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Sylvie Germain

Extraits

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Décoration

Un rebelle place Vendôme

Rien ne prédestinait un enfant d’une famille modeste de la banlieue d’Asnières à l’aube des Trente Glorieuses, à devenir l’homme qui, au tournant du siècle, démocratiserait la joaillerie de luxe et révolutionnerait la Place la plus chic de Paris, avec pour mot d’ordre le luxe pour toutes et l’ouverture, un jour prochain, d’une station de métro nommée Vendôme. Alain Nemarq, patron de Mauboussin, artiste et joaillier, s’est fait par les femmes. Ce timide qui se croyait sans qualité et ne s’aimait guère, leur doit l’essentiel. Ce livre qu’il leur dédie paie à son tour, après son métier-passion de joaillier, sa dette à tous les dons, les leçons qu’il reçut d’elles, dans la vie comme dans l’histoire. De multiples portraits, des femmes admirables et simples de sa famille, des égéries qui lui ont appris la joaillerie aux Grandes dames des Lettres et des Arts comme aux héroïnes de légende, qui constituent son panthéon, font de ce livre à la première personne, loin de tout égotisme, un bréviaire amoureux dans la Cité des Femmes. Alain Nemarq, non moins que joaillier rebelle et inspiré, est un homme de conviction et de combat. Sa vie de professeur à HEC puis commis aux aggiornamento industriels des années de crise ont fait de ce militant du bonheur et de l’égalité pour tous un homme qui n’aura cessé de se battre en actes contre tous les Establishments. On trouvera dans ces pages authentiques et sincères qui nous emmènent d’Asnières en1950 à Saint-Germain des Près ou à New York, dans une usine textile du Nord et au cimetière de Pantin où reposent les siens, le récit sans complaisance et au parfum très littéraire d’un ami actuel du genre humain.   À commencer, encore une fois, par l’Autre moitié du monde : les femmes.    

10/2011

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Architecture

Monumental Semestriel 1, juin 2021 : Chantiers/Actualités. Trois icônes de l'art roman : Vézelay, Saint-Gilles-du-Gard et Angers

Cette livraison de Monumental révèle encore la richesse et la diversité de notre patrimoine, à travers plusieurs opérations majeures, récemment achevées. Un dossier est ainsi consacré à trois icônes de l'art roman : la basilique de Vézelay, l'abbatiale de Saint-Gilles-du-Gard et la cathédrale d'Angers. Les campagnes de restauration menées sur leurs portails se caractérisent par une démarche pluridisciplinaire exemplaire, soutenue pour chacune par un comité scientifique et mise en oeuvre grâce à l'excellence des praticiens, notamment d'un même atelier de sculpture. Deux édifices parisiens de premier plan viennent d'être ouverts au public, l'Hôtel de la Marine et la Bourse de Commerce. Au-delà du caractère spectaculaire de ces travaux, largement médiatisés, Monumental révèle la complexité des interventions en matière de conservation/restauration. Chef-d'oeuvre de l'architecture néoclassique, l'ancien Garde-Meuble de la Couronne a fait l'objet d'un projet ambitieux, visant notamment à la réouverture des appartements de l'Intendant, au plus proche de leur disposition à la Révolution française. La reconversion de la Bourse de commerce, vaste chantier réalisé grâce à l'association de trois équipes réunies autour du maître japonais Tadao Ando, permet d'accueillir la collection d'art contemporain de François Pinault. L'actualité nous mène aussi au château de Villers-Cotterêts, future Cité internationale de la langue française, à l'église Saint-Germain-des-Prés à Paris, aux cathédrales de Nantes et de Metz, dans plusieurs édifices au décor mural redécouvert, et, enfin, à Beyrouth, où se pose la question de la difficile reconstruction d'une ville encore secouée par l'explosion de 2020. Dans le dossier scientifique et technique, la parole est donnée aux chercheurs du Laboratoire de recherche des monuments historiques, qui oeuvrent sur le chantier de Notre-Dame de Paris depuis l'incendie de 2019. Le bilan de l'avancement des travaux est désormais inscrit au sommaire de chaque semestriel.

09/2021

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Poésie

Les Illuminations

Les Illuminations sont le titre d'un recueil de poèmes en prose ou en vers libres composés par Arthur Rimbaud entre 1872 et 1875, et publié partiellement en 1886 puis, dans son intégralité, à titre posthume, en 1895. Ce texte demeura entre les mains de Charles de Sivry avant d'être publié. Le titre Les Illuminations évoque un rapprochement significatif et ambitieux, de la part de Rimbaud, avec d'autres fameux recueils antérieurs, représentatifs de la modernité poétique du xixe siècle et du romantisme : les Méditations poétiques (1820) d'Alphonse de Lamartine et Les Contemplations (1856) de Victor Hugo. Nul ne sait avec certitude quelle est la date exacte de composition de ces poèmes en prose finalement baptisés Illuminations : ont-ils été écrits avant, après, ou pendant Une saison en enfer ? L'ordre des cinquante-quatre poèmes en désordre n'est pas plus précis que la chronologie. Quelques-uns de ces textes ayant été recopiés par Germain Nouveau, la question de la transcription ou peut-être la coécriture de quelques "illuminations" se pose également. Enfin, le titre supposé du "recueil" , si recueil il y a eu, demeure une énigme, puisque le mot "illuminations" n'est jamais apparu sous la plume de Rimbaud ; il ne fut suggéré que par Verlaine. On a longtemps cru que les poèmes en prose composant ce recueil avaient été écrits avant Une saison en enfer. Cette idée a été renforcée par le témoignage d'Isabelle Rimbaud qui voulait faire passer Une saison en enfer pour le testament littéraire d'un frère répudiant ses égarements de poète. Ainsi l'oeuvre se terminait sur Adieu, le dernier "chapitre" du livre. Mais depuis 1949 et la publication de l'ouvrage d'Henry de Bouillane de Lacoste (Rimbaud et le problème des Illuminations, au Mercure de France), il est établi que les copies des poèmes en prose contenus dans Les Illuminations sont postérieures à la Saison.

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Biographies

Roger Blin. Une dette d'amour

Dans Le Corbeau de Henri-Georges Clouzot, on découvre le jeune acteur Roger Blin, allongé dans un lit d'hôpital, prêt à mourir. On le retrouve hospitalisé dans le livre d'Hermine Karagheuz, et de nouveau mourant. Entretemps, il aura monté les textes de Samuel Beckett et Jean Genet, enregistré Pour en finir avec le jugement de Dieu avec Antonin Artaud et Maria Casarès, et rencontré Hermine, jeune voleuse de Saint-Germain-des-Prés, vendeuse de petits poèmes écrits sur des bouts de papier avec des fautes d'orthographe, qui bientôt deviendra comédienne. C'est de cette vie qu'il est question ici, des engagements artistiques, politiques et amicaux d'un homme bègue, vus par une femme dyslexique. La traversée d'une époque, de la rive gauche en ruines à la décentralisation, en passant par mai 68, avec l'art pour boussole. Ce qui est très beau dans ce livre, et qui le distingue d'une simple biographie, c'est que la mort de Roger Blin est décrite avec autant de détails et de précisions que sa vie, et l'une comme l'autre sont admirables. C'est l'hypothèse d'Hermine Karagheuz : on meurt comme on a vécu, d'un même feu sacré. Le récit est vif, épuré, vibrant, on traverse toutes les époques très rapidement, on les enjambe, on court, on n'esquive rien pourtant. Quelque chose de ce passé nous emporte, comme il a emporté Roger Blin, et Hermine Karagheuz après lui, qui note les répliques comme s'il s'agissait d'une pièce - la dernière sera : "je n'ai pas faim, merci" . Si être artiste est avant tout une façon d'être au monde, il s'agit aussi de le quitter : l'art est partout, jusqu'au bout. De le donner peut-être, de le transmettre : ainsi ce livre, que Roger a offert à Hermine en lui montrant comment il a vécu et comment il est mort, et que Hermine rend à Roger en l'écrivant vraiment.

06/2021

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Théologie

Le baptême, sacrement de la foi

Dans une France déchristianisée, de nombreux prêtres et laïcs s'interrogent sur notre pastorale du baptême des petits enfants. Malgré les préparations mises en place, est-il toujours légitime de célébrer le sacrement de la foi quand il est demandé sans motif de foi apparent ? Comment s'assurer que la vérité du sacrement du baptême sera respectée, comme le demande l'Eglise ? Ce questionnement n'est pas nouveau. Dès les années cinquante, il a été l'occasion de vifs débats théologiques et pastoraux dans le clergé français. Sans doute n'était-il pas propre à notre pays, pour que le concile Vatican II ait demandé la révision du rite du baptême des petits enfants afin qu'il soit adapté "à la situation réelle des tout-petits" et que l'on mette en évidence "le rôle des parents et des parrains et marraines, ainsi que leurs devoirs" (Sacrosanctum Concilium, 67). Suivant ces directives, le nouveau Rituel du baptême des petits enfants demanda en outre que les parents, parrains et marraines s'engagent personnellement dans la renonciation au mal et la profession de foi, non plus au nom de l'enfant comme auparavant, mais en leur nom propre. Pourquoi un tel changement et qu'implique-t-il ? Après avoir parcouru la tradition, la genèse et la structure de ce nouveau rituel, traité des raisons historiques et théologiques qui ont conduit à l'évolution de la lex orandi, et présenté les grands axes de la pastorale du baptême des petits enfants en France après Vatican II, nous nous efforçons de répondre à cette question et de mettre en lumière ce que nous révèle la liturgie du discernement à adopter dans l'accompagnement des parents qui demandent le baptême de leur enfant. Philippe Hebert, prêtre du diocèse de Rennes, est délégué diocésain au service de la pastorale liturgique et sacramentelle. Curé de la paroisse Saint-Germain, il est également formateur au séminaire Saint-Yves de Rennes où il enseigne la liturgie.

10/2021

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Romans policiers

La disparue du Mont des Princes

France, Haute-Savoie, 1989 : Un serial-killer défraie la chronique en tuant 9 jeunes filles à dates fixes. Le traumatisme dans la population est tel que toute l'activité économique est arrêtée. La psychose s'installe à Seyssel. La police fait appel à Thomas de Renéville, un profileur de génie, pour cerner la personnalité de ce diabolique assassin. Malheureusement, il reste incapable d'arrêter ce maniaque qui sème la mort et l'épouvante. Pourtant le profileur désigne 4 suspects qui sont vite mis sur la sellette par la police, mais rien de déterminant ne permet de les inculper. Un soir de juin, par un heureux coup du sort, un incendie permet de mettre aux activités macabres de celui que tout le monde a appelé : "Le tueur du Printemps". Mais sa 10ème victime, Céline Boclet, meurt dans le brasier. De nos jours, 2015 : 3 personnes, dont une habitant Franclens, sont assassinées par un personnage sorti tout droit d'une BD : GUINEA-PIG ! Qui se cache derrière ? Point comme entre les victimes : similitudes exactes dans le mode opératoire. La police est perplexe. A Genève, un poivrot notoire est assassiné après avoir raconté à la cantonade qu'il avait des révélations fracassantes à faire sur "Le tueur du Printemps". Pourquoi 30 ans plus tard ? Qui aurait peur d'un ivrogne au point de l'abattre ? Francis Magenta, le patron de "Mondial Protection", se demande ce que tout cela peut bien cacher, d'autant plus que d'anciens amis, membres de l'Intérieur, semblent préoccupés par cette situation. Quel lien peut-il y avoir entre une affaire classée depuis 30 ans, cette série de crimes odieux, a priori, sans mobile, et le cambriolage de sa maison de campagne de St Germain-sur-Rhône ? Pourquoi tant de gens s'intéressent-ils soudain à cette affaire ? Pourquoi Thomas de Renéville quitte les Etats-Unis pour venir s'installer à Seyssel ? Aidé de son inséparable ami, Stanislas "Stan" Jourdan, Magenta va peut-être découvrir une effroayble manipulation d'Etat, mais désormais... terriblement mortelle !

09/2023

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Littérature française

Mémoires de Sophie. Suivi de Amélie et Pauline, Romans d'émigration (1789-1800)

Claire de Kersaint, duchesse de Duras (1777-1828), a connu une grande célébrité de son vivant. Amie de Chateaubriand qui la nommait sa "soeur", elle a tenu, sous la Restauration, le plus important salon de Paris, y réunissant, sur fond de faubourg Saint-Germain, des savants (Cuvier, Humboldt, l'astronome Arago), des écrivains et des hommes politiques (Chateaubriand, Talleyrand, Lamartine, Benjamin Constant). Si madame de Duras, au cœur d'un contexte politiquement agité, a laissé le souvenir d'une grande dame supérieure à l'esprit de parti, elle doit également demeurer comme écrivain majeur. Ses romans lui ont valu une renommée européenne. Ourika et Edouard, publiés en 1824 et 1825, ont connu un immense succès. Son troisième ouvrage, Olivier ou le Secret, a fait scandale avant même de paraître. Abordant le sujet délicat de l'impuissance, il a suscité une intense curiosité, de Stendhal notamment qui y trouva le sujet d'Armance. On a réuni ici sous le titre Romans d'émigration, deux textes inédits : Mémoires de Sophie et Amélie et Pauline, rédigés en 1823 et 1824, et conservés dans des archives privées jusqu'à nos jours. Après la mort dramatique de son père, guillotiné en 1793 pour avoir refusé de voter la mort du Roi, Claire de Duras et les siens doivent quitter la France. L'exil constitua pour elle une tragédie, mais ce fut également une source d'inspiration féconde. Témoignages historiques de première main, ces Mémoires de Sophie sont une interrogation romanesque de l'émigration. Celle-ci fut-elle une erreur, une expiation, une faute ? Comment vivre ce bouleversement produit par la Révolution française et peut-on survivre dans un monde radicalement transformé ? Telles sont quelques-unes des questions posées dans ces romans écrits dans une langue qui tient sa perfection du classicisme et sa trame intime d'un sentiment prématurément romantique : Claire de Duras réunissait, selon Chateaubriand, "la force de la pensée de madame de Staël à la grâce du talent de madame de Lafayette". "Merveilleux compromis" ajoute Sainte-Beuve dans ses Portraits de femmes.

11/2011

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Littérature française

La dernière femme de sa vie

Leur rencontre n’a l’air de rien. Printemps 2000. Place Saint-Germain-des-Prés, on célèbre par une plaque les amours contingentes de Sartre et Beauvoir. Sont présents quelques philosophes, des écrivains, une poignée de féministes et l’immense André Markhem. Entre lui et Alma, le premier échange est bref. Il lui laisse un numéro. Elle oublie ou croit oublier, peu importe. Il suffira de quelques semaines et d’un message sur un répondeur pour que l’histoire prenne tout son sens. Neuf ans, ce n’est pas rien.Alma aurait pu être la dernière femme de la vie d’André, lui qui a traversé un presque siècle, l’a animé, serré au plus près, lui qui a aimé et séduit, beaucoup, et aborde de toute sa puissance la fin de son existence. Il aurait pu mourir et ne penser qu’à elle, car ils se sont aimés, avec passion, avec violence, en se vénérant l’un l’autre au point d’espérer échanger les corps. Alma aurait pu posséder André à tous les âges, remonter le temps et lui appartenir aux commencements. « Je ne vous retrouverai jamais. – Pas facilement. – Jamais. – Pourquoi ai-je envie de me tirer une balle dans la tête ? – Parce que nous avons tous les deux le goût de l’absolu. » Chaque fragment de leur histoire est contaminé par une quête partagée de l’absolu. Les repas sont des festins, le banal échange une joute verbale et le sexe se joue sans interruption. Est-ce la mort qu’ils tentent en vain de tromper ?Neuf ans ont passé. André a publié ses mémoires et Alma partage son temps entre écriture et réalisation. Elle a divorcé, fait l’amour avec d’autres hommes, des femmes aussi. Elle cohabite depuis peu avec ce qu’elle nomme « un crabe », et qui lui pince la poitrine. Elle a reçu une lettre d’André, le 24 octobre 2009. Une lettre définitive.

01/2011

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Art du XXe siècle

Vertige du voir. Leonardo Cremonini & Marc Le Bot

Ce n'est sans doute pas un hasard si la peinture de Leonardo Cremonini a suscité la réflexion de tant de penseurs parmi ses contemporains. Sans sacrifier le métier sensible du peintre au travail conceptuel, cherchant bien plutôt à faire entrer l'un et l'autre en tension, elle se veut en effet "? un espace habité par une pensée d'homme ? ", "? un jardin habité par l'homme, où la nature n'aurait rien perdu de sa vitalité? ". A quel degré d'élaboration cette pensée a pu se porter chez le peintre, quelle ouverture au doute et au dialogue elle exigeait pourtant, le lecteur le vérifiera à chaque page de ce volume à deux voix. Qu'on ne s'imagine pas que Marc Le Bot y joue uniquement le rôle d'un questionneur habile, d'un interlocuteur privilégié, d'un heureux adjuvant. Dans ce ce recueil qui lui donne le premier et le dernier mot (trois textes sont de sa seule plume, les trois autres étant des dialogues écrits), l'écrivain trace d'emblée une piste qui semble reconduire le peintre lui-même au coeur de sa propre peinture de Cremonini. Il convoque des images, des concepts que celui-ci reprend, ajuste, approfondit avant de les lui rendre puis de se les voir rendus, et ainsi de suite, en un échange fusionnel qui confine à l'incandescence dans "? Les Parenthèses du regard ? ", texte d'abord publié en volume en 1979. La règle et le jeu, l'apollinien et le dionysiaque, la rigueur et le désir, le labyrinthe et le Minotaure... autant d'éléments dialectiques qui émergent du dialogue pour offrir au lecteur non pas une clef de lecture, mais un moyen de faire "? jouer ? " à son tour ces tableaux que le peintre voulait "? un espace de contradiction et de conflit ? ", "? un risque à courir ? ". Enrichi de nombreuses illustrations, le livre s'ouvre une préface signée Germain Viatte, qui met en perspective l'évolution et la réception critique du travail de Cremonini.

04/2024

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Lettres classiques

Les illuminations

Les Illuminations sont le titre d'un recueil de poèmes en prose ou en vers libres composés par Arthur Rimbaud entre 1872 et 1875, et publié partiellement en 1886 puis, dans son intégralité, à titre posthume, en 1895. Ce texte demeura entre les mains de Charles de Sivry avant d'être publié. Le titre Les Illuminations évoque un rapprochement significatif et ambitieux, de la part de Rimbaud, avec d'autres fameux recueils antérieurs, représentatifs de la modernité poétique du xixe siècle et du romantisme : les Méditations poétiques (1820) d'Alphonse de Lamartine et Les Contemplations (1856) de Victor Hugo. Nul ne sait avec certitude quelle est la date exacte de composition de ces poèmes en prose finalement baptisés Illuminations : ont-ils été écrits avant, après, ou pendant Une saison en enfer ? L'ordre des cinquante-quatre poèmes en désordre n'est pas plus précis que la chronologie. Quelques-uns de ces textes ayant été recopiés par Germain Nouveau, la question de la transcription ou peut-être la coécriture de quelques "illuminations" se pose également. Enfin, le titre supposé du "recueil" , si recueil il y a eu, demeure une énigme, puisque le mot "illuminations" n'est jamais apparu sous la plume de Rimbaud ; il ne fut suggéré que par Verlaine. On a longtemps cru que les poèmes en prose composant ce recueil avaient été écrits avant Une saison en enfer. Cette idée a été renforcée par le témoignage d'Isabelle Rimbaud qui voulait faire passer Une saison en enfer pour le testament littéraire d'un frère répudiant ses égarements de poète. Ainsi l'oeuvre se terminait sur Adieu, le dernier "chapitre" du livre. Mais depuis 1949 et la publication de l'ouvrage d'Henry de Bouillane de Lacoste (Rimbaud et le problème des Illuminations, au Mercure de France), il est établi que les copies des poèmes en prose contenus dans Les Illuminations sont postérieures à la Saison.

03/2024

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Critique littéraire

Berl, un juif de France

" Je hais les mensonges qui vous ont fait tant de mal... La terre, elle, ne ment pas... " : cette sentence lapidaire qu'Emmanuel Berl (1892-1976) cisela pour le compte du maréchal Pétain, en juin 1940, est inscrite dans l'Histoire. Et elle se dresse, comme un emblème infamant, au-dessus de l'existence d'un écrivain qui, pourtant, reste le symbole de l'intelligence et de la liberté de l'esprit. Comment, en effet, un brillant intellectuel juif, parent et disciple de Bergson, interlocuteur privilégié de Proust, ami de Barbusse, confident d'Edouard Herriot, intime de Malraux autant que de Drieu La Rochelle, en vint-il à accompagner le pétainisme et à lui donner ses lettres de noblesse ? Ce même Berl avait pourtant étonné Paris avec un pamphlet " révolutionnaire ", Mort de la pensée bourgeoise, puis dirigé Marianne, hebdomadaire iconoclaste de centre gauche. Et n'était-il pas, avant guerre, de toutes les provocations, de tous les modernismes ? Ce sont donc la genèse et l'histoire de cette " dérive " - dont il est d'autres exemples - qui sont revisitées dans cette biographie. Louis-Albert Revah s'y est efforcé de saisir, d'un même mouvement, l'homme charnel - amoureux de " Sylvia ", mari de la chanteuse Mireille - et l'idéologue mêlé aux grands débats de son temps. Et il suit, pas à pas, ce " juif de France " qui, instruit par les épreuves, céda, sur le tard, la place à un sage voltairien et à un écrivain aussi audacieux que classique.

02/2003

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Littérature étrangère

Jamais d'autre que toi

Fille du directeur de l'Ecole de médecine de Nantes, Suzanne Malherbe (1892-1972) a dix-sept ans quand, en 1909, elle s'éprend d'une adolescente aussi brillante que perturbée, Lucie Schwob (1894-1954). issue d'une riche famille d'intellectuels juifs, nièce de Marcel Schwob et petite-nièce de l'écrivain Léon Cahun. Toutes deux s'engagent dans une liaison clandestine qu'un événement imprévu va transformer en cohabitation légitime avant qu'elles ne s'établissent, en 1922, dans ce fief mondial de la création que Paris est alors en train de devenir. S'étant réinventées sous les noms d'artistes de Claude Cahun (Lucie) et Marcel Moore (Suzanne), elles se lient aux surréalistes (Breton, Soupault, Desnos, Michaux, Crevel, Dali) et fréquentent Hemingway, Adrienne Monnier, Gertrude Stein ou Sylvia Beach. Mais ces années enivrantes voient aussi, outre-Rhin, l'inexorable montée du nazisme qui, dés 1937, contraint les deux femmes à s'installer à Jersey. C'est là que, File étant à son tour occupée par les forces d'Hitler, elles affronteront leur destin à travers la mise en oeuvre d'une singulière et périlleuse forme de résistance. Avec ce roman qui, porté par la voix de Suzanne, revisite toute une époque au prisme ultrasensible du regard que ses deux ardentes protagonistes portent tant sur le monde que sur leur relation, Rupert Thomson rend un hommage pénétrant aux forces de la liberté et de la création aussi bien qu'aux puissances de la passion amoureuse.

11/2019

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Sciences politiques

Jacques Mesrine

Accusé de quatre meurtres (dont au moins deux avérés), auteur de multiples braquages, de deux enlèvements, d’une attaque de prison, Mesrine a tiré à neuf reprises contre les représentants de l’ordre. Certains, malgré tout, voient en lui un tendre voyou... S’il est redoutable dans l’action, il se montre en effet romantique. Homme de territoire mais globe-trotteur, il se veut rebelle mais reste petit-bourgeois dans l’âme. Enfin, s’affichant en Robin des Bois victime du système, il bâtit très égoïstement son mythe. Car l’ego de Mesrine n’est pas petit ! D’une plume intelligente, par l’éclat de ses actions et des revendications tonitruantes, il veille à grandir son personnage. D’ailleurs, s’il brouille les pistes, c’est plus pour protéger son personnage que pour protéger sa personne. Derrière le personnage, l’auteur tente de démêler le vrai du faux pour établir les faits et révéler un portrait sensible de l’homme. Partant des récits de Mesrine et de ses compagnes : Janou, Joyce, Sylvia, il croise l’ensemble des sources et suit les pistes les plus contradictoires. Pointant incertitudes et mensonges, il recoupe les témoignages des acteurs de cette épopée - complices, avocates, policiers - pour comprendre cette fuite en avant et la situer dans l’époque : gauchisme, années de plomb, guerre des polices... Cette biographie très complète se refuse à être «un livre de plus» sur Mesrine. Elle se veut la référence sur cet homme complexe.

10/2015

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Fantasy

Draconia Tome 3 : Entre ombre et ténèbres

L'Ombre ne cesse de s'étendre... Alors que les membres du Cercle du Dragon Céleste pansent leurs plaies, les recherches pour retrouver Sylvia Laffargue se poursuivent. En vain. Les cinq amis doivent-ils se résoudre à l'inacceptable ? Ou bien une autre voie s'apprête-t-elle à s'ouvrir devant eux ? Une autre "Gardienne d'Obscurité" ? Sont-ils seulement prêts à faire face aux dangers qui les guettent ? Parce que Thorn rôde dans les Ténèbres. D'autant plus que cet être étrange, et dangereux, a juré d'anéantir leur clan. Désormais aux côtés de la Loge Noire, Thorn se lance dans la traque de chacun des praticiens de la magie draconique. Les uns après les autres, ils tombent face à cet adversaire méthodique et déterminé à aller jusqu'au bout du but qu'il s'est fixé. L'Ombre ne cesse de s'étendre... La Nuit accroît son voile sur le monde, risquant bien de parvenir à étouffer jusqu'à la moindre petite lueur d'espoir. Ce n'est là que le début de la fin... de tout. La fin du monde ? "Un thriller surnaturel haletant". April the Seventh "La plume de l'auteure est toujours aussi fluide et maîtrisée. La pression monte, les personnages découvrent des secrets déconcertants, et la fin fait vaciller nos certitudes. Ce qui rend l'histoire passionnante et addictive, nous empêchant de lâcher le roman". Karolyn, du blog Plumes de Rêve

08/2021

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Science-fiction

Elecboy Tome 4 : Le Mur du temps

En 2060, à la télévision, Ray Katzinger, le patron mégalomane de Zehus entreprise, présente l'ultime étape de son projet Homo Deus : faire "naître" une IA consciente et évolutive, munie d'un corps de synthèse aux propriétés biomécaniques humaines. Il lui faudra près de 50 ans pour se transmuter lui-même, devenir le grand Zehus lumineux entouré de ses anges de la mort, et enfin donner corps à sa plus grande création... En 2122, à Redsalt Canyon, la bataille fait rage entre la communauté des puiseurs, les habitants de la vallée et les IA, plus ou moins humanoïdes, qui attaquent le village. Et la lutte fratricide pour le pouvoir entre Vittorio et Sylvio va atteindre son point de non-retour. Le jeune Joshua traverse le désert en portant une petite fille sur ses épaules. Dans ce qu'il reste de Los Angeles, il s'apprête à retrouver Namdak et Azul, le robot géant, pour découvrir toute la vérité sur ses origines, enfouie derrière les portes monumentales d'un temple bouddhiste protégé par une armée de moines... La gigantesque bataille entre les moines, guidés par un lama de pierre et d'ambre, et les anges électriques sera homérique. Suite et fin d'une saga spectaculaire pour "Elecboy" , la fantastique mini-série postapocalyptique et transhumaniste de Jaouen Salaün. Son scénario est servi par un dessin réaliste saisissant et des couleurs aussi spectaculaires que le final épique de cette série d'anticipation au souffle rare et aux thématiques très contemporaines.

09/2023

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Poésie

Où sont-ils maintenant. Anthologie personnelle

Laura Kasischke commence à écrire de la poésie bien avant d'entamer son oeuvre de fiction. Lorsqu'elle publie son premier roman, A Suspicious River, elle a déjà fait paraître deux recueils de poèmes aux Etats-Unis. Depuis, elle mène ces deux activités en parallèle. Où sont-ils maintenant, son anthologie personnelle, offre un parcours rétrospectif dans ses neuf recueils déjà publiés, révélant la force du souffle poétique traversant cette oeuvre. Laura Kasischke parvient, par son écriture déployant des images inattendues où s'entrechoquent le cosmique et le quotidien, l'univers familier et sa face cachée, à mettre la conscience à nu en montrant des éclats de vie traversés par le désir, l'angoisse, la maladie, la mort, les regrets. Dans ces pages se côtoient des mères berçant leurs bébés ou s'affolant de voir leur bambin disparaître dans un supermarché, des jeunes filles en quête d'avenir, des souvenirs de parents disparus et une multitude de visages sortis de l'oubli, tous à la recherche d'un lien proprement humain que le poème même de Kasischke vient recréer, de son premier à son dernier vers. Cette poésie, infl uencée par les surréalistes français et par l'oeuvre de Sylvia Plath, que la forme ne vient jamais emprisonner, mais dont les variations de rythme épousent savamment les mouvements de la vie, la sienne comme celle de tant de destins entraperçus, est aussi bouillonnante de vitalité et d'humour.

10/2021

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Littérature française

Le clin d'oeil de l'ange

Nous avons tous vécu, au moins une fois, un moment où notre destinée aurait pu changer si nous l'avions voulu... Les personnages de la suite romanesque de Françoise Mallet-Joris vivent cet instant décisif. Sept lieux... Sept couples. Mais un seul thème, une seule histoire... A Anvers, au cours d'une fête foraine, Ludovic, un peintre bourgeois, découvre "la sirène qui tricote". Dans une clinique, un romancier célèbre affronte la souffrance et la mort auprès d'Odile, une infirmière, qui lui révèle les joies et les douleurs des humbles. C'est dans la Villa grecque à Beaulieu-sur-Mer que Catherine, une jeune femme "moderne", comprend comme en un éclair que Patrick et elle, tout nouvellement mariés, seront amenée à se séparer un jour. Le conservateur du Musée de l'Horlogerie de Daleyve est bouleversé par l'acte de vandalisme d'une jeune folle. Un couple d'homosexuels fête un anniversaire à l'Opéra de Venise. C'est à Nantucket, la ville des baleiniers immortalisée par Melville, qu'un grand-père va découvrir et aimer son petit-fils. Fallait-il que Sylvia meure d'un arrêt du coeur à Disneyland pour que Julien comprît qu'il devait tout à cette femme épousée quarante ans auparavant ? Sans doute est-ce à "Disneyland, dans tous les Disneyland du monde qu'il faut chercher la clé de nos fantasmes et de nos songes parmi les monstres, les nains, les géants, les planètes..." Et l'Ange sourit...

04/1983

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Recueils de chansons

L'histoire en chantant

Jean-Noël Jeanneney, chansonnier ? Deux fois ministre, ancien président de la BNF et de Radio France, le grand historien des idées politiques et des mentalités commence une nouvelle carrière... dans le sillon musical de Brassens, Barbara, Jacques Brel et Alain Souchon. Voici réunis pour la première fois les textes de ses chansons où l'on croisera, entre autres, la girafe offerte en 1827 par Méhémet Ali au roi Charles X, le socialiste utopiste Charles Fourier, le président Félix Faure élu sur un malentendu en pleine affaire Dreyfus... Textes en résonance avec la grande histoire mais aussi textes personnels, tour à tour nostalgiques et primesautiers, cocasses, tendres, rebelles, rêveurs, amoureux... Un Jean-Noël Jeanneney en goguette qui brise l'armure et fait vibrer sa lyre pour le plus grand bonheur du compositeur Antoine Sahler, auteur des partitions musicales. Et puisqu'une telle lecture ne peut se faire qu'en musique, un système de QR code permet d'écouter, au fil des pages, les différents morceaux interprétés par François Marthouret et Sylvia Bergé, avec Chloé Girodon au violoncelle et Antoine Sahler au piano. C'est aussi à un dialogue entre histoire et chanson française qu'invite Jean-Noël Jeanneney dans le mini essai qui ouvre le volume, réflexion iconoclaste sur la gloire de Béranger et sa postérité. On y découvrira De Gaulle citer " Ne pleurez pas Milord " de Piaf, Pompidou invoquer les " Cactus " de Dutronc, Emmanuel Macron pleurer la mort de Johnny Hallyday...

10/2023

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Asie du sud-est

Angkor, le quotidien du roi

Angkor fascine : ce nom évoque une ville superbe aux temples impressionnants, enfouie au coeur d'une forêt dense, impénétrable, dévorée par la sylve et révélée à l'Occident au cours de la seconde moitié du XIXe siècle. De nombreuses capitales se sont succédé là du ixe au xiiie siècle. OEuvres royales par excellence, intrinsèquement liées à l'exercice du pouvoir, elles illustrent le prestige des souverains, artisans de la grandeur de l'empire khmer. Mais ces vestiges majestueux revêtus de leur gangue végétale, ornés des délicates sculptures des apsaras, gardiennes hiératiques des sanctuaires, conservent une grande part de leur mystère. Que sait-on de leurs bâtisseurs, rois et dignitaires, et de la vie qu'ils menaient dans les villes et les habitations édifiées autour de ces temples ? Comment se déroulaient les journées du roi ? Nous ignorons beaucoup de ses obligations, de ses divertissements. A quoi ressemblaient son palais, les objets du quotidien, les détails ordinaires de la vie courante ? Autant de questions auxquelles cet ouvrage apporte des réponses documentées au terme d'une longue et minutieuse enquête au cours de laquelle l'auteur a scruté les bas-reliefs, décortiqué les inscriptions et interrogé les monuments et les statues. Le roi, ses proches et son peuple reprennent vie et retrouvent désormais leur place à Angkor dans leur environnement familier.

02/2023

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Beaux arts

Jaune. Histoire d'une couleur

Aujourd'hui, en Europe, le jaune est une couleur peu présente dans la vie quotidienne et guère sollicitée parle monde des symboles. Il n'en a pas toujours été ainsi. Les peuples de l'Antiquité voyaient en lui une couleur presque sacrée, celle de la lumière, de la chaleur et de la prospérité. Les Grecs et les Romains lui accordaient une place importante dans les rituels religieux, tandis que les Celtes et les Germains l'associaient à l'or et à l'immortalité. Le déclin du jaune date du Moyen Age qui en fait une couleur ambivalente. D'un côté, le mauvais jaune, celui de la bile amère et du soufre démoniaque : il est signe de mensonge, d'avarice, de félonie, parfois de maladie ou de folie. De l'autre, le bon jaune, celui de l'or, du miel et des blés mûrs : il est signe de pouvoir, de joie, d'abondance. Toutefois, à partir du XVIe siècle, la place du jaune dans la culture matérielle ne cesse de reculer. La Réforme protestante, la Contre-Réforme catholique, plus tard les avaleurs bourgeoises" du XIXe siècle le tiennent en peu d'estime. Môme si la science le range au nombre des couleurs primaires, sa symbolique reste équivoque. De nos jours encore, le jaune verdâtre est ressenti comme désagréable ou dangereux car il porte en lui quelque chose de maladif ou de toxique ; au contraire, le jaune qui se rapproche de l'orangé passe pour tonique, joyeux et bienfaisant, à l'image des fruits de cette couleur.

10/2019

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Romans de terroir

Marielle, femme de prisonnier

Août 1939. Le dernier jour des vacances, Marielle découvre qu’elle est enceinte. Trois jours plus tard, Jacques, son mari, est envoyé sur le front et il laisse le foyer aux mains de sa femme. En proie à une profonde solitude, Marielle se tourne vers Germaine, sa belle-soeur, le seul soutien qui lui reste. Liées par leur statut d’épouses sans époux, elles vont s’épauler dans l’adversité. Rapidement, toute la ville bascule dans un univers de turbulences, de privations et de restrictions ; les relations sociales se réduisent et la vie d’une femme seule avec un enfant s’avère particulièrement douloureuse. Les mois s’égrènent… Désillusions, espoirs, découragements. Marielle finit par s’accommoder de l’absence de son mari, une absence qui grignote insidieusement sa vie et son coeur. Aux yeux de tous, elle devient une femme de prisonnier, portant l’honneur d’une famille et d’un homme absent. Animée par une sourde énergie, elle dépassera les critiques, les rumeurs pernicieuses et les conventions sociales pour trouver son propre chemin. Lorsque Jacques rentre enfin de captivité, il découvre une Marielle autonome, réfléchie, plus décidée que celle qu’il avait laissée sur le quai de la gare, six ans plus tôt. Elle sait désormais ce qu’elle attend de la vie. Elle a même usé de son droit de vote, tout neuf, aux élections municipales ! Dans ce premier roman, Jean-Marie Mignon signe le remarquable portrait d’une héroïne qui, comme beaucoup de femmes à cette époque, a vécu, à travers les événements dramatiques, une tragédie intime et sociale.

01/2013

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Romans historiques

Le coup de l'éventail. L'émergence d'un malicide français

Le débarquement des militaires français de Sidi-Fredj, le 14 juin 1830, était-il la conséquence d'un " coup d'éventail " donné par le Dey d'Alger au consul Deval ? Et si l'offense faite à la France, causée par une dette non remboursée, n'était qu'un prétexte, comme au temps des croisades, qui allait pousser Charles X à orchestrer un malicide avec pillages et massacres, qui perdurera durant 124 ans de colonisation et 8 années de guerre d'Algérie ! Le livre prend racine sur l'histoire de l'Algérie et raconte le destin croisé de trois personnages de 1830 à nos jours dans une fiction pas si éloignée du réel où les politiques, comme De Gaulle ou Mitterrand, jouèrent une partition pas toujours limpide. Germaine Tillon, une anthropologue entrée au Panthéon, croisera à plusieurs reprises le destin de Nourach Sâadi, membre du FLN, responsable de la Zone Autonome d'Alger. Des années après, ce dernier verra sa route détournée par un ancien Cégétiste licencié de chez Continental, converti au racisme quotidien puis aux thèses extrêmes du FN pour finir au sein d'un mouvement occulte, chargé d'éradiquer fichés " S " et terroristes. Ce roman est un questionnement sur le colonialisme, un regard sur les politiques expansionnistes de la France. C'est aussi une réflexion sur la monstruosité de la nature humaine, le cynisme politicien, le terreau du terrorisme. Une plongée historique et littéraire dans un univers qui tente encore de garder les secrets du déshonneur de la France.

10/2018

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Critique littéraire

Les aveux du roman. Le XIXe siècle entre Ancien Régime et Révolution

C'est dans le roman qu'on peut lire, plus encore et autrement que dans l'histoire, le long et difficile dialogue entre deux humanités que la Révolution française a séparées : celle, aristocratique, de la civilité, du goût, du commerce des esprits, des mœurs et des manières ; celle, démocratique, qui devait les congédier au nom de l'égalité. Mais c'est dans le roman aussi que la Révolution peine à imposer les principes égalitaires. Car il n'y a pas, en littérature, de table rase. Le roman en France reste attaché par mille et un fils à la société que la Révolution a détruite ; il ne cesse de les renouer et de les tisser à sa manière : le monde évanoui se perpétue dans les Lettres. Mona Ozouf a voulu le retrouver en relisant quelques romans qui jalonnent le XIXe siècle, de Germaine de Staël à Anatole France, en passant par Balzac, Stendhal, George Sand, Hugo, Barbey d'Aurevilly, Flaubert, Zola. Au fil de ses lectures, elle repère ce que l'Ancien Régime a légué à la France moderne. Elle raconte les espoirs et les illusions qu'il continue à nourrir. Elle met en lumière ce que le travail de la démocratie comporte de vitalité, de promesses, de réussites individuelles ; mais aussi ce qu'il recèle de banalité, d'uniformité, parfois de désenchantement. La longue négociation que retrace cet essai entre Ancien Régime et Révolution s'achève sur un compromis, que bientôt l'affaire Dreyfus paraîtra dénoncer, sans pour autant parvenir à en altérer les termes.

03/2004

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Littérature française

La goélette blessée

Août 1980 à mai 1981, Grand-Baie, capitale de l'île Sainte-Marie, quelque part aux Antilles françaises. La mort soudaine de son père provoque le retour, après trois ans d'absence, du journaliste Albert Saint-Brice, descendant d'un aristocrate devenu corsaire et arrivé aux Antilles au XVlle siècle. Désormais héritier de la plantation fondée par son aïeul, mais aussi d'une société de matériel nautique, à laquelle sa cousine germaine est associée, il doit prendre la suite de son père. Mais Albert entend surtout profiter de l'aisance familiale pour mener, au grand dam de sa cousine, une vie de jeune blanc créole dilettante et peu enclin au travail en entreprise. Au lendemain du passage d'un cyclone, l'arrivée à Grand-Baie d'une goélette délabrée, réputée pour être ensorcelée, va bouleverser sa vie. Ayant eu un coup de coeur pour ce navire, Albert décide de l'acquérir coûte que coûte et sans autre motif que le désir totalement déraisonnable de posséder un voilier comme celui-ci. Un caprice qui va le projeter au coeur d'un fait divers vieux de dix ans, jamais révélé jusque-là et auquel son propre bateau aurait été mêlé. Avec la complicité de son ami d'enfance, journaliste au quotidien local, et l'aide d'une belle policière mulâtresse dont Albert est tombé éperdument amoureux, parviendra-t-il à résoudre l'énigme de la goélette blessée sans provoquer un énorme scandale dans son milieu social ? Rien n'est moins sûr...

12/2017

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Critique littéraire

Les aveux du roman. Le dix-neuvième siècle entre Ancien Régime et Révolution

C'est dans le roman qu'on peut lire, plus encore et autrement que dans l'histoire, le long et difficile dialogue entre deux humanités que la Révolution française a séparées : celle, aristocratique, de la civilité, du goût, du commerce des esprits, des mœurs et des manières; celle, démocratique, qui devait les congédier au nom de l'égalité. Mais c'est dans le roman aussi que la Révolution peine à imposer les principes égalitaires. Car il n'y a pas, en littérature, de table rase. Le roman en France reste attaché par mille et un fils à la société que la Révolution a détruite; il ne cesse de les renouer et de les tisser à sa manière : le monde évanoui se perpétue dans les Lettres. Mona Ozouf a voulu le retrouver en relisant quelques romans qui jalonnent le XIXe siècle, de Germaine de Staël à Anatole France, en passant par Balzac, Stendhal, George Sand, Hugo, Barbey d'Aurevilly, Flaubert, Zola. Au fil de ses lectures, elle repère ce que l'Ancien Régime a légué à la France moderne. Elle raconte les espoirs et les illusions qu'il continue à nourrir. Elle met en lumière ce que le travail de la démocratie comporte de vitalité, de promesses, de réussites individuelles; mais aussi ce qu'il recèle de banalité, d'uniformité, parfois de désenchantement. La longue négociation que retrace cet essai entre Ancien Régime et Révolution s'achève sur un compromis, que bientôt l'affaire Dreyfus paraîtra dénoncer, sans pour autant parvenir à en altérer les termes.

09/2001

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Critique littéraire

Une vie de rencontres

Une vie peut être ordonnée par le don fait aux autres découverte, soins, inventions, leçons... Elle peut aussi prendre son sens dans le ou les cadeaux reçus d'autrui : amitié, art, exemples ou même greffe. Ainsi celle de Jean Lacouture, reporter, analyste, biographe, spectateur du monde, qui, d'innombrables rencontres, aura tiré le suc qui a donné plusieurs sens à son parcours d'homme. Du journalisme, découvert à 33 ans dans les rizières d'Indochine et appris ensuite de quelques maîtres, à l'édition où il fut guidé par un éminent chef de file, du portrait de presse l'évocation globale de quelques-uns des personnages de notre temps ou de plusieurs grands écrivains, cette longue carrière fut d'abord celle d'un " honune-reflet ". Du général Leclerc à Chou En-lai, de François Mauriac et Jean Cocteau à Robert Kennedy et de Pierre Mendès France à Simone Signoret, de Germaine Tillion à Alain Cuny, de François Mitterrand à Jeanne Blum et Yehudi Menuhin, notre homme aura fait des dizaines de rencontres, de hasard parfois, de profession souvent, de désir aussi. Il évoque ici ces personnages hors du commun en montrant de quelle manière il a été façonné par eux. S'il est très beau de donner, il n'est pas médiocre de recevoir et, de ce don, faire un autre don. Telle est l'ambition de ce livre. De cette riche galerie de portraits tirés d'une vie mouvementée, Jean Lacouture a su faire une évocation vivante du XXe siècle, de ses fièvres, de ses tragédies et de ses grâces.

05/2005

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Midi-Pyrénées

Ombre portée sur la vallée du vert

Créer une histoire c'est aller au-delà de l'existant, réinventer le monde. C'est la liberté. Je vous livre une histoire fabriquée par ma grand-mère. Pour cela, elle fouillait en elle et autour d'elle : un lieu, un personnage, un objet, une colère, une passion, une croyance... et le conte germait, prenait corps, se mariait avec les mots. Mon aïeule portait un grand intérêt au peintre Henri Martin qui fit de longs séjours à Labastide-du-Vert, village proche de Castelfranc où elle résidait. A vrai dire, elle se trouvait des points communs avec l'artiste : une vie partagée entre Paris et la vallée du Vert, une automobile pétaradant sur les routes du Lot, haletant sur les chemins du causse. Et surtout, logés au fond du coeur, l'amour pour le Quercy et une passion, la peinture. Un soir, comme on cueille une brassée de fleurs, ma grand-mère réunit dans son imaginaire le Peintre, la vallée du Vert et ses habitants, ses charmes et ses sortilèges. Elle leur donna chair et couleurs. Ses mots circulèrent en moi, sonnèrent dans l'espace et dans le temps. Et me donnèrent envie de les donner à goûter à d'autres... Marie-Claire Hégray est née à Cahors, en Quercy, au pied des collines. Professeur de Lettres en Gironde, elle reste attachée au berceau de sa famille. Elle aime mettre en scène les aventures de personnages au fort tempérament, ancrés dans leur terroir. Ombre portée sur la vallée du Vert est son quatrième opus.

01/2024

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Empire colonial

Sororité et colonialisme. Françaises et Africaines au temps de la guerre froide (1944-1962)

Qui connaît Célestine Ouezzin-Coulibaly, Jacqueline Chonavel, Loffo Camara, Marie-Hélène Lefaucheux, Germaine Guillé, Soeur Marie-André du Sacré-Coeur, Jane Vialle, Vicky Cauche, Aoua Keita, Renée Stibbe, Andrée Dore-Audibert, Jeanne Martin Cissé, Gisèle Rabesahala et tant d'autres ? D'Afrique et de France, engagées dans des associations, des syndicats et des partis politiques, elles participèrent au grand mouvement des décolonisations. Ce livre raconte leurs combats pour les droits des femmes et pour l'égalité, interroge la possibilité d'un "Nous, les femmes" malgré les différences de couleur de peau et de culture, les inégalités de statuts et de droits, le racisme et la violence. Familier du monde anglophone, le terme de sororité est récemment revenu sur le devant de la scène politique et médiatique en France. Célébrée par les féministes, "soeurs politiques" en lutte, la sororité est aussi souvent considérée comme illusoire. A l'heure du féminisme postcolonial et de l'afro-féminisme, ce livre revient en arrière pour décrire les luttes communes mais aussi les rapports de domination entre des femmes blanches, noires et métisses, de la Seconde Guerre mondiale aux premières années des indépendances africaines. Il mêle histoire coloniale de la France et histoire de l'Afrique. Il interroge l'histoire des féminismes et de ses liens avec le communisme et l'impérialisme. Il inscrit l'histoire des mobilisations politiques des femmes d'Afrique dans une dimension transnationale. Au fil des pages, en dessinant les contours d'une improbable sororité au temps du colonialisme et de la guerre froide, il propose une autre histoire des décolonisations.

06/2022

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Littérature française

Oeuvres complètes. Tome 1

Oeuvres complètes. précédées d'une notice sur le caractère et les écrits de Mme de Staël. Tome 1 / de Mme la Baronne de Staël ; publiées par son fils [Auguste-Louis, Bon de Staël-Holstein]par Mme Necker de Saussure... Date de l'édition originale : 1820-1821 Le présent ouvrage s'inscrit dans une politique de conservation patrimoniale des ouvrages de la littérature Française mise en place avec la BNF. HACHETTE LIVRE et la BNF proposent ainsi un catalogue de titres indisponibles, la BNF ayant numérisé ces oeuvres et HACHETTE LIVRE les imprimant à la demande. Certains de ces ouvrages reflètent des courants de pensée caractéristiques de leur époque, mais qui seraient aujourd'hui jugés condamnables. Ils n'en appartiennent pas moins à l'histoire des idées en France et sont susceptibles de présenter un intérêt scientifique ou historique. Le sens de notre démarche éditoriale consiste ainsi à permettre l'accès à ces oeuvres sans pour autant que nous en cautionnions en aucune façon le contenu.

02/2021

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Géographie

Géographie de l'environnement. Cours, études de cas, entraînements, méthodes commentées

La géographie de l'environnement étudie les relations entre sociétés et milieux biophysiques à toutes les échelles, du niveau local et individuel aux grands défis planétaires. L'objectif de cet ouvrage est de rendre compte de la complexité de ces interactions : exploitation des ressources naturelles, gestion des risques, protection de l'environnement, etc. La géographie de l'environnement amène donc à questionner les notions de développement, de représentations, d'aménagement ou encore de géopolitique : c'est un sujet transversal à tous les courants de la discipline. Ce manuel s'organise en trois temps forts : - INTRODUCTION : questions essentielles, objectifs de connaissance par chapitre, lectures indispensables et notions clés à maîtriser. - COURS : savoirs fondamentaux assortis d'exemples localisés, de définitions et de focus thématiques, d'une page d'entraînement et d'une étude de cas mobilisant des documents géographiques. - METHODES : méthodologie détaillée de chaque type d'exercice, avec une application commentée en lien avec un chapitre du cours.

06/2017