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Photographie

Zimbabwe. Your wounds will be named silence, Edition bilingue français-anglais

Le photojournalisme connaît actuellement une période de mutation, rendue amère par les difficultés de la presse à financer de si complexes et lointains reportages. Compte tenu de ces nouvelles contraintes, la Fondation Carmignac Gestion a voulu donner aux photoreporters, témoins essentiels de notre temps, les moyens d'aller là où les autres ne vont pas et de nous donner à voir la réalité masquée par la distance et la quête permanente de sensationnel à laquelle les médias n'ont de cesse de se livrer. En 2009, cette ambition a conduit à la création du prix du photojournalisme Fondation Carmignac Gestion. Le présent ouvrage met en lumière le reportage réalisé par Robin Hammond au Zimbabwe, lauréat 2011. Ce reportage se divise en quatre chapitres opérant un état des lieux de ce pays après trente ans de dictature. La première partie - "La Vie" - nous présente celles et ceux qui ont ressenti le choc des politiques répressives et discriminatoires et qui ont subi les atrocités liées à leurs convictions politiques face à l'effondrement économique du Zimbabwe. La deuxième partie - "Les Zimbabwéens" - rassemble un ensemble de portraits des personnes qui ont eu à endurer des actes de violence, qui ont perdu leur maison ou des membres de leur famille, et ce, soit pour des raisons politiques ou tribales, soit parce qu'ils n'avaient pas les bonnes connexions pour s'assurer une vie à l'abri des persécutions. La troisième partie - "La Route" - illustre les migrations suite à la situation politique actuelle du pays, qui pousse des milliers de personnes vers l'exil et des familles entières à sillonner le pays sur des centaines de kilomètres. Le titre de cette partie renvoie aussi bien à la vie quotidienne des populations qu'à celle du photoreporter, sujet aux restrictions imposées dans le pays aux journalistes ; photographier devient difficile, voire dangereux. C'est cet obstacle qui a conduit Robin Hammond à la forme particulière qu'a prise son documentaire, conduisant à la vision unique du Zimbabwe vu à travers la fenêtre d'une voiture. La quatrième partie - "Correspondance" - illustre les défis rencontrés par le photojournaliste sur le terrain. À travers des messages reçus et envoyés par Robin Hammond, nous accédons à un aperçu unique des luttes et craintes vécues par les Zimbabwéens tentant d'améliorer les droits de l'homme au sein de leur pays, dont la plupart ont courageusement aidé à la production du reportage. Les restrictions touchant les journalistes et photographes travaillant au Zimbabwe ont entraîné l'isolement du pays, dont la situation a été pratiquement cachée du monde. L'attribution du prix Carmignac Gestion du photojournalisme a rendu possible la production du document ; le reportage a été porté par la conviction que les Zimbabwéens doivent avoir une voix en dehors de leur pays. Jusqu'à présent, leur histoire n'a pas été entendue.

11/2012

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Tourisme étranger

Touriste professionnel. L'anti-guide de voyage

« Les foules sentimentales ont un héros. C’est un type souriant affublé d’un sac à dos en forme de mappemonde et qui a rasé sa moustache pour faire plus jeune. Il traîne un rêve, notre rêve à tous : celui du voyage, de l’errance joyeuse, de l’aventure qui finit bien. Ce type, vous l’avez reconnu, c’est le routard des temps modernes, le bourlingueur professionnel. Carnet en main, l’oeil aux aguets, il rôde à travers le monde et, parce que ce type est chouette, il vous file tous ses bons plans. […] J’ai été comme vous : je voulais être lui, l’auteur de guides de voyage. Traverser tous les continents aux frais de la princesse, le teint hâlé, le passeport tamponné, la veste multipoches remplie de grigris africains. Moi aussi je voulais lécher mon assiette dans des gargotes pittoresques et coucher dans des palaces au Rajasthan. Tâter du dromadaire en méharée et suivre la route des vins d’Alsace. Kerouac à la petite semaine, j’aspirais à l’aventure, à condition d’avoir la clim’ dans la voiture et un minibar dans la chambre. Je ne disais pas non à l’idée d’avoir mon nom sur la couverture du guide, et pourquoi pas ma photo. […] Mais laissez-moi d’abord vous mettre en garde. Ce que vous allez lire risque de bouleverser à jamais votre perception des guides de voyage. En refermant cet ouvrage, votre collection de Routard et de Lonely Planet, preuves de votre insatiable désir d’aventures, finira peut-être à la poubelle. Vous allez découvrir, chers camarades, que l’on vous roule un peu dans la farine. Non, écrire un guide de voyage, ce n’est pas dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité.C’est parler d’hôtels dans lesquels on n’a pas dormi et de restaurants dans lesquels on n’a pas mangé. De musées qu’on a visités au pas de course et de vieilles villes dans lesquelles on s’est lamentablement perdu. De pays qu’on n’aime pas et d’autochtones qui vous regardent de travers. De lieux et d’êtres qu’on ne comprend pas. Voilà de quoi ce livre est fait : de mauvaise foi et d’erreurs de jugement, de digressions sentimentales et de bourdes géographiques, de fautes historiques et de fautes d’orthographe. De cartes illisibles, de renseignements erronés, de méprises catastrophiques. Bref, du quotidien d’un auteur de guides de voyage, ce type dont tout le monde envie l’existence sans savoir ce qu’elle implique de peines et de tracas, de sang, de larmes et de sueur. Ce livre veut remettre les choses à leur place. À côté de la plaque. » Vincent Noyoux

04/2011

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Littérature érotique et sentim

Écris notre histoire. Romance contemporaine

Une romance intrigante où Marie, lors du décollage de son avion pour la Floride, agrippe par réflexe la main de son voisin... Marie prend l'avion pour rendre visite à ses grands-parents en Floride. En plein décollage, elle ne peut s'empêcher d'agripper la main de son voisin. L'inconnu, avec qui elle discutera tout au long du vol, la quittera en lui laissant dans son livre quelques lignes mystérieuses, insinuant qu'il en serait l'auteur. Leur rencontre était improbable, pourtant une véritable affection naîtra de l'écrit entre Travis et Marie. Mais Nathan, époux de Marie avec qui elle partage un bien lourd passé, voit cette relation d'un mauvais oeil. Celui-ci parviendra à l'obliger de couper les ponts avec Travis. C'était sans imaginer les conséquences incroyables que cette décision entraînerait... Plongez dans l'histoire de Marie et découvrez un récit touchant, combinant intrigue et relation épistolaire romantique ! EXTRAIT Avec son fils dans les bras il me suit jusqu'à la porte d'entrée. Je vais la déverrouiller quand je me rends compte qu'elle n'est pas fermée. Je commence à paniquer en ouvrant la porte en grand. Je suis sûre que Nathan est à la maison, sa voiture doit être dans le garage. Il est censé être au bureau, il est parti ce matin, et je suis presque persuadée qu'il n'est revenu que pour une seule raison : Travis. Il ne pouvait pourtant pas se douter que je l'inviterais, même moi je l'ignorais. Cela signifie qu'il voulait être là quand je rentrerais. J'ignore comment Travis va réagir. Je ne lui ai pas parlé du handicap de Nathan, et même si je n'en voyais pas l'intérêt pensant qu'il ne rencontrerait pas mon mari de sitôt, je me dis que j'aurais peut-être dû le prévenir pour ne pas qu'il soit pris au dépourvu. Tout comme je l'ai été en découvrant Trevor. CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE Un roman agréable et original, qui se lit facilement. L'écriture est fluide, les personnages attachants. - rebecca_asca, Booknode En bref, j'ai dévoré ce livre en l'espace d'un week-end. C'est une petite bouffée de bonheur malgré le fait que je ne sois pas la première fan de romance contemporaine. Je conseille vivement cette auteure qui a une certaine délicatesse à jouer des personnages féminins forts et fragiles à la fois. - Kanon, Booknode A PROPOS DE L'AUTEURE Alee Toad a 26 ans, est maman célibataire d'une petite princesse d'un an. Parfaitement bilingue après avoir vécu plus de trois ans en Angleterre, elle dévore une dizaine de livres par mois dans les deux langues. Elle écrit depuis l'âge de 16 ans et rencontre un grand succès sur Wattpad.

11/2019

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Littérature française

Un long voyage ou l'empreinte d'une vie. Tome 13 - Joseph

Un Long Voyage ou L'empreinte d'une vie est le parcours d'un homme, Louis Bienvenu, qui naît avec le siècle (le 20e) et meurt avec lui. Cet homme n'a jamais attiré l'attention publique sur lui, ni réalisé aucun exploit susceptible de lui valoir la manchette des journaux. Et pourtant ce voyage, tant vers les autres qu'au bout de lui-même, est plus long et plus riche que celui accompli par la plupart de ses contemporains. La soif de ressentir et de comprendre, l'élan vers la poésie et la beauté sous toutes ses formes, et la quête de l'Amour avec un grand A, le filial d'abord, puis celui de l'autre sexe, en sont les fils conducteurs. Les six femmes qu'il a aimées, à commencer par Germaine, sa mère, ponctuent justement les six Epoques de cette vaste fresque. Dans ce 13e tome, Louis, veuf depuis peu, balaie ses scrupules et commence à scruter les annonces matrimoniales du Chasseur français. Il en découvre une, mirobolante : célibataire, vingt-sept ans, 200 000 francs de dot, espérances... Ecrasé par la somme, il aiguise sa plume pour une missive capable de séduire l'héritière et d'évincer les rivaux. Sans nouvelles, il y va de sa propre annonce. Mais les réponses reçues ont tôt fait de pâlir quand l'héritière se manifeste. Diplômée d'anglais, taille moyenne, brune, un peu forte, père mort à Verdun, sa mère vit sur ses terres, une ferme de 180 hectares en Champagne, exploitée par son frère cadet. Encore un chiffre astronomique ! Enfin, elle a une voiture ! Rendez-vous est pris à mi-chemin sur la route de l'Est. Fébrile, Louis décide de se grandir au moyen de semelles à talonnette sur mesures, et de passer le permis de conduire. Echec complet : son pas est par trop instable, et il rate le Code. Lors de la rencontre, fort de son seul verbe, Louis constate qu'Henriette Rousset a la tête sur les épaules, et pressent que si un jour elle est tendre, ce ne sera qu'avec son mari. La Pologne envahie au nom de l'espace vital - le fameux Lebensraum -, et la guerre déclarée, Louis est mobilisé au chef-lieu. Affecté à l'Intendance, il aura le privilège de revenir à a maison tous les soirs. Drôle de guerre, mais période heureuse pour lui, jusqu'à un certain matin de mai 1940 : un froid sibérien s'est abattu sur la ville durant la nuit, au point de geler la rivière d'une rive à l'autre. Joseph, le père, parti au travail avec sa vareuse d'été, va contracter une congestion pulmonaire et en mourir peu après. Suivront l'armistice et la démobilisation...

03/2018

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Littérature française

J'ai toujours aimé les nuages

J'AI TOUJOURS AIME LES NUAGES - Une histoire qui vous entrainera dans un monde dont vous ne saurez jamais vraiment s'il est réel ou imaginaire ! Rêver, inventer, fantasmer, s'évader... Depuis son plus jeune âge, David excelle à métamorphoser chaque minute de son existence en une délicieuse divagation. Lorsqu'un drame fait basculer sa vie, le destin lui accorde une seconde chance en le ramenant à l'âge de huit ans. Mais est-ce bien la providence qui lui fait ce cadeau ou s'agit-il d'une simple projection de l'esprit ? EXTRAITS : J'étais devenu expert dans la pratique du rêve éveillé. Il faut dire que j'avais commencé très jeune. Ma mère me racontait souvent que je n'étais qu'un nourrisson lorsqu'ils s'aperçurent, mon père et elle, que mes innombrables sourires ne leur étaient pas adressés, mais qu'ils semblaient émerger de mon intérieur profond et s'offrir plutôt au vide qui m'entourait. Ma mère en était toujours un peu désappointée quand mon père, plus cartésien, cherchait obstinément à savoir ce qui me transportait ainsi. Il passait alors un long moment à essayer de comprendre ce que mon regard planant ne fixait jamais vraiment ; un cadre, un coin de meuble, un chausson, une mouche... Comment aurait-il pu imaginer que j'étais déjà dans les nuages ? - Qu'avez-vous fait du corps ? - Je l'ai déjà dit cent fois, monsieur le président. Je ne l'ai pas tué. Ces gens-là ont la vie dure. Ce n'est pas deux ou trois petits coups de pelle... - Vingt-sept ! Les témoins ont compté vingt-sept coups de pelle ! - Oui, bon, vingt-sept si vous voulez ! Mais il n'était pas mort ! Je peux vous l'assurer ! Pendant le voyage, il a englouti le panini, les frites, le sac en papier et même le bidon de lave-glace qu'il a trouvé dans le coffre ! - De quel voyage parlez-vous ? De celui où vous l'avez reconduit dans les Pyrénées ou bien de celui ou vous l'avez ramené à son époque ? J'étais là, sur la paillasse crasseuse, à regarder le ciel à travers les barreaux. Ma libération n'était plus qu'une question de jours ; d'heures peut-être ? Kéline avait eu la bonne idée de faire analyser les cheveux et les poils retrouvés dans le coffre de la voiture. Ils dataient du paléolithique moyen, et plus précisément de 50 000 avant le présent... LES LECTEURS EN PARLENT : SUNSET J'ai adoré ce tourbillon de vie entre rêve et réalité. EMELINE Ce petit bijoux mériterait 100 pages de plus ! SOPHIE Lecture originale et émouvante. Dommage que ça aille si vite !

01/2023

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Poésie

Habiter bouche bée

Une fenêtre ouvre ce livre et en accompagne le cours, tout au long des cinq variations qui le composent ; ou le mettent à jour. Fenêtre d'une salle de classe ouverte sur la cour de récréation, d'où parviennent les voix du dehors, les cris, les hautes branches des arbres dans l'ouverture. Entre engourdissement et brusques échos monte ici le sentiment de présence au monde, au langage des autres et à la sensation "d'être en multitude" reprise au poète américain George Oppen. Fenêtre-cadre, qui ouvre sur les lieux de partage des jeux et des souvenirs, des images et des oiseaux, des mouvements de l'eucalyptus dans le jardin. Cette idée d'habiter par le langage et la sonorité, d'habiter aussi bien le temps que les esapces porte cet Habiter bouche bée, qui en étudie la desquamation dans la mémoire à travers les écorces détachées des arbres. Fenêtre numérique d'une image en fond d'écran qui, à force de réactiver le présent par l'observation de ses détails - le jour, le jardin, la terrasse, la chaise, le pin - se fait aussi fond d'écran d'une vie. Le regard dérive de point en point, réinvente un mouvement à partir d'une image immobile, en recrée la fluidité temporelle par la fluidité du langage. L'homme est pour Yann Miralles une "interface" , "incrustée d'images de paroles" , c'est-à-dire un support sensible aux stimulations du monde dont l'auteur oeuvre à rendre sa profusion de voix familières, d'odeurs de vacances, de châteaux de sable sur la plage et de nuits d'été. Geste d'une épopée intime que chacun traverse de façon réversible et une façon d'habiter "indéfiniment" les instants. Livre porteur de "tas de trajets possibles" , qui porte la nécessité d'être présent à sa propre vie, par "association, surimpression, palimpseste" , mouvements chers à l'auteur qui laisse dans ses livres toujours une place au surgissement du réel. Réel comme barrage d'abord, barrage d'hommes et de femmes aux ronds-points, et cette fenêtre de voiture que l'on hésite à fermer au passage. Sorti de la fluidité des images intimes on achoppe sur le réel, la dimension collective du monde, l'histoire qui nous traverse, à laquelle on appartient et dans laquelle on doit malgré tout avancer bouche bée, le corps devenant en fin de course plus qu'une interface, un "carrefour" . Yann Miralles s'essaie ici à une parole glissée dans le flot du monde, qui essaie de "parler avec tout ça" : les images, les souvenirs, les mots, les arbres, les cris, le coeur, et tout ce qui reste hors champ, la vie même, "la vie qu'on ne voit pas et qui donne des yeux" .

03/2023

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Critique

Au Grand Miroir

Le titre fait référence à la chambre 39 de l'hôtel du Grand Miroir, dans la rue de la Montagne, à Bruxelles, que Baudelaire occupa à la toute fin de sa vie, de juillet 1864 à juillet 1866. Car ce à quoi Gilles Ortlieb a souhaité se confronter en écrivant cet essai, c'est à l'énigme que pose la vision d'un poète non pas dépossédé tout à fait de ses propres res- sources d'imagination, mais sous l'emprise de deux aspirations contra- dictoires : la fuite (de Paris, du travail, de soi) et la recherche (de soi, d'un livre et, en définitive, de la mort). Après s'être beaucoup docu- menté de façon à pouvoir étayer son texte de détails ininventables, il s'est donc proposé d'accompagner, avec les moyens du bord, les mois passés par Baudelaire en Belgique de reprendre ligne à ligne le livre que l'auteur des Fleurs du mal avait projeté d'écrire pendant et sur son séjour, de localiser les quelques traces de son passage encore visibles ici et là, d'imaginer et de conjecturer, lorsqu'elles avaient disparu, ce qu'avait pu être son existence ; et de reformuler, encore et encore, la question suivante : "Comment expliquer qu'il ait laissé perdurer, jusqu'à une désarticulation mentale complète, une situation qui engen- drait chez lui un tel mal-être, de telles frustrations ? " Il y a là un noeud existentiel qu'Ortlieb décortique avec l'empathie de qui semble avoir lui-même souffert de pareille procrastination. Il parvient, en tout cas, à restituer avec une précision quasi hypnotique, l'état d'esprit d'un Baudelaire confit dans son rejet, alors même qu'il avait d'abord espéré, en venant à Bruxelles, y trouver les ressources nécessaires à un sursaut dans sa vie d'écrivain. Sans doute parce que "peu a changé en somme" et que lui-même a arpenté, inlassablement, cent quarante ans plus tard, les mêmes lieux, éprouvant parfois les mêmes vertiges : "la foule des dimanches matin ondoie au pied de la tour du Midi pour se frayer un chemin entre les vendeurs de tapis de voiture, de tabac de la Semois, de livres à colorier, d'assortiments de tournevis, et d'animaux en peluche fluorescente. De temps à autre, le sol, imperceptiblement, vibre au pas- sage d'un train sur les talus ou d'un convoi souterrain, les odeurs de friture rivalisent avec des effluves de fleur d'oranger et de barbe à papa, et des filets d'urine stagnent dans les tunnels et les recoins pendant que des réfugiés d'Europe centrale au teint clair s'efforcent d'écouler à bas prix des poupées gigognes, des optiques russes, des vêtements mili- taires et autres butins de rapines. Dimanches à Bruxelles, l'ennui et le rien".

03/2024

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Récits de voyage

Voyage en Suisse

Au lendemain de l'insurrection parisienne des 5 et 6 juin 1832 contre le régime de Louis-Philippe, Alexandre Dumas, soupçonné d'y avoir pris part et menacé d'arrestation, ressent la nécessité de quitter la France pour quelque temps. Il y est, par ailleurs, incité par le déclin de sa santé dû à une attaque de choléra : Mon médecin m'ordonna ce qu'un médecin ordonne lorsqu'il ne sait plus qu'ordonner : un voyage en Suisse. En conséquence, le 21 juillet 1832, je partis de Paris. Les Impressions de voyage qu'il publie à son retour ne tarderont pas à devenir un titre générique pour tous les récits de voyage sortis de sa plume : en Italie, aux bords du Rhin, en Espagne, en Afrique du Nord, en Russie, au Caucase... Croyant composer un livre, Dumas invente un genre, presqu'à son usage particulier. Un genre aux lois fantasques, qui n'est pas une simple relation de voyage, mais intègre différents écrits : chroniques historiques, contes, légendes, anecdotes, nouvelles contemporaines, rencontres avec d'illustres personnages comme Chateaubriand ou la reine Hortense, profession de foi républicaine... Le Voyage en Suisse apparaît donc comme le laboratoire, ô combien délectable, de la prose narrative dumasienne. Genève est, après Naples, une des villes les plus heureusement situées du monde. Paresseusement couchée à la base du mont Salève, elle semble n'avoir autre chose à faire que de regarder avec amour les mille villas semées aux flancs des montagnes neigeuses ou couronnant le sommet des collines. Sous ce beau ciel, devant ces belles eaux, il semble qu'elle n'a qu'à respirer pour vivre. Et cependant, cette odalisque nonchalante, c'est la reine de l'industrie, c'est la commerçante Genève, qui compte quatre-vingt-cinq millionnaires parmi ses vingt mille enfants. Je ne connais pas de moine, de chartreux, de trappiste, de derviche, de fakir, de phénomène vivant, d'animal curieux que l'on montre pour deux sous, qui fasse une abnégation plus complète de son libre arbitre que le malheureux voyageur qui monte dans une voiture publique. Dès lors, ses désirs, ses besoins, ses volontés sont subordonnés au caprice du conducteur dont il est devenu la chose. Je feuilletais mes guides comme des manuscrits. Pas une ruine ne s'offrait sur notre route dont je ne les forçasse de se rappeler le nom, pas un nom dont je ne les amenasse à m'expliquer le sens. Ces histoires éternelles m'ont toutes été racontées plus ou moins poétiquement par ces enfants des montagnes. Mais cependant, peut-être, ils ne le répéteront pas à leurs enfants. Car de jour en jour, le sourire incrédule du voyageur esprit fort arrête sur leurs lèvres ces légendes naïves qui fleurissent, comme les roses des Alpes, au bord de tous les torrents, au pied de tous les glaciers. Alexandre Dumas

09/2005

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Littérature française

Prenez garde à la conscience

Un homme trompé, un chirurgien, prend conscience de la défaite de sa vie et en fait le bilan en poursuivant en voiture, nullement certain du but précis de sa course folle, sa femme en fuite avec son amant, quelque vulgaire "M. Muscle" qui couronne la carrière de bien des messalines mondaines. Son attachement qu'il attaque en vain par tous les acides de l'esprit, lui paraît la mesure de l'absurdité de la condition humaine, et pour éviter de prendre une conscience déchirante de son humiliation, il passe en revue les incohérences de la création, au fur et à mesure que son soliloque forcené à bâtons rompus les débusque. Il se collette avec les grands problèmes qu'elles soulèvent, esquissant une métaphysique de cocu pour rire, afin de ne pas penser au seul problème qui l'intéresse vraiment : l'énigme d'un coeur de femme cause de sa ruine morale. L'auteur, pour saisir le cours d'une vie psychique an moment où la crise le précipite en torrent, a choisi le genre littéraire draconien du monologue intérieur, acceptant scrupuleusement ses conditions, et d'abord l'exclusion de toute intervention extérieure. La vulgarité, la grossièreté, le blasphème servent au héros comme les jeux de la conscience dirigée en tant qu'antidotes an désespoir. Certains seront choqués d'entendre parler de Dieu, de nos fins dernières et de la pureté des femmes en langage de salle de garde (seule la Mission Médicale échappe à sa dérision dissolvante, à cette fureur de tout souiller pour se venger du destin qui a souillé son idéal) ; mais la vérité du "for intérieur" est-elle souvent si reluisante ? et l'on tâche de saisir ici sa crudité authentique. Après s'être moqué supérieurement de l'absurde icaromanie des motorisés modernes, le héros en est réduit, pour échapper aux démons de la solitude et de l'angoisse, à reproduire cette attitude jusqu'à la perfection, la folie, et sollicite un accident fatal. Le triomphe de la conscience serait donc de nous rendre inconsciente la solution suprême de la mort quand la honte et la souffrance nous rendent impossible de persévérer à vivre ? Seule une intensité perpétuelle de vie, parfaitement fondue à la pensée, explique la réussite de cette gageure : une confession, méditation de plus de trois cents pages sans reprendre haleine : notre lâche, sans suite, discours intérieur n'est-il pas une seule phrase qui ne cherche à se construire que pour la conversation ? Souvent poignant, toujours coloré, plein de trouvailles de verbe et d'idées et avec l'audace totale que seul peut se permettre un homme qui n'a plus rien à perdre (un de ces "ratés sublimes" comme on en trouve déjà dans son Journal d'un Raté) le nouveau livre d'Henri Pollès se range aux côtés de certains ouvrages d'Audiberti et de Céline.

10/1959

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Réincarnation

Amor'ES. Roman poétique et paroles de chansons

Je rends un hommage à mes ancêtres, leur âme m'accompagne dans ce récit, une énergie sacrée me guide. J'en profite pour rendre également un grand hommage à tous les Espagnols oubliés de la Seconde Guerre mondiale. Je vénère la mémoire de ma mère et de mon grand-père comme ils méritaient de l'être, et ce n'est pas manquer de respect à leur souvenir que de reconnaître qu'ils avaient l'âme tricolore. Mon grand-père et mon oncle sont morts fusillés dans les cent quatre-vingt-six marches de l'escalier du camp de concentration de Mauthausen en Autriche. C'est l'histoire d'une âme, celle de mon grand-père, qui a pris possession de mon corps pour s'incarner sur terre pour apprendre à aimer, à trouver sa lumière. Elle choisit de s'étendre, pour vivre une incarnation dans la matière. Je suis la matière. Il n'y a pas de mot qui puisse expliquer quelque chose de surnaturel, dans les circonstances d'un effacement humain aussi complet, mon grand-père Evaristo et moi, nous sommes étroitement reliés depuis ma naissance, après sa mort. Ma mère a survécu à la guerre civile d'Espagne puis à la Seconde Guerre mondiale, dont quatre années d'internement dans les camps de concentration en France. Malgré ces guerres désastreuses, elle est morte stupidement devant chez elle, dans un accident de voiture. L'accident a été pour moi un élément déclencheur pour l'écriture de ce manuscrit. L'argent dans tous les domaines, les profiteurs se battent pour le contrôle des points stratégiques. Il n'y a pas de petits profits, que de grands, avec de grands intérêts. Même pendant ou après une catastrophe, un accident, une immense guerre, les affaires continuent en famille. La vie est comme une étoile filant dans le ciel, et l'existence est une sorte de pendule de joies, de souffrances, de moments de vide absolu et d'expériences qui les remplissent. Nous sommes tous reliés les uns aux autres par une mémoire secrète : voilà le sens de mon récit. Même si les années passent, certaines choses sont difficiles à effacer, en quelque sorte une endurance du traumatisme qui revient des ancêtres, des traces transmises d'un lointain passé. Le symbole de l'éléphante, ma couverture, est une belle métaphore de l'état d'esprit absolu d'aller de l'avant. Les éléphants ne marchent pas autour des obstacles et ne s'arrêtent pas non plus dessus. Son énorme tête incarne les sagesses d'une âme. Il n'est d'aucune relation avec les droits humains, il n'existe que par lui-même, sans dépendance et n'a besoin de personne dans l'absolu. Ses petits yeux sont le symbole de la concentration. Sa petite bouche et ses grandes oreilles représentent la nécessité de moins parler et d'écouter davantage. Il n'entend que les bonnes paroles, rejette les mauvaises. Un symbole de richesse terrestre. J'aime cette idée-là pour mon âme.

02/2023

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Récits de voyage

Corse, les plus beaux treks. Fra a Corsica

Grand connaisseur des lieux qu'il arpente et photographie depuis 40 ans Fernando Ferreira vous propose dans ce beau livre 10 voyages à pied pour découvrir toutes les richesses &ZeroWidthSpace ; de l'Ile de Beauté Pour le plus grand bonheur des trekkeurs l'Ile de Beauté offre une rare variété de paysages sauvages et préservés qu'un dense réseau de centaines de kilomètres de sentiers quadrille du nord au sud de la haute montagne au bord de mer Ce livre vous propose une sélection d'une dizaine de voyages à pied inédits qui gravitent coupent ou accompagnent les tracés officiels des GR®20 Mare è Monti Mare a Mare Des parcours pour la plupart en boucle qui facilitent la préparation des treks si vous partez sans voiture Des sentiers pour tous les niveaux du débutant au plus aguerri de 2 à 15 jours Dans ce beau livre la narration photographique côtoie merveilleusement les récits les anecdotes... et une partie pratique avec toutes les infos pour organiser son trek dont les traces GPS téléchargeables grâce à un QR-code Outre le mythique GR®20 la Corse offre une grande variété de treks à parcourir en toutes saisons du cap Corse au littoral du sud &NewLine ; 1/ le GR®20 la légende du trek et de la montagne Corse - " Fra li monti " version classique De Calenzana à Conca / 16 jours - " La haute route " version originale du GR®20 / L'Alta Via Sur les pas de Michel Fabrikant par la ligne de crêtes de séparation des eaux 2 / " La Grande Parallèle " / 16 jours 9 J 7 J / In Fiancu di l'Alta Via La grande parallèle au GR®20 par les forêts et les torrents 3 / " La Montagnarde " / 9 jours / boucle / A Via Muntagnola Des forêts de pin laricio jusqu'au Monte Cintu le plus haut sommet de la Corse 4 / " La Centrale " / 6 jours / boucle / A Via Cintrale Autour des deux versants de la Montagne corse 5 / " L'Automnale " / 6 jours / boucle / A Via di Vaghjime A la découverte du centre de la Corse entre hautes montagnes et châtaigneraies 6 / " La Sudiste " / 6 jours / boucle / A Via Pumuntincu Les sentiers ombragés des montagnes sud 7/ " Les Balcons du cap Corse " / 4 jours / traversée / I Balcò di u Capi Corsu A la découverte d'une île dans l'île 8 / " Désert des Agriates " / 2 jours / traversée / U Disertu di l'Agiate Traversée entre Saint-Florent et l'Ostriconi 9 / " Phare de Senetosa " / 2 jours / boucle / U Fanale di Sinitosa Boucle entre Campomoro et le refuge du phare de Senetosa 10 / " L'Odyssée Corse " traversée intégrale nord-sud / 30 jours / L'Odissea Corsa Du cap Corse à Bonifacio par les différents réseaux de sentiers qui quadrillent l'île un voyage unique un trek au long cours inédit entre mer et montagne

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Littérature érotique et sentim

Alex et Nawelle - Tome 1. Un amour naissant

Il s'était pourtant promis de ne plus tomber amoureux... Ne plus tomber dans les pièges de l'amour, rester concentré sur ses trois concessions automobiles... Alex se l'était promis. Il avait même tout fait pour rester fidèle à ce principe : inscription sur un site de rencontres extraconjugales, relations toujours très courtes... Puis, il y a eu Nawelle, femme mariée au sourire irrésistible et à la beauté orientale. Avec elle, tout est différent, mais Alex reste convaincu : il ne tombera pas amoureux. Toutefois, ne dit-on pas que les bonnes résolutions sont faites pour être transgressées ? Découvrez la nouvelle série Alex et Nawelle et plongez dans un cocktail de romance et d'interdits ! EXTRAIT - [... ] Actuellement, je n'ai plus confiance en la femme. - Je peux comprendre, mais ça ne te manque pas la vie de couple ?? - Non, la vie que je mène actuellement me convient parfaitement. De plus, cela m'a permis de me concentrer exclusivement sur le développement de mon activité professionnelle et sur l'éducation de mon enfant. Si j'étais resté en couple, je n'aurais pas développé mon empire aussi vite. Et si j'étais en couple, j'aurais délégué l'éducation de mon fils. Là, je n'ai pas le choix. Une semaine sur deux, il est avec moi et je dois être présent pour lui. Cette vie me convient. - Oui, je vois ce que tu veux dire. Après, ce n'est pas rédhibitoire. J'espère que tu rencontreras une femme qui te fera changer d'avis. - C'est sûr, je ne suis pas fermé à une vie de couple. Un jour, je tomberai peut-être sur une femme bien sous tous rapports qui changera la donne et ma façon de voir l'existence. Mais j'en doute un peu. Le rythme de vie que j'ai mis en place ne laisse pas beaucoup de place pour une femme. Et puis, je ne pense pas la trouver sur un site de rencontres extraconjugales. - Qui sait. Souvent l'amour, on le trouve à l'endroit où on l'attendait le moins. A PROPOS DE L'AUTEUR Alexandre Boyer a 36 ans. Passionné de voitures, son parcours est assez diversifié : diplômé en gestion-comptabilité-finance, il a vogué entre l'expertise, le monde automobile et le commercial. Etant dyslexique, il a très vite vu dans l'écriture un refuge imaginaire.

10/2019

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Architecture

Faire tenir. Structure et architecture

Ne requérant aucune connaissance préalable, l'ouvrage de l'ingénieur et l'architecte Marc Leyral vise à instruire tout lecteur sur les principes simples qui sous-tendent les structures les plus complexes. L'ouvrage prend forme d'un dialogue socratique entre un jeune élève et son maître qui l'introduit pas à pas aux notions fondamentales de l'art de bâtir. Les objets qui nous entourent, depuis le simple nid d'une hirondelle jusqu'à la halle d'un marché couvert, ne cessent de nous interroger sur les liens étroits et parfois mystérieux qui unissent formes, forces et matières. Mais la science des structures, indispensable à l'architecte qui les dessine tout comme à l'amateur qui cherche à les comprendre, peut s'avérer d'un abord intimidant. Ne requérant aucune connaissance préalable (outre les quatre opérations mathématiques de base), l'ouvrage de l'ingénieur et l'architecte Marc Leyral vise à instruire tout lecteur sur les principes simples qui sous-tendent les structures les plus complexes. Guidé par une volonté didactique affichée, l'ouvrage prend forme d'un dialogue socratique entre un jeune élève et son maître qui l'introduit pas à pas aux notions fondamentales de l'art de bâtir : Qu'est-ce qu'une force ? Comment les charges se répartissent dans les éléments d'une structure ? A quelles conditions celle-ci est-elle à l'équilibre ? Comment se comportent les matériaux soumis à différents types d'efforts ? Jusqu'à quel point résistent-ils ? Qu'est-ce qu'un arc, une voûte, un porte-à-faux ou une membrane sous-tendue ? Toutes ces questions sont systématiquement associées à l'analyse d'exemples précis, anciens ou contemporains, monumentaux ou ordinaires : du Centre Georges Pompidou à Paris aux abris vernaculaires en terre crue au Cameroun, du Panthéon de Rome à la grande toiture en béton de l'hippodrome de la Zarzuela à Madrid, des ponts de singe des Indiens des Andes au dôme géodésique de l'exposition universelle de Montréal en 1967. Accompagnés d'une riche iconographie, incluant près de 400 illustrations didactiques réalisées spécialement pour l'ouvrage, tous les chapitres se terminent par une fiche synthétique et une application pratique. La leçon apprise, il ne reste qu'un pas entre comprendre " pourquoi ça tient " et pouvoir imaginer de nouvelles structures.

11/2021

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Ecrits sur l'art

Art Brut et créateurs d'Art Brut

L'Art Brut est "? farouche et furtif comme une biche ? ", écrivait Jean Dubuffet, au contraire de "? l'art coutumier ? ", dont on parle le plus souvent quand on parle d'art, qu'il soit classique, romantique, baroque, moderne... Le second est du côté de l'empaillé, de l'ordonné. Le premier est du côté du sauvage, de l'insaisissable. Il est difficile cependant d'en dire plus de l'Art Brut, sans "? le tuer presque ? ". Pour qu'il ne se retrouve pas à son tour pris dans l'étau des normes culturelles imposée par l'élite sociale, Jean Dubuffet voulait inventer une manière de ne pas définir l'Art Brut. Il insiste sur cela dès 1947, avec son sens de la provocation ? : "? Formuler ce qu'il est cet Art Brut, sûr que ce n'est pas mon affaire. Définir une chose - or déjà l'isoler - c'est l'abîmer beaucoup. C'est la tuer presque. ? " Les façons de ne pas définir l'Art Brut, pour Dubuffet, sont nombreuses, prolixes, parfois contradictoires, de façon revendiquée. C'est ce que le présent volume donne à comprendre, rassemblant l'ensemble de ses écrits sur la question, de 1947 et 1982. Réflexions pour la Compagnie de l'Art Brut qu'il fonde en 1948 à Paris, lettres à André Bretons, aux personnalités du monde psychiatrique Jean Oury ou Jacqueline Porret-Forel, mais aussi hommages aux oeuvres de Paul End, Clément, Jospeh Heu, Berthe U, Aloïse, Laure- : multiples sont les directions de sa pensée, qui se veut toujours ouverte. Si l'on ne peut affirmer ce qu'est l'Art Brut, il reste qu'on peut se mouvoir théoriquement sur les traces d'une pluralité de pratiques. "? N'importe quelle affirmation, si on la maintient sur un long parcours, se change en absurdité. Je crois que la pensée n'obtient de fruits utilisables qu'en se constituant en circulation plurielle, par étages qui se superposent, comme le sens des voitures sur les voies étagées de Tokyo ? ", disait encore Dubuffet. C'est bien de cette manière non univoque qu'il envisage l'Art Brut, comme les voies rapides qui traversent une métropole, se croisent, bifurquent, spiralent, portant attention au flux incessant de lueurs dans la nuit et à chaque "? déchaînement d'ingéniosité et d'innovation ? " dans sa singularité.

10/2023

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Littérature érotique et sentim

Mi-figue Mi-Raison. Quand la raison est plus forte

L'amour et la passion seront-ils plus forts que leurs différences ? Emilie est indépendante et forte. De parents divorcés, l'amour n'a pour elle qu'une consonance tendre et hasardeuse. La cigarette, l'alcool, la fête, le travail, la vie de femme libre... Tout ça est bien plus ancré dans sa réalité que n'importe quoi d'autre. Mais un jour Emilie rencontre Sam. Beau, ténébreux au possible, qui ne boit pas, ne fume pas et ne commet aucun excès sauf celui d'être exagérément séduisant. Leur rencontre va tout changer en Emilie. Et peut-être en Sam aussi... Car malgré l'attirance indéniable qu'ils ressentent l'un pour l'autre, cette relation s'avère perdue d'avance. Tiraillés entre leur passion et leur raison, ils passent alors un accord très particulier... Plongez sans plus attendre dans le premier tome de la romance Mi-figue Mi-raison, inspirée d'une histoire vraie, de Fanny Dl, qui raconte avec les mots justes et avec une grande sensibilité un amour impossible et les différences de cultures... EXTRAIT J'ai toujours pensé que les rencontres que nous faisions étaient le pur fruit du hasard. Qu'elles soient amicales ou amoureuses, bonnes ou mauvaises, elles ont inévitablement un impact sur notre avenir. Certaines sont tellement bénéfiques, qu'on souhaiterait qu'elles ne nous quittent jamais. Quand d'autres, à l'inverse, sont si nuisibles qu'elles peuvent détruire notre vie. Moi, j'ai fait ces deux types de rencontres, mais avec une seule et même personne. Je n'aurais jamais imaginé qu'un unique être puisse changer notre perception des choses au point d'en modifier le déroulement de notre vie. Et pourtant... Je suis là ce soir. Je rallume une dernière cigarette avant de sortir de ma voiture. Malgré la tonne de nicotine que j'ai dans le sang, la peur ne diminue pas. Quand j'ouvre la portière, je tremble davantage en sentant le vent glacial fouetter mon visage. Bon, il faut dire que je ne suis pas assez couverte pour la saison. Je porte une robe noire en satin avec une petite veste en cuir. Lentement, je m'approche afin d'être dans son champ de vision et quand son regard finit par se poser sur ma personne, mon coeur rate un battement. Je reconnais bien son expression, à la fois surpris et complètement bouleversé. Et non, je n'ai pas réussi à l'oublier malgré tous mes efforts. D'un coup de talon, j'écrase mon mégot au sol et prends une profonde inspiration. A PROPOS DE L'AUTEUR Titulaire d'un diplôme en psychologie, Fanny Dl écrit son premier livre en 2015. Sa meilleure amie d'enfance vivait une histoire d'amour atypique et à force de lui répéter qu'elle était digne d'un roman d'amour, elle a fini par se lancer dans cette incroyable aventure ! Elle écrit alors trois tomes intitulés Mi-figue Mi-raison. A partir de là, l'écriture a fait partie intégrante de sa vie et elle passe tout son temps libre à imaginer des histoires. Un autre roman sortira fin mars chez les Editions Addictives et un autre en novembre chez Harlequin.

03/2020

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Récits de voyage

Bouts du monde N° 38, printemps 2019

" Lorsque j'étais enfant, le voyage s'incarnait d'abord ainsi : assis à l'arrière de la voiture, je regardais les numéros des plaques minéralogiques et constatais soudain une diversité nouvelle dans la numérotation, qui peinait à tromper l'ennui d'un long chemin sur les routes nationales. Je voyais aussi disparaître les toits d'ardoise à mesure que l'on s'éloignait de l'Anjou natal. Et soudain, le paysage ordinaire avait changé. Où est passé ce paysage trente-cinq ans plus tard ? Caché derrière les aires d'autoroutes ? Disparu sous les zones d'aménagement commercial ? La France semble avoir perdu ses paysages, ceux qui étaient insignifiants, ceux dont on a rarement fait des cartes postales. Ou alors nous avons oublié de les considérer. " A force de prendre le TGV, les Français ne regardent plus le paysage ", déclarait, en 2018, Raymond Depardon au quotidien Le Courrier de l'Ouest. Le rapport que le photographe a entretenu au paysage est né d'un traumatisme : la construction de l'autoroute du Soleil qui a éventré la ferme de ses parents, cabossant les paysages de son enfance. Au cours des années 80, la Délégation à l'aménagement du territoire et à l'action régionale missionne des photographes pour photographier le paysage. Il y a du boulot : plusieurs décennies de photographie humaniste avaient oublié de photographier les routes, les carrefours, les endroits où les gens vivent, n'immortalisant les places de villages seulement que si une grand-mère de retour de courses la traversait avec son cabas. Le défi est de taille pour Depardon : " Il fallait faire disparaître l'anecdote de la présence humaine ". Quitte à abuser des photographies de panneaux de signalisation ou des lignes à haute tension. Quel est le rapport au paysage des carnettistes et photographes qui traversent la France aujourd'hui ? Ou de ceux qui y habitent ? Simon Jourdan, ancré sur le quai de Douarnenez, vérifie chaque matin si tout y est bien à sa place. La dessinatrice Cendrine Bonami-Redler aussi a arpenté les paysages urbains de son quotidien, dessinant ce qui est insignifiant aux yeux de beaucoup. Matthieu Mouillet, lui, a traversé son pays à 4 km/h, le long de la diagonale du vide, explorant les endroits où il n'y a rien à voir pour y déceler les quelques traces d'exotisme que l'on aime tant chercher au bout du monde. Sur les aires d'autoroutes non plus il n'y a rien à voir, mais cela n'a pas arrêté Hélène Fournié qui a passé trois jours sur celle de Montélimar avec ses amis Jean-Sébastien Faure et Emmanuel Faye. A leur façon, ces zones ressemblent aux terminaux d'aéroports, un peu hors du temps, un peu hors de la géographie, un peu à côté du paysage. Quant à Marielle Durand, elle n'a vu que du bleu dans les paysages d'Auvergne, dans le creux de ses chemins ou bien sur les places de ses villes. L'artiste a sillonné sans relâche le territoire, constituant un petit trésor qui pourrait prendre, dans les années à venir, la valeur d'un véritable fonds documentaire " William Mauxion.

04/2019

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Policiers

De bons voisins

New York, années soixante. A la fin d’une froide nuit de mars, la jeune Katrina Marino rentre chez elle après avoir fermé le bar où elle travaille. Garant sa voiture sur le parking en face de sa résidence, elle traverse la rue et s’approche de la porte de son appartement au rez-de-chaussée… quand un homme surgit de l’ombre et la poignarde. L’homme s’enfuit, mais il reviendra une heure plus tard, pour la violer et l’achever de plusieurs coups de couteaux. Mais que s’est-il passé pendant les soixante minutes où Kat est restée seule à agoniser dans la cour de sa résidence ? Malgré l’heure tardive, de nombreux témoins se sont penchés depuis leur fenêtre et ont vu la jeune femme et son agresseur. Pourquoi personne n’a appelé la police ? Quelles pensées occupaient ces hommes et ces femmes pour qu’aucun d’entre eux ne porte secours à leur voisine ? C’est à cette question que tente de répondre le roman de Ryan David Jahn, inspiré d’un fait divers réel, le meurtre de Kitty Genovese dans le Queens, en 1964, qui a lui-même servi de base au développement de la théorie du “bystander effect” en criminologie, en faisant alterner les témoins et le récit de leur nuit : Frank, un mécanicien, part à la recherche de la poussette que sa femme Erin croit avoir renversée plus tôt dans la soirée. Fausse alerte, il n’y avait qu’une poupée dans le landau… mais entre-temps Frank a croisé la route d’Alan, un flic corrompu qui compte profiter du fait que Frank soit noir pour lui faire porter la responsabilité d’un crime violent qu’il vient de commettre. Le jeune Patrick n’arrive pas à dormir, car au lever du jour il doit se présenter à un examen médical des forces armées. S’il est sélectionné, il partira se battre au Vietnam, abandonnant sa mère malade sur laquelle il veille depuis que son père les a quittés. Diane et Larry se déchirent pour la dernière fois. Leur amour a fait long feu, et au cours de la nuit Larry finit par avouer qu’il a une maîtresse. Diane décide de faire ses valises. Thomas a sorti le revolver de son grand-père et il s’apprête à se suicider… c’est alors qu’on frappe à sa porte : Christopher, un partenaire de bowling, aide Thomas à vaincre son isolement et à accepter son homosexualité. Peter, cadre médiocre, cherche à pimenter sa vie en se lançant dans l’échangisme. Il a convaincu sa femme Anne de tenter l’expérience avec un collègue de bureau et son épouse, mais l’aventure tourne à l’humiliation pour Peter, qui risque même de perdre Anne. Enfin, cette nuit-là, le hasard va mettre David, un jeune infirmier, en position de sauver la vie de Nathan Vacanti, l’enseignant qui a jadis abusé sexuellement de lui. Pour faire ce que le devoir exige, David devra surmonter son désir de vengeance….

01/2012

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Policiers

Je suis le dernier Juif debout

Le lieutenant Dan Reles aurait tout pour être heureux. Il est à la tête de la brigade criminelle d’Austin au Texas. Il vit avec Rachel, une femme qui a réussi dans l’immobilier, a un petit garçon et vient d’emménager dans une nouvelle maison. Mais toute médaille a son revers : Rachel a sombré dans l’alcoolisme, Dan, lui, n’a toujours pas réglé ses comptes avec son passé. Un passé qui le rattrape quand il voit débarquer son père Ben, après vingt ans d’absence. Depuis l’enfance de Dan, ce père lui a posé problème : comment en effet expliquer à ses camarades de classe que son père n’est pas boucher ou plombier mais homme de main de la mafia ? Et voilà que Ben Reles revient, au volant d’une voiture volée, avec Irina, une prostituée russe en fuite. Ben aussi est en fuite. Il cherche à échapper à Sam Zelig, Sam le psychopathe, dernier caïd de la mafia juive. Zelig est capable de tout pour récupérer Irina, par exemple de prendre la ville en otage.Dan doit alors choisir entre son devoir filial, familial ou civique : protéger la ville, sa famille ou son père ?Un nommé Sam Zelig fait partie des Texas Chronicles qui ont pour héros le lieutenant Dan Reles. Ce livre riche et complexe se lit bien sûr comme une histoire policière à la construction et au suspense impeccables ; l’auteur y a l’art de camper des personnages à la forte stature, totalement inoubliables. Mais comme tous les grands du roman noir, Michael Simon ne se contente pas d’une œuvre univoque. Il nous parle aussi de la question de l’identité en Amérique, ayant créé un héros doublement extérieur à la norme, par son appartenance à la communauté juive (ce qui n’est pas anodin au Texas, dans le milieu de la police) et par son père gangster. Cette difficulté d’appartenance, Michael Simon en fait le cœur de son histoire, qui tourne aussi autour de la relation inaboutie entre un père et son fils, entre un homme et sa femme. Dan ne cesse d’être renvoyé à son enfance à travers ses souvenirs, qui sont souvent traités comme des scènes de cinéma. De fait, ce roman peut aussi être lu comme une tentative désespérée de tous les personnages de se raconter des histoires et d’en raconter, comme les gamins qu’ils n’ont cessé d’être, y compris ceux qui se croient héritiers des durs de la grande époque. En cela, Un nommé Sam Zelig est un livre à la noirceur profonde ; il traite de la solitude des êtres humains qui ne peuvent durablement se raccrocher ni à la Bible ni à la loi, tel Dan qui se rend compte qu’être flic, c’est « une vie de gangster à l’envers. »« La prose de Simon est aussi fascinante que ses personnages. » James Ellroy« Une exploration brillante de la complexité des liens familiaux et du prix à payer pour l’amour et la loyauté… C’est un roman criminel qui transcende les frontières du genre. » Thomas Kelly

03/2010

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Sociologie

La société des inconnus. Histoire naturelle de la collectivité humaine

La théorie de l'évolution suggère que nous ne sommes pas naturellement disposés à faire confiance à des inconnus, c'est-à-dire à des gens en dehors de notre famille ou de notre clan. Pourtant, aujourd'hui, nous confions notre vie aux pilotes d'avion, notre argent est géré par des personnes que nous ne connaissons pas, nous mangeons au restaurant sans craindre une intoxication et nous côtoyons une foule d'inconnus potentiellement dangereux dans le métro. Comment en sommes-nous arrivés là ? Paul Seabright décrit les mécanismes psychologiques, sociaux et économiques qui ont transformé, au fil des derniers dix mille ans, nos ancêtres suspicieux, xénophobes et belliqueux en individus qui dépendent d'un filet institutionnel complexe constitué de personnes inconnues les unes aux autres. Or, ces mêmes mécanismes entraînent aussi des fléaux comme les crises financières, l'exclusion des faibles, la dégradation de l'environnement naturel, ou la prolifération des armes de guerre. Pour parer à ces conséquences fâcheuses de façon intelligente et efficace, il est essentiel de comprendre la fragilité des institutions qui font de nous des hommes modernes. Sans jargon et à l'aide de beaucoup d'exemples, La société des inconnus intègre la pensée économique au contexte plus large de nos connaissances en biologie, anthropologie, psychologie et histoire, et propose une explication lucide du fonctionnement de la société. Erudit et pertinent, cet ouvrage nous fournit des clés pour une meilleure compréhension des défis sociaux majeurs auxquels nous devrons faire face dans les années à venir. Ce que souligne d'abord Paul Seabright, c'est l'étrangeté de notre vie quotidienne. Non, il n'est pas naturel de prendre sa voiture, de téléphoner, ou de regarder la télévision. Nous dépendons (de plus en plus) d'un filet institutionnel complexe, constitué de personnes inconnues les unes des autres. Dans cet essai plein de vues et de paradoxes saisissants, le professeur d'économie à l'université de Toulouse et chroniqueur au "Monde Economie" déroule le film de 10 000 ans d'évolution. Le Monde Un ouvrage inclassable, érudit, stimulant, qui mérite amplement cet éloge du prix Nobel d'économie Bob Solow : "Personne ne peut tourner les pages de ce livre sans découvrir à plusieurs reprises des idées à la fois inattendues et saisissantes que l'on voudrait poursuivre". . Les Echos Nous vivons à l'ère des spécialistes, et peu nombreuses sont les tentatives d'interprétation de l'évolution de l'homme depuis le Paléolithique jusqu'à nos jours. Le livre de Paul Seabright mérite donc largement la curiosité due aux projets audacieux. Sciences Humaines Attention, chef-d'oeuvre. Rarement un livre d'économie n'a atteint un tel niveau de qualité, d'originalité, de clarté et d'intelligence. Pourtant, ce qui y est écrit n'est pas difficile à comprendre, ni même extraordinairement sophistiqué : mais c'est ce qui fait tout l'intérêt de ce livre qui a pour ambition, rien de moins, que d'expliquer le fonctionnement économique de l'humanité depuis ses origines, en utilisant l'histoire, la biologie évolutionniste, l'économie, la psychologie, la littérature. Econoclaste

09/2022

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Design

Tools N° 3 : Le pliage

On plie. Tous les jours, on plie. On plie du bois, du linge, du métal, du carton, de la terre, on plie même nos jambes, nos bras. Le pli s'immisce au creux de la peau, dans le coin des yeux, dans les mouvements de la terre... Les plis de l'eau... Le pli est partout. Dans les métiers aussi, le pli est à l'origine de nombreux gestes techniques : cintrer, plisser, tordre, former, ployer, etc. Eventails, parachutes, tentes, serviettes, chaises... les objets se plient et se replient. Tout le temps. Donc, on plie. Mais pour quoi faire ? C'est ce qu'on a tenté de comprendre avec ce troisième numéro du magazine Tools. Un zingueur plie le métal avec sa plieuse portative. Une plisseuse plisse le carton avec ses doigts de fée. Un serveur de bistrot plie chaque jour les serviettes en tissu en attendant le rush du service. Un designer dessine les plis qui éviteront des assemblages trop complexes. Un ingénieur calcule le poids et la portée des armatures de la tente afin qu'elle puisse se déployer d'un seul geste. Une couturière plisse d'un geste précis le tombé d'une jupe de lit. Un légionnaire apprend à repasser et plisser sa chemise. Un militaire plie de la tôle pour construire à la hâte une caserne préfabriquée. Parfois, plier c'est une question de vie ou de mort. Prenez l'exemple d'un parachute replié. Au prochain saut, il risque fort de ne pas se déplier correctement - et alors, on vous laisse imaginer la suite... Au fur et à mesure de la construction de ce numéro 3, on s'est donc rendu compte que plier, parfois veut dire cadrer : prendre le pli, rentrer dans le cadre... On dit bien "se plier aux règles" . C'est peut-être le numéro de Tools où le lecteur ou la lectrice rencontrera le plus de militaires ! En effet, l'invention de nouveaux matériaux pliés, cintrés ou ondulés ont parfois appuyé des logiques de camps temporaires, d'infrastructures d'urgences. On trouvera dans ce numéro aussi des vies nomades, des plis effectués dans l'urgence, comme lorsqu'on déploie une tente dans la rue, dans un contexte précaire. Plier, déplier, c'est alors une façon de se protéger, de chercher un abri. On aura un aperçu des couches de temps immenses qui se faufilent dans chacun de nos plis : les gestes du pliage accompagnent l'Humanité depuis bien longtemps, depuis les premiers outils et les premières toges. Le pli fait partie, par exemple sous la forme des drapés, de notre histoire culturelle commune. Au temps de la modernité et de l'industrie, le pli est devenu le moyen de concilier des vies de plus en plus urbaines et sédentaires avec le désir du mouvement, comme une sorte de pont entre le passé et le présent. Le pli fait gagner de la place dans les appartements de ville, fait entrer de nouveaux objets dans des espaces de plus en plus petits. Comme si on était des escargots avec notre maison sur le dos, comme si on allait tout emporter, bientôt, sur le toit de la voiture.

09/2023

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Littérature française

La cité

"Pour venir à La Cité, c'est simple. Vous prenez, à partir de la place Castellane, " en ville ", le bus numéro 15, ou même 18, et vous descendez sur le boulevard de Saint-Loup. L'arrêt le plus pratique est celui de la place de l'Octroi, proche de l'avenue Florian qu'il vous faudra descendre jusqu'à l'entrée de La Cité qui vous accueillera alors en déroulant sous vos pas l'avenue Centrale qui, si vous la suivez jusqu'au bout, vous mènera tout droit au stade municipal, en passant devant... le majestueux fantôme du passé? ! Le château, témoin d'une autre époque à la fois proche et lointaine, dominait imperturbablement et fièrement les toitures rouges des maisons agglutinées tout autour de lui. Un peu comme le ferait un gardien bienveillant, je l'imaginais secrètement veiller à ce qu'aucun danger ne vînt menacer La Cité. Si besoin était, à coup sûr, il donnerait l'alerte. Il m'arrivait parfois, au détour de quelques courses dont on m'avait confié la tâche, de rester longuement planté devant lui, juste avant d'entrer chez la boulangère, à imaginer mille histoires plus rocambolesques les unes que les autres. Il représentait, pour de vrai, le château de toutes les épopées chevaleresques qui m'envahissaient rien qu'en le regardant. Il n'avait pourtant rien d'un château fort. Tout juste une ancienne grande bâtisse qui aurait revêtu une idée de fausse laideur héritée d'une beauté surannée. Il fallait vraiment l'imaginer " fort ". Cependant, sa fragilité désinvolte qui semblait défier le temps dégageait une impression de robustesse rassurante. Il symbolisait l'identité du lieu, et en était le repère. Pas spécialement le centre géographique, le repère. On reconnaissait le château, avant de connaître La Cité? ! D'où que l'on se trouve, on pouvait en apercevoir la toiture et les cheminées qui ne fumaient plus depuis déjà bien longtemps, rien qu'en se déplaçant d'un côté ou d'un autre d'une maison trop proche, ou d'un orgueilleux platane qui, malgré sa hauteur respectable, n'avait de toute manière aucune intention de cacher quoi que ce soit. Avec " Mémé ", le château était toujours habité. Elle le maintenait en vie en se montrant quotidiennement à la fenêtre de " son " logement du dernier étage, pour défier avec lui les affres du temps. Elle devait sans doute avoir, pour l'hiver, un chauffage électrique ou un radiateur à fuel, puisqu'on ne voyait jamais de fumée ?? "

10/2021

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Essais

Photos trouvées

"La petite photographie en noir et blanc et aux bords dentelés montre un jeune garçon dans une rue presque déserte. Au loin, on distingue à peine deux personnes assises devant le perron d'une maison. L'enfant a une main posée sur le guidon d'une trottinette en bois. Une des bretelles de sa salopette est tombée de son épaule. Il porte une chemise blanche dont les manches sont retroussées jusqu'au-dessus des coudes. Il semble intrigué par quelque chose qu'il observe hors champ. Est-ce un insecte, une fourmilière, un chat ? Je ne sais pas. Je ne m'en rappelle pas. Ce petit garçon, c'est moi. A l'encre bleue, tout en bas de l'image, quelqu'un, sans doute mon père, a écrit "Goulette mai 56". En voyant l'état délabré de la rue, je me demande comment une trottinette pouvait y rouler. La Goulette est une petite ville située à une dizaine de kilomètres de Tunis. Ma mère me racontait que c'est là-bas que nous passions nos vacances. Il paraît que les familles y faisaient en été un véritable exode, chargeant voitures et camions de presque toute leur maison pour meubler leurs locations de vacances. En 1956, j'avais quatre ans. Je reviens à cette photographie que j'ai toujours gardée avec moi depuis que l'ai redécouverte. Savais-je qu'un mois plus tard je serai dans un avion qui m'emmènerait à Marseille et qu'après cette étape ma famille s'installerait pour toujours à Paris ? Avais-je entendu mes parents en parler ? " [...] M.S. C'est une photo de mon enfance retrouvée par hasard qui a été le point de départ de ce projet Photos trouvées. Sans doute parce qu'en tant que plasticien je me suis tout particulièrement intéressé à la notion d'identité, les photos d'anonymes m'ont toujours fasciné. Certaines photos de famille ou de groupe semblent appartenir à un souvenir collectif. D'autres éveillent notre imaginaire car ne sachant rien des personnages posant sur ces images anciennes cela ouvre un champ d'interprétation qui s'étend à l'infini. Qui étaient-ils ? Que fut leur destin ? C'est justement parce qu'il est impossible de le savoir que je me suis amusé à donner vie, à inventer une histoire à ces inconnus. C'était comme offrir un dernier tour de piste à ces anonymes avant qu'ils ne retombent dans l'oubli.

09/2022

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Psychologie, psychanalyse

Sciences Humaines N°302, avril 2018 : Qu'est-ce qu'une belle vie ?

"La vraie vie est ailleurs". On prête à Rimbaud cette célèbre formule ; pourtant, personne n'en a jamais trouvé trace dans son oeuvre. L'expression la plus approchante, tirée d'Une saison en enfer, est "la vraie vie est absente" . La formule est tout aussi cinglante, mais plus désespérée encore. Heureusement, Rimbaud avait tort. Car la vraie vie existe : je l'ai vécue. Quand vous avez la chance de connaître un grand amour qui résiste au temps ; quand autour de lui s'est construite une belle famille avec des enfants (et des petits-enfants) très réussis ; quand votre passion est devenue votre travail et votre quotidien ; et quand à cela s'ajoutent quelques vrais amis, des collègues très aimables, une belle maison, une santé vaillante et le tout assorti d'une constitution morale qui vous rend résilient aux chocs... , vous avez touché du doigt la belle vie. Sauf que malheureusement tout cela a une fin. Après la trajectoire ascensionnelle vient irrésistiblement le déclin. Personnellement, j'ai pris conscience tardivement que j'allais mourir (la mort ne me fait pas peur ni ne m'angoisse : elle m'emmerde). Et juste avant, il y a pire : le déclin. Côté coeur, tout va encore très bien, mais côté corps, ça se dégrade à vue d'oeil, car l'âge finit par tout gâcher, tout gâter. Côté business, les temps sont de plus en plus durs pour la presse. Et puis il y a forcément ces jours où une migraine, une dispute, une panne de voiture et un temps maussade viennent assombrir le tableau. Que faire dans ces moments de blues et de doute ? Comme tout le monde, j'ai recours aux expédients traditionnels. L'action reste un excellent viatique : la technique du coup de pied aux fesses m'a toujours revigoré ("arrête de pleurnicher, relève-toi et prend les choses en mains"). Mais ça ne marche pas toujours. D'autres remèdes classiques ont été labélisés au fil des civilisations : les religions du salut, les philosophies du bonheur, les psychothérapies, les antidépresseurs, les soutiens sociaux. A chacun de se composer son cocktail en fonction de ce qui lui convient le mieux. Personnellement, à défaut de croire à la présence d'une divinité protectrice ("Jésus est là, il t'aime"), je fais appel à d'autres amis imaginaires : ce sont mes livres et auteurs favoris. Un coup de stress ? Je plonge dans les livres de cosmologie : ils m'aident à m'évader en pensée. La théorie de la relativité, les trous noirs, les ondes gravitationnelles, etc. sont pour d'autres sources d'angoisse. Moi, ils m'apaisent. Un coup de déprime ? Je garde à portée de main le témoignage de dépressifs (Philippe Labro, Matt Haid) : il est toujours rassurant de savoir que d'autres sont allés beaucoup plus bas que soi, et en sont revenus. Face à la peur de la chute, le simple souvenir de Rien ne va plus de Douglas Kennedy ou du Bûcher des vanités de Tom Wolfe me revigore. Mes idées s'embrouillent et je ne comprends plus rien à rien ? Quelques pages d'Aristote, et tout se remet d'aplomb : ce type est si intelligent qu'il en est contagieux. En cas de spleen, bien mieux qu'une séance de médiation, quelques pages de Christian Bobin sera la garantie de retrouver un îlot de sérénité. Le pouvoir guérisseur de la lecture est vraiment très puissant. "La vraie vie est ailleurs". Rimbaud ne l'a pas dit ; mais c'est quand même bien vu !

03/2018

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Géopolitique

Mon cher Lula. Lettres à un président en détention

Au cours de sa détention, entre avril 2018 et octobre 2019, l'ancien président brésilien Lula a reçu près de 25 000 lettres de soutien de citoyens ordinaires. Avec une ferveur inouïe, ces " millions de Lula " solidaires témoignent de l'invention d'un Etat providence. Cette parole populaire exprime et incarne un rapport sensible à la politique. Dans cet ouvrage est présentée une sélection d'une quarantaine de lettres, accompagnées d'articles et d'analyses d'un collectif d'historiens brésiliens sous la direction de Maud Chirio, et d'environ 70 fac-similés de cette archive extraordinaire. Témoignages de solidarité, d'affection, de foi, de certitude de l'innocence de Lula dans l'affaire de corruption pour laquelle il a été condamné, ce récit choral est signé le plus souvent de personnes d'extraction très modeste qui n'écrivent jamais, travailleurs ruraux, ouvriers, femmes de ménage, retraités. Ces récits de vie chargés de solennité et d'émotion se situent dans une lignée qui dresse le portrait d'un demi-siècle d'histoire brésilienne. Les trajectoires de vie font écho à celle de Lula lui-même, par une migration, une ascension sociale, le fait d'avoir connu la faim, survécu à la misère, de s'être battu et d'avoir obtenu quelques victoires ; une façon de dire aussi ce que les combats et réalisations de l'ancien président ont changé à leur existence. La solidarité et l'aide (même matérielle : beaucoup de personnes envoient des vêtements, des livres, des couvertures, des objets religieux) apparaissent ainsi comme une rétribution de ce que l'ancien chef de l'Etat a, à leurs yeux, fait pour eux. (" Lula : Je suis, comme vous, fils de la pauvreté et nordestin. Conçu et élevé dans la souffrance "comme Dieu a conçu la patate", comme mon père avait l'habitude de dire. ") Malgré le très grand respect et la reconnaissance qui transparaissent dans les lettres, personne ou presque ne vouvoie le président. Qu'elle soit le fait de personnes d'origine extrêmement populaire, alphabétisées depuis peu, ou de professeurs, d'étudiants, de travailleurs sociaux, de militants du Parti des travailleurs ou de lointains sympathisants, cette parole témoigne d'une relation commune à Lula, faite de familiarité, d'intimité et d'affection (ainsi cette adolescente qui lui écrit pour lui dire qu'elle le trouve " trop beau "). Jusque dans les détails de la vie concrète, beaucoup parlent de nourriture, de ventre vide, ventre plein (" Je quittais cette maison, où on était habitué à prendre le petit déjeuner avec un aliment à base de tapioca ou de la patate douce, du couscous ou du manioc. "). Ce sont aussi les premiers emplois, l'aide à l'accession à la propriété (" et moi, ce péquenaud de l'intérieur, cet idiot du village, j'ai pu acheter un appartement ! "), le prêt social pour l'achat de sa " voiture du pauvre ", et la bourse qui a permis à un frère de poursuivre des études et bientôt d'obtenir un doctorat. Ces voix se font ainsi porteuses d'une histoire populaire du Brésil, des dernières décennies à aujourd'hui. En outre, cette proximité affective avec un homme d'Etat, largement étrangère à la sensibilité politique française, met au jour un autre rapport à la politique. Lula ne représente pas seulement les catégories populaires, aux yeux de ceux qui écrivent, par ses idées et ses discours, mais par son corps (son doigt mutilé par une machine-outil à 18 ans). Il incarne en plus de défendre.

03/2022

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Littérature française

Vivre vite

Aucun comédien de sa génération n'a réussi à incarner avec autant de naturel cette jeunesse rebelle prête à faire sauter les tabous de l'Amérique puritaine. Mais qui était vraiment James Dean, cet enfant terrible et surdoué du cinéma américain ? Que cachait-il en réalité derrière cette moue sensuelle et cette chevelure en bataille gravées dans toutes les mémoires ? On raconte souvent James Dean par le prisme de sa mort prématurée. Philippe Besson a fait le choix inverse : décrire une enfance singulière, heureuse, une adolescence tourmentée, une jeunesse fulgurante, tenter de cerner un jeune homme dans toute sa complexité, dans toute son ambiguïté, aussi. A l'inverse d'un documentaire où des vivants rendent hommage à un disparu, dans ce livre, ce sont des disparus qui évoquent un James Dean incarné et vivant. Philippe Besson réalise ici un tour de force en faisant s'exprimer une trentaine de personnages (sa mère, le professeur de théâtre de son lycée, ses colocataires à New York, les metteurs en scène - Nicholas Ray, Elia Kazan - et les actrices - Liz Taylor, Natalie Wood - qui l'ont côtoyé), recomposant par petites touches la personnalité de James Dean, avant tout dans sa dimension privée. Sa mère, qu'il adore, lui transmet le goût des arts, mais elle meurt hélas d'un cancer alors qu'il n'a que neuf ans. Son père l'abandonne alors aux bons soins de sa tante et part sur le front. L'adolescence de James Dean, dans l'Indiana, se partage entre les tâches de la ferme où il grandit et les cours de théâtre de son lycée, qui le passionnent. De New York à Los Angeles, entre ses classes à l'Actors Studio et divers petits boulots, Jimmy poursuit son seul rêve : devenir acteur, pour devenir un autre. Une première apparition dans une publicité pour Pepsi suffit à lancer sa carrière. Dès lors, les plus grands réalisateurs se l'arrachent. Redouté pour ses retards sur les plateaux, ses colères, ses enfantillages, obsédé par la vitesse et collectionneur de voitures de course, couvé par les femmes, adulé par les filles mais attiré par les garçons, il laisse flotter une aura de mystère autour de lui et ne laisse que de rares privilégiés partager son intimité. Jusqu'à ce qu'en 1955, sa Porsche Spyder 550 vienne s'écraser contre un poteau télégraphique, mettant fin à cette trajectoire foudroyante. "Il faut vivre vite, mourir jeune, et faire un beau cadavre" : telle était la formule provocatrice, mais ô combien prémonitoire que James Dean aimait répéter à son entourage. Dans ce portrait kaléidoscopique, on découvre un garçon inconsolable et myope, capable du pire comme du meilleur, et dont le destin semble n'avoir jamais été autre que de filer telle une comète.

01/2015

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Religion

Dictionnaire du Vatican et du Saint-Siège

Le Vatican a toujours été un acteur des relations internationales - mais un acteur des plus singuliers. Ainsi, en 1935, à un ministre qui lui suggérait d'assouplir sa politique envers l'Eglise, Staline aurait répondu, péremptoire et méprisant : "Le Vatican ? Combien de divisions ?" Quatre-vingts ans plus tard, toujours pourvu de ses seuls gardes suisses, le Vatican continue cependant d'affirmer son influence, occupant la scène médiatique, sollicitant les intelligences de tous horizons, sur le mode spéculatif comme sur le mode polémique, mobilisant toujours les arts et, surtout, excitant plus que jamais la curiosité du monde entier. En mars et avril derniers, la renonciation de Benoît XVI et l'élection du pape François, premier pontife jésuite et non européen, n'ont été que le dernier épisode pour le moins inattendu d'une histoire mouvementée, souvent tramée dans le secret. Ce dictionnaire nous fait entrer dans un monde à part, avec ses codes, ses institutions, ses personnages, ses usages, sa geste, ses grandes aventures et ses petites misères. Le Vatican est tout à la fois récent (il n'apparaît qu'en 1870 et n'est reconnu comme Etat souverain qu'en 1929) et séculaire (il est fondé, au sens propre comme au sens figuré, sur le tombeau de l'apôtre Pierre, compagnon du Christ) ; petit (44 ha) et immense (son rayonnement est planétaire) ; réservé à quelques privilégiés (seulement 3 000 personnes y travaillent) et la patrie spirituelle de foules innombrables (plus d'un milliard de fidèles) ; solennel (les cérémonies les plus grandioses y sont célébrées) et prosaïque (on y fait la cuisine, on y entretient plusieurs dizaines de voitures, on y regarde le Calcio) ; un foyer d'héroïsme (la plupart des papes qui y ont résidé ont été béatifiés) et un nid d'intrigues dont certaines, impliquant les officines italiennes les plus douteuses, ont défrayé la chronique. Bref, un univers à la fois trouble et lumineux, exemplaire et inquiétant. L'ouvrage traite du Vatican sous ses aspects historiques, politiques, artistiques, mais aussi financiers, sociologiques et institutionnels. Il explore ses rouages internes, relatifs notamment au fonctionnement des conclaves, analyse ses relations avec les autres Etats, évoque son influence dans le monde, ses forces, ses faiblesses et ses erreurs... Il aborde des questions très diverses comme celles des codes vestimentaires des papes, de leur alimentation, de la vie quotidienne au sein de cet Etat, du rôle de chacun de ses protagonistes, des employés aux cardinaux, sans oublier celle des femmes dans les structures de la curie romaine. Ce dictionnaire a été conçu, sous la direction de Christophe Dickès, par une équipe de quarante-six auteurs de sept nationalités différentes (France, Italie, Espagne, Portugal, Etats-Unis, Pologne, Suisse), représentative d'une nouvelle génération d'historiens vaticanistes.

10/2013

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Sciences politiques

Quatre-vingt-treize

Les « banlieues » sont devenues l’un des principaux enjeux du débat politique français, et il est probable que ce terme soit l’un des maîtres mots de la campagne pour l’élection présidentielle de 2012. Or, « banlieues », dans cet usage, désigne en réalité les quartiers populaires périphériques où se concentrent notamment des populations d’origine immigrée - et non les banlieues en général, dont la plupart sont « résidentielles ». Enjeu complexe, les « banlieues » représentent à la fois la cristallisation des peurs d’une société inquiète face à des nouvelles « classes dangereuses » du XXIe siècle, et la mauvaise conscience de celle-ci, accusée d’avoir laissé se développer et perdurer des zones d’exclusion en marge de sa prospérité. Cette ambivalence est propice à l’emballement du discours médiatique sur un sujet propre à toutes les surenchères idéologiques ainsi qu’aux simplifications des images-chocs - voitures brûlées, caches d’armes dans les HLM, musulmans en prière sur la chaussée… autant de « figures » de la banlieue dont l’accumulation est censée produire du sens, au détriment d’une construction rationnelle de celui-ci. Ces « figures » sont au coeur du malentendu persistant entre la presse et les habitants des banlieues concernées, qui discrédite à leurs yeux la pratique journalistique « stigmatisante ». Le « trou noir » d’une représentation rationnelle de ce problème crucial renvoie à une question très douloureuse, centrale, qui touche à l’identité même de la France au moment où celle-ci connaît une crise profonde. Cette crise est relayée sur le territoire français par ces zones d’exclusion qui paraissent à la fois défier le pacte républicain traditionnel (elles produiraient le communautarisme) et rester en marge du monde du travail malgré des aides et subventions massives prélevées sur les impôts des classes moyennes - les « banlieues » sont perçues comme un parasite sur le corps malade du pays. Ce sentiment de malaise et de crainte est encore accentué par le vieillissement de la population française « de souche » alors que ces banlieues populaires bigarrées, jeunes et en plein essor démographique, portent en partie l’avenir de la France. Face à l’ampleur de ces bouleversements, et à l’importance des enjeux dont on peut penser qu’ils vont s’exacerber lors de la prochaine élection présidentielle puisqu’il auront une incidence directe sur la conquête du pouvoir politique en France et où Mme Le Pen a déjà pris date, avec ses remarques sur les musulmans comme « force d’occupation », il est important de disposer de travaux et d’un livre qui puissent faire référence afin que les débats de société soient nourris d’une matière que l’on voudrait originale, substantielle et gouvernée par la « neutralité quant aux valeurs » prônée par Max Weber.

02/2012

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Informatique

Sécurité informatique. Ethical Hacking, Apprendre l'attaque pour mieux se défendre, 6e édition

Ce livre sur la sécurité informatique (et le ethical hacking) s'adresse à tout informaticien sensibilisé au concept de la sécurité informatique mais novice ou débutant dans le domaine de la sécurité des systèmes d'information. Il a pour objectif d'initier le lecteur aux techniques des attaquants pour lui apprendre comment se défendre. Cette nouvelle édition tient compte de l'actualité en matière de sécurité informatique et voit l'apparition de trois nouveaux chapitres qui traitent de la sécurité des mobiles, des voitures connectées et de l'étude des malwares. L'ouvrage commence par vous plonger dans le monde de la cybersécurité afin de vous en présenter le fonctionnement, l'esprit et les différents acteurs. Vous y trouverez ainsi une définition précise des différents types de hackers et de leurs objectifs. Le chapitre sur le Social Engineering, ou manipulation sociale, illustrera pourquoi les failles humaines représentent plus de 60% des attaques réussies. Il sera suivi de celui sur le Black Market, véritable plateforme de revente de données subtilisées et de solutions malveillantes. Le chapitre sur la prise d'empreintes, indispensable à la préparation d'un audit (et des attaques ! ) présentera la méthodologie d'une attaque et la recherche d'informations ciblées et de failles exploitables. Arrive ensuite le coeur du sujet que sont les failles système sous Windows ou Linux avec l'arrivée des nouvelles versions de ces systèmes, ainsi que les failles réseaux et Wi-Fi illustrées avec à chaque fois des propositions de contre-mesures. La sécurité sur le Web est également traitée et les failles courantes identifiées à l'aide d'outils qui peuvent facilement être mis en place par le lecteur sur ses propres systèmes. L'objectif est toujours d'identifier les failles possibles pour ensuite mettre en place la stratégie de protection adaptée. Viennent ensuite les failles applicatives introduisant quelques éléments pour se familiariser au langage assembleur et ainsi mieux comprendre les possibilités d'attaque. Suivent les chapitres sur le Forensic ou la recherche de preuves de compromission ainsi qu'une introduction sur l'étude des malwares, la sécurité des mobiles entrés dans notre quotidien, les failles matérielles (internet des objets), les Box, omniprésentes dans nos maisons, et la sécurité des véhicules connectés désormais concernés par les cyberattaques. Pour finir les aspects juridiques seront traités dans un dernier chapitre qui intègre notamment les dispositions du Règlement européen sur la Protection des Données (RGPD/GDPR). Les auteurs de ce livre composent une équipe de personnes de conviction qui se donnent pour mission de rendre la sécurité informatique accessible à tous : "Apprendre l'attaque pour mieux se défendre" est leur adage. Hackers blancs dans l'âme, ils ouvrent au lecteur les portes de la connaissance underground. Tous sont membres de l'association ACISSI (Audit, Conseil, Installation et Sécurisation des Systèmes d'Information) qui est une association à but non lucratif qui conseille sur les enjeux de la sécurité informatique.

01/2022

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Tourisme étranger

200 phrases pour voyager dans le monde

Un fascicule propre à dépanner voyageurs et touristes avec ses 200 phrases et expressions les plus utilisées en voyage traduites en 13 langues : Vous cherchez le métro à Berlin. Le passant à qui vous demandez votre chemin ne parle ni français ni anglais... Alors, vous sortez de votre sac ce traducteur multilingue, vous foncez à la page 5, et vous trouvez la solution. En allemand, " Où est la station de métro ? " se dit : " Wo ist die U-Bahn-Station ? " Et si vous êtes dans la même situation en Chine, vous trouverez, à la page 17, la réponse en chinois. Ce dictionnaire réunit les 200 phrases les plus indispensables lorsque vous voyagez à l'étranger. Ces 200 phrases françaises, classées par ordre alphabétique, sont ici traduites en 13 langues parmi les plus parlées dans le monde : l'allemand, l'anglais, l'arabe, le chinois, le coréen, l'espagnol, l'italien, le japonais, le néerlandais, le portugais, le russe, le turc et le vietnamien. Toutes les traductions ont été réalisées par des traducteurs étrangers. Ce dictionnaire contient donc une sélection de 200 phrases en français pour demander des renseignements, dire bonjour, merci, svp, appeler un médecin, demander son chemin, connaître les horaires des bus, des trains ou des avions, réserver une chambre d'hôtel, appeler un taxi, se rendre au restaurant, commander son plat, visiter le pays, faire du shopping, aller à la banque, faire du change, poser des questions comme : pourriez-vous m'indiquer la rue/la place/l'avenue. . ?, quel est le prix de la chambre ?, y a-t-il un bus pour aller à l'aéroport, l'addition s'il vous plaît ?, où se trouvent les toilettes ?, où peut-on louer une voiture ?, je voudrais appeler un taxi, faites-vous un rabais ?, est-ce que je peux payer en Euros/dollars ?, je voudrais réserver une chambre, conduisez-moi à cette adresse svp, puis-je régler par carte ?, etc. 200 phrases pour demander en tout point du globe sa route, à manger, à dormir, à visiter, un taxi, un bus, la gare, l'aéroport, un hôtel, une banque, un musée, un hôpital, le centre-ville, un médecin et tant d'autres choses indispensables hors de l'hexagone ? Des phrases dans le livre que vous pouvez montrer du doigt à votre interlocuteur local, dans sa propre langue, afin d'être immédiatement renseigné et rassuré. Ainsi à l'étranger, grâce à ce livre, il est possible de se tirer d'affaire ou de se dépanner en toutes situations en interpellant des résidents locaux. Ce dictionnaire multilingue de phrases et de questions est le compagnon idéal pour faire un tour du monde. Même en l'absence de prononciation ou de phonétique, grâce à ce livre, tout Français peut, s'il le souhaite, s'exprimer dans une langue locale et tenter ainsi de se faire comprendre. En dernier recours, il peut montrer du doigt la phrase traduite à son interlocuteur et espérer obtenir une réponse satisfaisante. En tout cas, il ne sera jamais démuni d'un point de vue linguistique face à n'importe laquelle des situations où il pourrait se trouver hors de ses frontières, même les plus compliquées. Les atouts majeurs de ce nouveau dictionnaire sont donc les suivants : d'avoir en un seul fascicule, sous les yeux, les 13 principales langues du monde. Pages ; de connaître la graphie ou l'écriture des mots dans chacune de ces langues ; de favoriser grâce à un choix astucieux de phrases et de questions un dépannage immédiat quel que soit le pays visité ou l'interlocuteur étranger rencontré. La langue étant le seul moyen de communication et d'échange ; de privilégier le rapprochement des peuples et des cultures par le dialogue des langues ; Un livre qui en somme apparaît comme un véritable carrefour linguistique et culturel. Un livre qui s'inscrit dans la diversité linguistique et le multilinguisme dans le monde. Un livre qui valorise les langues et les cultures du monde.

01/2019

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Critique littéraire

Histoire de la poésie française. Tome 3, La poésie du XVIIe siècle

La tentation formelle déjà apparente chez Sponde, Chassignet ou La Ceppède s'affirme avec Malherbe. Il crée la première vraie chapelle. Près de lui Racan, et surtout Maynard qui, par sa valeur propre, sa diversité se situe à la hauteur du nouveau maître. Les opposants, Mathurin Régnier et les satiriques, retrouvent la verdeur médiévale. Des poètes indépendants défendent la liberté; ce sont les "romantiques Louis XIII" : Théophile de Viau, libertin, quasi-surréaliste ; Saint-Amant, poète biberon et contemplateur fantastique ; Cyrano de Bergerac, pèlerin de l'imaginaire ; Tristan L'Hermite, précieux, solitaire, et comme Maynard, déjà baudelairien. Temps des salons précieux : Voiture, Benserade, les batailles de sonnets, Brébeuf étincelant et Chapelain décoiffé, Godeau, Segrais, Pavillon, Malleville, Du Bois Hus, Boisrobert, petits-maîtres. On visite, on décrit. Critique de la préciosité par sa caricature : les burlesques, Scarron, Sarazin, Conrart, Linières, Charleval, Saint-Pavin... et, si proches, les poètes de cabaret : Faret, Montmaur, Marigny, Colletet père et fils, l'artisan Adam Billant, et puis Des Barreaux et Claude Le Petit, Chauvigny et Vauquelin des Yveteaux, la surprise au détour d'une page. La Mort selon Pierre Mathieu, Marbeuf ou Drelincourt. La Religion avec les pères Joseph, Gody, Vitré, Labadie, Surin, Cyprien. Et Fénelon, et Bossuet, aussi poètes en vers. Les Amoureux et les Bergers qu'influencent Ronsard et Urfé. Ces mouvements divers sont les composantes du classicisme. Corneille, Molière, La Fontaine, Racine, Boileau : une entreprise de dépoussiérage s'impose. Rejoignons-les sur les lieux de la vie quotidienne, de la création. Tentons de les montrer dans leur jeunesse, leur enthousiasme, leurs luttes. Corneille et l'incessant travail du vers. Le Cid, Cinna, Horace, Polyeucte, oui, mais aussi des oeuvres de circonstance, l'Imitation, chef-d'oeuvre méconnu, les stances, les vers de Psyché dignes de Valéry. Le panache, l'orgueil, la générosité, la confiance en l'homme. Jeune Corneille ! De Rousseau à Eluard, on conteste La Fontaine. Il reste à découvrir. Du Chénier dans les Nymphes de Vaux, du Valéry dans Adonis. Qui connaît son utilisation de l'impair cher à Verlaine, son Dies Irae, sa critique de la tragédie, sa publicité pharmaceutique du Quinquina ? Et les Contes, modèles pour Voltaire, et les fables dépassant les modèles anciens ? Le bonhomme ? Pas toujours sympathique. "Il ira plus loin que nous !" dit Molière. Ce dernier décourage toute réserve. On suit son théâtre, on s'arrête au Plafond du Val-de-Grâce, critique d'art en vers ou à une Consolation toute malherbienne. Classique ? Moins que tout autre. Il modèle sa langue, se sert des jargons, des termes de métiers, arts et jeux, des provincialismes comme du langage savant. Il cherche sa poésie jusque dans l'anti-poétique comme le voudra Ramuz. Pour Racine, rencontrer Andromaque, Britannicus, Bajazet, Mithridate, les Plaideurs, Iphigénie, Phèdre, avant Esther et Athalie, n'empêche un arrêt devant des odes, des stances. Sens de la nature, du décor. Multiples sensations lourdes ou légères. Nuits angoissées. Jours éblouissants. Ames à nu. Variations de formes, sons, couleurs. Métamorphoses. Exorcismes. Boileau : le prendre dans son temps, avec son côté Mathurin Régnier. Trahi par ses disciples, toujours mal abordé. Mesureur, théoricien comme Rapin et Bouhours, législateur ou fossoyeur ? Il éloigne la tiédeur des opinions. Il se trompe dans le détail, pas dans l'essentiel. Tous ceux-là, nous les retrouverons en plus petit chez maints poètes à redécouvrir. On le tente. On rencontre les épopées, les dames et les fées, la veine populaire, mazarinades et chansons, les permanences provinciales, les tentatives secrètes. Et c'est le temps de Saint-Evremont, Piron, La Fare, Dufresny. Le déclin. En 1715, Louis XIV meurt. Un jeune homme piaffe d'impatience : il se nomme François-Marie Arouet, plus connu sous le nom de Voltaire. Heureuse ou malheureuse, l'histoire de la poésie continue...

10/1990