreux événements peuvent se lire à l'aune d'une chanson qui en dit souvent bien plus qu'un long discours. En 1977, God Save the Queen des Sex Pistols éclipsera le jubilé de la reine, et marquera l'entrée dans une nouvelle ère, celle du punk et du " No Future ", comme We Are the World (1985), coécrite par Michael Jackson et Lionel Richie, symbolisera la naissance de l'industrie de l'humanitaire et du charity-business. Publiée neuf mois avant la mort de Freddie Mercury, Innuendo (1991) de Queen deviendra à la fois l'épitaphe du groupe et le symbole des années sida. Hit emblématique de la britpop et de la " Cool Britannia ", Wonderwall du groupe Oasis contribuera à réinstaller les travaillistes au pouvoir en Angleterre en 1997, mettant fin à presque deux décennies de thatchérisme. Au lendemain des attentats du 11 septembre 2001, The Rising de Bruce Springsteen aidera à panser les plaies d'une Amérique meurtrie. De ABBA à Gainsbourg, de Scorpions aux Cranberries, des protest songs les plus virulentes aux hymnes pop (en apparence) anecdotiques : en douze titres incontournables qui forment autant de chapitres, cet ouvrage écrit avec maestria fait se percuter la grande histoire avec celle du rock, et raconte à sa manière certains des bouleversements politiques et sociaux majeurs des soixante dernières années.

06/2023

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Histoire internationale

Le Malheur russe. Essai sur le meurtre politique

A qui tente d'établir un atlas et une chronologie des meurtres politiques, trois évidences s'imposent. Nulle société n'a été continûment à l'abri du meurtre politique sous ses aspects divers. Mais il est des temps historiques où le meurtre connaît une fortune remarquable : le XVIe siècle européen, par exemple ; ou encore le XXe, où, sous la forme de la terreur de masse et des mouvements terroristes, il gagne plus ou moins tous les continents. Il est aussi des moments où le meurtre politique régresse et apparaît plutôt comme un moyen exceptionnel de résoudre des conflits de pouvoir. Pourtant, à cette conception qui met à un moment ou à un autre toutes les cités sur le même plan et qui fait du meurtre politique la clé des épisodes tragiques de leur histoire, un pays _ peut-être pas le seul, mais son exemple est le plus éclatant, s'agissant d'un grand pays d'Europe _ fait exception : la Russie. L'histoire de ce pays dans lequel Tocqueville, lorsqu'il scrute l'avenir, discerne qu'il est appelé " par un dessein secret de la Providence à tenir un jour dans ses mains la moitié du monde " à égalité avec les seuls Etats-Unis, dont il dit que le monde " découvrira tout à la fois la naissance et la grandeur ", est avant tout une histoire continue du meurtre politique. Du moment où se fonde la Russie, au IXe siècle, et où commence sa christianisation, jusqu'à l'apogée prévue par Tocqueville, il n'est guère de génération qui n'y ait assisté, pétrifiée, à l'éternelle liaison entre meurtre et politique. Les temps de répit, dans ce pays, ce sont les guerres et les invasions qui les ont apportés, autres formes de violence et de mort, mais dont l'avantage est qu'agissant de l'extérieur, elles unissent pour un temps pouvoir et société contre l'ennemi porteur de mort. Cette longue tradition meurtrière a sans nul doute façonné une conscience collective où l'attente d'un univers politique pacifié tient peu de place, tandis que la violence ou sa crainte y sont profondément ancrées. De ce malheur si profondément ressenti à tous les âges, que les esprits superficiels nomment l'âme russe, l'on peut se demander où est la cause, où est l'effet. Est-ce le meurtre politique trop longtemps utilisé qui a produit une conscience sociale malheureuse et soumise, et, par là, incapable d'imposer, comme ailleurs, un autre cours au politique ? Ou bien est-ce cette conscience malheureuse, épouvantée, qui appelle sur elle, sinon la colère des dieux, du moins le déchaînement des meurtriers. Hélène Carrère d'Encausse

12/1988

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Littérature française

Les trois ermites. Légende languedocienne

Pour les habitants des Causses et des Cévennes, aux confins du Rouergue et du pays viganais, il est un lieu chargé d'histoire et de légende, une "montagne sacrée", casque de granit posé sur les landes du plateau du Lingas, aujourd'hui assiégé par la forêt domaniale de l'Aigoual : le Saint-Guiral. Chaque année, le lundi de Pentecôte, les paroissiens d'Arrigas, Alzon, Sauclières, Saint-Jean-de-Bruel, Dourbies, plus quelques autres, montent au pied de ce rocher pour entendre la messe. Le site du Saint-Guiral est occupé depuis la nuit des temps, mais son passé est mystérieux car la légende a longtemps pris le dessus sur la vérité historique. Adrienne Durand-Tullou y a découvert des pointes de silex dans les fissures du rocher. Le monolithe, appelé par les autochtones "tombeau de Saint Guiral", maladroitement christianisé par une croix gravée dans le linteau, n'est autre qu'un ancien dolmen. Plus récemment, Laurent Schneider, chercheur au CNRS, a démontré la présence d'un castrum du haut Moyen-âge, sans doute le premier "château" de la famille de Roquefeuil. Au XVIIIe siècle, des frères rebâtissent l'ermitage et l'un deux, Charles Boissière, fut inhumé dans notre église d'Arrigas en 1718, près des fonds baptismaux, comme nous l'apprend l'acte de décès dressé par le curé. Et pourtant, à l'origine du pèlerinage se trouve une légende, la légende des trois ermites, dont l'existence historique n'a jamais été démontrée et qui, surtout, n'a jamais été reconnue officiellement par l'Eglise. Transmise de générations en générations, elle est arrivée jusqu'à nous sous de multiples variantes. Guiral est toujours l'un des trois frères. Mais le nom de ses frères varie selon le territoire où l'on se trouve : Alban et Sulpice pour les Aveyronnais, Alban et Loup (Pic Saint Loup) pour les Gardois, Loup et Clair pour les Héraultais (Mont Saint Clair), etc. De même pour leur origine familiale : pour beaucoup ils appartiennent à la puissante famille de Roquefeuil. Pour d'autres, comme l'auteur de la présente version, ce sont les fils de la famille d'Esparon. Qu'importe en vérité puisque nous sommes ici non dans le domaine de l'histoire, mais dans celui de la légende. L'oeuvre de l'Abbé Bouisson, publiée à la fin du XIXe siècle, nous donne une version romancée de la légende, dans une langue riche, parfois trop, dans un style littéraire très daté, un peu "pompier". C'est aussi ce qui fait le charme de cette "mise en scène" de la légende des trois ermites, dont certains aspects sont entrés depuis dans la mémoire collective.

04/2010

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Histoire de l'Eglise

La grande histoire de la messe interdite. Réflexion sur La Messe de nos jours

L'abbé Aulagnier, quatrième enfant d'une famille de cinq enfants, est né le 23 Mai 1943 à Ambert (Puy de Dôme) la cité d'Henri Pourrat qu'il a bien connu. Il est entré en 1964 au Séminaire Français de Rome, juste à la fin de la dernière session du Concile Vatican II. A la Grégorienne, il passa sa licence de philosophie, rencontra Mgr Lefebvre qu'il suivit dans sa fondation de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X à Fribourg et à Ecône. Il fut supérieur du District de France pour la FSSPX de 1976 à 1994, ainsi qu'assistant du Supérieur Général de 1969 à 2002, date à laquelle il donna sa démission ne partageant pas les idée de Mgr Fellay. Aujourd'hui il est membre de l'Institut du Bon Pasteur et dirige l'oeuvre des Exercices de Saint-Ignace au Couvent Saint-Paul à Thiviers (Périgord). La liturgie catholique est aujourd'hui, en pleine anarchie, raison de la crise et de l'Eglise et de la division des familles. Le cardinal Ratzinger parlait, lui d'expérimentations incessantes qu'il condamnait. Une "renouveau" liturgique est donc nécessaire. Il passe par le retour sur les autels de la messe traditionnelle, latine et grégorienne, selon le rite de Saint-Pie V, oeuvre essentielle du Concile de Trente "Elle en est l'archétype" dira un jour le Cardina Canisarez. Ce fut la grande idée de Mgr Lefebvre. Toute son oeuvre. C'est ce que désirait réaliser Benoît XVI. C'était le souhait de Mgr Gamber que ce Pape nous présentait comme un maître du renouveau liturgique : "Il faut qu'à l'avenir le rite plus que millénaire de la messe soit conservé dans l'Eglise catholique romaine... Comme forme primaire de la célébration de la messe" (Mgr Gamber dans son livre de la réforme liturgique en question) Mais quelle opposition ce retour de la messe tridentine ne rencontre-t-il pas dans l'Eglise ! C'est l'objet de ce livre : La Grande Histoire de la Messe interdite. Il nous raconte l'histoire de cette opposition, son explication, ses raisons, les circonstances historiques qui l'entourent, les personnes qu'elle met en jeu : les évêques et archevêques de France, du Brésil, la Curie Romaine, ses cardinaux, la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X, la Fraternité sacerdotale Saint-Pierre, Dom Gérard Calvet, fondateur du Baroux, les autres communautés Ecclesia Dei. Il suit les événements au plus près. Paul Aulagnier écrit cette histoire sans dureté mais aussi sans ménagement. C'est aussi l'intérêt de ce livre. Il tenait une chronique, mensuelle de toutes ces circonstances. C'est son "livre blanc" . Son témoignage. Passionnant.

02/2021

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Insectes et oiseaux

Nichoirs et mangeoires

Les oiseaux ont besoin de trouver de la nourriture, de l'eau et des endroits où nicher. Que l'on vive en ville ou à la campagne, ce carnet donne des moyens d'attirer les oiseaux chez soi, explique comment les protéger, construire un plateau-repas pour les moineaux ou un ramasse-miettes pour les pies, fabriquer un abri pour les chouettes... Il propose des modèles accompagnés d'explications pour réaliser des mangeoires et des nichoirs adaptés à chacun. Protéger nos amis à plumes La vie d'un oiseau peut se résumer à la survie et à la reproduction, autrement dit la perpétuation de l'espèce. Pour cela, il a besoin de trouver de la nourriture, de l'eau et des endroits pour nicher. Mais, depuis de nombreuses années, la pollution, la destruction de l'environnement et l'urbanisation croissante entraînent la raréfaction des lieux de nourrissage et des sites de nidification. Aussi, pour pallier ces manques et rendre la vie plus facile à nos amis à plumes, voici un guide pour leur fabriquer toutes sortes de mangeoires et de nichoirs (une vingtaine de modèles). Carnet d'activités / Carnet pratique Comment concevoir un nichoir ? Quel type de nichoir pour quelle espèce d'oiseau ? Comment choisir le bon emplacement pour l'installer et comment l'orienter ? Quels matériaux utiliser ? Où et comment disposer les mangeoires ? A quelle période de l'année ? Ce livre à glisser dans son sac ou dans sa poche répond à toutes ces questions. Chaque double page présente une ou plusieurs mangeoires, un ou plusieurs nichoirs avec une grande illustration principale, qui mettent les réalisations et les oiseaux en situation, et des images secondaires, souvent techniques, pour expliciter les points délicats ou faire un focus sur un détail. Pour faciliter le suivi des différentes étapes, elles sont numérotées si cela s'avère nécessaire. Des informations complémentaires viennent en encadré (A quelle heure nourrir ? L'entretien, la taille des trous d'envol. Quel bois choisir ? Comment le protéger ? ...). La structure de la maquette permet de s'y retrouver immédiatement et de comprendre en un regard comment s'y prendre. Les explications sont claires et concises : simples d'accès et faciles à mémoriser. Ce carnet est le guide idéal pour construire sans difficulté de quoi abriter, nourrir, attirer, protéger les oiseaux. Un sujet rarement traité pour la jeunesse Quoi de plus plaisant que d'attirer les oiseaux ? Et quel plaisir de savoir que l'on contribue à leur protection et à la perpétuation des espèces ? Rien de très compliqué. Pourtant, les guides sur le sujet, spécifiquement conçus pour les enfants, sont rares. Ce carnet vient combler un manque et ravira les jeunes amoureux de la nature, d'autant qu'il réunit toutes les qualités à un prix particulièrement attractif. Pratique, complet : dans la poche !

08/2024

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Photographie

Zimbabwe. Your wounds will be named silence, Edition bilingue français-anglais

Le photojournalisme connaît actuellement une période de mutation, rendue amère par les difficultés de la presse à financer de si complexes et lointains reportages. Compte tenu de ces nouvelles contraintes, la Fondation Carmignac Gestion a voulu donner aux photoreporters, témoins essentiels de notre temps, les moyens d'aller là où les autres ne vont pas et de nous donner à voir la réalité masquée par la distance et la quête permanente de sensationnel à laquelle les médias n'ont de cesse de se livrer. En 2009, cette ambition a conduit à la création du prix du photojournalisme Fondation Carmignac Gestion. Le présent ouvrage met en lumière le reportage réalisé par Robin Hammond au Zimbabwe, lauréat 2011. Ce reportage se divise en quatre chapitres opérant un état des lieux de ce pays après trente ans de dictature. La première partie - "La Vie" - nous présente celles et ceux qui ont ressenti le choc des politiques répressives et discriminatoires et qui ont subi les atrocités liées à leurs convictions politiques face à l'effondrement économique du Zimbabwe. La deuxième partie - "Les Zimbabwéens" - rassemble un ensemble de portraits des personnes qui ont eu à endurer des actes de violence, qui ont perdu leur maison ou des membres de leur famille, et ce, soit pour des raisons politiques ou tribales, soit parce qu'ils n'avaient pas les bonnes connexions pour s'assurer une vie à l'abri des persécutions. La troisième partie - "La Route" - illustre les migrations suite à la situation politique actuelle du pays, qui pousse des milliers de personnes vers l'exil et des familles entières à sillonner le pays sur des centaines de kilomètres. Le titre de cette partie renvoie aussi bien à la vie quotidienne des populations qu'à celle du photoreporter, sujet aux restrictions imposées dans le pays aux journalistes ; photographier devient difficile, voire dangereux. C'est cet obstacle qui a conduit Robin Hammond à la forme particulière qu'a prise son documentaire, conduisant à la vision unique du Zimbabwe vu à travers la fenêtre d'une voiture. La quatrième partie - "Correspondance" - illustre les défis rencontrés par le photojournaliste sur le terrain. À travers des messages reçus et envoyés par Robin Hammond, nous accédons à un aperçu unique des luttes et craintes vécues par les Zimbabwéens tentant d'améliorer les droits de l'homme au sein de leur pays, dont la plupart ont courageusement aidé à la production du reportage. Les restrictions touchant les journalistes et photographes travaillant au Zimbabwe ont entraîné l'isolement du pays, dont la situation a été pratiquement cachée du monde. L'attribution du prix Carmignac Gestion du photojournalisme a rendu possible la production du document ; le reportage a été porté par la conviction que les Zimbabwéens doivent avoir une voix en dehors de leur pays. Jusqu'à présent, leur histoire n'a pas été entendue.

11/2012

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Sports

Rouler plus vite que la mort

Une nuit du mois de décembre 2010, Le journaliste Philippe Brunel est réveillé à son domicile par le téléphone. Au bout du fil, un mystérieux correspondant a "des informations à vendre". Il les détient d'un physicien hongrois, Itsvan Varjas, génial inventeur d'un vélo à moteur, miniaturisé mais puissant, dissimulé dans le pédalier. Un homme secret dont personne ne connaît le visage. "Je suis sûr que cela vous intéressera, ça concerne un très, très grand coureur, vous verrez, ça fera scandale" lui assure l'homme, un certain Laslo. Philippe Brunel n'ignore pas qui est Varjas. Il a fait sa connaissance quelques mois plus tôt, à Bâle, en Suisse, dans un hôtel proche de l'aéroport. Poursuivi par le fisc de son pays, le physicien y vivait en transit dans une semi clandestinité, loin de sa famille. L'inventeur venait de révéler à la télévision italienne, pour en conserver la paternité, l'existence du vélo à moteur, ultime parade au dopage biologique - d'où son usage dans les pelotons. Devant le journaliste, Varjas prétend l'avoir conçu pour permettre à des gens âgés ou amoindris par un handicap de poursuivre une activité physique. Mais disait-il la vérité ? N'avait-on pas détourné son invention dans un but moins noble, inavouable ? Et dans ce cas, qui se l'était approprié ? Brunel renoue une relation avec Varjas dans le secret de son atelier de Budapest. C'est là qu'il avait conçu son premier prototype, en 1998, il y a dix-huit ans, quelques mois avant que Lance Armstrong, rescapé d'un cancer, ne remporte son premier Tour de France, à la surprise générale. Simple coïncidence ? Varjas avait-il vendu son prototype au champion texan, auteur d'exploits surnaturels en montagne et protégé en permanence, comme son vélo, par des gardes du corps ? Au fil des mois, des confidences, le physicien dévoile au journaliste un arrière-monde féroce et fascinant où gravitent des personnages un peu louches, des intermédiaires à l'abri des secrets bancaires, des icônes du cyclisme mondial hantées par l'argent, la réussite, fût-elle factice, tous aimantés par cette génération de moteurs connue de quelques analystes aguerris mais invisibles aux caméras de l'Union Cycliste Internationale. Avec l'aide de Varjas, Brunel replonge dans les annales et s'en va à la rencontre de quelques témoins, parmi lesquels un Greg Lemond, idéaliste, déboussolé, fabriquant de cycles, que des parisiens apercevront à vélo, roulant à plus de 60 km-heure, un matin, au milieu du trafic sur l'esplanade des Invalides. Brunel poursuit ici son obsession : réinstaller de la clarté là ou tout n'est que silence, imposture, volonté d'enlisement pour saisir s'il se peut, ce qui pousse certains êtres à vivre dans le mensonge.

01/2018

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Récits de voyage

Un livre des Pyrénées

La plume acerbe et féroce de Kurt Tucholsky dénonce les différences de classes, la soif de profit des hommes d'affaires, la vermine nationaliste et l'institution militaire. Journaliste, critique littéraire et écrivain satirique, né en 1890 à Berlin, fils d'un fabricant juif, Kurt Tucholsky fut l'un des auteurs les plus demandés et les mieux payés de la République de Weimar. Il publia plus de trois mille articles dans presque cent journaux. Parmi les romans et les recueils de textes et de poèmes parus de son vivant, certains atteignirent une douzaine d'éditions. Jean Bréjoux, introducteur et premier traducteur de l'oeuvre de Tucholsky en France, présente l'auteur comme " l'écrivain et le journaliste le plus brillant, le plus attentif de l'Allemagne de l'entre deux guerres ". Cette attention ne porte pas ici sur le territoire et les moeurs allemands, mais sur la région franco-espagnole des Pyrénées. Le livre s'ouvre sur un souvenir de classe : les cours de géographie et d'histoire du professeur Gierke, au cours desquels Tucholsky rencontre une première fois les Pyrénées : "Les Pyrénées c'était quelque chose comme une bande rousse sur la carte, verte et noire par ailleurs, sur laquelle apparaissaient quelques taches : les montagnes. A droite et à gauche la carte virait au bleu, c'était la mer. Oui, les Pyrénées séparaient l'Espagne de la France. Avec ça, il fallait chaque fois réfléchir un brin avant d'écrire leur nom." Parti explorer la région après s'être muni d'un passeport, l'écrivain relate son séjour. Ce récit s'organise moins comme un journal classique que comme une série de tableaux ou de portraits, dans lesquels sont décrits les événements auxquels assiste ou participe Tucholsky, les rencontres qu'il a pu faire au cours de son voyage. Le livre se présente comme une traversée géographique, sociale et humaine de la région des Pyrénées, et fait entendre ses traditions et ses voix multiples, mais aussi son histoire : du Cirque de Gavarnie, aujourd'hui encore un haut-lieu du tourisme pyrénéen, à la ville de Lourdes, en passant par les villes de Cauterets, la station thermale d'Eaux-bonnes, la Corrida à Bayonne, les Basques de Saint-Jean-Pied-de-Port... Tout est observé et décrit avec une minutie et une justesse rares, qui se ponctuent par ce ce que Jean Bréjoux nomme une "déclaration d'amour à la France". L'écrivain s'adresse littéralement au pays et à cette région des Pyrénées dans lesquels il a été accueilli par des habitants dépassant l'hostilité du bric-à-brac nationaliste. Un accueil et un abri essentiels alors que son pays natal, l'Allemagne, devenait, pour lui et sa pensée, invivable.

06/2020

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Sciences historiques

Le Charollais et le Brionnais. Monographie des communes Tome 1

Après avoir été habité par les Ambarri ou par les Brannovii du temps de César, le Charollais fut compris dans le diocèse d'Autun. Il passa ensuite successivement aux rois de Bourgogne, aux rois de France, puis aux comtes de Chalon. Au XIIle siècle, Hugues IV, comte de Chalon, démembra la châtellenie et la donna par testament à sa petite-fille Béatrix lre en 1272. Le Charollais fut érigé en comté en faveur de Béatrix II, en 1316 et le bailliage fut établi par Louis XI en 1477. La ville de Charolles, séjour des comtes et siège des Etats du pays, reçut ses franchises et privilèges en 1301. Elle souffrit des conflits entre les rois de France et d'Espagne, mais aussi des guerres de Religion au cours desquelles elle fut prise d'assaut par Blanet, chef des huguenots, et pillée durant dix jours. Les Romains reconnurent rapidement les propriétés médicinales des eaux de Bourbon-Lancy. Ils y fondèrent des thermes d'une magnificence extrême, après avoir fait d'immenses travaux, soit pour tailler le rocher dont les aspérités formaient obstacle à l'établissement des puits sur un même niveau, soit pour séparer les sources chaudes des sources froides et les emprisonner dans des bassins construits dans le plus grand luxe. Ils établirent également un fort sur les traces duquel fut édifié un château qui sut résister à toutes les attaques. Longtemps, la ville fut restreinte à l'enceinte de cette forteresse. Elle prit son essor vers la fin du XVIe siècle, à la suite du séjour d'Henri III qui ordonna des restaurations importantes. Ainsi l'établissement thermal retrouva quelque temps un peu de son ancienne célébrité. La légende dit que la ville de Chauffailles doit son nom à la condition des habitants de la contrée qui, au Moyen Age, se livraient à l'exploitation des nombreuses forêts couvrant le pays et d'où l'on tirait le charbon de bois qui remplaçait la houille. Jusqu'à l'arrivée des Burgondes, Digoin était le pays le plus florissant du Charollais. Il accueillit Pépin le Bref après sa victoire contre Gaifre, comte d'Auvergne, puis subit les incursions des Armagnacs. Durant la Ligue, ses fortifications furent détruites parles royalistes. Un lieutenant des ligueurs qui s'était emparé de la ville, y fut surpris au mois de juillet 1593 parles barons de Saligny et d'Amanzé. Il périt brûlé avec les siens dans une forteresse où il s'était enfermé. Grâce à son donjon muni de quatre tours rondes et deux corps de logis, construit par le seigneur de l'Espinasse, le château de La Clayette constituait un abri tellement solide que, dit-on, les habitants de Paray parcouraient quatre lieues pour venir s'y réfugier.

08/2015

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Littérature française

Le paysan et la paysanne pervertis

Le Paysan et la Paysanne pervertis est la réunion de deux romans épistolaires, Le Paysan perverti (1776) et La Paysanne pervertie (1784), opérée par Rétif de la Bretonne pour constituer un roman monumental, publié en 1787. II ne s'agit pas simplement d'une addition des deux oeuvres, mais d'un entrelacement des lettres de l'un et de l'autre, et souvent même d'une réécriture. "Cet ouvrage, qui m'a donné une existence dans le monde, fut la source de ma réputation et me procura une considération dont tous les bons esprits me donnent encore des marques", dit Rétif, et rien n'est plus exact. Le schéma structurant du roman est l'histoire d'une chute hors du paradis terrestre (la campagne), plongeant le paysan et la paysanne dans le vice et le péché, suivie d'une rédemption, avant le châtiment divin. Mais ce schéma n'est qu'un soubassement recouvert par un romanesque foisonnant. Rétif a voulu écrire une oeuvre forte, où se trouvent mises en question les valeurs de la morale commune, où la cruauté, voire le sadisme, l'inceste ont leur place, où l'amitié elle-même est poussée jusqu'au désir homosexuel, où l'expression du pathétique et du tragique dépasse ce que la littérature du siècle offrait d'ordinaire. Le Paysan et la Paysanne pervertis est un roman paroxystique, au centre duquel s'impose la figure de Gaudet d'Arras, moine défroqué, philosophe matérialiste spinoziste, corrupteur d'Edmond et d'Ursule, et victime aussi d'une ambition révolutionnaire mal conçue. Le bonheur n'est pas au bout d'une aventure individuelle, mais dans une vie communautaire dont les statuts sont présentés en conclusion. Somme philosophique et romanesque, cet ouvrage est à placer auprès des chefs-d'oeuvre du XVIIIe siècle. Rétif y voyait à juste titre une pièce maitresse de son oeuvre : "C'est un livre plein de choses et de chaleur", dit-il. Un livre qui est dans la lignée de l'Histoire de Cleveland de l'abbé Prévôt, de La Nouvelle Héloïse de Rousseau et d'Aline et Valcour de Sade. Cette édition, au texte soigneusement établi, annoté, précédé d'une copieuse introduction, devrait contribuer à mettre ce roman à sa juste place dans l'histoire littéraire. La série Littératures publie des oeuvres de toutes littératures et de tous siècles, connues ou peu connues, qui ont marqué l'histoire littéraire, la culture ou l'évolution des idées. Ces oeuvres sont éditées dans la tradition des Editions Champion : le texte publié est celui faisant autorité au regard des spécialistes qui ont procédé à son complet réexamen en s'appuyant sur les dernières avancées de la recherche. Littératures propose ainsi une édition sûre, des textes parfois inédits et toujours accompagnés du meilleur environnement critique et explicatif (bibliographie, index, dossiers complémentaires, etc.).

10/2016

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Vie religieuse

Bref examen critique de la Communion dans la main

Le 29 mai 1969 la constitution du pape Paul VI, Memoriale Domini, autorisait la Communion dans la main. Cinquante ans après cette promulgation, l'heure n'est-elle pas venue de dresser un bilan et d'envisager des perspectives ? Au coeur d'une crise sanitaire déroutante, certaines autorités politiques et ecclésiastiques ont rivalisé de zèle pour condamner des habitudes et des pratiques séculaires. De la suspension du culte public à l'interdiction de la Communion directement dans la bouche, beaucoup d'âmes ont été troublées, de nombreuses consciences heurtées. Ce Bref examen critique de la Communion dans la main souhaite rendre la paix aux catholiques de bonne volonté et offrir des réponses claires en exposant posément les éléments du dossier : Qu'était la communion dans la main aux temps apostoliques ? Par quel processus a-t-elle été autorisée, de nouveau, après une période d'interdiction ? Quelle est la situation juridique de cette pratique ? Quel bilan objectif dresser de ces cinquante années de pratique ? Nous avons rassemblé les meilleurs spécialistes : le chanoine Grégoire de Guillebon (professeur au séminaire de l'Institut du Christ-Roi Souverain Prêtre), l'abbé Claude Barthe (vaticaniste), le R.P. Réginald-Marie Rivoire (canoniste, prêtre de la Fraternité Saint Vincent Ferrier) et Jeanne Smits (journaliste) pour éclairer les différentes facettes de cette question éminemment brûlante : la Communion dans la main. Brûlante, parce que dans la présence réelle et substantielle du Christ, sous les apparences du pain et du vin après la Consécration, réside l'intense amour de Dieu pour les hommes. Brûlante, parce que l'Eucharistie appartient au coeur même de la vie de l'Eglise. Brûlante, parce que le respect dû à la sainte hostie ne saurait relever de l'anecdotique. Puissent les réponses apportées dans ces pages encourager le lecteur à défendre l'honneur de Dieu et les droits de Son Très Saint Sacrement. Il s'agit là de leur unique objet. "Il m'est très agréable de recommander ce Bref examen critique de la Communion dans la main, recueil de réflexions d'experts qui se penchent sur l'origine historique de cette pratique, sur ses aspects doctrinaux et juridiques, et sur l'expérience concrète de cette pratique au cours des cinq dernières décennies. Si l'étude attentive du texte nous aide à comprendre comment la pratique de recevoir la sainte Communion dans la main s'est imposée à notre époque, elle met également en évidence les raisons profondes de la préférence claire et constante de l'Eglise pour la réception de la sainte Communion sur la langue. En remerciant les auteurs et les éditeurs du Bref examen critique de la Communion dans la main, je prie pour que leur travail puisse affermir chez un grand nombre la connaissance et l'amour du Très Saint-Sacrement".

04/2021

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Brésil

La puissance de l'espoir. Apolônio de Carvalho, les combats d'un internationaliste. Brésil, Espagne, France

Le 23 septembre 2005, Apolônio de Carvalho mourait à 93 ans. Disparaissait ainsi une figure emblématique de la gauche brésilienne, que tente de cerner cette biographie. En 1935, jeune lieutenant d'artillerie engagé dans l'ANL (Action de libération nationale), mouvement antifasciste, il est emprisonné à la suite d'un soulèvement communiste. Libéré en 1937, il rejoint les Brigades internationales en Espagne. Réfugié en France, après la défaite de la République espagnole, il participe à la Résistance au sein des FTP-MOI, dans le sud de la France ? : à Marseille, à Nîmes, à Toulouse. En août ? 1944, il commande les 2 ? 000 FFI qui libèrent Carmaux et Albi. En 1946, à son retour au Brésil, le Parti communiste brésilien (PCB) l'accueille tel un héros, mais l'interdiction de ce parti en 1947, lui impose de replonger dans la clandestinité. Vingt ans après, il quitte le PCB, en désaccord avec une ligne politique qui a réduit à l'impuissance les militants lors du coup d'Etat militaire de 1964. En 1967, Apolônio de Carvalho participe à la fondation du Parti communiste brésilien révolutionnaire (PCBR), qui s'engage, avec d'autres organisations révolutionnaires, dans une lutte armée brisée cinq années plus tard par la brutale répression du régime militaire. Arrêté en janvier ? 1970, emprisonné et torturé, la liberté d'Apolônio de Carvalho et de 39 autres militants est obtenue en juillet de la même année en contrepartie de celle de l'ambassadeur de la RFA séquestré par des groupes de guérilla. Le gouvernement algérien accepte de les accueillir. Mais la France, qui craint que les Brésiliens soient un ferment de rébellion, leur refuse tout visa d'entrée en France. Ses titres de résistant, la nationalité de sa femme, Renée, et de l'un de ses deux fils, parviendront difficilement à venir à bout de l'opposition du ministre de l'intérieur, Raymond Marcellin. Ce n'est qu'en 1972, qu'Apolônio de Carvalho revient enfin en France, où il poursuit son militantisme dans les conditions difficiles de l'exil. En 1979, il rentre au Brésil au bénéfice d'une amnistie générale octroyée par le régime militaire. En 1980, il adhère, dès sa fondation, au Parti des travailleurs (PT). Son caractère, sa détermination, son éthique militante et son optimisme ont marqué ceux et celles qui l'ont connu. En dépit de ses échecs, la certitude d'un avenir meilleur l'animait toujours. Il puisait cet optimisme dans la force de la solidarité, de l'espoir, et de l'idéal, autant de valeurs qu'il avait porté en Espagne et dans ses divers engagements. A la veille de sa mort, il avait encore le rêve de libération des exploités et des opprimés, qu'il s'était employé à concrétiser scrupuleusement dans ses combats internationalistes.

05/2023

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Criminalité

Mémoires d'un poète-assassin

Le 9 janvier 1836 à Paris meurt le "poète-assassin". Escroc et criminel, d'un tempérament instable proche de la psychopathie, Pierre-François Lacenaire a défrayé la chronique jusqu'à sa mort, à l'âge de 32 ans. Dans la France de la Restauration, il se fit connaître tant pour ses crimes que pour son talent littéraire et sa sensibilité romantique. D'origine lyonnaise, enfant mal aimé de ses parents, il est placé très jeune dans un internat de la Croix-Rousse. En 1813, au collège de Saint-Chamond, il se révèle un élève brillant. Mais en 1819, alors au collège de Chambéry, il met un terme à ses études après avoir accusé de pédophilie un prêtre de l'établissement et s'être battu avec lui. Pendant dix ans, il sera tour à tour avoué, banquier, clerc de notaire, fourrier, commis-voyageur. Surtout, il entame en 1824 une carrière littéraire : il publie des articles, écrit des chansons, et parvient à monter un vaudeville. Il s'engage dans l'armée, mais finit par déserter. En avril 1829, à Paris, désormais sans ressources et sans abri, il songe pour la première fois à "frapper l'édifice social" : un mois plus tard, après avoir volé un cabriolet et tué en duel le neveu de Benjamin Constant, il se rend à la police. Enfermé à la Force, il va faire de sa vie derrière les barreaux son "université criminelle". Entre autres prisonniers, il fait la connaissance de ses futurs compagnons dans le crime - Avril, Bâton et Chardon -, et se lie avec le chansonnier Béranger, à qui il adresse une épître versifiée. Il écrit la Pétition d'un voleur à un roi son voisin, qui révèle ses talents poétiques, ainsi qu'un journal, Les prisons et le régime pénitentiaire. Libéré en septembre 1830, il devient écrivain public tout en enchaînant les vols pour se garantir une certaine aisance. Après son retour à la Force en 1834, puis sa sortie quelques mois plus tard, la récidive ne tarde pas : avec Avril, il assassine brutalement, à coups de tire-point et de hache, son ancien codétenu Chardon, et étouffe la mère de ce dernier. Ces meurtres sont rapidement suivis d'un autre, commis sur un jeune homme de 18 ans. Lacenaire est finalement dénoncé par ses complices. Et si pour lui la prison était un salon, il fera de son procès un théâtre. Il sait pertinemment que les autorités jouent sur la publicité autour de sa personne pour faire oublier l'interminable procès des Républicains arrêtés après les émeutes de Paris et de Lyon en 1832. Cela ne manquera pas : au tribunal, les femmes en particulier seront nombreuses à venir observer le distingué assassin transformer le procès de ses crimes en spectacle de sa personne, avant sa condamnation à mort. Publiés peu après son exécution, ses mémoires sont le récit d'une vie tout entière marquée par la violence et la marginalité. Un document unique sur l'histoire criminelle française du XIXe siècle.

12/2022

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Religion

La théologie de Saint Paul. 2 volumes

La Théologie de saint Paul du Père Prat, que les éditions Beauchesne rééditent, a été pour toute une génération de théologiens et d'exégètes catholiques un livre classique. Depuis sa dernière édition en 1938, les études pauliniennes ont considérablement progressé. Nous aurons à indiquer tout à l'heure quelques-uns des points où des éléments nouveaux sont intervenus et où l'ouvrage demanderait à être corrigé et complété. Mais deux raisons justifient cependant à notre avis sa réédition. La première est qu'en fait l'ouvrage n'a pas été remplacé, dans son objet propre, qui est d'être un exposé d'ensemble, historique dans sa première partie, systématique dans la seconde, de la théologie du docteur des Gentils. Certes, sur le plan historique, de nombreux commentaires ont été publiés. On en trouvera l'énumération dans les bibliographies de l'Introduction à la Bible de Robert et Feuillet. Je veux rappeler seulement ici les remarquables volumes donnés à la collection Verbum Salutis par le Père Joseph Huby. Par ailleurs, des monographies importantes ont été consacrées à certains thèmes essentiels de la théologie paulinienne. Ainsi en est-il en particulier des ouvrages de Mgr Cerfaux : Le Christ dans la théologie de saint Paul et La Théologie de l'Eglise suivant saint Paul, de celui de Dom Jacques Dupont sur La Connaissance religieuse dans saint Paul. Mais il s'agit toujours d'aspects particuliers de la théologie paulinienne. Même l'ouvrage de F. Amiot, L'Enseignement de saint Paul, ne recouvre que l'aspect systématique du livre du Père Prat. Il reste donc qu'aucun ouvrage paru depuis ne représente un exposé vraiment complet. Ceci serait peu de chose, si l'ouvrage apparaissait périmé dans son ensemble. Il faudrait alors le remplacer, non le rééditer. Mais justement le livre du Père Prat n'apparaît aucunement périmé dans ses aspects fondamentaux. Chose curieuse, les progrès de la Paulus-Forschung ont plut6t confirmé la substance de ses conclusions qu'ils ne les ont infirmées. Autant le livre du Père Prat est en opposition avec les interprétations dont il est contemporain, celles de Dibelius ou de Schweitzer, autant il se trouve substantiellement d'accord avec Munck ou Percy. Ceci tient je pense à deux qualités maîtresses de notre auteur. D'une part, son ouvrage est fondé sur une solide. étude philologique. Les appendices de son livre sont à cet égard fort instructifs. Certes, il n'a pu bénéficier des remarquables analyses du Lexique de Kittel. Mais une longue familiarité avec le grec classique, une sérieuse connaissance de la langue des Septante donnent à ses analyses une base scientifique qui manque souvent à de brillantes et éphémères théories contemporaines, Par ailleurs, une théologie ferme et ouverte à la fois accorde la pensée du Père Prat à la foi même de Paul et le met à l'abri des modes philosophiques qui rendent aujourd'hui si caduques les interprétations de Sabatier, de Schweitzer ou de Bultmann. voir suite chronique 1

01/1961

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Littérature française

A la rue

A la rue est un témoignage sur l'engagement, un livre de colère et d'espoir. Eté 2016, treize familles roms sont expulsées de leur lieu de vie et se retrouvent dehors dans la ville de Montreuil en Seine-Saint-Denis. Une cinquantaine de personnes sans abri, dont une vingtaine d'enfants, parmi les dix mille expulsées par les autorités cette année-là en France. L'autrice Juliette Keating et le photographe Gilles Walusinski participent à la mobilisation citoyenne qui s'organise autour des familles et demande leur relogement. A la rue est à la fois un récit littéraire et réflexif sur l'expérience de l'engagement collectif et le recueil de documents qui ont valeur de témoignages. A la rue se compose de deux parties complémentaires articulées autour d'un cahier de 32 photographies noir & blancA : La première, " DébriefA ", texte littéraire et politique, a la forme d'un poème narratif dans lequel l'autrice revient sur son engagement de plusieurs années auprès de familles rroms, sur ce que cette expérience bouleverse dans le cours de sa vie, remue en elle. Elle questionne les mobiles de cet engagement, y cherche les raisons profondes et décrit les mécanismes de la discrimination tels qu'elle les constate en accompagnant une famille dans l'ouverture de ses droits sociaux. Si l'éternel engrenage des évictions, le délitement de la mobilisation collective face au pouvoir politique qui joue le jeu du pourrissement, et le découragement qui peut s'ensuivre sont présents dans le texte, c'est l'énergie que procure le collectif et la force des rencontres qu'il occasionne qui l'emportent. Même si l'issue n'est pas ce que l'on voudrait qu'elle soit, une lutte collective est gagnée du fait même qu'elle a lieu. C'est une victoire contre le renoncement. Dans une langue nerveuse, rythmée, sans concession Juliette Keating dénonce un état du monde fondé sur l'injustice. La seconde, " DehorsA ", est le recueil de documents produits entre 2016 et 2018 : des extraits d'articles écrits dans un blog de l'autrice hébergé par Mediapart. L'événement que constitue l'expulsion des familles et leur errance dans la ville est consigné régulièrement, avec ses lenteurs, ses coups de théâtres, ses petites victoires, ses promesses et faux espoirs. Présentés dans l'ordre chronologique, ces textes sont les traces attestant de la réalité des événements, une partie de leur mémoire. Fixer la mémoire, le cahier central de photographies réalisées par Gilles Walusinski réunit des images de la mobilisation et des familles, qui sont autant de documents témoins. Ces images puisent leur force dans la saisie d'instantanés pendant une période continue de plusieurs mois, qui racontent, montrent, et dénoncent une réalité indéniable. Ainsi est documentée la vie à la rue mais aussi la force de caractère, l'énergie de ceux et celles bien décidés à lutter pour leurs droits. Loin des stéréotypes associés aux images exotiques des Tsiganes, les photographies de Gilles Walusinski sont des témoignages réalisés avec précision, acuité et empathie.

09/2023

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Histoire de France

Port-Royal

Port-Royal est un biais privilégié pour comprendre l'histoire politique, religieuse et intellectuelle du Grand Siècle. Comment un petit couvent sans éclat, perdu dans la vallée de Chevreuse, a-t-il pu s'imposer, en quelques années, comme le centre spirituel, culturel et moral de la France ? Fleuron de la réforme catholique, au coeur de la plus importante querelle théologique d'alors - celle du jansénisme -, le monastère de Port-Royal, auquel furent liés, de près ou de loin, les plus grands écrivains (Pascal, La Rochefoucauld, Racine, Mme de Sévigné...), irradia la société de son temps. C'est en 1608, sous l'impulsion de la mère Angélique, que commence la réforme de Port-Royal : la jeune femme décide de mettre en oeuvre au monastère la "règle de stricte observance". S'imposant dès lors comme un modèle de rigueur et d'austérité, Port-Royal commence son irrésistible ascension. L'abbé de Saint-Cyran y prêche, diffusant la doctrine de son ami Jansénius, imprégnée d'augustinisme. Il y fonde les Petites Ecoles, qui révolutionnent l'enseignement - alors monopole des jésuites. Port-Royal attire : de nouvelles vocations, mais aussi des femmes du monde, qui viennent s'y retirer, ou encore les "Solitaires" - ces hommes désireux de mener une vie tournée vers Dieu sans pour autant entrer dans les ordres, et qui, pour ne pas déroger à l'exigence de labeur, s'illustreront par des travaux remarquables, parmi lesquels la première traduction en français moderne de la Bible. Promouvant l'exigence spirituelle contre le faste et l'ostentation des biens de ce monde, Port-Royal ne pouvait que s'attirer les foudres de Louis XIV, dont le règne était marqué par le culte du moi et du divertissement : après avoir brillé au milieu des persécutions, l'abbaye fut finalement rasée en 1712, sur ordre du roi, qui souhaitait qu'il n'en demeurât pas un seul vestige. Comprendre à quoi tient la puissance singulière de cette poignée de femmes et d'hommes dévoués à Dieu, scruter les plis de leurs vies, traquer leurs voix au plus juste de ce qu'elles furent... Voilà ce que propose cette anthologie, qui rassemble des textes d'auteurs célèbres (Pascal, Racine, Saint-Cyran, Lemaistre de Sacy, etc.) comme de religieuses anonymes. On y découvrira l'histoire de l'abbaye, de sa fondation à sa destruction ; la description des lieux et des activités quotidiennes ; les Vies des principales personnalités de Port-Royal ; des écrits spirituels ; des récits de captivité de religieuses... Formant un fabuleux gisement narratif, cet ensemble de textes d'époque, d'une qualité littéraire remarquable, fait renaître tout un pan de l'âge classique. Etablie et présentée par Laurence Plazenet, l'anthologie Port-Royal est l'oeuvre d'une spécialiste incontestée de la période, et d'un écrivain qui, par sa plume, transporte le lecteur. Elle s'impose comme une référence absolue sur le sujet.

10/2012

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Religion

Etudes sur la sainte vierge tiv 1956

PREFACE, par Son Eminence le Cardinal Celse COSTANTINI, chancelier de l'Eglise Romaine LIVRE VII SAINTE VIERGE ET L'EXPANSION DU CATHOLICISME. CULTE MARIAL DANS LES DIFFERENTS PAYS DU MONDE Europe I. - Basiliques et Eglises mariales de Rome, par Joseph GAGOV, O. F. M. , Conv. II. - La Sainte Vierge dans la vie et piété populaire italienne, par Dominique MONDRONE, S. rédacteur la "Civilta Cattolica III. - Le culte de Très Sainte Vierge à Lorette, par Mgr André BARON, recteur de Saint-Louis des Français à Rome IV. - Pèlerinages aux Grands Sanctuaires français de Marie, par A. MABILLE DE PONCHEVILLE V. - La spiritualité mariale de Sainte Jehanne de France, par la R. M. GABRIEL-MARIA, O. M. , du Monastère de L'Annonciade de Thiais VI. - Marie, Reine de la· Corse, par L. CRISTIANI, Doyen honoraire de la Faculté des lettres à J'Université catholique de Lyon VII. - Le don de Lourdes, par le Chanoine Joseph BELLENEY, Chapelain de Lourdes VIII. - Bibliographie des Pèlerinages de Notre-Dame en France, par Maurice VLOBERG IX. - Marie, Reine du Nord, par Benoît THIERRY D'ARGENLIEU, O. P. X. - La gloire de Marie aux Pays-Bas, par J. -W. VAN DRIEL, S. professeur d'histoire au Collège Saint-Louis-de-Gonzague à La Haye XI. - Le culte marial dans les anciens Pays-Bas Méridionaux et en Belgique, par E. DE MOREAU, S. J. , membre de l'Académie Royale de Belgique, professeur au Collège Théologique S. J. Saint-Albert, Louvain XII. - La dévotion mariale dans les pays de langue allemande, par Paul STRATER, S. J. , directeur de la Katholische Marienkunde XIII. - Dévotion populaire mariale en Suisse, par Dom Basile NIEDERBERGER, O. S. B. , Abbé de Mariastein XIV. - Notre-Dame de Luxembourg, par Dom Jules FOHL, Moine de Clervaux XV. - Pèlerinages marials de Grande-Bretagne, par Donald ATTWATER. XVI. - Marie et l'Ame irlandaise, par Michael O'CARROLL, S. S. Sp. , Blackrock College (Dublin) XVII. - Notre Dame, Reine d'Irlande, par A. GWYNN, S. professeur l'Université Nationale (Dublin) XVIII. - Piété mariale du Peuple espagnol, par N. PEREZ, S. XIX. - Notre Dame dans la Piété populaire portugaise, par José de XX. - Le culte de la Sainte Vierge en Hongrie, par Louis NAGY- FALUSY, S. XXI. - Le culte marial en Lithuanie, J. KUBILIUS, S. J. XXII. - Le culte marial en Pologne, par Maria WINOWSKA . XXIII. - La Sainte Vierge et l'Orient Chrétien, par Ph. de REGIS, S. XXIV. - Le culte de Notre Dame en Biélorussie, par Léon HOROCHKO, Recteur de la Mission Catholique Biélorussienne en France XXV. - Dévotion envers la Sainte Vierge en Ukraine, par Maurice DE MAELE, C. S. S. R. , Vicaire général des Ukrainiens en France. XXVI. - Le culte marial en Bohême et en Moravie, par Konrad KUBES, S. J. et en Slovaquie, par Valère A. ZAVARSKY, S. J. XXVII. - Le culte marial en Roumanie, par Pierre GHERMAN, de la Mission Catholique Roumaine de Paris XXVIII. - Le culte marial populaire en Grèce, par J. MARANGOS, S. J. , Supérieur de la Résidence des Jésuites

04/1997

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Littérature érotique et sentim

Le Sultan Misapouf et la princesse Grisemine. Un conte de fées grivois

Les histoires amoureuses d'un couple royal, sous une plume légère et amusante.Le sultan Misapouf et sa femme se racontent leurs aventures coquines précédant leur mariage. Misapouf a subi dans sa jeunesse les malédictions et les épreuves de la fée Ténébreuse tandis que la princesse Grisemine a vécu des métamorphoses cocasses : tour à tour barbue, lapine et même pot de chambre. Des situations loufoques et coquines.Un conte licencieux de Voisenon, désormais devenu un classique.EXTRAITAh ! dit un jour en soupant le sultan Misapouf, je suis las de dépendre d'un cuisinier, tous ces ragoûts-là sont manqués ; je faisais bien meilleure chère quand j'étais renard.- Quoi, seigneur, vous avez été renard ! s'écria en tremblant la sultane Grisemine.- Oui, madame, répondit le sultan.- Hélas ! dit Grisemine en laissant échapper quelques larmes, ne serait-ce point Votre Auguste Majesté qui, pendant que j'étais lapine, aurait mangé six lapereaux, mes enfants ?- Comment, dit le sultan, effrayé et surpris, vous avez été lapine !- Oui, seigneur, répliqua la sultane, et vous avez dû vous apercevoir que le lapin est un mets dont je m'abstiens exactement : je craindrais toujours de manger quelques-uns de mes cousins ou neveux.- Voilà qui est bien singulier, repartit Misapouf ; dites-moi, je vous prie, étiez-vous lapin d'Angleterre ou de Caboue ?- Seigneur, j'habitais une garenne de Norvège, répondit Grisemine.- Ma foi, dit le sultan, j'étais un renard du Nord, et il se peut sans miracle que ce soit moi qui aie mangé vos six enfants ; mais admirez la justice divine, j'ai réparé ce crime en vous faisant six garçons, et je vous avouerai sans fadeur que malgré ma gourmandise et mon goût pour les lapereaux, j'ai eu plus de plaisir à faire les uns qu'à manger les autres.A PROPOS DE L'AUTEURClaude-Henri de Fusée de Voisenon (1708-1775) était un abbé et homme de lettres à l'esprit ouvert. Elu à l'Académie, il a été historiographe des petits-fils de Louis XV, protégé de la duchesse de La Vallière et ami de Voltaire. Voisenon a laissé derrière lui une ouvre lyrique et dramatique considérable, qui compte quelques contes grivois : Zumis et Zelmaïde (1745), Le Sultan Misapouf et la princesse Grisemine (1746), Il eut tort (1750) ou encore Histoire de la félicité (1751).A PROPOS DE LA COLLECTIONRetrouvez les plus grands noms de la littérature érotique dans notre collection Grands classiques érotiques.Autrefois poussés à la clandestinité et relégués dans " l'Enfer des bibliothèques ", les auteurs de ces ouvres incontournables du genre sont aujourd'hui reconnus mondialement. Du Marquis de Sade à Alphonse Momas et ses multiples pseudonymes, en passant par le lyrique Alfred de Musset ou la féministe Renée Dunan, les Grands classiques érotiques proposent un catalogue complet et varié qui contentera tant les novices que les connaisseurs.

03/2018

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Religion

Cedrus Libani N°71, Le Sacerdoce.

Editorial - Le prêtre icône du Christ par le Père Antoine Abi Acar Dossier : L e S a c e r d o c e Magistère - Décret sur le Ministère et la vie des prêtres 1965, Presbyterorum Ordinis par le Pape Paul VI . . - Lettre apostolique Ordinatio sacerdotalis sur l'ordination sacerdotale exclusivement réservée aux hommes du Pape Jean-Paul II - La question de l'admission des femmes au sacerdoce ministériel Déclaration de la sacrée Congrégation de la Doctrine de la Foi approuvée par SS. Paul VI, le 15 octobre 1976 Etudes - La théologie de l'Alliance dans le Nouveau Testament par le Cardinal Joseph Ratzinger - Les anciens prêtres et le Nouveau Sacerdoce par le Père Albert Assaf - Identité sacerdotale et sainteté des prêtres par le Père Michael Hull - Proposer l'appel. Le sacerdoce ministériel dans la symphonie des vocations par Anne-Marie Pelletier - Le ministère supérieur de Jésus. Une étude d'Hébreux 7 : 26-8 : 13 par Michael Morrison - Quatrième mystère joyeux par le Père Patrick Nathan -Célibat sacerdotal... Promotion et privilège, bonheur et charisme prophétique par le Père Daniel-Ange Réflexions - Sacerdoce et presbytérat : réponse aux questions d'un lecteur de La Croix par Jonas - Identité sacerdotale et changements culturels par le Professeur Louis Aldrich - Le prêtre et le sacrement de la pénitence par le Professeur Sylvio Cajiao - L'accompagnement spirituel des prêtres : être les pasteurs des pasteurs par le Professeur José Vidamor Yu - Du Pape par le Père Alain Maillard de La Morandais - La consécration sacerdotale du Christ par le Bienheureux Dom Marmion - Sacerdoce ordonné, vocation universelle à la sainteté : deux états de vie aussi irréductibles l'un à l'autre que Baptême et Mariage Portraits - J'ai rencontré un saint : Bernard Violle par Dominique Gervat - Padre Pio - Trois portraits : P. Chaminade, Mgr Reggio, Dom Marmion - Le Père Maximilien-Marie Kolbe - Jean de la Croix ? Prêtre - Saint Charbel Makhlouf - Jacques Bonnet-Eymard, s. j. par le Père Jean Dalmais "Le bon combat" - "Quitte tout, viens et suis-moi" par le Père Mansour Labaky . - Mon ministère. par le Père François Brune - Fidélité spirituelle par le Père Alain Maillard de La Morandais - L'histoire de ma vocation par le Père Pascal Gollnisch - Je suis prêtre du Seigneur par le Père Elie Khaty - Mémoires de Dieu dans ma vie par le Père Yves de Mallmann - Un prêtre catholique dans le royaume "interdit" Interview du Père William Mackey, s. j. Eglises orientales - Homélie XIII. Le sacerdoce de Lévi, et l'ordre de Melchisédech de saint Jean Chrysostome Etc.

09/2005

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Religion

Besançon et Saint-Claude

Un territoire de quelque 1600 kilomètres-carrés, abstraction faite de la ville et des vingt-six « grandes paroisses » qui constituaient la « Terre de Saint-Claude », tel se présentait autrefois l'immense diocèse de Besançon. En étendue à quoi le comparer parmi ceux qui divisaient le royaume de France ? Au vrai, il en allait différemment du point de vue paroissial, tant la densité de ce pays comtois restait faible. Par la suite, les correctifs qu'ont provoqués les rectifications de frontières du côté suisse, la création des trois départements : Doubs, Haute-Saône et Jura avec pour ces derniers des limites réajustées, enfin le transfert du Territoire de Belfort dans la pastorale de l'archevêché depuis le traité de Francfort en ont modifié l'image traditionnelle. La transformation essentielle ce fut sans nul doute le démembrement de l'ancienne circonscription ecclésiastique et la création, définitive en 1823, d'un nouveau diocèse couvrant l'actuel département du Jura. Cette particularité n'a pas manqué de susciter des problèmes à chacun de ceux qui voulaient se conformer à l'esprit d'une collection où l'on entend mettre l'accent sur l'histoire contemporaine. C'est pourquoi, les rédacteurs se sont efforcé d'unir dans un même récit les faits ayant précédé le XIXe siècle, de séparer ensuite les événements propres aux deux diocèses. D'où la présentation inhabituelle de ce volume. D'autres difficultés ont surgi en cours de route : les abandons auxquels il a fallu remédier sans que les successeurs puissent bénéficier toujours des travaux commencés. Délicat, très délicat certes aura donc été le rassemblement d'une documentation homogène. Par ses recherches critiques poursuivies pendant de longues années, le R.P. de Vregille s'était déjà préoccupé des origines chrétiennes de ce pays jurassien qui est le sien ; ses études personnelles l'ayant mené jusqu'en plein XIIe siècle, tout le désignait comme le présentateur des temps anciens, qu'au surplus un jeune érudit, M. Gérard Moyse, venait de renouveler dans une thèse d'Ecole des Chartes. J'ai pu, pour ma part, recevoir les conseils de M. Roland Fiétier et de M. René Locatelli : le premier, auteur, entre autres choses, d'une thèse monumentale sur la société bisontine allant du début du XIIIe siècle jusqu'au milieu du XIVe, où se trouve consacrée au clergé près de la moitié de son exposé ; le second - et c'est tout dire - est le médiéviste spécialisé dans les questions religieuses. Ajouterais-je aussi des travaux d'étudiants qui ont largement déblayé des fonds mal connus de nos vieux érudits ? Moins favorisé, M. Jean Courtieu, si tôt quitté le XVIe siècle, pour lequel il ne pouvait que s'appuyer sur l'œuvre monumentale de Lucien Febvre, a dû se livrer à des investigations dans le dépôt qu'il dirige. M. le chanoine Etienne Ledeur, ancien supérieur du Grand Séminaire de Besançon, servi par ses enquêtes, les souvenirs qu'il a pu ramasser, aidé aussi par une thèse d'Etat qui a fait époque, celle de M. l'abbé Huot-Pleuroux, enfin par sa connaissance d'un jeune clergé qu'il avait lui-même formé, n'a pas failli à une tâche que des circonstances douloureuses ont malheureusement assombrie. Mais l'obstacle le plus dur à franchir aura été celui qu'avec persévérance, bénéficiant fort heureusement de concours bénévoles, M. l'abbé Pierre Lacroix aura affronté pour le diocèse de Saint-Claude ; par suite d'une bibliographie indigente, il aura fallu procéder à des dépouillements dans les archives publiques, diocésaines et privées. Si quelques-uns se plaignent de la place qui lui a été allouée par rapport à celle acceptée par son confrère, malgré la disparité des deux diocèses, qu'ils se souviennent de ce mot (que je cite de mémoire) d'un théologien fameux: « Je n'ai pas eu le temps de faire court »… Grâce à ce collaborateur diligent, un point de départ aura été donné dans des recherches historiques un peu trop négligées au sud de notre Franche-Comté. Au terme de cet avant-propos, qu'il me soit permis d'insister sur deux originalités de nos deux diocèses. Dès le haut Moyen-âge, la terre jurassienne fut un foyer exceptionnel de monachisme. Cet élan ne s'est, pour ainsi dire, jamais ralenti, tant du moins que les âmes éprises de solitudes claustrales se tournèrent vers l'une des branches de la grande famille bénédictine. Que de monastères, que de prieurés, que de maisons se sont développés au milieu de nos déserts, sur nos montagnes, dans nos étroites vallées, au centre de nos plateaux et de nos clairières, toutes isolées par de vastes étendues forestières, que l'on gravisse les pentes du Jura ou que l'on gagne les rives de la Saône et les eaux stagnantes du pays bressan ! N'est-ce pas ici que s'affirma saint Colomban, que le Bernon d'avant Cluny a groupé ses premiers disciples ? Les ordres réguliers postérieurs, s'étant tourné vers l'apostolat des villes, n'ont pas connu, sauf exception, le même essor magnifique. Peut-être bien la nature physique du pays et la rareté de ses cités le prédisposaient-elles moins aux besoins du temps qui commence avec le XIIIe siècle. Phénomène inverse en quelque sorte, sur lequel nous aimerions attirer l'attention. Dans une région touchée comme ailleurs par la vague de déchristianisation ou, si l'on préfère, d'indifférentisme, les paroisses rurales changent de visage : elles éprouvent le besoin de se regrouper, tandis que dans les villes cl autres paroisses apparaissent, plus nécessaires que jamais. Le mouvement s'accélère depuis la fin de la dernière guerre. A ne considérer que les chiffres bruts, peu de changements dans l'ensemble de la population : 907 000 habitants en 1954 pour les trois départements du Doubs, de Haute-Saône et du Jura; au recensement de 1975, 732 000. Mais la répartition n'est plus la même. Comment comparer les 78 000 âmes de Besançon avec les 129 000 - encore accrues par des banlieues-dortoirs qui ne cessent de grandir ? Et que dire de la « nébuleuse montbéliardaise », à cheval sur trois départements et devenue la plus grosse agglomération de l'archidiocèse: 183 000 au lieu de 113 000 ? Les villes plus petites : Vesoul, Dole, Lons-le-Saunier et, dans leurs montagnes, Saint-Claude et Pontarlier subissent au ralenti une évolution analogue. Que d'interrogations posées par un pareil devenir dans le domaine religieux qui est le nôtre !

01/1977