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fanatisme religieux

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Littérature française

La comedie humaine louis lambert. Louis lambert

" Louis Lambert naquit, en 1797, à Montoire, petite ville du Vendômois, où son père exploitait une tannerie de médiocre importance et comptait faire de lui son successeur ; mais les dispositions qu'il manifesta prématurément pour l'étude modifièrent l'arrêt paternel. D'ailleurs le tanneur et sa femme chérissaient Louis comme on chérit un fils unique et ne le contrariaient en rien. L'Ancien et le Nouveau Testament étaient tombés entre les mains de Louis à l'âge de cinq ans ; et ce livre, où sont contenus tant de livres, avait décidé de sa destinée. Cette enfantine imagination comprit-elle déjà la mystérieuse profondeur des Ecritures, pouvait-elle déjà suivre l'Esprit-Saint dans son vol à travers les mondes, s'éprit-elle seulement des romanesques attraits qui abondent en ces poèmes tout orientaux ; ou, dans sa première innocence, cette âme sympathisa-t-elle avec le sublime religieux que des mains divines ont épanché dans ce livre ! Pour quelques lecteurs, notre récit résoudra ces questions. Un fait résulta de cette première lecture de la Bible : Louis allait par tout Montoire, y quêtant des livres qu'il obtenait à la faveur de ces séductions dont le secret n'appartient qu'aux enfants, et auxquelles personne ne sait résister. En se livrant à ces études, dont le cours n'était dirigé par personne, il atteignit sa dixième année. A cette époque, les remplaçants étaient rares ; déjà plusieurs familles riches les retenaient d'avance pour n'en pas manquer au moment du tirage. Le peu de fortune des pauvres tanneurs ne leur permettant pas d'acheter un homme à leur fils, ils trouvèrent dans l'état ecclésiastique le seul moyen que leur laissât la loi de le sauver de la conscription, et ils l'envoyèrent, en 1807, chez son oncle maternel, curé de Mer, autre petite ville située sur la Loire, près de Blois. Ce parti satisfaisait tout à la fois la passion de Louis pour la science et le désir qu'avaient ses parents de ne point l'exposer aux hasards de la guerre... ".

02/2023

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Actualité politique internatio

Liberté, ma dernière frontière

Menacé par les talibans, Zazai a fui l'Afghanistan lorsqu'il avait 15 ans. En traversant huit pays, il a mis plus de six mois à parvenir en France par l'intermédiaire d'un réseau de passeurs peu scrupuleux. Ce livre retrace son éprouvant périple, semblable à celui de milliers de migrants. La fuite miraculeuse d'un jeune Afghan devenu citoyen français Né à Paktia, village afghan au pied des montagnes, Zazai vit avec son père, berger et instructeur religieux, sa mère et son petit frère Hilal. Il doit interrompre sa scolarité au bout de trois ans car les talibans, qui gagnent du terrain dans le pays depuis 1994, recrutent les garçons à la sortie de l'école. Il n'a que 15 ans quand il doit fuir l'Afghanistan. C'est le début pour lui d'un long et périlleux voyage de plus de six mois pour rejoindre la France par l'intermédiaire d'un réseau de passeurs peu scrupuleux. Le Pakistan, où il rencontre Wakas et Sohail, 13 ans, deux réfugiés pachtounes comme lui ; puis l'Iran, la Turquie, où il sera pris en otage ; la Bulgarie, où il sera emprisonné ; la Hongrie, où il finira en camp de rétention ; l'Italie et son foyer pour mineurs ; et enfin, la France. Ce livre raconte ce périple jonché d'épreuves, à l'image de ce que vivent la plupart des migrants. Malgré tout, Zazai et ses deux amis ont toujours gardé espoir. Une force qui les empêche de jamais baisser les bras. Une leçon de vie et de fraternité. " Zazai nous le dit : même si l'on regarde ailleurs, l'exil continue, comme les guerres et les persécutions. [... ] Mais ce livre nous le rappelle : une tradition d'accueil perdure dans le monde et en France en particulier, des citoyens se battent pour que soient respectés les droits humains, bien souvent avec succès. " (extrait de la préface de Xavier Emmanuelli)

01/2022

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Histoire régionale

Histoire de la Réunion de la Lorraine à la France. Tome 3

"Ce troisième volume de l'Histoire de la Réunion de la Lorraine à la France est pour l'essentiel consacré à Charles V Léopold de Lorraine, appelé parfois le Duc sans duché. Ce personnage exceptionnel, est né le 3?avril 1643 à Vienne. Il est mort le 18?avril 1690 à Wels en Autriche. Il fut duc de Lorraine et de Bar en titre de?1675 à?1690. Charles V de Lorraine, militaire expérimenté, joua un rôle primordial dans la défense de Vienne en 1683, puis lors des opérations de reconquête de la Hongrie. Bien qu'il n'y ait pas eu d'alliance formelle entre le Royaume de France et l'Empire ottoman, Louis XIV, à l'époque, dans le but d'affaiblir la puissance des Habsbourg mais aussi dans le cadre de sa politique d'expansion territoriale visant entre autres la Lorraine, apporta un soutien ponctuel à la Porte. De ce fait, pour le duc Charles, les armées du Roi Soleil qui avaient envahi la Lorraine en 1670, incarnaient une menace tout aussi redoutable que pouvaient l'être les Janissaires des forces ottomanes. La famille de Lorraine avait toujours entretenu des liens étroits avec les Habsbourg, même si leurs intérêts parfois divergeaient. Charles V de Lorraine chercha en permanence à maintenir un équilibre, qui se révéla plutôt précaire, dans ses relations avec ses deux puissants voisins. Il navigua habilement entre les deux puissances, cherchant à maintenir la paix et à protéger les intérêts et l'indépendance de son duché. Il n'empêche qu'à cette époque, les intérêts de la famille de Lorraine étaient plus proches de celle des Habsbourg que du Royaume de France en raison de facteurs géographiques, culturels, religieux et politiques. C'est en Europe centrale, particulièrement en Autriche et en Hongrie qu'allait se jouer le destin de cet éminent personnage que fut Charles V de Lorraine. Si l'on en croit Voltaire, Louis XIV, en apprenant sa mort, déclara : "?J'ai perdu le plus grand, le plus sage et le plus généreux de mes ennemis.?""

10/2023

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Terrorisme

Juger le terrorisme. Regards croisés de la criminologie, du droit et de l'histoire

Comment juger l'horreur ? Comment juger l'abomination ? Quel sort peut-on envisager pour les auteurs de ces crimes ? 30-33 : procès de Jésus de Nazareth. 1793 : la France définit le concept politique de la Terreur. 1800 : attentat de la rue Saint-Nicaise contre Bonaparte. 1893 : les "lois scélérates" contre l'anarchisme provoquent la controverse. 1970 : l'Europe met en place un arsenal juridique pour faire face à la menace terroriste. 1986 : la France tente une insertion dans son code pénal. 1990 : le terme s'applique au religieux. Des dizaines de milliers de victimes, de morts, de blessés ont été recensés dans le monde depuis deux siècles. Depuis 2012, les attentats terroristes en France ont causé la mort de 273 personnes et fait de nombreux blessés. Par ailleurs, 75 attentats ont été déjoués. Du procès Jésus aux sections spéciales, de la cour de sûreté de l'Etat aux juridictions spécialisées, Alain Bauer, Gilles Ferragu et Alexis Deprau croisent leurs regards sur les facteurs de l'évolution de la justice et sa faculté à juger des terrorismes. Trois prismes : le crime, le droit, l'histoire. Un livre décisif. Professeur de criminologie appliquée au Conservatoire national des arts et métiers et aux universités de Shanghai, New York et Pékin, Alain Bauer est l'auteur de nombreux ouvrages sur la criminalité, la guerre ou le renseignement dont l'ABC de la criminologie, aux Editions du Cerf. Docteur en droit de la sécurité et de la défense, titulaire du CAPA, juriste dans une institution publique, essayiste, contributeur pour des revues spécialisées en sécurité et défense, Alexis Deprau est l'auteur du Droit face à la terreur aux Editions du Cerf. Gilles Ferragu, ancien membre de l'Ecole française de Rome, est maître de conférences en histoire contemporaine à l'université Paris-Nanterre. Il est l'auteur de nombreux ouvrages dont Histoire du terrorisme et Otages, une histoire.

04/2024

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Esotérisme

Les Grands Initiés. Esquisse de l'histoire secrète des religions

"Les sages et les théosophes de l'Orient et de la Grèce savaient qu'on ne peut embrasser et équilibrer la Vérité sans une connaissance sommaire du monde physique, mais ils savaient aussi qu'elle réside avant tout en nous-mêmes, dans les principes intellectuels et dans la vie spirituelle de l'âme. Pour eux, l'âme était la seule, la divine réalité et la clef de l'univers. En ramassant leur volonté à son centre, en développant ses facultés latentes, ils atteignaient à ce foyer vivant qu'ils nommaient Dieu, dont la lumière fait comprendre les hommes et les êtres. Pour eux, ce que nous nommons le Progrès n'était que l'évolution dans le temps et dans l'espace de cette Cause centrale et de cette Fin dernière. Et vous croyez peut-être que ces théosophes furent de purs contemplatifs, des rêveurs impuissants, des fakirs perchés sur leurs colonnes ? Erreur, Le monde n'a pas connu de plus grands hommes d'action, dans le sens le plus fécond, le plus incalculable du mot. Ils brillent comme des étoiles de première grandeur dans le ciel des âmes. Ils s'appellent : Rama, Krishna, Bouddha, Zoroastre, Hermès, Moïse, Orphée, Pythagore, Platon, Jésus, et ce furent de puissants mouleurs d'esprits, de formidables éveilleurs d'âmes, de salutaires organisateurs de sociétés. Ne vivant que pour leur idée, toujours prêts à mourir, et sachant que la mort pour la Vérité est l'action efficace et suprême, ils ont créé les sciences et les religions, par suite les lettres et les arts dont le suc nous nourrit encore et nous fait vivre." — Edouard Schuré. Ecrivain, musicologue et philosophe français, Edouard Schuré s'est attaché à étudier les systèmes religieux, l'ésotérisme et les philosophies de l'au-delà qui ont inspiré son ouvrage le plus connu : "Les Grands Initiés, Esquisse de l'histoire secrète des religions", consacré notamment à Rama, Krishna, Hermès, Moïse, Orphée, Pythagore, Platon et Jésus.

03/2024

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Franc-maçonnerie

La tradition des francs-maçons. Histoire et transmission initiatique

La franc-maçonnerie apparaît au début du XVIIIe siècle, dans un contexte de bouleversements profonds. Sa spécificité est à la fois de se prétendre fer-de-lance de la modernité dans son identification aux Lumières, mais aussi conservatoire de traditions, ou de la Tradition, à travers l'Ordre maçonnique. Ainsi, la franc-maçonnerie navigue entre ces deux pôles que sont tradition et modernité. Aujourd'hui encore, le maçon contemporain a soif de recherche et de connaissances puisque la franc-maçonnerie se proclame dépositaire d'une tradition dont elle prétend assurer la transmission par la voie initiatique. Les maçons peuvent se partager en deux grands groupes : ceux qui " croient " à la Tradition et ceux qui s'intéressent aux traditions qui s'imprègnent de l'histoire. C'est avant tout l'initiation qui est traditionnelle et l'histoire propose le moyen indispensable pour montrer comment la tradition se construit en même temps qu'elle se transmet selon des contextes différents. Pour " ouvrir la boîte de la tradition maçonnique ", l'auteur étudie en historien les textes et les images maçonniques du XVIIIe siècle. Il dévoile ainsi les sources et les emprunts de la tradition maçonnique aux courants de pensée religieux, opératifs et ésotériques. Chez les francs-maçons, seuls les initiés peuvent transmettre l'initiation. Par là même, la tradition transmise, qui est devenue " le coeur et la moelle " de l'initiation, continue à fabriquer des initiés et permet l'inscription des maçons contemporains dans la chaîne à la fois réelle et sublimée à laquelle ils sont reliés " dans le temps et dans l'espace ", celle des " Vénérables Maîtres qui la formaient hier ". Ce livre, superbement illustré, est un outil de maniement efficace et intelligent de l'idée de tradition qui permet de dépasser la simple utilisation du mot : il accompagnera le maçon dans tout son parcours initiatique. La première édition de cet ouvrage a reçu le prix de l'Institut Maçonnique de France.

06/2023

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Gestion

La spiritualité, un facteur de performance du leadership. Expériences de dirigeants en France et au Gabon

La société contemporaine est en évaluation permanente dans une rapidité toujours plus accrue, une concurrence toujours plus forte qui crée de plus en plus un malaise chez les personnes à responsabilité qui travaillent dans une atmosphère de grande incertitude, de perte d'humanité et de repères. Pour les dirigeants aujourd'hui, le challenge est de trouver la paix, la sérénité et la confiance au travail chaque jour ; de trouver des alternatives pour leur bien-être et un meilleur rendement de leur leadership. C'est dans ce contexte problématique qu'intervient le recours à la spiritualité. Cette recherche a, à cet effet, mis en évidence la manière dont la spiritualité participe à améliorer et à maintenir la performance du leadership dans les organisations. Par la construction d'une théorie du Leadership spirituel englobant, il est question de comprendre pourquoi, comment et dans quel but le spirituel intervient dans la vie des dirigeants. La spiritualité se présente comme un moteur d'efficacité du leadership des dirigeants, essentiellement par un rapport à soi, à l'altérité, à la croyance, au transcendant, au religieux et à la foi. C'est "la prédominance de l'esprit sur le corps". Le dirigeant trouve dans sa spiritualité un cadre de pensée et d'action qui passe par le sens, l'introspection, l'optimisme et la confiance. Le leader prend exemple et incarne l'exemple, il est moins vulnérable face à la contingence et ainsi plus productif. Sa "compétence spirituelle" influence ses choix, son état d'esprit et ses interactions, lui permettant d'aller au bout de ses réalisations malgré les difficultés par "amour" pour "autrui". Cet ouvrage présente certes les apports de la spiritualité pour les dirigeants dans les organisations, mais le leadership étant propre à tous, les résultats de cette recherche peuvent servir et aider chacun dans son quotidien d'acteur dans les organisations et dans la société.

11/2019

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Tourisme France

Strasbourg. Pages d'histoire

Strasbourg l'Européenne, la Rhénane, la Croyante, l'Industrieuse, la Studieuse. Les épithètes ne manqueraient pas à ceux qui voudraient qualifier la capitale alsacienne. Quelques lignes de faîte caractérisent ses deux mille ans d'histoire : tout d'abord son ouverture tous azimuts, tant vers le nord et le sud, grâce à l'axe rhénan, que vers l'est et l'ouest. L'Europe francophone et germanophone est à portée de sa main. Deuxième trait marquant, qui est aussi une signature inscrite dans le ciel : la cathédrale qui résume toute l'histoire de l'art sur mille années d'existence. On y lit le style roman impérial autant que le gothique francilien, dans la pierre et dans le vitrail. Sa flèche étonne par la hardiesse de sa conception et sa hauteur pendant longtemps inégalée. Troisième axe : l'esprit religieux qui traverse l'âme de la ville. Autour de la cathédrale, plusieurs églises s'élèvent ainsi que des couvents, puis des synagogues et aujourd'hui des mosquées. L'université, bien après l'époque de l'humanisme, naît de la volonté des Réformateurs de proposer aux bourgeois une éducation civique et religieuse pour leurs enfants. Elle succède à la Haute Ecole en pleine guerre de Trente ans. L'esprit maçonnique s'y développe également. Enfin, dernier élément fort, la ville d'Empire devenue ville royale, puis chef-lieu de département, capitale du Reichsland Elsass-Lothringen et enfin capitale européenne, bruisse d'une activité de négoce, d'industrie et d'artisanat tout au long de son histoire. Strasbourg, marquée par son rôle de place-forte militaire, a accueilli de nombreux visiteurs : souverains et princes d'Empire, étudiants, artisans, théologiens, poètes et écrivains. Certains sont arrivés en vainqueurs, d'autres en exilés, d'autres encore prêts à profiter du dynamisme de la ville et à y participer. Outre les hommes, l'architecture reflète cette longue histoire et les influences qui ont nourri Strasbourg, un joyau aux multiples facettes.

11/2014

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Droit constitutionnel

Mouvements révolutionnaires et droit constitutionnel

Cet ouvrage est une version augmentée des actes du colloque organisé à l'Université de Bordeaux le 17 mars 2021. Que le mouvement révolutionnaire soit mené au nom d'un modèle transcendant religieux ou idéologique, ou en celui d'un modèle éthique à construire, cette réflexion pluridisciplinaire a montré combien l'approche constitutionnelle permettait d'en renouveler la compréhension. Premièrement, la théorisation révolutionnaire y est pensée sous plusieurs angles, tels que le rôle qu'a pu occuper la religion dans certaines révolutions, en Iran notamment, ou le recours à la révolution non violente comme référent éthique. La caractérisation des mouvements révolutionnaires a ensuite permis d'étudier les cas russe, ukrainien, burkinabè et portugais, en évaluant entre autres le rôle du peuple dans le cheminement révolutionnaire. Deuxièmement, l'interprétation constitutionnelle de la réussite et de l'échec révolutionnaires a conduit à traiter des cas allemand, égyptien et turc. A cet égard, plusieurs questions ont été posées. Comment apprécier la légitimité des mouvements révolutionnaires ? Sont-ils l'expression de la souveraineté ? Que penser du phénomène de contagion révolutionnaire à plusieurs systèmes constitutionnels ? L'utilisation d'un mécanisme constitutionnel, comme en Corée du sud en 2017, empêche-t-elle la qualification révolutionnaire d'un mouvement contestataire ? Troisièmement, l'identification des causes des mouvements révolutionnaires à travers les exemples cubain et équatorien a précédé l'évaluation des moyens potentiels de les éviter. Le recours au référendum d'initiative citoyenne, à la révision totale de la constitution, à l'interdiction par celle-ci de la révolution à travers notamment les exemples mexicain et ougandais ont ainsi été abordés. Publié avec le concours du Centre d'Etudes et de Recherches Comparatives sur les Constitutions, les Libertés et l'Etat (EA 7436), de l'Institut de Recherche Montesquieu (EA 7434), du Département Droit et Transformations Sociales de l'Université de Bordeaux, de l'Association Française de Droit Constitutionnel, de la Région Nouvelle-Aquitaine, et avec le soutien de la Fondation Anthony Mainguené"

01/2024

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Moyen Age - Critique littérair

Parler aux "simples gens". Un art médiéval

Pourquoi parler aux simples ? Et a fortiori dans leur langue ? Le christianisme exigeait l'adhésion personnelle des individus. Il fallait donc parler à tous. C'est ce qu'ont tenté de faire les auteurs médiévaux qui, entre intérêt et moquerie, respect et mépris, ont ainsi donné naissance à la littérature en langue vulgaire. Les langues nouvelles existent à peine quand les conciles commencent à insister sur l'obligation d'y recourir pour prêcher au peuple et quand les premiers poèmes religieux ou sermons dans ces langues commencent à être écrits. Mais qui sont les simples ? On voit en eux la figure du Christ, mais on les méprise, on les exploite, on se moque d'eux. On est déchiré entre le modèle de la grande rhétorique latine et la puissance de vérité qui émane de la simplicité biblique. On est fier d'écrire encore de la poésie latine métrique, reposant sur la longueur des syllabes, mais l'oreille des simples ne perçoit plus que le compte des syllabes et bientôt l'écho de la rime, comme dans les langues nouvelles. On réfléchit aux meilleures méthodes pour s'adresser aux simples, au ton et au style à employer, aux anecdotes qui rendront le propos plus vivant et, ce faisant, on finit par imiter leur langage, mais alors non sans condescendance ou moquerie. Parler aux simples, parler des simples, faire parler les simples : tout se mêle, les contradictions s'amplifient, les formes littéraires en jouent et, cruellement parfois, elles s'en enrichissent. C'est ce labyrinthe que parcourt librement ce petit livre. Il ne prétend pas en trouver le secret et accepte de s'y perdre. Mais il ne peut s'empêcher de rendre hommage à cet effort pour parler aux simples que nous devons à ce Moyen Age si décrié et aux conséquences qu'il a eues sur notre langue, notre littérature, notre civilisation et nos convictions.

05/2023

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Policiers

Le Testament syriaque

Paul Mesure, journaliste free lance à Paris, est rentré d’Afrique avec, dans ses bagages, un document ancien qu’il a déniché à Tombouctou et compte revendre à bon prix. Ce codex est indéchiffrable, de sorte qu’il lui faut recourir aux services des meilleurs spécialistes pour s’en faire une idée plus précise. Mais les riches amateurs de ce genre de relique forment un tout petit monde, et qui dit expert dit fatalement fuite, surtout si la nature même du document permet de penser qu’il y a beaucoup d’argent en jeu. De fait, les cadavres commencent à se multiplier autour de Paul. Et si ce texte, en dehors de sa valeur archéologique et commerciale, avait surtout un profond sens religieux ? Et si l’argent n’était pas, finalement, le plus important ?Partagé entre l’inquiétude, la curiosité et le désir de vengeance, Paul louvoie entre plusieurs équipes de tueurs aux motivations antagonistes et une police française obligée de s’en remettre au commissaire Sarfaty, le « commissaire–philosophe », étrange personnage passionné de culture arabe et spécialiste de l’histoire des religions. Afin de comprendre le codex, et de démêler l’écheveau des crimes qu’il laisse dans son sillage, Sarfaty se plonge dans l’univers fascinant de la naissance de l’islam, de son langage codé et de ses énigmes.Barouk Salamé, érudit franco-algérien, propose un voyage saisissant dans l’univers de l’islam, de son génie, de sa violence, de sa poésie, des conflits qui le traversent et des enjeux de son avenir. Thriller polyphonique avant tout consacré à la culture arabe, Le Testament syriaque s’attaque, sans manichéisme ni angélisme, à « ce qui nous tuera tous : l’inculture ». Plaidoyer contre l’incompréhension et l’ignorance, mise en garde contre les préjugés de tous bords, réflexion sur l’évolution de la religion musulmane, ce thriller, qui invite à une réflexion nuancée sur l’histoire des civilisations, a reçu un excellent accueil critique et été un vrai succès de librairie.

03/2011

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Sociologie

Comprendre le Sénégal et l'Afrique d'aujourd'hui. Mélanges offerts à Momar-Coumba Diop

Les contributions réunies dans ce livre rendent hommage à Momar-Coumba Diop, un universitaire sénégalais qui, depuis la fin des années 1980, a dirigé et organisé des recherches ayant permis, par la pertinence de leurs interrogations, la qualité et l'originalité de leurs résultats, l'établissement d'un état des lieux du Sénégal contemporain. Pendant plus d'un quart de siècle, une " famille élargie " composée de chercheurs de générations et de nationalités différentes a été constituée sous son autorité. Jean Copans, qui a le plus étudié ses publications, avait déjà mis l'accent sur l'existence d'une tradition sénégalaise en sciences sociales et historiques unique en Afrique, dont M.-C. Diop est un représentant éminent. Les témoignages figurant dans ce volume offrent des éclairages novateurs sur les publications de cet universitaire qui a conçu, mis sur pied et géré le Centre de recherche sur les politiques sociales (Crepos). Ils offrent des repères permettant de reconstituer sa longue marche vers plus de connaissances et d'objectivité sur le Sénégal et le continent africain. Ce livre propose aussi des contributions qui recoupent ou complètent les travaux de M.-C. Diop. On peut en juger au travers des articles sur l'Etat, sur des figures du politique ou du religieux en Afrique, sur l'ethnicité dans les transitions démocratiques, ou sur l'importante question de la Casamance. Les contributeurs offrent aussi des études originales, relatives aux systèmes électoraux, aux confréries religieuses, aux différents aspects des politiques publiques, à l'environnement, à la formation notamment supérieure, aux syndicats d'étudiants ou de travailleurs, à la santé ou à des questions théoriques concernant l'histoire du continent africain. Malgré les contraintes politiques, économiques et sociales qui structurent l'environnement dans lequel travaillent les chercheurs africains, cet ouvrage montre qu'il est possible d'échapper à une certaine forme de dépendance intellectuelle nationale. Rédigé dans un style serein, ce livre constitue un outil indispensable à une meilleure connaissance contemporaine du Sénégal et de l'Afrique.

05/2023

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Sciences politiques

Fantômes de l'Etat en France. Parcelles d'histoire

Quel est l'état de la France ? A l'époque où fleurissent les doctrines enchanteresses de la transparence totale et planétaire, l'obscure question du centralisme revient sur le tapis. Bavarder pour ne rien en dire de significatif mobilise de nouveau les gouvernants et leurs conseillers, les spécialistes du débat public et les fabricants du "story-telling" approprié. En vérité, la vieille Nation qui inventa le mot "bureaucratie" est confrontée une fois de plus à la viabilité de ses montages anciens, rafistolés depuis plusieurs décennies par accumulation de mesures en trompe-l'oeil. Mais aujourd'hui, sous la férule de la tyrannie du Marché et du Management généralisé, souffle non plus le zéphir de la scolastique pro ou anti-jacobine, mais l'ouragan de la Mondialisation, autant dire un vent de panique. Au vu et au su d'observateurs extérieurs, l'Etat français se momifie. Le Monument lézardé de l'Administration mériterait d'être revisité au XXIe siècle par les experts, perplexes devant les trésors si bien conservés : le joyau révolutionnaire du département ou les anciens habits de la fonction publique. Aller à la rencontre des fantômes, c'est faire d'utiles découvertes sur nos manières institutionnelles toujours en vigueur. Sans faire retour sur la logique centraliste et ses effets, à l'ouvre dans la conception du pouvoir, son organisation et sa pratique, le dépérissement de l'Etat se poursuivra, incompris. Gouverner à coups d'expédients gestionnaires ne sera d'aucun remède sans l'interrogation nécessaire sur le sens qui fait la vitalité du lien social et, au-delà de l'Hexagone, la sincérité de l'allégeance à l'Europe. Eloigné de la République des idées simples, ce livre appartient au genre scrutateur. Il est à la tâche de se réapproprier ce qui, du passé, nous échoit, et donc de mettre au jour les sédiments politiques et juridiques, mais aussi religieux, sur lesquels repose un très vieux bâti : l'habitat de la Nation française.

04/2015

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Psychologie, psychanalyse

Après-coup. Paroles de femme, paroles de psychanalyste

Claire est une femme de la génération de toutes les chances : trop jeune pour avoir souffert consciemment de la guerre, elle a grandi dans un monde apaisé ; elle a pu choisir ses études, la médecine, et exercer comme elle voulait le métier qu'elle voulait, la psychanalyse. Elle a trouvé dans le milieu étudiant une nouvelle liberté sexuelle et bénéficié plus tard de la contraception pour limiter ses maternités. Débarrassée du carcan des préceptes religieux, elle a cru que les valeurs qu'elle avait intériorisées se transposeraient dans un monde dont l'homme serait le centre, méritant qu'on se batte pour lui sans référence à Dieu. Mais le monde n'est pas devenu ce qu'elle avait espéré. Les femmes, particulièrement elles, n'ont pas transmis leurs acquis à la génération suivante : elles n'ont pas su user de leur indépendance matérielle fournie par l'accès au travail rémunéré, et de leur indépendance morale appuyée par la révolution de mai 68, pour influer sur le monde construit par les hommes. C'est en psychanalyste que Claire tente de comprendre ce qui s'est passé ; puis dans ses échanges avec les autres femmes, patientes, collègues, amies, femmes d'ici et d'ailleurs ; en se questionnant sur le monde enfin, régi par la même conflictualité, sans doute à notre époque plus narcissique que sexuelle. Après avoir cessé de recevoir des patientes elle s'est donné la liberté de parler de ce qu'elles ont eu à affronter et résoudre, en tant que représentant les problèmes de toutes les femmes. C'est une liberté de parole dont aucun patient actuel n'a à craindre le mésusage et dont, espère-t-elle, ceux qui s'y reconnaîtront comprendront la motivation : contribuer si peu que ce soit à inciter à changer le monde, à résister à une mondialisation déshumanisante de la pensée, et à permettre aux femmes d'y insuffler leurs valeurs. Même si l'on considère que ces valeurs ne sont que la résultante à un moment donné de l'histoire toujours en devenir des sociétés.

09/2009

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Droit

Le marché du mérite. Penser le droit et l'économie avec Léonard Lessius

Dans un contexte marqué par la mondialisation des échanges commerciaux, l'essor des places boursières et des bouleversements politico-religieux profonds, le théologien jésuite Léonard Lessius (1554-1623) fera figure d'"Oracle des Pays-Bas" parmi les marchands, banquiers et princes cherchant à s'orienter dans ce nouveau monde. Son principal ouvrage, Sur la justice et le droit (De iustitia et iure, 1605), gagnera rapidement le statut d'ouvrage de référence par la lucidité de ses analyses économiques et sa fine maîtrise de la technique juridique. Influencé par le renouvellement de la théologie développé à Salamanque, Lessius relaye la pensée économique des scolastiques tout en jetant les bases du libéralisme moderne. Ce livre propose de revisiter l'héritage de ce célèbre méconnu de l'histoire de la pensée économique tout en élucidant ses fondements juridico-théologiques. Très bon étudiant, mais d'origine rurale modeste, Lessius reçut une bourse qui lui permit d'étudier au collège d'Arras, à Douai et à Louvain où il termina bril-lamment le cours de philosophie en 1572. La même année il entra dans la Compagnie de Jésus. A la fin des premières années de formation religieuse il enseigna la philosophie au collège d'Anchin à Douai et après son ordination sacerdotale (1582) fut envoyé à Rome pour des études plus poussées en théologie sous la direction des meilleurs maîtres de l'époque, Francisco Suarez et Robert Bellarmin. De retour en son pays, il fut nommé professeur de théologie à l'Université de Louvain, où il résida jusqu'à sa mort Lessius est donc surtout connu pour son traité Sur la justice et le droit de 1605, qui fut réimprimé une vingtaine de fois durant le seul XVIIe siècle. C'était la première fois qu'un théologien étudiait sérieusement les problèmes moraux soulevés par l'économie et la finance. Lessius se rendit à Anvers, alors une ville en pleine expansion économique, pour y étudier sur place comment les banques et le commerce moderne fonctionnaient. La compétence qu'il acquit dans ce domaine – une chose rare parmi les clercs de l'époque – donna un poids considérable aux solutions qu'il proposait aux problèmes soulevés. Aujourd'hui encore les historiens de la vie économique admirent la subtilité de ses analyses.

11/2019

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Esotérisme

Les formes contemporaines de l'antimaçonnisme

Ces dernières années, en Europe, dans le monde musulman, mais aussi en Afrique subsaharienne, les discours visant le pouvoir supposé des francs-maçons et leurs présumées collusions ont à nouveau fleuri. Ces discours s'en prennent au rôle politique ou économique que joueraient la franc-maçonnerie ou les francs-maçons, mais s'inscrivent aussi dans une parole plus large qui vise à dénoncer une conspiration mondiale, voire un principe maléfique transhistorique - mettant à jour des topoi de la rhétorique antimaçonnique classique. Cela s'inscrit dans des sociétés où la dialectique du secret et de la transparence est omniprésente, et où franc-maçonnerie est perçue comme l'expression par excellence d'une supposée culture du secret. S'entremêlent ainsi un antimaçonnisme catholique traditionnel, tantôt politique, tantôt religieux et diabolisateur, qui s'exprime aujourd'hui davantage en Afrique subsaharienne et en Amérique latine qu'en Europe, mais qui sur le vieux continent perpétue le fonds de commerce idéologique de milieux intégristes chrétiens ; un antimaçonnisme politique, porté par des courants populistes ou nationalistes, qui s'évertue à traquer les francs-maçons comme favorisant une domination étrangère (politique, financière) - c'est le cas en Italie et dans plusieurs pays d'Europe centrale, orientale et balkanique ; un antimaçonnisme islamique radical qui puise à l'antisémitisme et à l'antisionisme des différents courants qui le composent ; un antimaçonnisme complotiste enfin, qui s'abreuve au succès des théories conspirationnistes en vogue et se propage viralement sur Internet. Les actualisations de la rhétorique antimaçonnique comme les usages idéologiques qui en sont faits paraissaient dès lors devoir être réinterrogés, vingt-cinq ans après un premier volume consacré aux courants antimaçonniques dans la collection "Problèmes d'histoire des religions" (IV/1993). C'est la triple ambition du présent ouvrage : dresser un état des lieux de l'antimaçonnerie aujourd'hui, et de ses évolutions récentes ; analyser à la fois les accents nouveaux et les reformulations de condamnations anciennes ; examiner des situations peu mises en avant dans la littérature jusqu'ici, telles les formes de l'antimaçonnisme dans les courants émergents du christianisme contemporain ou de l'islam.

10/2019

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Histoire ancienne

Mobiliers et sanctuaires dans les provinces romaines occidentales (fin du Ier siècle avant - Ve siècle après J.-C.). La place des productions manufacturées dans les espaces sacrés et dans les pratiques religieuses

Les Rencontres internationales Instrumentum sur le thème Mobiliers et sanctuaires dans les provinces romaines occidentales (fin Ier s. av. - Ve s. ap. J.-C.). La place des productions manufacturées dans les espaces sacrés et dans les pratiques religieuses se sont déroulées du 3 au 5 juin 2015, au Musée d'Histoire et d'Archéologie Carré Plantagenêt du Mans (Sarthe, FR). L'objectif était d'analyser les pratiques religieuses par le biais des nombreux artefacts mis au jour dans les espaces sacrés, qu'ils soient publics ou non, bâtis ou naturels. Les contributions rassemblées dans ce volume portent sur des sites localisés dans les trois Gaules ainsi qu'en Hispanie et en Italie. Une première série d'études abordent les traces matérielles laissées par les fidèles dans les lieux de culte, dans ou aux abords des temples, au sein des galeries ou des cours et des bâtiments annexes. Régulièrement se dessinent des particularités régionales, voire locales, liées aux objets déposés. Parfois, la confrontation entre structures archéologiques et artefacts s'est avérée nécessaire pour conforter la fonction cultuelle du lieu, ou bien pour mettre en évidence certains rites, comme ceux en relation avec les sites naturels ou aquatiques. L'acte religieux est également traité à travers des catégories spécifiques de mobiliers : fibules, vaisselle miniature, sistres, figurines en terre cuite, haches polies, etc., tous ayant, soit servi de support d'offrande, soit joué un rôle dans l'organisation des cérémonies. Enfin, un éclairage particulier est proposé sur quelques sites de la partie occidentale de la Gaule, en relation avec le travail collectif mené dans cette région et l'exposition Des dieux et des hommes. Cultes et sanctuaires en Sarthe et en Mayenne dans l'Antiquité présentée au musée du Mans en 2015. Cet ouvrage offre aux lecteurs un panorama jusque-là inédit sur la pratique religieuse dans l'ouest de l'Empire romain ; une approche fondée sur les artefacts, étudiés ici non pas pour leur valeur intrinsèque mais comme une source d'informations à part entière qui nous conduit au plus près des acteurs de la religion antique.

09/2019

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Beaux arts

L'esthétique de la réaction. Tradition, foi, identité et l'art français (1900-1914)

En 1911 le critique d'art conservateur Marius Vachon déplore, dans une "défense de l'art national" le "déracinement de nos traditions nationales, [la] désagrégation des forces vives de notre pays" . L'art français - "l'expression du génie de notre race" - sombre devant l'assaut de la démocratie laïque, vivifiée par de néfastes influences culturelles importées de l'étranger. Vachon contribue à un long débat sur la nature de la culture française - sa singularité, ses affinités stylistiques, ses origines ethniques, sa généalogie et ses périls - qui a soulevé les passions dans les années précédant la Grande Guerre. Dans ce livre, Neil McWilliam fait revivre ce débat à travers une étude des groupes qui s'attachent plus particulièrement à imposer une généalogie de l'art français conforme à leurs objectifs politiques ou religieux. Il examine trois mouvements - le renouveau catholique, la royaliste Action française et le nationalisme républicain appelant à une "renaissance française" -, et leurs disciples, tels Maurice Denis, Joachim Gasquet et Emile Bernard, en s'intéressant au rôle joué par l'esthétique, qui véhicule des idéaux d'ordre sacré ou séculier tout en leur servant de métaphore. Il se penche également sur la manière dont ces modèles sont utilisés pour évaluer l'art du passé et porter un jugement sur l'art contemporain, considéré comme le baromètre de la vitalité française. Au lieu de considérer l'art visuel comme l'objet incident d'idéologies forgées pour l'essentiel dans d'autres contextes, ce livre propose à démontrer que la critique culturelle sert de catalyseur à une réflexion sur la tradition et l'identité et qu'elle est au coeur du projet politique des trois groupes étudiés ici. Mais les critiques s'efforcent aussi d'influer sur la production artistique contemporaine en fonction de critères fondés sur des valeurs héritées du passé, valeurs qui permettront d'enrayer ce que beaucoup à droite considèrent comme le déclin culturel de la nation. Ce livre porte donc le regard au-delà des groupes canoniques d'avant-garde privilégiés jusqu'ici par les chercheurs, et explore un terrain artistique largement inconnu. Il s'agit de réévaluer radicalement les enjeux culturels d'une période souvent considérée dans le cadre restreint d'un panthéon de novateurs modernistes.

01/2021

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Pléiades

La Légende des siècles ; La Fin de Satan ; Dieu

"Exprimer l'humanité dans une espèce d'oeuvre cyclique ; la peindre successivement et simultanément sous tous ses aspects, histoire, fable, philosophie, religion, science, lesquels se résument en un seul et immense mouvement d'ascension vers la lumière ; faire apparaître, dans une sorte de miroir sombre et clair - que l'interruption naturelle des travaux terrestres brisera probablement avant qu'il ait la dimension rêvée par l'auteur - cette grande figure une et multiple, lugubre et rayonnante, fatale et sacrée, l'Homme ; voilà de quelle pensée, de quelle ambition, si l'on veut, est sortie La Légende des Siècles. [... ] Comme on le verra, l'auteur, en racontant le genre humain, ne l'isole pas de son entourage terrestre. Il mêle quelquefois à l'homme, il heurte à l'âme humaine, afin de lui faire rendre son véritable son, ces êtres différents de l'homme que nous nommons bêtes, choses, nature morte, et qui remplissent on ne sait quelles fonctions fatales dans l'équilibre vertigineux de la création. Tel est ce livre. L'auteur l'offre au public sans rien se dissimuler de sa profonde insuffisance. C'est une tentative vers l'idéal. Rien de plus. Ce dernier mot a besoin peut-être d'être expliqué. Plus tard, nous le croyons, lorsque plusieurs autres parties de ce livre auront été publiées, on apercevra le lien qui, dans la conception de l'auteur, rattache La Légende des Siècles à deux autres poëmes, presque terminés à cette heure, et qui en sont, l'un le dénoûment, l'autre le couronnement ; La Fin de Satan, et Dieu. [... ] L'épanouissement du genre humain de siècle en siècle, l'homme montant des ténèbres à l'idéal, la transfiguration paradisiaque de l'enfer terrestre, l'éclosion lente et suprême de la liberté, droit pour cette vie, responsabilité pour l'autre ; une espèce d'hymne religieux à mille strophes, ayant dans ses entrailles une foi profonde et sur son sommet une haute prière ; le drame de la création éclairé par le visage du créateur, voilà ce que sera, terminé, ce poëme dans son ensemble ; si Dieu, maître des existences humaines, y consent". Victor Hugo, Hauteville-House, septembre 1859.

05/2005

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Religion

Rennes

Si l'actuel diocèse de Rennes trouve son unité administrative avec le Concordat de 1801, il puise ses forces et son originalité dans une géographie antérieure et complexe : celle des trois diocèses d'Ancien Régime : Rennes, Saint-Malo et Dol, un moment métropole religieuse de la Bretagne. D'un inconvénient manifeste qui résulte des chevauchements institutionnels, l'équipe des jeunes historiens attachés à cette étude a su tirer avantage en passant du cadre strict de la circonscription ecclésiastique à celui de la « région » interdiocésaine. A cette « région » comprise dans ses diversités de tempéraments, de traditions religieuses, de folklore, d'options idéologiques, ils ont appliqué les techniques les plus modernes, notamment en sociologie et en ethnologie, pour lui restituer son âme éternelle et changeante. Bretagne éternelle qu'on a fini par identifier avec traditionalisme religieux et conservatisme. De fait, sur la longue durée, elle accuse volontiers un retard quasi-constant par rapport aux grands événements de l'histoire religieuse de la France. Elle se sépare encore d'elle par la faiblesse de l'implantation des églises romanes en raison d'un lent essor économique, par une fidélité « romaine » que ne vient pas perturber le Concordat de 1516, jamais appliqué en Bretagne. Mais Bretagne changeante qui surprend par l'accélération soudaine, quand l'événement l'atteint. Tantôt dramatisé dans la fureur des Guerres de Religion ou dans la crise révolutionnaire, tantôt amplifié clans la ferveur de la piété tridentine, à son apogée au XIXe siècle. Bretagne caricaturée, enfin, dans la complaisance à opposer les « Blancs » aux « Bleus ». Ce ne sera point la moindre surprise que de découvrir une Ille-et-Vilaine qui, de 1789 à 1960, s'éprend d'un christianisme fervent, mais républicain, pendant qu'ailleurs les autorités ecclésiastiques jugent les « Blancs » insoumis et pas plus pieux que les autres. On pressent déjà l'accueil de La Mennais et des abbés démocrates qui inaugurent les tensions des années 1960 entre une société « cléricale » et celle des laïcs formés par les Organismes d'Action Catholique, pépinières de militants syndicalistes ; deux sociétés, qui, sur des rythmes différents, n'en attestent pas moins une seule fidélité dans l'annonce de la Bonne Nouvelle.

01/1979

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Histoire internationale

L'année 2004 dans Le Monde. Les principaux événements en France et à l'étranger

En 2004, un vieux rêve de l'humanité s'est réalisé : une sonde envoyée de la Terre s'est posée sur la planète Mars et a émis les premiers clichés, relançant le débat sur des formes possibles de vie sur la Planète rouge. Mais un autre rêve - celui, tout aussi vieux, nourri par les Philosophes, d'une paix perpétuelle - n'est pas encore de mise : la guerre fait toujours rage, notamment dans des régions d'Afrique, en Irak ou en Palestine. Le terrorisme, quant à lui, poursuit sa mondialisation : il a massacré des civils à Madrid comme à Beslan, à Bagdad comme à Djakarta. Pendant ce temps, l'Union européenne a étendu sa zone de paix et de prospérité à dix autres membres, et elle a ouvert des négociations de candidature avec la Turquie. L'Europe est un continent en soi, dont il n'est plus assuré qu'elle donne le même sens aux valeurs longtemps proclamées communes avec les États-Unis d'Amérique. Ces derniers ont réélu le président George Bush, défenseur de la propagation des valeurs chrétiennes et toujours en croisade contre les forces du Mal. La France, pendant ce temps, interdisait le port de signes religieux ostensibles dans les écoles. Les fermetures, parfois sauvages, d'entreprises se sont multipliées dans l'Hexagone, où la gauche a remporté une victoire historique en enlevant la présidence de 20 régions, ne laissant à la droite que la seule Alsace. Mais de cette année le souvenir restera d'abord celui du tsunami qui, le 26 décembre, vit la mer manger en quelques heures les côtes de pays d'Asie, emportant plus de 160000 victimes. Cette chronologie inédite a été établie par le service Documentation du Monde sous la direction de Didier Rioux. L'année dans Le Monde est un outil indispensable pour tous ceux qui, par curiosité ou nécessité universitaire, souhaitent se remémorer les faits essentiels de l'Histoire en train de se faire en France et à l'étranger, dans les domaines de la politique, de l'économie, de la culture, des sciences et des sports.

02/2005

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Histoire internationale

Mon père, mon frère, les Shahs d'Iran. Entretiens avec Son Altesse Impériale le prince Gholam-Reza Pahlavi

Il est peu d'événements sur lesquels nos certitudes paraissent mieux fondées que la chute du Shah d'Iran et la Révolution Islamique de 1979. Que croyons-nous savoir ? Un régime autoritaire, à bout de souffle, a été renversé par une révolution populaire inspirée par un religieux qui avait été accueilli en France. Tout le reste est passé sous silence. Passés sous silence, 2 500 ans de civilisation brillante, des siècles d'humiliation et 60 ans de reconquête de fierté nationale et de progrès... L'Iran nous paraît désormais n'avoir jamais été que le pays du tchador et de la pensée unique. Ou pire, le pays où toute modernisation est impossible. Le Prince Gholam-Reza Pahlavi, frère du Shah d'Iran, a décidé de rompre ce silence et de dire quel a été l'Iran au XXe siècle, marqué par la dynastie à laquelle il appartient. Il relate comment son père Reza Shah, puis son frère, par leur politique toujours tournée vers le progrès, ont su et pu donner à l'Iran la place qui lui revenait de droit dans le concert des grandes nations. Mais voulait-on la paix au Moyen-Orient ? La guerre dans cette partie du monde n'arrangeait-elle pas certains intérêts, ceux-là mêmes qui firent partir le Shah ? Le Prince Gholam-Reza Pahlavi a accepté de répondre à nos questions, même les plus embarrassantes, afin de rétablir la véritable histoire de son pays, dont aucun Iranien n'a à rougir. Au fil des entretiens se dégage également un portrait saisissant de la vie quotidienne du Shah et de la famille impériale, ballottée des palais d'Iran jusqu'à l'exil. Les amours (des années Fawzia aux années Soraya, la princesse aux yeux tristes, et Farah), les doutes, la douleur aussi, notamment lors du tragique décès de la Princesse Leila en 2001 et l'intervention digne et poignante de sa mère l'Impératrice Farah à la radio, qui a ému des millions d'Iraniens. L'Iran impérial était un rempart contre le terrorisme international. Il a été vaincu par ces mêmes forces qui aujourd'hui au pouvoir à Téhéran sont les complices de ceux qui cherchent à déstabiliser le monde.

01/2005

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Science-fiction

Horreur évolution

Un couple américain vivant dans le Maine assiste à la naissance d’un bébé : Sharon Jackson. Elle reçoit une éducation d’extrémisme religieux par sa mère. Plus tard, elle va au collège où elle se fait beaucoup d’amis. Son père, romancier à succès, lui offre de nombreux livres pour ses études. Une fois, un de ses amis la pousse à aller voir un film d’horreur au cinéma. La fille prend peur et refuse d’y aller. Mais un jour, lors d’une tournée de dédicace d’un roman en Afrique, le père entraîne sa fille avec lui. Elle a douze ans à ce moment précis. Sharon y fait des rencontres improbables. Tout va bien, jusqu’au jour où elle se rend dans un zoo. Ce jour-là, sa vie bascula à jamais dans l’horreur. Un zèbre prit possession de son corps et la gentille jeune fille devient très vite un monstre sanguinaire. Elle tue tous ses amis et attaque ses parents. Elle est internée en psychiatrie, mais parvient à s’en échapper. S’ensuivent les rites d’un exorcisme qui tourne mal et le prêtre en perd la mémoire. Il devient l’instrument des forces maléfiques. Elle est dans un univers malsain, mais parvient quand même à s’en sortir grâce à la Bible et au pendentif du Christ que lui a offert son père. Le mal prend de multiples facettes en Sharon, la pousse à commettre des crimes qu’elle regrette ensuite. La police s’en prend à elle, mais les pouvoirs du zèbre sont plus grands et elle fait trembler la terre entière tel un souffle au ciel. Elle trouve le repos tant mérité après un combat de plusieurs années. Elle apprend que sa mère est morte et que son père est toujours à son apogée dans son travail. Elle est affaiblie, mais poursuit son combat. A la fin, en unissant leurs forces, les hommes de Dieu parviennent à la déposséder, mais les dégâts sont nombreux et la vie de la jeune fille ne sera plus jamais la même.

01/2021

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Littérature étrangère

Unorthodox. Comment j'ai fait scandale en rejetant mes origines hassidiques

Découvrez Unorthodox, le récit autobiographique de Deborah Feldman, jeune femme juive qui a fui son milieu religieux et qui a inspiré la série NETFLIX du même nom. Dès qu'elle a senti ce petit être au creux de ses bras, si fragile, Deborah Feldman a su ce qu'elle devait faire. A peine âgée de 19 ans, elle a toujours vécu au sein de la communauté hassidique Satmar. Elle a toujours suivi les principes implacables qui régissent les moindres détails de sa vie : ce qu'elle peut porter, à qui elle peut parler... Tous les principes sauf celui de ne pas lire de littérature. Les moments de lecture volés de son enfance, passés à découvrir les êtres de papier indépendants et fiers de Jane Austen et Louisa May Alcott, lui ont donné envie de découvrir une autre vie, au milieu des gratte-ciel de Manhattan. Elle sait qu'il est temps d'échapper à son mariage dysfonctionnel avec un homme qu'elle connait à peine, d'abandonner ses responsabilités de bonne fille Satmar et de laisser cours à ses désirs. Indépendamment des obstacles, il est temps, pour elle et son fils, de trouver le chemin du bonheur et de la liberté. Remarquable et fascinante, cette "histoire sensible et mémorable de passage à l'âge adulte" (Pittsburgh Post-Gazette) est une histoire que vous ne serez pas en mesure de poser. "Complètement addictif, Unorthodox raconte une histoire personnelle qui résonne avec tous ceux qui se sont déjà sentis étrangers dans leur propre vie". - School Library Journal "C'est l'un de ces livres que vous ne pouvez pas poser". - Joan Rivers, dans The New York Post "Une immersion sans précédent dans une communauté hassidique que peu de gens extérieurs connaissent". - Minneapolis Star-Tribune "Le style factuel [de Feldman] dissimule de nombreuses idées bouleversantes". - The New York Times " Eloquent, juste, avec ce qu'il faut d'émotions ... Aucun doute, les filles de Brooklyn achètent ce livre, le cachent sous leurs matelas, le lisent une fois les lumières éteintes et contemplent, peut-être pour la première fois, leur propre évasion. " - The Huffington Post "Captivant... extraordinaire. - Marie Claire US

01/2021

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Tourisme étranger

Des églises et des hommes. Futuna

Le petit territoire français de Wallis et Futuna est constitué de deux îles relativement proches l'une de l'autre puisque distantes de deux cent vingt-cinq kilomètres seulement à vol d'oiseau, mais d'aspect très différent. Wallis est en effet dépourvue de relief et entourée d'un somptueux lagon parsemé d'îlots paradisiaques. Futuna, tout au contraire, est une île montagneuse et austère sur les côtes noirâtres de laquelle les vagues de l'océan Pacifique viennent battre avec une inlassable fureur. Situées dans le Pacifique central, à proximité de la ligne internationale de changement de date, ces deux territoires évangélisés en 1837 par les pères missionnaires de la Société de Marie présentent en revanche un point commun, à savoir une stupéfiante profusion d'édifices religieux, tous voués au culte catholique, qui couvrent une gamme allant de l'humble oratoire à la cathédrale, en passant par des églises et surtout des chapelles en nombre si vertigineux que le visiteur non averti en est en général ébahi ! L'invention architecturale ne connaît pratiquement ici aucune limite dans ce domaine de l'art sacré et elle se double souvent de surprenantes hardiesses dans celui de la décoration, en particulier des couleurs. Un recensement exhaustif, photos, données historiques et anecdotes à l'appui, de ces monuments restait à faire. C'est à cette tâche que Philippe Godard, historien de l'Océanie, s'est attelé. Suivons le dans son pieux périple à travers ces miniatures de royaumes qui ont longtemps fait et font encore, dans une certaine mesure, figure de théocraties. Edifices en blocs de lave, vertigineux parfois, admirables sculptures (christs en croix, lutrins, pietàs, mises au tombeau, piètements d'autels) en bois précieux locaux, omniprésence d'un somptueux décor végétal, fulgurances des couleurs propres aux "mers du sud", noblesse et beauté des types humains... Ces livres qui retracent une forme de pèlerinage où le sacré se mêle au profane et qui abordent par touches successives les thèmes annexes les plus variés (paysages, gent aviaire. vie marine, botanique, géologie) constituent à la fois une réconfortante plongée au coeur d'un bastion de la chrétienté et une invitation au voyage loin des sentiers battus, dans un des tout derniers petits paradis océaniens.

03/2018

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Beaux arts

Mystérieux coffrets. Estampes au temps de La Dame à la licorne

La technique de la gravure apparaît en Occident au tournant des XIVe et XVe siècles et connaît un extraordinaire épanouissement durant les siècles suivants. Son utilisation s'étend alors à de nombreux domaines et l'estampe se voit employée pour des usages quotidiens, commerciaux, dévotionnels et artistiques. L'ouvrage s'attache à un corpus d'objets bien précis ayant trait aux origines de la gravure française, et notamment parisienne : les coffrets à estampe. Ces coffrets en bois recouvert de cuir et de bandes métalliques datent pour la plupart de la période 1480-1550 et présentent la particularité de contenir une gravure sur bois collée à l'intérieur, sur le revers de leur couvercle. Cette image, dont le sujet est le plus souvent religieux, est coloriée au pochoir et fréquemment accompagnée de quelques lignes de texte gravé. S'ils ont longtemps été appelés, à tort, "coffrets de voyage" ou "coffrets de pèlerinage", l'usage de ces objets reste aujourd'hui incertain, d'autant que les sources, tant visuelles que textuelles, manquent. L'ouvrage s'attarde sur la question de la fonction de tels objets en interrogeant la nature du lien entre la boîte et l'estampe et en mettant en avant leur dimension dévotionnelle. Afin de les replacer dans le contexte de la production artistique des années 1500, les coffrets sont également mis en regard avec d'autres types d'oeuvres, notamment des livres imprimés, des livres manuscrits, des ivoires, des vitraux et des tapisseries. Cette confrontation permet de mettre en exergue la personnalité d'un acteur majeur de la vie artistique parisienne de la fin du Moyen Age, le Maître des Très Petites Heures d'Anne de Bretagne, identifié à Jean d'Ypres. Ce peintre-enlumineur fournit quantité de modèles aux artistes de son temps que ce soit pour la gravure, le vitrail ou la tapisserie. C'est notamment à lui que l'on attribue les petits patrons de la tapisserie de la Dame à la Licorne. Dans le domaine du livre imprimé illustré et de l'estampe, son influence fut considérable et des gravures issues de ses inventions sont encore éditées au milieu du XVIe siècle.

09/2019

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Philosophie

Oeuvres complètes. Tome 9, Stades ; Sur le chemin de la vie

Les STADES SUR LE CHEMIN DE LA VIE furent publiés au printemps de 1845. Ils se situent entre L'ALTERNATIVE, LA REPETITION, CRAINTE ET TREMBLEMENT, LE CONCEPT D'ANGOISSE, d'une part, et le POST-SCRIPTUM DEFINITIF ET NON SCIENTIFIQUE, d'autre part. Reprenant bien des thèmes antérieurs, notamment ceux de L'ALTERNATIVE et de LA REPETITION, l'oeuvre possède en outre une résonance autobiographique évidente. Mais que signifie le mot "Stades" qui, dès le titre, donne la clef de l'ouvrage ? Ce serait un "grave contresens" de l'entendre au sens d'"étapes", d'"épisodes successifs conduisant d'un point de départ à un point d'arrivée". Les stades "constituent des sphères d'existence typiques, rigoureusement indépendantes les unes des autres. Chacune d'elles représente un point de vue sur le monde et sur l'existence, déterminant par là-même un mode de penser, de sentir et de vivre qui la caractérise. Certes, ces stades entretiennent un rapport des plus significatifs en ce sens qu'il y a entre eux, non une lente évolution, signe d'un indubitable progrès, mais bien une véritable hiérarchie. Hiérarchie qui doit être pensée et qui se trouve vécue en termes de choix, voire de sauts, car un tel passage implique, de la part de celui qui l'accomplit, une totale reconversion des principes de son être" (J. Brun). Quels sont ces "stades" ? Le stade esthétique, le stade éthique et le stade religieux. Et à chacun d'eux correspond une des trois parties du livre : IN VINO VERITAS, où cinq convives discutent sur l'Eros et sur la Femme ; DIVERS PROPOS SUR LE MARIAGE qui, répondant aux détracteurs d'alors, font l'apologie du mariage et de la famille ; COUPABLE ? - NON COUPABLE ? enfin, qui, sous la forme d'un long journal entrecoupé de six intermèdes, se présente comme une histoire de la souffrance, une expérience psychologique. Le soin formel apporté par Kierkegaard à la composition et à la rédaction de cette oeuvre manifeste l'importance qu'il lui attachait. Le grand critique danois Georg Brandes y voit un chef d'oeuvre littéraire.

05/1998

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Droit

La démocratie en France Tome 1 : Idéologies

Exclusion et intégration républicaine, droit à la nationalité et citoyenneté, égalité et différence, globalisation et souveraineté nationale - il est peu de débats qui ne posent au bout du compte la question de la démocratie en France. Des débats où, à peine renouvelées par la crise des idéologies globales, mais dans l'extrême confusion des genres et des mots, deux veines de réflexion s'opposent : d'une part, l'énonciation des vertus de la démocratie représentative à partir d'une reconstitution historique des sources et des penseurs ; d'autre part, la dénonciation du formalisme de la démocratie politique minée par la logique du marché. Ces deux veines ont notamment en partage la confusion entre trois acceptions du terme démocratie - une idéologie, un régime politique et un état social - et la croyance en une exception française, fondée sur la synonymie postulée de l'Etat républicain et de la démocratie libérale. Deux lectures qui ne parviennent cependant pas à penser en même temps la démocratie comme réalité politique et les processus d'exclusion qu'elle sécrète. Or, il faut tenir ensemble le projet démocratique et l'utopie sociale, rapprocher l'idée de sa réalité si l'on veut comprendre la nature et les limites de la démocratie en France. Telle est l'ambition de cet ouvrage aux marges des conventions universitaires, disciplinaires et médiatiques. Ce premier volume traite des idéologies qui structurent le projet démocratique en France - le postulat de l'universalité (Pierre Bouretz) ; le conflit entre l'universel républicain et l'universel religieux (Yves Déloye et Olivier Ihl) ; les deux formes concurrentes de représentation politique que sont le citoyen et l'individu (Nicolas Roussellier) ; la dynamique démocratique, enfin, d'intégration républicaine des extrêmes politiques (Jean Baudouin). Le deuxième volume trace les grandes limites du projet démocratique l'émancipation inachevée des femmes du fait de l'opposition entre deux gouvernements : la famille et la Cité (Geneviève Fraisse) la nationalité comme butoir de l'idéal universel (Dominique Colas) l'ambivalence structurelle des critiques de la démocratie (Jean-François Sirinelli) ; l'épreuve à laquelle le social soumet le projet démocratique (Marc Lazar).

01/2000

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Religion

Saint Alphonse de Liguori

Le XVIIe siècle a donné des saints illustres à l'Eglise : François de Sales, Jean Berchmans, Robert Bellarmin, Vincent de Paul, Marguerite-Marie... Le XVIIe siècle paraît plus pauvre en saints illustres, tel Louis-Marie Grignon de Montfort. On est tenté de penser que ce siècle, dit des Lumières en raison de sa sape de la civilisation chrétienne et traditionnelle, a limité la diffusion de la grâce dans la vieille Europe - excepté la grâce du martyre puisqu'il a persécuté, dès 1789, les chrétiens. Mais voici une figure qui corrige cette idée : Alphonse, de la famille noble de Liguori. Une enfance dévote à Marie, un métier d'avocat exercé avec succès, ainsi commence la vie d'Alphonse. Mais brusquement il fait ses adieux au barreau et s'adonne à la prière, aux macérations et au soin des malades. Alphonse se prépare au sacerdoce. Ordonné prêtre en 1726, il se dépense auprès des infirmes lors d'une épidémie à Naples. Il pose les fondements d'une congrégation dévouée à l'apostolat auprès des paysans : ce sera l'institut du Très-Saint-Rédempteur - les rédemptoristes. Il entraîne ces religieux sur la voie de l'amour de Dieu. Car Alphonse de Liguori ne fait pas partie de ces parfaits chrétiens dont la sainteté reste dans l'ombre : la sienne nous éblouit, indéniable, déferlante comme une vague qui emporte tout autour d'elle. On découpe des morceaux de ses vêtements à son passage dans les rues. En 1762, il est contraint d'accepter l'évêché de Sainte-Agathe-des-Goths, en Campanie. Mgr de Liguori y multiplie les missions populaires. Puis s'accumulent les souffrances physiques et les croix de toutes sortes ; le croira-t-on ? Il est expulsé de la congrégation qu'il a fondée. Ce qui ne l'empêche pas de poursuivre la rédaction d'ouvrages de théologie ou de vie spirituelle, qui aujourd'hui se trouvent dans tant de bibliothèques de foyers chrétiens. Voici, racontée par un rédemptoriste à la plume passionnée, la vie de l'auteur des Gloires de Marie et des Visites au Saint-Sacrement, un géant de l'Eglise, en Italie, au siècle de Voltaire.

11/2020

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Philosophie

Le mythe de la virilité

Et si, comme les femmes, les hommes étaient depuis toujours victimes du mythe de la virilité ? De la préhistoire à l'époque contemporaine, une passionnante histoire du féminin et du masculin qui réinterprète de façon originale le thème de la guerre des sexes. Pour asseoir sa domination sur le sexe féminin, l'homme a, dès les origines de la civilisation, théorisé sa supériorité en construisant le mythe de la virilité. Un discours fondateur qui n'a pas seulement postulé l'infériorité essentielle de la femme, mais aussi celle de l'autre homme (l'étranger, le " sous-homme ", le " pédéraste "...). Historiquement, ce mythe a ainsi légitimé la minoration de la femme et l'oppression de l'homme par l'homme. Depuis un siècle, ce modèle de la toute-puissance guerrière, politique et sexuelle est en pleine déconstruction, au point que certains esprits nostalgiques déplorent une " crise de la virilité ". Les masculinistes accusent le féminisme d'avoir privé l'homme de sa souveraineté naturelle. Que leur répondre ? Que le malaise masculin est, certes, une réalité, massive et douloureuse, mais que l'émancipation des femmes n'en est pas la cause. La virilité est tombée dans son propre piège, un piège que l'homme, en voulant y enfermer la femme, s'est tendu à lui-même. En faisant du mythe de la supériorité mâle le fondement de l'ordre social, politique, religieux, économique et sexuel, en valorisant la force, le goût du pouvoir, l'appétit de conquête et l'instinct guerrier, il a justifié et organisé l'asservissement des femmes, mais il s'est aussi condamné à réprimer ses émotions, à redouter l'impuissance et à honnir l'effémination, tout en cultivant le goût de la violence et de la mort héroïque. Le devoir de virilité est un fardeau, et " devenir un homme " un processus extrêmement coûteux. Si la virilité est aujourd'hui un mythe crépusculaire, il ne faut pas s'en alarmer, mais s'en réjouir. Car la réinvention actuelle des masculinités n'est pas seulement un progrès pour la cause des hommes, elle est l'avenir du féminisme.

10/2017