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Actualité et médias

Le temps des assassins

Le 23 novembre 2006, Alexandre Litvinenko, ancien agent des services secrets russes réfugié en Grande-Bretagne en 2000, mourait empoisonné après plus de trois semaines d'atroces souffrances dues à l'ingestion d'une substance radioactive, le polonium 210. Les regards se sont immédiatement tournés vers Moscou, car Litvinenko, dissident d'une nouvelle génération, s'était penché sur les conditions d'accession au pouvoir en 2000 de Vladimir Poutine, l'ex-patron des services de sécurité russes, le FSB. Litvinenko et son coauteur, Iouri Felchtinski, ont enquêté en particulier sur la série d'attentats commis en septembre 1999 dans plusieurs villes de Russie, qui provoquèrent la mort de plus de trois cents personnes et créèrent une psychose providentielle : ils permirent à Poutine de se présenter à l'élection présidentielle de 2000 en champion de la sécurité, et l'attribution des crimes aux Tchétchènes prépara l'opinion au lancement de la deuxième guerre de Tchétchénie, guerre qui justifia la prise en main du pouvoir par les services secrets. Litvinenko et Felchtinski analysent notamment l'attentat terroriste déjoué à temps dans la ville de Riazan et avancent qu'il aurait été monté de toutes pièces par le FSB. Ils révèlent la collusion entre les milieux du crime organisé et les structures de sécurité de l'État - dont le FSB - et la reproduction des méthodes des premiers par les seconds (attentats, assassinats commandités, enlèvements, extorsions de fonds). Cette enquête, à base de faits, de noms, de dates, de témoignages et de documents, s'appuyant sur le pointage des incohérences véhiculées par la presse officielle, met à jour les réseaux d'influence qui ont asservi l'État, assassiné des concitoyens et fomenté un complot digne de l'incendie du Reichstag en 1933. C'est le tableau inquiétant d'une ancienne superpuissance en pleine dérive mafieuse, sous le regard approbateur des plus hautes autorités de l'État qui nous est dressé par Litvinenko et Felchtinski. Le Temps des assassins a été interdit en Russie. Nombre de ceux qui ont contribué à sa publication sont morts assassinés.

10/2007

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Littérature française

Petite guerre

A bientôt 30 ans, Bertrand Dauchelle, étudiant brouillon et sans le sou, s'est embarqué dans la rédaction d'une thèse d'histoire sur un aspect pour le moins étroit de la Grande Guerre qui l'épuise en spéculations aussi vaines qu'illusoires. Persuadé que l'arpentage des champs de bataille de 14-18 lui permettra de s'extraire de l'impasse dans laquelle il s'est enfoncé, il se rend près de Verdun où il entame la rédaction d'un pathétique " journal de marche ". De cette vaine expédition, il ne retire qu'une rencontre avec Frédéric Cuvellier, étudiant en histoire qui lui apparaît comme son double efficace, et une rupture avec Camille, sa petite amie, lasse de ses tergiversations. Toujours plus esseulé et enferré dans ses chimères, Dauchelle tente de contourner les difficultés de son sujet de thèse en se lançant dans une tentative romanesque qui n'aboutit qu'à l'éloigner encore un peu plus de la recherche historique. Lors d'un colloque dont il fait son baroud d'honneur, Dauchelle se déconsidère définitivement auprès de ses pairs par un exposé où il cède à sa paranoïa. Après avoir agressé physiquement Cuvellier, il est expulsé manu militari du colloque et de ce cercle très restreint d'universitaires qu'il avait eu la naïveté de penser pouvoir un jour intégrer. Dégrisé, Dauchelle se réfugie dans son job étudiant et dans une relation intellectuelle avec son employeur, ex-dissident soviétique. Celui-ci trouve les mots justes pour l'apaiser et lui faire prendre conscience qu'il s'est fourvoyé dans cette thèse de doctorat. Libéré, Dauchelle reprend son roman de guerre et l'enrichit par petites touches de personnages et de faits qu'il maîtrise jusqu'à ne plus faire de distinctions entre la fiction et sa propre vie. Fasciné par la liberté et le pouvoir proprement extraordinaires de la littérature, il se révèle enfin à lui-même.

01/2024

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Littérature française

L'éclipse

En cette fin de printemps 1942, Emile Rosenberg affiche toute la fraîcheur de ses 7 ans et demi. Durant ces années noires d’éclipse totale, sous la botte de l’occupant nazi, il réalise ce que d’être juif implique. Par miracle, Emile échappe à la rafle du Vel d’Hiv’. Avec sa mère Roza, il fuit Paris opprimé, ses restrictions et les humiliations. Après avoir franchi sans encombre la ligne de démarcation, il découvre Ardentes en zone dite « libre », une bourgade sur l’Indre qui paraît vivre décalée des évènements. Réfugié sous un faux nom, accueilli par le Père et la Mère Adias, une famille de paysans qui, au péril de leur vie, le considère comme leur fils, le garçonnet appréhende son univers bucolique. Alors, au rythme des saisons, Emile se familiarise avec les animaux de la ferme qu’il ne connaissait qu’au travers de ses livres d’images. Au fil de l’onde, la rivière le fascine sous la frondaison des hauts peupliers, des platanes, des saules et des aulnes. Les essences odorantes et les effluves de terre mouillée chauffée par le soleil, éveillent sa mémoire olfactive. Malgré la déferlante allemande du 11 novembre 1942, le village berrichon semble épargné par l’envahisseur. Les Ardentais suivent l’actualité en écoutant en sourdine les émissions de la BBC, qui révèlent enfin la « solution finale » procréée par l’hydre malfaisante. Inscrit à l’école communale, il devra en outre fréquenter, par mesure de prudence, les cours de catéchisme jusqu’en juillet 1944. Dans cet univers où la crainte côtoie un quotidien débonnaire, Emile rencontre Roland, son copain de toujours à la grivoiserie exacerbée. Mais c’est Jacqueline, une adolescente de quatre ans son aînée, qui marquera sa vie. De la candeur de ces enfants mûris trop vite par la guerre, s’épanouira un grand amour au parfum de Liberté. Tiré d’une histoire vécue, vue du regard d’un gamin qui pénètre dans la turbulence de l’adolescence, ce roman rapporte d’une manière différente, les événements de cette période troublée.

04/2010

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Littérature française

Le fantôme de l'Opéra

Des événements étranges ont lieu à l'Opéra : le grand lustre s'effondre pendant une représentation, un machiniste est retrouvé pendu. La direction doit se rendre à l'évidence : un fantôme ou un homme machiavélique nommé Erik hante le théâtre. Certains affirment avoir vu le visage déformé de cet être qui ne semblerait pas être humain. Peu après, les directeurs de l'Opéra se voient réclamer 20 000 francs par mois de la part d'un certain "Fantôme de l'Opéra" qui exige aussi que la loge numéro 5 lui soit réservée. Au même moment, une jeune chanteuse orpheline nommée Christine Daaé, recueillie par la femme de son professeur de chant, est appelée à remplacer une diva malade, la Carlotta. Elle incarne une Marguerite éblouissante dans Faust de Gounod. Or, elle est effrayée. Au vicomte Raoul de Chagny, qui est secrètement amoureux d'elle, elle confesse une incroyable histoire. La nuit, une voix mélodieuse l'appelle : elle entend son nom et cela lui suffit pour inspirer son chant. En outre, l'ange de la musique visite fréquemment sa loge. Elle affirme avoir entrevu l'être qui l'accompagne dans son art. Mais Raoul et Christine ne tardent pas à découvrir que cette voix est celle du fameux fantôme nommé Erik, un être au visage hideux. Ancien prestidigitateur, il s'est réfugié dans son royaume souterrain, sous l'Opéra, pour y composer une oeuvre lyrique. Passionnément épris de la jeune Christine, il l'enlève et l'emprisonne dans son repaire des sombres profondeurs. Le grand lustre, gravure de 1875Raoul de Chagny, aidé d'un mystérieux Persan, se lance à la recherche de la jeune femme. Il doit alors affronter une série de pièges diaboliques conçus par le fantôme, grand maître des illusions. Mais la persévérance du jeune Raoul et le courage de Christine, prête à sacrifier sa vie pour sauver le jeune homme, dont elle aussi est éprise, poussent Erik, le fantôme de l'Opéra, au repentir.

01/2003

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Histoire du sport

Annexer le corps. Une histoire sociale et politique du sport dans l'Alsace allemande (1871-1914)

Le sport joue un rôle singulier dans la vie de l'Alsace allemande (1871-1914). La période est celle, en Alsace comme dans le reste de l'Europe occidentale, de l'essor du sport mais se double dans la région d'enjeux politiques particuliers. Comme partout, le sport est un marqueur social qui distingue les classes sociales. En Alsace, il s'organise suivant la plus ou moins grande proximité avec la France ou avec l'Allemagne, depuis les sociétés sportives ouvertement francophiles jusqu'aux immigrés d'Allemagne, qui représentent 10 % de la population de la région et 30 % de celle de Strasbourg. Les affiliations confessionnelles sont également un élément de structuration des pratiques sportives, avec une majorité catholique se sentant proche de la France, une élite protestante libérale choyée par l'occupant et une communauté juive ferment de la modernité. La période est aussi celle où le sport devient un enjeu économique, avec en Alsace les fabriques de skis et de cycles, l'émergence d'un tourisme sportif et la naissance d'une presse spécialisée. Politiquement, on peut distinguer trois périodes : jusqu'en 1887 où l'occupant affronte assez frontalement les organisations sportives refuges de la proximité avec la France, à partir de 1908 quand celles-ci sont à nouveau autorisées à se développer, ce qui permet au mouvement protestataire de s'épanouir, et entre les deux où le Reich mène sans heurts majeurs une patiente politique de germanisation. Celle-ci passe par les jeunes, et donc par le sport qui est également un instrument de militarisation, en particulier à travers l'omniprésence de la gymnastique mais aussi à travers le ski, destiné à permettre de défendre la ligne bleue des Vosges d'une éventuelle invasion française. L'ouvrage aborde tous les aspects de la question dans une langue accessible à tous, en mêlant tableaux de synthèse et anecdotes, exemples locaux et considérations d'ensemble. Il est complété par un utile glossaire.

07/2021

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Critique littéraire

Les derniers jours de Drieu la Rochelle (6 août 1944-15 mars 1945)

Entre ses deux tentatives de suicide et son suicide final, 15 mars 1945), Pierre Drieu la Rochelle, l'écrivain fasciste, le directeur de la NRF sous l'Occupation, est en convalescence, protégé et caché par ses amis (des résistants, sa première épouse juive) près de Paris et à Paris (cinq cachettes) pour éviter l'arrestation et l'épuration. Etrange parenthèse forcée pour cet homme complexe qui ne sait plus où il en est. Le basculement de la Grande Histoire, en lui, se confond avec sa propre tragédie. De ces huit mois, Aude Terray reconstruit, jour par jour, le récit minutieux et fascinant. Au passage, bien entendu, elle reconstitue la vie de cet écrivain qui fut l'intime d'Aragon et de Malraux et qui, au final, se trompera de combat. L'historienne, ici, recompose son cheminement intellectuel, sa solitude. L'auteur de " Gilles " et de " Rêveuse bourgeoisie " s'est réfugié dans une forêt, il cueille des pommes, coupe du bois, pense à ses maîtresses enfuies ou mortes : il ne sait plus qui il est. Personne, à ce jour, n'avait éclairé aussi bien la psychologie du Drieu des " Derniers jours ". Description de l'enferment mental et physique de Drieu au cours de cette retraite forcée. Description de ses rêveries, de ses insomnies, de ses longues promenades ; on le suit, tandis qu'il rédige " Récit Secret " et se documente sur Van Gogh et Judas. Défilent, dans sa tête, les visages de ses amours et de ceux qui ont compté dans sa vie ? Quels ont été leurs choix ? Que reste-t-il des engagements des années 1930 ? Drieu est face à son erreur, face au néant qui l'attend. Et il ne s'épargne pas. Doit-il fuir à Sigmaringen avec Céline et Pétain ? S'exiler en Suisse ou en Espagne ? Ou en finir dignement ?De cette tragédie, Aude Terray brosse un récit terrible et bouleversant. Son " héros " n'a aucune circonstance atténuante. Et, pourtant, son lent cheminement vers la mort ne laissera personne indifférent.

01/2016

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Biographies

Cahiers de prison. Février-octobre 1946

En décembre 1945, Louis-Ferdinand Céline est arrêté à Copenhague, où il s'était réfugié avec Lucette et son chat Bébert et tentait d'écrire la suite de Guignol's band. Le dénommé Destouches, immédiatement incarcéré à la prison de l'Ouest, réclame de quoi écrire. L'administration pénitentiaire lui fournit dix cahiers d'écolier de 32 pages avec des règles à respecter : "On ne doit pas écrire sur l'affaire dont on est justiciable ni sur la détention. Tout propos licencieux et malséant est également interdit." A partir de février 1946, le prisonnier note d'emblée des éléments de défense pour empêcher son extradition dans la France de l'épuration, et s'en prend à l'ambassadeur Charbonnières qui le persécute. Mais Céline est repris par l'écriture et les Cahiers de prison dévoilent sa vie après son arrivée au Danemark, sa relation avec Lurette, des souvenirs de Londres ou de Montmartre, et surtout montrent de manière inédite le Céline lecteur. Isolé dans la cellule 609 de la section K., Céline s'entoure de livres apportés par sa femme et cite abondamment Chateaubriand, Hugo, Chamfort, Voltaire, etc., en se comparant avec les "grands écrivains exilés emprisonnés". Les Cahiers illustrent aussi la transition littéraire vers sa "seconde révolution narrative et stylistique", note Jean Paul Louis, avec la mise en chantier de Féerie pour une autre foie et des passages que l'on retrouvera dans D'un château l'autre, Nard et Rigodon. Ce volume des Cahiers de la NRF constitue la première édition originale et intégrale des Cahiers de prison de Céline. Avec un nouveau travail d'établissement du texte et des notes, ainsi qu'un index centré sur les noms d'auteurs et les titres d'oeuvres, Céline nous apparaît tel qu'en lui-même, obsédé par la littérature et sa condition d'écrivain : "C'est moi maintenant le traître, le montre, c'est moi qu'on s'apprête à lyncher."

05/2019

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Littérature française

Maudite éducation

Adolescent en Haïti dans les années 70 sous la dictature de Duvalier, tiraillé entre la crainte d’un père rigide et le désir d’explorer le nouveau continent de la sexualité, le jeune Carl Vausier décide de faire confiance à sa propre nature. Dans la maison familiale d’abord, là où la promiscuité interdit le moindre jardin secret, il se réfugie dans le saint des saints, la bibliothèque, pour assouvir ses fantasmes sous la muette approbation des livres… Puis à l’extérieur, lors de descentes dans les bas-fonds de Port-au- Prince où les prostituées lui procurent le plaisir tant recherché, et surtout lui racontent des femmes stupéfiantes, victimes de l’Histoire et de la cruauté des hommes. Mais la véritable initiation sentimentale de Carl débute lors d’un jeu de correspondance organisé par son école, où il échange avec la mystérieuse Coeur Qui Saigne… Leur première rencontre est un fiasco et Carl ne reverra la jeune fille que des années après. Il ne cessera alors de vouloir la sauver de son tragique destin. Le roman devient celui de deux êtres voulant rattraper les erreurs du passé, réécrire leur propre histoire, tandis qu’autour d’eux la violence redouble, que les militaires rôdent et agissent avec une brutalité inouïe. Gary Victor, dans ce superbe roman qu’on devine pour partie autobiographique, raconte aussi la naissance d’un écrivain : les premiers écrits encouragés par ses parents, une initiation chez le poète (et entreprenant…) Gaston Paisible, les révoltes qui montent en lui contre les injustices et les aberrations de son pays – dont la mort absurde de son père, faute de soins, à même le sol d’un hôpital à 333 mètres du bureau du président de la République… Cette écriture foisonnante, avec son humour et sa liberté, n’est-elle pas la seule voie qui reste à Carl pour échapper à sa « maudite éducation » ?

04/2024

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Critique littéraire

Bohdan Hawrylyshyn. L'infatigable passeur

Né en 1926 en Ukraine d'un père paysan, Bohdan Hawrylyshyn a été très jeune jeté dans l'histoire d'un pays qui a connu de multiples occupations - austro-hongroise, polonaise, soviétique, allemande - avant d'obtenir son indépendance en 1991. Pendant la Deuxième Guerre mondiale, Bohdan Hawrylyshyn est envoyé dans un camp de travail en Allemagne. A la fin de la guerre, il fait son bac dans un camp de réfugiés près de Munich, où il a été recruté pour s'engager comme bûcheron au Canada. Son contrat terminé, il poursuit des études brillantes à l'Université de Toronto, puis est engagé par une société multinationale. Elle l'envoie à Genève pour faire un MBA à l'Institut International de Management. Il y reste comme professeur et puis directeur. Membre du Club de Rome, Bohdan Hawrylyshyn a aussi fréquenté quelques-uns des grands de ce monde (Margaret Tatcher, Indira Gandhi, Helmut Kohl, etc). En 1980, il publie Road Maps to the Future : Towards More Effective Societies, une analyse des facteurs clés, déterminant l'efficacité économique, sociale et politique des principaux Etats de l'époque, ainsi qu'une projection de leurs futurs possibles. Parmi ceux-ci, l'Union Soviétique dont il a pressent l'éclatement. Référence dans son domaine, ce livre a été traduit dans une dizaine de langues, y compris le français, sous le titre Les Itinéraires du futur : vers des sociétés plus efficaces. Depuis une vingtaine d'années, Bohdan Hawrylyshyn consacre beaucoup de son temps à son pays natal, l'Ukraine, où il a créé et présidé plusieurs institutions. Il a oeuvré comme conseiller du premier Président de l'Ukraine, de quatre présidents du Parlement et de trois Premiers ministres. Actuellement, il est président de la Fondation Vidrodgenia (Renaissance) à Genève et membre du Conseil de l'Académie Mondiale des Arts et des Sciences. Genève regorge de personnalités singulières plus ou moins connues du grand public. Par la constance de leur engagement personnel et la force de leurs convictions, elles contribuent à donner à la cité de Calvin, de Rousseau et de Dunant sa tonalité et son originalité de ville-carrefour, cosmopolite et ouverte sur le monde. La collection " Ils ont choisi Genève " s'adresse à un lectorat curieux de mieux comprendre la richesse culturelle et intellectuelle de Genève. Elle offre une lecture originale de l'Histoire du grand XXe siècle, vue par le prisme genevois. Pour chaque ouvrage, un même fil rouge biographique qui relie le monde à Genève à travers des parcours de vie singuliers : " être né quelque part ", " partir ", " choisir Genève ". Une iconographie de Nicolas Crispini basée sur des documents personnels et historiques.

09/2013

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Littérature française

Les nouvelles aventures du fakir au pays d'Ikea

Rappelez-vous l'épisode précédent : L'extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea ? ; soit Ajatashatru Lavash Patel, qu'on expectorera selon les goûts et la virtuosité phonique achète-une-truelle ou jette-un-tas-de-choux, as de l'arnaque fakirique en tout sens et madré épateur de gogos. Après un soubresautant tour du monde emboîté dans une armoire Ikea qui l'avait vu, par avion ou par cargo, transbahuté d'Angleterre en Espagne et de Paris à Tripoli, nous avions laissé l'homme coulant les plus doux des jours avec Marie Rivière, la dame de son coeur et écoulant par palettes entières le récit de sa déménageante saga. Les gens heureux étant privés d'histoires et comme d'urgence il nous en faut une, voilà. Alors que notre héros macère dans l'aisance avec la volupté d'un cornichon dans la saumure et se confit dans le plus gras bien-être, son éditeur retoque son second opus, lisse à l'excès et bien bouffi de consensualité. Pour la faire brève, notre fakir est devenu mou du clou, glabre du sabre et son tapis de braises vire à la moquette haute laine. Réagissez, mon bon ? ! Et notre Patel de repartir à la reconquête de soi. Cap sur la Suède pour rencontrer Dieu lui-même, l'Allah de la clé Allen, le maître d'Ikea, et se fournir en Kisifrotsipik, la Rolls du tapis à clous. Par chance, dès l'aéroport, les choses vont mal : emporté dans une louche affaire de diamants, confronté au baron Shrinkshrankshrunk, patron de Nespressé et roi de la dosette corsée, au professeur Ronaldo, gemmologue brésilien, sauvé de la mort par une édition polonaise d'Autant en emporte le vent, il se retrouve cloué dans une commode et largué en pleine Baltique, d'où il sera sauvé pour coulisser dans la confraternité d'un cirque belge et apporter une assistance magique à des réfugiés syriens. Tout cela entrecoupé de souvenirs d'enfance marqués par la férule et la duplicité de son maître et initiateur Baba Ohrom. Alors, on avale sa boussole, on ravale sa carte et on mise à l'aveugle. Avec la seconde aventure de son fakir, Romain Puértolas, en digne fils de Verne et parfait gendre d'Alexandre Dumas, réaffirme cette vérité d'évidence : le monde n'est qu'une commode Ikea, assemblée par un fakir, pleine de fausses portes et de doubles fonds, et que l'on assemblera jamais ? !

05/2018

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Religion

De la Rochelle vers l'Aunis. L'histoire des réformés et de leurs Eglises dans une province française au XVIe siècle

L'histoire protestante de La Rochelle a plus retenu l'attention des chercheurs que celle de sa province, l'Aunis, Erigé en gouvernement en 1373, cet espace frontière est l'arrière-pays rochelais. Les institutions ecclésiales protestantes en font un colloque dépendant de la province synodale de Saintonge au milieu des années 1560. Dans ce cadre géographie privilégié, à la fois politique et religieux, l'auteur offre un éclairage nouveau sur l'histoire des réformés et de leurs Eglises au XVIe siècle. A partir des actes notariés et judiciaire croisés avec les sources littéraires, sont levées une à une les relations ambiguës que cette province maritime tisse avec le protestantisme. Terre huguenote après 1568, l'Aunis est paradoxalement peu touchée par la Réforme avec 1538. Après cette date, les autorités politiques et judiciaires se montrent à la fois complices et répressives vis-à-vis de ceux qui manifestent violemment leurs nouvelles croyances. Dans les années 1550, si l'agitation cesse officiellement, l'idée d'une réforme de l'Eglise catholique n'a pu disparaître de l'esprit de certains habitants de la province. Mais dans un tel contexte, l'Aunis n'est pas une destination privilégiée des prédicateurs itinérants genevois qui partent évangéliser la France après 1555. A partir d'un important matériau d'actes notariés - près de 7 000 - et " pappiers " de l'Eglise réformée rochelaise - près de 10 000 -, la sociologie des réformés aunisien est étudiée pour mieux comprendre la diffusion de leur religion dans la province. Le réseau des Eglises réformées est édifié à partir de La Rochelle par des prédicateurs-pasteurs provenant de Genève. Seule Surgères, petite ville située à l'est, échappe à ce phénomène. En janvier 1568, beaucoup d'Aunisiens suivent la politique du corps de ville rochelais. Les actes de baptêmes, de mariages et de réceptions en l'Eglise de La Rochelle et ceux des notaires montrent que le nombre de réformés augmente dans la province, faisant écho à celui des nouvelles Eglises dressées. Quant aux réfugiés qui arrivent en grand nombre jusqu'à la cinquième guerre de religion (1574-1576), ils agissent comme modèle de foi sur les consciences aunisiennes. La période 1577-1598 est appréhendée comme l'apogée du protestantisme en Aunis qui s'affirme alors en tant que véritable terre huguenote jusqu'à l'Edit de Nantes. Si tout recommence en 1585 après huit années de paix, le refuge (1585-1589) ne provoque pas de nouvelles conversions au calvinisme, religion que les réformés aunisiens pratiquent de manière bien originale au sein de leurs Eglises.

01/2003

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Droit

Plein droit N° 122, octobre 2019 : Etrangers sans toit ni lieu

Il en va de la "crise du logement" en France comme de la "crise des réfugiés" en Europe : elle n'a rien d'une fatalité, mais résulte de choix politiques. Depuis des années, les pouvoirs publics refusent de s'attaquer à la cherté de l'immobilier et des loyers, encourageant au contraire le mouvement spéculatif et plongeant dans le mal-logement de larges couches de la population qui ont le sentiment d'être laissées pour compte, voire discriminées. La pénurie ainsi orchestrée de logements accessibles accrédite l'idée qu'il n'y aurait "pas assez de place" pour tout le monde, et impose aux gestionnaires des diverses structures d'hébergement ou de logement et aux professionnels du travail social l'obligation de gérer la pénurie en faisant le tri parmi les publics. S'organise alors une concurrence entre les précaires, dont les étrangers et les étrangères - et plus particulièrement les sans-papiers, les mineur. es isolé. es, les travailleurs immigrés surnuméraires dans les foyers, les demandeurs d'asile - font les frais. A l'absence de politique d'accueil répondent de nombreuses initiatives de bénévoles, voisins, riverains qui pallient la pénurie et parent au plus urgent. Mais cette solidarité citoyenne ne saurait masquer les défaillances de l'Etat dans la mission qui devrait être la sienne : fournir un toit, une place, à chaque habitant. e de ce pays, y compris celles et ceux qui viennent d'arriver. Sommaire Edito De l'attente en file à l'attente en ligne Dossier : Etrangers sans toit ni lieu Pas de place pour les étrangers ? | Violaine Carrère et Claire Lévy-Vroelant Quand l'accueil se heurte aux logiques de police | Interview de Jean-Marie Boutiflat par Pascaline Chappart Mineurs isolés, l'hôtel pour seule protection | Maud Angliviel et Solène Ducci Ouvrir : l'accueil au Pays basque | Marie Cosnay Des foyers aux résidences sociales : un racisme d'Etat | Michael Hoare Cohabitation sous contrainte | Laura Guérin Un sas de confinement pour les "dublinés" | Léopoldine Manac'h Le "droit au logement" ... pas pour tous | Julie Clauzier Hors-thème Quand la Géorgie se vide de ses femmes | Maroussia Ferry La Cour de l'asile, une usine à décisions | Léo Berthe Mémoire des luttes Outre-mer : le combat de Marie Le focus juridique La Cour de cassation évacue le droit à la protection du domicile |Patrick Henriot Ont collaboré à ce numéro : Véronique Baudet-Caille, Emmanuel Blanchard, Pauline Boutron, Violaine Carrère, Pascaline Chappart, Cécile Dazord, Nathalie Ferré, Nicolas Fischer, Elisabeth Graf, Noura Kaddour, Claire Lévy-Vroelant, Jean-François Martini, Antoine Math, Claire Rodier, Isabelle Saint-Saëns.

10/2019

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Fantasy

Saga Gandorr Tome 7 : Gandorr et le bond vers Merrenyl

Extraordinaire... Enigmatique... Péplum... Quand le chaos assiège la vision d'un paradis planétaire, c'est tout un système truand qui s'écroule... La faute à des actions antérieures vécues et assumées ignorant le futur... Face au chambardement insubordonné qui ranime l'enfer, l'honneur d'apporter son aide est un luxe que peu se permettent... La fin d'un cycle pour peut-être réparer des erreurs et adoucir la liaison de la culpabilité... Dans un territoire à l'histoire chargée, des éventualités peuvent améliorer des contextes enlisés... Mais des puissants et sombres fléaux s'acharnent à ternir le libre pouvoir d'aimer et la simple idée de survivre... Un évènement imprévu convie des éléments-clés alors saisis par l'effet subi d'un écart temporel, résultat d'une amnésie passagère... Quand vient le temps de réalisation, une adaptation optimisée s'impose afin de réagir convenablement... Suite au Tome 6, Elrya et Gandorr pensaient qu'il n'y aurait plus d'embûches après les mésaventures endurées... Mais, un cataclysme planétaire vient frapper la planète Renéga et chamboule le plan initial... En plein coeur d'une tempête volcanique, l'information demandée à la Fée Nessa pour poursuivre le chemin initiatique ne peut pas être délivrée de suite... Un cheminement de bon coeur, s'instaure pour favoriser un sauvetage de réfugiés... Au passage et outre la tragédie de Pompéi comme référence, différents affrontements s'expliquent sur le terrain brûlant de l'apocalypse entre les personnages de la Grèce Antique et les Minoens en conflits... Après des trahisons insoupçonnées et des explications éclairantes, s'ensuivent les énigmes de la Langue des Oisons ou Oiseaux et de la spirale mathématique de l'oie qui retardent la fuite... Vont-ils parvenir à s'échapper à temps de la destruction imminente de ce monde... Pourquoi leurs consciences sont soudainement projetées dans la poche spatiale de Merrényl... Pourquoi affrontent-ils des conséquences sur des choix qu'ils ont oubliés à cause d'une amnésie partielle perçue comme un bond temporel... Le couple est frappé par le coup du sort qui n'est pas forcément dû au hasard... Les âmes soeurs sont embarquées dans une série de jeux infernaux avec une pieuvre géante, des gladiateurs, des robots et la recherche de la toison d'or... Une partie qui traite de la Grèce Antique et des Etrusques... Ce périple exigeant de survie mène au duel tant attendu contre leur plus grand ennemi... Pourront-ils survivre à un tel choc... SMILE !

09/2021

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Photographie

"Droits de regards". 1961-2011 : Amnesty international et les photographes

Les cinquante années passées depuis 1960 totalisent sans doute le plus grand nombre de violations répertoriées des droits humains : arrestations et emprisonnements arbitraires, tortures, traitements dégradants, assassinats, violences, confiscations des droits civiques et politiques … Chacun pourrait en énumérer immédiatement une suite d’exemples dramatiques pris au hasard aux quatre coins de la planète. Aussi la sélection des photographies qui composent ce livre constitue-t-elle un constat flagrant de barbarie : de l’exécution sommaire d’un prisonnier ou de la fuite éperdue d’une petite fille dont le village vient d’être bombardé au napalm, aux crimes génocidaires ou aux massacres d’opposants, de la détresse des réfugiés et des immigrés à celle des femmes battues, des enfants esclavagés ou prostitués, des femmes et des hommes jetés à la rue par les lois de l’économie… Mais à feuilleter trop vite ce livre, si l’on n’y voyait que des images d’horreur, on se tromperait sur le rôle qu’a joué la photographie au cours de ces cinquante années et qu’elle joue dans le combat pour les droits humains. Telle image, par exemple, a contribué à faire douter l’opinion publique d’un pays entier (les Etats-Unis) de la justesse de la guerre dans laquelle il était engagé. A donc contribué à y mettre fin. Telle autre, qui constitue un document accablant sur un génocide (celui des Mayas), sert de preuve dans la condamnation des coupables et de ferment de la réparation due aux victimes. Beaucoup aussi de ces photographies sont des témoignages de victoires : comme par exemple, celles de femmes qui votent, se forment, l’emportent sur les assassins de leurs enfants… D’autres représentent des personnes dont toute la vie a été consacrée au combat pour les droits humains et qui en sont devenues des figures emblématiques, comme Martin Luther King et Nelson Mandela. Car notre époque s’occupe, bien davantage qu’aucune autre avant elle, des droits humains. Qui souvent jusque là n’étaient pas même identifiés et dont, justement, il n’y avait pas d’images. Dans l’histoire contradictoire des droits humains, qui est sans doute la grande épopée de notre temps, la photographie joue un rôle essentiel. Elle montre et elle témoigne… dans le moment même, des événements. Et, au-delà, elle garde vive notre mémoire individuelle et collective. Ce livre est la preuve qu’elle constitue également un appui déterminant dans le travail des organisations et des mouvements qui se donnent, comme Amnesty International, la mission d’identifier, de nommer, de dénoncer les violations des droits humains.

07/2011

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Sciences politiques

J'aurais voulu être français

Au départ de ce livre, une indignation. Quand, en 2015, les réfugiés du Proche-Orient se sont présentés aux portes de l'Europe, nous avons entendu pour ne pas les accueillir les mêmes arguments que ceux qui furent opposés en son temps au propre père de l'auteur. Guy Sorman se livre ici à un exercice inédit : le tressage serré de l'autobiographie et de l'essai. Fils d'un loueur de chevaux de Varsovie, son père a fui la Pologne en 1916 pour échapper à l'enrôlement dans l'armée russe, puis l'Allemagne en 1933 pour échapper aux hordes nazies, puis Paris en 1940 pour échapper aux Allemands, puis le Lot-et-Garonne en 1942 pour échapper aux gendarmes français : une vie dans le siècle, pourchassé par les séides de Lénine, Hitler et Pétain, à courir plus vite que les idéologies totalitaires. Le fils Guy aussi, à sa manière, rencontre la grande histoire : son cousin Herschel Grunspan (Grynspan) a tué Ernst Von Rath, secrétaire de l'Ambassadeur d'Allemagne à Paris, servant de prétexte au déclenchement le lendemain de la Nuit de Cristal. Il passe son adolescence à Sartrouville où opère le bon docteur Destouches, alias Louis-Ferdinand Céline ? Le " N " de trop du patronyme Sormann (décret de naturalisation de ses parents en 1947) va-t-il le poursuivre toute son existence, rappelant une Odyssée commencée en 1492, passant par Istanbul, Varsovie, Berlin, Paris, New York ? Ce père voulut être américain mais n'y parvint pas. Le fils, lassé de n'être que français, ou plutôt de découvrir à 46 ans qu'il était demeuré apatride aux yeux de la loi française (pas recensé en 1947, tous ses efforts pour " faire un bon français " : études brillantes, ENA, Légion d'honneur, élu local, épouse et enfants catholiques, cabinet d'Alain Juppé, initiation à la franc-maçonnerie, échoueront devant un fonctionnaire de police de Boulogne-Billancourt au moment de renouveler sa carte d'identité) a opté pour la double nationalité. Il raconte ici avec entrain et cocasserie les épisodes les plus marquants d'une vie à cheval entre deux nations : le plus américain des français et le plus français des américains n'est-il pas le mieux placé pour décrire de l'intérieur ce qui distingue profondément ces deux pays aux prétentions universelles ? Pas seulement la nature de leur vision du capitalisme, mais plus profondément, leurs relations respectives au corps, à l'espace, à la religion, à la charité, à autrui, à la vérité, à la transcendance... Et à l'ego : ses portraits sans concession des grands de ce monde en " pompeux cornichons " réjouiront tous les lecteurs !

10/2016

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Rock

En dehors de la zone de confort. De Massive Attack à Banksy, l'histoire d'un groupe d'artistes, de leur ville, Bristol, et de leurs révolutions

Qu'ont en commun le Pont suspendu d'Isambart Brunel, l'acteur Cary Grant, le groupe Massive Attack et l'artiste de rue Banksy ? Ils sont tous originaires de Bristol, une ville moyenne de l'ouest de l'Angleterre. Une ville marquée par une histoire riche et complexe, mais encore jamais racontée ! Marquée par une fortune précoce liée à l'ouverture de l'Angleterre vers l'Amérique, elle devient aussi un des points névralgiques du commerce triangulaire. C'est justement cette histoire qui va nourrir, de manière inédite et radicale, la génération d'artistes éclose à Bristol à partir de la fin des années 1970. Tout prend forme lorsque qu'un jeune graffeur anglo-italien du nom de Robert Del Naja signe du pseudonyme « 3D » sa première œuvre de rue sur un mur de la ville en 1983. Avant de fonder le groupe Massive Attack en 1988 avec les DJs noirs Grantley Marshall et Andrew Vowles, il rencontrera les pionniers du post-punk de Londres et Bristol, les passionnées de reggae antillais du quartier de Saint Pauls, puis la chanteuse Neneh Cherry et le rappeur Tricky. Creuset inattendu mêlant hip-pop, reggae, soul et guitares rebelles, le premier album de Massive Attack, Blue Lines, sort en 1991 et provoque une révolution dans la culture populaire britannique. Massive Attack devient l'incarnation du succès d'un métissage à la britannique, et parviendra à toujours se renouveler, tenter de nouvelles révolutions et durer au-delà de nombreux mouvements musicaux des années 1990 et 2000, telles la Brit Pop, l'electronica et le drum and bass. Dans le sillage de cette créativité débridée mêlant musique, art et implication sociale profonde, naissent aussi les groupes Portishead et Roni Size, les mouvements nommés trip-hop et dubstep, et le génial Banksy, inspiré dès son plus jeune âge par les graffitis de Robert Del Naja. Depuis, la profondeur artistique de ces artistes et leur engagement n'ont fait que se renforcer, tout comme leur lien avec leur ville. Ce lien va devenir le tremplin qui les porte jusqu'à l'autre bout du monde, de l'Amérique à Gaza. Il pousse aussi très tôt Robert Del Naja à se mobiliser – contre la guerre d'Irak, pour les droits des Palestiniens ou, plus récemment, pour l'accueil des réfugiés jetés sur les routes européennes. Rébellion, art, musique, engagement, Bristol synthétise ainsi une autre histoire du Royaume-Uni. Une histoire qui amène au sommet des charts et sur le devant de la scène de parfaits autodidactes, et la part plurielle et afro-antillaise de la culture britannique.

10/2016

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Travail social

Le peuple d’ici-bas. Christine Brisset, une femme ordinaire

Au détour d'une promenade, Christine Van Acker découvre le Square Christine Brisset à Angers. Un nom d'abord, puis une femme et son histoire qui ne cessent de l'intriguer, de la poursuivre. Elle entame des recherches, fouille les archives de la Ville, interroge des proches. Plus elle en apprend sur la vie de Christine Brisset et son action sociale auprès des plus démunis, plus elle est fascinée, plus la réalité des taudis de l'après-guerre résonne avec la réalité des sans-abris du XXIe siècle. Pionnière de l'action sociale, Christine Brisset a oeuvré pour reloger plus de 12 000 personnes, organisé quelques 800 squats, écrit d'innombrables lettres aux autorités, entrepris la construction des maisons Castors... Si les squats de maisons bourgeoises inoccupées sont la partie la plus spectaculaire de son action, la grande pauvreté est le noyau dur de sa révolte : celle-ci s'accompagne de combats contre l'illetrisme et pour l'accès aux soins de santé ; elle combat toutes les formes d'injustices liées au pouvoir ou à l'argent. Ne pensez vous pas que nous qui n'avons pas faim, nous qui pouvons donner à nos enfants très largement le pain et les vacances, ne pensez-vous pas que nous qui sommes l'élite, nous pourrions peut-être oublier un moment notre cas particulier et apporter notre intelligence, notre science à essayer de voir ce qui ne va pas dans la grande machine ? Christine Brisset était une femme entière et atypique, pétrie d'humanisme et de bon sens. Sa personnalité détonne, dérange et agace dans une France grise et bien-pensante des années cinquante et nous interpelle aujourd'hui. Christine Van Acker se met au service de la mémoire de cette femme qui s'exprime à travers elle. Ponctué d'extraits d'archives régionales, de témoignages de ses proches, de citations de Christine Brisset elle-même, le texte de Christine Van Acker nous dévoile un portrait de femme déterminée, engagée, coriace. Malgré les nombreuses accusations dont elle a fait l'objet, les condamnations, les menaces d'emprisonnement, une santé chancelante et les difficultés incessantes, elle a toujours continué à agir pour une justice humaine qu'elle estimait au-dessus des lois de l'époque. Christine Van Acker fait résonner ce parcours de femme dans notre monde actuel où le sans-abrisme explose, où les réfugiés et sans-papiers sont exclus, où l'accueil citoyen est criminalisé en "délit de solidarité" . Aux questions complexes, politiques ou populistes, Christine Brisset opposait une réponse simple et claire : un toit pour chaque famille.

10/2022

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Littérature française

Quelques-uns

C'est une histoire d'amour, une histoire de quelques-uns qui ont cru possible de construire leurs vies dans une liberté de moeurs inédite, naïfs au point de tout risquer. Des gens qui s'aiment à tour de rôle, faisant et défaisant entre eux des couples fragiles, emportés par le désir de vivre vite et autrement. Certains en meurent, lassés d'échouer, décidant d'en finir comme on baisse les bras, d'autres continuent la vie sans conviction, lassés aussi, mais réfugiés dans un quelconque arrangement, une existence bricolée, sans les saveurs du passé ni celles d'un présent qu'ils ne savent ou ne veulent pas apprécier. Ils sont là sans être là et vont bientôt disparaître sans qu'on s'en aperçoive. Le scénario est simple. Trois hommes et une femme s'écrivent et se parlent à la suite du décès d'un de leurs proches. Ils ont traversé la deuxième moitié du XXe siècle, avec des différences d'âge, mais ils en sont tous définitivement marqués. Ce sont des gens d'autrefois, dont l'existence est dominée par la révolte contre l'ordre et les conventions, des gens frappés de mélancolie par la perte des illusions, rappelant Gianni, Nicola et Antonio, les personnages de Nous nous sommes tant aimés, d'Ettore Scola. Aujourd'hui des solitaires, qui se retrouvent chaque fois que l'un d'entre eux disparaît, occasions qui les emmènent dans une remémoration où se mêlent ce qu'ils rêvaient d'être et ce qu'ils furent. Ils font ainsi le bilan de leur vie et tout autant celui de leur temps, capables encore d'en faire une critique radicale et parfois hargneuse, comme si la révolte n'avait pu s'éteindre malgré l'échec de l'idée qui les portait vers l'avenir, l'idée révolutionnaire. On peut voir dans ce livre une sorte d'hommage par la fiction à ceux qui héritèrent du XXe siècle avec la volonté d'en sortir, agissant contre l'héritage mais restant encore formés par lui, par le souvenir de ses guerres et de ses luttes politiques. Un hommage à leur innocence savante et au passage éphémère d'un espoir à la fin des années 60, qui faisait écrire sur les murs " Cours, camarade, le vieux monde est derrière toi ! " avec une joie et une jeunesse aujourd'hui perdues. Le livre contient cinq photos : une d'Ed van der Elsken (qui a fait l'objet d'une exposition au Musée du Jeu de Paume de Paris de juin à septembre 2017), de Gilles Caron, d'Edouard Boubat et deux de photographes anonymes.

03/2018

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Afrique sub-saharienne

Le plus grand massacre depuis 1945. RD Congo, guerre et génocide, les rapports accablants de l'ONU et de l'UE

Plus de 10 millions de morts, 500 000 femmes violées... et toujours le silence. Jusqu'à quand ? Entre avril et juillet 1994, la République Démocratique du Congo (RDC) ex-Zaïre, a été envahie par un afflux de réfugiés rwandais et depuis lors, elle est constamment attaquée et pillée par des troupes venues du Rwanda et de l'Ouganda. Que se passe-t-il dans ce pays où les morts se comptent désormais par millions et les viols par centaines de milliers ? Charles Onana démontre que l'on assiste, depuis 1994, à l'invasion masquée du Congo par des milices et des troupes de Paul Kagame, le chef de l'Etat rwandais soutenu au départ par l'administration Clinton et ensuite par la France de Nicolas Sarkozy. A partir de témoignages exclusifs et de documents de la CIA, des archives de la Maison Blanche, de l'Elysée et de l'Union Européenne, l'auteur dévoile comment les Etats-Unis ont formé cet homme sans foi ni loi, pour servir leurs intérêts en RDC, en République Centrafricaine, au CongoBrazzaville, et dans d'autres états d'Afrique Centrale où la guerre entre l'Occident, la Chine et la Russie est féroce pour le contrôle des ressources minières stratégiques. Insatiables, les prédateurs dépècent la RDC et pillent ses richesses. Après 20 années de recherches, l'auteur alerte l'opinion sur l'extermination programmée des populations locales alors que plusieurs chefs d'Etats de la région et un ambassadeur européen ont déjà été assassinés. Charles Onana explique surtout comment la mise à mort de la RDC est organisée en utilisant la terreur et le mensonge dans le dessein de faire main basse sur des minerais indispensables à l'industrie mondiale de l'armement, de la téléphonie mobile et de la transition énergétique. Un document explosif sur les coulisses du gigantesque massacre d'êtres humains qui se déroule à quelques heures d'avion de nos pays occidentaux. Charles ONANA est docteur en science politique, spécialiste de l'Afrique des Grands Lacs et des conflits armés. Auteur de plusieurs livres de référence sur cette région dont Europe crimes et censure au Congo (Duboiris), Rwanda : La vérité sur l'Opération Turquoise (L'Artilleur), Enquêtes sur un attentat : Rwanda 6 avril 1994 (L'Artilleur), il a longtemps travaillé avec l'enquêteur Pierre Péan sur le Rwanda et la RDC. Charles Millon, ministre de la Défense de Jacques Chirac de 1995 à 1997, a vécu l'invasion du Congo-Zaïre aux avant-postes politiques et raconte son expérience personnelle dans la préface de cet ouvrage.

04/2023

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Criminalité

Captives. Un apiculteur au secours des Yézidies

Ces dernières années, les Yézidis ont été victimes d'un génocide, reconnu comme tel par les Nations unies, perpétré par l'Etat islamique - aujourd'hui encore, des milliers d'entre eux sont portés disparus. Captives raconte leur histoire. Dunya Mikhail, Irakienne exilée aux Etats-Unis depuis 1996, décrit le sort des femmes Yézidies qui ont été capturées par les hommes de Daech, puis vendues sur des marchés comme esclaves sexuelles. Violées, mariées de force, obligées avec leurs plus jeunes enfants à confectionner des missiles (pendant que les garçons plus âgés sont entraînés pour devenir des combattants), séquestrées, revendues, violées à nouveau, parfois en groupe, certaines ont réussi à s'enfuir. Courage et détermination sont les valeurs cardinales de ces femmes. La solidarité dont elles ont fait preuve entre elles, mais aussi l'assistance de ceux qui mettent tout en oeuvre, au péril de leur vie, afin de leur fournir les moyens de leur fuite, ont fini par former une magnifique chaine humaine, de la Syrie à l'Irak, en passant par la frontière turque, afin d'échapper à l'horreur, de sauver ses proches mais aussi des inconnues - et finalement peut-être, pour se sauver soi-même. Dunya Mikhail restitue, à travers le témoignage direct de Yézidies, l'histoire poignante, parfois rocambolesque, de certaines d'entre elles. Mais Captives est aussi le récit d'une rencontre entre l'autrice et Abdallah Shrem, ce héros des temps modernes, ancien apiculteur qui, à l'arrivée de Daech dans sa région, le Sinjar dans le Kurdistan irakien, va tout abandonner pour créer un réseau de passeurs, bénévoles, anciens contrebandiers, afin d'arracher ces femmes, une à une, aux griffes de leurs bourreaux. Lorsque, à la fin du livre, Abdallah accueille Dunya au Sinjar, où elle visite le principal temple yézidi et va à la rencontre de ces gens dont elle a conté les histoires, d'un camp de réfugiés à un autre, leur amitié naissante ne met pas seulement au jour la force d'un seul homme face à la terreur, mais dessine aussi une région, le Kurdistan, et une communauté, celle des Yézidis, qui ont toutes deux failli être rayées de la carte. La poétesse Dunya Mikhail, avec beaucoup d'humanité et une grande délicatesse, porte le témoignage de ces femmes, de leurs enfants, de leurs frères et cousins, afin de redonner des noms, des visages et une voix aux victimes et aux survivants de l'un des épisodes les plus barbares, de ce début du XXIe siècle. Traduit de l'arabe (Irak) par Stéphanie Dujols.

10/2021

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Littérature française

L'exil, de Malana à Marseille

" N'attends pas le soir de ta vie pour dire si la journée a été belle" " En ce jour du 17 juillet 1936, il est une heure du matin, j'arrête de griffonner des mots sur mon carnet. Je bute sur mes souvenirs, sur ces années qui ont vite passé... J'appartiens à la communauté chaldéenne de religion catholique. Les Chaldéens avec les Assyriens et les Syriaques se considèrent comme les héritiers des civilisations antiques de Mésopotamie. Ils constituent des minorités chrétiennes en Perse, en Turquie et dans tout le Moyen-Orient. Ils partagent la même culture, la même langue, l'araméen ou le soureth, celle parlée au temps du Christ...Mes parents, mes proches, mes amis ont tous disparu durant ces années terribles comme les milliers d'Assyro-Chaldéens-Syriaques dans les villages chrétiens à la périphérie des empires ottoman et perse... Comme pour nos frères Arméniens dont beaucoup sont venus se réfugier à Marseille, la tuerie a abouti à une monstrueuse extermination de 250 000 hommes, femmes et enfants, près de la moitié de la communauté... En Occident, personne n'a rien dit, c'est si loin la Perse ! " En 1936, Yonan Ischaria expose ainsi le début de ses souvenirs, il est au crépuscule de sa vie. Ce père de famille n'a jamais relaté sa jeunesse en Perse puis son arrivée en France à ses enfants. Il décide de se raconter dans un carnet en se replongeant dans ces années d'épreuves et d'incertitudes mais aussi porteuses d'espoirs. Ce roman est inspiré de quelques souvenirs de famille ainsi que de périodes noires du début du XXe siècle : le génocide assyro-chaldéen, la Première Guerre mondiale pour ne citer que celles-là. Il met en scène l'itinéraire mouvementé de ce Perse chrétien jusqu'à la fin de sa vie. De Malana, son village natal à la Mission catholique à Ourmia, sa vie se déroulera tout d'abord en Perse. L'engagement dans la Légion étrangère avec la participation à plusieurs campagnes en Algérie, au Maroc et aux Dardanelles pendant la guerre de 14 l‘amènera à Marseille. Il y croisera Henriette dans une histoire d'amour presque impossible entre une bourgeoise marseillaise et un légionnaire étranger. " N'attends pas le soir de ta vie pour dire si la journée a été belle" " En ce jour du 17 juillet 1936, il est une heure du matin, j'arrête de griffonner des mots sur mon carnet. Je bute sur mes souvenirs, sur ces années qui ont vite passé... J'appartiens à la communauté chaldéenne de religion catholique. Les Chaldéens avec les Assyriens et les Syriaques se considèrent comme les héritiers des civilisations antiques de Mésopotamie. Ils constituent des minorités chrétiennes en Perse, en Turquie et dans tout le Moyen-Orient. Ils partagent la même culture, la même langue, l'araméen ou le soureth, celle parlée au temps du Christ...Mes parents, mes proches, mes amis ont tous disparu durant ces années terribles comme les milliers d'Assyro-Chaldéens-Syriaques dans les villages chrétiens à la périphérie des empires ottoman et perse... Comme pour nos frères Arméniens dont beaucoup sont venus se réfugier à Marseille, la tuerie a abouti à une monstrueuse extermination de 250 000 hommes, femmes et enfants, près de la moitié de la communauté... En Occident, personne n'a rien dit, c'est si loin la Perse ! " En 1936, Yonan Ischaria expose ainsi le début de ses souvenirs, il est au crépuscule de sa vie. Ce père de famille n'a jamais relaté sa jeunesse en Perse puis son arrivée en France à ses enfants. Il décide de se raconter dans un carnet en se replongeant dans ces années d'épreuves et d'incertitudes mais aussi porteuses d'espoirs. Ce roman est inspiré de quelques souvenirs de famille ainsi que de périodes noires du début du XXe siècle : le génocide assyro-chaldéen, la Première Guerre mondiale pour ne citer que celles-là. Il met en scène l'itinéraire mouvementé de ce Perse chrétien jusqu'à la fin de sa vie. De Malana, son village natal à la Mission catholique à Ourmia, sa vie se déroulera tout d'abord en Perse. L'engagement dans la Légion étrangère avec la participation à plusieurs campagnes en Algérie, au Maroc et aux Dardanelles pendant la guerre de 14 l‘amènera à Marseille. Il y croisera Henriette dans une histoire d'amour presque impossible entre une bourgeoise marseillaise et un légionnaire étranger.

02/2019

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Science-fiction

Scorpi Tome 1 : Ceux qui marchent dans les ombres

Trempée par l'orage d'été qui s'est abattu sur Paris, Charlotte Laroche, 23 ans, jolie fille culminant à 1m50, découvre un petit garçon de 10 ans sur le perron de son immeuble. Blotti contre la porte, ses cheveux sombres dégoulinants, son T-shirt plaqué par la pluie, il essaie en vain de s'abriter. Il faut savoir que Charlotte est la gentillesse même. Alors que rôde depuis des jours dans Paris un tueur en série insaisissable, elle se dit qu'elle ne peut pas laisser cet enfant dehors. Elle lui propose de se réfugier chez elle, et d'appeler ses parents. L'enfant la suit sans un mot. Et quand il ôte son t-shirt pour se sécher, Charlotte découvre horrifiée un torse entièrement zébré de cicatrices. " Qui t'a fait ça ? " " Oh, ça ? C'est ma mère ", dit-il indifférent. Charlotte va vite découvrir que cet enfant est bizarre. Il s'appelle Elias. Il parle très peu, mais quand il parle c'est pour dire des choses ahurissantes : ses parents et son grand frère, Adam, seraient des tueurs à gages, appelés les Scorpi. Lui-même est en apprentissage pour devenir une " créature de l'ombre ", et doit vivre seul pendant un an pour faire ses preuves. Et sa phrase fétiche semble être " Tu veux que je le tue ? " Charlotte n'en croit pas un mot, d'abord. Mais une succession d'événements se charge de la convaincre : d'abord, un certain inspecteur Balard vient l'interroger sur une organisation criminelle menée par la famille Scorpi. Ensuite, Elias se débarrasse en un tournemain de deux brutes qui les agressent dans la rue. Enfin, dans son salon, elle trouve un jour une version 25 ans d'Elias, un grand brun aux yeux bleus outremer. Adam vient d'entrer dans sa vie, et celle-ci va tourner à la cavalcade. Charlotte en sortira moins naïve, moins seule, et beaucoup plus forte et plus heureuse ! Quand Bridget Jones rencontre Léon le tueur à gages... : De l'action, de l'humour et une belle histoire d'amour dans un monde de brutes sanguinaires.

10/2016

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Lettres classiques

Ellénore. Volume 2

Duc de... , que nous nommerons le duc de Montévreux, s'étant vu contraint de se réfugier en France par suite des troubles de son pays, vint s'établir à Boulogne avec sa femme et ses enfants. Une modique fortune, encore diminuée par les sacrifices que le capitaine Mansley avait faits à son parti lui donnait à peine les moyens de soutenir honorablement sa famille. Un vieux nègre, dévoué aux intérêts de son maître, l'avait suivi dans l'exil, et son zèle infatigable secondait si bien son habileté, qu'il faisait à lui seul le service des quatre domestiques que son maître avait été forcé de renvoyer en Irlande. Après avoir fait le métier de valet de chambre le matin, Zaméo devenait cuisinier, puis à peine avait-il servi le dîner, qu'il conduisait les enfants à la promenade, et revenait ensuite soigner le capitaine Mansley que la goutte retenait sur son canapé. Il était le modèle des serviteurs, et même des amis ; car loin de profiter de la liberté que le capitaine lui avait donnée et des offres avantageuses qui lui avaient été faites par de riches maîtres, il était resté fidèle au sien, en dépit du malheur. Le soir, pour mieux dissimuler les fatigues de sa journée, et distraire les trois petites filles du capitaine de l'impression qu'elles ressentaient en voyant souffrir leur père et pleurer leur mère, il leur chantait des airs créoles, et leur apprenait la danse de son pays. Ellénore, plus jeune que ses soeurs, était la plus adroite à singer les mines du vieux nègre, aussi avait-il pour elle une admiration passionnée qui la lui faisait vanter sans cesse. On ne restait pas cinq minutes avec lui sans lui entendre parler d'Ellénore ; ses traits si fins, ses joues roses, ses beaux cheveux blonds, ses grâces enfantines, ses espiègleries surtout étaient un continuel sujet d'éloges. On ne pouvait les entendre sans éprouver le désir de connaître l'enfant qui les inspirait ; et c'est à cette exaltation singulière qu'on peut attribuer la curiosité, et par suite l'intérêt que la duchesse de Montévreux prit à Ellénore.

02/2023

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Littérature française

La fille de l'ennemi du peuple

On entrera dans cette saga familiale comme on pénètre dans la grande histoire, par le bruit des obus et de la guerre. Nous sommes en avril 1944 et les bombardiers américains fondent sur Bucarest. La jeune Léna, assise sur les genoux de son père, Costa Cristu, contemple fascinée les machines volantes qui grondent dans le ciel. Les Cristu ont fui en voiture la capitale roumaine pour se réfugier à la campagne, loin des combats, mais l'espoir chevillé au coeur : l'Allemagne nazie perd sur tous les fronts, bientôt la Roumanie retrouvera son indépendance. Hélas, la libération ne viendra pas de l'Ouest, envahi par l'armée Rouge, le pays sera surtout libre d'obéir à nouveau maître : l'URSS. Dans La fille de l'ennemi du peuple, Lélia Dimitriu nous livre un témoignage unique et passionnant : celui d'une jeune fille qui grandit dans une Roumanie doublement meurtrie, d'abord par le fascisme puis par le communisme. Lena y raconte sa jeunesse et le destin hors du commun de sa famille, les Cristu, menée par son père, le tendre et solaire "Maestro" , un immigré macédonien qui a fondé une florissante fabrique de meubles ; les conditions miraculeuses qui auront présidé à la rencontre de ses parents et à sa naissance dans un pays où légendes, magie et religion se mêlent ; la Bucarest des grandes heures avant que la ville ne sombre dans l'horreur des pogroms ; puis l'arrivée des staliniens au pouvoir, les spoliations, le Maestro devenu "ennemi du peuple", la collectivisation des logements et des entreprises, partout la paranoïa, les arrestations, les disparitions, la terreur rouge... ; L'amour aussi, celui que Léna voue à ses parents, et l'autre, plus incandescent, qui la conduit dans les bras d'un écrivain communiste. Mais l'amour suffit-il pour respirer dans un pays asphyxié par la dictature ? Ses études achevées, Léna n'aura qu'une idée en tête : fuir la Roumanie, rejoindre Paris, être libre. Un témoignage qui se lit comme un roman : en se racontant, l'autrice éclaire un pan méconnu de l'histoire du XXème siècle.

10/2023

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Lettres classiques

Ellénore. Volume 1

Duc de... , que nous nommerons le duc de Montévreux, s'étant vu contraint de se réfugier en France par suite des troubles de son pays, vint s'établir à Boulogne avec sa femme et ses enfants. Une modique fortune, encore diminuée par les sacrifices que le capitaine Mansley avait faits à son parti lui donnait à peine les moyens de soutenir honorablement sa famille. Un vieux nègre, dévoué aux intérêts de son maître, l'avait suivi dans l'exil, et son zèle infatigable secondait si bien son habileté, qu'il faisait à lui seul le service des quatre domestiques que son maître avait été forcé de renvoyer en Irlande. Après avoir fait le métier de valet de chambre le matin, Zaméo devenait cuisinier, puis à peine avait-il servi le dîner, qu'il conduisait les enfants à la promenade, et revenait ensuite soigner le capitaine Mansley que la goutte retenait sur son canapé. Il était le modèle des serviteurs, et même des amis ; car loin de profiter de la liberté que le capitaine lui avait donnée et des offres avantageuses qui lui avaient été faites par de riches maîtres, il était resté fidèle au sien, en dépit du malheur. Le soir, pour mieux dissimuler les fatigues de sa journée, et distraire les trois petites filles du capitaine de l'impression qu'elles ressentaient en voyant souffrir leur père et pleurer leur mère, il leur chantait des airs créoles, et leur apprenait la danse de son pays. Ellénore, plus jeune que ses soeurs, était la plus adroite à singer les mines du vieux nègre, aussi avait-il pour elle une admiration passionnée qui la lui faisait vanter sans cesse. On ne restait pas cinq minutes avec lui sans lui entendre parler d'Ellénore ; ses traits si fins, ses joues roses, ses beaux cheveux blonds, ses grâces enfantines, ses espiègleries surtout étaient un continuel sujet d'éloges. On ne pouvait les entendre sans éprouver le désir de connaître l'enfant qui les inspirait ; et c'est à cette exaltation singulière qu'on peut attribuer la curiosité, et par suite l'intérêt que la duchesse de Montévreux prit à Ellénore.

02/2023

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Histoire régionale

Histoire de la réunion de la Lorraine à la France. Tome 2

Ce deuxième tome nous montre que le duché de Lorraine a joué un rôle important dans la guerre de Trente Ans (1618-1648), qui a été l'un des conflits les plus dévastateurs de l'histoire européenne. Au début de la guerre, le duché de Lorraine, dirigé par Charles IV de Lorraine, était un Etat indépendant situé entre la France et l'Empire germanique. Charles IV décida de ne pas prendre parti dans le conflit, espérant ainsi préserver la neutralité de son duché et éviter les destructions et les pertes humaines qui accompagnèrent la guerre. Cependant, en 1632, alors que les forces suédoises avançaient vers l'ouest à travers l'Allemagne, elles envahirent la Lorraine, qui se trouvait sur leur chemin. Les troupes suédoises pillèrent et dévastèrent de nombreuses villes lorraines, causant des pertes massives de biens et de vies. Charles IV fut contraint de fuir et de se réfugier en exil. Après cette invasion suédoise, le duché de Lorraine fut également occupé par les forces françaises du cardinal de Richelieu, qui soutenaient les ennemis de l'Empire germanique. La Lorraine devint donc le théâtre de combats et de violences entre les différentes forces en présence. En 1641, Charles IV mourut en exil et son fils, Charles V, prit le contrôle du duché. Charles V tenta de récupérer son duché, mais il fut confronté à l'opposition des forces françaises, qui considéraient la Lorraine comme un territoire stratégique dans leur lutte contre l'Empire. Les combats et les occupations se poursuivirent tout au long de la guerre de Trente Ans. Finalement, en 1648, la guerre de Trente Ans prit fin avec la signature du traité de Westphalie. Ce traité garantissait l'indépendance du duché de Lorraine, bien que certaines parties de son territoire soient perdues au profit de la France. Ainsi, la guerre de Trente Ans laissa des cicatrices durables sur le duché de Lorraine, avec des pertes humaines, des destructions et des divisions territoriales. Cependant, le duché parvint à préserver son identité et son indépendance malgré les ravages de la guerre. Le duché de Lorraine fut bien l'un des enjeux majeurs de la Guerre de Trente Ans.

09/2023

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Sociologie

Mobilités au féminin. La place des femmes dans le nouvel Etat du monde

Les femmes sont devenues aujourd’hui, plus que par le passé, les protagonistes de l’émigration transnationale. L’attraction la plus forte est toujours exercée par les pays traditionnels tels les États-Unis, le Canada, la Grande-Bretagne, la Belgique, la France et les pays scandinaves, mais aussi par des pays apparus récemment dans la géographie de l’immigration, comme l’Espagne et la Grèce. Mais cette féminisation dépasse largement le cadre occidental. Plusieurs contributions de cet ouvrage l’évoquent également au sujet des migrations intra-africaines, au Moyen-Orient ou en Asie. Dans tous ces pays, les femmes représentent au moins 50 % de la population résidente étrangère et leur nombre augmente à un point tel que les observateurs des flux migratoires contemporains le soulignent comme une tendance de fond. L’ouvrage traite d’un vaste éventail des sujets liés à ces mobilités féminines, en les situant au coeur même des débats sur la mondialisation (travailleuses domestiques, délocalisation des services, marché du sexe, femme réfugiée ou clandestine, femme entrepreneur...). Les auteurs font apparaître aussi la complexification des configurations qui conjuguent migration de travail, asile et exil forcé, regroupement familial, circulations entre les différents pays, migrations légales et clandestines. Les femmes trouvent dans la migration une solution pour améliorer leurs conditions de vie. Qu’il s’agisse des Marocaines en Espagne, des Somaliennes en Italie, des Colombiennes en France, des Mexicaines aux États-Unis, des Philippines au Liban, des Indiennes à Hong Kong, les cas qu’étudie cet ouvrage montrent comment les femmes se transforment et acquièrent plus d’indépendance et de liberté. Les situations restent cependant variées ; elles peuvent comporter de nombreux risques, engendrer des souffrances et des frustrations et conduire à des résultats inégaux. Un élément central cependant les traverse toutes, à savoir la modification progressive mais irréversible des relations entre hommes et femmes et au sein des traditions familiales. Natalia Ribas-Mateos est chercheure à l’Université Autonome de Barcelone (CERAO) et chercheure associée EA ERASME 3389 à l’Institut Maghreb-Europe (Université de Paris 8). Véronique Maury est chargée de mission à l’Agence pour la coopération internationale et le développement local en Méditerranée.

01/2014

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Sciences politiques

L'espionne. Virginia Hall, une Américaine dans la guerre

Virginia Hall fait partie des héroïnes oubliées de la Seconde Guerre mondiale. Cette Américaine à la beauté envoûtante et au caractère rebelle fut l'une des plus grandes espionnes en France. La Gestapo de Lyon la considérait comme "l'agent allié le plus dangereux". Klaus Barbie aurait donné n'importe quoi pour mettre la main sur cette "garce"... Rien ne laissait présager un tel destin. Fille d'une riche famille de Baltimore, Virginia Hall est secrétaire dans les ambassades américaines durant les années 1930. Amputée de la jambe gauche à la suite d'un accident, elle se voit barrer l'entrée dans une carrière diplomatique. Elle démissionne de l'administration américaine lorsque la guerre se profile en Europe, préférant vivre sa vie. Alors que les États-Unis restent neutres, elle s'engage dans l'armée française peu avant la débâcle de juin 1940. Réfugiée à Londres, Virginia est recrutée par les services secrets britanniques (SOL). Elle est la première femme envoyée en France pour une longue mission d'espionnage. Officiellement, elle s'installe à Vichy et à Lyon comme reporter américaine. En réalité, elle prend contact avec la Résistance, transmet de précieux renseignements à Londres, organise des évasions spectaculaires, cache les agents de passage. Virginia, multipliant les fausses identités, devient le relais incontournable du SOE. Traquée par un agent double et par la Gestapo, elle échappe par miracle aux arrestations, traversant à pied les Pyrénées à la fin de 1942. Bien que se sachant "grillée", elle revient en France pour préparer le Jour J. Au printemps 1944, les services secrets américains (OSS) lui demandent d'organiser l'insurrection des maquis au centre de la France. Sous le nom de code de Diane, l'espionne se transforme en fermière, financière, opératrice radio, chef de commando. Virginia sera ensuite l'une des premières recrues féminines de la CIA, créée dans le contexte de la guerre froide. Elle décède en 1982, sans jamais avoir dit mot de ses exploits passés. Au terme d'une enquête menée aux États-Unis, en Angleterre et en France, l'histoire incroyable de Virginia Hall peut aujourd'hui être racontée. C'est le roman vrai d'une femme blessée et combative, plongée dans la tourmente.

10/2007

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Critique littéraire

Tragédies. Tome 5, Hélène, Les Phéniciennes, Edition bilingue français-grec ancien

"C'est du palais de Protée que revient Hélène, car elle n'est jamais allée en Phrygie. Mais Zeus, pour susciter parmi les humains la discorde et le carnage avait envoyé à Ilion un fantôme à sa ressemblance" : par cette curieuse révélation, Euripide achève Electre et annonce Hélène. Prisonnière de Théoclymène qui veut en faire son épouse, Hélène s'est réfugiée sur l'île de Pharos. Le sauveur qui vient l'arracher à ce nouveau prétendant n'est autre que Ménélas, son époux, de retour de la guerre de Troie. Cette "nouvelle" Hélène est la pièce de la surprise et de la réconciliation, du roi et de la reine de Sparte, mais aussi du peuple grec et du peuple troyen : ce n'est pas Hélène que Paris aurait enlevée, mais un simulacre. La guerre de Troie s'est faite sur un malentendu. De surprise il est aussi question dans Les Phéniciennes : Jocaste, qui, selon la tradition, réactivée peu d'années auparavant par Oedipe Roi, se pendait en se découvrant incestueuse, prononce le prologue et joue un rôle important dans la suite de cette tragédie dédiée au combat fratricide d'Etéocle et Polynice, les fils d'Oedipe. Les deux pièces, écrites par Euripide à la fin de sa vie, traitent des malheurs de la guerre et plus encore de sa vanité : la guerre de Troie est née d'une méprise et l'expédition des Sept contre Thèbes s'achève sur un monceau de cadavres. Euripide met le mythe au service de la politique : après le désastre de Sicile, il est temps pour Athènes de mettre un terme aux luttes fratricides, mortifères et stériles. Hélène et Les Phéniciennes occupent le cinquième tome de notre édition des Tragédies d'Euripide. Chaque pièce est précédée d'une notice qui lui est propre. Celle-ci fait le point des connaissances et des hypothèses sur le texte, concernant notamment la datation des deux tragédies. Le contexte historique, de première importance, fait l'objet d'une analyse minutieuse, de même que la tradition littéraire et mythologique sur laquelle Euripide s'est appuyé. L'ouvrage est en outre enrichi de notes qui accompagnent la lecture. Texte établi et traduit par Henri Grégoire et Louis Méridier, avec la collaboration de Fernand Chapouthier.

01/1999

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Histoire de France

Moi et Marie-Louise

Janvier 1814, Napoléon s'apprête à affronter la sixième coalition menée par l'Europe contre la France. Divorcé le 19 décembre 1809 de l'Impératrice Joséphine qui ne pouvait lui donner d'héritier et remarié avec l'Archiduchesse d'Autriche Marie-Louise le 2 avril 1810, Napoléon évoque avec cette dernière, lors d'une ultime rencontre le 24 janvier 1814, son parcours depuis cette époque. Exilé à l'île d'Elbe et définitivement éloigné de Marie-Louise, Napoléon continue à entretenir avec son épouse, réfugiée en Autriche avec leur fils le Roi de Rome, une relation épistolaire jusqu'en juillet 1815, date de son embarquement pour l'île de Sainte- Hélène, son dernier séjour. Marie-Louise, fille de l'Empereur François Ier d'Autriche, élevée à la Cour d'Autriche dans un climat de haine envers "l'ogre Corse" , découvre progressivement la vraie nature de Napoléon et s'attache désormais à cet époux attentionné qu'elle finit par aimer sincèrement. Napoléon, à son tour, s'éprend de cette jeune Princesse de dix-huit ans qui lui donne enfin le fils tant attendu pour assurer la dynastie Napoléonienne sur le trône de France. Marie-louise, dont la personnalité s'affirme rapidement, assure par deux fois la régence de l'Empire, en 1813 lors de la campagne d'Allemagne et en 1814 lors de la campagne de France. Au cours de ce dialogue imaginaire, mais qui aurait pu avoir lieu, Jacques di Costanzo fait revivre le fastueux mariage de Marie-Louise et de Napoléon qui a fasciné l'Europe ; le somptueux voyage de noces à travers les territoires récemment acquis par la France ; le périlleux accouchement de leur fils en 1811 ; les désastreuses campagnes de Russie en 1812, d'Allemagne en 1813 et de France en 1814 ; la première abdication à Fontainebleau le 21 avril 1814 ; le court séjour à l'île d'Elbe suivi de l'incroyable "vol de l'Aigle" ; les cent jours ; la mythique bataille de Waterloo et finalement la seconde abdication le 22 juin 1815 jusqu'au départ pour Sainte Hélène, la dernière demeure de l'Empereur déchu.

03/2018