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Santiago Gamboa

Extraits

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Sociologie politique

Donnons vie aux utopies. Pour une métamorphose radicale

Les basculements historiques en cours, qu'ils soient environnementaux, sociaux, économiques, politiques, géopolitiques nous invitent à transformer nos paradigmes et nos imaginaires. La Fondation Danielle Mitterrand appelle de ses voeux une "métamorphose radicale" de nos sociétés. Ce concept, emprunté notamment à Edgar Morin, "porte à la fois la rupture et la continuité" . Cette "métamorphose radicale" nous interpelle partout où nous sommes : dans nos associations, collectifs, fondations, institutions, mais aussi nos réseaux d'interdépendances, nos amitiés, nos familles, les territoires où nous habitons. Mais comment faire ? Quelles prises pour agir, alors qu' "il est plus facile d'imaginer la fin du monde que la fin du capitalisme" , comme l'affirme une célèbre citation ? Ce livre est construit en deux grandes parties complémentaires. D'abord, deux chapitres permettent d'approfondir l'horizon de métamorphose radicale que porte la Fondation : promouvoir une société écologique, basée sur une écologie relationnelle, sociale, populaire et décoloniale ; promouvoir une démocratie réelle et radicale, ancrée dans nos vies et nos territoires, basée sur les principes d'autonomie et d'autodétermination ; construire partout des sociétés basées sur le(s) commun(s) et l'entraide plutôt que la concurrence et la propriété privée. Ces positionnements ne sont bien sûr pas exhaustifs : ils proposent une vision pour transformer, avec humilité, nos imaginaires et nos pratiques. Ensuite, douze entretiens nous emmènent à la rencontre de bâtisseuses et bâtisseurs d'utopies concrètes, de réseaux et de penseurs. euses de la transformation : des lisières de Dijon au Liban, de Nantes jusqu'à Santiago au Chili, du Marais Poitevin jusqu'au fleuve Maroni en Guyane, de la Seine-Saint-Denis jusqu'au Nord-Est de la Syrie... Entre utopies concrètes, luttes radicales, transformations institutionnelles : les chemins ouverts par toutes ces expériences sont profonds, passionnants. Ils sont la démonstration en actes que "d'autres mondes sont encore possibles" .

03/2023

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Photographes

Histoires inachevées

Publié à l'occasion d'une exposition à la Maison de l'Amérique latine en septembre 2023 et en étroite collaboration avec l'artiste, cet ouvrage présente des images inédites issues des archives de la photographe, ainsi que des séries plus confidentielles, qui racontent une certaine histoire des marges de la société chilienne avec beaucoup de poésie et d'humanité. " Ce que je photographie est en relation avec les personnes qui ne sont pas au centre mais au-dehors, toujours soumises au pouvoir. " Le travail de Paz Errázuriz, depuis le début des années 1970, est un véritable témoignage social du Chili. Ses portraits en noir et blanc parlent des diktats sociaux, de la marginalisation de certains groupes, de la condition humaine, en dérangeant les conventions de représentations visuelles. Paz regarde les invisibles : lutteurs, travestis, prostituées, tueurs d'abattoirs, aveugles, alcooliques, mendiants ou encore malades mentaux sont souvent pris dans des espaces fermés ou confinés. Son travail au long cours lui permet de nouer des relations fortes avec ses modèles, femmes et hommes posent fièrement, parfois s'abandonnent, donnent accès à une part de leur intimité. Ainsi, dans l'une des plus célèbres séries de la photographe, on découvre Evelyn et Pilar, travestis au sein d'une maison close à Santiago, qu'Errázuriz suit, dans l'intimité de leurs vies quotidiennes et de leurs fêtes nocturnes. Elle s'intéresse également à la vie des lutteurs chiliens, choisissant, face à la violence des combats, la délicatesse et la fragilité de leur intimité auprès de leurs familles. Son intérêt pour ceux qui vivent hors des schémas traditionnels, la mène à documenter la vie d'une troupe de cirque chilienne, montrant, dans le même temps, des numéros surréalistes et des conditions de vie très précaires, mêlant l'étrange au réel.

09/2023

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Littérature française

Sans oublier qu'un jour on s'est aimés

Ils auraient pu tomber amoureux à l'adolescence. Une nouvelle chance se présente vingt ans plus tard. Elle est devenue une star, lui est un réalisateur de films d'art et d'essai. Le hasard jouera-t-il un nouveau tour à ceux qui devaient s'aimer ? Se déroulant entre Bretagne et Cuba, le nouveau roman du chanteur Nicolas Peyrac. Il s'en fallut de si peu que nous tombions amoureux adolescents... " Quand j'y repense, je crois qu'elle ressemblait déjà un peu à Audrey Hepburn, celle de Breakfast at Tiffany's, la sublime, l'irremplaçable, celle qui pouvait faire n'importe quoi et être unique, comme mettre un masque pour dormir et vous faire chavirer. Je devais avoir seize ans, peut-être un peu moins... Trois ans que je venais ici chaque été, une idée de ma mère. Trois ans que je visitais Carrare, et Florence, et la tour de Pise qui n'en finissait pas de pencher... Trois ans qu'elle avait un an de plus, trois ans que je ne lui parlais jamais, ne connaissais même pas son nom. " Une histoire d'amour peu banale, entre l'adolescence en Toscane et Santiago de Cuba vingt ans plus tard, quand la fille qu'il regardait chaque été sans oser lui parler est devenue une star de cinéma et lui un réalisateur de films un peu différents des films qu'on attend, et que le hasard les fait se rencontrer à nouveau pour qu'ils se retrouvent comme s'ils s'étaient quitté la veille... Une histoire d'amour entre Bretagne et Cuba, film rêvé parce qu'impossible et film peut-être déjà tourné dans la tête des amoureux qui ne s'y attendaient pas...

06/2022

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Littérature française

Aux sources du fleuve d'argent

Dans la Province du Paraguay, au début du XVIIe siècle, Lucas a grandi auprès d'un père vaniteux et lâche, auquel tout l'oppose. Devenu adulte, il voudrait concilier le double héritage que son père, espagnol de Séville, et sa mère, servante indienne, lui ont laissé. Mais révolté par la cupidité et la violence des uns, la cruauté atavique des autres, il part à la recherche d'une vie meilleure qu'il ne voit possible que dans les régions les plus désertiques de l'Amérique Méridionale. Baptisé "Lucas Santiago" et vénéré comme un nouveau messie par les Indiens de la réduction d'Altos, sa quête le conduit d'abord sur le Rio Parana en compagnie du Comte de Najera, conquistador visionnaire dont le projet politique rejoint en fait celui de Lucas. Par un détour qui n'est qu'apparent, sa recherche obstinée d'un monde plus juste et surtout plus vrai se poursuit à travers l'océan jusqu'à Séville. Il y rencontre la jeune Lucia di Venezia dont l'amour bouleversera sa vie. D'autant plus violemment que pour Lucas, l'amour véritable se situe hors du temps : il est à la fois momentané et éternel. La mission qu'il s'est fixée l'obligeant à regagner l'Amérique, il retourne dans la Province, tient sa promesse, entraîne avec lui les plus humbles et remonte le cours du Rio Parana jusqu'au lieu inconnu de sa source, où il fonde la communauté de Bello Monte. Roman des grands espaces, Aux Sources du Fleuve d'Argent est aussi celui d'une vie intérieure, hors du temps. Dans ses précédents ouvrages, Jacques Bressler s'attache à des personnages ou à des événements que la grande Histoire néglige parfois. Aux Sources du Fleuve d'Argent est son premier roman.

03/2014

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Littérature française

Le muscle de l'amour

Une ethnographie de la vie bourgeoise d'une ironie noire. Une écriture virtuose. Pour fêter ses quarante ans, Sonia a loué une salle de boxe désaffectée. Ses amis les plus proches sont déjà là, sur la galerie qui surplombe la salle, affalés dans les canapés. Charlotte, la fille de Sonia, monte le son de la télévision afin que l'on puisse entendre son nouveau fiancé qui présente le Loto en voix off. Zaza est venue avec Boris, son nouvel amant. Mais la présence de ce dernier n'empêche nullement Palude de faire des avances à sa vieille amie. Séverin arrive. Avant de rejoindre ses amis sur la galerie, il se fait alpaguer par les riches et cruels Bigot. Schlicht entame la conversation sur les femmes en général et la séduction en particulier. Il cache de plus en plus mal son sexisme au fil des ans. En bas, dans la salle, le DJ fait danser les foules. Ariel, au champagne et à l'ecstasy, danse langoureusement avec Santiago. Sur la galerie, Palude et Boris en sont finalement venus aux mains. Zaza, exaspérée, va prendre l'air. Le baron de Melhuffle fait une entrée fracassante, il a beaucoup trop bu. Soutenu par Marco, Schlicht et Sonia, il monte se coucher au deuxième étage, dans le dortoir des enfants. Ces cinq petits bourgeois ont essayé tous les vices et les addictions, toutes les croyances et les philosophies. Revenus de tout, rien ne les étonne. Que leur reste-t-il ? L'instant présent. Tour à tour, chacun des cinq personnages se fait le chroniqueur de la soirée et ne se prive pas d'agrémenter son récit de commentaires très personnels, féroces ou hilarants. Submergés pas leur ego et leurs obsessions, ils ne voient pas venir l'apocalypse...

01/2003

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Ecrits sur l'art

Gr En-k-rE

Après un premier livre de photographies en couleur Un regard à fleur de graine où se côtoient des portraits d'hommes, de femmes de chair et coiffes de végétaux vivants, ici, s'offre un nouvel espace "transversé" entre l'humain et le règne végétal dédié au dessin, au graphisme. Trois protagonistes, l'un, le vivant inventé par la Terre GREN (graine), le second, l'abstrait inventé par l'homme K-RE (carré/code), le troisième, l'imaginaire inventé par la musique (mots/nomination), dansent, se multiplient, se battent, s'aiment, se réfléchissent dans l'espace des pages, où la graine (la Terre), libérée du K-RE (code), se devine, se "divine germante" . Lors du "bouillonnement créatif du dessin" , sont apparus, entre autres, l'univers du sculpteur cybernétique Nicolas Schöffer, les oeuvres numériques de Santiago Torres, d'Antoine Schmitt, les oeuvres cinétiques d'Elias Crespin, le peintre René Magritte, l'oeuvre musicale de Pierre Henri, John Cage, la mémoire de discussions métaphysiques avec l'artiste Eléonore de Lavandeyra Schöffer, les biotechnologies, puis la forêt... A partir de ces expériences, ma libre interprétation poétique de l'ingéniosité d'un langage scientifique a inventé et composé la musique des mots selon l'appel des dessins, sonnant et dissonant leurs formes, leurs textures, leurs vies vibrantes dans le fil du livre. Puis est venu le temps du regard, tourner les pages, écrire le "film" encore et encore jusqu'à l'instant d'harmonie, de liberté enfin trouvée. La lectrice, le lecteur, pourront se laisser aller à écouter le son des mots, déclamer leurs syllabes en haute et basse voix, créer de nouveaux espaces visuels et sonores, improviser en La ou en Sol et pourquoi pas, jouer en GREN-K-RE Excellent voyage ! Le voyage ? Si c'était se laisser chercher par l'invisible ?

03/2021

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Littérature française

Les echos de ndiang

Les Echos de Ndiang sont un recueil de deux nouvelles : " Le drame de Ndiang " et " La Leçon de Ndiang ". " Le Drame de Ndiang " est une nouvelle à inscrire dans le registre tradition et modernité. L'oeuvre montre une jeune femme qui est en proie à une maladie mystérieuse à la suite d'une dispute avec son oncle Ondafè. Pour se faire traiter, elle sollicite d'abord les pasteurs, va à l'hôpital et chute chez le marabout qui lui indique sa guérison : la paix avec son oncle. Cette nouvelle enseigne donc que c'est la paix avec nos pères, nos frères, nos soeurs, bref, nos semblables, qui feront notre bonheur. . " La Leçon de Ndiang " est un hymne au travail. Elle montre le héros, Makoumba, qui est attristé par la misère qu'il vient de découvrir, suite à la brimade qu'il a subie de la part de son père pour avoir osé demander de lui acheter des jean's et de bottes santiag à deux boucles, pour les fêtes de Noël. Sa mère, Ndiang qui a suivi la scène et qui ne peut intervenir en raison du respect qu'elle doit à son mari, va lui conter une histoire pour l'exhorter au travail, à la persévérance. Donc, le travail est le thème de cette nouvelle...

09/2021

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Littérature française

Les Promesses du ciel et de la terre Tome 1

Il n'aura pas fallu cinq ans, pour que les personnages des Grives aux loups et des Palombes ne passeront plus, entrent dans la légende romanesque française : la famille Vialhe, du village de Saint-Libéral (Corrèze), par le livre et par la télévision, fait désormais partie de notre patrimoine. Et Claude Michelet est devenu l'écrivain français le plus estimé et le plus aimé de plusieurs millions de lecteurs. Avec ce nouveau roman, Les promesses du ciel et de la terre, Claude Michelet nous entraîne loin de la France : en Amérique du Sud, au Chili, il y a plus d'un siècle, dans les années 1870. Les deux jeunes couples qui s'embarquent un jour de 1871 pour ce pays lointain, savent à peine où il se situe sur la carte du monde, encore moins ce qu'il leur promet. Mais ils partent, pour rompre avec la pauvreté ou la routine. Ils s'installent à Santiago. Menant des chariots de western, les hommes s'en vont très loin proposer aux paysans, aux Indiens et aux prospecteurs, des outils, des vêtements ; à la ville, les femmes tiennent un comptoir commercial. A force de travail, l'aisance vient et presque la fortune. Des enfants naissent : bonheurs et soucis ; des drames surviennent, qui réduisent leurs efforts en cendres. Mais le sort n'abat pas aisément un jeune homme de Lodève qui a le génie du commerce et de l'entreprise et un paysan de Corrèze patient et courageux. Cependant... Car l'histoire ne s'arrête pas. Riche de péripéties et de surprises, elle est riche aussi de personnages. Parmi eux, une très haute figure : le père Damien, qui, de misérable paroisse en misérable paroisse perdues sur les contreforts des Andes, malgré les épreuves, jamais ne doute ni ne désespère ; et deux femmes vraies : Pauline et Rosemonde. On retrouve, dans ce nouveau roman, Claude Michelet tel qu'il est : le rêve dans la tête et les pieds sur la terre. Avec, aussi, la générosité, la tendresse et la force qui lui ont attaché tant de lecteurs.

01/1990

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Benoît XVI

Joseph Ratzinger-Benoît XVI et la culture française

Ce colloque international porte sur la relation entre le pape émérite et la culture française. Au cours d'un voyage apostolique à Lourdes (2008), Benoît XVI a affirmé avoir eu "un contact très profond, très personnel et enrichissant avec la grande culture théologique et philosophique de la France" La tâche d'un colloque autour de la relation entre le pape émérite et la culture française relève dès lors d'une réflexion - jamais tentée auparavant de manière systématique - sur les raisons pour lesquelles le premier considère "décisive" la seconde, tant pour son parcours personnel de vie et d'études que pour l'essence de l'Occident. D'un côté, il s'agira de retracer les étapes d'une longue fréquentation qui débute officiellement à l'Institut Catholique de Paris lors du premier Congrès international augustinien (1954), se prolonge par les conférences au Parlement Européen de Strasbourg (1979), à Lyon et à Notre-Dame de Paris (1983), celles en tant que membre de l'Académie des science morales et politique (1995 et 1997) et à la Sorbonne (1999), pour se conclure avec le voyage apostolique en 2008. D'un autre côté, cette Journée permettra de faire émerger l'ensemble des figures et des mouvements de la "culture humaniste" française qui, selon Ratzinger/Benoit XVI, l'ont influencé le plus ou avec qui il a dû instaurer une confrontation critique. En effet, il a été en contact avec tous les ordres de rationalité : théologique (H. De Lubac, J. Daniélou, Y. Congar), philosophique (E. Gilson, E. Mounier, J. Sartre), scientifique (A. Comte, Teilhard de Chardin, Jacques Monod) et esthétique (les écrivains Bernanos, Mauriac, Péguy, Claudel). Sous la direction de : Philippe Cappelle-Dumont - Michele Cutino et les interventions de : Christian Schaller - Sébastien Milazzo - Davide De Caprio - Christian Gouyaud - Michel Deneken - Gabriel Flynn - Vincenzo Arborea - Michel Deneken - Philippe Vallin - Santiago Sanz Sánchez - Dominique Millet-Gerard - Jean-Robert Armogathe

11/2022

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Thèmes photo

Septembre au Chili 1971/1973

Raymond Depardon découvre le Chili en septembre 1971, accompagné du journaliste Robert Pledge, alors que le pays fête le premier anniversaire de l'élection de Salvador Allende. Cofondateur du parti socialiste et soutenu par une coalition d'Unité populaire, le président chilien souhaitait mettre en place " la voie chilienne vers le socialisme " avec, notamment, la nationalisation de secteurs majeurs de l'économie et les réformes agraires. Depardon photographie alors dans les rues de la capitale, à Santiago, les manifestations festives en soutien au gouvernement d'Allende. Il va également se rendre dans les terres du sud à la rencontre du peuple Mapuche qui se bat pour le droit de vivre sur la terre de ses ancêtres. Deux ans plus tard, Raymond Depardon et Robert Pledge envoient le photographe américain David Burnett au Chili pour couvrir le coup d'état d'Augusto Pinochet qui fait basculer le pays dans une dictature militaire. Les images de Burnett, qui viennent compléter et enrichir le reportage de Depardon, seront récompensées en 1973 par la Robert Capa Gold Medal Award. Publiée à l'occasion des 50 ans du coup d'état qui provoquera également la mort du président Salvador Allende, cette publication propose de revenir sur les événements entourant cet autre 11 septembre, celui de 1973, où les foules joyeuses photographiées par Depardon sont remplacées, sous l'objectif de Burnett, par des images de la répression sanglante qui leur a succédé. L'ouvrage est composé de deux parties, l'une consacrée aux photographies de Depardon, l'autre à celles de Burnett avec, pour séparation entre ces deux, la reproduction du cliché iconique du photographe chilien, Leopoldo Vargas, saisissant la dernière image de Salvador Allende vivant, sortant de son palais à la Moneda, l'arme à la main. Ces photographies sont enrichies par des textes d'auteurs chiliens qui font entrer en résonnance le Chili des années 1970 avec le Chili actuel, donnant à voir les enjeux de ce pays, 50 ans après le coup d'état.

09/2023

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Chili

Les exilés de la dictature [EDITION EN GROS CARACTERES

Sud de la France, début des années 2000. Sébastian, Augusto Sandoval-Salinas, retrouve liberté et identité civile au sortir du monastère, alors qu'il quitte l'habit après seize ans d'une vie religieuse engagée lors d'une crise politique très sévère qui a marqué son pays d'origine : le Chili. Sébastian se nomme aussi Pablo, ou Luco, enfin, il ne sait plus. Son identité troublée l'emprisonne jusqu'au plus profond de son âme, ses troubles du sommeil persistent, un mal-être général le domine totalement. Ce n'est que lorsqu'il réussira à se faire embaucher par une maison d'édition et qu'il rencontrera la communauté chilienne par l'intermédiaire d'une troupe de théâtre engagé envers des causes humanistes qu'il commencera à percevoir, grâce à Laura sa compagne, de réelles dissonances entre sa position de soi-disant expatrié, et les ressortissants latino-américains en exil déclaré qu'il croise çà et là. Le hiatus est puissant : " je ne suis pas ce que je crois être ", dit Sébastian. Et c'est tout le sens de son existence, de ses identités multiples, de ses lieux de vie qui sont interrogés, remis en cause. Autrefois, au Chili, il avait vaguement entendu parler " d'activistes " qui menaçaient le gouvernement établi. Lui qui avait vécu dans un milieu fortement marqué par l'influence de l'Armée et de L'Eglise, il était bien loin de s'imaginer que, derrière ce mot, se dissimulaient torture, mort, disparition ou exil pour ces femmes et ces hommes qui refusaient la situation inique qui leur était faite. Grâce à l'Association des chiliens en exil, convaincu d'avoir été enlevé à sa famille pendant le coup d'état militaire, disposant seulement d'un certificat de naissance émis rétroactivement par l'administration Pinochet, Sebastian, Pablo, Elias, suit les traces que sa mémoire veut bien lui restituer et remonte à la source de ses origines. Il effectuera le voyage retour de sa vie en retrouvant, dans les quartiers Sud de Santiago du Chili, quelques membres de sa famille désertée.

10/2021

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Guides étrangers

Cuba. 10e édition. Avec 1 Plan détachable

Une nouvelle édition tout en couleurs et avec de nombreuses photos pour découvrir ou redécouvrir cette île des Caraïbes où les nouvelles infrastructures touristiques se multiplient. Une promenade illustrée au coeur de La Havane. Une sélection d'adresses d'hébergement et de restauration pour tous les budgets, notamment de restaurants privés et de chambres chez l'habitant, l'une des meilleures façons de rencontrer les Cubains. Un chapitre dédié aux activités de plein air : plages, pêche au gros, plongée, surf, observation des animaux, randonnée, escalade... Des conseils avisés pour se familiariser avec la manière de vivre des Cubains et une couverture approfondie de l'histoire passionnante de Cuba ; les facettes plus méconnues de ce pays sont abordées pour sortir des clichés. Une section consacrée à la culture cubaine en particulier la musique, essentielle à Cuba. Des informations pratiques indispensables pour se rendre d'une ville à l'autre en avion, en bus, en voiture, en moto, en train ou... en camion. Un plan détachable de La Havane avec les principaux sites et un index des rues. Un boléro mélancolique envahit une rue de La Havane, de Santiago de Cuba ou de Trinidad. Le vert émeraude d'une nature luxuriante, des récifs multicolores et des rubans de sable blanc s'offrent sans retenue. La clameur d'une fête vous happe... Vous êtes à Cuba, une île qui se savour comme un fruit mûr. Au coeur de chaque destination : préparer son voyage selon ses envies : des chapitres dédiés à l'organisation du séjour et des itinéraires thématiques ; vivre des expériences uniques : des cahiers photos, la sélection des sites à ne pas manquer et des meilleures activités ; sortir des sentiers battus : nos auteurs quadrillent le terrain à la recherche des lieux les plus secrets. Et aussi... Les plus belles plages, la société cubaine, les activités de plein air et la plongée. Nombreuses adresses exclusives, sites naturels, activités de plein air, cartes claires.

10/2020

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Poésie

Tes pieds je les touche dans l'ombre. Edition bilingue français-espagnol

Exhumés des archives de la Fondation Pablo Neruda à Santiago, vingt et un poèmes inédits du prix Nobel chilien font résonner, par-delà le tombeau, cette voix familière à la portée universelle. Quarante ans après sa mort, Pablo Neruda demeure l'une des voix les plus populaires du continent latino-américain et incarne, aux yeux de chacun, une figure immuable de la poésie de combat. Ecrits entre 1956 et 1973, période de maturité du poète, et contemporains de La Centaine d'amour et du Mémorial de l'île noire, les poèmes de ce recueil se présentent de façon modeste, comme des fragments, souvent griffonnés à l'encre verte sur des brochures, des menus, des prospectus (reproduits en fin de recueil dans un carnet de fac-similés de trente pages en couleurs). Les motifs que développe ici Neruda sont ceux qui composent son oeuvre depuis Résidence sur la terre : l'amour pour les femmes (" De pain, de feu, de sang et de vin / est le terrestre amour qui nous embrase ") ; le voyage (" J'ai roulé sous les sabots, les chevaux / sont passés sur moi comme les cyclones ") ; le pays natal livré aux séismes (" Je dis bonjour au ciel / Plus de terre. Elle s'est détachée / hier et cette nuit du navire. / Derrière est resté le Chili "), à l'incertitude politique (" Cordillères / enneigées, / Andes / blanches / parois de ma patrie, / que de silence / tout autour de la volonté, des luttes / de mon peuple. ") ; la poésie (" je dois écrire des lignes / que je ne lis pas, / je dois chanter pour quelqu'un/ que je ne connaîtrai / même pas un jour ") ; les forces telluriques et enfin la nature, toujours féconde et luxuriante (" Alors traversant l'incitation de ta cime son éclair parcourt / sables, coroles, volcans, jasmins, déserts, racines / et porte ton essence aux oeufs de la forêt, à la rose furieuse / des hannetons. ") Les lecteurs, nombreux, de Pablo Neruda ne seront pas déçus par cette dernière moisson de poèmes. Ils sauront y lire cette foi étonnante dans l'amour humain.

03/2022

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Histoire internationale

La colonie du docteur Schaefer. Une secte nazie au pays de Pinochet

La colonie du Docteur Schaefer est un îlot de la vieille Europe, version aryenne, au pied de la Cordillère des Andes. Nous sommes en pleine campagne chilienne où cet ancien brancardier SS a constitué un " paradis " inexpugnable : barbelés, miradors, surveillance électronique, le lieu ressemble à un camp de concentration, en plus bucolique. L'" expérience " dure depuis plus de quarante ans, depuis que Paul Schaefer et ses fidèles ont quitté une Allemagne ruinée par la guerre. Là, rarement le contrôle des êtres humains aura été poussé aussi loin sur terre : intimité réduite au minimum, contacts limités avec l'extérieur, travail obligatoire. Et gare au colon récalcitrant ! Aujourd'hui, le " gourou " est en fuite, plusieurs mandats d'arrêt sur le dos, dont un lancé par la France. Mais les siens résistent encore, et leurs soutiens sont puissants. La "Colonie Dignité" a en effet rendu des services : elle a servi de planque aux nazis; elle a été une base arrière de la dictature où les militaires chiliens ont appris à torturer;elle a fait du commerce, et même beaucoup d'argent ; c'est aussi parmi ses prairies rappelant la Bavière que le couple Pinochet aimait venir se détendre. Depuis 1997, la justice chilienne tente d'ajouter à cette ténébreuse histoire un dernier chapitre : Paul Schaefer est accusé de pédophilie. Plusieurs jeunes garçons chiliens, issus de milieux populaires, ont porté plainte pour abus sexuels après que l'un deux eut rompu le silence. À la manière d'un grand reportage, ce livre reconstitue une histoire au cœur de l'espionnage moderne au moment où les héritiers de l'" abominable Docteur Schaefer " tentent de se refaire une virginité. Témoins, victimes, suspects, nous sommes allés les écouter jusque dans leurs silences. Un livre pour résister à l'impunité. Une enquête de Maria Poblete (journaliste franco-chilienne) et Frédéric Ploquin (grand reporter à Marianne), menée entre Paris, Bonn et Santiago du Chili.

03/2004

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Sciences politiques

Transgression. Voyages du "camp du bien" vers "le camp du mal"

Voyages du camp du "bien" vers le camp du "mal" Ils étaient trotskystes. L'un (Pierre Cassen) à la Ligue Communiste Révolutionnaire (LCR), l'autre (Bernard Germain) à l'Organisation Communiste Internationaliste (OCI). Ils sont aujourd'hui dans le camp du "mal", le camp national et identitaire. . Ils ont donc transgressé tous les interdits de la gauche et des bien pensants pour parcourir ce chemin qui les a conduit de la gauche à la droite. C'est parce qu'ils ont accepté de s'ouvrir aux arguments du camp d'en face, parce qu'ils ont refusé de rejeter par principe les opinions des autres, qu'ils ont pu étudier de manière critique les arguments et contre arguments du débat. Aujourd'hui, une multitude de gens s'autocensurent, s'interdisent de réfléchir et de confronter les points de vue. Terrorisés de se voir affubler des qualificatifs de raciste ou extrême droite. Ce faisant, ils acceptent de s'enfermer dans une prison idéologique d'où est bannie toute réflexion critique et tout véritable débat. Ces gens sont en fait des victimes du totalitarisme intellectuel ambiant. Si seulement ils osaient étudier les problèmes sans se contenter de réciter la messe des bien pensants, ils vivraient sans doute une évolution de leurs certitudes vers une véritable opinion. Au travers de nombreux sujets Pierre Cassen et Bernard Germain exposent leurs opinions, expliquent pourquoi il ont changé et interpellent les membres du "camp du bien" en les invitant à répondre à de nombreuses questions. Un livre important pour qui veut retrouver sa liberté de pensée et pouvoir se faire sa propre opinion sans se soucier du qu'en dira-t-on ou de la peur d'être diabolisé par les geôliers de la pensée. Avec des témoignages de : Hugue Bouchu, délégué des Amis franciliens de Synthèse nationale Santiago Cartagena, ancien militant communiste chilien, aujourd'hui membre de Vox (parti national espagnol) Gérard Delépine, chirurgien Patrick Gofman, écrivain et essayiste Pascal Hilout, apostat Patrick Loiseau, écrivain Lucien Samir Oulahbib, universitaire, docteur en sociologie

05/2023

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Littérature française

L'incognito

19 heures : on trouve le cadavre de Guido Jallo, professeur de latin-grec à l'université d'Urbino, dans un fossé au bord d'une route, à la sortie de Gubbio. Mitterrand et Chirac se préparent pour leur duel télévisé qui aura lieu dans une heure et demie. 20 heures : au Volturno, Rosy Blue entame son troisième strip-tease de la journée. Fou rire en voyant les têtes du premier rang. 21 heures : le fantôme de l'allée des orangers vous demande si vous ne pourriez pas l'aider à rapatrier ses toiles bloquées à Florence. 22 heures : les lucioles envahissent le jardin. 23 heures 59 : "Il est interdit aux pensionnaires de retenir dans l'enceinte du palais, au-delà de minuit, qui que ce soit sous quelque prétexte que ce soit". (Article 50 du règlement.) 0 heure : on a heurté son coude dans la foule, le Gitan attrape son poignard dans sa santiag et décapsule l'oeil de celui qui l'a bousculé. 1 heure : une unité de la police d'Urbino entraîne Bisserier au Saint-James pour lui faire identifier l'apprenti ébéniste qui aurait été en contact avec la victime. 2 heures : le barman branche la télé pour suivre en direct l'inauguration des jeux Olympiques de Séoul. 3 heures : une chauve-souris est entrée par le vasistas dans l'atelier d'Hector Lenoir. 4 heures : voici venue l'heure des assassinats par échanges de fluides. 5 heures : la tailleuse de pierres entend les loups du zoo hurler à la mort.

11/2021

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Littérature étrangère

L'Eclat dans l'Abîme. Mémoires d'un autodafé

Huit ans après Le Crayon du charpentier, voici le nouveau roman de Manuel Rivas, sans doute la plus riche et la plus vaste fresque qu'il nous ait donnée sur la Galice. Au cœur du récit, un fait historique : l'autodafé qui a eu lieu au port de La Corogne le 19 août 1936, quelques semaines après le prociamiento du général Franco et le début de la guerre civile espagnole. Ce jour-là, des centaines de livres provenant des bibliothèques publiques de Galice ont été brûlés devant les habitants de la ville par des militants du groupe de la Phalange - le parti fasciste espagnol. Mais les livres brûlent mal, on le sait, et du bûcher se sont détachées quelques pages, une couverture, une illustration, qui soudain se sont mises à danser dans le vent et ont happé aux flammes. En bon poète, Manuel Rivas nous invite à suivre les vagabondages de ces bouts de papier. En bon romancier, il nous raconte les mille et une histoires s'y cachent. Les cahiers calcinés d'un manuel d'électricité nous parlent ainsi du destin du boxeur Vicente Curtis, ancien membre de l'athénée révolutionnaire L'Éclat dans l'Abîme, condamné à traîner dans les rues le cheval de bois des photographes ambulants. Une illustration méconnaissable nous renvoie aux aventures de la petite lavandière Ô qui, dans les eaux de la rivière, voit surgir de mystérieux visages. Un peu plus loin, une page de garde à demi brûlée porte encore l'ex-libris de la bibliothèque de Santiago Casarès Quiroga, le leader républicain qui doit fuir la Galice et se retrouve exilé en France avec sa fille Vitola, la future Maria Casarès. Nous passons d'un personnage à l'autre, d'une histoire à l'autre, en tournant doucement l'invisible sphère armillaire qui fait de ce roman un kaléidoscope ou un carrousel enchanté. Ces pages d'une intense poésie ,nous montrent que dans la ville de La Corogne, comme partout ailleurs, la condition de l'homme est celle d'un être fragile et toujours imprévisible, capable à chaque instant du meilleur comme du pire

09/2008

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Famille

La revue internationale de l'éducation familiale N° 52, 2023 : Contextes pluriculturels et prévention du racisme

Un ensemble de recherches connecte les approches globales et locales pour questionner les processus et expériences de racisation ainsi que la lutte contre les discriminations culturelles et ethnoraciales dans nos sociétés postcoloniales. Ce dossier Contextes pluriculturels et prévention du racisme, dirigé par Tatiane C. Rodrigues (université de Sao Carlos), Ana Cristina Cruz (université de Sao Carlos), Anete Abramowicz (université de Sao Paulo) et Véronique Francis (université d'Orléans), aborde l'impact des violences ethnoraciales et du racisme structurel dans les contextes éducatifs et les espaces urbains ségrégués. Il examine la responsabilité des institutions et l'expérience des parents face aux vécus discriminatoires des enfants. En présentant des approches collaboratives de reconstruction historique et mémorielle, des dispositifs pour soutenir les projets éducatifs des familles ou encore un programme d'action affirmative de mobilité universitaire, les études dessinent de nouvelles voies pour la conquête de la justice éducative. Présentation du dossier : La lutte contre le racisme comme éthique de l'existence ? Tatiane C. Rodrigues, Ana Cristina Cruz et Anete Abramowicz Projet familial et condition noire dans le système d'éducation supérieur brésilien. Les jeunes étudiants du programme Abdias Nascimento Tatiane C. Rodrigues, Ana Cristina Cruz et Anete Abramowicz Familles noires africaines, migration et éducation de la petite enfance au Brésil Flavio Santiago, Artur Oriel Pereira et Daniela Carolina Ernst Collaborer avec des jeunes et des familles noires aux Etats-Unis et au Brésil. Patrimoine Africana et partenariat communautaire pour la justice éducative Melissa Speight Vaughn, Joyce E. King et Ivanilda Amado Cardoso Familles victimes de la violence dans des contextes militarisés à Rio de Janeiro Juliana Farias Les préjugés raciaux dans les familles et l'école aux Antilles des années 1950 aux années 1970 Karine Sitcharn L'expérience des mères autochtones en couple mixte face aux discriminations raciales vécues par leur(s) enfant(s) Claire Lajus La mobilisation des pères de familles populaires par les enseignant·e·s : des effets sur les mères qui interrogent l'idéal égalitaire Chloé Riban et Camille Noûs VARIA L'emphase dans les entretiens des éducateurs de l'enfance avec les parents : une perspective d'analyse des interactions Marianne Zogmal

04/2024

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Littérature française

BONNEs CHANCEs ! Marche mon p'tit, marche...

56 ans ! Ma vie est un voyage, qui parfois m'a fait faire du surplace, mais qui surtout m'a emmené loin, géographiquement ou dans les méandres de la douleur, du corps et de l'âme. Un chien m'a sauvé la vie ; j'ai perdu mon meilleur ami à 22 ans ; j'ai côtoyé un acteur français face à l'urinoir d'une boîte de nuit espagnole, le plus bel été de ma vie ; j'ai pris le train avec une belle actrice anglaise, un jour d'été où je faillis mourir, sous la Manche ; j'ai aussi rencontré Dieu qui achetait des Santiag à Dallas et m'a signé un autographe ! Et puis j'ai connu les hôpitaux Parisiens, Normands, Bruxellois et Canadiens... pour de longs et douloureux séjours. J'aurais pu mourir plusieurs fois ; j'ai été paralysé pendant 24 heures ; j'ai dîné "à la table d'un sanglant dictateur moustachu" , en Bavière ; et j'ai aussi connu de belles et grandes joies. Il m'a fallu apprendre à marcher à trois reprises, prendre des décisions difficiles ou ne pas m'y résoudre parfois, mais surtout, il a fallu continuer à avancer, même lorsque sur ma route j'ai croisé des mal-pensants, des mal appris, et des sans noblesse ! La résilience est notre capacité à surmonter les épreuves. BONNEs CHANCEs ! est le témoignage de ce parcours, fait de hauts et de bas, vu sous l'angle de cette accumulation d'épreuves, de cet enchaînement de fracas, tout en gardant une pointe d'humour salvateur, un regard sans apitoiement sur ce qui a été traversé et enduré. Eric A. Dubois est né en 1965. Après une longue carrière de dirigeant d'entreprises, il se lance dans l'écriture et nous livre un témoignage émouvant, retraçant un parcours de résilience hors du commun.

02/2022

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Religion

Eduardo Frei

La vie et l'action politique d'Eduardo Frei, né en 1914 et mort en 1982, Président démocrate chrétien de la République du Chili de 1964 à 1970, demeurent une énigme pour nombre de français et d'européens, voire de latino-américains. Beaucoup ne parviennent pas à comprendre comment un homme qui représentait un espoir pour la démocratie chrétienne du continent latino-américain, un catholique éclairé et exemplaire, à la vie privée irréprochable et qui vécut toujours pauvrement, approuva en 1973 le Coup d'Etat militaire qui renversa le Président Socialiste Allende. Il rachètera plus tard cette attitude en prenant la tête de l'opposition au Général Pinochet et en faisant une belle campagne pour le "non" au référendum constitutionnel par lequel le Général Président Imposa en 1980 une constitution à sa mesure. Homme de culture et d'action, chrétien convaincu et politique réaliste Eduardo Frei a marqué en profondeur la vie du Chili et celle de l'Amérique du Sud. Mais le cheminement de l'histoire ne permit pas à ses espérances de se réaliser, et le jeu des forces antagonistes ne le laissa pas jouer ce rôle d'arbitre qui aurait pu être le sien sous l'Unité Populaire et au-delà. Aurait-il pu changer le cours des choses ? Il est impossible de le dire. En tout cas, l'histoire tragique de la démocratie chilienne est là pour marquer la complexité des tâches humaines et des entreprises politiques, malgré les valeurs et les convictions des acteurs en présence. Avec Eduardo Frei apparaît nettement la grandeur de la démocratie et la difficulté de celle-ci à se maintenir quand s'exacerbent les passions, et que le jeu politique se pervertit. L'actualité politique chilienne en est toujours une illustration frappante. Comme de nombreux Basques, Pierre LETAMENDIA, Maître de Conférences à l'Université de Bordeaux, a vécu au Chili ou il a fait ses études primaires et secondaires. Il a connu Eduardo Frei, alors sénateur de Santiago, avant d'être élu deux ans plus tard, en 1964, Président du Chili. En 1980 il rencontre Frei à Paris alors chef incontesté d'une démocratie chrétienne interdite par le régime Pinochet et assumant à lui seul le leadership de toute l'opposition. Ce livre permet de mieux comprendre les rouages et le déroulement de l'histoire chilienne depuis la défaite de Pinochet au plébiscite d'octobre 1988.

01/1989

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Religion

Vie de combat, vie d'amour

Je me souviens du 3 juillet 1965. Tout tremblant et éperdu de joie, j'étais entre les mains de l'évêque de La Rochelle qui m'ordonnait pour le service de l'Eglise d'Algérie. Il me demanda : "Guy, est-ce que tu promets de donner toute ta vie au service de Dieu, au service de l'amour, au service des autres ?" Je répondis en latin : "Promitto." Cinquante ans ont passé, il me semble pourtant que c'était hier. Me reviennent à la mémoire tant d'êtres rencontrés, de situations vécues, de moments tragiques, d'autres éblouissants aussi. Ce demi-siècle d'engagement qui n'a pas cessé, et même ma vie entière, j'ai voulu les écrire en hommage à ceux qui ont croisé ma route et qui m'ont transformé. Pas comme un long récit pontifiant, mais sous forme d'un abécédaire ludique, de A à Z, d'Amour à Zizou. Sans oublier Blouson, Christ, Drogue, Educateur, Faucon, Guerre d'Algérie, Héros, Islam, Jeunes, Kawasaki, Loubard, Messe, Nuits, Ordination, Popeye, QHS, Rue, Santiags, Tibhirine, Urgence, Vagabond, Wallabies, Xénophilie, ou Youyous, et bien d'autres encore... Après quarante livres, j'ai voulu écrire le dictionnaire de ma vie, quelques 200 entrées, graves ou drôles, narratives ou réflexives, d'hier ou d'aujourd'hui, en église ou hors d'elle, avec mes jeunes loulous qui m'en ont fait voir de toutes les couleurs, ou mes anciens, si touchants de fragilité... On y trouvera des histoires d'amour, des coups de gueule, des naissances, des morts... On s'y amusera aussi, j'y ai veillé ! Ces textes sont tous marqués par le sceau d'une reconnaissance infinie pour ces décennies où j'ai été indéfectiblement soutenu par l'Amour de Dieu, tentant de suivre l'exemple du Christ, dans les épreuves comme dans les joies. Cet Amour qui ne m'a jamais abandonné et que j'ai à coeur de partager ici à pleins tubes avec vous, mes amis lecteurs. Guy Gilbert

10/2015

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Sports

Air France (1933-1944). Un turbulent décollage

Au printemps 1933, le ministre de l'Air, Pierre Cot, obligé de faire des coupes sombres dans son budget, contraint les compagnies Air Orient, Air Union, la Compagnie Internationale de Navigation Aérienne (CIDNA) et la Société Générale de Transport Aérien (Lignes Farman) de fusionner. Cette concentration donne naissance à Air France. La mythique compagnie Aéropostale est absorbée par le nouveau groupe au cours de l'été. La tâche qui attend Air France est immense. Si l'héritage historique est glorieux, les pionniers de l'aviation marchande française ont multiplié les exploits pour créer un réseau aérien mondial, l'héritage matériel est préoccupant. De nombreux avions sont d'un type dépassé. Air France, pour son essor, doit renouveler rapidement sa flotte. Au fil des mois, les aléas vont se multiplier pour contrarier les projets de la compagnie : durcissement des conditions de certification des avions, nationalisation des usines de construction aéronautique, priorité à l'aviation militaire. Air France surmonte un à un ces obstacles. Le cap des 100 000 passagers transportés en une année est franchi en 1938. En 1939, ses avions atterrissent aux quatre coins de la planète : Buenos Aires, Santiago du Chili, Dakar, Hanoï, Hong Kong… Le déclenchement du second conflit mondial ruine tous ces efforts. La rapide défaite des armées françaises suspend pour quelques semaines toute activité aérienne en France au mois de juin 1940. Après quelques semaines, les Allemands autorisent la reprise des liaisons aériennes entre la zone libre et les colonies françaises d'Afrique du Nord et d'Afrique Occidentale. Air France est chargée d'exploiter ce réseau réduit. Au Levant, la résistance s'organise à l'automne 1941. Les avions des lignes aériennes militaires, baptisées Air France Libre par le général de Gaulle, sillonnent l'Afrique pour le compte des Forces Françaises Libres. Le débarquement allié en Afrique du Nord au mois de novembre 1942, suivi de l'envahissement de la zone libre par les troupes d'occupation interrompt le trafic d'Air France. Air France est écartelée de part et d'autre de la Méditerranée. En Afrique du Nord et de l'Ouest, ses services se mettent rapidement au service de la France Libre. En métropole, ses avions sont réquisitionnés et ses ateliers contraints de travailler pour les Allemands. Malgré ces conditions difficiles, Air France survit. Dans les jours qui suivent la libération du territoire métropolitain, ses personnels rétablissent les premières lignes postales. Ces liaisons sont le socle sur lequel va se bâtir la nouvelle Air France nationalisée. Ce livre sera préfacé par le Directeur Général d'Air France

07/2011

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Sports

Bernal et les fils de la Cordillère. Voyage au pays des grimpeurs colombiens

La biographie autorisée de la nouvelle star du cyclisme mondial étayée par l'incroyable histoire de ses illustres prédécesseurs. Depuis un siècle, la Cordillère est la source de toutes les vocations cyclistes qui se sont envolées ou effondrées entre Bogota et Medellin. A Zipaquira, cité proche de la capitale, c'est entre les eucalyptus du Parque de la Sal, à 2800 m, qu'un gamin de 8 ans, prénommé Egan, s'est découvert à VTT, une vocation qui l'a propulsé sur la plus haute marche du podium du Tour de France 2019. Il se confie longuement dans ce livre. Mais le jeune Egan Bernal est aussi l'héritier d'une dynastie de grimpeurs fameux aux destins extraordinaires. Cochise Rodriguez, recordman de l'Heure et fidèle équipier de Felice Gimondi, Lucho Herrera, meilleur grimpeur du monde des années 80, enlevé par les FARC après sa carrière, Fabio Parra, l'Homme de fer, Patrocinio Jimenez, mineur au fond d'un puits de charbon à l'âge de 10 ans, Martin Ramirez, bourreau de Bernard Hinault, en 1984, dans un Dauphiné d'apocalypse, Alfonso Florez, vainqueur du Tour de l'Avenir 1980, assassiné par des sicarios, Cacaito Rodriguez qui se levait à 4h du matin pour aller s'entraîner, Mauricio Soler, maillot à pois du Tour 2007, miraculé et handicapé pour le restant de ses jours après une chute d'une gravité extrême, Nairo Quintana dont les tests d'effort à 18 ans étaient supérieurs à ceux d'un autre colombien, âgé de 30 ans, Santiago Botero, champion du monde contre la montre 2002. Même les frères Pablo et Roberto Escobar ont tenté un jour leur chance dans le peloton. On ne peut les citer tous mais Rigoberto Uran, Superman Lopez, Fernando Gaviria, ont grandi eux aussi sur les pentes de la Cordillère, territoire Comanche pour les Européens, Bernard Hinault, Laurent Fignon, Luc Leblanc, Charly Mottet, Pascal Simon et récemment Julian Alaphilippe, venus la défier. Ce sont ces moments de vertige, au bord du gouffre que l'auteur raconte sous forme de petites nouvelles, à travers des personnages, magiques, un peu borderline, humbles ou phénomènes, rencontrés au fil de ses voyages. Tout cela dans le décor grandiose de sa Majesté la Cordillère où s'entrecroisent des hommes épris de religion, des narcos, des FARC, tous réunis par l'amour du cyclisme. L'auteur : Guy Roger, ancien journaliste de L'Equipe, est spécialisé dans le cyclisme. Il a voyagé de nombreuses fois en Colombie.

06/2020

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Sciences historiques

Documents diplomatiques français 1973. Tome 1, 1er janvier - 30 juin

Il y a des années qu'on considère comme des tournants. 1973 est de celles-là, et comme on le verra, cela est vrai pour le second semestre comme pour le premier. Parmi les événements les plus marquants : - C'est d'abord l'aboutissement des négociations de Paris sur le Vietnam avec les accords de janvier 1973, qui signifient le retrait des forces américaines. Est-ce la paix en Indochine ? Très rapidement, on se rend compte que ce n'est qu'une trêve. Les deux régimes vietnamiens violent les accords, et n'ont nullement renoncé à obtenir une victoire militaire totale. - C'est aussi le discours d'Henry Kissinger, le 23 avril 1973. Censé ouvrir une "Année de l'Europe" il apparait comme l'expression d'une volonté américaine de maintenir les Etats européens au rang de puissances régionales dans un monde toujours dominé par la bipolarisation entre les deux grands. - En effet, le discours est suivi par la rencontre Nixon-Brejnev de juin et le fameux accord sur la prévention de la guerre nucléaire. Il n'en faut pas plus aux Européens, et en particulier aux Français, pour croire à une connivence entre Américains et Soviétiques pour consolider, à leurs dépens, leur coexistence pacifique, et pour tout dire leur condominium. - Cependant à Washington se développe le scandale du Watergate : au début, en 1972, il s'agit d'un simple fait divers, mais l'affaire devient politique et met en difficulté le président Nixon qui doit admettre la culpabilité de certains de ses collaborateurs. Du coup, sa popularité est en chute libre et notre ambassadeur constate que l'exécutif est paralysé, le président directement menacé et le Congrès renforcé. - On est aussi à la veille d'une redistribution des cartes sur le plan géopolitique. Car se dessine un rapprochement complètement inattendu entre la Chine, sortie de la révolution culturelle, et l'Amérique de Nixon. -En Amérique latine, l'heure est au recul de la démocratie et à la multiplication des coups de force : l'armée prend le pouvoir ou quand elle l'assume déjà, comme en Uruguay l'exerce avec rudesse. Au Chili, on est à la veille du "golpe" qui va mettre un terme à l'expérience de l'Unité populaire du président Salvador Allende : les diplomates français en poste à Santiago notent la vie politique bloquée, l'agitation de plus en plus vive de la société chilienne et rendent compte d'un premier soulèvement militaire. Ce qui se dessine est une décennie de dictatures militaires dans ce continent.

04/2019

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Histoire de France

Journal 1936-1940. "Hitler sait attendre. Et nous ?"

Dans le premier volume de son Journal, couvrant les années 1918 à 1933, nous avons suivi Hélène Hoppenot de Paris à Rio de Janeiro, puis à Téhéran, Santiago du Chili, Berlin, Beyrouth, Damas et Berne. En 1933, grâce à leur grand ami Alexis Léger (en littérature, Saint-John Perse), secrétaire général du Quai d'Orsay, son mari est nommé en Chine : "Dans ce pays tant aimé, j'aurais volontiers envisagé de demeurer jusqu'à la mort", confie Hélène Hoppenot, au terme de quatre années si éblouissantes qu'elle n'a plus éprouvé l'envie de tenir son Journal... En 1937, elle retrouve sans enthousiasme la France et le Quai d'Orsay, mais reprend la "conversation" avec elle-même. A Paris, Hélène Hoppenot se révèle une observatrice très perspicace, qui décrit avec justesse et humour le milieu de la politique et de la diplomatie, où elle se meut avec aisance. Elle renoue aussi avec ses amis écrivains et artistes, qui gravitent autour des librairies de la chère Adrienne Monnier et de Sylvia Beach, autour de Darius Milhaud et de Paul Claudel... Elle fait également la connaissance de Colette, Helen Hessel, Gisèle Freund, Jean Giraudoux, Marcelle Auclair, Paul Valéry et quelques autres, dont elle note les propos, parfois détonnants ! En janvier 1939, alors que Hitler se montre de plus en plus offensif et dominateur, Henri Hoppenot prend la tête de la "sous-direction Europe"... Grâce à ses confidences angoissées, Hélène Hoppenot peut relater au jour le jour les efforts erratiques des gouvernements pour éviter la guerre : son témoignage, plein d'anecdotes et de commentaires critiques, permet de décrypter les faits et gestes d'Alexis Léger, Edouard Daladier, Georges Bonnet, Paul Reynaud, Philippe Pétain... A l'heure où la France est acculée à prendre part au conflit, Hélène Hoppenot anticipe le repli du gouvernement en Touraine. Le 10 juin 1940, elle cherche à joindre son mari : "A six heures, j'appelle à nouveau et j'attends. Longtemps ? Très longtemps. Tout à coup, j'entends une voix de femme, enrouée, lointaine : "Paris, dit-elle, ne répond plus..." Paris ne répond plus ? Le voilà, le grand choc, qui traverse le coeur de part en part. . La voici, cette défaite redoutée. Paris ne répond plus ?... Cette voix de femme va résonner dans mes souvenirs et je ne pourrai l'oublier... Mais, un jour, Paris répondra. Ressuscitera." Avec son mari et leur fille Violaine, Hélène Hoppenot prend le chemin de l'Exode qui la mène à Bordeaux, Madrid, puis Lisbonne. Dès le 24 juin 1940, elle sait que le général de Gaulle représente "tout ce qui nous reste d'espoir", mais les Hoppenot doivent se résoudre à l'exil et rallier le lointain poste diplomatique de Montevideo.

11/2015

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Histoire de France

Journal 1940-1944. "Que passent les heures, les jours, les nuits et que la France renaisse"

Dans le premier tome de son Journal 1918-1933, Hélène Hoppenot (1894-1990), femme de diplomate, nous entraînait de Paris à Rio de Janeiro, Téhéran, Santiago du Chili, Berlin, Beyrouth, Damas et Berne. Dans le deuxième tome (1936-1940), elle racontait avec verve les tractations secrètes et les décisions erratiques du gouvernement français. Son mari, Henri Hoppenot, est alors à la tête de la "Sous-Direction Europe" et tous deux sont proches d'Alexis Léger (soit Saint-John Perse), secrétaire général du Quai d'Orsay. Au début du troisième tome, en 1940, nous retrouvons les Hoppenot en Uruguay : "Nous tous, exilés diplomatiques, sommes devenus des épaves." Soumis au rythme des chassés-croisés incessants, des ordres et contre-ordres incohérents, ils subissent l'illisible politique de Vichy. Malgré tout, Hélène Hoppenot garde espoir : "Depuis deux ans - et quels qu'aient été les désastres subis - j'ai toujours cru à la victoire de l'Angleterre. Par instinct et non, hélas, par raison. Un univers nazi est inconcevable". Elle va rapidement convaincre son mari qu'il lui faut choisir le général de Gaulle contre le "terrible vieillard" et le gouvernement de Vichy - dont Henri Hoppenot est pourtant le représentant légal à Montevideo - et contre Alexis Léger, qui voir en de Gaulle un futur dictateur. La tension et la complexité de ces années difficiles affectent le moral de Hélène Hoppenot, mais pas son sens critique qui ponctue, en temps réel, les échos, les fausses nouvelles et les rumeurs qu'elle consigne... Heureusement, elle retrouve de vrais amis sur le continent américain : Gisèle Freund, Darius Milhaud, Jules Supervielle, Henri Seyrig, la famille de Paul Claudel... Et le tumultueux séjour à Montevido de Louis Jouvet et de sa troupe de comédiens en 1941 est une distraction bienvenue dans le désert culturel uruguayen. Après la démission de Henri Hoppenot, le 25 octobre 1942, ils partent sans regret pour les Etats-Unis, où ils retrouvent Alexis Léger et des intellectuels européens exilés. Traversée du désert... Mais c'est Henri Hoppenot, nommé à la tête de la délégation française à Washington, qui organise en juillet 1944 - soit entre le Débarquement et la Libération de Paris - le séjour à Washington et New York du général de Gaulle. Soutenu par Hélène Hoppenot, il fait alors partie de ceux qui contribuent à arracher aux autorités américaines la reconnaissance officielle du chef de la Résistance française. Hélène Hoppenot était très consciente de l'importance de noter les propos entendus, les choses vues dans la coulisse, avant de les retrouver déformés ou censurés par les journalistes, comme Geneviève Tabouis ou "Pertinaz", selon leur orientation... Ce Journal 1940-1944 livre donc quantité d'informations pour les historiens, tout en constituant un témoignage d'une grande honnêteté intellectuelle. Edition établie et annotée par Marie France Mousli, qui a déjà proposé le Journal 1918-1933 de Hélène Hoppenot paru en 2012, puis le Journal 1936-1940, paru en 2015.

03/2019

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Musique, danse

American Rock Trip

Encore un livre sur le rock ? Pire : un livre sur les musées du rock, et par capillarité sur les musées du blues, de la soul et de la country music. Les Américains n'ont pas de grottes de Lascaux, ni de Chapelle Sixtine mais au beau milieu du XXe siècle ils ont inventé le rock'n'roll et depuis quelques années ils développent un art bien à eux : accommoder leurs reliques en les exposant sous des vitrines. Aussi peu rock'n'roll soit-il, l'arsenal muséal constitue aujourd'hui l'étape ultime du processus de sacralisation des mythologies populaires. Exit une certaine tradition muséale à l'européenne : au pays du rock'n'roll où Elvis Presley est le King, on confère le statut de trésor national à un pied de micro, une paire de santiags ou une brosse à cheveux. Cette patrimonialisation à tout crin peut s'apparenter à " une réaction névrotique devant le vide des souvenirs " (Umberto Eco) - elle révèle en tout cas la place qu'ont prise ces musiques dans la vie de tout un chacun. American Rock Trip est le résultat d'une véritable enquête de terrain menée par un auteur qui, par ailleurs, travaille lui-même dans le plus grand musée du monde (le Louvre). 12 000 kilomètres parcourus pied au plancher, 6 semaines de voyage pour visiter une cinquantaine de lieux et aller à la découverte de musées, de cabinets de curiosités pop et autres singularités locales : du cabanon où a grandi Muddy Waters aux pierres tombales de Robert Johnson, en passant par la chambre à coucher de Britney Spears, l'enfer de Jerry Lee Lewis, les combinaisons luminescentes de Daft Punk, la machine à raffermir les fesses de Dolly Parton, les dessins de Jimi Hendrix, le singe de Michael Jackson, le bunker du plus grand fan au monde d'ElvisPresley, le " Louvre du rock'n'roll " à Cleveland - and so on... American Rock Trip s'ouvre avec une carte du parcours effectué et la liste des lieux visités avec leurs coordonnées (ce qui fait aussi de l'ouvrage un guide pratique à destination des touristes), puis l'ouvrage se divise en trente-trois courts chapitres qui articulent descriptions des lieux visités, analyses de leur fonctionnement symbolique, impressions de fans, témoignages de stars, citations de spécialistes, regards d'artistes contemporains... avec un casting de personnages hauts en couleur rencontrés en cours de route à Seattle, Los Angeles, Las Vegas, Phoenix, Chicago, Detroit, New York, en Louisiane, au Mississippi, dans le Tennessee et au Texas. Chaque chapitre est illustré, à la manière d'un scrapbook, avec notamment des photographies prises in situ - et la couverture se décline en trois versions, rendant hommage à trois monstres sacrés de la pop américaine. En jetant son dévolu sur ces musées d'un nouveau genre, American Rock Trip restitue l'attachement, universel et irrationnel, qui régit la relation entre musiciens et publics. En bref : le rock tel que vous ne l'avez jamais lu.

02/2012

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Religion

Paul VI à travers son enseignement

" Au soir d'une journée où j'ai pris congé du diocèse que Jean-Paul II m'avait confié il y a près d'un quart de siècle, je ne veux manquer de rendre un ultime témoignage en m'acquittant d'un dernier devoir. Il s'agit de la promesse faite, il y a un an, à Mgr Macchi, le dévoué secrétaire de Paul VI : je m'étais engagé à présenter l'ouvrage que sa piété exigeante et fidèle a consacré à la mémoire de ce grand pape... A trente ans de distance, faut-il méditer à nouveau la parole du Christ que Paul VI répéta au soir de sa vie : Quand le Fils de l'Homme reviendra, trouvera-t-il la foi sur terre ? ". C'est à cette question que j'ai voulu répondre, en disant à nouveau aux fidèles ma confiance en l'avenir. Jésus ressuscité nous dit en effet : "Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu'à la fin des temps " (Mt 28, 20). Il est avec nous, alors même que nous partageons la solitude de sa Passion. Mgr Macchi a rassemblé et ordonné ces textes de Paul VI avec la volonté d'un véritable attachement qui prouve la confiance que Paul VI avait placée en lui. Il a mis en évidence leur cohérence et leur logique... Beaucoup résonnent à nos intelligences et à nos coeurs avec une proximité et une force qui les rendent immédiatement présents. On les croirait écrits pour réveiller le courage de notre foi les jours de désarroi et de doute ; leur vigueur de plume les rend irrésistibles. Ils ouvrent des chemins vers un renouveau ou, plutôt, vers un nouvel état du monde et de l'Eglise dans la fidélité intégrale à l'Evangile. Que nous dit Paul VI qui soit si saisissant d'actualité ? Ne gardez pas les vêtements usagés qui vous isolent dans un monde qui en porte d'autres, si différents des vôtres. Ne vous attachez pas à ce qui est devenu caduc, dépassé ; nos contemporains diraient obsolète. Mais revêtez les habits qui montreront que vous participez au grand mouvement de l'humanité ; elle va vers une destination peut-être inconnue et sans doute redoutable. C'est le Christ, Alpha et Oméga, qui, en faisant de nous ses disciples, nous donne la mission d'y témoigner de la Bonne Nouvelle du salut des hommes. Est-il absurde, voire criminel, de se laisser ainsi emporter vers des destinations incertaines, en y apportant la confiance et la certitude du chrétien ? Faut-il proférer à mi-voix comme don Alvaro dans le Maître de Santiag " Au seuil de l'ère nouvelle, je refuse d'entrer " et s'échapper vers des contrées imaginaires qui nous coupent de la vie et des progrès ? Faisons confiance à la Providence. Et par l'amour, l'exemple, le courage, ouvrons les voies du salut de l'humanité. Démasquons la fascination de la mort pour que l'humanité reçoive l'Evangile et devienne ainsi plus humaine et plus spirituelle. L'exemple de Paul VI nous est, à ce titre, d'un grand secours. Il aura mené à son terme une oeuvre dont il ne fut pas le promoteur : le deuxième Concile du Vatican ; il a veillé à le mettre en application pour préparer l'avenir. Il manifesta sa vraie grandeur, faisant preuve d'audace et de prudence, de maîtrise et de charité, de lucidité et de volonté. Paul VI nous enseigne ainsi la voie de la fidélité, du courage et de l'humilité. ".

11/2005