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Ludwig Wittgenstein

Extraits

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Philosophie

Les airs de famille. Une philosophie des affinités

Les ressemblances de famille s'attachent à des motifs saugrenus : la forme d'un nez, un grain de beauté, une allure décidée, mais aussi un tempérament sexuel ou une maladie héréditaire. Relier des êtres qui se ressemblent - l'enfant à ses parents, l'animal à sa race - confirme l'ordre du monde. Chacun trouve sa place dans le déroulé des filiations. Mais parfois des formes louches dérogent aux apparentements naturels. L'imagination des femmes enceintes fut souvent alléguée pour expliquer ces bizarreries. Plus rigoureuses, les sciences du vivant s'employèrent à trouver la raison généalogique permettant de distinguer entre les semblables. Le siècle de Darwin, féru de typologies, inventa des familles d'oreilles et de crânes pour décrypter les physionomies saines ou criminelles. La codification des types est cependant menacée par l'extension infinie des airs de famille qui suggèrent un vertige : n'importe qui peut ressembler à n'importe quoi ! Aux portraits-robots ils opposent le flou photographique des visages. Wittgenstein s'en inspira pour modifier toute la grammaire des parentés. Lorsque ces airs sont aussi entêtants que des musiques, ils deviennent des affinités. Ce mot ancien désigne des échanges subtils entre des sujets, selon le milieu et l'occasion. Réactualisé par les sites de rencontres, il se réduit aujourd'hui à l'assortiment des mêmes goûts. Mais les affinités, au contraire, composent avec le dissemblable. Leurs voisinages magnétiques effrayèrent Kant et Goethe. Insidieuses ou fulgurantes, les affinités transportent une puissance de désaffinité.

02/2012

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Philosophie

L'objet quelconque. Recherches sur l'ontologie de l'objet

L'objet en général, le x kantien, le quelque chose en général, l'objet comme tel apparaissent comme des concepts ultimes de l'ontologie. Cette dernière peut-elle être identifiée à une théorie de l'objet ? Qu'en est-il des relations conceptuelles et historiques entre théorie de l'objet et ontologie formelle ? La réponse à ces questions passe par une série de recherches : une réévaluation du projet bolzanien et husserlien d'ontologie formelle, une discussion des problèmes épineux posés par la théorie meinongienne de l'objet, problèmes qui l'ont exposé aux critiques de Brentano, Husserl et Russell, et enfin une enquête sur les apophatismes sémantiques (Wittgenstein), les réductions physicalistes (Quine). Si l'objet a pu être dit un mythe, la destruction de ce mythe, laisse intacte la question de l'objet quelconque. Toute réflexion sur la variable, les objets mathématiques, les individus possibles ou futurs rend urgente sa discussion. C'est ce qui est débattu ici, en distinguant soigneusement les types ontologiques d'objets, comme les objets incomplets, arbitraires et quelconques. Le présent ouvrage qui examine de manière détaillée la problématique de l'objet quelconque, propose un état des lieux de l'ontologie formelle en tant que projet intellectuel complémentaire des sciences cognitives et une histoire métaphysique de l'objet ; il contient en outre, avec une explication de l'ontologie de la variable envisagée dans le cadre des nouvelles ontologies formelles, une introduction à la métaphysique du réalisme modal.

01/1999

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Philosophie

L'Espace

Au moment où Carnap fait paraître L'Espace, en 1922, les mathématiques du XIXe siècle ont si profondément transformé la géométrie héritée d'Euclide et de Descartes que les questions soulevées par le concept d'espace sont multiples et âprement discutées : de quel genre d'objets est-il question en géométrie ? Quelles sont les sources de notre connaissance de l'espace ? Dans le même temps, la physique fait elle aussi surgir de nouvelles interrogations. La théorie de la relativité générale d'Einstein révolutionne en effet les conceptions usuelles des relations entre géométrie et expérience. Aussi n'est-il pas étonnant que le jeune Carnap, à l'issue de ses études de philosophie, de mathématiques et de physique à l'université d'Iéna, choisisse de contribuer à la "théorie de la science" par une thèse sur l'espace dans ses multiples significations. Cette oeuvre de jeunesse nous fait découvrir une première philosophie des sciences de Carnap, avant que, sous l'influence de la lecture du Tractatus de Wittgenstein, l'analyse logique du langage ne devienne sa méthode philosophique de prédilection. Il y a loin de cette réflexion empreinte de néokantisme et marquée par la pensée de Husserl au Carnap empiriste logique, membre du Cercle de Vienne, de La Construction logique du monde (1928) et de La Syntaxe logique du langage (1934). Mais son approche du problème de l'espace reste d'une étonnante pénétration philosophique.

04/2017

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Littérature étrangère

La maison du déclin

Nous promenant de Notre-Dame de Paris au carnaval de Venise en passant par les lisières du Sahara, Strasbourg, la Provence, l'oeuvre de Hugo, la Rue des Crocodiles de Bruno Schulz ou le gigantesque ennui dans les sociétés communistes, l'auteur nous fait réfléchir sur la disparition du sacré dans l'architecture contemporaine sans que pour autant l'humain y trouve satisfaction. Philosophe et poète, Dražen Katunari? part de ce constat : le progrès n'est plus un arrachement à la tradition, il est notre tradition même. Il ne résulte plus d'une décision, il vit sa vie, automatique et autonome. Il n'est plus maîtrisé, il est compulsif. Il n'est plus prométhéen, il est irrépressible. Nous sommes soumis à la loi du changement comme nos ancêtres pouvaient l'être à la loi immuable. En tout domaine ou presque, l'obsolescence a eu raison de la permanence. Il n'y a donc pas de mérite particulier à faire bouger les choses, car elles se passent très bien de nous pour cela. Ca déménage avant même que nous songions à lever le petit doigt. Et si – de la pentapole du M'Zab à la maison de Wittgenstein – l'architecture occupe une place centrale dans ce livre somptueusement écrit, c'est parce qu'il importe désormais non d'accompagner le mouvement mais de faire un pas de côté et de réapprendre à habiter le monde. Alain Finkielkraut

05/2017

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Epistémologie

Epistemologiser. 11

Cet ouvrage fait ressortir l'épaisseur contemporaine de la multiversalité de la philosophie des sciences. On aurait donc osé ré-ouvrir, en guise de challenge, de nouveaux couloirs épistémologiques et philosophiques moyennant lesquels les philosophes contemporains sortiraient des réductionnismes pour sursumer la répétitivité des textes philosophiques qui gagnent souvent quelques-uns pensant encore en rond. C'est bien dans cet esprit innovant et problématisant que les contributeurs à ce numéro ont cru pouvoir axer leurs propos. Mahamoudou Konaté a choisi de penser la crise du langage scientifique suivant l'axe épistémologique de la crisologie. Et ce, à la lumière de "l'Ecole de Copenhague" . Quant à Dango Adjoua Bernadette, son analyse critique se fonde sur la logique déontique en tant qu'art de penser et d'appliquer les modalités normatives. Pour Ahamadou Hamage Issa, penser la biodiversité est d'une singulière actualité pour un pluralisme axiologique à partir des pluralismes scientifiques. Auguste Nsonsissa examine "l'émersiologie" pour lever l'équivoque du corps plastique dans l'horizon épistémologique des savoirs corporels. Marcel Homet Miyala Mabiala étudie la position de Wittgenstein dans le débat contemporain sur l'indicibilité du Tractatus. Il relève le caractère problématique de l'existence d'un métalangage. Enfin, ce numéro fait droit à un varia qui donne à lire l'article de Koné Kiyali dont l'enjeu réside dans l'instruction coranique qui conduit à la délinquance juvénile. Le cas des "Garibous" de Korhogo est ici mis en relief.

10/2022

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Philosophie

LA PAROLE MALHEUREUSE. De l'alchimie linguistique à la grammaire philosophique

Pour la philosophie dire " analytique " ou " linguistique ", les problèmes philosophiques ne doivent leur existence qu'à certain type de méconnaissance de la nature et du fonctionnement de notre langage. A l'opposé, Chomsky et certains de ses disciples soutiennent actuellement qu'une conaissance adéquate du langage, loin de les faire disparaître, confère au contraire une dignité nouvelle et éventuellement fournit une solution à certains problèmes philosophiques classiques. Que le langage soit ignoré, traité en suspect ou au contraire en intérmédaire digne de foi, il s'agit cependant toujours pour la philosophie - et, à cet égard, les néo-positivistes peuvent être considérés comme des philosophes traditionnels - de retrouver, à l'aide ou en dépit du langage, le monde tel qu'il est derrière le monde tel qu'on le parle. Le rêve du philosophe serait en particulier de transformer une fois pour toutes en entités réelles ou en non-entités ces entités fictives qui, pour parler comme Bentham, tiennent du langage " leur impossible, et néanmoins indispensable, existence ", et au nombre desquelles on peut compter, à des titres divers, Dieu, l'Esprit, le sens, les êtres mathématiques, les objets physiques eux-mêmes. Mais c'est en un sens uniquement parce que et pour autant qu'on les considère avec cette arrière-pensée, au lieu de décrire simplement leur fonction dans notre langage et dans notre vie, qu'elles constituent, selon Wittgenstein, un problème désespérant et insoluble.

03/1987

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Ouvrages généraux

La raison et la colère. Un hommage philosophico-politique à Jacques Bouveresse

Jacques Bouveresse fut un philosophe en tout point singulier : d'abord connu comme introducteur en France d'une des pensées les plus importantes de l'histoire de la philosophie, celle de Wittgenstein, il a développé une oeuvre qui témoignait d'un tempérament profondément indépendant vis-à-vis des modes intellectuelles, souvent polémique par rapport aux aveuglements idéologiques, aux facilités rhétoriques ou aux faiblesses argumentatives de ce qui était présenté comme la Théorie française. Jean-Claude Monod a entretenu avec Jacques Bouveresse une longue conversation. La remémoration de ces discussions lui permet de livrer un portrait sensible de l'auteur du Mythe de l'intériorité, en revenant sur ses points d'ancrage et ses combats : son inscription dans la tradition française d'un certain rationalisme ; son ouverture à la philosophie analytique aussi bien qu'à la littérature de langue allemande ; sa critique du journalisme, nourrie par l'exemple du satiriste viennois, Karl Kraus ; sa complicité avec Pierre Bourdieu, qui articulait autrement engagement et rigueur scientifique ; son attachement à l'idée de vérité objective. C'est tout un paysage intellectuel qui est ainsi parcouru, celui de la philosophie française des cinquante dernières années, que Jacques Bouveresse a contribué à transformer en profondeur. Jean-Claude Monod est directeur de recherche au CNRS. Spécialiste de philosophie politique et de philosophie allemande, il est notamment l'auteur de Qu'est-ce qu'un chef en démocratie ? (Seuil, 2012 ; Points, 2017) et L'Art de ne pas être trop gouverné (Seuil, 2019).

05/2022

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Thérapies diverses

Pratique de la psychothérapie EMDR. 2e édition

De nombreuses publications ont mis en évidence l'efficacité de la méthode EMDR qui est devenue en moins de dix ans le mode de traitement psychothérapeutique privilégié des traumatismes psychiques. Cet ouvrage qui réunit les plus grands spécialistes actuels est un véritable guide d'apprentissage et de perfectionnement de l'EMDR. Il apporte des réponses claires sur les fondements, le fonctionnement et les concepts centraux de cette approche. Le lecteur y trouvera un récapitulatif de l'application de l'EMDR et de ses conditions d'usage, des exemples précis et didactiques sur les étapes essentielles de sa mise en oeuvre ainsi qu'une présentation de nombreux outils et protocoles complémentaires, qui vont d'ailleurs bien au-delà de la seule prise en charge du psychotraumatisme.

09/2022

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Récits de voyage

Pologne. La noblesse de la terre, 2e édition

Accoutumés à s'identifier aux drames de leur histoire, les Polonais ont encore de la peine à saisir que leur pays est devenu un grand d'Europe. Quel chemin parcouru pourtant ! A Varsovie, à Cracovie, en Silésie ou dans les coulisses du monastère de la Vierge noire à Czestochowa, la Pologne moderne se conjugue au quotidien avec la nostalgie populaire d'une noblesse rurale, les frustrations nationalistes et religieuses, et un goût effréné de la littérature et des arts. Ce petit livre n'est pas un guide. C'est un décodeur. Il revisite, d'abord à travers un récit riche en anecdotes, en couleurs et en rencontres, puis à l'écoute de grands intellectuels, les clichés des charges héroïques des Uhlans, le tourbillon des valses de Chopin et l'image d'un peuple irrémédiablement associé à Jean-Paul II, le pape vainqueur du communisme. Un voyage architectural, gastronomique, linguistique et culturel pour mieux connaître les passions polonaises. Et donc mieux les comprendre. Un grand récit suivi d'entretiens avec Jan Sowa, Janusz Czapiriski et Ludwik Dorn.

11/2018

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Actualité et médias

Sept N° 27 : Des génies et des hommes

Qui n'a jamais fait un test de QI pour savoir s'il était un surdoué, voire un génie ? Si cela ne vous est jamais arrivé, commencez donc par celui qui vous est proposé en page 54 de Sept mook grâce à notre application de réalité augmentée. Bon, moyen, mauvais, excellent... votre résultat ne devra rien au hasard. Votre intelligence, comme la couleur de nos yeux, est en effet intimement liée à vos gênes, affirme Robert Plomin, figure mondiale de la génétique comportementale. Des parents intelligents ont donc plus de chance d'avoir des enfants qui le seront tout autant. Marie Curie, Nikola Tesla, Ludwig von Beethoven... et évidemment Albert Einstein, le plus grand génie du XXe siècle, ont eu cette chance. Celle aussi de bénéficier d'un environnement éducatif et social qui a favorisé l'éclosion de leurs prédispositions. Un rôle qu'assume depuis 50 ans l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL). A côté des génies en herbe et des génies incontestés, il y a ceux qui ne brillent pas ? ou que l'Histoire a oubliés ? mais sans qui le monde ne serait pas tout à fait pareil. C'est le cas du physicien italien Ettore Majorana, disparu ? volontairement ou non ? dans les années 30, dont les théories interrogent encore aujourd'hui la physique des particules. Le cas aussi de Robert Cailliau. C'est en effet grâce à cet ingénieur belge que le projet de World Wide Web de Tim Berners-Lee n'a pas été relégué au fond d'un tiroir

07/2019

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Essais

Poésies, textes en prose, journal intime, historique clinique

Le présent ouvrage est l'édition francophone présentée par Caroline Gros d'un cas célèbre de la psychiatrie phénoménologique et existentielle. Ce sont les archives personnelles d'Ellen West (1888-1921), la patiente du docteur Ludwig Binswanger (1881-1966), qui livre son témoignage en première personne. Cette jeune femme atteinte d'un trouble sévère du comportement alimentaire, à laquelle le psychiatre suisse, élève de Freud et phénoménologue, a consacré une étude en 1942, Le Cas Ellen West est restée une énigme pour la science. Lointaine parente de l'historien de l'art Aby Warburg, juive, riche et intelligente, elle a exigé de manière absolument novatrice une assistance au suicide en 1921, souhaitant mourir avec l'accord de ses médecins et l'amour bienveillant de son entourage. Ce nouvel opus apporte un éclairage inédit. Il dessine le portrait de la malade par elle-même et met à disposition des lecteurs les multiples comptes rendus saisis sur le vif par son mari et ses différents médecins durant la dernière année de sa vie. A ce titre, il constitue le contrepoint majeur du texte princeps, le verso du recto, l'autre face de la réalité vécue, côté malade, qui congédie le regard scientifique unilatéral du psychiatre. Son cas pose des questions éthiques, diagnostiques et éminemment existentielles que la lecture de ses " archives retrouvées " doit permettre d'approfondir. Les questions philosophiques et psychopathologiques abordées sont extrêmement riches et devraient intéresser des lecteurs de formations variées, philosophes, psychiatres, psychologues, psychanalystes ou simple curieux de cette pathologie nommée par le grand public " anorexie " et largement répandue.

07/2023

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Rock

Indochine. Moderato Cantabile

Les groupes de rock ayant atteint 40 ans d'existence doivent se compter sur les doigts d'une seule main ! Au-delà de l'exploit artistique et humain, cette longévité balaye plusieurs générations, plusieurs époques dont Indochine est à la fois acteur et témoin. Le seul survivant de la formation initiale, en 1981, est Nicola, son fondateur, son créateur, son âme. Il a tout vécu : de la gloire naissante aux rejets, de l'idolâtrie à la parodie, de la liesse aux drames. Les plus fervents connaissent TOUT d'Indochine. Mais ce livre contextualise l'ascension, les succès, les galères et la renaissance. Nourri des dizaines d'interviews, reportages, articles, consacrés aux indochinois il retrace toute la carrière du groupe, de l'enfance à la future Grand-Messe du Stade de France. Son titre Moderato Cantabile, est un clin d'oeil hommage à Marguerite Duras, l'inspiratrice du parolier. C'est aussi une annotation musicale "indiquant qu'un morceau doit être chanté à un rythme modéré"... comme "J'ai demandé à la lune", le titre du renouveau. Aujourd'hui, Nicola a refondé une famille : oLi dE SaT, Mr. Marco, Boris Jardel et Ludwig Dahlberg font vibrer Indochine. Avec ou sans Covid, la célébration aura lieu. Indochine n'a jamais déçu les fans qui en ont fait le plus grand groupe français. Ce sont eux qui ont fait le groupe. C'est pour eux que Nicola a tenu bon. Moderato Cantabile retrace un parcours hors du commun, mais aussi les souvenirs de notre jeunesse. Ce livre évoque ces années passées à vivre ou à mourir.

05/2021

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Foucault

Binswanger et l'analyse existentielle

En 1954 paraît en traduction française Le Rêve et l'Existence du psychiatre suisse Ludwig Binswanger, accompagné d'une introduction de Michel Foucault. Le philosophe y annonce un " ouvrage ultérieur " qui " s'efforcera de situer l'analyse existentielle dans le développement de la réflexion contemporaine sur l'homme ". Foucault ne publiera jamais ce livre, mais il en a conservé le manuscrit ici présenté. Il y procède à un examen systématique de la " Daseinsanalyse ", la compare aux approches de la psychiatrie, de la psychanalyse et de la phénoménologie, et salue son ambition de comprendre la maladie mentale. Cette démarche l'accompagne dans sa quête de " quelque chose de différent des grilles traditionnelles du regard psychiatrique ", d'un " contrepoids " ; pourtant il en souligne déjà les ambiguïtés et les faiblesses, en particulier une dérive vers une spéculation métaphysique qui éloigne de l'" homme concret ". C'est en réalité à une double déprise que nous assistons : d'abord à l'égard de la psychiatrie, puis, à l'égard de l'analyse existentielle elle-même, qui le conduit bientôt à la perspective radicalement nouvelle de l'Histoire de la folie à l'âge classique. La marque de ce travail ne disparaîtra pas pour autant. En 1984, Michel Foucault présente de cette manière son Histoire de la sexualité : " Etudier ainsi, dans leur histoire, des formes d'expérience est un thème qui m'est venu d'un projet plus ancien : celui de faire usage des méthodes de l'analyse existentielle dans le champ de la psychiatrie et dans le domaine de la maladie mentale. "

05/2021

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Généralités

Les Globalistes. Une histoire intellectuelle du néolibéralisme

Quinn Slobodian retrace dans ce livre les chemins parcourus par un groupe d'intellectuels, les "néolibéraux" , depuis les cendres de l'empire des Habsbourg jusqu'à la création de l'Organisation mondiale du commerce, montrant que l'objectif qui a accompagné l'émergence du néolibéralisme n'était pas tant la réduction de la taille de l'Etat ou l'abolition des réglementations que leur redéploiement à l'échelle mondiale. Son récit débute en Autriche dans les années 1920. Les Empires sont en train de se dissoudre et le nationalisme, le socialisme et l'autodétermination démocratique menacent la stabilité du système capitaliste. Face à cette situation, des intellectuels autrichiens en appellent à une nouvelle façon d'organiser le monde. Dans les universités où ils enseignent et auprès des gouvernements qu'ils conseillent, des économistes de renom tels Friedrich Hayek, Ludwig von Mises ou d'autres figures influentes mais moins connues comme Wilhelm Röpke et Michael Heilperin, ne prônent pas le laisser-faire. Ils voient au contraire dans les Etats et les institutions internationales de possibles instruments pour protéger les marchés contre les effets de la souveraineté nationale, les changements politiques et les turbulences des revendications démocratiques. Une généalogie intellectuelle du néolibéralisme essentielle pour comprendre le monde d'aujourd'hui. Historien canadien, professeur associé au Wellesley College, Quinn Slobodian s'intéresse tout particulièrement aux mouvements sociaux, aux relations Nord/Sud et à l'histoire intellectuelle du néolibéralisme. Il écrit régulièrement dans le Guardian ou le New York Times. Globalistes est son premier livre traduit en français.

04/2022

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Art contemporain

Toni Grand. Morceaux d'une chose possible

Né en 1935 et décédé en 2005, Toni Grand est un acteur majeur de la sculpture contemporaine française. Compagnon de route du mouvement Supports/Surfaces après être passé par l'école des beaux-arts de Montpellier, il reçoit une formation à Paris, dans l'atelier de la sculptrice Marta Pan. Son travail est rapidement distingué par le Prix de la Biennale de Paris en 1967 et quelques années plus tard, en 1982, il représente la France avec Simon Hantaï à la Biennale de Venise, sous la direction de Dominique Bozo. Toni Grand a par la suite connu plusieurs expositions personnelles d'envergure en France - au Centre Pompidou en 1986, au Musée d'art contemporain de Lyon en 1989, au Musée Rodin en 1990, aux Galeries nationales du Jeu de Paume en 1994 - ainsi qu'à l'étranger (Museum Moderner Kunst Stiftung Ludwig à Vienne, Städtische Museen à Coblence en Allemagne, ou encore au Camden Arts Center à Londres et à la Renaissance Society à Chicago). La dernière importante manifestation en date qui lui fut consacrée, "Toni Grand, nature et artefact" , s'est tenue en 2013 au MAMCO à Genève. L'exposition "Toni Grand. Morceaux d'une chose possible" , organisée par le musée Fabre, entend souligner la remarquable singularité, la force, l'actualité et l'influence de cet oeuvre qui a marqué toute une génération de sculpteurs en Europe, de Richard Baquié à Richard Deacon ou Katinka Bock. L'exposition présentera près d'une soixantaine d'oeuvres représentatives des différentes époques et techniques de création de Toni Grand, issues de collections publiques et privées.

02/2024

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Autres

Etre à être. Précédé de Lettre aux inexistants

A vous qui êtes et qui, étant, désirez être davantage, n'étant jamais assez, étant peut-être trop, ne voulant pas être seulement ce que vous êtes. Et à vous qui n'êtes pas et qui voulez simplement être, peu importe comment, ou qui hésitez à être, Et aussi à vous qui ne croyez et ne désirez rien de particulier à propos d'être, qui ne pensez pas à être, mais qui ne voudriez pas manquer une occasion d'en rire ou de rire d'y penser. A tous... cette 'Lettre aux inexistants' qui ouvre un nouveau volet dans l'oeuvre infinitive d'Emmanuel Fournier. Dans ce livre, il est question d'être et de s'engager à vivre, aux prises constantes avec l'abîme de n'être pas, et avec la question du nom de l'Etre sous laquelle la philosophie a cru devoir s'abriter. Un chemin de traverse réinvestissant par les verbes les grands textes de la métaphysique, de Platon à Wittgenstein, pour expérimenter la question autrement vivante, autrement sauvage, qui est d'être, question à la fois plus large et plus proche de nos aspirations ordinaires. Qu'il s'agisse des recherches philosophiques et poétiques autour de l'infinitif (Croire devoir penser, 1996 ; Philosophie infinitive, 2014 ; La Comédie des noms, 2016), des essais sur le cerveau (Creuser la cervelle, 2012 ; Insouciances du cerveau, 2018), ou de la grammaire du dessin (La même chose, 1993 ; Mer à faire, 2005), les travaux d'Emmanuel Fournier bouleversent les habitudes de penser et ouvrent des horizons de lecture insoupçonnés.

09/2021

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Autres philosophes

Le langage

Traduit pour la première fois en français et accompagné d'une introduction de Jacques Le Rider, Le Langage permettra au public français de découvrir un texte important et représentatif de la pensée et de la personnalité de Mauthner dont, jusqu'à présent, aucune oeuvre théorique n'avait été traduite en français. Cet ouvrage permet de comprendre au plus près le scepticisme radical de Mauthner qui s'affirme des Contributions à une critique du langage au Dictionnaire de la philosophie. C'est au printemps 1906 que Martin Buber a proposé à Mauthner de rédiger un volume sur Le langage pour sa collection La société (Die Gesellschaft), afin de récapituler les thèses de ses Contributions à une critique du langage et de dégager de nouvelles perspectives sociolinguistiques. Mauthner insiste sur le caractère contraignant de la langue qu'il considère comme un facteur décisif du conditionnement social et culturel des individus. Il s'agit du condensé le plus clair et concis que Mauthner ait donné de ses thèses qui ont marqué de nombreux intellectuels au XXe siècle parmi lesquels Landauer, Hofmansthal, Wittgenstein, Hugo Ball, Döblin et les avant-gardes des années 1968, mais aussi Borges, Joyce, Beckett et George Steiner. Jacques Le Rider a publié une biographie intellectuelle de Fritz Mauthner aux éditions Bartillat. Fritz Mauthner (1849-1923), penseur et essayiste allemand, est l'auteur de nombreux ouvrages de philosophies du langage dont les célèbres Contributions à une critique du langage. Sa pensée exprime le scepticisme linguistique le plus radical jamais formulé à l'époque contemporaine.

09/2021

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Ethnologie

LA PLURALITE DES MONDES. Vers une autre anthropologie

Les modes de vie occidentaux s'étant diffusés partout, l'anthropologie n'a plus désormais de peuplades à découvrir. Désorientée après un essor fulgurant lié à l'ère post-coloniale, elle doit aujourd'hui faire face à l'absence de modèles explicatifs et se voit réduite trop souvent à une simple ethnographie de terrain, purement descriptive. Devant cette situation, les uns ont cherché le salut dans une analyse des sociétés contemporaines ; les autres, dans une formalisation capable de conférer enfin à l'anthropologie la dimension de science rigoureuse. Pour répondre à cet état de crise, Francis Affergan, professeur d'ethnologie à l'université de Nice, a voulu interroger les fondements mêmes de la discipline anthropologique et repenser son discours. S'inspirant des courants phénoménologiques, du second Wittgenstein et des théories du récit, et prenant appui sur son propre terrain, il recourt à la notion de fiction ou, selon l'expression de Husserl, d'" esquisse ", entendue au sens de fabrique expérimentale et d'horizon de sens. Les sociétés et les cultures se forgent elles-mêmes dans une temporalité qui leur est propre et l'anthropologue peut en rendre raison à condition qu'il ne se laisse pas aveugler par des concepts prédéfinis (le clan, la tribu, la parenté, etc.), mais qu'il accepte de lire les sociétés comme traversées par des événements. Ainsi, l'ethno-antropologie, refusant de s'enfermer dans un empirisme aveugle, peut se donner les moyens de comprendre le sens, la pluralité et la diversité des mondes humains.

09/1997

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Economie (essai)

Citoyen du monde

"Où suis-je chez moi ? " Les foyers d'Amartya Sen sont multiples : Dacca, la capitale du Bangladesh actuel, Santiniketan, la petite ville universitaire où il a été élevé avec ses grands-parents, Calcutta où il s'est initié à l'économie et s'est frotté au militantisme étudiant, mais aussi Trinity College, à Cambridge, où il est arrivé à l'âge de 19 ans. Amartya Sen recrée avec brio l'atmosphère de chacun de ces lieux. Au coeur de sa formation se trouvent l'école de Santiniketan, formidable lieu de libération intellectuelle fondé par le poète et écrivain Rabindranath Tagore (à qui il doit son prénom), et les intenses débats auxquels il participe dans le café de College Street, à Calcutta. A Cambridge, il fréquente les plus grands économistes et philosophes de l'époque, notamment le penseur marxiste Piero Sraffa, qui l'introduit à la pensée de Wittgenstein. Ses mémoires montrent comment ces expériences ont façonné les idées et l'oeuvre d'Amartya Sen sur l'économie, la philosophie, l'identité, les famines, les inégalités de genre, le choix social et la puissance du débat public. Il se nourrit des plus grands penseurs : d'Ashoka, au iiie siècle avant notre ère, à David Hume, Adam Smith, Karl Marx, John Maynard Keynes, Maurice Dobb, Kenneth Arrow et Eric Hobsbawm. Il souligne l'importance de s'ouvrir au monde, de savoir faire preuve de compassion et de compréhension au-delà des époques et des frontières, et de considérer que le monde est notre maison.

09/2022

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Psychologie, psychanalyse

Cherchez l'erreur ! Pourquoi il est profitable d'avoir tort

Si vous ne vous êtes jamais trompé, n'ouvrez pas ce livre ! Vous seriez déçu d'apprendre que vous avez manqué l'expérience la plus fondamentale de votre vie. "Si je me trompe, c'est bien parce que je suis persuadé d'avoir raison" : Kathryn Schulz part de ce paradoxe pour traquer avec humour l'erreur dans toutes les circonstances de la vie – illusions, croyances, théories, passions... Elle démontre que la propension à se tromper est une condition de la pensée, indispensable à l'avancée des connaissances. Contre toute attente, l'erreur est même indissociable de nos qualités les plus précieuses : l'empathie, l'optimisme, l'imagination, la confiance, le courage. En bref, l'erreur nous rend meilleur. Mais comment se fait-il que nous ayons tant de mal à admettre nos erreurs ? Jusqu'où pouvons-nous considérer nos certitudes comme fiables ? Quel bénéfice y a-t-il à reconnaître que nous avons eu tort ? Pourquoi est-il inévitable et profitable de se tromper ? Kathryn Schulz nous entraîne dans une enquête au long cours, où les relations humaines et les faits divers ont autant leur place que les événements historiques. On y rencontre aussi Platon, saint Augustin, Descartes, Shakespeare, Freud, Wittgenstein, ou encore Molière, Proust, Coetzee, Philip Roth... Une analyse décapante de la nature de nos erreurs et de toutes leurs implications. Au mieux, avoir tort vous irritait ; au pire, c'était un cauchemar. Désormais, vous saurez qu'il est bon d'être faillible, que c'est même votre génie !

03/2012

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Littérature étrangère

La langue des signes

Quand elle évoque le grand homme de sa vie - Ludvig van Beethoven - dans ses conférences destinées aux sourds et malentendants, Antônia, l'épouse du narrateur, pratique la langue des signes. Et comme si elle-même était muette, du matin au soir c'est en passant des disques de Beethoven qu'elle tient à distance son mari - lequel depuis l'enfance a pressenti qu'un hiatus était la marque de son existence. Cela vient-il en droite ligne du jour où son grand-père a été poussé du train qui conduisait les siens vers un camp de la mort ? Toutes sortes de circonstances parsèment son chemin d'avanies minuscules. Le hasard semble en embuscade, la judéité est un héritage complexe, et l'insouciance serait à jamais coupable. Circonspect, il enregistre les manifestations d'un destin revêche, comme s'il devait avant tout se réjouir de s'en tirer à si bon compte. Luiz Schwarcz, dans ces récits subtilement articulés, qui se tiennent juste en lisière du roman, orchestre un savoureux mélange de signifiants intempestifs et de variations calamiteuses, dont l'agencement place son héros dans la réjouissante lignée des intranquilles...

03/2014

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Littérature française (poches)

Une personne déplacée

1969. Tandis que le train l'emmène vers Paris, Eva, vingt ans, revoit les images de son enfance et de son adolescence, dans une Tchécoslovaquie à présent écrasée sous la botte soviétique. En dépit de l'amour de Jiri, son fiancé de là-bas, elle sait déjà qu'elle n'y retournera plus. Devenue femme de ménage, puis rédactrice d'horoscopes dans un magazine, Eva n'a qu'un désir : construire sa vie à son idée. Pendant vingt ans, son destin va se confondre avec une époque dont le tumulte, de l'explosion de 68 à la chute du mur de Berlin en novembre 1989, secoue l'Europe. Des regrets, bien sûr, pour ce qu'elle a laissé derrière elle. Des amours - Victor, puis Ludwik, avec qui elle fera l'expérience de la passion malheureuse. Et par-dessus tout, l'écriture, les mots, seuls au bout du compte à donner à sa vie une cohérence et un sens. La romancière du Jardin des absents, biographe de L'Impératrice, nous donne ici une chronique de notre temps, autour d'une femme prête à payer le prix pour être libre.

05/1998

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Philosophie

Le corps miroir

CorpsCNL – Le corps miroir, premier livre de Jean-Pierre Faye aux éditions Nous et annoncé par l'auteur comme son dernier livre, révèle la puissance de pensée de cette figure majeure de la philosophie contemporaine. C'est un livre fascinant, composé d'une chaîne de récits et de réflexions sur le temps, sur les langues, sur l'homme — mais aussi sur le corps, sur le visage en tant que reflets du monde. Le volume s'ouvre par une préface de Michèle Cohen-Halimi, qui retrace le parcours de l'auteur et interprète la place de ce livre en son sein.

Ce dernier livre de Jean-Pierre Faye porte à son comble certaines des questions soulevées ailleurs dans son oeuvre : celle du montage des récits, celle de l'écoute ou de la lecture de ce montage et, plus radicalement que jamais, celle du statut du sujet narrateur. Dans cette méditation, il s'agit également de repérer les surgissements de certains vocables, de certaines expressions dans l'histoire, leurs bougés, leur impact, leur "frappe", de les déchiffrer et d'en analyser les transformations. Tous les vocables repérés et poursuivis par Jean-Pierre Faye dans ce livre composent le grand récit de la déraison narrative de l'histoire du XXe siècle : la disqualification de la "métaphysique", sa mise en équivalence par Heidegger avec le "nihilisme", la genèse du totalitarisme nazi à partir de la circulation du syntagme "Stato totalitario" prononcé par Mussolini, l'invention du "logocentrisme" par Ludwig Klages. Enfin, magistralement, le premier surgissement dans la langue d'Homère du mot qui, à partir de l'idée de la confluence des fleuves, va dessiner les premiers contours de la 'conscience'.

06/2020

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Littérature française

Cosima, femme électrique

Dans ce livre, Cosima Wagner raconte sa vie, avec les paroles de Christophe Fiat, comme en voix off. Fille de Franz Liszt et épouse de Richard Wagner, femme adultère et mère de famille hantée par la mort, Cosima joue un rôle déterminant auprès de Wagner, inspirant, encourageant, organisant la vie du compositeur dont elle a compris, avant tout le monde, l’ampleur du génie. Sous la plume de Christophe Fiat elle apparaît comme le modèle même de la femme émancipée du début du XXe siècle, une héroïne de notre temps. Elle se sent à l’étroit dans sa vie domestique, va au bout de sa passion, dirige avec poigne le festival de Bayreuth, première industrie culturelle de l’histoire, jusqu’en 1930, année de son décès, et mêle son destin au devenir artistique, intellectuel et politique de l’Europe, dans son versant le plus flamboyant comme le plus tragique. L’histoire s’achève après Cosima, avec le sombre destin de Bayreuth et de la famille Wagner pendant la Seconde Guerre mondiale. L’auteur convoque dans les toutes dernières pages du livre, l’inoubliable film de Visconti, Ludwig ou le Crépuscule des dieux, que Cosima, sous les traits de Silvana Mangano, traverse comme un soleil noir. Ni biographie, ni essai, ce roman sérieusement documenté est un hommage à l’énergie d’une femme « électrique ». Un hommage mais qui n’occulte pas les parts d’ombre de Cosima, dont un antisémitisme féroce. Christophe Fiat – l’une des voix les plus singulières de la littérature contemporaine – prolonge ainsi son univers fait de fascination et de relecture des grands mythes du XXe siècle.

04/2013

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Histoire du protestantisme

Le Comte de Zinzendorf

Personnalité inclassable mais attachante, Nikolaus Ludwig von Zinzendorf (1700-1760) a marqué l'histoire du protestantisme allemand et celui des nombreuses nations vers lesquelles il envoya des évangélistes moraves. Son nom reste en effet inséparable de celui d'Herrnout, cette première communauté fondée en 1727 sur les terres du comte, qui accueillit des immigrés en provenance de Bohême, chassés par la persécution religieuse. Zinzendorf fut à son époque amplement calomnié, tant par les piétistes que par les scolastiques, qui lui reprochaient soit sa trop grande largeur d'esprit, soit son mysticisme ; tandis qu'aujourd'hui, de manière assez racoleuse et grégaire, on célèbre volontiers son avance sur son temps, en matière d'{\oe}cuménisme, de féminisme, de préoccupation sociale... En réalité, la lecture de sa biographie par Félix Bovet (1824-1903) --- la plus détaillée qui existe ---, nous montre surtout un homme totalement absorbé par son christocentrisme : s'il ne veut pas entrer dans des disputes théologiques, s'il ne veut pas se couper d'autres dénominations chrétiennes, ce n'est point par manque de conviction personnelle, mais uniquement par souci de faire avancer la cause de son Maître. Savoir dans quelle mesure la riche imagination de Zinzendorf, ses facultés poétiques peu communes (il a composé des centaines de cantiques) exprimaient la volonté personnelle de Jésus-Christ régnant dans les cieux, reste une énigme ; encore que les fruits saints et durables de l'activité prodigieuse de cet organisateur-né, laissent penser qu'entrant dans la présence de son Sauveur, il eut la joie d'entendre de sa bouche : "Bien fait, bon et fidèle serviteur ! " Ce livre ThéoTeX reproduit l'édition originale de 1865.

06/2021

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Contes et nouvelles

Globe de cristal

Qui pourrait se douter qu'un charmant petit village, en apparence bien paisible, cache un lourd secret ? C'est pour éclaircir ce mystère qu'un voyageur idéaliste va entreprendre une quête qui s'avèrera beaucoup plus longue et périlleuse que prévue... Heureusement, deux petits compagnons, aussi zélés qu'intuitifs, veillent sur lui et vont le guider dans son périple héroïque semé de rencontres et d'imprévus. Ils ignorent cependant que, bien au-delà de leur quête, c'est le Royaume de la Nature et l'équilibre du Monde qui vont leur être dévoilés... Né en 1967 à Paris, Jean-Marc Tavot a étudié à l'école nationale supérieure d'architecture Paris-Malaquais près de Saint-Germain-des-Prés. A la sortie de cette école il passe le concours d'entrée de l'école de Chaillot. En 2013, il part rejoindre sa compagne installée à Allos pour renouer avec ses anciennes passions. De parents danseurs étoiles et chorégraphes internationaux, Elda Lazzini, danseuse elle-même, issue d'une aïeule amérindienne, a toujours ce regard émerveillé sur la Nature et les animaux. Dans l'écriture du Conte et ses aquarelles, on retrouve le rythme de la danse, la musique des mots, la féerie de la Nature, à l'image du sommet de Rochecline qu'elle magnifie au fil des saisons. André Gagne, professeur de Lettres, passionné de littérature, d'histoire et d'art, inspiré par les grands prosateurs et conteurs de l'époque romantique : Rousseau, Chateaubriand, Nerval, Gustave Doré, Ludwig Tieck... a pris plaisir à l'écriture de ce Conte, en résonance avec la cause universelle d'aujourd'hui, la défense de la Nature et l'équilibre de la planète.

11/2021

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Critique littéraire

Karl Kraus. Phare et brûlot de la modernité viennoise

Voici une étude d'ensemble, la première en langue française depuis un demi-siècle, de la vie et de l'oeuvre d'une des étoiles les plus brillantes de la Vienne du tournant du siècle à l'entre-deux-guerres. Né en 1874, la même année que Hugo von Hofmannsthal et Arnold Schönberg, Karl Kraus (1874-1936) est l'une des plus grandes figures de cette modernité qui, de la fin de siècle aux années 1920, a fait passer la capitale viennoise au premier plan de l'histoire intellectuelle et artistique européenne. Orateur magnétique, maniant comme personne cet humour (juif) qui fut comme la marque d'un Empire à ses derniers feux, Kraus fascina autant les écrivains (Brecht, Canetti, Broch), les musiciens (Schönberg, Berg), l'architecte Loos, l'explorateur de l'âme Freud, les philosophes, de Wittgenstein à Adorno, que Walter Benjamin, son interprète le plus profond et le plus lucide. Dramaturge, poète, essayiste, il fut avant tout un satiriste redouté, dénonçant dans sa fameuse revue, Die Fackel, les compromissions et les faux-semblants des milieux littéraire et politique, la corruption sous toutes ses formes (en particulier celle de la langue, qui lui semblait la plus destructrice) et la presse en général. Maître de l'essai satirique et polémique, de l'aphorisme, cultivant la provocation au nom d'une certaine idée de la culture et de la vérité, cet enragé magnifique est l'auteur d'authentiques chefs-d'oeuvre (des Derniers Jours de l'humanité à la Troisième Nuit de Walpurgis). Richement documentée et portée de bout en bout par l'élan de créativité qui enflamma l'époque, cette passionnante biographie fera date.

10/2018

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Littérature française

Philosophie et rationalités. Livre III : Vivre avec les philosophes

La philosophie, de "philos-Sophia" , est un savoir et un mode de vie, entre Diogène ou Wittgenstein, les plus solitaires et Empédocle, Popper ou Sartre, les plus publics. Comme savoir, elle n'est pas spécifiée, dirions-nous, limitée à un tel objet, mais étendue à tout être, l'être par analogie : Dieu, l'homme et la société en leurs multiples manifestations, l'univers en ses dimensions, ... Précisément, elle est, d'ailleurs comme tout savoir, une approche, un regard et, ce regard est acéré. Pour toute question étudiée, la philosophe est critique, au préalable, comme une sorte d'hygiène de la raison, puis préoccupée par ce qui expliquerait adéquatement le réel. Alors que les sciences, à tous leurs niveaux, cherchent des explications immédiates de leurs objets, la philosophie s'occupe de leur autre dimension, celle des causes plus élevées, unifiant les savoirs. Pour tout problème naturel ou humain, loin de résoudre l'immédiat par l'immédiat, les philosophes de tous les temps proposent des solutions, provisoirement suprêmes. Voilà qui motive de venir vivre avec les philosophes. Apprendre les savoirs, c'est un moment nécessaire : les lettres, les mathématiques, la physique, la biologie, ... mais, les ouvrir à la philosophie, c'est supérieur, ce qui permet de les inscrire dans des vues larges et de les rendre plus humains, dans l'unité de "l'intelligence rationnelle" , de l'intelligence collective et de "l'intelligence émotionnelle" . C'est ainsi : le droit n'est au complet que lorsqu'il est élevé à l'équité, la politique élevée à la justice et à la sagesse, l'économie au partage, la physique et la géographie à la beauté de la nature, ...

07/2020

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Notions

Initiation à la philosophie

Cette initiation a la philosophie s'adresse a tous ceux qui ressentent comme un manque la disparition de la culture philosophique classique. Elle est destinée, bien sûr, aux lycéens et aux étudiants, mais elle a aussi vocation à nourrir la réflexion des lecteurs curieux d'un savoir dont l'approche est malaisée et la vulgarisation impossible. Cet ouvrage ne prétend pas remplacer un enseignement philosophique original : il propose des informations claires et méthodiques sur les fondements de la philosophie, son histoire et ses principaux concepts. Elles permettront au lecteur de trouver, sinon des réponses aux grands problèmes épistémologiques, logiques, moraux ou métaphysiques, du moins le moyen de les mieux cerner et comprendre. La première partie de ce livre présente la philosophie occidentale classique, depuis sa naissance, en Grèce, avec les présocratiques (Vie siècle avant J-C), jusqu'au XXe siècle, en passant par Socrate, Platon, Aristote, les stoïciens, les épicuriens, la philosophie médiévale, Descartes, Spinoza, Leibniz, les empiristes anglais, Kant, Schopenhauer, Hegel, Nietzsche, etc. La seconde partie aborde les problèmes fondamentaux et les concepts les plus généraux de la philosophie : l'être, le connaître, l'agir, qui sont à la base de la philosophie de la connaissance, de la métaphysique, de la morale, de l'esthétique et de la vie. Ces problèmes sont posés en termes contemporains, dans le cadre des grandes divisions classiques, et par référence aux systèmes de pensée qui ont marqué le XXe siècle : ceux de Husserl, Heidegger, Russell, Wittgenstein, Bachelard, Sartre, Lévi-Strauss. La philosophie, dit Platon, "est un beau risque à courir" ; ce livre à la modeste ambition de conduire le lecteur au bord de ce risque.

09/2022

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Sociologie

Comment la vérité et la réalité furent inventées

Cet essai ambitieux se veut une contribution à l'anthropologie des savoirs. Paul Jorion y propose un exercice de décentrement radical par rapport à nos habitudes de pensée. Il montre comment les notions de vérité" et de "réalité", loin d'aller de soi, sont apparues à des moments précis de l'histoire de la culture occidentale. La " vérité " est née dans la Grèce du IVe siècle avant Jésus-Christ, et la " réalité " (objective), dans l'Europe du XVIe siècle. L'une découle de l'autre : à partir du moment où s'impose l'idée d'une vérité, sous l'influence de Platon et d'Aristote, dire la vérité revient à décrire la réalité. Selon Paul Jorion, cette dernière résulte toutefois, sous sa forme moderne, d'un coup de force opéré à la Renaissance par les jeunes-turcs de l'astronomie moderne naissante. Ce coup de force supposait une assimilation de deux univers : le monde tel qu'il est en soi et celui des objets mathématiques. Il en résulta une confusion entre les deux, dont la science contemporaine est l'héritière. A suivre l'auteur, nous sommes entrés dans l'époque des rendements décroissants de ces " inventions " jadis fructueuses. D'où la nécessité de débarrasser l'entreprise de construction des connaissances du mysticisme mathématique et de réhabiliter la rigueur dans le raisonnement. Celle-ci exige de réassigner au modèle, en particulier mathématique, son statut de représentation au sein de l'esprit humain. L'ouvrage constitue ainsi un plaidoyer en faveur d'un " retour à Aristote ", situant l'auteur dans une tradition philosophique où l'on côtoie Hegel et Kojève, mais aussi Wittgenstein.

11/2009