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Réfugiés

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Romans historiques (poches)

La sage-femme de Venise

Venise, 1575. Par une nuit d’hiver on vient demander à Hannah d’assister une parturiente sur le point de mourir. Cette demande n’a rien d’ordinaire car elle est présentée par un grand seigneur, le comte Paolo di Padovani en personne. Or, à Venise, la loi interdit aux Juifs de soigner les chrétiens, sous peine de mort. Hannah refuse, consciente du danger pour elle et pour toute la communauté du ghetto si son intervention était révélée et surtout si la mère ou l’enfant venaient à périr. Mais le comte, qui a entendu dire qu’Hannah avait un pouvoir magique, insiste désespérément. Mue par la compassion et aussi par la nécessité de trouver l’énorme somme nécessaire à la rançon d’Isaac, son époux, retenu en esclavage à Malte, Hannah accepte. Elle parvient à sauver la mère et l’enfant grâce à sa "magie", en l’occurrence des forceps, qu’elle a inventés et utilise dans le plus grand secret car ils pourraient la faire condamner pour sorcellerie. Quelques temps après la naissance du petit Matteo, le comte et la comtesse partent en voyage. Avant de s’embarquer pour Malte, Hannah, qui s’est prise d’affection pour l’enfant, vient lui dire adieu. Elle surprend son oncle Niccolo en train de l’enlever. Elle le suit. Il emporte le bébé jusque dans l’abattoir du ghetto où il s’apprête à l’assassiner pour hériter de la fortune du comte tout en faisant accuser les Juifs de meurtre rituel. En se battant pour lui arracher Matteo, Hannah tue Niccolo. Elle jette son corps dans le canal et fuit avec l’enfant. Ne sachant où aller, elle se réfugie chez sa soeur, Jessica, qui a quitté le ghetto, s’est convertie au christianisme et est devenue courtisane. Bientôt, un magistrat vient pour les arrêter. Hannah arrivera-t-elle à les sauver, elle et Matteo ? Son mari sera-t-il libéré ?

06/2013

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Littérature étrangère

Le voyage en Orient

En 1933, à l'époque de la parution du Voyage en Orient, Hermann Hesse écrivait à Thomas Mann en ces termes : " Je ne peux pas me défaire de la qualité d'Allemand qui est la mienne et je crois que mon individualisme de même que ma résistance et ma haine à l'égard de certaines attitudes et d'une certaine phraséologie allemandes constituent des fonctions dont l'exercice est non seulement profitable pour soi-même, mais rend également service à mon peuple. " Le Voyage en Orient est l'étincelante formule de cet exercice. Ce voyage symbolique, entrepris par les pèlerins d'un ordre très ancien, a pour destination un Orient qui est partout et nulle part, qui est la synthèse de tous les temps. Mozart côtoie Paul Klee et Hoffmann, Louis le Cruel. L'espace que traverse H. H. , le narrateur, en compagnie de personnages d'écrits antérieurs (Goldmund, Klingsor, le Pablo du Loup des steppes), est avant tout un paysage de l'esprit. Hesse y déploie en toute liberté les multiples facettes d'une culture allemande qui n'a de sens que si elle est cosmopolite. Conscient de son isolement, Hesse n'en gardait pas moins une foi intacte : " Si peu nombreux que vous soyez, c'est en vous, en vous seuls, que la vertu de l'Allemagne se réfugie et c'est de vous que dépend son avenir. " Récit fantastique et livre-clé, Le Voyage en Orient est la meilleure introduction qui soit à l'oeuvre de Hermann Hesse. Hermann Hesse, écrivain allemand naturalisé suisse (1877-1962) reçoit le Prix Nobel en 1946. Peter Camenzind (1904) et L'Ornière (1906) lui apportent la notoriété. Narcisse et Goldmund (1930) et Le Jeu des perles de verre (1943) en font un auteur universel. Il est aussi l'auteur de nouvelles, dont dix recueils ont paru chez Calmann-Lévy. Préface d'André Gide. Traduit de l'allemand par Jean Lambert.

06/1994

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Littérature française

Le chaos et la nuit

Celestino Marcilla, Madrilène de famille bourgeoise, a milité à gauche pendant les années qui précédèrent la guerre civile, puis combattu avec une bravoure remarquée dans les milices, puis s'est réfugié en France au moment de la défaite de 1939. Alors une fille son unique enfant lui est née, Pascualita, et sa femme est morte. Celestino a emmené sa fille avec lui à Paris, qu'il n'a pas quitté depuis. En 1959, elle a vingt ans, et il en a soixante-sept. Celestino, à Paris, vit de ses rentes, qui lui donnent une certaine aisance. Il ne fait rien, que penser ou rêver politique, passant ses journées à lire et à annoter des journaux et des livres, à écrire des articles de politique ou de sociologie qui sont refusés partout, et un ouvrage qui n'avance pas au côté de Pascualita, qui n'a qu'indifférence et dédain pour les préoccupations ou plutôt l'obsession de son père. Quelle sont au juste les idées de Celestino ? Elles sont confuses, et un de ses amis ne craint pas de le traiter de "retardé idéologique", voire de "faux homme de gauche". Individualiste intraitable, en Espagne, et même pendant la guerre civile, il n'a été inscrit à aucune formation. Il est plutôt anarchiste, très nettement et uniquement destructif, toujours plus ou moins en marge du parti pour lequel il s'est battu pendant trente et un mois. Comment cet homme passionné, violent, autrefois combattant intrépide, aujourd'hui encore tendu et abrupt dans ses relations orageuses avec ses amis et avec sa fille, mais que la défaite, l'exil, l'âge et peut-être quoi encore ont recroquevillé et rendu pusillanime lorsqu'il s'agit de sa sécurité, comment cet homme en arrive-t-il à retourner volontairement en Espagne, sans obligation de la faire, et ce qui lui arrive en Espagne, c'est le sujet - du moins le sujet principal, car il y en a nombre d'autres du Chaos et la Nuit.

03/1963

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Théâtre

Saleté

Dans une société en crise, "l'autre" symbolise souvent une menace. Immigré, clandestin ou tout simplement citoyen jeté à la rue par un destin cruel, le "pas comme nous" est cible de toutes nos suspicions. Robert Schneider donne une voix singulière à ces êtres socialement et culturellement désespérés. Un homme entre en scène. Il s'appelle Sad, il est arabe. Il est seul dans son studio de Vienne. Il est clandestin mais pas ouvrier. Il était étudiant en philosophie. Il a fui l'Irak de Saddam Hussein, mais il n'est pas pour autant réfugié politique. C'est un sans-papiers basané qui a laissé un enfant aux yeux noirs quelque part, sa famille et un amour à Bassora, "port épouvantable". Le soir, Sad vend des roses dans les cinquante-huit cafés de la ville. Il ne s'assoit jamais sur les bancs publics car il se sait en situation irrégulière : il se méfie et observe. Saleté, c'est une nuit avec Sad. Il dit ce qu'il entend, ce qu'il ressent mais qui ne s'exprime pas : le regard de l'autre sur la différence de peau, différence d'habitudes et de comportement. Peu à peu, au fil de son récit, il s'enflamme, se révolte et parle par la bouche de ceux qui le jugent et le rejettent "Je m'appelle Sad. J'ai trente ans. En anglais, Sad veut dire triste. Je ne suis pas triste". Sad est tombé adolescent amoureux de la langue allemande à cause de la beauté du mot "Leica". C'est un type qui cogne ses mots contre les quatre murs de son studio viennois, mange du porc, boit du Gin et gagne sa vie chichement. Attention brûlot : ces mots de Robert Schneider, sorte de frère rageur de Thomas Bernhard, sont trempés dans l'acide et dans la honte, et nous font l'effet d'une claque.

09/2014

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Histoire de France

La vie quotidienne de Napoléon en route vers Sainte-Hélène

Georges Bordonove Né en 1920, Georges Bordonove a poursuivi une double carrière, couronnée à diverses reprises, de romancier et d'historien. D'une ceuvre qui compte près de trente volumes, tous remarquables par leur force émotive, leur élan, citons l'Histoire du Poitou, la Vie quotidienne en Vendée pendant la Révolution et la Vie quotidienne des Templiers au Xllle siècle parue en 1975. La Vie quotidienne de Napoléon en route vers Sainte-Hélène Pourquoi, après Waterloo, Napoléon s'est-il attardé à Rochefort et à l'île d'Aix ? Pourquoi renonçant aux projets d'évasion qu'on lui proposait, choisit-il de se rendre, le 15 juillet 1815, aux Anglais ? A travers l'évocation de la vie quotidienne de l'empereur déchu, contraint à l'exil, Georges Bordonove répond à ces questions : il apporte des précisions nouvelles, tirées des papiers, inexplorés jusqu'ici, de l'amiral Baudin qui, en 1815, commandait la corvette La Bayadère sur laquelle l'Empereur aurait pu aisément passer en Amérique. En outre l'auteur s'est attaché à montrer comment, au fil des jours, du Bellérophon au Northumberland, Napoléon, hier ennemi redouté et haï de l'Angleterre, devient un réfugié politique, puis un captif, enfin un déporté qui, par sa simplicité et sa dignité, éveille chez les soldats et les marins anglais commis à sa garde l'admiration autant que la pitié. Georges Bordonove raconte aussi comment à bord du vaisseau qui l'emmenait à Sainte-Hélène l'idée vint au proscrit de dicter ses mémoires, léguant ainsi à la postérité l'impérissable image devenue légendaire. Cette extraordinaire mutation psychologique méritait une étude ; elle s'inscrit parfaitement dans cet ouvrage historique qui est aussi le plus passionnant des récits. Le plus émouvant également puisqu'il nous permet de découvrir les rêves qui hantent l'Empereur tandis qu'il arpente le pont ou braque sa lorgnette sur l'horizon immense...

06/1977

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Divers

Kiss the Sky Tome 1

Jimi avant Hendrix : plus qu'un guitariste, une icône du rock. Considéré comme l'un des plus grands guitaristes de l'histoire du rock, Jimi Hendrix a marqué les années 60 par son jeu révolutionnaire et ses performances endiablées. Mais sa vie, à l'image de ses concerts, fut mouvementée. Afro-américain, il grandit à Seattle et connaît une enfance chaotique, entre un père amateur de musique qui le brutalise et une mère volage et alcoolique. Seuls refuges : sa grand-mère amérindienne qui l'initie au folklore cherokee, les comics, le cinéma de quartier, puis la guitare ! Cette révélation, qui devient vite une obsession, transcende l'adolescent. Autodidacte, jouant de la main gauche, dite " celle du Diable ", il passera de longues années à se produire dans des salles d'arrière-bar et à courir les cachets. Ecumant les clubs, multipliant les passades amoureuses, il va pourtant peu à peu réussir à se faire une place dans un milieu en pleine effervescence, en croisant la route de Curtis Mayfield, Little Richard, B. B. King, Ike et Tina Turner, jusqu'à un certain Keith Richards... Et quand il s'apprête à s'envoler pour Londres après avoir enregistré Hey Joe, il ne sait pas encore qu'il a rendez-vous avec le destin. Après avoir évoqué le fameux bluesman Robert Johnson dans Love in vain, le duo Mezzo et Jean-Michel Dupont revient avec un portrait poignant d'une autre légende de la guitare. Fruit d'un important travail de recherches, Kiss the sky parvient autant à saisir l'esprit d'une époque qu'à nous émouvoir en nous faisant partager les désillusions d'une enfance à la Dickens et l'appétit de reconnaissance d'un gamin appelé à devenir une rock star adulée. Un destin magnifié par le style précis et puissamment incarné de Mezzo, qui se déclinera en deux volumes : d'abord en noir et blanc pour raconter le jeune Jimi avant son accès à la célébrité, puis dans le second tome en couleurs pour évoquer la superstar Hendrix en plein psychédélisme.

10/2022

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Historique

Charlotte Salomon. Les couleurs de l'âme

Harlotte Salomon (née à Berlin, 16/04/17 - morte à Auschwitz, 10/10/43) est une jeune artiste juive issue d'une famille prospère dont la mère s'est suicidée alors qu'elle n'avait que neuf ans. Elle fréquente l'école des arts purs et appliqués jusqu'en 1938, date à laquelle la montée de l'antisémitisme la pousse à s'enfuir dans le sud de la France pour vivre avec ses grands-parents. En 1941, vivant désormais seule, elle commence à peindre ce qui deviendra l'oeuvre de sa vie : plus de 1000 gouaches à caractère autobiographique. Ses séquences, présentées comme des fragments de film, sont parsemées de mots mais aussi de suggestions musicales contemporaines qui en font le script de tout une comédie musicale, des années avant que le genre soit à la mode. En 1943, elle confie son oeuvre au médecin local dans une grande valise avec le souhait qu'il "garde ceci en sécurité, c'est toute ma vie". En septembre de la même année, elle épouse un autre réfugié juif allemand, Alexander Nagler. Tous deux sont arrêtés et elle est transportée à Auschwitz alors qu'elle est enceinte de cinq mois. Elle ne reviendra pas... Gian Marco De Francisco est architecte, dessinateur et illustrateur basé à Tarante. Il a publié plusieurs romans graphiques. Il est le cofondateur de l'école de bande dessinée Grafite située à Tarente, Bari et Lecce. Il a d'ailleurs créé le premier centre régional d'apprentissage de la bande dessinée dans les Pouilles et continue d'en être le coordinateur. Ilaria Ferramosca est scénariste et auteur. Elle a réalisé des scénarios pour les éditeurs BeccoGiallo, Tunué, 001 Edizioni et Edizioni Voilie. Elle a été parmi les finalistes du prix national Italo Calvino (XXVe édition). Elle enseigne l'écriture de scénarios dans les locaux de Lecce et de Tarente de l'école de bande dessinée Grafite, où elle dirige également le cours de formation pour les professeurs.

01/2023

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Théâtre

Résistances. Lumineuse clairière ; C'est la faute à Voltaire ! ; Résistances

Ces trois pièces inédites de Pierre Laville, dont la création est prévue à la rentrée 2019 et au cours des prochains mois dans de grands théâtres (dont la Comédie-Française ou l'Atelier), se rattachent à un mot-proue : intolérance. Les trois pièces prennent chacune pour pivot un personnage historique de grande dimension, Sophie Tolstoï épouse d'un écrivain génial qui se débat, Voltaire dans son engagement contraint dans la lutte contre le fanatisme religieux, Marie Bell engagée à collaborer avec les Nazis pour mieux éprouver dans l'honneur un engagement secret. Intolérance, imposée jusqu'à l'insupportable à Sophie, épouse de Léon Tolstoï, dans Iasnaia Poliana, à toutes les étapes de sa vie. La pièce embarque pour un voyage avec passages du noir à la lumière, de l'obscurité à la clarté, de la clôture de l'amour aux forces de la passion. Ici Sophie Tolstoï fait tout pour exister envers et contre un mari dont la toute puissance vitale et intellectuelle finit par ne plus lui laisser d'ouverture vers la vie qu'elle mérite ou qu'elle revendique dans leur demeure de Iasnaïa Poliana. Ecrasez l'Infâme ! c'est ainsi que signait Voltaire, pour marquer radicalement son engagement dans l'affaire du protestant Callas, cruellement mis à mort par l'Eglise. La pièce prend des airs de comédie dans le cocon du château de Ferney, où Voltaire s'est réfugié, en compagnie de sa nièce-maîtresse-animatrice de ses plaisirs, Mme Denis. L'intrusion du jeune Pierre Calas, venu le supplier de prendre la cause de son père, bouleversera l'ordre douillet et égoïste de l'existence du Philosophe des Lumières. Collaborations expose la grande comédienne Marie Bell, au plus haut de sa célébrité, dans cette Comédie-française, où elle a passé sa vie et connu la gloire. Tout en profitant des avantages matériels et de protections indirectes des nantis de la Collaboration imposée par l'Allemagne nazie, elle poursuivait une action secrète de résistance, qu'elle mena avec panache au mépris des dangers tout au long de la guerre.

09/2019

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Littérature française

Avec un trait d'Angostura

Après une grave maladie et la débâcle de son couple, un médecin, Philippe, la quarantaine, se réfugie dans sa résidence secondaire à Agadir où, comme cela lui arrive souvent, il est abordé dans un bar du front de mer par Nassima, une jeune fille encore lycéenne qui drague les touristes pour gagner de quoi aider sa famille et s'offrir ce dont elle rêve. Elle ne considère pas cela comme de la prostitution, elle est vierge et entend le rester jusqu'à la rencontre de "l'homme de sa vie". Elle le manipule assez pour obtenir qu'il l'héberge et l'aide à reprendre ses études avec la complicité de l'un de ses amis, Louis, professeur, et malgré les recommandations de Maurice et Rachid qui le mettent en garde en raison des risques qu'il encourt puisque Nassima est mineure. D'une cohabitation compliquée, on en arrive à une liaison inévitable – elle, découvrant des sentiments bien différents de ceux de la lolita amorale qu'elle voulait être et lui, espérant un bonheur qu'il pensait impossible. Maurice, l'ami fidèle hâbleur à la "tchatche" couleur locale, et Rachid le condisciple dévoué les aident à vivre une liaison apaisée malgré des différences (âge, éducation, culture) qui paraissent insurmontables. Lorsque Nassima se retrouve enceinte, un mariage bâclé régularise leur liaison mais ne règle en rien l'ambiguïté des sentiments de Philippe, d'autant qu'après un baby-blues Nassima plonge dans une dépression qui rompt les liens affectifs qui peu à peu avaient remplacé l'attirance purement sexuelle qui les unissait. Nassima s'enferme dans une relation " psychotique " avec son enfant et Philippe trouve auprès d'une femme qui le materne et l'écoute une échappatoire à un couple devenu infernal. Nadya l'aide à vivre ce nouvel échec comme elle l'aidera à mourir. Elle aura été la seule femme à l'aimer comme il avait voulu qu'on l'aime.

09/2021

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Histoire de France

Le Roi Stanislas

Romantique et candide, il est élu roi de Pologne à vingt-sept ans mais il perd son trône aussi vite qu'il l'a conquis. Stanislas Leszczynski (1677-1766) entame alors une vie errante d'exilé permanent, ballotté entre les coups de chance et les catastrophes. Le destin lui fait signe en 1725, le jour où le tout-puissant roi de France, Louis XV, décide d'épouser sa fille, Marie Leszczynska. Huit ans plus tard, la chance se confirme en l'aidant à remonter sur le trône en 1733, mais le trahit de nouveau en le faisant tomber après vingt-quatre jours de règne... Réfugié en France, il a soixante ans quand son gendre lui confie, en 1736, la souveraineté sur les duchés de Lorraine et de Bar : un viager aux pouvoirs limités, en attendant le rattachement de ces territoires à la couronne de France. Mais le " pion " de Louis XV ne l'entend pas de cette oreille. Il gagne le cœur des Lorrains par sa bienfaisance et les amuse par sa passion pour les fêtes qui illuminent son château de Lunéville. La belle histoire va durer vingt-neuf années et permettre aux duchés de conquérir une place brillante dans l'Europe des Lumières. Protecteur attentif des arts, lettres et sciences, Stanislas invente une architecture festive unique en son genre. Féru d'urbanisme, il s'entoure des meilleurs architectes pour offrir à Nancy un exceptionnel ensemble monumental, digne d'une vraie capitale. Soucieux des pauvres, il crée des fondations pour venir en aide aux démunis et veille à l'éducation de ses sujets, fondant à Nancy une académie, une bibliothèque publique et donnant à son université ses lettres de noblesse. Pacifiste et réformateur, utopiste et théoricien du bonheur, il est également l'auteur de travaux littéraires qui conjuguent pragmatisme, esprit des Lumières et traditions chrétiennes. Il demeure l'une des figures éminentes les plus attachantes du XVIIIe siècle européen.

09/2000

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Musées français

Les cartes de Chartreuse. Collection des toiles du monastère de la Grande Chartreuse

79 peintures monumentales ont été commandées à partir du XVIIe siècle par le prieur de la Grande Chartreuse pour établir un inventaire des maisons de l'ordre fondé par saint Bruno en 1084. Leur restauration enfin achevée révèle leur immense valeur historique et artistique, et présente un témoignage fascinant sur la vie de moines ermites. Ces immenses toiles (150 x 220 cm), dites "cartes de Chartreuse" , représentent les monastères alors établis en France, Italie, Allemagne, Espagne et Angleterre. Elles ont échappé aux saisies révolutionnaires et ont été emportées par les pères lors de leur expulsion en 1903. Mais l'exil, puis le collage sur des panneaux de bois à leur retour en Chartreuse en 1940, n'ont pas favorisé la conservation de ces peintures. 79 cartes sont pourtant parvenues jusqu'à nous. Un programme de restauration, mené pendant une vingtaine d'années, a permis que nous les découvrions aujourd'hui dans tout leur éclat. Quelles que soient leur importance et leur époque, les chartreuses sont structurées en trois espaces : un cloître entouré de petites maisons individuelles dotées d'un jardin et constituant chacune la "cellule" d'un moine, l'église, et les bâtiments dédiés aux rares moments de vie commune. Leurs représentations illustrent la diversité des sites d'implantation des monastères : déserts de rochers et de forêts pour les premiers couvents, refuges à l'abri de hauts murs pour les prieurés urbains... La même variété se retrouve dans la facture des toiles, et parmi leurs auteurs, de l'artisan à l'artiste confirmé. C'est enfin la vie monastique dont les cartes témoignent, avec une profusion de détails et de scènes du quotidien. L'historienne Pierrette Paravy a conduit une recherche exceptionnelle, parallèlement à la restauration de la collection. Elle signe ce livre, en collaboration avec Daniel Le Blévec et avec la contribution de Giovanni Leoncini. La richesse des informations recelées par les cartes de Chartreuse et leur intérêt esthétique raviront ceux qui s'intéressent à l'histoire des religions, de l'art et de l'architecture.

11/2022

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Tourisme étranger

Peuples d'Iran. Une mosaïque d'ethnies

Jeune étudiant en " archi " à Paris, le voilà qui rencontre Jean Raspail. Avec l'écrivain- voyageur, il va partager en 1949 une vraie aventure, un voyage de 5 000 km en canoë, de Trois-Rivières sur le Saint-Laurent jusqu'à La Nouvelle-Orléans sur le Mississipi, pour suivre parcours des explorateurs français du XVIIe siècle. Cap sur le Maroc : il va y passer quatre ans comme collaborateur d'un architecte à Rabat. De retour en France, il opte pour les rives de la Dordogne où, par un curieux hasard, il avait passé trois mois pendant la guerre en 1940 (en tant que réfugié). " J'ai dit à ma femme : je resterai trois ans à Bergerac. " C'était fin 1956, il y a tout juste demi-siècle. Pendant vingt ans, il travaille avec Edmo Pierson, l'architecte qui fait référence à l'époque à Bergerac. En 1976, il monte avec Denis Teillet une société d'architecture qui signera quelques-unes des réalisations les plus marquantes des années 1980-1990 à Bergerac. Mais la passion du voyage est toujours là et son association lui permet de se libérer pour parcourir le monde avec sa femme, adoptant le camping-car il y a vingt ans, à une époque où ce n'est pas encore la mode. Le Proche et le Moyen-Orient ont la préférence couple. Adepte de la photographie depuis longtemps, il a obtenu son diplôme d'architecte avec une étude " La photographie au service de l'architecte ". Il amasse des documents au gré de ses voyages. A sa retraite il y a onze ans, un coup de coeur pour le Taj Mahal lui donne l'idée de réaliser une encyclopédie de l'architecture de l'islam. Il y consacre trois années, le livre sort en 1997 aux éditions ACR sous le titre L'architecture sacrée de l'Islam. Deux autres livres ont ensuite été publiés chez le même éditeur, Maroc aux multiples visages et Iran aux multiples images (avec son épouse Thérèse). Jean-Pierre DR.

02/2010

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Histoire de France

Lettres historiques et galantes de deux dames de condition dont l'une était à Paris et l'autre en province

Tour à tour badines, sérieuses, ironiques, événementielles, irrévérencieuses, les Lettres historiques et galantes de Mme Dunoyer sont faites pour distraire, mais aussi pour véhiculer un message de bon sens, de tolérance, et de compassion. Véritable "anatomie de la France" à la fin du règne de Louis XIV et au tout début de la Régence, les Lettres nous permettent de nous immiscer dans le climat d'opinion qui caractérisa les premières années du siècle des Lumières. Anne-Marguerite Petit Dunoyer (1663-1719), née à Nîmes d'une famille bourgeoise protestante, se réfugie en Hollande après la révocation de l'édit de Nantes puis, de retour en France, renonce à sa foi en épousant un catholique qu'elle suit dans ses postes et périples dans le Midi. Désabusée, elle fuit de nouveau la France en 1701 et finit par s'installer définitivement près de La Haye, où elle écrit ses Mémoires, devient une des premières femmes journalistes, et publie les Lettres historiques et galantes. Vraie-fausse correspondance écrite sur le ton spontané et parfois décousu de la conversation, les Lettres mêlent autobiographie légèrement voilée, nouvelles du jour, littérature de voyage, anecdotes amusantes ou scandaleuses de la Cour et de la province, comptes rendus de grands tournants historiques, critique sociale et politique. Le statut de la lettre, destinée en principe à être lue par un destinataire privilégié, autorise les remarques subversives ; le rapport ambigu entre réalité et fiction estompe tant soit peu les critiques les plus acerbes ; et la publication à La Haye protège l'auteure de toute poursuite par ceux qui lui servent de cibles. Dès la parution du premier tome les lecteurs aussi bien en France qu'à l'étranger s'arrachent l'ouvrage : les Lettres historiques et galantes seront un des grands succès de librairie du XVIIIe siècle. Les lecteurs d'aujourd'hui y trouveront le témoignage à la fois divertissant et provoquant qu'une femme hors du commun porte sur une période charnière de l'histoire de la France et de l'Europe.

01/2012

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Théâtre

Cailloux

La pièce se passe à Capri, mais c'est un Capri hors saison, débarrassé des touristes et des estivants, réduit à sa petite société cosmopolite qui, sur ce "caillou", espère trouver un remède à son angoisse. Arrive le vieux Douglas Forstetner, ex-roi du chocolat. Il est venu à Capri pour y acheter une maison et chercher à entrer dans ce milieu plein de prestige à ses yeux. Il est accompagné de son secrétaire, un jeune Hongrois réfugié, sans argent, sans papiers, sans appuis. Douglas lui fait cruellement sentir à quel point il dépend de lui. Le jeune Hongrois pourtant s'éprend de Sandra et, poussé par elle, il va lutter pour retrouver sa liberté. Par snobisme, Douglas multiplie les attentions à l'égard d'une Américaine, Marjorie Watson, dont tout peut faire penser qu'elle est une des reines de New York. En réalité, c'est une petite employée, à qui le hasard a fait gagner une certaine somme et qui s'en est servie pour vivre son rêve : mener la grande vie pendant quelques mois. Elle aime Vos, un peintre qui a renoncé à la peinture et qui a cru trouver à Capri son équilibre et sa paix. Déçue, à bout de ressources, Marjorie finira par se suicider. Pour sauver le jeune Hongrois, Sandra vole l'argent de Forstetner. Elle sera arrêtée. Le jeune Hongrois renonce au combat. Il accepte son esclavage. A côté de ces deux couples qui luttent pour leur bonheur, gravitent d'autres personnages dont l'exemple contribuera à les acheminer vers la défaite : Cetrilli, le play-boy mâtiné de bourgeois ingénu, lady Ambersford qui vole les petites cuillers, lady Noakes qui les rapporte, Passiekoc, l'antiquaire somnambule, Jacquot, le joli parasite. Comme l'île sur laquelle ils vivent, tous ces personnages sont des cailloux. Ils sont atteints de ce mal contemporain : l'impossibilité de communiquer. Il s'agit ici d'une pièce où l'essentiel peut-être se trouve dans ce qui est suggéré, non dans ce qui est dit.

04/1962

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Critique littéraire

Disgrâce couronnée d'épines, journal d'un homme qui meurt. Suivi d'un choix de lettres, de "Dans la contagion de Méclisas Golberg" d'André Rouveyre (1922), et d'un Envoi (Aux "littérateurs" parisiens) "je voudrais..."

Le téléphone sera-t-il installé à temps pour que Golberg puisse, depuis son lit de malade, appeler lui-même Paris ? Le "gros" Guillaume (Apollinaire, l'ami) fera-il le voyage de Fontainebleau pour saluer une dernière fois le camarade alité et mourant ? Au moins passera-t-il, comme celui-ci le lui demande, chez Matisse quai Saint-Michel — y prendre les photos requises pour l'article ? Pourra-t-on solliciter à nouveau pour les Cahiers Derain, Picasso, Puy ? Obtenir un article de Max Jacob ? Bourdelle achèvera-t-il à temps le buste de Golberg pour que celui-ci puisse le voir — en photographie au moins ? Et Rouveyre, comme il le craint, va-t-il voir apparaitre la silhouette branlante du malade ("abject, fétide" mais remuant encore "ses mâts" et "sa voilure décâblée") à la grille de sa si belle maison de Fontainebleau ? En 1922, faisant par écrit (après l'avoir fait à la plume plusieurs fois) le portrait de Golberg, que cherche-t-il encore ? Quelle dette à effacer, à dire, sur ces années de sa jeunesse ? Au moyen d'un montage de textes, de lettres, de notes, absolument passionnant (par où circulent les désirs, les rancoeurs, les déceptions, les exhortations, les dettes...), Catherine Coquio propose une reconstitution des derniers mois et années de la vie de Mécislas Golberg, alors réfugié à Fontainebleau en sana. Elle nous installe par ce livre dans l'activité bouillonnante de la bohème littéraire et artistique du Paris de 1905, 1906, 1907... Elle nous installe au plus près de l'écrivain mourant, qui jour après jour écrit ce texte extraordinaire — qui deviendra Disgrâce. A vrai dire, elle nous installe jusque dans son lit — depuis lequel Golberg infatigable continue, non seulement d'écrire, mais de commander, d'adresser, d'exhorter par lettres, avec une énergie bouleversante... C'est depuis ce lit de sana que dès lors tout ce montage nous parvient. De Fontainebleau vers Paris. D'alors vers maintenant. De là-bas vers ici... Pontcerq

12/2018

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Livres 0-3 ans

Thomas sans paroles. La belle histoire de Thomas le menuisier

Thomas le menuisier n'est pas bavard. Comme beaucoup de ceux qui ont eu une enfance malheureuse, il s'est réfugié dans le silence... Pourtant, " Thomas sans paroles " est aimé des gens de son village, qui ignorent ce qu'il fait dans le secret de son atelier : avec l'aide de ses amis les elfes, les gnomes et les fées, il fabrique des boîtes à voeu ! Grâce à eux, et avec la complicité de tous les animaux au premier rang desquels Sidonie la cigogne, mais aussi la nuée des coccinelles, Abélar le renard, les oies Adèle, Agathe et Apolline, le chat Filou et ses amies tourterelles, Napoléon l'escargot, les hirondelles et bien d'autres encore, nombreux sont les habitants du village dont les voeux vont pouvoir se réaliser. Mais comment exaucer le voeu de Constance alors que personne ne sait comment le prince Florestan a disparu ? Le journaliste en herbe Casimir arrivera-t-il à mener son enquête sans tomber dans les griffes de la méchante sorcière Drozella ? La gentille Clotilde pourra-t-elle aider Effinelle à devenir fée ? ... Et si Napoléon n'était pas celui que l'on croit ? En comptant sur l'enthousiasme des gnomes Zatar, Topor et Nimir, sur les talents de Figolin l'elfe sauteur, et avec l'aide de ses amis les elfes du soleil, Thomas pourra-t-il faire face à la méchante sorcière pour retrouver le prince Florestan ? Corentin pourra-t-il être enfin libéré de ses cauchemars ? Grâce à leur amitié, les gnomes, les elfes et les fées sauront-ils libérer Thomas de sa timidité ? Et la magie pourra-t-elle libérer l'amour qui ne demande qu'à naître ? Cette histoire nous emmène dans un univers magique, où tout semble possible dès lors que l'on accepte d'y croire. Et quand vous l'aurez lue, vous aurez vous aussi envie de croire que " Thomas sans paroles " est bien " Thomas des Elfes " !

03/2022

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Histoire de France

Milena

C'est en 1937, fuyant l'hitlérisme, que Margarete Buber, jeune allemande et militante communiste, se réfugie en compagnie de son mari Heinz Neumann, ancien député au Reichstag, à Moscou, où ils seront arrêtés pour "déviationnisme". Heinz disparaîtra aussitôt, sans doute exécuté, et Margarete sera déportée en Sibérie pendant deux ans. En 1940, le NKVD la livre à la Gestapo qui l'interne à Ravensbrück. C'est dans ce camp, à son arrivée, au mois d'octobre, qu'elle rencontre Milena Jesenská, célèbre journaliste tchèque, qui avait été la destinataire des admirables Lettres à Milena de Franz Kafka, au début des années vingt. Pendant près de quatre ans, jusqu'à la mort de Milena à l'infirmerie du camp, le 17 mai 1944, les deux femmes vont vivre un bouleversant compagnonnage. Au milieu de la misère et de l'horreur quotidiennes (dont le récit occupe près d'un tiers du livre), les deux femmes se racontent leur vie. La vie amoureuse de Milena, sa brève liaison avec Kafka, ses deux mariages, d'abord avec l'écrivain juif Ernst Polak, puis avec l'architecte Jaromir Krejcar, sa carrière étonnante de journaliste, ses traductions de Kafka en tchèque, sa force et sa désinvolture face à l'invasion nazie en 1939, et ses désillusions de militante communiste, Margarete les rapporte fidèlement, tenant la promesse faite à Milena qui lui disait sur son lit d'agonie "Tu leur diras qui je fus, n'est-ce pas ? Tu auras pour moi la clémence du juge". Margarete s'était effacée devant son amie. Le présent livre n'est pas seulement la biographie d'une femme exemplaire, la traversée d'une époque magnifique (Prague et Vienne dans la tourmente artistique et intellectuelle de l'entre-deux-guerres). C'est avant tout un témoignage d'amour d'une femme exceptionnelle pour une autre femme exceptionnelle : un hymne à l'engagement et à la vie, surgi du fin fond de ce que les hommes ont inventé de pire. Traduit de l'allemand par Alain Brossat.

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Déportation

La petite fille du passage Ronce

"Promets-moi de dire au monde ce que des hommes ont été capables de faire à d'autres " . Telle a été l'espérance formulée par Fanny quelques heures avant son assassinat dans les chambres à gaz d'Auschwitz-Birkenau. Aujourd'hui, sa jeune soeur Esther tient sa promesse. Dans les années 1930, sa famille fuyant l'antisémitisme polonais, migre vers la France et s'installe passage Ronce, quartier de Belleville. C'est là qu'Esther grandit avec ses cinq frères et sa soeur, dans ce quartier populaire, avec ses marchés, ses rues poussiéreuses, ses échoppes de cordonniers et de tailleurs. Une existence modeste mais heureuse qui bascule en mai 1940. Il y a d'abord l'arrestation de son frère Marcel puis celle de Samuel, envoyé à Drancy. La rafle du Vel d'Hiv les 16 et 17 juillet 1942 est un coup de hache. Esther ne reverra jamais ses parents. Elle se réfugie chez une gardienne, réussit à gagner la zone libre, revient à Paris où elle est finalement arrêtée lors d'un contrôle d'identité puis internée au camp de Drancy. Birkenau : Esther est rasée, tatouée, on lui assigne une baraque, un kommando. L'enfer commence : le travail forcé, le froid, la promiscuité, les coups, la maladie, la faim. Et la mort, partout. Soixante-quinze ans après la libération des camps, Esther continue de faire vivre la mémoire des siens et d'honorer la promesse faite à sa soeur. La Petite fille du passage ronce est ce récit, mais aussi un projet historique et littéraire différent. Avec la complicité d'Isabelle Ernot, il s'ouvre comme un diptyque : le témoignage est suivi par un dialogue avec les disparus, par des lettres, à sa soeur Fanny et à sa mère Gela, ou encore lors d'une déambulation sur son chemin d'écolière entre Ménilmontant et Belleville. Le récit revient sans cesse vers ce passage Ronce, disparu, qui n'existe plus qu'ici : en cette stèle de mots, vivace et émouvante.

04/2021

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Romance et érotique LGBT

The Lost Boys Tome 2 : Quand tu reviendras

Holden Parish a survécu aux terribles tentatives de ses parents de faire de lui "le fils parfait" . Après un séjour d'un an dans un établissement suisse pour se rétablir, il s'est juré de ne plus jamais se laisser piéger par quoi que ce soit - ou qui que ce soit. Brillant, mais brisé, il se réfugie dans l'alcool et le sexe sans lendemain, et utilise son sens de l'humour pour tenir les gens à distance. Il n'a qu'un an à passer dans la ville côtière de Santa Cruz avec son oncle et sa tante avant d'hériter de ses milliards et de pouvoir s'échapper. Disparaître. Tomber amoureux ne fait pas partie de ses plans. River Whitmore. Quarterback vedette de l'équipe de football de Central High, roi de la promo, M. Populaire, homme à femmes. Il mène une vie parfaite... mais tout cela n'est qu'un mensonge. Son père a déjà planifié l'avenir de River dans la NFL, tandis que ce dernier rêve de diriger l'entreprise familiale dans la ville qu'il aime. Mais la maladie de sa mère déchire sa famille et River devient la force qui les fait tous tenir. Comment pourrait-il briser encore plus le coeur de son père alors qu'il est déjà en morceaux ? La façade soigneusement fabriquée de River explose lorsqu'il rencontre Holden Parish. Un type qui s'habille de manteaux et d'écharpes toute l'année, boit de la vodka hors de prix et passe son temps libre à cambrioler des maisons pour le plaisir. Ils sont complètement opposés. River cherche une vie tranquille, loin des projecteurs. Holden préfèrerait se faire arracher des dents plutôt que de se ranger. Les démons de Holden et les responsabilités de River menacent de les séparer, tandis que leur indéniable attirance les écrase encore et encore, grandissant en quelque chose de profond et de réel, peu importe à quel point ils tentent d'y résister. Jusqu'à ce qu'une nuit terrible change tout.

10/2022

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Littérature française

Le rire de Laura

Laura a fui Paris pour Strasbourg, sa ville natale, mais c'est dans un hôtel qu'elle se réfugie avec Martin, son fils, qui a failli mourir, un suicide manqué ? Pendant trois jours, Laura, dans un tête-à-tête de plus en plus tendu avec Martin, essaie de le comprendre, de se comprendre, de comprendre. Quatre destins se révèlent à nous, étroitement imbriqués dans un même conflit ; jusqu'où l'amour fou, l'utopie, l'exigence humaine, peuvent-ils aller sans devenir refus de la vie ? Destin de Laura, si absorbée par son amour exclusif pour Théo, son mari, qu'elle n'a pas vu grandir et changer ses enfants... Destin de Théo, brillant chirurgien et séducteur comblé, à la fois rebuté et hanté par le goût d'absolu de Laura... De Martin qui, après son baccalauréat, a quitté le domicile familial et s'est installé chez son professeur, Marc-André. Destin enfin de ce dernier, un utopiste qui, à travers des engagements politiques, a toujours poursuivi le même rêve, et qui a encouragé Martin à s'installer dans sa vieille baraque du XVIe arrondissement avec d'autres jeunes gens pour y créer une communauté. Mais le rêve suivra d'autres voies, Martin se révélera un meneur d'hommes, un "manager" impitoyable qui sèmera inconsciemment le malheur autour de lui : la jeune Ophélie et Marc-André en seront les victimes. A Strasbourg, trois jours durant, Laura, face à un Martin tantôt buté, tantôt complice, dévide l'écheveau de ces destins, tandis qu'à Paris Théo découvre, à la faveur d'un drame, qu'il n'a jamais cessé d'être attiré, tel un aimant, par Laura. Laura qui apprend enfin, au cours de sa dernière nuit à Strasbourg, à prendre son parti de l'ambiguïté de la vie, dans un rire libérateur, un rire qui est une acceptation en même temps qu'un déchirement, un rire tragique et exultant comme le cri qui précède une naissance.

12/1985

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ouvrages généraux

La banalité du bien, l'histoire de Giorgio Perlasca

La banalité du bien ou l'histoire du Schindler italien. Ce livre réimprimé 8 fois en Italie, vendu à 150 000 exemplaires, objet d'une adaptation télé, vue par plus de 12 millions personnes, est pour la première fois traduit en français. En 1988, l'écrivain-journaliste, Enrico Deaglio, tombe sur un entrefilet dans le journal rapportant qu'un italien, Giorgio Perlasca vient d'être nommé Juste parmi les Nations. Il décide de rencontrer cet homme qui, en 1944, à Budapest, a sauvé plus de 5000 juifs de la déportation. Giorgio Perlasca est un homme quelconque, qui a voté Mussolini, avec enthousiasme et s'est engagé, tout naturellement, dans l'armée espagnole aux côtés de Franco. Il restera très proche de ce pays. En 1944, Perlasca se rend, pour des raisons professionnelles, à Budapest. Il assiste aux violences commises sur les Juifs et à l'assassinat d'un enfant. Il est bouleversé, révolté, écoeuré, et se rend à l'ambassade espagnole - pays neutre- pour se procurer de faux papier. Il va alors organiser la protection des juifs, en leur délivrant des cartes d'identité espagnole. Très vite l'ambassadeur fuit Budapest, Perlasca prend sa place, s'appuie sur son sens de l'organisation hors du commun, sa colère et son indignation : il aménage les maisons refuges, se met en lien avec les diplomates, descend tous les jours dans la rue pour s'assurer que tous aient de quoi manger et s'interpose entre les nazis, les croix de fer hongroises et les juifs. Deaglio inscrit Perlsaca dans son quotidien, décrivant l'hiver, les rues de Budapest, les personnes rencontrées, représentants des états neutres (Espagne- Suisse- Suède-), politiciens hongrois, et dans l'Histoire en train de s'écrire (l'arrivée d'Eichmann, les déportations massives, les russes, la politique communiste après 1945 concernant les biens juifs et l'antisemitisme etc...). Deaglio raconte aussi Perlasca après la guerre et puis à partir de sa nomination de Juste parmi les Nations en 1987. Perlasca meurt en 1992.

01/2024

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Actualité et médias

Le temps des assassins

Le 23 novembre 2006, Alexandre Litvinenko, ancien agent des services secrets russes réfugié en Grande-Bretagne en 2000, mourait empoisonné après plus de trois semaines d'atroces souffrances dues à l'ingestion d'une substance radioactive, le polonium 210. Les regards se sont immédiatement tournés vers Moscou, car Litvinenko, dissident d'une nouvelle génération, s'était penché sur les conditions d'accession au pouvoir en 2000 de Vladimir Poutine, l'ex-patron des services de sécurité russes, le FSB. Litvinenko et son coauteur, Iouri Felchtinski, ont enquêté en particulier sur la série d'attentats commis en septembre 1999 dans plusieurs villes de Russie, qui provoquèrent la mort de plus de trois cents personnes et créèrent une psychose providentielle : ils permirent à Poutine de se présenter à l'élection présidentielle de 2000 en champion de la sécurité, et l'attribution des crimes aux Tchétchènes prépara l'opinion au lancement de la deuxième guerre de Tchétchénie, guerre qui justifia la prise en main du pouvoir par les services secrets. Litvinenko et Felchtinski analysent notamment l'attentat terroriste déjoué à temps dans la ville de Riazan et avancent qu'il aurait été monté de toutes pièces par le FSB. Ils révèlent la collusion entre les milieux du crime organisé et les structures de sécurité de l'État - dont le FSB - et la reproduction des méthodes des premiers par les seconds (attentats, assassinats commandités, enlèvements, extorsions de fonds). Cette enquête, à base de faits, de noms, de dates, de témoignages et de documents, s'appuyant sur le pointage des incohérences véhiculées par la presse officielle, met à jour les réseaux d'influence qui ont asservi l'État, assassiné des concitoyens et fomenté un complot digne de l'incendie du Reichstag en 1933. C'est le tableau inquiétant d'une ancienne superpuissance en pleine dérive mafieuse, sous le regard approbateur des plus hautes autorités de l'État qui nous est dressé par Litvinenko et Felchtinski. Le Temps des assassins a été interdit en Russie. Nombre de ceux qui ont contribué à sa publication sont morts assassinés.

10/2007

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Littérature française

Petite guerre

A bientôt 30 ans, Bertrand Dauchelle, étudiant brouillon et sans le sou, s'est embarqué dans la rédaction d'une thèse d'histoire sur un aspect pour le moins étroit de la Grande Guerre qui l'épuise en spéculations aussi vaines qu'illusoires. Persuadé que l'arpentage des champs de bataille de 14-18 lui permettra de s'extraire de l'impasse dans laquelle il s'est enfoncé, il se rend près de Verdun où il entame la rédaction d'un pathétique " journal de marche ". De cette vaine expédition, il ne retire qu'une rencontre avec Frédéric Cuvellier, étudiant en histoire qui lui apparaît comme son double efficace, et une rupture avec Camille, sa petite amie, lasse de ses tergiversations. Toujours plus esseulé et enferré dans ses chimères, Dauchelle tente de contourner les difficultés de son sujet de thèse en se lançant dans une tentative romanesque qui n'aboutit qu'à l'éloigner encore un peu plus de la recherche historique. Lors d'un colloque dont il fait son baroud d'honneur, Dauchelle se déconsidère définitivement auprès de ses pairs par un exposé où il cède à sa paranoïa. Après avoir agressé physiquement Cuvellier, il est expulsé manu militari du colloque et de ce cercle très restreint d'universitaires qu'il avait eu la naïveté de penser pouvoir un jour intégrer. Dégrisé, Dauchelle se réfugie dans son job étudiant et dans une relation intellectuelle avec son employeur, ex-dissident soviétique. Celui-ci trouve les mots justes pour l'apaiser et lui faire prendre conscience qu'il s'est fourvoyé dans cette thèse de doctorat. Libéré, Dauchelle reprend son roman de guerre et l'enrichit par petites touches de personnages et de faits qu'il maîtrise jusqu'à ne plus faire de distinctions entre la fiction et sa propre vie. Fasciné par la liberté et le pouvoir proprement extraordinaires de la littérature, il se révèle enfin à lui-même.

01/2024

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Littérature française

L'éclipse

En cette fin de printemps 1942, Emile Rosenberg affiche toute la fraîcheur de ses 7 ans et demi. Durant ces années noires d’éclipse totale, sous la botte de l’occupant nazi, il réalise ce que d’être juif implique. Par miracle, Emile échappe à la rafle du Vel d’Hiv’. Avec sa mère Roza, il fuit Paris opprimé, ses restrictions et les humiliations. Après avoir franchi sans encombre la ligne de démarcation, il découvre Ardentes en zone dite « libre », une bourgade sur l’Indre qui paraît vivre décalée des évènements. Réfugié sous un faux nom, accueilli par le Père et la Mère Adias, une famille de paysans qui, au péril de leur vie, le considère comme leur fils, le garçonnet appréhende son univers bucolique. Alors, au rythme des saisons, Emile se familiarise avec les animaux de la ferme qu’il ne connaissait qu’au travers de ses livres d’images. Au fil de l’onde, la rivière le fascine sous la frondaison des hauts peupliers, des platanes, des saules et des aulnes. Les essences odorantes et les effluves de terre mouillée chauffée par le soleil, éveillent sa mémoire olfactive. Malgré la déferlante allemande du 11 novembre 1942, le village berrichon semble épargné par l’envahisseur. Les Ardentais suivent l’actualité en écoutant en sourdine les émissions de la BBC, qui révèlent enfin la « solution finale » procréée par l’hydre malfaisante. Inscrit à l’école communale, il devra en outre fréquenter, par mesure de prudence, les cours de catéchisme jusqu’en juillet 1944. Dans cet univers où la crainte côtoie un quotidien débonnaire, Emile rencontre Roland, son copain de toujours à la grivoiserie exacerbée. Mais c’est Jacqueline, une adolescente de quatre ans son aînée, qui marquera sa vie. De la candeur de ces enfants mûris trop vite par la guerre, s’épanouira un grand amour au parfum de Liberté. Tiré d’une histoire vécue, vue du regard d’un gamin qui pénètre dans la turbulence de l’adolescence, ce roman rapporte d’une manière différente, les événements de cette période troublée.

04/2010

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Littérature française

Le fantôme de l'Opéra

Des événements étranges ont lieu à l'Opéra : le grand lustre s'effondre pendant une représentation, un machiniste est retrouvé pendu. La direction doit se rendre à l'évidence : un fantôme ou un homme machiavélique nommé Erik hante le théâtre. Certains affirment avoir vu le visage déformé de cet être qui ne semblerait pas être humain. Peu après, les directeurs de l'Opéra se voient réclamer 20 000 francs par mois de la part d'un certain "Fantôme de l'Opéra" qui exige aussi que la loge numéro 5 lui soit réservée. Au même moment, une jeune chanteuse orpheline nommée Christine Daaé, recueillie par la femme de son professeur de chant, est appelée à remplacer une diva malade, la Carlotta. Elle incarne une Marguerite éblouissante dans Faust de Gounod. Or, elle est effrayée. Au vicomte Raoul de Chagny, qui est secrètement amoureux d'elle, elle confesse une incroyable histoire. La nuit, une voix mélodieuse l'appelle : elle entend son nom et cela lui suffit pour inspirer son chant. En outre, l'ange de la musique visite fréquemment sa loge. Elle affirme avoir entrevu l'être qui l'accompagne dans son art. Mais Raoul et Christine ne tardent pas à découvrir que cette voix est celle du fameux fantôme nommé Erik, un être au visage hideux. Ancien prestidigitateur, il s'est réfugié dans son royaume souterrain, sous l'Opéra, pour y composer une oeuvre lyrique. Passionnément épris de la jeune Christine, il l'enlève et l'emprisonne dans son repaire des sombres profondeurs. Le grand lustre, gravure de 1875Raoul de Chagny, aidé d'un mystérieux Persan, se lance à la recherche de la jeune femme. Il doit alors affronter une série de pièges diaboliques conçus par le fantôme, grand maître des illusions. Mais la persévérance du jeune Raoul et le courage de Christine, prête à sacrifier sa vie pour sauver le jeune homme, dont elle aussi est éprise, poussent Erik, le fantôme de l'Opéra, au repentir.

01/2003

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Histoire du sport

Annexer le corps. Une histoire sociale et politique du sport dans l'Alsace allemande (1871-1914)

Le sport joue un rôle singulier dans la vie de l'Alsace allemande (1871-1914). La période est celle, en Alsace comme dans le reste de l'Europe occidentale, de l'essor du sport mais se double dans la région d'enjeux politiques particuliers. Comme partout, le sport est un marqueur social qui distingue les classes sociales. En Alsace, il s'organise suivant la plus ou moins grande proximité avec la France ou avec l'Allemagne, depuis les sociétés sportives ouvertement francophiles jusqu'aux immigrés d'Allemagne, qui représentent 10 % de la population de la région et 30 % de celle de Strasbourg. Les affiliations confessionnelles sont également un élément de structuration des pratiques sportives, avec une majorité catholique se sentant proche de la France, une élite protestante libérale choyée par l'occupant et une communauté juive ferment de la modernité. La période est aussi celle où le sport devient un enjeu économique, avec en Alsace les fabriques de skis et de cycles, l'émergence d'un tourisme sportif et la naissance d'une presse spécialisée. Politiquement, on peut distinguer trois périodes : jusqu'en 1887 où l'occupant affronte assez frontalement les organisations sportives refuges de la proximité avec la France, à partir de 1908 quand celles-ci sont à nouveau autorisées à se développer, ce qui permet au mouvement protestataire de s'épanouir, et entre les deux où le Reich mène sans heurts majeurs une patiente politique de germanisation. Celle-ci passe par les jeunes, et donc par le sport qui est également un instrument de militarisation, en particulier à travers l'omniprésence de la gymnastique mais aussi à travers le ski, destiné à permettre de défendre la ligne bleue des Vosges d'une éventuelle invasion française. L'ouvrage aborde tous les aspects de la question dans une langue accessible à tous, en mêlant tableaux de synthèse et anecdotes, exemples locaux et considérations d'ensemble. Il est complété par un utile glossaire.

07/2021

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Critique littéraire

Les derniers jours de Drieu la Rochelle (6 août 1944-15 mars 1945)

Entre ses deux tentatives de suicide et son suicide final, 15 mars 1945), Pierre Drieu la Rochelle, l'écrivain fasciste, le directeur de la NRF sous l'Occupation, est en convalescence, protégé et caché par ses amis (des résistants, sa première épouse juive) près de Paris et à Paris (cinq cachettes) pour éviter l'arrestation et l'épuration. Etrange parenthèse forcée pour cet homme complexe qui ne sait plus où il en est. Le basculement de la Grande Histoire, en lui, se confond avec sa propre tragédie. De ces huit mois, Aude Terray reconstruit, jour par jour, le récit minutieux et fascinant. Au passage, bien entendu, elle reconstitue la vie de cet écrivain qui fut l'intime d'Aragon et de Malraux et qui, au final, se trompera de combat. L'historienne, ici, recompose son cheminement intellectuel, sa solitude. L'auteur de " Gilles " et de " Rêveuse bourgeoisie " s'est réfugié dans une forêt, il cueille des pommes, coupe du bois, pense à ses maîtresses enfuies ou mortes : il ne sait plus qui il est. Personne, à ce jour, n'avait éclairé aussi bien la psychologie du Drieu des " Derniers jours ". Description de l'enferment mental et physique de Drieu au cours de cette retraite forcée. Description de ses rêveries, de ses insomnies, de ses longues promenades ; on le suit, tandis qu'il rédige " Récit Secret " et se documente sur Van Gogh et Judas. Défilent, dans sa tête, les visages de ses amours et de ceux qui ont compté dans sa vie ? Quels ont été leurs choix ? Que reste-t-il des engagements des années 1930 ? Drieu est face à son erreur, face au néant qui l'attend. Et il ne s'épargne pas. Doit-il fuir à Sigmaringen avec Céline et Pétain ? S'exiler en Suisse ou en Espagne ? Ou en finir dignement ?De cette tragédie, Aude Terray brosse un récit terrible et bouleversant. Son " héros " n'a aucune circonstance atténuante. Et, pourtant, son lent cheminement vers la mort ne laissera personne indifférent.

01/2016

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Biographies

Cahiers de prison. Février-octobre 1946

En décembre 1945, Louis-Ferdinand Céline est arrêté à Copenhague, où il s'était réfugié avec Lucette et son chat Bébert et tentait d'écrire la suite de Guignol's band. Le dénommé Destouches, immédiatement incarcéré à la prison de l'Ouest, réclame de quoi écrire. L'administration pénitentiaire lui fournit dix cahiers d'écolier de 32 pages avec des règles à respecter : "On ne doit pas écrire sur l'affaire dont on est justiciable ni sur la détention. Tout propos licencieux et malséant est également interdit." A partir de février 1946, le prisonnier note d'emblée des éléments de défense pour empêcher son extradition dans la France de l'épuration, et s'en prend à l'ambassadeur Charbonnières qui le persécute. Mais Céline est repris par l'écriture et les Cahiers de prison dévoilent sa vie après son arrivée au Danemark, sa relation avec Lurette, des souvenirs de Londres ou de Montmartre, et surtout montrent de manière inédite le Céline lecteur. Isolé dans la cellule 609 de la section K., Céline s'entoure de livres apportés par sa femme et cite abondamment Chateaubriand, Hugo, Chamfort, Voltaire, etc., en se comparant avec les "grands écrivains exilés emprisonnés". Les Cahiers illustrent aussi la transition littéraire vers sa "seconde révolution narrative et stylistique", note Jean Paul Louis, avec la mise en chantier de Féerie pour une autre foie et des passages que l'on retrouvera dans D'un château l'autre, Nard et Rigodon. Ce volume des Cahiers de la NRF constitue la première édition originale et intégrale des Cahiers de prison de Céline. Avec un nouveau travail d'établissement du texte et des notes, ainsi qu'un index centré sur les noms d'auteurs et les titres d'oeuvres, Céline nous apparaît tel qu'en lui-même, obsédé par la littérature et sa condition d'écrivain : "C'est moi maintenant le traître, le montre, c'est moi qu'on s'apprête à lyncher."

05/2019

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Littérature française

Maudite éducation

Adolescent en Haïti dans les années 70 sous la dictature de Duvalier, tiraillé entre la crainte d’un père rigide et le désir d’explorer le nouveau continent de la sexualité, le jeune Carl Vausier décide de faire confiance à sa propre nature. Dans la maison familiale d’abord, là où la promiscuité interdit le moindre jardin secret, il se réfugie dans le saint des saints, la bibliothèque, pour assouvir ses fantasmes sous la muette approbation des livres… Puis à l’extérieur, lors de descentes dans les bas-fonds de Port-au- Prince où les prostituées lui procurent le plaisir tant recherché, et surtout lui racontent des femmes stupéfiantes, victimes de l’Histoire et de la cruauté des hommes. Mais la véritable initiation sentimentale de Carl débute lors d’un jeu de correspondance organisé par son école, où il échange avec la mystérieuse Coeur Qui Saigne… Leur première rencontre est un fiasco et Carl ne reverra la jeune fille que des années après. Il ne cessera alors de vouloir la sauver de son tragique destin. Le roman devient celui de deux êtres voulant rattraper les erreurs du passé, réécrire leur propre histoire, tandis qu’autour d’eux la violence redouble, que les militaires rôdent et agissent avec une brutalité inouïe. Gary Victor, dans ce superbe roman qu’on devine pour partie autobiographique, raconte aussi la naissance d’un écrivain : les premiers écrits encouragés par ses parents, une initiation chez le poète (et entreprenant…) Gaston Paisible, les révoltes qui montent en lui contre les injustices et les aberrations de son pays – dont la mort absurde de son père, faute de soins, à même le sol d’un hôpital à 333 mètres du bureau du président de la République… Cette écriture foisonnante, avec son humour et sa liberté, n’est-elle pas la seule voie qui reste à Carl pour échapper à sa « maudite éducation » ?

04/2024

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Critique littéraire

Bohdan Hawrylyshyn. L'infatigable passeur

Né en 1926 en Ukraine d'un père paysan, Bohdan Hawrylyshyn a été très jeune jeté dans l'histoire d'un pays qui a connu de multiples occupations - austro-hongroise, polonaise, soviétique, allemande - avant d'obtenir son indépendance en 1991. Pendant la Deuxième Guerre mondiale, Bohdan Hawrylyshyn est envoyé dans un camp de travail en Allemagne. A la fin de la guerre, il fait son bac dans un camp de réfugiés près de Munich, où il a été recruté pour s'engager comme bûcheron au Canada. Son contrat terminé, il poursuit des études brillantes à l'Université de Toronto, puis est engagé par une société multinationale. Elle l'envoie à Genève pour faire un MBA à l'Institut International de Management. Il y reste comme professeur et puis directeur. Membre du Club de Rome, Bohdan Hawrylyshyn a aussi fréquenté quelques-uns des grands de ce monde (Margaret Tatcher, Indira Gandhi, Helmut Kohl, etc). En 1980, il publie Road Maps to the Future : Towards More Effective Societies, une analyse des facteurs clés, déterminant l'efficacité économique, sociale et politique des principaux Etats de l'époque, ainsi qu'une projection de leurs futurs possibles. Parmi ceux-ci, l'Union Soviétique dont il a pressent l'éclatement. Référence dans son domaine, ce livre a été traduit dans une dizaine de langues, y compris le français, sous le titre Les Itinéraires du futur : vers des sociétés plus efficaces. Depuis une vingtaine d'années, Bohdan Hawrylyshyn consacre beaucoup de son temps à son pays natal, l'Ukraine, où il a créé et présidé plusieurs institutions. Il a oeuvré comme conseiller du premier Président de l'Ukraine, de quatre présidents du Parlement et de trois Premiers ministres. Actuellement, il est président de la Fondation Vidrodgenia (Renaissance) à Genève et membre du Conseil de l'Académie Mondiale des Arts et des Sciences. Genève regorge de personnalités singulières plus ou moins connues du grand public. Par la constance de leur engagement personnel et la force de leurs convictions, elles contribuent à donner à la cité de Calvin, de Rousseau et de Dunant sa tonalité et son originalité de ville-carrefour, cosmopolite et ouverte sur le monde. La collection " Ils ont choisi Genève " s'adresse à un lectorat curieux de mieux comprendre la richesse culturelle et intellectuelle de Genève. Elle offre une lecture originale de l'Histoire du grand XXe siècle, vue par le prisme genevois. Pour chaque ouvrage, un même fil rouge biographique qui relie le monde à Genève à travers des parcours de vie singuliers : " être né quelque part ", " partir ", " choisir Genève ". Une iconographie de Nicolas Crispini basée sur des documents personnels et historiques.

09/2013