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Maurice Attia

Extraits

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Critique littéraire

A la recherche de Marcel Proust

En 1949, lorsque Maurois publia son livre, Proust ne figurait pas au nombre des carrefours obligés, ceux que nous recommandaient Sartre et Camus, bientôt Robbe-Grillet ; seule Nathalie Sarraute... Ni le communisme en vogue, ni l'existentialisme n'avaient le temps de se rendre à une matinée Guermantes : on avait bien d'autres choses à faire. Le Du côté de chez Proust de Mauriac s'ouvre sur le fameux "ouais, c'était notre jeune homme" soupiré par Barrès à la sortie des funérailles de Marcel, sur les marches de Saint-Pierre de Chaillot. Mauriac, lui, avait dîné en pleine nuit rue Hamelin, devant un spectre oriental dépiautant sur ses draps des cuisses de poulet. Mais Mauriac est trop préoccupé du Christ pour laisser parler l'ceuvre ; Maurois aimait bien le Christ ; ses proches amis chrétiens, parmi lesquels Du Bos et l'Anglais Maurice Baring, le pressaient de faire le saut : c'était mal connaître un homme aussi convenable, aussi peu porté que possible à la galipette théologique, fût-elle la plus humble, la plus sincère, la plus dépourvue de malignité acrobatique à la Chesterton. On sait que la Recherche eût pu s'appeler L'Adoration perpétuelle et que l'écrivain ne fit jamais mystère de ce qu'avait représenté pour lui "l'arbuste catholique et délicieux". Juif par sa mère, catholique par son père (c'est ainsi qu'il se définit lui-même) , il est miraculeusement indemne de cette maladie française où les trois - quarts, pour ne pas dire la totalité des bons esprits de ce pays, ne cessent de tourner le même potage, remugle de fascination et de ressentiment vis-à-vis de l'autel. Proust et Maurois, de ce point de vue, sont tout bonnement libres - on voit très bien cette liberté proustienne à l'oeuvre pendant l'affaire Dreyfus, ne craignant pas la confrontation avec la sphère mondaine, majoritairement anti-dreyfusarde. Michel Crépu.

04/2003

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Religion

Les migrants, François et nous. Repères

Le thème de l'accueil des migrants se fait de plus en plus pressant au coeur de l'actualité depuis quelques années et malheureusement, dans un monde où les conflits, les guerres et la misère continuent de sévir, le sujet est loin de pouvoir se refermer. La question est délicate, car elle dérange notre conscience, mais aussi l'identité nationale, les privilèges économiques comme le bien-être des pays accueillants. Même parmi les catholiques, des voix s'élèvent pour limiter l'engagement chrétien dans l'accueil de l'étranger : le pape François "n'en fait-il pas trop"? Benoît XVI n'était-il pas à juste titre plus prudent en la matière ? Geneviève Médevielle souhaite répondre dans ce livre à ces deux questions essentielles : au sein d'une communauté qui partage la même foi et la même spiritualité, que dire des manières plurielles d'envisager le positionnement éthique à l'égard de l'accueil du migrant ? Et quelle cohérence François, qui n'a de cesse de rappeler et pratiquer l'impératif de l'Evangile ("J'étais un étranger et vous m'avez recueilli", Mt 25, 35) présente-t-il avec le discours de l'Eglise en matière d'immigration ? Son analyse tient en trois temps : quelles peuvent être les raisons de ces désaccords entre chrétiens ? Le salut offert par Dieu à tous ne se fonde-t-il pas sur la mémoire biblique de la migration ? Enfin la marque propre du pape François dans ce domaine est-elle si singulière ? L'auteur complète son propos par des critères de discernement pour que le lecteur lui-même parvienne à se situer face au questionnement des migrants. Gageons qu'il se laissera toucher et déplacer, aussi bien par l'exposé éclairant de Geneviève Médevielle que par le témoignage en prologue de Maurice Joyeux, s.j., écrit depuis l'île de Lesbos, plaque tournante des migrations actuelles en Méditerranée.

02/2018

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Littérature française

Au revoir maman. Merci d'avoir joué le jeu

"Ma mère et moi, on n'a pas besoin de toi" dit une femme de 68 ans à sa soeur oubliant que sa mère est aussi la mère de sa soeur. En prenant possession de sa mère, cette femme illustre magnifiquement le rôle de la mère dans notre société et surtout la place qu'elle occupe dans notre vie. Pour Maurice Carême "Il y a plus de fleurs, pour ma mère, en mon coeur que dans tous les vergers. Plus de merles rieurs pour ma mère en mon coeur que dans le monde entier et bien plus de baisers pour ma mère en mon coeur qu'on en pourrait donner" . Pour A. Got "tout peut s'user... sauf la joue de la maman qui reçoit les baisers de son enfant" . Pour Charles Aznavour, Giorgio, le fils maudit est là lorsque la mamma va mourir. Pour Kendji Girac, la mère est "sa quête, elle est son Graal" . En sacralisant "la mère" , on la hisse au même niveau que Dieu en oubliant que c'est un être humain qui est pensé par ses mémoires cellulaires comme tous les êtres humains et qu'elle fait ce qu'elle peut avec ce qu'elle a reçu à la naissance. C'est la relation à sa mère que l'auteur vous livre. En une écriture douce, patiente, presque caressante, elle raconte sa vie auprès de cette femme qui ne pouvait pas l'aimer parce qu'elle n'était pas dégagée de ce qui lui était arrivé dans le passé. L'enjeu de cette lettre ouverte ? Expliquer que tout n'est pas aussi simple qu'on le dit, que l'Amour d'une mère pour son enfant n'est pas automatique, que les situations qu'elle a rencontrées peuvent l'empêcher d'exprimer ce qui était pourtant inné au départ mais aussi et surtout que cela a des conséquences énormes sur l'enfant qu'elle met au monde.

10/2018

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Esotérisme

Revue Spirite (Année 1869). qu'est-ce que le spiritisme ? le procès des empoisonneuses de Marseille, un esprit qui croit rêver,

Ce numéro de la Revue Spirite contient, entre autres, qu'est-ce donc que le spiritisme ? le procès des empoisonneuses de Marseille, un esprit qui croit rêver, vision de Pergolèse, apparition d'un fils vivant à sa mère, les arbres hantés de l'île Maurice, un curé médium guérisseur, biographie de M. Allan Kardec, musée du spiritisme, l'égoïsme et l'orgueil, théorie de la beauté, les précurseurs du spiritisme, la médiumnité guérissante en russie, réincarnation, les déserteurs, la vie éternelle... Un an après l'apparition du Livre des Esprits, Allan Kardec se rend compte de la nécessité d'une revue mensuelle. Mais pour fonder un journal, il faut avoir des fonds. Allan Kardec n'en a pas assez. Il s'adresse à M. Tiedeman, ami des spirites et d'Allan Kardec. Mais Tiedeman hésite. Pendant ce temps, Allan Kardec demande l'avis des guides, par l'entremise de Mme E. Dufaux. On lui répond de mettre son idée à exécution et de ne s'inquiéter de rien. "Je me hâtai, dit Allan Kardec, de rédiger le premier numéro et je le fis paraître le 1er janvier 1858, sans en avoir rien dit à personne. Je n'avais pas un seul abonné, et aucun bailleur de fonds. Je le fis donc entièrement à mes risques et périls, et n'eus pas lieu de m'en repentir, car le succès dépassa mon attente. A partir du 1er janvier, les numéros se succédèrent sans interruption, et, comme l'avait prévu l'Esprit, ce journal devint pour moi un puissant auxiliaire. Je reconnus plus tard qu'il était heureux pour moi de n'avoir pas eu de bailleur de fonds, car j'étais plus libre, tandis qu'un étranger intéressé aurait pu vouloir m'imposer ses idées et sa volonté, et entraver ma marche ; seul, je n'avais de comptes à rendre à personne, quelque lourde que fût ma tâche comme travail".

10/2017

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Littérature française

Oeuvres complètes. Le diable à Paris (1845-1846) ; Le diable aux champs (1857)

Le diable est bon observateur, qu'il soit boiteux, fourchu, rustique ou parisien : George Sand livre dans ces deux œuvres qui se complètent, les articles du Diable à Paris et le Diable aux champs, un saisissant tableau de la France au milieu du XIXe siècle. Cette réalité dénoncée avec causticité ou fantaisie montre son engagement et la variété de ses techniques d'écriture. Les trois textes parus en 1844-1845, dans le recueil collectif et illustré de P.-J. Hetzel : Le Diable à Paris, constituent, malgré la diversité des thèmes, un corpus unitaire, exemplaire, sous une forme restreinte, du journalisme de Sand. Le socialisme virulent du Coup d'œil sur Paris, la satire des salons et du beau monde parisien dans la petite nouvelle des Mères de famille, l'ouverture vers l'Autre contre les préjugés, dans les deux lettres à Jules Néraud de la Relation d'un voyage chez les sauvages de Paris, montrent son engagement à la fois social et personnel et l'étonnante circulation dans son œuvre, entre les différentes écritures privée et publique, journalistique et autobiographique, romanesque et épistolaire. Le Diable aux champs, publié en 1857 mais commencé en 1851, devait donner, dans cette étonnante forme hybride du roman dialogué et sous une forme légère, un portrait de la société française après l'échec de 1848. Au générique : des familiers de Nohant, en particulier des artistes, Maurice et ses amis préparant un spectacle de marionnettes, des personnages ressuscités de romans défunts, philosophes ou paysans face à des personnages nouveaux, curés, bourgeois, aristocrates, enfin des chœurs d'animaux qui ponctuent les sept parties du roman. Le contexte politique du coup d'état obligera Sand à s'adapter aux événements sans perdre de vue ses principes. Le spectacle, l'intrigue sentimentale et surtout leurs idées différentes sur l'Art, la Politique, la Religion, la Société, l'Amour et le Mariage, réunissent les acteurs de cette comédie monstre.

06/2015

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Sciences politiques

La Restitution. Région - Sénat

Le 31 mars 1992, à 3 heures du matin, Maurice Schumann proclama une femme écologiste inconnue présidente de la Région Nord-Pas-de-Calais. La rédaction du quotidien régional titra "Est-ce bien raisonnable ? " Aujourd'hui, après un mandat de présidente de Région et deux mandats de sénatrice, Marie-Christine Blandin dévoile les coulisses des institutions et nous propose de répondre nous-mêmes à la question. "Ce que j'ai appris revient de droit aux gens qui payent ce que mettent en oeuvre les élus, qui votent pour choisir un sens à l'évolution de notre société et qui, au gré des projets réalisés, voient leurs conditions de vie s'altérer ou s'améliorer... A l'heure où les médias offrent des bribes de plus en plus brèves, et donc de plus en plus caricaturales des débats politiques et de la vie des institutions, je veux montrer que l'activité politique est à la portée de tous et qu'avec bon sens et travail, chacun peut exercer un mandat d'élu". La Restitution éclaire autant qu'elle interroge les cheminements parfois tortueux de l'élaboration des décisions politiques et des lois. A la Région, les dossiers abordés plongent dans la réalité de dossiers sombres : amiante dans les lycées, chômage massif, Metaleurop... ou plus lumineux : le film Germinal, les relations Nord-Sud... On croise Mitterrand, Pasqua, les ténors socialistes et autres, Aubry, Mauroy, Delebarre, Percheron, Borloo... Au Sénat, nous entrons dans l'office d'évaluation des choix scientifiques et technologiques lorsqu'il se penche sur le risque épidémique, le principe de précaution, les OGM ou les pesticides ; nous assistons aux travaux de la commission culture, éducation et communication. Conflit des intermittents, Grenelle de l'Environnement, loi sur les lanceurs d'alerte... Telle une souris (verte) en observation, nous voyons comment s'élaborent des lois et comment s'influencent les décisions dans ce récit dense, aux vives anecdotes. Un récit passionnant et une restitution nécessaire : l'histoire n'est pas finie.

04/2021

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Histoire des Etats-Unis (1776

L'Impérialisme de la liberté. Un autre regard sur l'Amérique

Qu'est-ce que l'Amérique ? Pourquoi seuls les États-Unis ont gardé le nom du continent ? Comment se sont-ils imposés au monde comme le pays de la liberté ? En quoi cet impérialisme diffère-t-il de celui qu'exercèrent les puissances européennes sur leurs colonies ? Ce sont les questions que pose le philosophe japonais Osamu Nishitani. Son regard est instruit de l'expérience du Japon qui est aujourd'hui l'un des premiers vassaux des États-Unis en Orient. La figure de "l'Amérique" se dévoile ainsi comme celle d'un "devenir monde" . C'est par l'histoire d'un baptême, celui qui créa l'Amérique en la nommant, qu'Osamu Nishitani remonte aux origines du "Nouveau Monde" . Depuis les "découvertes" par l'Europe catholique d'un continent au-delà de l'Atlantique à partir de la fin du xve siècle, l'Amérique fut essentiellement une terre imaginaire, la projection onirique d'une terra nullius, territoire vierge que les émigrants pouvaient librement exploiter, en effaçant toute trace de la présence et des usages de ses premiers habitants nommés "Indiens" . Cette conception de la liberté est "le péché originel" américain. Elle n'est pas seulement la liberté de conscience religieuse qui fut au coeur de la rupture avec le Vieux Monde, mais une liberté fondée sur la propriété privée, propriété de soi et des choses, qui trouve dans le néolibéralisme sa traduction ultime. Nishitani repense ainsi l'emprise américaine sur le monde jusqu'à aujourd'hui, alors que se renverse l'illusion de sa toute-puissance. Osamu Nishitani, né en 1950, au Japon, est philosophe. Il est professeur à l'université Meiji Gakuin de Tokyo et anime un laboratoire d'études globales sur les mutations du monde contemporain à l'Université des études étrangères (TUFS) de Tokyo. Sa pensée, focalisée sur la guerre et la mort, est influencée par Georges Bataille et Maurice Blanchot, ainsi que par Pierre Legendre, dont il est le traducteur au Japon. Il a été chercheur invité à l'Institut des études avancées de Nantes en 2009.

05/2022

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Sociologie

L'attachement social. Formes et fondements de la solidarité humaine

Hier comme aujourd'hui, l'individu ne peut vivre sans liens. Il passe sa vie à s'attacher ? ou à se rattacher après une rupture ? à sa famille tout d'abord, aux proches qu'il s'est choisis par nécessité, par amour ou amitié, à sa communauté ethnique ou religieuse, à ses collègues de travail ou à ses pairs, aux personnes qui partagent les mêmes origines géographiques, sociales ou culturelles, et bien entendu aussi aux institutions de son pays. Autrement dit, l'être humain est anthropologiquement solidaire. Ses attaches lui assurent à la fois la protection face aux aléas du quotidien, et la reconnaissance de son identité et de son existence sociale. Dans le sillage de Durkheim, Serge Paugam définit l'attachement social comme le processus d'entrecroisement de ces différents types de liens. En redonnant à cette notion une assise à la fois théorique et empirique, cet ouvrage fondamental, nourri de dix ans de recherche internationale, éclaire les multiples manières qu'ont les individus et les groupes de faire société. Il montre que ces liens libèrent le plus souvent, mais peuvent aussi fragiliser ou oppresser, se rompre ou se compenser. Leurs forces et leurs faiblesses sont inégales selon les classes sociales et elles varient selon les normes que chaque société se donne. Au terme d'une enquête comparative inédite à l'échelle mondiale (dans trente-quatre pays), Serge Paugam renouvelle ainsi la réflexion sur le développement social, les inégalités, les luttes et les formes de résistance à l'oppression. Et il interroge finalement l'ambition universaliste lorsque les frontières de la solidarité humaine s'élargissent à l'échelle de la planète. Serge Paugam est sociologue, directeur du Centre Maurice Halbwachs (CNRS/EHESS/ENS/INRAE). Il a fondé et dirige la revue Sociologie et la collection "Le Lien social" aux PUF. Il est connu pour ses ouvrages sur la pauvreté, les inégalités et les ruptures sociales, parmi lesquels La Disqualification sociale (PUF, 1991), Les Formes élémentaires de la pauvreté (PUF, 2005) et Ce que les riches pensent des pauvres (Seuil, 2017).

02/2023

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Napoléon

Napoléon 1er - Revue du souvenir napoléonien : La marine de Napoléon

L 'aspect le plus méconnu de la légende napoléonienne La Marine impériale est souvent assimilée à Trafalgar et au camp de Boulogne, parfois à Surcouf, presque jamais à ses aspects novateurs ou seulement humains. Pourtant, entre Boulogne et 1815, douze années se passent, intenses pour la Marine. La reconstruction de la ?otte, la réorganisation des e?ectifs, l'e?ort extrême consenti ?nancièrement et le développement de la guerre de course en sont les principaux aspects. Ce numéro a pour ambition de jeter un regard neuf sur les hommes qui ont fait la Marine de l'Empereur, et sur les événements les plus célèbres en les appréhendant sous un aspect moins connu. A la ?n du règne la Marine a changé en profondeur, mais son ministre est toujours le même. Denis Decrès est un marin intrépide et un ministre courtisan mais compétent. Garneray, le corsaire de Surcouf, deviendra le peintre de la prise du Kent, et le célèbre chant Au 31 du mois d'août évoluera en une réécriture magni?ée de l'événement. Napoléon au camp de Boulogne, de Maurice Orange, est considéré à juste titre comme un chef-d'oeuvre mais il dépeint un événement qui n'a jamais eu lieu. Trafalgar et ses prémices, la bataille des Quinze-Vingt, sont les deux batailles emblématiques de 1805 et les plus connues du règne. Mais qui se souvient du témoignage de Magon et surtout des circonstances de sa publication ? Qui se rappelle que le plan d'invasion avait été abandonné trois mois avant la célèbre bataille ? Ce fait invalide de facto la théorie pourtant encore répandue d'une bataille qui serait à l'origine de l'abandon du projet d'invasion de l'Angleterre. En?n, les e?orts de construcDon navale postérieurs à 1810 sont la partie du règne qui a permis qu'en 1815, l'Empereur ait une Marine moderne et des équipages militarisés.

05/2022

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Critique

Le songe est une vie. Robert Musil l'écriture et le féminin

Robert Musil est connu comme l'auteur d'un des grands romans du vingtième siècle, L'homme sans qualités, sur plusieurs milliers de pages. Il apparaît cependant que les commentateurs préfèrent gommer l'aspect "romanesque" , sentimental de son oeuvre. Comme s'il était indécent d'accorder de l'intérêt aux débats amoureux du héros, quasi feuilletonnesques, de femme en femme, et qu'il convienne de s'en tenir à la teneur morale, politique, épistémologique de l'ouvrage, et que pour le reste, l'on doive s'en tenir à la quatrième de couverture fameuse de Maurice Blanchot qui célèbre "la plus grande passion incestueuse de l'histoire de la littérature". Est-il vraiment possible d'ignorer cette galerie de portraits féminins, qui jalonnent, scandent, animent tout le récit ? D'ignorer également l'interrogation sur la femme qui nourrit la majeure partie des oeuvres brèves de Musil, moins lues et pourtant révélatrices. Comme le sont les lectures inattendues de Musil, les "mystiques" Maeterlinck et Emerson, l'étrange ethnologue, Bachofen, mais aussi Klages et même "l'enfant de volupté" , d'Annunzio. Il s'agissait donc de rendre compte de cette présence continue de la femme, du féminin dans l'oeuvre de Musil, en montrant le rôle qu'il leur attribue, certes dans les relations amoureuses dont le héros principal, très autobiographique, se dit "altéré" , mais aussi dans le rapport au réel, qu'il s'agisse de la confrontation scientifique ou sociale avec le monde, où elle apparaît comme la grande conciliatrice identifiée par Simone de Beauvoir, issue du rêve masculin, qu'il s'agisse aussi de l'expérience de l'écriture dont l'ironie musilienne, façonnée par la culture viennoise, atteste qu'elle est une mise à distance. Quand le songe est une vie, quel est le rôle de la femme, des femmes, dans la diversité de leurs caractères, et sont-elles prêtes à admettre la condition que l'époque, Vienne et l'homme en général leur assignent ?

03/2023

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Essais biographiques

Utrillo

C'est à Montmartre que se révèle dans les années 1910 le talent de Maurice Utrillo. La Butte est peuplée d'artistes en tout genre, qu'Utrillo ou sa mère, la peintre Suzanne Valadon, fréquentent. D'un naturel peu loquace et compulsif, Utrillo est fragile psychologiquement. Sombrant très jeune dans l'alcoolisme, il ne jure que par son "rouge" et, à défaut, ingurgite tout ce qui lui passe sous la main, jusqu'au parfum de sa logeuse ou de l'alcool à brûler. L'ivresse le rend bagarreur, et il finit régulièrement au poste de police où il dessine des toiles pour les agents en échange d'un dernier verre. "Jamais peintre n'a compté plus que celui-ci d'amateurs d'art parmi les flics" , nous dit Carco. Derrière le farceur qui tire les cheveux des bonnes soeurs sortant du Sacré-Coeur, il y un grand artiste. Celui qui fait chanter Paris sur ses toiles. Celui qui, reconnu pour sa prestesse et sa minutie, fut d'abord influencé par les impressionnistes avant d'inventer son style propre. Il sera le "peintre de Montmartre" . Francis Carco, qui lui rend visite jusque dans ses internements à Picpus ou Sainte-Anne, nous livre le récit touchant de ce peintre, ami de Modigliani et de tant d'autres, amoureux de Montmartre et de la bouteille, et soldant ses dépenses par des chefs-d'oeuvre dont les Parisiens apprécient progressivement la valeur : "J'ai connu des bistrots qui, sachant qu'Utrillo pouvait faire irruption chez eux à n'importe quelle heure, possédaient dans leur arrière-salle des tubes, des pinceaux et des cartes postales qu'ils tenaient en réserve pour lui". Voici le peintre et l'homme, en faiblesse et le génie. "La voilà, la jolie vigne" , chantait Aristide Bruant, témoignant de ce que la Butte est avant tout un pays d'artistes... et de vin !

03/2022

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Design

L'Arc en Seine

Ce livre est avant tout un hommage au partenaire, à l'ami et au compagnon de toute une vie. Hommage aussi aux trente-sept années de notre galerie et à tous les merveilleux créateurs des années 1920-1930, dont nous avons eu la chance de croiser les oeuvres. " Le projet de ce livre racontant notre parcours et nos choix artistiques s'est imposé à nous lorsque la galerie a fêté ses trente ans en 2014. Cependant, le désir de partager notre histoire - commencé par un trio, la bienveillante Catherine Boutonnet - a été mis de côté face au tourbillon de la vie, des salons et de la rénovation de la galerie réinstallée sur cour. Quand enfin le temps s'est présenté, hélas, Christian nous avait quitté, privant l'Arc en Seine de son inestimable présence. Ce livre est avant tout un hommage au partenaire, à l'ami et au compagnon de toute une vie. Hommage aussi aux trente-sept années de notre galerie et à tous les merveilleux créateurs des années 1920-1930, dont nous avons eu la chance de croiser les oeuvres. Pierre Chareau et la Maison de verre, pur joyaux d'architecture, Robert Malle-Stevens et la villa Cavrois, René Lalique et sa somptueuse table aux oranges, Jean-Michel Frank, décorateur mythique, Alberto Giacometti créant des objets uniques en plâtre, bronze ou terre cuite, Diego Giacometti, poète du mobilier, Christian Bérard, l'ami des amis, le respectable Paul Dupré-Lafon, Jean Dunand laqueur d'exception, Eugène Printz, amateur de bois rares, Maurice Marinot, l'homme du verre, Georges Jouve et Lucie Rie, céramistes délicats, Eileen Gray la magicienne, sans oublier la Biennale de Paris, Tefaf Maastricht, Tefaf New-York et The salon New-York. " Ce livre retrace l'histoire d'une si belle passion française, celle vécue par Rafael Ortiz et Christian Boutonnet dans la galerie L'Arc en Seine, durant près de 40 années

10/2023

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Humour

Dictionnaire amoureux de l'humour juif. Edition revue et augmentée

Adam Biro nous plonge au coeur de l'humour juif dans ce Dictionnaire amoureux qui n'est pas un livre très orthodoxe... A lire et à relire, sans modération. L'histoire mythique du peuple juif commence par le rire, celui d'Abraham et de Sarah apprenant que, presque centenaires, ils auront un fils. Et ce n'est pas tout : Dieu ordonne aux futurs parents d'appeler ce fils Isaac, Yitzhak, " qui rira " ! Ce rire juif, qui va du Talmud à Tristan Bernard, à Sholem Aleichem, à Pierre Dac, à Woody Allen, à Romain Gary, à Georges Perec, à Philip Roth, à Rabbi Jacob ou à La Vérité si je mens, en passant par Bergson, Freud et Groucho Marx, est un rire ouvert, tonitruant, irrespectueux de tout, qui défie le destin. En Galicie, à Tunis, à New York, partout. Même à Auschwitz. Dans une baraque, quelques juifs prient. Un d'eux, oubliant où il se trouve, lève la voix. Les autres le rappellent à l'ordre. "Tais-toi donc ! Dieu pourrait t'entendre et se rendre compte qu'il 'en ' reste encore ! " Il ne s'agit pas ici d'un nouveau recueil de blagues, de witz juifs. Dans ce dictionnaire aigre-doux (comme l'aliment préféré de l'auteur, les cornichons), Adam Biro, en consacrant des articles à la " Bible ", au " Chemin ", aux " Femmes ", à la " Modestie " ou à la " Vérité ", réfléchit au principe même de l'humour juif, partie intégrante du judaïsme. A ses origines, à sa raison d'être, à sa structure et à son rôle - ; tout en racontant des witz dont les héros immortels sont Moïshe le tailleur, le docteur Lévy, le petit Maurice, madame Taïeb ou le mythique Ch'ra d'Afrique du Nord. Et le livre se termine sur une question comme celle qu'attend le rabbin qui parcourt son shtetl en criant : " J'ai une réponse, posez-moi une question ! " Mais quelle est donc La réponse ?

05/2022

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Maroc

Pistes du Maroc Tome 11. Le Jebel Sagho

Le nouveau guide de Jacques Gandini vient de paraître. Avec Hoceine Ahalfi, ils ont exploré par le menu le jebel Sagho, cette magnifique région très sauvage du Sud Maroc, aux paysages époustouflants située à l'est de Ouarzazate et au sud de la vallée de l'oued Dadès. Interrompue par la crise sanitaire, la publication de ce onzième volume de la collection "Pistes du Maroc" rassemble 59 itinéraires totalisant 2500 kilomètres et 1100 waypoints. Le djebel Sagho est le prolongement oriental de l'Anti-Atlas, une montagne volcanique avec mamelons granitiques, orgues basaltiques, chaos de schistes noirs, de grès roses... aux portes du Sahara. A perte de vue de grands espaces sauvages, arides. Une terre désolée faite pour le DPM solitaire. Et à mille lieues à la ronde, le silence pour seul compagnon. Une plénitude absolue et l'envie de prendre la piste. Des plates étendues aux monts vallonnés, des reliefs aiguisés aux canyons abrupts : la nature pure, originelle. Le caractère est fort, rustique mais le coeur est doux. Les couleurs tendres et suaves. Ocre, rose, brun, violet, le nuancier s'étire dans un dégradé de pastels chatoyants accompagné parfois d'une chaleur écrasante. Eldorado au coeur du désert, rares sont les oasis ; modestes taches verdoyantes dans l'infiniment grand, c'est elles qui rappellent que nous sommes sur le sol africain. Le charme sauvage du Sagho tient à sa géologie exceptionnelle : hautes falaises et pitons abrupts, d'escarpements tabulaires et de profonds canyons au milieu desquels circulent des caravanes de chameaux et de mulets. Lorsqu'on arrive sur ces immenses plateaux, l'horizon lunaire est si vaste, que naît l'envie d'aller partout à la fois pour voir si ailleurs, c'est vraiment aussi beau ! Le Sagho surprend aussi par la richesse de ses lumières : limpides comme celles du Sahara tout proche, ou parfois en demi-teinte, comme dans la vallée du Dadès voisine. Le Sagho c'est aussi le Maroc des derniers nomades berbères, descendants des anciens seigneurs Aït Atta. A l'automne, après avoir quitté les neiges du Haut Atlas, ils installent leurs tentes de laine sombre sur les pentes du jebel jusqu'au printemps. Ils ne savent ni lire ni écrire, mais se dirigent avec certitude au milieu des montagnes de l'Atlas et du désert marocain. Dans le Sagho, ils ont construit des maisons de pierre crue, creusé des puits, planté des amandiers, cultivé le blé, l'orge et divers légumes. D'autres ont constitué des troupeaux de chèvres et de moutons, des caravanes de dromadaires. Sédentaires en majorité aujourd'hui, semi-nomades ou nomades...

07/2022

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Beaux arts

Le Havre, une architecture audacieuse

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, Le Havre est l'une des villes les plus détruites de France. Il faut la reconstruire, et vite ! L'architecte Auguste Perret réussit un pari fou : transformer un vaste champ de ruines en une ville moderne et harmonieuse. Plonge au coeur des années 1950, sur les traces de ce gigantesque chantier, et découvre l'architecture audacieuse du Havre reconstruit.

09/2021

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Pédagogie

100 idées pour faire classe autrement

L'univers des pédagogies coopératives est aussi fascinant que pluriel. Mais que l'on parle de techniques Freinet, de Pédagogie Institutionnelle, de Pédagogie du troisième type ou d'ambiance Montessori, toutes ont fondamentalement le même dénominateur commun, à savoir celui de développer un autre regard sur l'enfant en train d'apprendre et d'être au monde, un regard modelé par l'interface avec l'environnement, au sens large, environnement humain, d'abord, mais aussi matériel et physique. Cet ouvrage, fruit d'une réflexion collective, se veut une invitation à découvrir des pratiques alternatives favorisant les situations de recherche signifiantes, aux antipodes d'une pédagogie traditionnelle d'application ne laissant que peu d'autonomie aux élèves. Voici donc 100 idées qui cherchent à instiller l'idée qu'une pédagogie de la diversité, fondée sur des valeurs émancipatrices, est réellement possible, et même souhaitable. Une pédagogie dont les heureux bénéficiaires seraient en même temps ses principaux acteurs, qu'ils soient élèves (à besoins éducatifs particuliers ou non), enseignants, parents. 100 idées structurées autour du principe clé de la coopération à l'école, ses ressorts didactiques, ses leviers institutionnels. 100 idées écrites par des praticiens-chercheurs, c'est-à-dire des professionnels mettant la théorie à l'épreuve de la pratique et réciproquement. 100 idées pour esquisser le fonctionnement d'une classe moins focalisée sur le tableau, c'est-à-dire moins frontale, plus vivante, créative et écosystémique. 100 idées au sens d'un fourmillement de pistes à explorer, d'une matrice d'inventivité pédagogique pour dynamiser sa classe et dynamiser les équipes pédagogiques.

06/2020

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Poésie

Pour personne

Stop. Assez de ce travail et de ces confitures. Assez joué à l'homme. j'ai l'impression d'être pris dans les fils visqueux, dans l'oeuvre étrangleuse de l'araignée. La langue comme glu mortelle. Dire non à l'empire de l'histoire et du style, aux domesticités. Se méfier aussi du poème. Méchant penchant. Pas là pour ça. Justement pour le contraire. Au besoin, recommencer. Partir de zéro. S'il faut un drame, jouons celui des recommencements. Ouvrage-matrice situé au seuil de l'oeuvre de Cédric Demangeot, à part dans la production de son auteur et jusqu'à présent inédit, Pour personne part d'une défiance à l'endroit du poème pour s'engager, avec une défiance non moins grande, dans la voie de la narration. Anti-poésie, anti-récit : double impasse, passe étroite, d'où doit émerger un possible recommencement. Et de fait, quelque part entre la première partie, où un narrateur refuse férocement à son récit tout personnage et finit néanmoins par introduire un certain jean personne, et la seconde, journal intime dudit jean personne, dans lequel alternent anecdote, pensée, humeur, maxime, pastiche, portrait, lettre et même poème ; quelque part dans ce coq-à-l'âne tragique et jubilatoire, dans ce ruban de Möbius, dans ce grand huit d'écriture, dans ce chemin de chaussetrappes et vertiges, entre la prose du monde et l'intériorité de la poésie, la parole se retrouve, se libère et dégage, pour elle-même comme pour son lecteur, une nouvelle perspective.

08/2019

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Sciences politiques

La politique française de lutte contre le terrorisme depuis le 11 septembre 2001

Théorisé par Bernard Lewis puis revitalisé par Samuel Huntington, "Le choc des civilisations" se concrétise militairement sous la forme d'une "guerre contre le terrorisme". Depuis les attentats du 11 septembre 2001, la France est partie en guerre dans une aire géographique "islamique", de l'Afghanistan à la Mauritanie. Mais le territoire national est aussi frappé par le terrorisme islamiste avec une régularité navrante depuis 2015. L'islamisme constitue le terreau et la matrice idéologiques du terrorisme. Les déploiements militaires et les victimes du terrorisme auraient pu être moindres si les gouvernements successifs n'avaient pas volontairement ou naïvement permis à l'islamisme de se développer, comme l'explique le rapport d'information du Sénat n°595 du 7 juillet 2020. Pour autant, l'Etat français refuse de considérer les terroristes islamistes comme des ennemis intérieurs alors que, depuis 2001, ils sont la caution des expéditions militaires françaises. En outre, l'Etat français se refuse à faire de l'islamisme un délit. La politique française de lutte contre le terrorisme conduit au choc entre Islam et Occident. La France mène des opérations militaires en terre d'Islam au nom de la lutte contre le terrorisme islamiste et, en France, l'islamisme adopte une stratégie de séparatisme. La France a déjà perdu une partie de son territoire, les "quartiers de reconquête républicaine". Les islamistes les désignent comme la "terre d'Islam" (Dar al-Islamiyyah), ou la terre sur laquelle la guerre doit être menée pour y imposer l'islamisme (Dar al-Harb).

01/2021

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Musique, danse

Toute ma vie pour la musique

Sam Bernett, c'est d'abord une voix. L'une des plus célèbres de la radio des années 60 à 90. Ses émissions dédiées à la chanson et au rock sont restées dans les mémoires. Notamment le "Super Club RTLs, ou il a reçu en public, pendant quinze ans, des dizaines d'artistes — ses amis. Depuis le Golf Drouot où débutent Johnny, Eddy et Dutronc, il n'a cessé de côtoyer les grands noms de la scène française et internationale. Il est à l'Alhambra pour le premier passage à Paris du groupe Cream avec Eric Clapton. Sur la route avec Johnny, du pénitencier de Bochuz jusqu'à Santa Fe. A Prague en pleine invasion soviétique. Au Mans pour décrocher une interview exclusive de Steve McQueen. Au Meurice dans la suite de Salvador Dali. Animateur des nuits parisiennes, du Rock 'n' Roll Circus au Martine's et à l'Elysée-Matignon, il est auprès de Jim Morrison, qui vient de mourir d'une overdose. En goguette avec Gainsbourg, en cheville avec Gene Vincent, en tête-à-tête avec Zappa et Keith Richards, en voiture avec un Michael Jackson prêt à s'offrir le château de Fontainebleau... De Paris à Cuba, en passant par Londres, Los Angeles et New York, Sam Bernett a vu en soixante ans le monde changer de bande son. C'est ce road trip jalonné de rencontres et d'anecdotes rock... ambolesques qu'il livre dans ce livre bourré à craquer de musique et de souvenirs.

06/2020

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Pédagogie

Réflexion sur l'enseignement catholique au Mali

Ce livre est le fruit d'une longue expérience de vie entièrement consacrée à l'école catholique. L'auteur, Koundya Joseph Guindo y fut élève, puis tour à tour enseignant, chef d'établissement, directeur diocésain et secrétaire national de l'enseignement catholique du Mali. Il y a rencontré des femmes et des hommes qui ont tissé sa vie, sa culture, son épanouissement et sa qualité d'homme engagé au service de l'église. Vous découvrirez au fil des pages, une analyse des fonctionnements respectifs du système éducatif et de l'enseignement catholique du Mali. Avec un langage simple et sans complaisance, l'auteur en expose les forces et les faiblesses. On y rencontre des préoccupations partagées avec bien d'autres pays du monde et particulièrement d'Afrique. Les institutions ont leurs lenteurs pour de multiples raisons bien compréhensibles. L'auteur de cet ouvrage en dénonce de nombreuses. Les changements proposés, participant d'une adaptation majeure aux nouveaux défis du temps, sont autant d'appels à la responsabilité de chacun. Ils sont une invitation constante à une responsabilité partagée et engagée au service de l'être et moins de l'avoir. Ils sont une incitation à vivre des expériences de fraternité entre pairs L'auteur termine son livre par la présentation de l'ISAPEC Institut Supérieur Africain pour la Promotion de l'Enseignement Chrétien. Il a été fondé sous la forme d'une matrice institutionnelle souple et fraternelle, porteuse des changements de fonctionnements nécessaires pour être en adéquation avec la mission renouvelée de l'église d'Afrique en matière d'éducation.

02/2020

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Histoire internationale

Les procès staliniens

Vingt ans après la Révolution russe, les fameux " procès de Moscou " (1936-1938) représentent l'acte fondateur du totalitarisme stalinien. En quelques mois, hauts dirigeants et militants de la première heure sont éliminés en nombre à l'issue de procédures kafkaïennes qui préfigurent les " grandes purges " de 1937 et 1938. Tout commence le 1er décembre 1934 avec l'assassinat de Sergueï Kirov, seul rival de Staline en popularité au sein du Comité central. Un mois plus tard, 13 coïnculpés en plus de son meurtrier sont fusillés, au nom d'un improbable complot. Ce premier procès servira de matrice aux suivants : accusation de haute trahison, de sabotage et d'espionnage ; documents à charge créés de toutes pièces par le NKVD ; torture physique et psychologique des prévenus ; orchestration implacable des audiences destinée à les rendre crédibles auprès d'un public trié sur le volet. Il s'agit tout à la fois de se débarrasser de concurrents gênants, de fournir au " Petit Père des Peuples " une mainmise totale sur l'appareil du Parti et d'ériger un paravent médiatique aux exécutions de masse perpétrées dans l'ombre. Enrichi de témoignages et de documents d'archives déclassifiés après la dissolution de l'URSS, cet ouvrage propose un récit poignant de ces procès-spectacles, en intégrant les apports de la recherche historique des dernières décennies. Historien et auteur de documentaires, Alain Frerejean est notamment l'auteur chez Fayard de C'était Georges Pompidou (2011) et chez Perrin de deux biographies croisées : Churchill-Staline (2013) et Staline contre Trotski (2016).

09/2017

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Littérature étrangère

L'évangile selon Jésus-Christ

L'Evangile selon Jésus-Christ. Si José Saramago avait vécu quelques siècles plus tôt, nul doute que ce cinquième évangile lui aurait valu les foudres de l'Eglise et le bûcher. Mais contredire aujourd'hui une histoire qui depuis deux millénaires appartient au domaine du sacré, est la mémoire symbolique et la matrice de notre civilisation, n'apparaît plus comme relevant de l'hérésie ou du blasphème. Encore que d'autres pays et d'autres religions n'hésitent pas à prononcer d'impitoyables sentences de mort contre les poètes et la poésie. Mais notre marge de liberté est-elle aussi grande que nous voulons bien le croire ? C'est la question que pose ici Saramago en faisant de Jésus, ce fils de Dieu qui ne voulait pas l'être, la victime sacrificielle et l'instrument du plus absolu des pouvoirs qu'est l'idée même de Dieu, et contre lequel toute rébellion est impossible. Comme les révolutions, les religions dévorent leurs enfants, aussi innocents soient-ils. Dans cet évangile qui retrace l'enfance et la vie privée de Jésus en un drame romanesque somptueux, mêlant histoire, mythe et fiction. Saramago invite le lecteur à participer au débat voltairien que se livrent Dieu, le Diable et Jésus, chacun d'eux n'étant pas celui que l'on croit. La poésie de l'auteur et l'ironie du narrateur se rejoignent dans les arabesques et la polychromie d'une très grande écriture, une des plus accomplies et des plus maîtrisées de la littérature européenne d'aujourd'hui.

12/1993

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Droit international public

La dérogation aux droits de l'Homme en Afrique. Droit africain des droits de l'Homme et peuples à l'épreuve des circonstances

La dérogation aux droits et libertés est l'une des zones claire-obs-cures du système africain des droits de l'homme. Ce sujet, réduit souvent au silence de la Charte africaine des droits de l'homme et des peuples (CADHP) qui ne consacre pas expressément une clause de dérogation, et à l'interprétation que la Commission africaine en a globalement faite comme une interdiction absolue de déroger, est loin de s'épuiser. La thèse ici défendue soutient que, en droit et en fait, la dérogation est possible à des droits et libertés dans le système africain des droits de l'homme et des peuples, le réel nor-matif et jurisprudentiel du droit de dérogation en Afrique fût-il incontestablement complexe. Concrètement, les droits nationaux des Etats africains consacrent tous le droit de dérogation. La CADHP et d'autres conventions africaines, sans certes consacrer une clause formalisée de dérogation, offrent cependant une matrice permet-tant de suspendre, pendant l'état d'urgence, des droits et libertés. Aussi la posture de la Commission africaine sur le sujet est-elle assez inconsistante et très critiquable. Elle n'est en tout cas pas celle des juridictions régionales africaines des droits de l'homme comme la Cour africaine des droits de l'homme ou la Cour de justice de la CEDEAO. A cela s'ajoute un principe général de droit, un droit cou-tumier et d'autres clauses conventionnelles de dérogation, certes non exclusivement africaines, mais liant certains Etats africains. Tout le défi est de coordonner ce droit de dérogation pluriel pour sa cohérence.

02/2022

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Philosophie

Introduction à la philosophie des sciences d'Emile Meyerson (1859-1933). L'irrétionnalité du réél selon Emile Meyerson

Emile Meyerson (1859-1933) est un philosophe des sciences dont les positions furent aussi incontournables pour la génération d'avant-guerre que devaient l'être celles de Gaston Bachelard pour la génération d'après-guerre. Leurs systèmes sont fondamentalement antagonistes. Meyerson fut correspondant de l'institut de France, de la Société Française de Philosophie fondée par André Lalande, de Albert Einstein et de bien d'autres encore. Il estimait remplir un programme tracé mais non réalisé par Auguste Comte. Les maîtres revendiqués de Meyerson sont Emile Boutroux, Henri Bergson, Henri Poincaré, Pierre Duhem. Sous ce quadruple patronage situé au confluent de l'histoire des sciences et de l'histoire de la philosophie depuis les Présocratiques à 1900, de la philosophie des sciences et de la métaphysique, Meyerson publie en 1908 son oeuvre fondamentale, Identité et réalité. Je me suis particulièrement attaché ici à montrer dans quelle mesure elle demeure la matrice des oeuvres postérieures de Meyerson ? : De l'explication dans les sciences (1921), La Déduction relativiste (1925), Du Cheminement de la pensée (1931) et les Essais (ces derniers posthumes, édités en 1936) qui en tirent les conséquences non seulement épistémologiques et philosophiques mais encore authentiquement métaphysiques. Cette étude inédite avait été appréciée, sous sa première forme, par le regretté Henri Gouhier (1898-1994) qui avait personnellement connu Meyerson. L'auteur présente ici une version entièrement revue, corrigée et augmentée tenant compte, notamment, de la publication en 2009, sous les auspices du CNRS, d'un volume de correspondance de Meyerson.

03/2018

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Théâtre - Essais

La dystopie théâtrale. Emergence d'une nouvelle forme dramatique

Associant l'analyse du discours esthétique des auteurs comme Müller, Bond et Barker à l'étude dramaturgique de leurs réécritures respectives de Shakespeare, cette étude a pour but de s'interroger sur l'émergence d'une nouvelle forme dramatique – la dystopie théâtrale. En faisant appel à l'instrumentalisation esthétique (et politique) de la catastrophe, à la fois shakespearienne et historique, les dramaturges s'empressent à écrire des pièces qui partagent presque la même vision sur l'avenir du monde et de l'homme. L'apocalypse du roi Lear et la vision cauchemardesque qu'Hamlet porte sur le monde sont greffées, par les dramaturges, sur des tissus dramatiques étayés déjà sur les traces des barbaries du XXe et XXIe siècles. A partir de la matrice dystopique Fin de partie de Samuel Beckett jusqu'à la plus récente Brutopie de Howard Barker, les " dystopies théâtrales " s'opposent, à première vue, à toute fonction utopique. Néanmoins, le ton apocalyptique (au sens derridien du terme) qui les caractérise, cache des fonctions esthétiques qui questionnent à nouveau la catharsis et la nature même du théâtre. En analysant ces fonctions, il est question de démontrer que ces formes dramatiques peuvent être vues aussi comme des dramaturgies censées provoquer l'éveil des consciences et ressusciter ainsi la pulsion utopique que l'Humanité semble avoir perdue. Ce processus paradoxal s'opère par le recours à une " catharsis inversée ", dans le sens d'une surcharge intellective et d'une rétention émotionnelle qui touchent souvent le paroxysme. Quel lien entre l'Utopie et la "dystopie théâtrale" ?

07/2022

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Ethnologie et anthropologie

Peaux blanches, masques noirs. Performances du blackface, de Jim Crow au hip-hop

1820, New York, marché Sainte-Catherine : près du port, des "nègres" dansent pour gagner quelques anguilles. A l'origine monnaie d'échange, ces danses deviendront une marque culturelle pour le lumpenprolétariat bigarré, fasciné par le charisme et la gestuelle des Noirs. Fin du XXe siècle, de part et d'autre de l'Atlantique : des danseurs de hip-hop se déhanchent avec des pas de danse et des gestes identiques aux danseurs d'anguilles. Pourquoi ces gestes ont-ils perduré ? Quels processus d'identification ont-ils mis en oeuvre ? A qui appartiennent-ils ? Aux Noirs qui les ont créés, ou aux Blancs qui, une fois grimés en noir (le blackface), les ont copiés et assimilés ? Peaux blanches, masques noirs, à travers l'histoire des ménestrels du blackface, explore cette longue mutation d'un lore limité aux frontières d'un marché multi-ethnique en une véritable culture populaire atlantique où l'échange et la reconnaissance de gestes signent une appartenance le lore étant, au contraire du folklore, non pas la propriété d'un peuple, mais une matrice de savoir, de récits et de pratiques qui est tout entière affaire de circulation. Esclaves et nouveaux affranchis noirs, mariniers et commerçants blancs, tous vivaient dans les mêmes conditions d'une classe ouvrière luttant pour que la culture dominante les laisse libres d'échanger les marques de reconnaissance culturelles qu'ils partageaient. William T. Lhamon Jr. propose dans cet ouvrage une histoire sociale de ces signes culturels qui, après avoir vaincu les forces d'oppression qui tentaient de les étouffer, font aujourd'hui partie du quotidien.

03/2021

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Réussite personnelle

Le pouvoir du PLUS

Comment combiner pensées et gestes pour provoquer des changements dynamiques qui auront un impact significatif ? Le principe derrière "Le Pouvoir du PLUS" est simple puisque vous êtes probablement beaucoup plus près de la vie dont vous rêvez que vous ne le croyez. Par les dizaines de stratégies pratiques et révélées par son auteur, découvrez le pouvoir bénéfique qu'apporte le développement de l'habitude du PLUS, comme le fait de surmonter un inconvénient de PLUS, d'adopter une identité PLUS affirmée, de nouer une relation de PLUS, etc... "Le Pouvoir du PLUS" vous présente plusieurs autres concepts révolutionnaires pour la toute première fois, entre autres : - Votre système réticulé activateur et la façon de vivre dans votre matrice ; - Pourquoi vous devriez devenir un penseur de l'impossibilité et un réalisateur de la possibilité ; - La dynamique de la chimie d'une équipe et comment devenir un multiplicateur de plus ; - Un débat pertinent sur la foi, l'énergie et la science quantique. De plus, son auteur Ed Mylett vous convie à un voyage des plus intimes en partageant la relation qui l'unit à son père, et comment ce dernier lui a enseigné l'une des leçons les plus précieuses de la vie : le pouvoir du " dernier PLUS ". Que vous soyez un dirigeant d'entreprise, un athlète de niveau mondial, un citoyen actif dans votre collectivité, ou encore que vous souhaitiez renforcer vos relations avec les membres de votre famille et vos amis, "Le Pouvoir du PLUS" est l'incontournable carte routière qui mène à une vie meilleure.

10/2023

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Récits de mer

Passagère sur un cargo

Journal de bord sur un vieux cargo entre Anvers et Montevideo, en longeant les côtes africaines et brésiliennes... Ce passionnant récit ne laisse guère de place au romanesque. Le regard aiguisé de l'auteure dissèque, observe, éclaire les coins sombres de cet univers clos. Et la journaliste Nur Dolay épice son récit de situations vécues, d'anecdotes révélatrices d'un certain état du monde en général, de la marine marchande d'aujourd'hui. Des bateaux poubelles font escale dans l'air suffocant des ports africains où l'Europe déverse toutes ses épaves, où les dockers crachent leurs poumons remplis de vapeur de diesel. Les embruns salés du grand bleu s'estompent dans la pollution épaisse d'un trafic maritime de plus en plus dense. Les épidémies se transportent d'un port à l'autre avec de faux documents sanitaires, et les relations humaines deviennent parfois conflictuelles dans un huis clos interminable. L'auteure nous fait entrevoir la solitude de ces forçats modernes que sont les marins philippins, certains restant à bord pendant deux ans sans revenir à terre ! Un confinement à vie comme métier. Malgré tout, la mer reste comme un refuge pour échapper au "mal de terre". Pendant les longues attentes devant l'entrée des ports encombrés, l'auteure part sur des voyages intérieurs, avec un questionnement des luttes passées qui jalonnent ses mémoires, ou avec les souvenirs de ses errances autour de la planète. Confinée sur les coursives d'un cargo, la mer continue de servir de matrice à une nostalgie permanente des ailleurs lointains.

03/2022

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Linguistique

Études coptes XVII. Dix-neuvième journée d'études (Ottawa, 19-22 juin 2019)

Préface En souvenir de Wolf-Peter Funk (1943-2021) 1. Art et archéologie Fragment d'un décor mural aviaire du monastère du Pempton (Dekheila) Julien Auber de Lapierre Les tissus coptes de la collection Pfister dans les Musées du Vatican Mario Cappozzo Entre importations et productions locales : la vaisselle en céramique sigillée tardive dans les collections du département des Antiquités égyptiennes du musée du Louvre Marie Delassus Enquête sur l'acanthe dite thébaine Cédric Meurice Le temple du Ouadi es-Seboua : les implantations chrétiennes Gertrud J. M. van Loon & Dobrochna Zielinska II. Papyrologie et épigraphie Décharge donnée à des pères et leur congrégation relative à une restitution de biens : le P. CLT. 2 revisité Nathalie Bosson & Suzanne Cassanelli Un arbitrage copte et son double dans les archives de Dioscore d'Aphrodité Anne Boud'hors & Jean-Luc Fournet Variations autour du "Dieu de (saint) Apa Apollô" , le vocable de l'église principale de Baouît identifié Florence Calament Les inscriptions du Wadi el-Rayan Alain Delattre & Maher Eissa L'affaire du métier à tisser : O. Crum Ad. 46 reconsidéré Esther Garel "C'est la parole de Dieu ! " . Rites de fiançailles dans la correspondance de Pesynthios Jacques van der Vliet III. Littérature et historiographie Les papyrus d'Achmîm : une mise au point Nathan Carlig La version copte de l'Adhortatio ad Fratres attribuée à Ephrem (CPG 4018)? : notes préliminaires à une édition du texte Catherine Louis Trouver l' "aujourd'hui" d'Abu al-Makarim ? Etude des sources de la description du monastère Saint-Macaire dans l'Histoire des églises et des monastères d'Egypte Perrine Pilette

06/2022

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Sciences politiques

Les combats du clair-obscur

"Le vieux monde se meurt, le nouveau monde tarde à apparaître. Et dans ce clair-obscur surgissent les monstres". Tranchante comme une serpe, cette phrase célèbre de Gramsci fend la brume d'une réalité confuse pour vous faire pointer une évidence que jusque là vous n'aviez qu'effleurée à tâtons. En ce début de 21ème siècle, nous sommes dans ce clair-obscur menaçant et périlleux, incertain. Le Capitalisme financier qui semblait si sûr de lui à la chute de l'URSS, porteur d'une prétendue "Fin de l'Histoire" est aujourd'hui un colosse aux pieds d'argile du fait des contradictions économiques et sociales, politiques, environnementales qu'il porte en son sein comme l'abcès draine le pus. Le monde produit par le libéralisme en apparence triomphant est friable comme des sables mouvants. Depuis l'époque où il sonnait minuit dans le siècle dernier, nous ne savons que trop bien quelle ignominie peut engendrer le chenil de la matrice maudite du Capitalisme. Voilà pourquoi il faut placer tous nos efforts dans l'amplification des luttes sociales et idéologiques pour imposer un contre modèle de société conforme aux intérêts des travailleuses et des travailleurs. Cristalliser la colère, amplifier les luttes en les organisant avec toujours plus de cohérence, déployer nos argumentaires dans les entreprises mais aussi dans les médias pour prouver la rigueur et la légitimité de notre alternative, investir le champ international des luttes. Tels sont nos combats en ces temps troublés. Les combats du clair-obscur.

11/2019