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Critique littéraire

C'était Jacques Doucet

Secret, masqué par son extrême élégance, Jacques Doucet reste une énigme au centre de la Belle Epoque dont il est le couturier (il est le seul à rivaliser avec Worth, son presque voisin de la rue de la Paix) et le confident. Grâce à la fortune que lui assure sa clientèle d'actrices et de femmes, venues des deux côtés de l'Atlantique admirer le raffinement de ses collections (il habille Sarah Bernhardt, Réjane, la Belle Otéro...), cet homme constitue de fabuleuses bibliothèques qu'il offre aux savants. Après avoir réuni des objets d'art du XVIIIe siècle, peintures, dessins, sculptures, ou encore des chefs-d'œuvre d'ébénisterie, il vend cette première collection en 1912 afin d'acquérir, entre autres, des toiles de Cézanne, de Van Gogh, de Picasso ou de Matisse. Son mobilier évolue également - il s'assied dans des fauteuils de Jacob, puis d'Iribe, enfin de Legrain, tandis qu'il s'entoure de conseillers littéraires tels qu'André Suarès et André Breton. Il s'intéresse ainsi aux manuscrits de Stendhal, Verlaine, Rimbaud, puis à ceux d'auteurs contemporains (Apollinaire, Proust, Gide, Claudel, Mauriac...). Il pensionne Reverdy, Max Jacob, Aragon, Desnos en échange de lettres, manuscrits et enquêtes. Les bibliothèques d'art et d'archéologie, puis de littérature française, qu'il forme avant de les offrir à l'Université de Paris, sont des ressources documentaires exceptionnelles, constituant un ensemble considérable de livres, de manuscrits, mais aussi d'estampes, de photographies, de dessins. Il crée la première cinémathèque. Il rajeunit ses visées là où les autres, vieillissant, récapitulent. Il se recommence sans cesse. Cette vertu scandalise. On mesure sa singularité dans la réprobation de ses contemporains. Proche de tout ce qui compte dans les années 1880-1930, sa présence se devine, discrète, efficace, déconcertante. On reste confondu de cette sûreté instinctive, chez un homme sans culture, qui a été notamment un des initiateurs du style Art déco, 1925. François Chapon a mené une enquête difficile sur les pas de ce mécène exceptionnel. Il nous introduit, à sa suite, au cœur d'une des périodes les plus brillantes de notre civilisation.

10/2006

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Histoire internationale

Georges Washington. Fondateur de la République des Etats-Unis

Georges Washington, 1er président des Etats-Unis, est indéniablement le père de la nation américaine. Les Américains lui doivent leur indépendance et leur liberté. C'est son histoire, remarquable et captivante, qui est racontée dans cet ouvrage publié pour la première fois en 1886 à l'attention aussi bien d'une jeunesse avide d'aventures et d'exemples à suivre que d'adultes désireux de mieux connaître l'épopée américaine et la naissance de la démocratie outre-Atlantique. Né en Virginie le 22 février 1732 dans une famille de propriétaires terriens, orphelin de père à l'adolescence, le jeune Georges exerce son autorité sur ses frères et soeurs et s'initie au métier d'arpenteur dans l'immensité des nouvelles terres à défricher, avant de s'enrôler dans l'armée britannique pour combattre les Français. Officier courageux et infatigable lors de la Guerre de Sept ans, il défie l'adversité avec une détermination inébranlable. Mais lorsque les Anglais piétinent les droits et l'honneur des Américains, c'est contre les armées de Sa Majesté que Washington se bat. Commandant en chef des troupes insurgées, à la tête d'hommes aussi inexpérimentés qu'indisciplinés, manquant de vivres et de munitions, il réussira à fédérer ses hommes et à les mener vers la victoire, l'indépendance et la liberté. Marié à une riche veuve, il aurait pu vivre sur sa plantation une fois la victoire acquise. Mais la démocratie était encore trop fragile et l'unité de cette nouvelle république trop précaire. Après une vie militaire héroïque, c'est sur la scène politique que le devoir l'appelle. Elu président des Etats-Unis d'Amérique le 4 mars 1789, il accomplira deux mandats au cours desquels les institutions se mettront en place, et se retirera une fois le devoir accompli. Vie extraordinaire que celle de cet homme, explorateur, maître d'une grande plantation, militaire, homme politique, chef de famille... resté inébranlablement droit et fidèle à ses principes pour le plus grand bien de son pays. Jacques Fernay est un nom d'emprunt. L'auteur, qui a vécu au 19ème siècle, reste un mystère. Sous sa plume, cette biographie à la fois très documentée et romancée fait revivre des personnages touchants et plus vrais que nature.

06/2015

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Royaume-Uni

Créer un pays, le royaume de Poyais. Gregor MacGregor, emprunts d'État et fraude financière 1820-1824. Gregor MacGregor et l'échec de Poyais 1820-1824

Depuis le 23 octobre 1822, la bourse de Londres enregistre l'échange sulfureux et enthousiaste d'un nouveau titre sur son marché des emprunts étrangers : l'obligation de l'État de Poyais. À sa tête se trouve Gregor MacGregor, un mercenaire écossais et nouveau Cacique flamboyant de ce territoire alors inconnu. Ce dernier emprunte plusieurs centaines de milliers de livres sterling au sein du centre financier le plus important du monde, gonflé à bloc par les prêts accordés aux récentes indépendances latino-américaines. Or, Poyais n'existe pas. C'est, du moins, ce dont MacGregor sera rapidement accusé par la presse et l'opinion publique de l'époque. L'ancien mercenaire incarne dès lors, et aujourd'hui encore, la figure de l'escroc par excellence, à l'origine de la fraude la plus audacieuse de l'Histoire. Des figures telles que "Bernie" Madoff ou Charles Ponzi font encore souvent pâle figure face à celui reconnu pour être parvenu à faire croire à l'entier de la communauté financière de Londres de l'existence d'un pays imaginaire. Ce livre propose une déconstruction et une réécriture de l'histoire du Poyais. En retraçant minutieusement la genèse, le développement, et la chute du projet de Poyais à l'aune des multiples traces laissées par MacGregor, l'idée d'émettre une dette souveraine sur le marché des capitaux londonien dans les années 1820 apparaît ainsi moins comme une fraude financière monumentale que comme une tentative ratée de financer l'établissement d'une colonie privée et de soutenir la création d'un nouvel État en Amérique centrale. Dans la lignée des travaux issus de la micro-histoire appliquée à l'histoire globale, cette étude de cas offre également une lunette à travers laquelle se révèlent nombre de dynamiques politiques, économiques, légales ou sociales propres aux transformations financières et impériales qui traversent l'Atlantique du début du XIXe siècle. En narrant l'histoire d'un emprunt raté, cette réinterprétation du Poyais contribue ainsi à l'étude de la formation de relations transatlantiques de crédits et commerciales, se forgeant entre la City de Londres et les nouveaux souverains issus des révolutions latino-américaines.

11/2022

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Histoire de France

Hippolyte Verré, capitaine au long cours et armateur. Oléron 1828 - Nantes 1899

Hippolyte Verré, né à Saint-Georges d'Oléron en 1828, mort à Nantes en 1899, est un arrière-grand-père de l'épouse de l'auteur. Il était capitaine au long cours et a possédé et commandé plusieurs trois-mâts : la Jeune Marie, la Marguerite et la Divatte, dont l'histoire a été reconstituée depuis leur construction, l'historique de leurs voyages, jusqu'à leur disparition. Cette étude s'intéresse également aux deux grands pères de son épouse, mariniers de Loire, à son beau-frère Jules Pichaud, capitaine au long cours, à deux cousins de son épouse, Gustav Feydt et Gabriel Bronkhorst, eux aussi capitaines au long cours et enfin à Etienne Barjolle, le dernier capitaine et propriétaire de la Marguerite. Nés tous les cinq autour de l'année 1830, ils suivent des trajectoires parallèles. Ils commencent très jeunes comme mousses, puis ils ont le parcours classique de jeunes hommes doués et ambitieux, d'abord novices, puis matelots, lieutenants, seconds. Ils obtiennent, jeunes, leur brevet de capitaine au long cours et commandent, comme salariés, de grands trois-mâts. Après quelques années au service d'un ou de plusieurs armateurs nantais, bordelais, havrais ou marseillais, ils prennent des parts dans les bateaux qu'ils commandent, ou achètent leur propre bateau, souvent grâce à la dot de leur femme. La maturité venue, vers 45/50 ans, ils se retirent et deviennent armateurs à temps plein, c'est-à-dire qu'ils se contentent alors d'armer des navires dont ils confient le commandement à de jeunes capitaines. Pour chaque voyage décrit dans ce livre, l'auteur a retrouvé l'armateur, le capitaine, la destination du navire et les différentes escales, les marchandises transportées à l'aller et au retour, le déchargement du navire avec les bénéficiaires du chargement, et, quand il existe, le rapport de mer du capitaine. L'ouvrage livre le tableau passionnant d'une dynastie de capitaines-armateurs de la seconde moitié du XIXe siècle, le jeu des alliances matrimoniales d'Oléron à Nantes, et bien sûr les navigations et les activités commerciales dans l'Atlantique, l'océan Indien et le Pacifique.

09/2019

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Mouvements artistiques

Qu'est-ce que l'art?. Une phénoménologie de la réception artistique

Au soir de sa vie, on doit à Léon Tolstoï (1828 - 1910) quelques textes relativement courts et encore peu connus mais qui nous renseignent sur la fascination tardive du célèbre auteur et moraliste pour l'ontologie du rapport de ses contemporains à l'art. Ce thème taraudait le célèbre écrivain russe. En 1898, paraît ainsi un essai sobrement intitulé Qu'est-ce que l'art ? et qui emporte immédiatement l'adhésion des cercles et salons parisiens dès l'année de sa parution française. On trouve dans cet opuscule une critique des impostures doctrinales et du pouvoir des institutions cléricales, mais aussi la critique socialiste et morale, courante fin XIXe chez les intellectuels européens, de ce que l'on nommera plus tard le syndrome de "l'art pour l'art" . Enfin, et de manière plus surprenante, Qu'est-ce que l'art ? nous propose un point de vue assez nouveau pour l'époque sur le consumérisme artistique des classes bourgeoises qui fait écho à l'intérêt similaire manifesté au même moment, de l'autre côté de l'Atlantique, par l'américain Veblen, alors en train de mettre un point final à sa célèbre Théorie de la classe de loisir qui paraîtra l'année suivante, en 1899. Tolstoï tout comme Veblen analysent le capitalisme non pas sous le prisme de la production, comme a pu le faire Marx, mais bien sous celui de la consommation, s'arrêtant sur les classes supérieures, cible de nos deux auteurs et, plus tard, de leurs célèbres continuateurs Edmond Goblot (La barrière et le niveau) et Pierre Bourdieu (La distinction). On l'aura compris, cet essai méconnu de Léon Tolstoï ne mérite pas sa relégation au rang des oeuvres "mineures" de l'écrivain russe. L'art doit-il être "beau" ? Comment comprendre l'art sans croire en la beauté ? Comment formuler une théorie de l'art dans classer les publics qui s'y adonnent ? Présenté lors de sa rééditions aux PUF comme un "texte précurseur de l'esthétique moderne" , Qu'est-ce que l'art ? pose, plus d'un siècle après sa parution, des questions de perception artistique qui restent d'une vibrante actualité.

09/2021

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Sociologie

Marat. Savant et tribun

Le ro?le de Marat dans la Re?volution franc?aise reste un sujet de controverses parmi les historiens. Il est souvent de?peint comme fou, violent et de?magogue. Cette biographie, e?crite par un historien des sciences ame?ricain, critique cette interpre?tation, explorant notamment les e?pisodes de la fusillade du Champs de mars, des massacres de septembre, puis de son assassinat. Elle s'attarde en particulier sur deux facettes de la le?gende noire qui s'est finalement impose?e. D'abord, celle qui fait de Marat un charlatan. Rien de plus faux, au regard de la science de son temps. Diplo?me? de me?decine, Marat a exerce? cette profession avec un succe?s certain, avant de consacrer plusieurs ouvrages a? la physique expe?rimentale. Dans ces deux domaines, ses compe?tences e?taient reconnues par ses contemporains. Si son conflit avec l'Acade?mie des sciences – institution monarchique – sera instrumentalise? par ses de?tracteurs, Marat n'en demeure pas moins un authentique scientifique du XVIIIe sie?cle, au me?me titre qu'un Lavoisier ou un Condorcet. L'insistance sur le pre?tendu charlatanisme de Marat a bien entendu pour but d'e?tayer cet autre mythe, celui d'un sociopathe sanguinaire, du moins d'un franc-tireur isole?. Or, pour Clifford D. Conner, ce qui distingue Marat des autres grandes figures de la re?volution, comme Danton et Robespierre, c'est sa comple?te identification avec la lutte pour l'e?galite? des classes non posse?dantes. Souvent occulte?e, la contribution de Marat, en tant qu'agitateur, journaliste et meneur a e?te? de?cisive dans la transformation sociale accomplie par la Re?volution. La lecture contextualise?e de L'Ami du peuple de?voile la clairvoyance et le courage politique d'un homme qui n'he?sitait pas a? aller a? contre-courant, y compris de l'opinion populaire – tout le contraire d'un de?magogue et d'un opportuniste. Cet ouvrage, qui renouvelle depuis outre- Atlantique la litte?rature disponible en franc?ais sur Marat, est une introduction enthousiaste a? la figure la plus subversive de la Re?volution franc?aise.

09/2021

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Militaire

Comme des Lions. Tome 3, Ces français qui ont gagné la guerre en 1944-1945

Dernier tome de la trilogie best-seller Comme des Lions, cet ouvrage captivant souligne en détails l'importance de la France dans la défaite allemande en 1944-1945. Nourri de nombreux faits méconnus dévoilés pour la première fois : combats, actions d'éclat, succès tactiques et stratégiques, d'archives inédites et des témoignages méconnus dévoilés au grand jour, on découvre comment la Résistance intérieure et les forces combattantes françaises de la libération ont participé activement à la défaite hitlérienne. Cet ouvrage captivant souligne donc en détails l'importance de la France dans la défaite allemande en 1944-1945. Contrairement au masochisme national et à une historiographie anglo-américaine souvent francophobe, on découvre comment la Résistance intérieure et les forces combattantes françaises de la libération ont participé activement à la défaite hitlérienne. Sur le front italien, le corps expéditionnaire français du général Juin enfonce le premier les positions allemandes en montagne. Les réseaux français fournissent aux Alliés 80 % des renseignements sur les défenses allemandes, permettant le succès du débarquement en Normandie. En Bretagne, les paras gaullistes et les maquis locaux fixent dans la guérilla la majorité des troupes allemandes de cette région stratégique, jouant ainsi un rôle capital dans la consolidation de la tête de pont en Normandie. De même que les maquis multiplient les embuscades et les sabotages dans toute la France, encerclent de nombreuses garnisons allemandes, contraintes de capituler. Le débarquement et la bataille de Provence voient l'engagement de nombreuses troupes françaises, libérant Toulon et Marseille, deux importants ports stratégiques, permettant de ravitailler une large partie des forces alliées. Les divisions françaises se distinguent également sur le front des Vosges et d'Alsace, dans des conditions climatiques et topographies extrêmes, durant le terrible hiver 1944-1945. Sur les fronts des Alpes et des poches de l'Atlantique, se sont également en majorité les régiments français qui luttent contre un adversaire lourdement armé et retranché dans des positions fortifiées et inexpugnables. L'armée française conquiert tout le sud de l'Allemagne, s'enfonce dans le Tyrol et aborde les rives du Danube : véritable revanche de la défaite de 1940. Cet ouvrage nous fait découvrir en détails tous ces faits glorieux, souvent méconnus, de la France combattante de la victoire de 1944-1945.

10/2021

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Sciences historiques

Turcs et Français. Une histoire culturelle, 1860-1960

La présence française en Turquie apparaît aujourd'hui comme un lointain souvenir, un fragment parmi d'autres de cet espace francophone transnational qui, de l'Europe centrale à la Méditerranée orientale, a connu son apogée au tournant du XXe siècle. I)e cet archipel culturel, le rivage turc aura pourtant été le maillon fort. Nulle part la poésie, la philosophie et les ouvrages de médecine, mais aussi les manières de table, les recettes de cuisine, les articles de mode, les magazines de charme et les troupes de théâtre venues de France n'auront été aussi bien accueillis, écoutés, consommés, adaptés et réinterprétés que sur les bords du Bosphore. Pour être franco-turque, cette configuration culturelle n'a rien de symétrique. Emergeant dans le contexte de la guerre de Crimée, elle est indissociable des enjeux diplomatiques, économiques et militaires qui inspirent l'action des décideurs français en Orient. Plutôt que d'un " empire culturel français en 'Turquie. cet ouvrage offre le récit d'une extraversion sous dépendance. La culture française a été un filtre ou un levier grâce auquel les bourgeoisies ottonmanes, puis turques, se sont approprié un corpus de références européennes, dans un contexte de globalisation de la culture occidentale. En outre, les dispositions impériales des exportateurs culturels n'ont jamais cessé de croiser, sur le terrain, les stratégies de distinction des importateurs culturels. L'échange franco-turc, enfin, n'est pas un fait bilatéral. Il se noue à Paris et à Istanbul, niais aussi à Salonique, Jérusalem, Beyrouth, Odessa et Alexandrie. Outre des Turcs et des Français. il mobilise des Arméniens, des Grecs, des Juifs et des Kurdes de l'Empire ottoman, ainsi que toutes sortes d'Européens, sans compter ceux qui ne se rangent ni d'un côté ni de l'autre. Cela étant dit, l'échange culturel franco-turc est profondément transformé par les bouleversements démographiques qui affectent la Méditerranée orientale pendant la Première Guerre mondiale. L'apparition de la "Turquie nouvelle favorise l'assujettissement de l'échange culturel franco-turc aux acteurs étatiques. La parenthèse se referme quand la 'Turquie, intégrant l'alliance atlantique au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, importe les références drainées dans le sillage d'un nouveau partage de l'ordre international.

09/2014

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Histoire de France

BIENCOURT Les aventures d'un Picard pionnier en Nouvelle-France

Abandonnée pendant les guerres de religion de la seconde moitié du XVIesiècle, la conquête par la France de l'Amérique septentrionale connut un regain de gloire sous le règne d'Henri IV. En quelques années une Nouvelle-France se développa à partir de deux solides points d'ancrage qui fixèrent définitivement la présence française. L'un en Acadie, avec la création en 1606 du premier établissement français pérenne d'Amérique : Port-Royal. L'autre, au Canada, en 1608 sur les rives du Saint-Laurent : Québec. Dans notre mémoire collective, Québec reste l'oeuvre incontestée de Samuel de Champlain mais on se souvient peu de Port-Royal et encore moins de ses fondateurs : Jean de Poutrincourt et son fils Charles de Biencourt. Ces Picards d'origine prirent le risque d'engager leurs biens et leur vie dans une entreprise incertaine. Comme Sully avait convaincu le roi de ne pas participer financièrement à ces expéditions lointaines, Henri IV se limita à encourager ces aventuriers en leur octroyant, par lettres patentes, des titres honorifiques et des privilèges souvent aléatoires... En contrepartie le souverain exigea d'eux d'emmener des missionnaires jésuites pour assurer la conversion des peuplades indiennes à la religion catholique. Nos intrépides découvreurs projetaient d'installer au-delà une riche colonie agricole organisée sur le modèle féodal et dont ils seraient les seigneurs. Chaque voyage outre-atlantique coûtait cher : la seule fortune personnelle des Biencourt-Poutrincourt n'aurait pas suffi pour réaliser leur rêve. Aussi durent-ils se transformer en hommes d'affaires en s'associant à des marchands dans des compagnies commerciales dont les profits proviendraient du trafic des peaux de castor et de la pêche à la morue. Quant aux candidats à l'exil désireux de se fixer en Acadie, ils ne furent guère nombreux dans les débuts et il fallut aux Picards beaucoup d'abnégation et de persévérance pour réussir à construire leur colonie. Dans un premier essai Jean-Claude Collard s'est attaché à suivre les aventures de Jean de Poutrincourt ; dans ce second ouvrage, il nous invite à partager la courte mais passionnante vie de Charles de Biencourt dont la bravoure ne fait pas mentir le vieil adage latin : "Qualis pater, talis filius" . Avec documents N/B, cartes, photos, illustrations.

07/2012

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Philosophie

Le code d'honneur. Comment adviennent les révolutions morales

Que peut-on apprendre sur la morale en étudiant les révolutions morales ? Historiens et philosophes ont découvert bien des choses sur la science en examinant avec attention les révolutions scientifiques. La morale, ainsi que le soutenait Emmanuel Kant, est en fin de compte pratique ; elle concerne ce que nous faisons. Aussi, comme toute révolution est un changement profond en un bref laps de temps, une révolution morale doit impliquer une transformation rapide du comportement moral et non pas simplement des sentiments moraux. Kwame Anthony Appiah, professeur de philosophie à l'Université Princeton, examine quelques révolutions morales, la tombée en désuétude du duel, l'abandon du bandage des pieds en Chine, la fin de la traite négrière dans l'Atlantique, pour cerner ce qu'elles ont en commun. Le premier trait est qu'il ne s'est passé aucun retournement d'opinion suite à des arguments nouveaux politiques, religieux ou moraux. Ceux-ci, hostiles à chacune de ces pratiques étaient bien connus depuis longtemps ; le duel avait toujours été meurtrier et irrationnel, le bandage des pieds cruellement mutilant, l'asservissement une atteinte à la dignité humaine de l'esclave. L'important est ailleurs ; dans chacune de ces transitions le rôle central est revenu à quelque chose que l'on nommait très naturellement " honneur ". Ainsi des conceptions de l'honneur national et de l'honneur d'ouvriers très éloignés des plantations du Nouveau Monde ont respectivement occupé une place éminente dans la fin du bandage des pieds et de l'esclavage moderne. Ce qui s'avère essentiel, c'est dans chaque cas le rôle des identités sociales et plus exactement la lutte pour la reconnaissance ; nous avons besoin que d'autres personnes nous reconnaissent en tant qu'êtres conscients et nous témoignent que nous les reconnaissons. Appiah restaure donc, au coeur de la philosophie politique et morale, la notion aujourd'hui négligée d'honneur, essentielle à notre réflexion sur la question de savoir ce qu'est vivre une vie humaine réussie. Tant le respect et l'amour-propre ou respect de soi sont clairement des biens humains cruciaux.

03/2012

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Philosophie

Recherches philosophiques

Œuvre maîtresse de la seconde manière wittgensteinienne, les Recherches philosophiques ont été à maintes reprises remises sur le métier par leur auteur. Elles ne constituent pas un texte achevé, mais un work in progress : la version imprimée de la première partie est en fait une troisième version de l'ouvrage (elle fut rédigée pendant l'année universitaire 1945-1946 et il semble bien que Wittgenstein la retravaillait encore à la veille de sa mort), et la seconde partie provient d'un manuscrit issu de la réélaboration et de la réorganisation de matériaux contenus dans différents textes écrits entre 1945 et 1949. Publiées en 1953 après la mort de Wittgenstein par deux de ses exécuteurs littéraires (G. E. M. Anscombe et R. Rhées) et saluées dès leur parution par des comptes rendus substantiels et élogieux, signés de noms célèbres (N. Malcolm, P. F. Strawson, J. N. Findlay et P. K. Feyerabend), dont l'un présente Wittgenstein comme " le premier philosophe de l'époque ", les Recherches se sont très vite imposées non seulement comme un texte de référence en philosophie du langage, mais aussi comme un classique de la philosophie contemporaine. Elles ont eu une influence considérable sur divers courants dominants de la philosophie de la fin du XXe siècle (principalement outre-Manche et outre-Atlantique, mais aussi en Allemagne à travers K. O. Apel), et elles sont à la source de bien des débats actuels qui débordent très largement le cadre de la philosophie académique. A vrai dire, elles occupent une position singulière dans le champ contemporain qui tient notamment à leur remise en question des sublimités métaphysiques et des réductionnismes en tout genre et à leur refus catégorique de toute théorie de la signification et de toute quête d'une terre ferme de l'origine - refus qui les tient à l'écart, d'une part des ambitions de la tradition analytique, et d'autre part des présupposés de la tradition continentale, et qui les conduit sur la voie d'une analytique de la quotidienneté dont on n'a certainement pas fini de mesurer la fécondité.

01/2005

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Religion

Poitiers

Le diocèse de Poitiers est un des plus vastes de France. Pendant mille ans il s'étendit jusqu'à l'Atlantique. S'il perdit le Bas-Poitou avec la création des diocèses de Luçon et de Maillezais en1317, il correspond encore aujourd'hui à deux départements, Deux-Sèvres et Vienne. La grande figure d'Hilaire, le baptistère Saint-Jean de Poitiers rappellent avec éclat ses débuts au IVe s. Radegonde et Maixent, les fondateurs, Fortunat et Ansoald, les évêques, nous montrent une progression vigoureuse dès les temps mérovingiens. Peu à peu se forme le réseau paroissial et se constitue un maillage très serré d'abbayes et de prieurés. L'importance de l'art roman souligne un des temps les plus forts de l'histoire du diocèse. Peu à peu les textes se font plus nombreux et explicites, et on commence à suivre l'évolution des mentalités, de la religion populaire. Les guerres de religion ont laissé, dans le diocèse, des traces profondes. Elles sont suivies, dans les deux premiers tiers du XVIIe s., d'une remarquable réforme catholique. La torpeur ensuite peu à peu s'installe, avant la rupture brutale de la Révolution, qui se traduira dans une géographie religieuse contrastée du diocèse à l'époque contemporaine, le Bocage du nord des Deux-Sèvres se rattachant au mouvement « vendéen ». Après la tourmente révolutionnaire les congrégations nouvelles se multiplient, et une centaine d'églises sont construites sous l'épiscopat glorieux de Mgr Pie. Viennent ensuite les tensions des rapports Église-État, les adaptations plus ou moins réussies à l'évolution rapide des sciences et techniques et aux changements de mentalités. Le diocèse n'avait jamais eu son historien. C'est dire la nouveauté d'un texte qui intègre les résultats des derniers travaux mais repose aussi, pour une part essentielle, sur de nouvelles recherches et la mise en œuvre de sources souvent inédites. Le tout présenté de façon claire et vivante, par des spécialistes qui ont eu le souci de rendre accessibles à tous l'histoire du passé religieux de la région. On ne saurait trop insister sur la place du fait religieux dans l'évolution des civilisations. Cette histoire du diocèse est aussi un des volets majeurs d'une histoire du Poitou.

01/1989

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Religion

Le diocèse de Poitiers

Le diocèse de Poitiers est un des plus vastes de France. Pendant mille ans il s'étendit jusqu'à l'Atlantique. S'il perdit le Bas-Poitou avec la création des diocèses de Luçon et de Maillezais en1317, il correspond encore aujourd'hui à deux départements, Deux-Sèvres et Vienne. La grande figure d'Hilaire, le baptistère Saint-Jean de Poitiers rappellent avec éclat ses débuts au IVe s. Radegonde et Maixent, les fondateurs, Fortunat et Ansoald, les évêques, nous montrent une progression vigoureuse dès les temps mérovingiens. Peu à peu se forme le réseau paroissial et se constitue un maillage très serré d'abbayes et de prieurés. L'importance de l'art roman souligne un des temps les plus forts de l'histoire du diocèse. Peu à peu les textes se font plus nombreux et explicites, et on commence à suivre l'évolution des mentalités, de la religion populaire. Les guerres de religion ont laissé, dans le diocèse, des traces profondes. Elles sont suivies, dans les deux premiers tiers du XVIIe s., d'une remarquable réforme catholique. La torpeur ensuite peu à peu s'installe, avant la rupture brutale de la Révolution, qui se traduira dans une géographie religieuse contrastée du diocèse à l'époque contemporaine, le Bocage du nord des Deux-Sèvres se rattachant au mouvement « vendéen ». Après la tourmente révolutionnaire les congrégations nouvelles se multiplient, et une centaine d'églises sont construites sous l'épiscopat glorieux de Mgr Pie. Viennent ensuite les tensions des rapports Église-État, les adaptations plus ou moins réussies à l'évolution rapide des sciences et techniques et aux changements de mentalités. Le diocèse n'avait jamais eu son historien. C'est dire la nouveauté d'un texte qui intègre les résultats des derniers travaux mais repose aussi, pour une part essentielle, sur de nouvelles recherches et la mise en œuvre de sources souvent inédites. Le tout présenté de façon claire et vivante, par des spécialistes qui ont eu le souci de rendre accessibles à tous l'histoire du passé religieux de la région. On ne saurait trop insister sur la place du fait religieux dans l'évolution des civilisations. Cette histoire du diocèse est aussi un des volets majeurs d'une histoire du Poitou.

10/1988

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Sciences historiques

Histoire de la marine française. Des origines à nos jours

Ce livre sur la marine française, écrit par un historien anglais, est d'une parfaite et admirable impartialité. Et il repose à la fois sur une documentation impressionnante et sur une compréhension exceptionnelle de la place de notre marine dans l'histoire de France. La naissance d'une véritable marine française date de Richelieu, et dès le début cette marine sera en proie à trois difficultés - trois désavantages vis-à-vis de l'Angleterre qui deviendra très vite la seule grande ennemie. La première difficulté, c'est qu'il faut entretenir deux flottes différentes, l'une atlantique et l'autre méditerranéenne. Seconde difficulté : le sort du pays se joue apparemment sur terre, alors on laisse la marine manquer d'argent et même d'hommes ; à tel point que les bateaux français n'ont presque jamais des équipages complets et bien entraînés. La troisième difficulté résulte de la mauvaise administration : sous la royauté, les officiers nobles sont en constante opposition avec les autres officiers de marine, et on voit jusqu'à un enfant de douze ans commander (? ) la marine française parce qu'il est grand seigneur ; sous la Révolution, on détruit la flotte de Louis XVI, qui s'était montrée, enfin, supérieure à sa rivale anglaise - ce qui avait permis l'intervention française dans la guerre d'indépendance des Etats-Unis. Ensuite, sauf sous Napoléon III (en 1865, notre flotte est au moins l'égale de la flotte anglaise), ce sera seulement pendant la période 1925-1939 que le gouvernement français se préoccupera de faire renaître une marine puissante. Mais l'occupation de la France provoque l'éclatement de cette force toute neuve, et sa destruction presque sans combat. Avec l'âge atomique, une nouvelle marine est en train de voir le jour. Cartes et plans à l'appui, ce livre nous décrit les plus importantes batailles sur mer dans lesquelles furent engagés des navires français, et il nous raconte la carrière des grands hommes dont le nom reste attaché à notre marine. Par sa précision et par son ampleur, il va constituer un inégalable ouvrage de référence pour les historiens comme pour les amateurs passionnés, et offrir au plus vaste public le plaisir de la découverte.

11/1977

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Développement durable-Ecologie

L'Allemagne et le nucléaire

Depuis la catastrophe de Fukushima, le gouvernement allemand a décidé de renoncer au nucléaire civil. A voir... En 1990, il avait confirmé la même position pour le nucléaire militaire. Que signifie cette politique ? Le présent ouvrage, aidé par le ministère de la Défense, répond. de façon "réaliste" et "constructiviste". L'histoire de la tentation nucléaire de l'Allemagne éclaire certes le contenu du traité sur la non-prolifération de 1969, sa genèse, son interprétation, ses lacunes, à travers une politique qui semble s'être enfermée dans un "triangle" national, atlantique, européen et une dissuasion "concertée", "partagée". Mais la RFA a conservé la possibilité technique d'acquérir une défense nucléaire autonome, au-delà de la restriction de sa souveraineté de 1949 à 1989. Depuis sa réunification, elle affirme une volonté d'indépendance et de retour à la puissance. Il s'en faut de beaucoup que les aléas de sa politique énergétique aient diminué son potentiel militaire. Située en première ligne durant le conflit Est-Ouest, la Bundeswehr a été préparée et entraînée à la guerre nucléaire ou nucléaro-conventionnelle en Europe centrale. Elle a partagé avec les forces anglo-américaines basées outre-Rhin des milliers de têtes nucléaires. Elle dispose des vecteurs adéquats : artillerie, sous-marins, missiles. avions. Le commerce nucléaire avec l'Inde, le Pakistan, le Brésil, l'Argentine, l'Afrique du Sud, l'Irak ou l'Iran s'est montré hautement "proliférateur", jusqu'à ce que le contrôle des exportations ait été resserré en 1990-1992. Les scandales dans la presse, les informations délivrées par les douanes, les procès pour exportations illégales de matériels à usage militaire, ont révélé les capacités allemandes. En l'absence de réglementation contraignante sur le commerce extérieur, ce pays a le pouvoir de priver de toute efficacité le régime international de non-prolifération. In fine, le niveau technologique atteint par l'industrie nucléaire, les stocks de matériaux fissiles à usage dual et l'expérience de la Bundeswehr, font de la RFA une puissance nucléaire "en filigrane". Celle-là même qui participe depuis 2002, aux côtés de la France et de la Grande-Bretagne d'une part, des trois autres membres permanents du Conseil de Sécurité des Nations unies d'autre part, aux discussions sur le nucléaire iranien !

12/2013

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Récits de voyage

Maewan, l'aventure arctique. Marins et alpinistes autour du monde

Erwan Le Lann a aimé passionnément la montagne sous toutes ses formes : il a été grimpeur, alpiniste globe-trotter, base jumper, organisateur d'événements pour un grand fabricant français de matériel de ski. Un jour, il s'est souvenu de ses racines bretonnes et a rêvé un grand voyage autour du monde, à la recherche des montagnes accessibles seulement par la mer. Il a acheté et restauré un bateau auquel il a donné le nom du dériveur de son enfance : le projet Maewan Adventure Base était né, un voyage de quatre ans, auquel tous ses amis aventuriers sont invités à participer. En février 2015, Maewan a descendu l'Aber Wrac'h et mis le cap sur l'Islande pour une navigation initiatique en plein hiver dans l'Atlantique nord. Le bateau s'est couvert de glace pendant les tempêtes, puis les marins alpinistes ont débarqué, chaussé leurs crampons et empoigné leurs piolets pour remonter des lignes de glace sur les falaises d'Islande. Sous les aurores boréales, Maewan est reparti vers d'autres tempêtes, toujours plus au nord. Il a exploré pendant deux printemps et deux étés les côtes sauvages du Groenland, à la recherche de pentes vierges à skier ou à escalader. Puis, en juillet 2016, dans le jour sans fin de l'été arctique, il a mis le cap sur les glaces du Passage du Nord-Ouest, toujours plus loin vers l'inconnu. Au fil des étapes, Erwan Le Lann se découvre et se raconte. Les réminiscences du passé entrent en phase avec la découverte de nouvelles terres et de ceux qui les habitent, l'exploration d'une nature vierge. Il raconte son voyage au bout du monde et au bout de la fatigue, l'attachement au bateau, la tension de l'aventure et la tension plus grande encore des retours à terre... Maewan, l'aventure arctique retrace les deux premières années de cette très longue circumnavigation, de la Bretagne au Kamtchatka. L'un des " invités ", le skipper Eric Loizeau, summiter de l'Everest, raconte le quotidien de Maewan à travers son journal de bord. Erwan Le Lann, lui, est déjà reparti vers le Pacifique.

10/2017

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Economie

Evolution économique de Bouaké de 1858 à 1939

La ville de Bouaké, désormais perçue comme une cité attractive majeure, c'est-à-dire comme un véritable centre d'impulsion et de diffusion de la croissance, des richesses naturelles et des biens de consommation sur l'ensemble du territoire ivoirien et, partant, dans quelques pays voisins de l'espace ouest-africain, sera particulièrement sollicité par la métropole (la France). Et, pourtant, la région de Bouaké, point focal de notre intérêt, est une zone de savane arborée aux sols non propices aux cultures d'exportation traditionnelles (le café et le cacao), socles de l'économie ivoirienne. De plus, Bouaké et sa région sont éloignées de la zone côtière où, grâce à l'océan Atlantique, Abidjan et certaines villes prospèrent, du fait du commerce maritime. Enfin, les peuples baoulé autochtones de ladite région ne sont pas des commerçants. Ils sont originellement attachés aux activités de la terre. Comment alors expliquer le poids économique de Bouaké depuis la fondation de Gbêkêkro en 1858 jusqu'à la veille de la Seconde Guerre mondiale ? De cette curiosité générée par la contradiction ci-haut exprimée découle toute une série d'interrogations qui ouvre des pistes pour la compréhension du sujet : Comment expliquer la transition de l'économie de Bouaké du mode de production précoloniale à l'institution d'une économie coloniale de marché urbain ? Les rôles économiques ont-ils été depuis toujours les traits dominants de l'ensemble des caractéristiques de Bouaké ? Si oui, quels sont les différents atouts qui, sur le plan naturel et sur le plan des politiques économiques et des stratégies commerciales ayant régenté la ville, donnent à Bouaké sa légitimité de deuxième ville économique de la colonie après Abidjan ? Les questions relatives à la vie précoloniale à Bouaké, les motivations et les conditions de la création de la ville, ainsi que, le rapport immigration-émergence socio-économique, sont autant de questions objectives qui intéressent, au premier chef la critique historique, l'anthropologie, la sociologie et l'économie. En définitive, nous osons poser, à partir de cette étude, un problème intégré à l'histoire des grandes cités marchandes d'Afrique en général, et de celles de la Côte d'Ivoire en particulier.

02/2016

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Mer

Sur la route des pôles. Un tour du monde en famille à bord de Fleur Australe

Fleur Australe est née d'un rêve : aller découvrir la fleur la plus australe, cachée au coeur du continent Antarctique, entre mousse et lichen. Pour accomplir ce rêve, il a fallu imaginer et construire un bateau qui soit à la fois solide pour affronter les glaces et résister aux tempêtes et confortable pour nous accueillir avec nos quatre enfants et notre chien. Notre petite tribu a embarqué un matin de février 2009 à La Rochelle pour un long voyage qui nous a menés du pôle Nord au pôle Sud. Nous avons traversé l'océan Atlantique, emprunté le passage du Nord-Ouest, parcouru l'océan Pacifique des Marquises à la Nouvelle-Zélande et rejoint le continent Antarctique à travers les icebergs et les tempêtes. Tels des oiseaux migrateurs, nous avons sillonné la terre d'un pôle à l'autre. Nous avons croisé les ours polaires dans le Grand Nord, les baleines grises dans le détroit de Béring, les requins dans les lagons de Polynésie, les grands albatros dans les mers du Sud. Du 75° Nord au 40° Sud, nous sommes allés dans les endroits les plus inaccessibles de la terre, bataillant avec la banquise, surfant sur la houle du Pacifique, plongeant dans les lagons de la Polynésie, slalomant entre les icebergs de l'Antarctique. Nos yeux se sont émerveillés devant les lumières polaires, nous avons goûté aux douceurs des tropiques avant d'affronter les terribles tempêtes des quarantièmes rugissants. Nos sens se sont ouverts devant toutes ces beautés. Nous avons voulu que ce voyage soit l'occasion de raconter notre planète aujourd'hui. Comment se comporte-t-elle face au réchauffement climatique ? Comment les océans absorbent-ils les déchets ? Comment les coraux résistent-ils à la pollution et à l'augmentation de la température de l'eau ? Nous sommes allés à la rencontre des associations, des collectivités, des scientifiques qui oeuvrent pour la sauvegarde de la biodiversité et des espèces en voie de disparition. C'est toute cette richesse que nous a offerte la terre et que nous devons protéger, que nous voulons vous faire partager à travers ces belles images.

09/2012

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Histoire internationale

Histoire des peuples de langue anglaise. Tome 4, Les grandes démocraties

Le tome IV d'Histoire des peuples de langue anglaise débute au lendemain de la défaite de Napoléon Ier. L'issue des guerres napoléoniennes place la Grande-Bretagne en situation très favorable tant sur le plan militaire qu'économique, ceci lui permettra d'édifier un Second Empire britannique qui fera d'elle la première puissance mondiale. Une part importante de l'ouvrage est consacrée à la jeune République américaine, une puissance en devenir. La Guerre de Sécession aurait pu lui être fatale, mais l'Union triompha non sans que les hostilités ne laissent de profondes cicatrices. La figure prédominante de cette époque est celle du président Lincoln dont la ténacité et le courage préservèrent les Etats-Unis. Sa disparition prématurée fut préjudiciable à un rétablissement harmonieux des relations entre le Nord et le Sud. Une fois le conflit terminé, l'expansion américaine reprit de plus belle au cours des vingt-cinq ans que dura la mythique Conquête de l'Ouest qui unifia le pays de l'Atlantique au Pacifique. L'entrée de la Grande-Bretagne dans l'Ere victorienne marque le sommet de sa puissance et de son rayonnement sur les cinq continents. La maîtrise des mers lui garantit la prédominance en matière militaire et commerciale. Pendant ce temps en Europe continentale, on assiste à la montée des nationalismes. La Prusse réalise l'unité allemande grâce à ses victoires successives sur le Danemark, l'Autriche-Hongrie, puis la France. Le maître d'oeuvre de cette politique de puissance est le très avisé chancelier Bismarck. Le XIXe siècle est aussi la période durant laquelle les puissances européennes bâtissent des empires en Afrique et en Asie notamment. Malgré leur rivalité sur le plan colonial, la France et la Grande-Bretagne, devant la montée en puissance de l'Allemagne, cesseront d'être les ennemis héréditaires traditionnels. Dans ce monde en évolution rapide se mettent en place les éléments qui conditionneront l'Histoire des XXe siècle et XXIe siècle. Pour Winston Churchill, le but ultime de cet ouvrage vise à faire prendre conscience aux Peuples de langue anglaise qu'ils partagent des valeurs communes qui méritent d'être défendues devant la montée des périls extérieurs.

12/2017

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Droit comparé

Les partenariats public-privé dans la mondialisation juridique. Les modèles français et brésilien

Comment l'implantation d'un modèle promu par les organisations internationales les plus influentes se réalise-t-elle dans deux systèmes juridiques proches ? C'est à cette question que l'auteur entend répondre en analysant le partenariat public privé (PPP) introduit en 2004 par le Brésil et la France et inspiré du modèle Private Finance Initiative (PFI) britannique. Avec le recul d'une quinzaine d'années, l'auteur teste la résistance de ce modèle aux différentes pressions exercées par les ordres juridiques singuliers dans lesquels il évolue. Jalonné d'études de cas qu'il a pu rencontrer dans sa pratique, tels que l'édification du stade de football "Arena Pernambuco" pour la Coupe du monde 2014, l'auteur a enrichi sa connaissance empirique grâce à de nombreux projets comme la construction des lignes 4 et 6 du métro de São Paulo, de l'hôpital du "Subúrbio" en Bahia, du Tribunal de grande instance de Paris, du Stade de France ou du stade "Matmut Atlantique" de Bordeaux, dont il a pu rencontrer les acteurs clés aussi bien du côté "public" que "privé" . L'ouvrage met en évidence la nécessité d'adapter les modèles internationaux aux réalités institutionnelles de chacun des pays. En France, le PPP s'est développé envers et contre une volonté politique forte, qui a incité le législateur et le juge à corseter son régime. La jurisprudence s'est toutefois efforcée d'en sécuriser l'exécution par la limitation des contestations contentieuses. A l'opposé, l'accueil de ce modèle au Brésil s'est fait à bras ouverts compte tenu des opportunités qu'il promettait. Mais il a engendré le développement d'un système de garanties financières propre et onéreux, la présence d'une personne publique à l'opération contractuelle n'étant pas perçue comme un gage de sécurité dans l'écosystème brésilien. On constate que le modèle unique du PFI, diffusé par mimétisme, a bien dû s'acclimater aux particularités respectives de ces deux pays. La circulation du modèle de PPP en France et au Brésil se révèle alors imparfaite et souligne les limites de la globalisation juridique.

03/2021

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Histoire de l'art

Journal d'un collectionneur. Marchand de tableaux

L'auteur de ce journal est né en 1881. " Il était marchand de tableaux, fils de marchand de tableaux, témoin des changements révolutionnaires qui, dès la découverte de Cézanne, virent s'imposer de par le monde une conception de l'art tout à fait nouvelle. " René Gimpel avait hérité d'une approche traditionnelle de la peinture et il manifesta toujours une préférence pour les grands maîtres français du xviiie siècle, notamment Chardin. Mais cela ne l'empêcha pas de reconnaître le génie, même sous le masque d'un style nouveau : Braque, à ses yeux, avait atteint la même perfection. Issu d'une famille qui avait fui l'Alsace, scandalisée par les termes du traité de 1871, il était lui aussi animé par cet esprit de révolte qui le conduisit à s'enrôler, comme ses trois fils, dans la Résistance. Interné par Vichy, puis arrêté par les Allemands, il fut déporté à Neuengamme où il mourut en janvier 1945, ayant préparé ses codétenus à la Libération en leur enseignant l'anglais à travers des promenades virtuelles dans les grands musées du monde. René Gimpel commence à écrire en 1918. " L'intérêt de l'ouvrage est bien souvent au-delà de la petite histoire ou de l'anecdote. René Gimpel lui-même savait voir et regarder. Il a le sens du trait ; son oeil est d'un caricaturiste et son Journal se remplit ainsi d'esquisses très personnelles. Il a tout su, tout vu de la peinture pendant quarante ans " , naviguant entre l'Amérique et l'Europe, contribuant à bâtir outre-Atlantique les plus grandes collections : celles de Frick, des Rockefeller, des Rothschild, de Ford, de J. -P. Morgan... Il côtoie les artistes Braque, Mary Cassatt, Forain dont il rapporte les bons mots, Marie Laurencin, Matisse, Monet, Picasso, le vieux Renoir qu'il décrit peignant avec des pinceaux attachés au bout de ses bras, Soutine, Utrillo ; mais aussi les marchands : Joe Duveen, son beau-frère, Durand-Ruel, Paul Rosenberg, Nathan Wildenstein dont il fut l'associé, Ambroise Vollard... Il croise critiques et écrivains, Apollinaire, Berenson, et surtout Marcel Proust qu'il rencontra, dès 1907, à Cabourg, où ils séjournaient dans le même hôtel. Leur passion commune pour Vermeer les lia d'une profonde amitié.

02/2023

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Histoire des idées politiques

De la cruauté en politique. De l'Antiquité aux Khmers rouges

" L'Etat se nomme toujours patrie quand il prépare un assassinat " (Friedrich Dürrenmatt) Cruauté et politique : il serait présomptueux de vouloir traiter ce thème dans toute son amplitude historique alors que depuis la plus Haute Antiquité les hommes ont eu une singulière tendance à obéir à l'impératif " Massacrez-vous les uns les autres ! ". Si la cruauté est de toutes les époques, elle est aussi de tous les continents, même si cet ouvrage privilégie l'Europe " de l'Atlantique à l'Oural ", un espace géo-politico-culturel qui nous concerne au premier chef. La cruauté ici retenue le sera dans son sens originel et étymologique, du latin crudelitas qui évoque une chair sanguinolente, indique que le sang coule et induit la mise à mort. Le terme exprime aussi une inclination à faire souffrir, à voir souffrir et à y prendre du plaisir. Toute notre histoire est marquée au sceau du crime politique et déjà, lors de la guerre de Troie, Agamemnon n'hésita pas à offrir aux dieux sa fille Iphigénie en sacrifice humain afin qu'ils favorisent les Grecs. Depuis ce sacrifice initial, les assassinats pour raison politique se sont multipliés, à commencer par ceux des chefs dont la mort visait à modifier radicalement la donne du pouvoir : César, Henri IV, Lincoln, Alexandre II, François-Ferdinand, Trotski ou Kennedy... Ils ont souvent été maquillés en procès religieux et/ou politiques, de Jeanne d'Arc à Nicolas Boukharine en passant par Charles Ier ou Louis XVI. Sans oublier les massacreurs mondialement connus comme Attila, Gengis Khan ou Timour - " l'homme d'acier " en turco-mongol, qui en russe deviendra " Staline " -, Vlad l'Empaleur ou Ivan le Terrible, en attendant que les régimes totalitaires du XXe siècle instaurent une cruauté à grande échelle qui visait des dizaines de millions de personnes et établissait la terreur de masse comme moyen ordinaire de gouvernement. Qui ? Pourquoi ? Comment ? Dans quelles circonstances - guerres de religion, guerres nationales, guerres civiles, guerres totales ? Bourreaux et victimes ? Autant d'interrogations auxquelles les vingt-quatre auteurs de l'ouvrage tentent d'apporter des réponses de contributions englobant deux millénaires.

11/2023

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Photographie

Blind Memory. Des objets de mémoire

Les blockhaus qui jalonnent les plages du mur de l'Atlantique sont autant de vestiges de la Seconde Guerre mondiale et de l'un de ses événements marquants, le débarquement. Ils sont les symboles de la guerre entre la France et l'Allemagne, et de f occupation douloureuse du pays par l'armée du Troisième Reich. Un grand nombre de ces ouvrages, encore visibles le long du littoral, maintient vivante la mémoire de la guerre dans l'esprit des générations actuelles. Pourtant, ils apparaissent aujourd'hui comme les témoins de plus en plus incongrus d'une époque désormais lointaine, même s'ils font l'objet d'une politique "touristique" qui vise à les inclure dans un patrimoine historique commun. L'art photographique en noir et blanc, tel que le conçoit et l'exerce Bruno Mercier, propose une approche esthétique de cette mémoire. Il s'agit pour lui, par la force d'une image toute en contraste et en nuance, de faire revivre la puissance de sens et d'humanité de ces objets étranges. Il en propose une interprétation personnelle, plus ouverte et libre que celle des commémorations officielles. "Ces objets sont fantastiques, dit-il; ils sont là autour de nous, et nous n'y prêtons même plus attention. Ils ont tant à nous dire, niais notre mémoire est aveugle (Blind Memory)". Dans un très beau texte d'introduction, le philosophe Sylvain Lavelle interroge ainsi la question d'une subjectivité de la mémoire, posée par ces oeuvres; mais aussi, peut-être, celle de la part de sensation, d'émotion et d'imagination qu'exige toute tentative de compréhension du vécu d'autres ares humains nous avant précédé dans un moment tragique de d'Histoire. Il ne s'agit pas d'une posture nostalgique qui idéaliserait le passé, c'est Diane tout le contraire... Le résultat du travail de ce duo exigeant, par l'image et par le verbe, vise à faire de ces lieux de mémoire des objets du présent, et même du futur, en nous amenant à leur poser des questions vitales pour noue humanité et notre époque.

03/2014

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ouvrages généraux

L'exil des collabos. 1944-1989

Ministres à Vichy, chefs de police, patrons de presse, speakers de radio, acteurs de cinéma ou simples quidams, ils sont partis au mois d'août 1944 dans les wagons de l'ennemi, puis ils se sont cachés. Leur exil a duré 45 ans pour certains ! Yves Pourcher nous offre ici une galerie de naufragés de l'histoire. Ils partent de France dans les wagons de l'ennemi. Leurs routes les conduisent à Sigmaringen, Baden Baden, Vienne, sur les bords du lac de Constance et dans toute l'Allemagne. Au milieu des ruines, fidèles à leurs idées, ils sauvent leur peau. Certains y parviennent, d'autres sont rattrapés par la justice, condamnés, exécutés. Les plus chanceux continuent encore : en Espagne, en Italie, et de l'autre côté de l'Atlantique, Argentine, Brésil, Canada où ils vivent en ruminant le passé. Ils font le tour du monde des collabos. Hôtels suisses, monastères italiens, auberges espagnoles, cafés de Buenos Aires... Dans ces lieux on croise, entre autres, Raymond Abellio devenu précepteur du fils de Jean Jardin, le nageur Jacques Cartonnet, l'académicien Abel Bonnard qui écrit pour La Vanguardia, le sinistre Darquier de Pellepoix qui finit près de Málaga, l'acteur Robert Le Vigan qui, après avoir suivi Céline, rejoint l'Argentine et vivote à Tandil. Le dernier de ces exilés, Paul Touvier, n'est arrêté qu'en 1989. A côté des grands noms de collabos apparaît toute une série de personnages sur lesquels l'histoire avait, jusqu'à présent, omis de se pencher : le garde du corps de Déat, Jacques Bourin, devenu fou ou feignant de l'être, le SS Robert Blanc, qui écrit des livres sur le protestantisme, le journaliste Axel de Holstein et sa maîtresse Geneviève du Boys, confortablement logés à Madrid, l'énigmatique René Bonnefoy, alias BR Bruss, journaliste de Laval devenu un maître de la science-fiction, etc. L'exil de cette troupe, véritables " gueules cassées " de la Collaboration, finit donc par une errance où, le plus souvent, ne transparaissent que le désordre de l'histoire et la course pathétique des vaincus.

03/2023

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Photographes

Recompositions

"Photographier, c'est engager une course poursuite contre l'effacement, la disparition, le néant. C'est une lutte contre le temps, un défi à l'oubli. (...) C'est une arme imparable contre les génocides culturels ou les abandons volontaires ; le contrepoison à la passivité". Jean-Claude Gautrand n'a que 24 ans lorsqu'il découvre l'oeuvre du photographe allemand Otto Steinert, fondateur de la "Subjektive Fotografie" et adepte d'une rigueur formelle aux limites de l'abstraction. Pour le jeune Gautrand, c'est un véritable choc esthétique. Dès lors, il ne cessera de développer une poésie par l'image où graphisme, matière et lumière sont les composants essentiels d'une oeuvre fondamentalement engagée. Marqué tout autant par les traces d'une époque révolue que par la manière dont l'homme transforme perpétuellement son environnement, Jean-Claude Gautrand s'est fait le témoin des bouleversements et des injustices de son époque. De la construction du périphérique parisien à la destruction des Halles de Baltard en passant par la catastrophe écologique de l'usine Pechiney et les vestiges du Mur de l'Atlantique construit par les nazis, toute l'oeuvre de Gautrand est traversée par cette nécessité de créer un rempart contre l'oubli. Faisant siens les mots du philosophe Georges Santayana, son oeuvre se lit comme un avertissement : "Ceux qui oublient l'histoire sont condamnés à la revivre" . Né en 1932 en plein bassin minier du PasâdeâCalais, Jean-Claude Gautrand arrive très jeune à Paris, où il vivra toute sa vie. Dès 1945, il s'intéresse à la photographie et se démarque en étant l'un des premiers photographes à présenter ses images en séries. Homme d'action, il fonde en 1963 le groupe Gamma puis crée, en 1964 le groupe "Libre Expression" afin de promouvoir une photographie nouvelle, créative et personnelle. La même année, il rejoint le club photographiques des 30x40 qui défend la notion de photographie d'auteur et en deviendra le président quelques années plus tard. En parallèle de son activité de photographe, il mène une carrière de journaliste et écrit dans plusieurs grandes revues françaises. Ses photographies font l'objet de nombreuses expositions de groupe et personnelles, et figurent dans plusieurs collections publiques.

04/2024

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Littérature francophone

Noces de coton

Avec ce huis clos au rythme haletant, où les mots et les gestes vibrent de colère et d'espoir, Edem Awumey nous entraîne dans un périple contemporain sur la route du coton. C'est le roman de la traversée de mondes en lutte contre le diktat de multinationales. C'est un cri de liberté trop longtemps retenu qui éclate enfin avec une violence tonitruante. Comme à chaque aube, pour accepter cette évidence que tout ce que je possède, c'est un pauvre corps et non pas ce qu'on pourrait appeler une terre à soi, un pays, un bercail, j'ai regardé la photo que m'a offerte un jour un vieillard quelque part dans un bourg paumé du Liberia. J'ai regardé la photo, le corps grêle, souffreteux et le dos meurtri de Samuel Brown. Samuel fouetté à mort par le sieur James Hoogan, contremaître discipliné, un matin de l'année 1850, par un beau soleil dans un champ de coton de l'Alabama. Dans une ville africaine située quelque part entre le Sahel et la côte atlantique, le planteur de coton Toby Kunta prend en otage un journaliste berlinois dans la salle d'exposition d'un musée. L'homme demande un dédommagement de plusieurs millions de francs pour lui-même et un groupe de paysans ruinés par la production de coton transgénique. Alors que le ton monte à l'intérieur du musée et qu'un bras de fer s'engage avec le chef de la police, Kunta se met à brûler une à une les oeuvres exposées et menace de faire de même avec son prisonnier s'il n'obtient pas justice. Avec ce huis clos au rythme haletant, où les mots et les gestes vibrent de colère et d'espoir, Edem Awumey nous entraîne dans un périple contemporain sur la route du coton, de l'Afrique des savanes au sud étasunien, des salons luxueux de Berlin aux champs du Rajasthan indien arrosés au glyphosate, des vallées de l'Ouzbékistan recouvertes par la fibre blanche aux filatures de Dacca au Bangladesh. C'est le roman de la traversée de mondes en lutte contre le diktat de multinationales. C'est un cri de liberté trop longtemps retenu qui éclate enfin avec une violence tonitruante.

06/2022

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Histoire des Etats-Unis (1776

San Francisco. Ses origines et son développement

L'axe du monde se déplace. Une force inconnue, un courant irrésistible l'entraîne vers l'ouest. Sortie des hauts plateaux de l'Asie centrale, la civilisation a, dans ses étapes successives, constamment progressé vers l'Occident. Lente au début, hésitante dans sa marche comme un enfant qui essaie ses premiers pas, elle s'est longtemps attardée aux rives du Gange et de l'Euphrate. Puis le mouvement s'accélère ; la mer Egée est franchie ; la Grèce, Rome, brillent d'un incomparable éclat ; la Gaule, l'Espagne, l'Allemagne, l'Angleterre, sont successivement envahies par cette marée montante toujours en route vers l'ouest, et qui vient enfin se heurter à l'Océan-Atlantique. Au-delà, c'est l'inconnu ; l'inconnu avec ses terreurs, mais aussi avec ses mirages. Les uns après les autres, de hardis marins s'aventurent sur ces flots, la proue vers l'ouest, et ne reparaissent plus. Pendant des siècles, ils s'acharnent à chercher au-delà de l'horizon lointain qu'empourprent les rayons du soleil couchant la mystérieuse Atlantide, le pays de l'or, des fruits merveilleux et de l'éternel printemps. En 1492, Colomb découvre l'Amérique. Tout ce que l'Espagne comptait d'aventuriers se précipite sur ses traces. La croix d'une main, l'épée de l'autre, ils occupent les Antilles, l'Amérique centrale et l'Amérique méridionale. Cent trente-cinq ans plus tard, la persécution religieuse jette les puritains anglais sur l'Amérique du Nord. Le Nouveau-Monde est envahi ; un continent quatre fois plus grand que l'Europe entière est conquis, colonisé par d'héroïques aventuriers. La grande république des Etats-Unis se crée, lutte, triomphe et pousse dans l'ouest, jusqu'aux Montagnes-Rocheuses, ses hardis pionniers. De Balbek et de Palmyre, de Ninive et de Babylone, d'Ecbatane et de Thèbes aux cent portes, il ne reste plus que Ides ruines abandonnées. La civilisation a passé là, elle s'y est arrêtée, puis a repris sa marche vers l'Occident. Athènes, Rome, ont ensuite été ses capitales comme le sont aujourd'hui Paris, Londres et New-York, comme le sera peut-être San Francisco, la reine du Pacifique.

06/2022

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Manga

Peuple invisible

Les histoires réunies dans ce volume complètent La promesse, achevant de rendre disponible l'intégralité des récits composés par Shohei Kusunoki. Elles ont pour la plupart été publiées dans Garo la légendaire revue d'avant-garde fondée en 1964 qui a révélé des auteurs aussi incontournables que Yoshiharu Tsuge Yoshihiro Tatsumi (édités tous deux chez Cornelius), accompagnant pendant les décennies 1960 et 1970 une jeunesse réfractaire au conservatisme de la classe dirigeante. Shohei Kusunoki a imaginé ces histoires entre 1968 et 1974 dans un Japon qui cherchait à se réinventer par une course à la modernité peu soucieuse du sort des classes populaires. Comme son ami Susumu Katsumata (Neige rouge, Cornelius), il fut marqué par l'apparition de Yoshiharu Tsuge, qu'il fréquenta à cette époque et dont l'influence se retrouve dans plusieurs des récits regroupés ici. Délaissant le registre contemporain sans renoncer à parier de son époque, Shohei Kusunoki s'attache à décrire avec justesse la vie du peuple, tout en lui insufflant une dimension épique. Au travers de genres aussi codés que le conte traditionnel ou le récit de samouraï, il décortique l'ambiguïté des rapports humains. Mettant à nu les sentiments qui unissent les êtres, les raisons pour lesquelles ils s'attirent et les malentendus qui les séparent, Shohei Kusunoki parvient, à travers un style limpide, à exprimer ce qui ne l'est pas. Un auteur immense qu'il est urgent de redécouvrir et de célébrer. Shohei Kusunoki est né le 17 janvier 1944 à Tokyo. souffre très jeune de graves problèmes cardiaques qui l'éloignent de l'école et le contraignent à rester le plus souvent inactif. C'est pendant : ces longues journées d'école buissonnière forcée que le jeune Shohei développe son intérêt pour les mangas, qu'il loue dans les librairies de prêt de son quartier. Il fonde un fanzine avec quelques ara qui aspirent comme lui à devenir mangakas. Ses auteurs favoris sont alors Tokao Saitô (Golgo 13, Glénat) ou Hiroshi Hirata (L'Ame de Kuydo, Akato). Mais son admiration se concentre plus particulièrement sur le grand Sanpei Shirato (Kamui-den, Kana), dont Shohei Kusunoki deviendra l'assistant en 1961, à dix-sept ans. Il publie ses propres histoires en tant qu'auteur à partir de 1964, notamment dans la revue Garo où il portage ne saine émulation auprès de Shin'ichi Abe (Un Gentil Garçon, Cornelius), Yoshiharu Tsuge (anthologie en sept volumes chez Cornelius) et Susumu Katsumata (Poissons en eaux troubles, Le Lézard noir), avec lequel il partagera un véritable compagnonnage. Cette carrière prometteuse est malheureusement interrompue par la maladie, qui le rattrape pendant l'été 1973.Il décédera l'année suivante à l'âge de 30 ans, avant que ne soient publiés les recueils qui lui valent le souvenir ému de ses admirateurs, dont nous espérons que cette traduction accroîtra le nombre.

06/2020

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Littérature étrangère

The Picture of Dorian Gray

Le manuscrit original du Portrait de Dorian Gray "Les livres que le monde juge immoraux sont ceux qui révèlent sa propre ignominie". Les éditions des Saints Pères présentent le manuscrit original du Portrait de Dorian Gray. Ce document montre le texte de Wilde ainsi qu'il est initialement écrit, dans sa toute première version. Le lecteur peut à la fois observer l'écrivain aiguisant sa prose et pratiquant une forme d'autocensure bien en amont de la publication, ayant sans doute l'intuition d'avoir franchi quelques lignes rouges sur le plan des bonnes moeurs. Oscar Wilde et la censure Oscar Wilde entreprend l'écriture de ce premier jet de 13 chapitres en 1889. Il est destiné à être publié dans les pages du Lippincott's Magazine, une revue américaine. Celles-ci révèlent le talent de leur auteur, mais aussi un contexte : celui d'une Angleterre prude et homophobe au 19e siècle, que Wilde a conscience de pouvoir choquer avec un tel texte. C'est pourquoi il atténue l'ambiguïté de la relation entre Basil et Dorian - par exemple, lorsque Basil évoque la beauté de son modèle, "beauty" devient "good looks" (allure), "passion" devient "feelings" (sentiments), etc. Certains passages entiers sont barrés, comme des confessions émouvantes et amoureuses de Basil. En avril 1890, Wilde finit son texte et le fait taper à la machine afin de le soumettre à Lippincott's. James Stoddart, le rédacteur en chef, l'accepte tout en redoutant son parfum homo-érotique. Il se met à lui-même censurer Le Portrait de Dorian Gray, effaçant environ 500 mots, dont des phrases entières, comme la tirade de Basil au sujet de son portrait. Le manuscrit du scandale En dépit des nombreuses strates de censure qui ont donné à Dorian Gray la forme de sa publication, le numéro de juillet 1890 de Lippincott's suscite l'hostilité des lecteurs. Les critiques décrient le texte, le décrivant comme "une fiction toxique, dont l'atmosphère étouffante et diabolique abonde d'odeurs de putréfaction morale et spirituelle" écrite à l'attention de "nobles hors-la-loi et petits télégraphistes pervertis" . Directe conséquence de ce tollé : la puissante enseigne WS Smith refuse de vendre le numéro dans ses librairies. Malgré, ou grâce à cette réception scandaleuse qui ne peut qu'attirer l'attention, Wilde commence alors à retravailler et à développer l'histoire, afin de la publier sous forme de livre. Il effectue des changements de structure, imagine d'autres personnages, ajoute 6 chapitres et une sélection d'aphorismes pour préfacer l'ensemble et atténue encore un peu plus les passages décriés. La magnifique confession de Basil à Dorian disparaît alors complètement. Une préface de Merlin Holland Merlin Holland est un spécialiste d'Oscar Wilde et le petit-fils de l'écrivain. Il est l'auteur de plusieurs livres de référence : The Wilde Album (1998), Coffee with Oscar Wilde (2007), A Portrait of Oscar Wilde (2008).

09/2018

ActuaLitté

Internat DCEM, ECN

Pneumologie. Référentiel pour la préparation de l'ECN, 6e édition

Cette nouvelle édition tient compte des recommandations du rapport DUBOIS-RANDS dédié à la réforme du 2° cycle qui dit que le référentiel national incluant toutes les disciplines doit s'intégrer dans l'enseignement du 2° cycle et se focaliser sur des connaissances "socles". Le CEP a donc dés à présent commencé à refondre une partie des items de pneumologie, afin de recentrer le référentiel sur les connaissances " socles " (fondements indispensables), comme le propose le rapport DUBOIS-RANDS. En effet, le CEP, comme un bon nombre d'autres collèges d'enseignants n'a, par le passé, pas toujours pris la mesure de la dérive. Pour certains items nous avions dépassé très largement le niveau du 2° cycle, ce qui rendait la masse des connaissances attendues colossale, irréaliste et éloignée de l'objectif premier qui est d'apporter à l'étudiant des connaissances "socles". Pour l'édition 2018 nous avons refondu les items 73, 151, 155, 202, 205, 206, 224, 306 et 356. (addiction au tabac, infections respiratoires, tuberculose, épanchement pleural, BPCO, pneumopathies interstitielles, MTEV, cancer du poumon, pneumothorax). Le recentrage sur les connaissances socles induit une réduction de volume de chacun de ces 9 items, d'environ un tiers par rapport à la version précédente du référentiel. Nous envisageons la refonte de la totalité des items de pneumologie pour la rentrée universitaire 2019. Bien entendu pour les items qui ont été refondus, nous avons tenu compte des changements intervenus dans les connaissances médicales depuis l'édition 2017 mais aussi des nombreuses remarques et questions que nous font remonter les étudiants. Ceux d'entre vous qui ont déjà travaillé les items 73, 151, 155, 202, 205, 206, 224, 306 et 356 sur la version 2017 n'ont pas de souci à se faire. Dans la version 2018 le fond est le mémo, sauf que l'on recentre les connaissances attendues sur des points plus essentiels. Nous invitons donc les étudiants possédant l'édition 2017 (5e édition) à simplement lire la version en ligne et gratuite de ces items refondus, plutôt que de racheter la 6°édition 2018. La présente 6° édition du référentiel (2018) est la référence pour les ECN 2019. Comme dans les précédentes éditions, la composante pédiatrique n'a volontairement pas été abordée, même dans les items qui font référence aux pathologies de l'enfant. Nous avons souhaité laisser le soin aux enseignants de Pédiatrie de développer plus spécifiquement cet enseignement. Le document " Les EFR aux ECN ", disponible en librairie (S-Editions), et sur le site du CEP est un complément indispensable de ce référentiel.

01/2019