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Psychologie, psychanalyse

Quarto N° 124, printemps 2020 : Noces avec l'Un

L'oeuvre de Gabriel Belgeonne, artiste peintre et graveur belge, est tissée de ses gestes "libres et sauvages" . Il la décrit comme une "sorte d'écriture1" au service de sa peinture du monde où il souhaiterait vivre, rêver, voyager, et se tenir à distance de l'insupportable. Nous avons choisi l'une de ses toutes premières oeuvres pour illustrer le numéro de Quarto que vous tenez entre vos mains. G. Belgeonne en évoque la genèse avec précision : "A la côte bretonne, j'avais été frappé par la manière dont l'eau s'engouffrait sauvagement dans les rochers, sa façon de s'écraser et de se transformer en gouttelettes. C'est sauvage et imprévi-sible. [... ] Ce n'est pas directement l'eau qui m'avait fasciné, mais son oeuvre. Ce qui explique le titre : ressac, le retrait de l'eau qui dénude son oeuvre. 2" Lacan use, lui aussi, de la métaphore de l'eau, dans sa "Conférence à Genève sur le symptôme" , pour parler du langage : "Le fait qu'un enfant dise peut-être, pas encore, avant qu'il soit capable de vraiment construire une phrase, prouve qu'il y a en lui quelque chose, une passoire qui se traverse, par où l'eau du langage se trouve laisser quelque chose au passage, quelques détritus avec lesquels il va jouer, avec lesquels il faudra bien qu'il se débrouille. 3" C'est avec ces débris de l'eau du langage que chacun se construit sa lalangue dont le noyau inaltérable d'inconscient réel porte les traces. Cet inconscient où se rejoue inlassablement l'itération brute du symptôme, que Jacques-Alain Miller a inscrit au fondement même de l'existence, se lit dans l'analyse et se dénude à sa fin. Il conduit celui qui s'y voue à un nouveau rapport au vivant qui l'habite, à un nouvel amour, qui, loin d'une nouvelle exaltation fantasmatique, se révèle être, selon la belle formule d'Eric Laurent "l'amour du nouveau mariage avec la pulsion, en tant qu'elle accroche aussi l'Autre"

04/2020

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Littérature française

Avec ce qu'il resterait à dire

« Dans le coin du mur, entre la fenêtre et le lavabo une araignée géante a tissé sa toile. Sans doute une Tégénaire domestique, de l'espèce des bâtisseuses. Elle a choisi l'angle le plus humide où le plâtre s'effrite. Il a ouvert grand la fenêtre, un souffle d'air est entré dans la chambre, a soulevé le rideau, sa nappe n'a pas bougé. Des débris poudreux, de menues ruines tombées du mur sont pris dans les fils de sa soie. Ténue, fine, si fine, et tendue. Un miracle d'équilibre. » Un soir de 1935 au Dôme, Alberto Giacometti fût attiré par la beauté d'une femme longue et mince. Elle lui faisait face quand il entra dans le café. Elle avait levé la tête, peut-être parce qu'elle s'était sentie regardée. Elle revint les jours suivants. Lui la regardait comme il l'avait regardée le premier soir, intensément et à distance. Il se passa une semaine avant qu'il osât l'aborder. À Genève pendant la guerre, le souvenir d'Isabel hante Giacometti. Ce récit raconte l'invention dans une chambre d'hôtel transformée en atelier de la Figurine sur socle, un plâtre de trois centimètres. « La figure c'est vous » lui écrit-il en 1945. Elle m'a dès que je l'ai vue attirée dans son espace, transportée sur une scène où j'étais la chambre, le sculpteur et l'apparition. L'étendue et la figure. Rien n'eut été possible sans la découverte de photographies d'Alberto Giacometti modelant à l'hôtel de Rives : douze clichés d'Éli Lotar. Je n'ai pas écrit avec ces vues sous les yeux, mais avec leur souvenir, liant l'espace de la chambre à des paysages souvent évoqués dans les Écrits, des lieux où, quand le jour se lève, l'écart entre les êtres, entre les choses, grandit. _Anne Maurel --- Quatre photographies d'Éli Lotar son reproduites en préambule du récit d'Anne Maurel.

11/2016

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Littérature portugaise

Collectif Brasa. Textes à lire à voix haute

Indépendant, politique et poétique, l'ouvrage assemble des poèmes, chansons, essais, pièces de théâtre, manifestes, performances et autres formes littéraires hybrides, orales et/ou écrites traduites pour la première fois du portugais au français. Le recueil est composé de textes choisis par les commissaires d'exposition et chercheuses abigail Campos Leal, Cintía Guedes et Diane Lima, toutes trois impliquées dans la mise en place de pratiques décoloniales et non hétérocisnormatives dans l'art contemporain, les milieux universitaires et mouvements autogérés brésiliens. Textes à lire à voix haute est mené sous l'impulsion du collectif de traduction Brasa - Luana Almeida, Valentina D'Avenia, Léa Katharina Meier, aurore/a zachayus. Toutes les quatre ont écrit la postface du recueil et composé le glossaire qui l'accompagne. "Ecrire est toujours une tâche inutile : écrire pour enterrer les morts. éclats, débris, décombres, ruines. Jusqu'à devenir gravier. Jusqu'à devenir pétrole. On sait qu'on a mu^ri quand on mange en sachant ce qu'on va chier. Où il est possible de donner le change et de faire ses comptes. écrire pour enterrer l'homme blanc qui habite en nous. Culture de la barbarie ; collapse de la colonie, batteurs de casseroles éclats d'obus dans la face de la population séquestrée ; coup d'état ; le temps est de celui de la crainte ; encore un corps au sol ; encore une file de corps". Elton Panamby, Par les charognes d'hier, d'aujourd'hui et de demain. abigail Campos Leal transite entre philosophie et arts comme manière de créer de la pensée et des poétiques qui contribuent matériellement, tant à la destruction du Monde colonial qu'au fait d'imaginer et de créer des formes d'habiter la Terre radicalement autres. Elle est professeure au sein de la spécialisation en Sciences Humaines et Pensée Décoloniale à la PUC-SP. Elle est l'une des organisatrices du Slam Marginália, compétition de poésie pour les personnes trans.

11/2022

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Littérature française

Rêves et désillusions...

Je m'appelle Christine F. j'ai 57 ans et j'ai 4 enfants. J'habite Mérignac, en Gironde. Depuis mon plus jeune âge, j'ai aspiré à un bonheur illusoire, à un conte de fée, tel une princesse et son prince, un beau château avec son donjon, des nénuphars et des cygnes blancs sur un lac tout autour... Hors, la succession de malheurs, de souffrances physiques, de désillusions, d'évènements poignants, sanglants, ont fait qu'ils se sont évaporés comme neige au soleil. J'ai puisé, au fond de moi, le courage pour mettre sur papier mon histoire, de la décrire en détail, ce qui m'a permis d'exorciser tout le mal-être que j'ai accumulé, tout au long de ces années. Egalement, pour me dire que rien était de ma faute, que j'ai été manipulée, trompée, trahie par des personnages cités dans mon roman. Certains événements évoqués, dont j'ai été victime, toutes les épreuves que j'ai dû surmonter, sont d'actualité, et si notre société ne change pas, ils le resteront... Mon livre est aussi destiné à toute femme qui vit ou qui a vécu les événements que je décris, leur dire que rien n'est insurmontable, qu'avec beaucoup de ténacité, de courage, d'un brin d'espoir enfoui au plus profond de soi, la vie mérite d'être vécue. Mon roman est tiré d'une histoire vraie, la mienne, depuis mes 7 ans jusqu'à ce jour.

09/2019

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Critique littéraire

Thèmes anglais pour toutes les grammaires. Les mille problèmes, dictons et phrases typiques de l'anglais groupés d'après les règles de la grammaire, 4e édition

" Mallarmé, pour gagne-pain, avait choisi l'emploi de professeur d'anglais. Plus d'un de ses anciens élèves vit encore, dont aucun, que je sache, n'a retiré de ses leçons des fruits certains? L'enseignement des langues, il y a cinquante ans, n'était point ce qu'il est: il admettait, par-ci par-là, la méthode approximative. Le premier maître que j'ai eu, dans mon collège de province, était un brave homme borgne, qui n'avait, de son oeil unique, jamais vu un Anglais de sa vie. La prononciation s'en ressentait. Je m'assure que les choses ont beaucoup changé depuis lors. Les rapports de Mallarmé avec sa fonction étaient difficiles. Toutefois, avant qu'il se soit dépris jusqu'au dégoût de sa besogne professionnelle, Mallarmé avait prononcé quelques tentatives d'accommodement avec la pédagogie. Il eut l'idée de composer quelques ouvrages destinés aux personnes qui veulent apprendre l'anglais. Il pouvait s'en promettre un double avantage: d'abord, celui d'accroître un peu ses ressources; ensuite, il pensait exposer ses vues personnelles sur la langue anglaise et une certaine méthode pour en acquérir la connaissance ". Paul Valéry, 1937. Au-delà d'un recueil didactique, les thèmes anglais proposés ici par Mallarmé (avec leurs corrigés!) sont un témoignage de la virtuosité, de l'humour du célèbre poète, et de son amour inconditionnel pour les langues française et anglaise.

02/2010

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Sciences de la terre et de la

Dans la peau d'une bête. Quand un homme tente l'extraordinaire expérience de la vie animale

"Je veux savoir quel effet ça fait d'être en animal sauvage. Pour cela je décris le paysage, la vie tels que les perçoivent un blaireau, une loutre, un renard, un cerf et un martinet. A cette fin, je recours à deux méthodes. Je m'immerge d'abord dans la littérature physiologique pertinente et découvre ainsi ce que l'on a appris sur le fonctionnement de ces animaux. Ensuite, je m'immerge dans leur monde", C Foster. Et effectivement, Charles Foster a vécu plusieurs semaines dans la peau d'un blaireau, dans un trou et a mangé des vers. Comme une loutre, il a nagé dans des rivières du Devon, comme un renard citadin, il a fouillé les poubelles de l'est de Londres ; comme un cerf, il a brouté l'herbe des Highlands d'Ecosse. Et pour se rapprocher des martinets, il a suivi jusqu'à l'obsession leur route migratoires entre Oxford et l'Afrique de l'Ouest. Avec un sens de l'observation qui rassemble à la fois les connaissances scientifiques, la sagesse, la beauté et aussi l'humour, Charles Foster nous offre une plongée unique dans le monde animal et une réflexion profonde sur nos sens et notre instinct. Profondément sérieux, parfois hilarant et toujours tenu par une écriture brillante Dans la peau d'une bête ne ressemble à rien de ce qui a été publié sur la vie animale et sur la frontière qui sépare l'homme de la nature.

05/2017

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Littérature française

Un père inconnu

"Mon père, cet inconnu, comment le décrire ? Ce monsieur est pour moi une silhouette. J'aurais été plus à l'aise de vous décrire ma maman. C'est avec elle que je vis et c'est elle que je vois à mon retour d'école. C'est elle qui me met au lit et me réveille le matin pour l'école. Ce monsieur, l'inconnu, je le sens dans mon esprit engourdi alors que je suis au lit. A quelle heure est-il rentré, je ne saurai vous le dire. Je sens le froufrou de ses grosses bottes résonnant dans la maison, dans la nuit calme. Parfois, l'ouverture de la porte par ma maman pour l'accueillir me réveille mais je reste couchée. A quel moment de la nuit il quitte la maison, là également, seule la bonne dame qui ouvre et referme la porte lorsqu'il arrive ou repart pourrait se résoudre à vous répondre. Moi, Berthelle, sa première fille âgée de dix pluies ne saurait vous le dire. (...) Cet inconnu que je décris est mon père. Ce père est policier et vous comprenez ma douleur d'enfant qui ne voit pas son papa parce qu'il doit sauver le monde. (...) Mon réconfort, c'est cette photo accrochée sur le mur du salon. (...) Vous vous posez la question de savoir si je l'aime ? Eh oui, je l'adore et tout comme ma maman, je prie pour lui. "

03/2019

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Littérature française

Carnet(s) du lac

Rituel matinal. Il y a une fenêtre ouverte sur le lac, deux arbres : un à gauche, un autre à droite. Entre les deux, le lac, la tête du lac, la chaîne des Tours d'Aï, puis celle des Muverans jusqu'aux Dents de Morcles et, à droite, si je me penche un peu, les Alpes françaises jusqu'à la Dent d'Oche. Chaque matin, les yeux à peine ouverts, je m'installe devant la fenêtre et je décris ce que je vois, ce que j'entends. Ma fenêtre est comme une scène de théâtre. Il y a la gauche et la droite, le haut et le bas, devant et derrière, des passages de gauche à droite et de droite à gauche, des mouvements qui surgissent du fond de la scène et qui déferlent jusqu'au pied de la maison. Ce qui se passe : l'immobilité des choses. Le mouvement d'oiseaux, le passage de personnes. Les variations chromatiques du ciel, de l'eau. Je ne suis qu'oeil et oreille. Je recueille. C'est un travail d'écriture d'artiste plasticienne. J'aime à dire que je sculpte les mots, ou, plutôt, qu'au moyen des mots, je sculpte ce que je vois, sens, entends. Ce n'est pas un journal intime. C'est un travail dans le temps (une durée de douze mois pour la production de texte), un travail sur le temps (la répétition) et avec le temps atmosphérique (la variable). Ariane Epars, 2014.

09/2015

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Actualité et médias

L'engrenage. Mémoires d'un trader

Ce livre rompt le silence auquel je me suis astreint pendant plus de deux ans ; deux ans pendant lesquels mon nom a été traîné dans la boue par de trop nombreux journalistes, banquiers, hommes politiques ou avocats. Aujourd'hui j'estime qu'il est temps d'établir la vérité. A l'approche d'un procès décisif pour mon avenir, mais aussi pour le système bancaire, j'évoque tels que je les ai vécus les événements qui ont conduit à ma chute. Je refais le chemin qui transforma le simple employé que j'étais en trader. Je raconte dans le détail l'incroyable année 2007 où je fis gagner un milliard et demi à la Société Générale avant que la situation ne se retourne dès les premiers jours de 2008. Je décris de l'intérieur la réalité des salles de marchés et du monde des traders, et le cynisme d'un système qui tire profit de ceux qui travaillent pour lui, quitte a les lâcher en cas de défaillance. Lorsque je pénétrai dans la célèbre tour de La Défense en août 2000, je ne me doutais pas que, loin de passer la porte du paradis, j'entrai en enfer. Comme je ne me doutais pas qu'en franchissant le seuil du cabinet des juges d'instruction, la vérité n'éclaterait pas. Je souhaite que ce livre interpelle l'opinion publique sur la réalité des pratiques bancaires. Qu'elle y découvre le témoignage d'un homme qui reconnaît ses fautes mais refuse de payer pour un système financier devenu fou.

05/2010

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Critique littéraire

Bibliothèque Historique. Fragments Tome 4, Livres XXXIII-XL, Edition bilingue français-grec ancien

Le tome IV et dernier des Fragments de Diodore prend la suite du tome III, qui contenait les fragments des livres XXVII à XXXII et s'arrêtait en 145 av. J. -C. Après la prise de Carthage et la destruction de Corinthe par les Romains, la mort simultanée du roi de Syrie Alexandre I Balas et du roi d'Egypte Ptolémée VI marquait pour les dernières monarchies hellénistiques le début d'un déclin rapide et, pour les Romains, le commencement des luttes sociales et des guerres civiles. En huit livres, Diodore avait couvert environ 80 ans, puisque le terme de la Bibliothèque Historique doit être fixé en 61/60 av. J. -C. Le récit devait être très détaillé, chaque livre couvrant une dizaine d'années. Les fragments conservés, d'inégale longueur et d'inégale valeur (on peut légitimement douter de l'authenticité de certains...), donnent une idée du travail de synthèse accompli par Diodore qui, tout en accordant une grande attention aux res Romanae, ne perdait pas de vue l'évolution de la situation en Asie Mineure, en Syrie et en Egypte. Même s'il ne s'agit que de "débris" , les fragments transmis par les collections constantiniennes ou les résumés donnés par le patriarche Photios sont d'une valeur inestimable, car ils constituent parfois pour l'historien moderne la seule ou au moins la principale source d'information encore disponible. C'est le cas par exemples des deux guerres serviles qui désolèrent la Sicile ou encore de la guerre dite "sociale" , livrée par les Romains à leurs alliés italiens. Il était indispensable de donner une édition neuve de ces textes en essayant de retrouver, livre par livre, les intentions d'un auteur qui, loin d'être un simple compilateur, avait tenté de donner une interprétation personnelle d'événements appartenant à ce qui était pour lui de l' histoire "contemporaine" . Il est clair que pour lui Pompée le Grand était le point d'aboutissement de l'Histoire Universelle et qu'il avait adopté le point de vue des Romains les plus conservateurs, sans que l'on sache toutefois quel était le "patron" de ce Grec de Sicile installé à Rome.

03/2014

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Littérature française

El tiot del cité Archevêque (Fils de mineur et fier de l'être)

Ce livre, je l'ai écrit pour mes parents, pour mes enfants, pour mes nombreux neveux et nièces, pour Patrick, mon neveu qui, comme moi, se bat avec la maladie, et surtout pour prouver au monde, si cela est encore nécessaire, que nous les enfants de mineurs, les enfants des corons, nous sommes comme tout le monde. Nous n'avons jamais été des bêtes de foire. Les mineurs, nos pères, ont toujours été des gens simples, travailleurs, courageux, souvent disciplinés, et surtout des travailleurs acharnés, respectables, dévoués, et sachant ce que les mots "fraternité" et "respect" veulent dire. Ils ont toujours été fiers de leur métier, de leur travail. Ils savaient que le mot "ami" existait. J'ai écrit ces lignes pour qu'une fois pour toute, on les respecte. J'ai eu beaucoup de plaisir à écrire ce livre, les souvenirs que j'y décris ne sont que des souvenirs ! J'ai essayé d'être le plus rigoureux possible dans leur récit ! Je pense que beaucoup de personnes qui le liront, se retrouveront à travers les chapitres. Je n'ai pas pu, pas osé trop raconter d'anecdotes personnelles, car il s'agissait de leur vie privée, et ce n'est pas facile. A tous mes camarades de cité, d'école, de collège, c'est un peu aussi pour vous tous que j'ai écrit ces pages, elles vont vous faire revenir plus de 65 ans en arrière. J'ai vécu avec vous tous, à cette époque, je peux vous l'assurer aujourd'hui, sans doute l'une des meilleures parties de ma vie.

06/2020

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Littérature française

Les petits ruisseaux

Vous savez, quand une poterie est émaillée, on voit des éclats, des fissures, qui se séparent, se rejoignent, se ressoudent et forment ainsi un réseau. Toutes ces belles rencontres ont émaillé ma vie, chaque fois comme un éclat et organisent en moi le réseau qui a contribué à me construire. J'aurais pu vous raconter beaucoup d'autres histoires vraies de gens bêtes, méchants, snobs, ou désagréables ou bien bêtes, méchants, snobs et désagréables. Mais ça ne m'intéresse pas, je n'ai pas envie non plus de nuire à qui que ce soit. Ceux que je vous présente, ceux-là et beaucoup d'autres (vous peut-être, qui aujourd'hui me lisez) je les ai aimés et je les aime. Célèbres ou inconnus, puissants ou gens de peu, il n'y a pas de petits. Ce sont toutes et tous de Grandes Personnes. Je n'ai jamais cessé de me nourrir de vous. Je conte, je raconte, mais pas tout. J'écris, je décris... Toutes ces rencontres sont de petits ruisseaux qui nourrissent sans cesse la confluence... Après avoir écrit de nombreuses chansons pour des interprètes divers, des sketches et des pièces de théâtre, Hervé Féron est auteur de plusieurs ouvrages : Bienvenue en Palestine, publié en 2014, Un mur dans le désert en 2016, consacré à la vie pénible des Sahraouis dans un camp de réfugiés. En 2015, il réalise le documentaire Un mur dans le désert, avec la participation du comédien Pierre Richard. En 2019, il est nommé Chevalier des Arts et des Lettres. Après J'ai l'oreille qui siffle... quelqu'un pense à moi ? , il publie Les petits ruisseaux aux Editions Vérone.

09/2021

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Notions

Avant l'épistemologie. La quête prémoderne du savoir parfait

L'épistémologie, au sens que le terme a en langue anglaise, qui lui donne pour objet l'étude de la connaissance et de la croyance justifiée, n'a pas toujours été un objet philosophique spécifique. Pour le comprendre, je décris la formation d'une distinction entre la connaissance et la science - un développement qui a ses origines dans la désintégration de la métaphysique scolastique issue d'Aristote. Pour l'histoire de l'épistémologie, le changement crucial s'est produit au début de la modernité quand les grandes figures intellectuelles du XVIIe siècle, en qui nous voyons désormais des scientifiques, ont articulé une conception nouvelle, post-aristotélicienne, de l'idéal épistémique. Ils ont défini un idéal qui renonçait au projet de la compréhension causale fondée sur la saisie des essences et qui le remplaçait par le projet de la précision, caractérisé en termes mathématiques. Si l'épistémologie est maintenant devenue une question fondatrice de la philosophie, c'est que nous avons largement suivi la solution de John Locke, en nous en remettant à la science quand il s'agit de savoir à quoi ressemble le monde et pourquoi il en va ainsi. Ainsi, la tendance philosophique dominante depuis trois siècles, du moins chez les philosophes de langue anglaise, a été de se concentrer sur les sujets qui relevaient autrefois de la logique dans son sens traditionnel large : l'étude de la connaissance, de la langue et des modèles d'inférence. Pourtant, il n'est pas trop tard pour nous demander si la philosophie doit céder le pas aux sciences dans la recherche des explications ultimes qui disent pourquoi le monde est tel qu'il est.

10/2021

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Littérature érotique et sentim

Céleste. Les dissymétries du désir - Du triptyque Julie-Ange, Céleste, Dolorès

"Salut mon écriveur préféré. J'ai "bouffé" ton bouquin en une fois, tant chaque page me révélait les invraisemblables secrets de la vie de mon frère et de sa femme. Je croyais bien connaître Céleste et Mark mais il semblerait que non... J'ignore la part de faux et d'invention dans ton roman, mais celle que je connais me paraît fidèle. Ma si douce et délicieuse belle-soeur était-elle réellement aussi cruelle et fourbe que tu la décris ? J'ai de la peine à croire que diminuée comme elle l'était, elle puisse être aussi haut dans la hiérarchie de la "Famille" et n'as-tu pas, d'ailleurs, pris des risques inconsidérés en révélant tant de secrets sur cette redoutable organisation ? Je ne savais pas pour papa... c'est horrible ! Comme tu le dis, j'étais trop petit pour comprendre et on s'est bien gardé de me dévoiler la vérité. Bien fait pour Léonardi ! Qu'il croupisse en Enfer ! La violence de certains passages m'a bouleversé... Inimaginable, la cruauté de la race humaine ! J'espère que la vengeance de Céleste n'est qu'une fabulation de ton imagination malade ! Je ne peux pas croire à tant de sauvagerie de sa part. Je préfère les scènes d'amour que je conçois beaucoup plus facilement ! Il faudra que je fouille dans les affaires de Mark pour retrouver ce fameux requiem... Nous avons décidément une famille très intéressante... déjà avec Julie-Ange... J'ai su que tu t'attaquais à "Dolores"? Dieu sait ce que je vais encore apprendre... Je me réjouis ! Titi"

12/2020

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Espace

Une histoire de la conquête spatiale. Des fusées nazies aux astrocapitalistes du New Space

L'homme avec un grand "H" est de retour dans l'espace. A la faveur d'une passion renouvelée pour l'occupation des astres et sur fond de conflits entre grandes puissances, la course à la Lune est relancée. Chine et Etats-Unis visent le court terme, avec des programmes colossaux (Chang'e, Artemis), alors que des puissances spatiales plus mineures suivent dans un même esprit (l'Inde, et dans une certaine mesure l'Europe). Consensuel, le traitement médiatique de cette grande vision fait la part belle aux découvertes scientifiques pléthoriques qui en découleront et autres promesses d'une "économie de l'espace" à la croissance infinie. Quant aux astronautes, hérauts historiques de la conquête, ils assurent le service après-vente : faire rêver. Sur le versant critique, c'est le calme plat. Quelques voix émergent pour faire entendre des doutes à l'idée d'habiter Mars mais sont vite noyées dans le flot des déclarations de milliardaires du capitalisme spatial : Elon Musk, Jeff Bezos et les autres. L'idée de conquérir l'espace n'est pas nouvelle. Avant même Apollo, elle émerge dans les faits à l'ère nazie, avec des objectifs militaires. Puis s'étale sur une centaine d'années, constituant un véritable paradigme dont nous ne sommes pas sortis, lequel se décline dans les domaines culturel, militaire et économique, avec une remarquable constance. Tout du long, les projets les plus fous sont amorcés, puisant dans un même répertoire de justifications (la science, le désir d'exploration) qui masque leurs dimensions fondamentalement guerrières et spéculatives. Cet ouvrage opère une plongée dans l'histoire de l'espace qui éclaire les directions prises par l'industrie astronautique à l'ère contemporaine. Il montre que les velléités d'expansion cosmique d'hier ont pavé la route à un "astrocapitalisme" qui se caractérise aujourd'hui par une fuite en avant destructrice. Alors que des budgets pharaoniques sont fléchés vers des astres morts, s'amoncellent dans le ciel des centaines de milliers de débris qui mettent en péril l'usage de l'espace à des fins scientifiques et notamment, de surveillance du climat. Si l'enchantement perdure, c'est bien qu'une vaste fabrique du consentement est à l'oeuvre. Invariablement, elle débouche sur un grand flou qui empêche tout recul critique sur l'espace, et occulte d'autres représentations d'un milieu qui demeure le patrimoine de l'humanité.

02/2024

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Histoire de France

Souvenirs du bagne

" Dans Souvenirs du bagne, je dis par quelle suite de circonstances j'ai été amené à me révolter contre l'ordre social actuel et finalement à être condamné, le 16 novembre 1894, par la cour d'assises de Gironde, à cinq années de travaux forcés. le décris dans ce livre les conditions du régime disciplinaire dans les pénitenciers de la Guyane française ; je dis ce que j'ai vu et souffert durant mon existence de forçat. Avec ce régime pénitentiaire, la loi se proposait de prévenir les crimes et délits et de relever moralement les condamnés tout en faisant prospérer la colonisation. Il n'a servi, en vérité, qu'à constituer une série d'engrenages, propices aux basses rapacités administratives. Ce livre montre ce que sont les forçats et comment ils le deviennent. le crois fermement qu'un jour se lèvera pour la suppression de toutes les geôles, pour l'affranchissement de tous les esclaves, mais je m'estimerais heureux si, dès maintenant, mon œuvre pouvait servir à l'abolition de quelques-uns des abus, de quelques-unes des tortures que j'ai signalées. " Ces propos de Liard-Courtois nous replongent à la fin du XIXe et au début du XXe siècle lorsque l'État français, se servant des attentats anarchistes comme prétexte, décrète les " lois scélérates " qui vont permettre de museler la presse et d'envoyer au bagne nombre de propagandistes libertaires. Ils nous rappellent les témoignages de Clément Duval et ceux d'Eugène Dieudonné arrêtés, condamnés et déportés au bagne de Cayenne. Ils remettent en mémoire les campagnes d'Albert Londres en vue de la suppression du bagne. Avec les souvenirs de Liard-Courtois, restés depuis trop longtemps enfouis, nous renouons avec cette époque.

09/2005

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Actualité et médias

"Si ça vous amuse...". Chronique de mes faits et méfaits

"Si ça vous amuse": cette phrase est celle que François Mitterrand me disait lorsque, Premier ministre, j'osais aborder un sujet qu'il considérait de son domaine réservé, ou lui soumettais une idée à ses yeux incongrue. "Si ça vous amuse": comme si être à Matignon, moderniser et faire progresser un pays, améliorer la vie de ses habitants, multiplier les réformes nécessaires relevait de l'amusement. Pour autant, ce "Si ça vous amuse" résume aussi, d'une certaine façon, mon propre parcours, tant j'ai eu plaisir à mener cette existence faite de combats, d'engagements et - surtout d'actions. C'est cette trajectoire, passée par le scoutisme, imprégnée de la figure d'un père hors du commun, bouleversée par la découverte des rescapés des camps de la mort, engagée dans la lutte contre la guerre d'Algérie, que je raconte ici. C'est cette trajectoire, placée sous le sceau du réformisme - au PSU comme aux ministères du Plan, de l'Agriculture et évidemment à Matignon, mais encore comme député européen - que je décris dans ces pages. Mais comme je n'aime guère les Mémoires académiques qui compilent des petites phrases plutôt que de rendre honneur à la politique et au travail mené en son nom, qui versent dans un passé idéalisé plutôt que d'ouvrir des perspectives pour l'avenir, cet ouvrage va plus loin. De ce que j'ai réellement fait, les Français ne savent sans doute à peu près rien dans la mesure où, pour l'essentiel, cela n'a pas été raconté. je me devais donc de réparer cette lacune à travers le récit d'une action personnelle et continue. Une manière d'extraire de mon long parcours ce qui. je l'espère, en restera. -M.R.

11/2010

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Actualité et médias

Pourquoi ?

Pourquoi ai-je décidé, en 1973, sans appel, de quitter mon statut unique de " star internationale " à l'âge de 38 ans ? Pourquoi ai-je ainsi renoncé, du jour au lendemain, à toutes les sommes fabuleuses que l'on me proposait encore pour montrer mes fesses ou juste le bout de mon nez à l'écran ? Pourquoi me suis-je séparée, dépouillée de mes biens les plus précieux en les vendant aux enchères en 1987, au profit de ma Fondation, y compris ma célèbre maison " La Madrague " ? Pourquoi, alors que je représentais un " phénomène " qui fut analysé par Simone de Beauvoir, François Nourissler, Sagan, Cocteau, Duras et tant d'autres..., ai-je préféré, en pleine gloire, me mettre totalement au service de la protection animale ? Pourquoi depuis 33 ans, le seul but de ma vie est devenu l'obsession quotidienne d'apporter une évolution dans la désastreuse condition des animaux ? Pourquoi suis-je systématiquement traînée devant les tribunaux français lorsque je me révolte contre les terribles sacrifices de moutons lors de l'Aïd-el-Kébir ? Pourquoi suis-je boycottée par la presse française à chaque fois que je dénonce un problème grave alors qu'à l'étranger, je suis reconnue, encouragée, célébrée et récompensée pour mon action en faveur des animaux ? Pourquoi, depuis 20 ans cette année, ma Fondation est-elle la seule fierté de ma vie ? Tant de questions parmi d'autres encore, qui trouvent leurs réponses dans tous ces états d'âme que je décris au fil des pages, presque au jour le jour, avec la seule vérité de mon cœur. Ce sont plus de vingt années de combats, de détresse, d'espoirs, d'appels à l'aide. Ces hymnes à la vie et au respect sont autant de preuves irréfutables de mon indéfectible amour pour " Eux " !

09/2006

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Littérature française

Le sourire aux lèvres

" Le 17 août 2040, je fête mon 117e anniversaire. Le monde est fort différent de celui annoncé par les augures, la prévision, l'anticipation, la voyance. Ah ! Il s'en est passé des choses depuis le début du XXIe siècle ! Je les relate. Elles sont inséparables de mes aventures intimes, de mon entourage : la sublime Alexandra, Madame Versailles ma tutrice, Euler Pascal mon ami. Ma longévité me place dans une situation privilégiée. Par quels cheminements ? Pour quelles raisons ? J'enquête. Sans cesse l'attente, puis la surprise, comme dans les anciens romans à suspense. Les centenaires sont nombreux. Aucun d'eux n'a été appelé à connaître ce que je vis. D'un Paris métamorphosé à l'univers interdit des Rebelles, je décris la vie quotidienne, les mentalités, les us, les coutumes de ce monde neuf, inattendu. La créatrice, la conductrice des générations nouvelles, c'est Alcida Maria Hartmann, l'inconnue, l'invisible. Je la vénère. Qu'on accepte mes incursions dans le monde de la science, de la technique, des inventions, des découvertes, des grands travaux, de l'économie, de la politique, moi qui ne suis pas un spécialiste ! Le destin m'a placé au cœur de ces prodiges et de ces bouleversements. Peu de retours en arrière : cela m'ennuie. Des bonds en avant, oui. Je suis donc présent avec mes sentiments, mes angoisses, mes bonheurs, mes jours fertiles en coups de théâtre. Au fond, j'aime cette époque qui me déconcerte. Je montre, je critique, je m'enthousiasme, je me moque, je ris, je m'émeus, je questionne, je devine, je conjure, je crie un amour qui dépasse le temps. Gens du passé, pèlerins de l'avenir, je vous invite à faire ce voyage avec moi. " Robert SABATIER.

02/2000

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Couple, famille

2 minutes ensemble ! Le jeu qui connecte les générations. 52 cartes pour connecter ensemble les générations

2minutes ensemble ! un concept inédit Comment se connecter quand on a un âge différent ? 2minutes ensemble ! a été imaginé pour aider les générations à partager des moments de bonheur. Un jour, Raphaëlle de Foucauld a observé une discussion entre ses enfants et leur grand-oncle. L'un racontant comment il allait à l'école en sabot et en cape. Les autres parlant de leur trottinette et de leur skate bord et les plus jeunes de leur segway/gyropode ou gyroroue One wheel. Cela l'a interpellée. Ces moments sont rares, selon elle. Elle a le souhait avec 2minutes ensemble ! de les rendre faciles et amusants. 2minutes ensemble ! , le jeu en quelques chiffres - 4 thèmes : je raconte, j'imagine, en ce moment, je décris pour partager souvenirs, expériences, joies et rêves. - 2 minutes par carte - 52 cartes dans une belle boite aimantée 2minutes ensemble ! : tout le monde y gagne ! Le principe est simple, le plus âgé commence et tire une carte, chacun répond tour à tour et la magie du partage commence ! Petits et grands deviennent complices, se re-découvrent et chacun comprend mieux la vie de l'autre. 2minutes ensemble ! : pour tous et partout ! - En balade, en voyage, à table, chez vous où que vous soyez - Pour les grands parents et leurs petits enfants - Pour les aidants - Entre amis - Pour toutes les occasions de rencontre : visite, anniversaire, fête, dîner entre amis, en famille... Retrouvez toute la série 2 minutes ! VERSION ANGLAISE - 2 minutes... mon amour ! A game that breathes life into relationships VERSION ESPAGNOLE - 2 minutos... mi amor ! 52 cartas que oxygenan su pareja 2 minutes... mon amour ! Le jeu qui oxygène votre couple 2 minutes les filles ! Se retrouver, partager, papoter et rire 2 minutes papa ! Le jeu qui fait pétiller votre famille 2 minutes ensemble ! Le jeu qui connecte les générations 2 minutes... mon amour ! "Edition spéciale St Valentin"

11/2017

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Revues

Portrait N° 4, printemps 2016 : L'autre c'est vous

Ce nouveau numéro de la revue Portrait prolonge la réflexion du précédent autour des géographies intérieures. Mais cette fois-ci, le point de vue change : les auteurs ne parcourent plus les mondes habités des personnes rencontrées, ils s'installent à leurs côtés et questionnent le rôle que joue l'autre dans leurs existences. Il semblait probable qu'à travers ces autres, fictifs ou réels, les portraiturés de la revue, reliés par le désir de penser différemment, révèleraient quelque chose de leur propre travail. L'intuition s'est vérifiée. Agnès Desarthe, dont l'écriture emprunte à la grammaire de la musique, déroule le fil de sa longue et parfois difficile relation à cet art, qui fait écho à sa rencontre avec le jazzman René Urtreger. Michel Lebris, fondateur du festival Etonnants Voyageurs, confie son émerveillement persistant face à la magie des visages, à la manière dont certains d'entre eux relient encore sa vie au réel. Anne Landois, scénariste en chef de la série télé Engrenages, ne cesse, elle, de scruter avec empathie l'autre face à son drame, tandis que l'auteure Caroline Boidé poursuit sa quête intime de liens historiques entre Arabes et juifs, dans une nouvelle inédite : Si j'étais Amina. Pauline Guéna nous dévoile le carnet de bord qu'elle a tenu en marge de ses entretiens littéraires parus dans l'Amérique des écrivains, co-signé avec Guillaume Binet. Enfin, la revue Portrait publie deux portfolios : l'un extrait de Hang on de Neak Sophal, présenté par l'élégant Christian Caujolle, et l'autre, tiré d'Angel de Ronan Guillou, dont les images, dit Wim Wenders, sont précédées par un moment magique : le passage d'un ange...

04/2016

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BD tout public

Ar-Men. L'enfer des enfers

"J'ai choisi de vivre au fond du monde. Par temps clair, je crois apercevoir la silhouette sombre de la pointe du Raz qui s'avance comme une griffe. Plus à l'ouest, l'île de Sein résiste aux assauts incessants d'une mer jamais tendre... Maigre échine d'une terre que l'on prétend aujourd'hui engloutie. Et puis un chapelet de roches qui court jusqu'à moi : la Chaussée. Pendant des siècles les navires se sont fracassés sur ses récifs meurtriers. Un cimetière. Le territoire sacré du Bag Noz, le vaisseau fantôme des légendes bretonnes. A la barre oeuvre l'Ankou, le valet de la Mort. Au bout de cette Basse Froide, un fût de vingt-neuf mètres émerge des flots. Ar-Men. Le nom breton de la roche où il fut érigé. C'est là où je me suis posé, adossé à l'océan. Loin de tout conflit, de tout engagement, je suis libre. Ici, tout est à sa place... et je suis à la mienne. " Germain, Ar-Men, 1962. Au loin, au large de l'île de Sein, Ar-Men émerge des flots. Il est le phare le plus exposé et le plus difficile d'accès de Bretagne, c'est-à-dire du monde. On le surnomme "l'Enfer des enfers". Germain en est l'un des gardiens. Il y a trouvé sa place exacte, emportant avec lui sa solitude et ses blessures. La porte du phare cède sous les coups de butoir de la mer en furie, et l'eau vient griffer le crépi de l'escalier. Sous le crépi, médusé, Germain découvre des mots, des phrases, une histoire. Un trésor. Le récit de Moïzez. Fortune de mer trouvée parmi les débris d'un bateau fracassé, Moïzez grandit à l'écart des autres sur l'île de Sein. Merlin, natif de l'île, est son compagnon d'aventure, Ys la magnifique, son royaume perdu. Sur la Chaussée de Sein glisse le Bag Noz, le bateau fantôme, piloté par l'Ankou, le valet de la mort, et Moïzez est aux premières loges. Plus tard il participera à la folle entreprise de la construction d'Ar-Men, quatorze ans durant, de 1867 à 1881. Fébrilement, Germain note tout sur un carnet. Après le travail quotidien, une fois répété les gestes précis et nécessaires à l'entretien du phare et de son feu, Germain raconte encore et encore. Blottie au fond de la salle de veille, une silhouette est tout ouïe...

11/2017

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Monographies

Sébastien Plevoets - Avant-Goût. Poèmes de Selçuk Mutlu. Beaux-Arts de Liège

Ce livre, composé à quatre mains, accompagné de poèmes de Selçuk Mutlu, présente les travaux les plus récents de l'artiste Sébastien Plevoets (né en 1980, vit et travaille a` Liège). De son travail, Sébastien Plevoets dit : "Je cherche à déployer une recherche artistique imprévue. Les formes prises par cette exploration peuvent être variées mais elles tournent principalement autour du médium peinture. Il y a l'envie de faire confiance à des intuitions plastiques et d'ensuite chercher à les amener à un développement impromptu. [... ] Je fonctionne à la fois en série et en rebondissement, avec une respiration entre focalisation et déploiement. Au sein des séries, j'établis des contraintes plus ou moins fortes, ou des règles de jeu qui serviront d'axes à l'émergence de nouvelles formes. Les variations favorisant une mise à distance de l'intention, et se faisant l'écho d'un flux d'actions. Au sein d'une série d'expérimentations, les moyens utilisés sont généralement assez réduits. Il y a une volonté à rendre la vibration du geste consciente, dans une envie d'aiguiser le plaisir du senti, à travers des formulations simples, fragmentées et inattendues. Du travail de Sébastien Plevoets, Selçuk Mutlu dit : "Sébastien Plevoets, te voilà scribe, interprète de la lumière et le seul enjeu de ton langage est une traduction plastique, l'aveu de ta peinture dans un cloaque d'abandons, le récit mythique, le chant monophonique, le poème qui grince. [... ] Dans ton atelier, le lieu de servitudes, de ses couleurs qui puent : miasmes de quelle maladie, de quel corps ? Essences, térébenthines, anesthésiants et la douche où l'on range les produits qui servent à tout. Et les esquisses de quel projet ? - il est indiqué "projets" . Et le lit est là, à côté de la table, à côté de l'amertume, des joies vécues, des jouets écrasés, des pots de terre séchée. Plus loin une jarre d'où sortent des pinceaux secs, des cheveux longs pris dans une brosse délaissée, les bouteilles de liqueurs vides, des enveloppes de factures jamais ouvertes, des lettres d'amours sans suite, un filet d'eau continu au robinet qui ne brille plus, une peau blême, des papilles pleines d'oublis et un paquet de salive gardé en bouche pour t'abreuver à ta guise et soigner tes dents de lait. "La lumière, c'est surtout de l'ombre" as-tu osé affirmer, et encore ceci : "Les débris, les morceaux de porcelaine et de verres brisés, l'agrégat d'émulsion contre les murs jaunis d'une lumière mal définissable, voici ma détresse, la poétique des ruines".

09/2022

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Informatique

Intelligence artificielle et cognitive business

L'Intelligence Artificielle ou IA est au coeur de nombreux débats et est le fer de lance de la majorité des entreprises. Il ne se passe plus une journée sans qu'une communication ne soit faite sur une nouvelle intelligence artificielle capable d'en faire plus que la précédente. La guerre industrielle est lancée et tout prête à imaginer qu'elle ne se terminera que par une entité artificielle égale ou supérieure à l'humain. C'est dans ce nouveau monde qui se prépare qu'apparaît la branche cognitive de l'intelligence artificielle qui s'appuie sur des domaines et outils tels que l'apprentissage et l'auto-apprentissage, les réseaux de neurones, la langue naturelle, les arbres de décision, et dont les objectifs sont de déduire des faits marquants, repérer des motifs, prédire des tendances, imaginer de nouveaux services à mettre en place et ainsi aider l'humain à décider. J'ai voulu ce livre accessible au plus grand nombre, même s'il aborde parfois des points techniques assez pointus, chacun pourra y trouver les informations au niveau qu'il le désire ainsi que des sources d'information qui lui permettront, si nécessaire, d'aller plus loin. La structure de ce livre est une progression, néanmoins les chapitres peuvent être abordés séparément. Je décris tout d'abord les aspects et les domaines de l'intelligence artificielle, j'aborde ensuite les différents types de données et leur utilisation, puis je détaille le processus cognitif et par extension ce qu'est le " Cognitive Business". Un chapitre est consacré à la transformation digitale des entreprises et je fournis des exemples concrets de cette digitalisation. Enfin, pour terminer ce livre, je fais le tour des futurs probables de l'intelligence artificielle, leurs avantages et leurs risques, tels qu'ils sont décrits par certains de nos scientifiques, chercheurs et entrepreneurs. Les chapitres du livre : Introduction - Les domaines de l'Intelligence Artificielle - Les données - Le Cognitive Business - La transformation digitale - Le futur de l'Intelligence Artificielle - Conclusion

04/2018

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Littérature française

Les mystères de Paris Tome 3 : L'île du ravageur

" Tout le monde a dévoré Les Mystères de Paris, même les gens qui ne savent pas lire. " Théophile Gautier La célèbre fresque d'Eugène Sue, enfin en format poche ! Les Mystères de Paris ont été publiés en feuilleton dans Le Journal des Débats entre juin 1842 et octobre 1843. Cette fresque touche à des sujets tabous quasiment jamais décris dans la littérature jusqu'alors : le peuple et la misère, la noirceur de la société de l'époque, sa brutalité, sa violence ce qui donne au roman une portée sociale forte qui aura des répercutions dans toute la société de l'époque. Car, comme le dira Théophile Gautier " Tout le monde a dévoré Les Mystères de Paris, même les gens qui ne savent pas lire. " En effet, c'est une saga à la portée universelle qui sera suivie par toutes les couches sociales. Des plus populaires aux plus bourgeois, les lecteurs se passionneront pour cette épopée. C'est également une peinture de la ville de Paris, personnage à part entière, de ses habitants campés par des héros aux noms évocateurs et inoubliables : La Goualeuse, la Chouette, Rigolette, Bras-Rouge... Rodolphe est le héros par excellence, prince qui défend les opprimés, d'autres connaissent la rédemption comme Le Chourineur, ancien bagnard qui se rachètera par ses bonnes actions, d'autres encore représentent le Mal par excellence, comme le notaire véreux Jacques Ferrand. Tous cohabitent, tentent de survivre ou de faire fortune, avec plus ou moins de succès et d'honnêteté. Roman social et roman d'aventures, le texte d'Eugène Sue est à la fois sombre et lumineux, souvent très rythmé et avec des touches d'humour. Les Mystères de Paris d'Eugène Sue, succès phénoménal du XIXe siècle, n'ont hélas pas connu la même postérité que les oeuvres de certains de ses contemporains, auxquels il aura pourtant ouvert la voie, comme Hugo qui publiera quelques années plus tard Les Misérables. Il est temps d'y remédier !

11/2023

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Littérature française

Les mystères de Paris Tome 4 : La prison de la force

" Tout le monde a dévoré Les Mystères de Paris, même les gens qui ne savent pas lire. " Théophile Gautier La célèbre fresque d'Eugène Sue, enfin en format poche ! Les Mystères de Paris ont été publiés en feuilleton dans Le Journal des Débats entre juin 1842 et octobre 1843. Cette fresque touche à des sujets tabous quasiment jamais décris dans la littérature jusqu'alors : le peuple et la misère, la noirceur de la société de l'époque, sa brutalité, sa violence ce qui donne au roman une portée sociale forte qui aura des répercutions dans toute la société de l'époque. Car, comme le dira Théophile Gautier " Tout le monde a dévoré Les Mystères de Paris, même les gens qui ne savent pas lire. " En effet, c'est une saga à la portée universelle qui sera suivie par toutes les couches sociales. Des plus populaires aux plus bourgeois, les lecteurs se passionneront pour cette épopée. C'est également une peinture de la ville de Paris, personnage à part entière, de ses habitants campés par des héros aux noms évocateurs et inoubliables : La Goualeuse, la Chouette, Rigolette, Bras-Rouge... Rodolphe est le héros par excellence, prince qui défend les opprimés, d'autres connaissent la rédemption comme Le Chourineur, ancien bagnard qui se rachètera par ses bonnes actions, d'autres encore représentent le Mal par excellence, comme le notaire véreux Jacques Ferrand. Tous cohabitent, tentent de survivre ou de faire fortune, avec plus ou moins de succès et d'honnêteté. Roman social et roman d'aventures, le texte d'Eugène Sue est à la fois sombre et lumineux, souvent très rythmé et avec des touches d'humour. Les Mystères de Paris d'Eugène Sue, succès phénoménal du XIXe siècle, n'ont hélas pas connu la même postérité que les oeuvres de certains de ses contemporains, auxquels il aura pourtant ouvert la voie, comme Hugo qui publiera quelques années plus tard Les Misérables. Il est temps d'y remédier !

11/2023

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Littérature française

Les mystères de Paris Tome 1 : L'île de la cité

" Tout le monde a dévoré Les Mystères de Paris, même les gens qui ne savent pas lire. " Théophile Gautier La célèbre fresque d'Eugène Sue, enfin en format poche ! Les Mystères de Paris ont été publiés en feuilleton dans Le Journal des Débats entre juin 1842 et octobre 1843. Cette fresque touche à des sujets tabous quasiment jamais décris dans la littérature jusqu'alors : le peuple et la misère, la noirceur de la société de l'époque, sa brutalité, sa violence ce qui donne au roman une portée sociale forte qui aura des répercutions dans toute la société de l'époque. Car, comme le dira Théophile Gautier " Tout le monde a dévoré Les Mystères de Paris, même les gens qui ne savent pas lire. " En effet, c'est une saga à la portée universelle qui sera suivie par toutes les couches sociales. Des plus populaires aux plus bourgeois, les lecteurs se passionneront pour cette épopée. C'est également une peinture de la ville de Paris, personnage à part entière, de ses habitants campés par des héros aux noms évocateurs et inoubliables : La Goualeuse, la Chouette, Rigolette, Bras-Rouge... Rodolphe est le héros par excellence, prince qui défend les opprimés, d'autres connaissent la rédemption comme Le Chourineur, ancien bagnard qui se rachètera par ses bonnes actions, d'autres encore représentent le Mal par excellence, comme le notaire véreux Jacques Ferrand. Tous cohabitent, tentent de survivre ou de faire fortune, avec plus ou moins de succès et d'honnêteté. Roman social et roman d'aventures, le texte d'Eugène Sue est à la fois sombre et lumineux, souvent très rythmé et avec des touches d'humour. Les Mystères de Paris d'Eugène Sue, succès phénoménal du XIXe siècle, n'ont hélas pas connu la même postérité que les oeuvres de certains de ses contemporains, auxquels il aura pourtant ouvert la voie, comme Hugo qui publiera quelques années plus tard Les Misérables. Il est temps d'y remédier !

10/2023

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Littérature française

Les mystères de Paris Tome 2 : La maison de la rue du temple

" Tout le monde a dévoré Les Mystères de Paris, même les gens qui ne savent pas lire. " Théophile Gautier La célèbre fresque d'Eugène Sue, enfin en format poche ! Les Mystères de Paris ont été publiés en feuilleton dans Le Journal des Débats entre juin 1842 et octobre 1843. Cette fresque touche à des sujets tabous quasiment jamais décris dans la littérature jusqu'alors : le peuple et la misère, la noirceur de la société de l'époque, sa brutalité, sa violence ce qui donne au roman une portée sociale forte qui aura des répercutions dans toute la société de l'époque. Car, comme le dira Théophile Gautier " Tout le monde a dévoré Les Mystères de Paris, même les gens qui ne savent pas lire. " En effet, c'est une saga à la portée universelle qui sera suivie par toutes les couches sociales. Des plus populaires aux plus bourgeois, les lecteurs se passionneront pour cette épopée. C'est également une peinture de la ville de Paris, personnage à part entière, de ses habitants campés par des héros aux noms évocateurs et inoubliables : La Goualeuse, la Chouette, Rigolette, Bras-Rouge... Rodolphe est le héros par excellence, prince qui défend les opprimés, d'autres connaissent la rédemption comme Le Chourineur, ancien bagnard qui se rachètera par ses bonnes actions, d'autres encore représentent le Mal par excellence, comme le notaire véreux Jacques Ferrand. Tous cohabitent, tentent de survivre ou de faire fortune, avec plus ou moins de succès et d'honnêteté. Roman social et roman d'aventures, le texte d'Eugène Sue est à la fois sombre et lumineux, souvent très rythmé et avec des touches d'humour. Les Mystères de Paris d'Eugène Sue, succès phénoménal du XIXe siècle, n'ont hélas pas connu la même postérité que les oeuvres de certains de ses contemporains, auxquels il aura pourtant ouvert la voie, comme Hugo qui publiera quelques années plus tard Les Misérables. Il est temps d'y remédier !

10/2023

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Littérature étrangère

Comédie cubaine

" A l'est, il y a les montagnes et la révolution qui fait rage. Au sud se répandent les marais incrustés de sel et les débris du passé. A l'ouest, sous un soleil arrogant qui ne se couche jamais, se trouve la capitale, la splendeur urbaine de l'art, de la poésie et de la politique. Au nord, au-delà des collines et des plaines, il y a le désert de la mer et, à une journée de bateau, le mirage de l'Amérique, forgé dans le béton et l'espoir. " A Cuba, le petit village de la Piedra Negra se vide de ses hommes, partis faire la révolution. Il ne reste sur place que les lâches, les idiots et les vieux. Ceux qui reviennent, estropiés, dans le meilleur des cas, passent leur temps à boire l'eau-de-vie locale, qui a le pouvoir de procurer l'oubli à ceux en ont besoin. Aussi, la jeune Elena aide-t-elle son distillateur de père pour faire face à la demande croissante. Mais quand Elena apprend que ses deux frères ne rentreront pas, elle éprouve le désir d'enchanter le monde autrement que par l'ivresse. Elle se met à écrire de la poésie et déclame ses poèmes sur la place du village. C'est alors qu'elle rencontre Daniel Arcilla, célèbre poète révolutionnaire, qui va changer sa vie. Par amour, Elena quitte son village natal pour vivre à La Havane, où la censure fait rage. Mais dans cette ville qui fourmille d'espions, écrire l'expose à des dangers dont elle ignore tout. " Medina donne le meilleur de lui-même dans ce roman irrésistible, teinté d'absurde et d'humour noir. " Booklist " Une fable sombre, qui rend hommage à l'esprit des poètes, et dans laquelle le lyrisme et la métaphore sont des armes dangereuses. " Kirkus " Comédie cubaine rappelle que ce qu'on attend d'une révolution, c'est qu'elle nous remplisse le coeur de poésie, pas qu'elle bâillonne les poètes. " Bob Shacochis " Un roman où se côtoient la poésie et la satire politique. Une immersion onirique dans le Cuba d'après la révolution, tour à tour tragique et comique. On retrouve dans ce texte l'étrange beauté de la prose de Jodorowsky. " National Public Radio " Poète, romancier, traducteur et essayiste reconnu, Pablo Medina est un véritable magicien des lettres, et Comédie cubaine est son meilleur sortilège - un roman lumineux sur la poésie et l'amour à l'épreuve de la barbarie. Plein d'esprit, traversé par un puissant élan vital, Comédie cubaine est une incantation - à une île, à une époque révolue, et à cette chose dont manquent cruellement les hommes : la sagesse. " Junot Diaz

06/2020

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Mer

Partir 66° Nord. Chroniques d'une apprentie capitaine

Partir ! Plein nord, entre Islande et Groenland... C'est là que Sandrine Pierrefeu a choisi de faire ses premiers pas de capitaine. Trois mois d'aventure qu'elle livre dans un récit plein d'humour et de poésie. " Ils ont l'air de mauvais poil, les glaçons. Ils halètent, soufflent, plongent et ressortent, tout dégoûtants et si puissants. "On va mourir ? " demande un passager livide. J'aurais bien fait demi-tour et contourné ce manège à manger les bateaux si nous n'avions avec nous cette tigresse de Teresa. " Moitié chronique locale, moitié carnet de mer, Partir 66° Nord évoque un nord drôle, rugueux et tendre à la fois. A bord des voiliers Arktika et Aurora, aux côtés de Siggy, le " Père Noël " armateur et de Sandrine, aux prises avec son nouveau métier de capitaine, on navigue, bonnet capelé, du quotidien des Westfjords islandais aux tempêtes de sable sur l'île volcan Jan Mayen, jusque dans les communautés inuits de la côte est du Groenland. Sandrine Pierrefeu raconte ici trois mois de voile entre l'Islande et le Groenland sur des bateaux islandais. Ou comment elle parvient à survivre au jour perpétuel, au régime ultra-carné, aux moustiques, à l'abstinence et à l'espièglerie mutique des marins nordiques grâce à l'amitié d'une Anglaise apprentie Inuit, aux bains glacés, à l'infusion citron gingembre et à l'époustouflante beauté des lieux. Mise en bouche : On dirait qu'une tornade est passée sur Aurora. Le sol est couvert de miettes et de papiers froissés. Les coffres sont ouverts. Des outils, des canettes et des boîtes de biscuits traînent partout. Les cabines passagers sont en vrac, la moquette bleue pleine de plumes (les duvets et les doudounes des clients en laissent partout), de cheveux, de débris. Quand il retrouve la parole après son second café, le skipper, amical mais comme lassé d'avance, lâche : " Pour apprendre à connaître un bateau, la meilleure manière, c'est de le nettoyer de fond en comble. L'aspirateur est là. Les produits ménagers et les gants ici. Il y a à manger dans le frigo, sers-toi et jette ce qui n'est plus bon. J'ai à faire en ville. " Minute ! Nous allons vivre deux mois ensemble. Nous partons dans quatre jours avec des clients dont nous avons la responsabilité, dans un coin mal famé de l'océan glacial Arctique et il me lâche ? J'ai un milliard de questions. Il est à demi dehors quand je retrouve mon souffle et réussis à lui demander où trouver le moteur. Pourquoi le moteur ? Aucune idée mais l'information, d'un coup, me paraît vitale.

03/2020