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Poésie

Black-Label. Suivi de Graffiti et de Poèmes nègres sur des airs africains

Avec ses amis Léopold Sédar Senghor et Aimé Césaire, Léon-Gontran Damas est considéré comme le troisième « père fondateur » du mouvement de la négritude. Né à Cayenne en 1912, il connaît une enfance chaotique, et son parcours scolaire puis universitaire le mène successivement à Fort-de-France, à Meaux, à Paris. C’est là qu’il prend pleinement et douloureusement conscience de son identité « nègre », celle-ci s’exprimant dès ses premiers poèmes avec le soutien des surréalistes, notamment de Robert Desnos, en 1937, sous le titre de Pigments. Animateur du « Mouvement de la renaissance guyanais », il se lance dans l’action politique. Il est élu député de 1948 à 1951, puis opte pour une carrière de journaliste. Il multiplie les conférences à travers le monde, compose une anthologie des littératures francophones d’outre-mer et, finalement, accepte un poste d’enseignant à l’université Howard de Washington où il meurt d’un cancer de la gorge en 1978. L’oeuvre poétique de Léon-Gontran Damas exprime, clame, revendique un profond sentiment d’appartenance raciale, mais sans éclats lumineux ni accents triomphants. Le malaise existentiel de l’être noir est ici un mal-être torturant qui ne connaît de répit que dans la dérision et la lucidité conquise d’une parole directe, en crochets courts et uppercuts dirait-on, puisqu’elle adopte souvent un rythme de boxeur au combat. Black-Label, le long poème lamento de Damas, est devenu au fil des ans comme l’hymne blessé de l’âme nègre. Là, les désirs, les frustrations, les errements de l’âme d’Afrique surgissent en plaintes, chansons, rêveries et révoltes. On a fréquemment évoqué le cousinage des complaintes de Damas avec les Paroles de Jacques Prévert, le rapprochement tient à la simplicité de l’expression et à la qualité émotionnelle, mais les mots qui déferlent chez Damas ont un goût de sang fauve, une pulsion de sang noir qui mêle la fureur au désenchantement.

09/2011

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Critique littéraire

Un joli monde. Romans de la prostitution

Gustave Flaubert a confessé qu'il ne pouvait pas voir passer une prostituée sur le boulevard sans avoir un battement de cœur. Le destin des " filles publiques " lui chatouillait l'âme. Etrange miroir que celui que lui tendaient leurs décolletés et leurs lèvres peintes : " Il se trouve, en cette idée de la prostitution, un point d'intersection si complexe, luxure, amertume, néant des rapports humains, frénésie du muscle et sonnement d'or, qu'en y regardant au fond le vertige vient, et on apprend là tant de choses. " Au XIXe siècle, présentes au cœur des villes, et pas seulement dans les bas quartiers, offertes sur le trottoir ou enfermées dans des bouges, elles habitent les rêves et les obsessions. Un joli monde est une anthologie consacrée aux filles les plus modestes, celles de basse condition, figures de la rue ou de la maison close, promises aux plus extrêmes des solitudes. Beaucoup d'écrivains les ont fréquentées, aimées parfois, peintes souvent dans les pages de leurs livres. Suffisamment en tout cas pour que l'on puisse parler d'" écrivains de filles ". Un certain nombre d'entre eux, Maupassant, Jean Lorrain, Charles-Louis Philippe, J.-K. Huysmans ou Léon Bloy, pour n'en citer que quelques-uns, ont pris les filles publiques pour héroïnes. Ils ont sondé la vérité de leurs personnages de l'intérieur, bien au-delà de leurs apparences de simples objets sexuels, s'attachant parfois, comme Edmond de Goncourt, à faire œuvre de médecin, de savant ou d'historien. Un joli monde a aussi convoqué quelques hommes de lettres remarquablement oubliés, tels Paul Adam (Chair molle) ou Eugène Montfort (La Turque), et des écrivains francophones, comme Georges Eekhoud, qui a illustré avec force les bas-fonds du " riddeck " d'Anvers. Des documents d'époque font écho à ces textes de fiction qui tous nous parlent de l'amour et de sa profanation.

01/2008

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Sciences politiques

Frontières. Capes-Agrégation Histoire Géographie, Edition 2021

Le texte de cadrage officiel posant la question des frontières aux concours du Capes et de l'agrégation souligne leur centralité comme objet géographique. Il s'agit d'un type de discontinuité mobilisé comme outil politique avec une efficacité telle qu'il se retrouve au coeur des dispositifs de maillage du monde. Travailler la géographie des frontières aujourd'hui, c'est donc à la fois explorer et comprendre le monde avec lequel nous avons appris à fonctionner, celui des planisphères classiques qui découpent la planète en taches multicolores distinctes... et se construire des outils pour déchiffrer tout ce que ces schémas invisibilisent. L'approche géographique permet de lier de façon classique acteurs, représentations et pratiques. Mais la conception de ce manuel recèle quelques originalités. Tout d'abord celle de placer les représentations en premier, avant les pratiques, afin d'insister sur le fait que les frontières sont dans nos têtes avant d'être ailleurs. Deuxième point notable, les courts chapitres consacrés à des cas régionaux sont placés dans la partie conceptuelle, afin de présenter une approche ouverte des façons de penser la frontière politique, et l'objet frontière en général, de par le monde. Troisième élément inédit, l'ouvrage contient une réflexion sur l'enseignement de la frontière dans le secondaire et des entretiens avec des acteur. ice. s de la frontière : l'occasion de présenter un travail de recherche applicable en classe intitulé : "Qu'est-ce qu'une frontière pour vous aujourd'hui et demain ? /What is a border for you ? " Dernière originalité et non des moindres, ce livre vise à mettre à disposition des étudiant. e. s l'apport multidisciplinaire des border studies dont cet ouvrage présente la première synthèse disponible en français grâce à la contribution de plus de quarante auteur. ice. s, donnant à partager les manières de penser d'une francophonie comprise au sens le plus large du terme (Belgique, Canada, Cameroun, Luxembourg ou Suisse, mais aussi Brésil ou Italie).

11/2020

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Littérature francophone

Samira, Dany et moi

Samira, Dany et moi est un roman de ponts tendus entre les générations, et entre les pays de la francophonie, représentés ici par l'Algérie, Haïti et le Québec. Montréal, 1995 Un jeune professeur en début de carrière, originaire de Timmins, dans le nord de l'Ontario. Une petite annonce de colocation d'un grand 6 sur le Plateau Mont-Royal. Il imaginait sans peine chaque coloc confiné à ses quartiers, sa tablette du frigo, avec la salle de bain comme seule pièce commune. Mais il trouva, rue Saint-André, un endroit où rebâtir sa confiance, entouré de Samira, sage-femme d'origine algérienne, qui tenait au partage de repas animés et prodiguait sa tendresse sans compter, et de Dany, auteur, chroniqueur, futur académicien, originaire d'Haïti, dispensant librement des perles de sagesse et de drôlerie pour le jeune enseignant. Présenté sous la forme d'un abécédaire qui épouse, tour à tour, l'actualité culturelle de l'époque et le calendrier scolaire de notre prof - méchant défi - Samira, Dany et moi est un chant d'amour à l'amitié, au français et aux soupers arrosés dans le mythique Plateau Mont-Royal. D'après des faits vécus, allègrement transposés, par un auteur ayant eu le bonheur d'être le coloc de Dany Laferrière. Mais il trouva, rue Saint-André, un endroit où rebâtir sa confiance, entouré de Samira, sage-femme d'origine algérienne, qui tenait au partage de repas animés et prodiguait sa tendresse sans compter, et de Dany, auteur, chroniqueur, futur académicien, originaire d'Haïti, dispensant librement des perles de sagesse et de drôlerie pour le jeune enseignant. Présenté sous la forme d'un abécédaire qui épouse, tour à tour, l'actualité culturelle de l'époque et le calendrier scolaire de notre prof - méchant défi - Samira, Dany et moi est un chant d'amour à l'amitié, au français et aux soupers arrosés dans le mythique Plateau Mont-Royal. D'après des faits vécus, allègrement transposés, par un auteur ayant eu le bonheur d'être le coloc de Dany Laferrière.

09/2023

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Théologie orthodoxe

Homélies. Le cycle des douze fêtes majeures

Grégoire Palamas, né à Constantinople en 1296, mort à Thessalonique en 1359, est une immense figure de la chrétienté byzantine, héritier d'une tradition de théologie mystique qui se résume à l'adage des Pères "Dieu s'est fait homme pour que l'homme puisse devenir Dieu", entendu au sens le plus réaliste. Son héritage s'est transmis après la fin de l'Empire byzantin dans le monde hellénophone, puis en Russie et enfin au XXe siècle en Europe occidentale grâce aux penseurs de la diaspora russe. Les thèmes centraux de sa pensée et de son oeuvre, la vision de la lumière incréée du mont Thabor, et les notions théologiques d'essence et d'énergie sont maintenant connus des lecteurs francophones, qui ont accès à certains de ses traités. Après avoir été un contemplatif vivant dans les monastères et les ermitages du mont Athos jusqu'à la quarantaine, Grégoire Palamas, de retour à Constantinople, se révéla un lutteur redoutable dans l'arène des controverses théologiques de son temps, mettant son expérience, son talent et sa science au service de la "défense des saints hésychastes". Or, son oeuvre la plus considérable est sans conteste son homéliaire, un recueil de soixante-trois homélies prononcées pour la plupart durant les dernières années de sa vie, quand il était archevêque de Thessalonique. Elles révèlent qu'il était avant tout un grand pasteur et enseignant, attentif à sa communauté. Ce volume propose une sélection de vingt-quatre homélies couvrant les douze fêtes majeures de l'année liturgique. Nous y trouvons des exégèses détaillées de l'Ecriture, des développements théologiques dans la plus pure tradition patristique, et, parfois pour les fêtes mariales, un certain lyrisme poétique. Les homéliaires, très prisés à Byzance, faisaient office de catéchèse : le présent recueil nous donne ainsi accès à une vision du monde, et à la foi vécue à l'heure où l'Empire byzantin, près de disparaître, connaît une renaissance spirituelle, intellectuelle et artistique.

10/2021

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Dictionnaires divers

Comme on dit chez nous. Edition collector

L'édition collector et largement enrichie d'un best-seller : un véritable voyage culturel et linguistique dans la France des régions ! Embarquez dans un tour de France truffé d'anecdotes, de cartes, d'illustrations, de citations... et savourez la créativité des mots et expressions de nos régions. Ces mots bien de chez nous chuchotent notre histoire, ce sont les voix hautes en couleur de la France et de ses voisins francophones. Un livre truffé d'anecdotes pétillantes, de cartes, d'illustrations et de citations, pour savourer la créativité des français régionaux et se comprendre de Lille à Marseille et de Brest à Strasbourg ! Très complet et richement illustré, il explore toutes les facettes de la langue des régions avec des anecdotes, des citations littéraires et du quotidien, des curiosités de prononciation, des allusions au patois, des explications sur l'origine des mots locaux, des termes culinaires. Un incontournable pour tous les amoureux des mots et tous les curieux de notre pays ! Une édition largement enrichie, truffée d'anecdotes pétillantes, de cartes, d'illustrations et de citations, pour savourer la créativité des français régionaux et se comprendre de Lille à Marseille et de Brest à Strasbourg. La presse en parle : "Un tour de France passionnant" - Le Figaro "C'est une mine ! " - RFI "Une pépite" - Notre Temps "Un véritable tour de force" - La Marseillaise Les auteurs Mathieu Avanzi : linguiste enseignant à l'Université de la Sorbonne, il a mené de nombreuses enquêtes sur le parler des régions et y a consacré plusieurs articles, un atlas et un blog. Aurore Vincenti : Linguiste et chroniqueuse sur France 2, France Inter, TV5 Monde et Arte, elle a publié aux Editions Le Robert Les Mots du bitume. Alain Rey : Linguiste et lexicographe, il fut l'auteur de nombreux ouvrages sur la langue française, dont le célèbre Dictionnaire historique de la langue française. Il fut aussi l'un des principaux créateurs des dictionnaires Le Robert.

10/2023

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Ethnologie

Du médicament informel au médicament libéralisé. Une anthropologie du médicament pharmaceutique au Bénin

Cet ouvrage porte sur le rapport que la société béninoise entretient avec le médicament pharmaceutique industriel et sur la manière dont ce dernier contribue à définir le social (les relations sociales et de pouvoir, les comportements des individus, les logiques institutionnelles...). Partant du phénomène du marché informel du médicament, particulièrement dynamique dans les pays francophones d'Afrique, il s'attache à décrire les modes de distribution pharmaceutique en cours au Bénin et les usages que les habitants de Cotonou font des médicaments. Utilisant des méthodes de recherche qualitatives ainsi que d'inspiration quantitative, il souligne la prégnance actuelle de la valeur marchande du médicament parmi les acteurs de la distribution pharmaceutique à Cotonou et la forte consommation de médicaments qui en découle. Celle-ci se pratique bien souvent sur le mode de l'automédication, dans des objectifs de santé spécifiques (curatifs, préventifs, de maintien de la santé) mais dont les modalités sont loin d'être toujours conformes aux recommandations biomédicales. Finalement, procédant à une comparaison des modes de distribution en vigueur au Bénin et dans les pays anglophones voisins (le Nigeria et le Ghana), l'étude fait apparaître que les réalités observées à Cotonou sont opérantes à une échelle plus globale. Elles soulignent, en décalage ou non avec la législation pharmaceutique des pays, la libéralisation de la distribution du médicament. La question qui se pose en fin de compte est la suivante : Cette libéralisation, permet-elle l'émergence d'un acteur plus responsable de sa santé, ou au contraire, génère-t-elle la vulnérabilité sociale et sanitaire des individus face aux stratégies commerciales des firmes pharmaceutiques et des distributeurs de médicaments ? Ce livre présente de façon claire et facile d'accès une étude de terrain ethnographique s'adressant à la fois à des chercheurs et étudiants en sciences sociales, à des spécialistes du médicament et, plus globalement, à des lecteurs profanes férus de problématiques sociales actuelles.

03/2014

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Cinéma

Henri Storck, le cinéma belge et l'Occupation

Août 2006 : une polémique éclate dans les médias francophones du pays. Henri Storck, le " père du cinéma belge ", est accusé d'avoir été proche des autorités allemandes sous l'Occupation. Ce cas supposé de collaboration sème d'autant plus le trouble que le cinéaste est, depuis le bouleversant Misère au Borinage (1933), systématiquement classé à gauche sur l'échiquier politique. La controverse qui s'en suit mêle anathèmes et anachronismes, laissant peu de place aux nuances, paradoxes et complexités du social. Dès lors, une enquête historique, s'appuyant sur d'abondantes archives jusqu'alors inexplorées, s'imposait. C'est à une plongée dans l'histoire troublée et méconnue du cinéma belge que l'ouvrage nous convie. Les activités d'Henri Storck durant la Seconde Guerre mondiale ne peuvent, nous montre cette étude, être comprises qu'en procédant à un double désenclavement. Ce destin individuel est, d'abord, replacé dans le contexte de l'industrie cinématographique en guerre, placée sous tutelle allemande, ne survivant qu'au prix de compromis et de compromissions. Le second élargissement est d'ordre chronologique : ce " moment " qu'est l'Occupation est ici réinscrit dans des trajectoires biographiques complètes, mettant en évidence les continuités qui lient guerre et paix, dans le travail d'Henri Storck comme dans celui de nombre de ses confrères. Les rapports, complexes et ambigus, qui unissent art, finances et idéologie sont au centre de l'attention. Invitant à une histoire sociale des productions culturelles, l'ouvrage souligne combien la fréquente réduction historiographique de l'Occupation au seul fait politique occulte la complexité des sociétés en guerre. Le " cas Henri Storck" permet au final d'interroger les zones grises du corps social. A travers cette figure du cinéma documentaire mondial naît ainsi une réflexion sur le conformisme, l'indifférence voire l'opportunisme qui - en temps de paix comme de guerre - font la marche ordinaire de nos sociétés.

04/2010

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Musique, danse

Ecrits

Leos Janâcek a passé sa vie à écrire : des notes de musique, mais aussi des mots, des textes. Il a écrit lui-même (ou co-écrit avec d'autres auteurs) les livrets de certains de ses opéras, et éprouvait une passion effrénée pour l'expression verbale (sa forme et son contenu, son sens, sa beauté), passion qu'il a assouvie tous les jours, farouchement, singulièrement, jusqu'à la fin de sa vie. Il prêtait l'oreille à tout ce qui " parle " (êtres humains, bêtes, plantes, minéraux, éléments), ne rechignait point à parler lui-même, il était grand lecteur aussi ; mais par-dessus tout il éprouvait - en vrai solitaire - un besoin irrépressible, et intarrissable, d'écrire. Études, essais, esquisses, articles, critiques, récits, feuilletons, préfaces, conférences, lettres (des milliers), tous les écrits de Janâcek sont empreints, aussi bien au plan de la pensée qu'à celui du style, d'une même originalité, celle de l'artiste qui s'y exprime. Des notations de tout ce qui s'entend (l'abeille qui bourdonne, l'enfant qui gazouille, les conversations et leurs mélodies...) à la réflexion théorique la plus poussée, de la perception charnelle du son à la construction de formes puissamment expressives (Jenûfa, L'Affaire Makropoulos, la Messe glagolitique, De la maison des morts...), son être musical se révèle ici dans toute son ampleur. En mettant à disposition des amateurs francophones un choix varié de textes jusqu'alors exclus de leur compréhension, Daniela Langer, qui traduit et présente l'ouvrage, permettra au public sans cesse grandissant que touche l'oeuvre de Leos Janâcek de mieux comprendre et apprécier un des compositeurs majeurs de notre temps. La structure de l'ouvrage reflète le parcours suivi, à travers mainte embûche et jusqu'à l'explosion de son talent, par un musicien qui n'aura connu qu'à la fin de sa vie la consécration, d'abord dans son pays devenu un État indépendant et libre, puis sur la scène internationale.

11/2009

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Poésie

Anthologie de la poésie amoureuse française. De Trouvères à Apollinaire

L'amour peut mener à l'extase, à la jouissance, au bonheur, mais parfois se heurter aussi à l'absence, devenir cauchemar, susciter la jalousie, ou sombrer dans les reproches et les malédictions. Déclinant l'amour sous toutes ses formes au moyen de rubriques thématiques - où les poèmes sont classés par ordre chronologique -, Jean-Paul Goujon, dans cette anthologie non classique, nous propose un merveilleux voyage, empreint d'embrasement des sens, de rêveries extatiques, d'irrésistibles apparitions brunes, blondes ou rousses, de drôlerie, et parfois de cynisme ou d'acrimonie. Il porte un regard neuf sur la poésie amoureuse française, avec près de 700 poèmes s'échelonnant du XII siècle à 1914, révélant notamment toute la richesse des XVIe et XVIIe siècles. Son choix se révèle très vaste, et fort varié. Outre les écrivains proprement dits (Villon, Louise Labé, Ronsard, La Fontaine, Baudelaire, Nerval, Hugo, Mallarmé, Verlaine, Louys, Apollinaire, etc...), une place non négligeable a été réservée à une certaine " paralittérature chansons populaires, romances, couplets, poètes dits " fantaisistes ", poésies poissardes et autres. La poésie féminine, trop souvent oubliée ou bien limitée à de rares grandes figures, y retrouve également toutes ses lettres de noblesse : Marguerite de Navarre, la Reine Margot, Catherine des Roches, Anne de La Vigne, Renée Vivien... N'ont pas été oubliés non plus les poètes francophones de Belgique et du Canada. Enfin, on trouvera ici, à côté des grands, quantité de poètes moins célèbres ou peu connus, tels Maclou de La Haye, Christofle de Beaujeu, François de Louvencourt, Isaac de Benserade, Jean-Joseph Vadé, Albert Glatigny, Jean Goudezki, etc., ainsi qu'un grand nombre d'anonymes, qui, tous, ont su trouver des accents souvent très prenants et originaux. Si, dans sa copieuse préface, Jean-Paul Goujon dresse un panorama à la fois fouillé et ample de la poésie française, il rappelle avant tout le plaisir qu'il a eu à lire et à découvrir tant de poètes si divers. Un plaisir à partager.

11/2010

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Littérature française

Anaissoune à l'école des blancs

A la lecture de ce récit une phrase que connaissent tous les écoliers francophones me vient à l'esprit, Rodrigue, dans le Cid de Corneille, clamait : Aux âmes bien nées, la valeur n'attend pas le nombre des années. Anaïssoune avec ses 7 ans est certes une âme bien née ! Benjamin d'une grande fratrie, orphelin déjà de père et de mère, il a grandi au sein d'une famille qui l'entoure d'un amour infini. Il va être arraché aux siens pour intégrer l'Ecole nomade de Gourma Rharous et son départ est un véritable drame. Il parvient à braver les obstacles, à concilier son sens de la révolte et son désir de fuite pour retrouver sa famille avec les principes d'honneur inculqués par son éducation traditionnelle peule. Malgré sa méfiance pour tout ce qui vient de l'Ouest et grâce à son courage et à sa finesse d'esprit, il va réussir à résoudre cette équation aux données contradictoires : comment rester soi même, fidèle aux siens, à ses principes d'honneur et devenir un " petit esclave des blancs " fier et libre. Anaïsssoune voudrait revenir chez lui et vivre auprès des siens dans ce Gourma qu'il aime tant mais son intelligence et ses réussites scolaires le prédisposent à poursuivre toujours plus loin sur le chemin de la connaissance. Au cours de ces années vécues dans " la prison dorée " de Bengao, il va aussi forger sa personnalité au contact des enfants peuls et touaregs et tisser avec eux des liens d'estime et d'amitié indestructibles. Au moment où le Mali cherche à résoudre le difficile problème de la réconciliation nationale, ce récit nous apporte une brise d'espoir, l'espoir que les hommes d'honneur et de valeur de ce Nord, aujourd'hui meurtri, sauront rétablir la trame du tissu social et les liens solides de fraternité et d'amitié qui liaient les familles des ethnies peule, sonraïe, arabe et touarègue du nord du Mali. Puisse le temps de la Baraka revenir dans notre pays !

06/2018

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Thérapies diverses

La thérapie de l'enfant intérieur. Une approche intégrative pour grandir en humanité

Une approche accessible pour comprendre la richesse d'une psychothérapie dédiée à notre enfant intérieur Depuis les travaux de Carl Gustav Jung jusqu'aux récentes découvertes en neurosciences sociales et affectives, le concept d'enfant intérieur s'est considérablement enrichi, dessinant peu à peu les contours d'une approche psychothérapeutique unique et efficace. Le large éventail et la profondeur des réflexions qui sous-tendent ce concept en font une pratique intégrative et révolutionnaire. Considéré à tort comme un simple outil de développement personnel, l'enfant intérieur interroge les dynamiques intrapersonnelles et interpersonnelles de chacun. C'est une formidable métaphore ouvrant des perspectives thérapeutiques stimulantes et, par nombre d'aspects, révolutionnaires. Ce concept questionne la place de l'individu et de ses liens, le sens de l'existence et l'avenir de nos sociétés trop souvent aveugles aux véritables forces et vulnérabilités de la nature enfantine. Le lien à retrouver et à consolider avec l'enfant vivant en chaque adulte est une inépuisable source de vitalité, de résilience et d'accomplissement. Présent dans toute son immédiateté et dans toute sa vivacité, l'enfant intérieur offre à chaque adulte l'opportunité de grandir à travers les liens qu'il peut tisser avec lui-même et avec autrui. Les spécialistes francophones de l'enfant intérieur depuis 1990 livrent ici un livre précieux explicitant la richesse d'une psychothérapie aux multiples facettes encore méconnue et mal comprise. En s'appuyant sur leurs propres travaux et ceux de leurs prédécesseurs, ils éclairent les enjeux de l'intégration de l'enfant intérieur. Riches d'une expérience en accompagnement individuel, groupal, conjugal et familial auprès de milliers de personnes depuis plus de trente ans, ils partagent la richesse de leur méthode qui est une référence incontournable dans le domaine. Le lecteur est invité à une plongée au coeur d'une humanité en quête d'elle-même. Sous la forme d'une exploration aux nombreuses surprises, ce livre s'accompagne de témoignages, de pratiques, de protocoles, de fiches de synthèse, etc. accessibles au grand public comme aux professionnels.

09/2022

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Histoire de France

La fin de l'empire colonial français en Afrique de l'Ouest. Entre utopie et désillusion

Comparée à l'Indochine et l'Algérie, la décolonisation en Afrique occidentale française (AOF) est souvent présentée comme une décolonisation "réussie" et "exemplaire" tout en étant moins bien connue. Comblant cette lacune, Tony Chafer montre que si ce moment a effectivement été moins conflictuel en AOF que dans les autres colonies françaises, ce n'est pas la conséquence d'une stratégie réfléchie. Cela relève, à l'inverse, d'un processus complexe, fragmentaire et imprévisible dans la foulée de la Seconde Guerre mondiale, que les hommes politiques, tant français qu'africains, ne maîtrisaient que partiellement. En se basant sur une analyse détaillée des archives et sur des entretiens avec des acteurs de l'époque, cet ouvrage apporte des éléments cruciaux pour la compréhension du processus de décolonisation en Afrique de l'Ouest. Interrogeant le récit d'une indépendance octroyée par des hommes politiques français bienveillants, il propose une analyse nouvelle. Il met ainsi en perspective le rôle des pouvoirs français d'une part, et celui des leaders et du mouvement nationaliste africain d'autre part. L'éclairage proposé permet de mieux comprendre le contexte historique des relations complexes qu'entretient la France avec cette région du monde. Ce livre est la traduction d'un ouvrage publié en anglais en 2002. Il aborde la décolonisation sous un angle peu traité en France, qui apporte aux lecteurs français et francophones un éclairage nouveau sur la montée des nationalismes en Afrique. L'auteur montre dans le détail comment ces mouvements nationalistes se sont constitués et ont été ignorés et tenus à l'écart des négociations pour le transfert des pouvoirs lors des indépendances en 1960. Tout ceci a contribué à une véritable bombe à retardement dont on a vu les conséquences par la suite. Une appréciation de ce contexte historique est essentielle pour comprendre les relations souvent délicates entre la France et ses anciennes colonies en Afrique sub-Saharienne aujourd'hui.

01/2019

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Actualité politique France

Je dois vous dire. Nos droits sont en danger

Inspiré par son expérience politique exceptionnelle, Jacques Toubon prend la parole pour nous alerter sur la dérive des valeurs de la République. Les tentations identitaires envahissent le débat, crispent les votes et menacent notre socle de l'Etat de Droit : le temps est venu de la lucidité et de la mobilisation. Jacques Toubon a été député et maire du XIIIe arrondissement, garde des Sceaux, ministre de la Culture et de la Francophonie, et, pendant six ans, il a exercé la mission de Défenseur des Droits, institution indépendante qui protège les droits des citoyens. En tant que Défenseur des Droits, il a combattu les discriminations qui sclérosent la France et permis des avancées juridiques majeures. Le travail qu'il a conduit pour l'égalité de tous dans la société et devant la loi est plus que jamais d'actualité. Ses convictions fortes en faveur de l'immigration : elle est et a toujours été une chance pour notre pays à grâce à la force assimilatrice des valeurs républicaines. Mais aujourd'hui l'universalité des droits de l'homme, l'idéal républicain de mixité des sexes et des classes sont battus en brèche an nom des communautarismes. L'identité est devenue une valeur plus forte que l'égalité, et elle se glisse partout : dans le repli nationaliste, dans les mouvements identitaires, et jusque dans les luttes contre les discriminations, aussi paradoxal que cela puisse être. L'école, dans ce contexte, peut-elle encore jouer son rôle d'intégration ? Cette mutation idéologique menace les fondements de la démocratie et de la République française. Jacques Toubon n'est jamais défaitiste, gardant en tête cette phrase de Saint-Exupéry : " Nul ne peut se sentir à la fois responsable et désespéré. " Il est encore possible de se ressaisir et de se tourner avec espérance vers l'avenir. Il s'agit de restaurer le principe qui gouverne notre constitution : le respect des droits et des libertés individuelles. Mais aussi de construire la solidarité des souverainetés.

05/2022

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Chirurgie

Traitement des veines superficielles et profondes des membres. Techniques endoveineuses et chirurgicales

La prévalence des maladies veineuses périphériques (MVP) dans la population générale est croissante touchant particulièrement le monde occidental variant de simples télangiectasies à des ulcères invalidants. Ces dernières années l'évolution des techniques d'exploration et de traitement a été majeure particulièrement sous l'impulsion des patient(e)s qui ne comprenaient pas que leurs symptômes longtemps jugés ' non essentiels ' comparés en particulier à la pathologie artérielle ne soient pas mieux pris en compte. Grâce aussi à l'implication de nombreuses équipes qui ont remis en question les théories d'hier et montré la complexité de cette pathologie veineuse avec de multiples connexions et relais ils ont fait évoluer la technologie en mettant à disposition des moyens d'exploration performants au quotidien comme l'échographie Doppler ou pour dénouer des situations plus complexes comme le phlébo-scanner le phlébo-IRM ou l'échographie endoveineuse. Les traitements se sont également progressivement adaptés aux nouvelles règles physio-pathologiques et ont su proposer une technologie moderne efficace et très majoritairement percutanée. Cet ouvrage découpé en cinq grandes parties aborde : les données essentielles communes aux diverses techniques (variations anatomiques choix d'un écho-Döppler modes d'anesthésies...) ; le traitement de l'insuffisance veineuse superficielle des membres inférieurs (laser radiofréquence écho-sclérose colle chirurgie...) ; la pathologie veineuse profonde abdominale et des membres inférieurs (stents ilio-cave inférieure endophlébectomies et pontage veineux réparations valvulaires pièges veineux anévrismes veineux...) ; l'insuffisance veineuse des membres supérieurs (défilé thoraco-brachial syndrome cave supérieur) ; les autres lésions périphériques (tumeurs veineuses dysfonction érectile malformations veineuses traumatismes veineux et prélèvements veineux pour réparation vasculaire...). Ecrit avec l'aide des meilleurs spécialistes francophones cet ouvrage expose les techniques actuellement validées par les Sociétés Savantes et donne les complications et résultats reconnus. Il est particulièrement destiné aux médecins et chirurgiens vasculaires radiologues et cardiologues qui souhaitent approfondir leurs connaissances des techniques d'exploration et de traitement veineux voire débuter une expérience thérapeutique.

03/2023

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Sociologie

Talcott Parsons, contre-enquêtes

Talcott Parsons n'occupe plus guère de place dans les débats sociologiques contemporains, en particulier francophones. Il a pourtant exercé une influence profonde et durable sur la discipline - par ses propres travaux et au travers des auteurs pour lesquels il a compté, de Robert K. Mer-ton à Niklas Luhmann et Jürgen Habermas en passant par Erving Goffman, Harold Garfinkel, Clifford Geertz, Renée C. Fox ou encore Robert N. Bellah. Ce livre propose un regard contemporain sur certains aspects de l'oeuvre de Parsons : son rapport à l'anthropologie sociale, et en particulier au travail de Ralph Linton, durant les années 1930-1940 ; l'usage qu'il a fait de la psychanalyse, qui lui a attiré de virulentes critiques. Sur ces deux fronts, l'ouvrage vise à restituer leur intelligibilité aux positions de Parsons tout en rendant compte des controverses et con-fusions qu'elles ont suscitées. Il s'agit ainsi d'alimenter nos questionnements sur un pan majeur mais largement oublié de l'histoire de la sociologie - un indispensable effort de réflexivité. "Points forts" : -Un regard neuf sur un sociologue incontournable du siècle passé, qui revisite ses tra-vaux à partir de l'état actuel de la discipline ; -Une réflexion historique qui croise diverses disciplines (sociologie, anthropologie, psychologie, philosophie), traditions (structuro-fonctionnalisme, anthropologie sociale, psychanalyse, Théorie critique, etc.) et références (de Radcliffe-Brown à Axel Honneth en passant par Lévi-Strauss, Marcuse, Adorno, Goffman, Mills, etc.) ; -Un mode de traitement susceptible d'intéresser les spécialistes mais accessible à un pu-blic plus large. Biographie : Pierre-Nicolas Oberhauser est titulaire d'un doctorat en sciences sociales de l'université de Lau-sanne. Il est actuellement chargé de recherche à la Haute Ecole de Santé du canton de Vaud. Il est également chercheur associé à l'Institut des sciences sociales de l'université de Lausanne et au Cermes3 (CNRS/INSERM/EHESS/université Paris-Cité).

03/2024

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Finance internationale

Guide de la finance islamique

Grand classique concis et précis, cet ouvrage est tout à la fois un guide et une introduction à la finance et au secteur bancaire islamiques. Il traite de manière didactique des différents fondements de la finance musulmane. Il se distingue par l'approfondissement de la dimension juridique de cette dernière et permet ainsi aux lecteurs francophones pour la première fois d'accéder aux fondements légaux des opérations bancaires et financières islamiques modernes. L'auteur, qui est à un juriste doublé d'une formation d'économiste, commence par un résumé de l'économie islamique et quelques notions financières essentielles en islam, après quoi il aborde les principaux contrats d'investissement et de financement utilisés par les banques et sociétés financières islamiques. Il complète son exposé par un chapitre dédié aux fonds d'investissement musulmans et au principe de la responsabilité limitée en islam. Très actuel, l'auteur n'épargne pas non plus critiques et reproches quant à la réalité pratique actuelle du secteur. L'auteur met, en effet, en lumière plusieurs distinctions de phénomènes économiques similaires dont les bases juridiques sont différentes justifiant ainsi une permission pour les uns (comme le financement par Murâbaha) et une interdiction pour les autres (comme le financement par prêt à intérêts). Ce livre s'adresse aussi bien aux croyants de base qu'aux lecteurs curieux désirant se faire une idée plus précise du sujet aussi bien qu'aux étudiants et chercheurs en finance islamique, en droit comparé et en sciences de religions ou encore aux professionnels du secteur bancaire et financier. Non seulement il répertorie les principales règles théoriques, mais il les illustre par des exemples pratiques, rendant son contenu véritablement accessible à tous. Son auteur, autorité religieuse reconnue, a participé à l'élaboration du système judiciaire pakistanais. Juge au tribunal islamique central, il a présidé l'organisation régulatrice de l'industrie bancaire et financière islamique. C'est une des plus éminentes figures intellectuelles du sous-continent indien.

02/2024

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Ouvrages généraux

Ecrits sur l'Asie

1922. Peu après son retour d'Union soviétique, Albert Londres, bien décidé à rester "journaliste au long cours", embarque pour le Japon. Pour le grand public de l'entre-deux-guerres l'Orient est "compliqué", mais l'Extrême-Orient, presque inconnu. A Tokyo dans la cité "née de l'union d'un typhon et d'un tremblement de terre", le reporter de L'Excelsior et du Petit journal capte la fascinante étrangeté du pays du Mikado, et se lie d'amitié avec Claudel, alors ambassadeur de France au Soleil-Levant. Puis en 1925, c'est le départ pour "la Chine en folie" : en rendre compte, c'est dépeindre son effervescence, son bouillonnement, son chaos : les villes de l'empire du Milieu sont comme des théâtres d'ombres où s'affrontent seigneurs de guerre et mercenaires, nationalistes et communistes, bandits et trafiquants d'opium. En Inde, le Raj britannique est lui aussi en proie à l'instabilité ; la revendication monte. Hostile aux Anglais, Albert Londres y suit attentivement les futures voix de l'indépendance, Nehru, Gandhi, Rabintranath Tagore. Loin du bruit et de la fureur du nord, la péninsule indochinoise semble elle baigner dans une torpeur coloniale trompeuse. Car à Saigon bruisse déjà la rumeur de l'agitation naissante : quelques décennies plus tard, Albert Londres y aura ses successeurs, des milliers de journalistes et écrivains venus couvrir la guerre du Vietnam. Son regard, d'une modernité déconcertante, nous donne dans ces écrits un éclairage unique sur l'Asie du début du XXe siècle. Né en 1884, Albert Londres a débuté sa carrière de journaliste en 1906 au quotidien Le Matin. Plus tard, il écrira pour Le Petit journal et L'Excelsior. Ses reportages en URSS, en Amérique du Sud et en Asie ont fait de lui un véritable symbole de la profession de reporter. Créé en 1932 peu après la disparition de Londres dans le naufrage du paquebot Georges-Philippar, le prix qui porte son nom récompense chaque année les "meilleurs reporters francophones".

07/2022

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BD tout public

Parades Nuptiales. Edition bilingue français-espagnol

RESUME Léon est gardien d'un Musée des Sciences Naturelles et décide un jour de partir à la conquête de l'amour. Après des années passées au milieu des animaux, et ne sachant pas s'y prendre auprès de ces dames, il puise naturellement son inspiration auprès des techniques animales qu'il connaît par coeur. L'effet produit par ses parades nuptiales n'est pas concluant, suscitant tour à tour l'effroi, la dérision et la colère, Léon Lanimal devra user de tout son répertoir afin de parvenir, ou non, à ses fins. A la fin de l'ouvrage, histoire de se coucher un peu moins bête, un petit précis scientifique éclaire le lecteur. Ses textes simples résument les différentes parades nuptiales des animaux dont Léon s'inspire. L'AUTEUR Aurélie Pollet est née en 1983 et après une jeunesse radieuse en Belgique au pays de la pluie et de la bière, elle revient à Paris et entre aux Arts déco pour entamer sa formation artistique. Freelance depuis trois ans, c'est une touche à tout qui aime passer du coq à l'âne. Elle jongle entre la BD et le dessin animé, entre les vers solitaires et les pommes de terre, les cannibales et les bètes infernales, les poux et les marabous... Elle a réalisé entre autres des bandes dessinées pour Diantre ! Edition, et de nombreux films d'animation pour l'émission karambolage sur arte. Elle travaille en ce moment sur plein de projets divers et variés... MOT DE L'AUTEUR Fascinée par la diversité et l'originalité de certaines parades nuptiales animales, j'ai eu envie d'en faire l'inventaire à travers l'histoire d'un individu maladroit incarnant le caractère périlleux et vain des entreprises amoureuses. L'idée était de créer, par le décalage entre les moeurs des animaux et les us et coutumes des humains en matière de séduction, un univers aussi absurde qu'instructif. BIBLIOGRAPHIE Beurk ! Un ténia chez Diantre ! Edition Beurk ! Un pou chez Diantre ! Edition Beurk ! Une araignée chez Diantre ! Edition Disparues, dans le recueil de BD M. A. L, chez Les Editions du Pied de Biche Bandes dessinées Ma vie à Jules Fé dans le magazine Phosphore, Bayard presse Bande dessinée Un passage de Robinson Crusoé dans le magazine hollandais Hollands Diep Signatures prévues Librairie Le pied de biche (www. lepieddebiche. com)

07/2012

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Littérature étrangère

Le nuage d'obsidienne

Harry Steen, ingénieur des mines, est invité à participer à une conférence au Mexique. Lorsqu'un violent orage éclate, il trouve refuge dans une librairie de livres anciens. Il y fait une découverte lourde de sens. Un ouvrage daté du milieu du XIXe siècle, intitulé Le Nuage d'Obsidienne, relate un phénomène inexpliqué : un nuage noir aux propriétés réfléchissantes s'est immobilisé au-dessus de Duncairn, un bourg des Uplands écossais, où il a provoqué plusieurs décès mystérieux. Curieux hasard : Harry a bien connu ce village puisqu'il y a enseigné, jeune homme, après la mort de ses parents. C'est également à Duncairn qu'il avait rencontré Miriam Galt, qu'il aime depuis lors, malgré sa trahison. A son retour à Camberloo (ville imaginaire du Canada), Harry contacte un expert de livres rares à Glasgow, qui lui propose d'étudier l'ouvrage s'il lui envoie. Tandis que ce dernier l'analyse, Harry fait le récit de son parcours, depuis son enfance dans les taudis de Glasgow jusqu'à l'explosion d'une bombe, pendant la Seconde Guerre mondiale qui souffle son immeuble et tue ses parents, puis ses périples en Afrique, en Amérique du Sud et au Canada (dans l'Ontario), où il possède une usine. Ce roman est peuplé de personnages singuliers. Parmi eux, Jacob Nelson, un violoniste exhibitionniste qui devient le logeur de Harry après la mort de ses parents, et le recommande pour son premier emploi d'enseignant. Quant à Miriam, jeune femme impénétrable, elle vit dans un manoir, à l'écart de la société, en compagnie de son vieux père. Harry tombe éperdument amoureux d'elle et demande sa main. Mais elle refuse de l'épouser, révélant qu'elle est fiancée au patron de Harry. Enfin, Gordon Smith, un riche entrepreneur canadien rencontré en Amérique du Sud, propose à Harry de l'engager comme vendeur pour son entreprise de pompes industrielles. A son arrivée au siège de l'entreprise, à Camberloo, Gordon lui présente sa fille, Alicia. Il est alors évident que, plus qu'un vendeur, le père cherche un mari pour sa fille. Quoique secrètement toujours amoureux de Miriam, Harry épouse la jeune femme, avec qui il aura deux fils. Tout en continuant poursuivre ses recherches liées au Nuage d'Obsidienne et à son propre passé... Douze ans après le succès de son dernier roman, L'épouse hollandaise, Eric McCormack livre un nouveau roman riche en suspense et en rebondissements.

04/2016

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Littérature française

Oeuvres complètes. Tome 9, Les Tarahumaras ; LEttres de Rodez

Il n'était pas si courant, en 1936, qu'un écrivain quittât l'Europe pour aller "prospecter ce qu'il peut rester au Mexique d'un naturalisme en pleine magie, d'une sorte d'efficacité naturelle répandue çà et là dans la statuaire des temples, leurs formes, leurs hiéroglyphes, et surtout dans les sous-sols de la terre et dans les avenues encore mouvantes de l'air". Ce l'était moins encore, une fois sur place, de partir en mission pour la Sierra Tarahumara, d'en gravir les pentes à cheval plusieurs jours de suite pour y rencontrer les Indiens des hautes terres, mangeurs de peyotl, et d'être admis à participer à leurs rites. C'est pourtant ce qu'a fait Antonin Artaud, mais l'extraordinaire ne s'arrêtera pas là. De retour à Paris, en 1937, il envoie à Jean Paulhan, pour La Nouvelle Revue Française, des extraits D'un voyage au pays des Tarahumaras, mais il veut que son nom disparaisse et que sa signature soit remplacée par trois étoiles. Ceux qui le connaissent le reconnaîtront. Et, en effet, quelques-uns vont percer l'anonymat et deviner quel est l'auteur de ces pages étranges autant que belles. En 1943, il est interné à Rodez. C'est là qu'Henri Parisot se mettra en rapport avec lui pour lui proposer de reprendre ce texte en librairie. Fin 1943, Antonin Artaud écrira Le Rite du Peyotl chez les Tarahumaras, puis le Supplément au voyage. Il décrira, sept ans après, la cérémonie rituelle comme s'il y avait assisté la veille, jetant ainsi un pont sur les années de silence auxquelles l'internement l'avait condamné. Le 16 février 1948, quinze jours avant sa mort, jaillira le récit flamboyant de cet autre rite : Tutuguri. Ainsi, la composition des Tarahumaras n'aura pas duré moins de douze années. Et c'est parce que Henri Parisot lui a demandé son accord pour éditer le Voyage qu'Antonin Artaud lui envoie de Rodez des lettres si étonnantes que son correspondant pense aussitôt en publier quelques-unes. Une sorte de lien magique réunit donc le Voyage et Lettres de Rodez. A ces deux oeuvres fondamentales sont joints les premiers textes écrits à Rodez et plusieurs adaptations de textes anglais, en particulier L'Arve et l'Aume, d'après le chapitre VI de La Traversée du miroir, par Lewis Carroll.

09/1979

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Histoire de France

Histoire du consulat et de l'Empire. Volume 3, La crise de l'Empire (1810-1811) ; L'Empire de Napoléon ; La Nation sous l'Empereur ; La catastrophe de Russie

L'Histoire du Consulat et de l'Empire, de Louis Madelin (1876-1956), est l'oeuvre d'une vie, rédigée sur des cahiers d'écolier, par un homme qui tient alors sous son seul regard tout un âge de notre passé, comme l'avaient fait avant lui Michelet ou Thiers. Il faut imaginer ce tête-à-tête, plusieurs décennies durant, entre l'historien et ce Napoléon Bonaparte qu'il suit pas à pas, à Rome, en Egypte, à Moscou, jusqu'à son abdication et son départ pour la Malmaison. Le " mangeur d'histoire " et le conquérant, l'homme de cabinets et de bibliothèques, dévoré par l'immensité de sa tâche, et ce fantôme qu'il poursuit, fondateur d'empire et " compagnon de Prométhée ". Pour ma part, j'ai toujours fréquenté cette Histoire du Consulat et de l'Empire avec un plaisir égal, de même nature que celui que procure la lecture d'un grand roman. Sans doute parce que cette histoire selon Madelin n'est pas seulement connaissance du passé, mais aussi, comme l'écrivait Emile Henriot, " présence vibrante et passionnelle " de tous ceux, " héros, criminels, monstres, vainqueurs, fondateurs de codes et d'institutions, moteurs d'énergie, agents d'utiles et de bienfaisantes réformes ", qui en furent les acteurs heureux ou malheureux. Madelin s'empare d'eux comme sur le vif. Il nous fait entrer dans le secret des caractères, dans le dédale des ambitions et des faiblesses, des grandeurs aussi, et nous jette dans le mouvement d'une époque. Les seize volumes de son Histoire, publiés ici dans leur intégralité, et qui furent avant la guerre un énorme succès de librairie, restent une somme inégalée, qui réjouira ceux qui s'intéressent à la période napoléonienne, mais aussi tous les amateurs d'histoire et de ton juste. Daniel Rondeau La présente édition de l'Histoire du Consulat et de l'Empire se compose de 4 tomes. - Tome 1 : La Jeunesse de Bonaparte - L'Ascension de Bonaparte - De Brumaire à Marengo - Le Consulat. - Tome 2 : L'Avènement de l'Empire - Vers l'Empire d'Occident (1806-1807) - L'Affaire d'Espagne (1807-1809) - L'Apogée de l'Empire (1809-1810). - Tome 3 : La Crise de l'Empire (1810-1811) - L'Empire de Napoléon - La Nation sous l'Empereur - La Catastrophe de Russie. - Tome 4 : L'Ecroulement du grand Empire - La Campagne de France - L'Interrègne impérial - Les Cent-Jours. Waterloo.

10/2003

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Histoire de France

Histoire du Consulat et de l'Empire. Volume 1

L'Histoire du Consulat et de l'Empire, de Louis Madelin (1876-1956), est l'oeuvre d'une vie, rédigée sur des cahiers d'écolier, par un homme qui tient alors sous son seul regard tout un âge de notre passé, comme l'avaient fait avant lui Michelet ou Thiers. Il faut imaginer ce tête-à-tête, plusieurs décennies durant, entre l'historien et ce Napoléon Bonaparte qu'il suit pas à pas, à Rome, en Egypte, à Moscou, jusqu'à son abdication et son départ pour la Malmaison. Le " mangeur d'histoire " et le conquérant, l'homme de cabinets et de bibliothèques, dévoré par l'immensité de sa tâche, et ce fantôme qu'il poursuit, fondateur d'empire et " compagnon de Prométhée ". Pour ma part, j'ai toujours fréquenté cette Histoire du Consulat et de l'Empire avec un plaisir égal, de même nature que celui que procure la lecture d'un grand roman. Sans doute parce que cette histoire selon Madelin n'est pas seulement connaissance du passé, mais aussi, comme l'écrivait Emile Henriot, " présence vibrante et passionnelle " de tous ceux, " héros, criminels, monstres, vainqueurs, fondateurs de codes et d'institutions, moteurs d'énergie, agents d'utiles et de bienfaisantes réformes ", qui en furent les acteurs heureux ou malheureux. Madelin s'empare d'eux comme sur le vif. Il nous fait entrer dans le secret des caractères, dans le dédale des ambitions et des faiblesses, des grandeurs aussi, et nous jette dans le mouvement d'une époque. Les seize volumes de son Histoire, publiés ici dans leur intégralité, et qui furent avant la guerre un énorme succès de librairie, restent une somme inégalée, qui réjouira ceux qui s'intéressent à la période napoléonienne, mais aussi tous les amateurs d'histoire et de ton juste. Daniel Rondeau La présente édition de l'Histoire du Consulat et de l'Empire se compose de 4 tomes. - Tome 1 : La Jeunesse de Bonaparte - L'Ascension de Bonaparte - De Brumaire à Marengo - Le Consulat. - Tome 2 : L'Avènement de l'Empire - Vers l'Empire d'Occident (1806-1807) - L'Affaire d'Espagne (1807-1809) - L'Apogée de l'Empire (1809-1810). - Tome 3 : La Crise de l'Empire (1810-1811) - L'Empire de Napoléon - La Nation sous l'Empereur - La Catastrophe de Russie. - Tome 4 : L'Ecroulement du grand Empire - La Campagne de France - L'Interrègne impérial - Les Cent-Jours. Waterloo.

10/2003

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Critique littéraire

La Nouvelle Revue Française N° 201 sept 1969

Giuseppe Ungaretti, Vermeer Jean Tardieu, Figures et non-figures Jean Follain, Poèmes Jacques Boudillet, L'express de Cracovie Pierre Pachet, Confession Dora Vallier, Art, anti-art et non-art Claude Esteban, De la sculpture et de quelques objets Roger Nimier, Une étude sur Marcel Aymé Chroniques : Peter Brooks, Nouvelle critique et critique nouvelle aux Etats-Unis Henri Thomas, Jean Follain : ciel appris, ciel vivant Jean Blot, Henri Thomas Michel Gresset, Un Faulkner féerique Maurice Pinguet, Le Nô et la scène du désir Dominique Noguez, Prenez garde au cinéma Notes : la poésie : Pierre Chappuis, Voir, par Pierre Torreilles (Le Seuil) Alain Bosquet, Neige exterminatrice, par Christian Bachelin (Guy Chambelland) Notes : littérature et essais : Jean Follain, Monplaisir... En Histoire, par Paul Morand (Gallimard) Michel Léturmy, La Foudre de Dieu, par Marcel Moré (Gallimard) Jean Blot, L'aventure d'un pauvre chrétien, par Ignazio Silone (Calmann-Lévy) Jean Duvignaud, Cent mille provinciaux au XVIIe siècle, par Pierre Goubert (Flammarion) Roger Judrin, Vie de Lavoisier, par Léon Velluz (Plon) Michèle Pirazzoli-t'Serstevens, Claudel et l'univers chinois, par Gilbert Gadoffre (Gallimard) Notes : romans français : Jean Blot, La deuxième mort de Ramón Mercader, par Jorge Semprun (Gallimard) Lionel Mirisch, Creezy, par Félicien Marceau (Gallimard) Willy de Spens, Printemps au parking, par Christiane Rochefort (Grasset) Patrick de Rosbo, Le corps, par Dominique Rolin (Denoël) Lionel Mirisch, La Façade et autres miroirs, par Georges Piroué (Denoël) Notes : romans étrangers : Claude Michel Cluny, Mémoires d'un Italien, par Ippolito Nievo (Librairie Klincksieck) Jean-Claude Schneider, Un fils dévoyé, par Renate Rasp (Gallimard) Notes : les arts : Renée Boullier, L'art et la musique (Galerie des Beaux-Arts de Bordeaux) Notes : les spectacles : Robert Abirached, Les Dialogues, de Ruzante (Théâtre des Nations) ; La Moscheta, de Ruzante (Théâtre du Huitième) ; Odipe-Roi, de Sophocle (Mai de Malakoff) Claude Michel Cluny, La Femme infidèle, de Claude Chabrol Lu et vu : Georges-Emmanuel Clancier, Signatures de l'espace, par Raymond Datheil (Caractères) Claude Michel Cluny, Poésie et prose, d'Edwin Muir (Seghers) Jean Grosjean, Le mythe de l'éternel retour, par Mircea Eliade (Gallimard) Alain Clerval, Le Jéroboam, par Didier Martin (Gallimard) Willy de Spens, Comprenne qui pourra, par Roger Bésus (Plon) Jean Grosjean, Quatrième Festival international du film militaire (Versailles) Dominique Noguez, Thérèse et Isabelle, de Radley Metzger.

09/1969

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Littérature anglo-saxonne

Sidérations

L'auteur de l'Arbre-Monde revient avec un roman magistral, qui questionne notre place dans l'Univers. "On y entre curieux, on en ressort bouleversé". Le Figaro Depuis la mort de sa femme, Theo Byrne, un astro-biologiste, élève seul Robin, leur enfant de neuf ans. Attachant et sensible, le jeune garçon se passionne pour les animaux qu'il peut dessiner des heures durant. Mais il est aussi sujet à des crises de rage qui laissent son père démuni. Pour l'apaiser, ce dernier l'emmène camper dans la nature ou visiter le cosmos. Chaque soir, père et fils explorent ensemble une exoplanète et tentent de percer le mystère de l'origine de la vie. Le retour à la " réalité " est souvent brutal. Quand Robin est exclu de l'école à la suite d'une nouvelle crise, son père est mis en demeure de le faire soigner. Au mal-être et à la singularité de l'enfant, les médecins ne répondent que par la médication. Refusant cette option, Theo se tourne vers un neurologue conduisant une thérapie expérimentale digne d'un roman de science- fiction. Par le biais de l'intelligence artificielle, Robin va s'entraîner à développer son empathie et à contrôler ses émotions. Après quelques séances, les résultats sont stupéfiants. Mettant en scène un père et son fils dans une Amérique au bord du chaos politique et climatique, Richard Powers signe un roman magistral, brillant d'intelligence et d'une rare force émotionnelle, questionnant notre place dans l'univers et nous amenant à reconsidérer nos liens avec le vivant. " On y entre curieux, on en ressort bouleversé. " Le Figaro " Immensément romanesque, radicalement original. " Les Inrocks " Un grand roman signé par l'un des écrivains que j'admire le plus aujourd'hui. " François Busnel, La Grande Librairie " Un émouvant roman écologiste et humaniste. Une fiction où l'intelligence et l'émotion s'unissent. " Télérama " Virtuose. Le lecteur retrouvera dans Sidérations la puissance visionnaire et l'imagination " sidérante " de l'auteur de l'Arbre-Monde. " L'Humanité " Magnifique et, bien sûr, sidérant. " Marie-Claire " Un poignant roman sur la fragilité de notre rapport au monde et l'amour paternel. Aussi brillant que touchant. " Ouest France " Un Petit prince du réchauffement climatique. " Philosophie Magazine " La gradation de l'intrigue est plus que bouleversante, et bien téméraire qui jurerait ne pas avoir versé quelques larmes. " Sud-Ouest Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Jean-Yves Pellegrin

03/2023

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Littérature française

Lieux

Ce [... ] livre est parti d'une idée assez monstrueuse, mais, je pense, assez exaltante. J'ai choisi, à Paris, douze lieux, des rues, des places, des carrefours, liés à des souvenirs, à des événements ou à des moments importants de mon existence. Chaque mois, je décris deux de ces lieux ; une première fois, sur place (dans un café ou dans la rue même) je décris "ce que je vois" de la manière la plus neutre possible, j'énumère les magasins, quelques détails d'architecture, quelques micro-événements (une voiture de pompiers qui passe, une dame qui attache son chien avant d'entrer dans une charcuterie, un déménagement, des affiches, des gens, etc.) ; une deuxième fois, n'importe où (chez moi, au café, au bureau) je décris le lieu de mémoire, j'évoque les souvenirs qui lui sont liés, les gens que j'y ai connus, etc. Chaque texte [... ] est, une fois terminé, enfermé dans une enveloppe que je cachette à la cire. Au bout d'un an, j'aurai décrit chacun de mes lieux deux fois, une fois sur le mode du souvenir, une fois sur place en description réelle. Je recommence ainsi pendant douze ans [... ]. J'ai commencé en janvier 1969 ; j'aurai fini en décembre 1980 ! j'ouvrirai alors les 288 enveloppes cachetées [... ]. Je n'ai pas une idée très claire du résultat final, mais je pense qu'on y verra tout à la fois le vieillissement des lieux, le vieillissement de mon écriture, le vieillissement de mes souvenirs : le temps retrouvé se confond avec le temps perdu ; le temps s'accroche à ce projet, en constitue la structure et la contrainte ; le livre n'est plus restitution d'un temps passé, mais mesure du temps qui s'écoule ; le temps de l'écriture, qui était jusqu'à présent un temps pour rien, un temps mort, que l'on feignait d'ignorer ou que l'on ne restituait qu'arbitrairement (L'Emploi du temps), qui restait toujours à côté du livre (même chez Proust), deviendra ici l'axe essentiel. Je n'ai pas encore de titre pour ce projet ; ce pourrait être Loci Soli (ou Soli Loci) ou, plus simplement, Lieux. Georges Perec Extrait de "Lettre à Maurice Nadeau" du 7 juillet 1969, dans Je suis né, Seuil, "La Librairie du XXe siècle" , 1990.

04/2022

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Histoire médiévale

Vie de saint Guilhem, duc d'Aquitaine, comte de Toulouse, premier prince d'Orange

Quel défi que de se lancer dans la biographie d'un personnage aussi complexe que Guilhem, le neveu de Charlemagne, comte de Toulouse et fondateur de l'abbaye de Gellone ! Il fallait que celui qui le releva soit lui-même une personnalité hors normes ! Cet ouvrage a fait l'objet d'une première parution à la librairie Corbière de Lodève en 1862. Nous avons choisi d'en reprendre le texte mais sans jamais en altérer le sens. Des illustrations de Camille le Noën, réalisées à l'occasion d'un travail universitaire, ont été insérées pour en agrémenter la lecture. Les notes originales de l'auteur ont été scrupuleusement réinsérées et complétées pour prendre en compte les connaissances acquises sur Guilhem et l'abbaye de Gellone après plusieurs décennies de travaux d'historiens, d'architectes et d'historiens de l'art. Le lecteur sera peut-être déçu du style quelquefois répétitif et panégyriste de l'auteur qui s'est attaché à nous décrire un Guilhem admirable. Les qualités du guerrier et du saint qu'il nous décrit furent aussi les siennes. Humble, peu intéressé par les aspects matériels, il commença sa vie comme prêtre, puis vicaire, puis revint au service des autres comme amoureux, médecin et maire de Saint-Guilhem-le-Désert. Certes, les contextes, la chronologie des événements ou les caractères des personnages développés par l'auteur ne s'accordent pas toujours avec les travaux historiques. Pourtant, ce livre restitue un cadre global utile pour mieux cerner les interactions subtiles entre le guerrier, parent et homme de confiance de Charlemagne, le religieux sincère qui mourut au sein de l'abbaye qu'il avait fondée, et le héros légendaire dont la geste romanesque s'inscrit dans les complexes jeux d'intérêts qui ont fait l'histoire de l'abbaye de Gellone dans les siècles qui ont suivi sa mort. L'ouvrage de Félix-Barthélémy Bouque a l'immense mérite d'un travail profond et sérieux, documenté aux sources qui lui étaient alors accessibles. Il est certain que ce passionné serait heureux de le compléter avec les connaissances disponibles de nos jours ; et qu'il serait là, parmi les experts et les amateurs éclairés, pour défendre ses convictions de manière acharnée. Sa Vie de saint Guilhem est l'oeuvre d'un homme passionné qui a écrit sur un homme de passions.

03/2021

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Notions

 Communauté ou société. . Tönnies versus Hobbes

A Communauté ouA société. A TönniesA versusA Hobbes Jean Jacob, né en 1964, est enseignant-chercheur en science politique à l'université de Perpignan. Il a collaboré à de nombreuses revues et publié notammentA Les sources de l'écologie politique, Arléa-Corlet, 1995A ; A Histoire de l'écologie politique, Albin Michel, 1999, trad. jap. , Ryokufu Shuppan, 2005A ; A Le retour de " l'Ordre nouveauA " Les métamorphoses d'un fédéralisme européen, Librairie Droz, 2000A ; A L'Antimondialisation Aspects méconnus d'une nébuleuse, Berg International Editeurs, 2006. A A A A A A A A A A A A A A On peine aujourd'hui à imaginer à quel point l'ouvrage Communauté et sociétéA du sociologue allemand Ferdinand Tönnies a bouleversé le champ académique au début du XXème siècle. Sciences sociales et parfois sciences humaines ont décliné à foison la thématique, tandis que l'opinion publique s'en emparait, en lui donnant une couleur sombre et parfois funeste (le nazisme, Vichy), en dépit des avertissements de son auteur. Au fil du temps, la distinction académique s'est ainsi mue en lieu commun équivoque, puis trouvée marginalisée voire exclue du champ scientifique. On s'est alors empressé d'oublier que Max Weber avait affiné la distinction, qu'Emile Durkheim lui avait subtilement substitué une autre opposition conceptuelle, et que la politique comparée américaine avait avec acuité, lors de ses premiers pas maladroits, tiré utilement profit de cette oeuvre. A A A A A A A A A A A On a surtout oublié que l'oeuvre de Ferdinand Tönnies avait, comme aucune autre auparavant, sérieusement amendé la fable de Thomas Hobbes, le fameuxA Léviathan, à laquelle Tönnies reconnaissait une belle rigueur mais à laquelle il opposait aussi la persistance du fait communautaire. Car c'est bien la figure d'un individu possessif cher à Hobbes que l'on trouve omniprésente dans laA GesellschaftA dépeinte sous des traits rêches par Tönnies. Tandis que maints travaux ethnologiques (Maine, Gierke), philosophiques (Spinoza, Schopenhauer, von Stein...) lui avaient offert l'occasion de souligner que laA GemeinschaftA repose sur une entraide naturelle entre des personnes respectueuses de leurs différences. On ne peut aujourd'hui que mesurer les dégâts de cet oubli, tant la majestueuse autorité de l'Etat occidental peine sur tous les continents à se substituer durablement à maintes communautés.

03/2023

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Critique littéraire

Ecofictions & Cli-Fi. L'environnement dans les fictions de l'imaginaire

L'écocritique s'est installée dans le paysage universitaire international comme une des tendances marquantes de la dernière décennie. Elle est ici envisagée par les chercheurs du CERLI (Centre d'Etudes et de Recherches sur les Littératures de l'Imaginaire) sous l'angle des fictions catastrophistes aussi bien qu'à travers la sensibilisation du public à la cause écologique. Si les Ecofictions proprement dites, en phase avec la création du GIEC en 1988 et le lancement des Conférences pour le climat (COP) à Kyoto en 1997, ont marqué un tournant dramatique dans le traitement de la question environnementale, recouvrant toutes les formes de cataclysmes naturels, la thématique est ancienne. En 1910, la publication coup sur coup de L'Eternel Adam par Michel Verne - le fils de Jules - et de La Mort de la terre par J. -H. Rosny Aîné, atteste les inquiétudes apocalyptiques qui travaillent le tournant du XXe siècle. Les peintres ruinistes avaient senti, bien avant, la poésie des constructions humaines abandonnées à la végétation. Tout au long de l'ère industrielle, le saccage des paysages, la pollution des villes, l'épuisement programmé des ressources ont eu leurs prophètes de malheur ou plutôt leurs visionnaires inquiets. Cette généalogie continue de résonner dans les oeuvres contemporaines. Elle interroge sur la permanence d'une fascination pour la fin du monde, qui a pris les dehors d'une menace scientifiquement établie. Les Climate-Fictions qui prolifèrent depuis quelques années sur les rayons des librairies se posent, de plus en plus, en nouvelle littérature engagée. En relayant le cauchemar annoncé, elles militent contre le réchauffement planétaire, pour la préservation de la biodiversité, contre l'empoisonnement des milieux naturels, etc. Les rêveries mélancoliques d'antan nourrissent désormais jusqu'aux romans édifiants destinés au jeune public. Explorer l'imaginaire qui les dynamise, c'est s'autoriser à discerner la part anthropologique de notre actualité : c'est soumettre le présent à l'épreuve de l'intemporel.

08/2019

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Lecture 9-12 ans

Ecoute le rossignol

Henrietta, surnommée Henry, emménage dans une grande maison à la campagne avec sa famille, qui est sens dessus dessous après un événement dramatique. Henry, esseulée, entreprend d'explorer les environs comme les héros de ses livres Alice au Pays des Merveilles et Moogli. Dans le bois d'à côté, elle rencontre Moth, une vieille dame étrange, qui malgré son allure de sorcière va devenir son amie et l'aider à sauver sa famille... Points forts : Dans la lignée de 14-14, Adèle et les Noces de la reine Margot et des Lettres volées, un roman de qualité et accessible avec un fond historique. Une héroïne attachante, forte, avec beaucoup d'imagination, avec qui on souffre et on se bat, qui nous embarque à la manière d'un Tobbie Lolness ou d'Adèle (Adèle et les Noces de la reine Margot). Un texte qui traite avec sensibilité du deuil, de l'éclatement d'une famille. Un roman soutenu par les libraires (" Children's Book of the Month " de la chaîne de librairies Waterstones lors de sa parution en octobre 2016) et les critiques britanniques (n° 10 dans le top 50, livres adultes et jeunesse confondus, Telegraph pour 2016). Une manière accessible d'aborder de grands classiques de la littérature : Alice au Pays des Merveilles, Le Livre de la jungle, Le Vent dans les saules... Un charme british, qui rappelle par exemple Eva Ibbotson (Un chien pour toujours, Reine du fleuve...). FAQ : Pourquoi le rossignol ? Moth aperçoit un rossignol dans le bois et en parle à Henry comme un symbole d'amour et de mort, avec des références au poème " Ode à un rossignol ", de John Keats et au conte " Le Rossignol et l'Empereur de Chine ", de Hans Christian Andersen. Référence non présente dans le roman : le poème " Rossignol ", de Paul Verlaine, qui figure dans le recueil Poèmes saturniens. Moth a été infirmière, or le rossignol, en anglais " nightingale ", renvoie à Florence Nightingale, infirmière britannique durant le XIXe siècle qui est considérée dans le monde entier comme une pionnière des soins infirmiers.

05/2017