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Michelle Tourneur

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Histoire ancienne

Massinissa. Le Grand Africain

Massinissa (238-148 av. J.-C.), l’un des premiers rois de la Berbérie antique, était le fils d’une prophétesse et de Gaïa, qui régnait sur un modeste royaume, coincé entre le territoire de Carthage à l’est et les États du puissant Syphax, à l’ouest. Animé d’une immense ambition, doué de qualités exceptionnelles, le prince parvint à agrandir le royaume ancestral aux dimensions du Maghreb. Le contexte politique et militaire de l’époque favorisa cette ascension. Carthage, grande puissance maritime et commerciale, dominait le bassin occidental de la Méditerranée ; elle se heurta à l’impérialisme naissant de Rome, au cours de trois guerres dites puniques. Le fils de Gaïa participa à la seconde (218-201 av. J.-C.) déclenchée par Hannibal, génie militaire qui voulait rendre à sa patrie, Carthage, son honneur et sa suprématie. Au terme d’une guerre-éclair, Hannibal remporta quatre brillantes victoires qui mirent Rome à deux doigts de la capitulation. Massinissa se battit d’abord dans les rangs carthaginois en Espagne. Puis, sentant le vent tourner, il rejoignit l’armée romaine commandée par Publius Scipion, le futur Africain. Dès lors, il devint le favori de la Fortune, qui lui accorda pouvoir, gloire et la faveur des Romains. Comblé par la Fortune de son vivant, il accéda à l’immortalité dès sa mort : ses sujets le divinisèrent et lui élevèrent des temples pour lui rendre un culte. Plus de deux siècles plus tard, il revivra dans l’épopée de Silius Italicus, La Guerre punique, sous les traits d’un guerrier valeureux et énergique, et d’un entraîneur d’hommes aux éminentes qualités morales. À notre époque, Massinissa, le conquérant et le bâtisseur de la grande Numidie, demeure une figure emblématique de l’Histoire du Maghreb. Universitaire algérienne, H. Kadra-Hadjadji est l’auteure de plusieurs livres, notamment d’un premier essai sur Jugurtha (Jugurtha, un Berbère contre Rome, Paris éd. Arléa, Alger, éd. Barzakh) ; d’une méthode d’arabe moderne (4e édition, Paris éd. Bachari) en collaboration avec Hamdane Hadjadji. Avec Massinissa, le Grand Africain, elle signe la première biographie de cet illustre Berbère

05/2013

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Ethnologie

Le Goût des Autres. De l'Exposition coloniale aux Arts premiers

La diversité culturelle est aujourd'hui proclamée " patrimoine mondial de l'humanité ". C'est aussi pour célébrer sur le mode esthétique la diversité des cultures qu'un musée consacré aux " Arts et civilisations d'Afrique, d'Amérique, d'Asie et d'Océanie ", a été ouvert en 2006 à Paris, quai Branly. S'il rencontre le goût contemporain pour l'exotisme, le choix de bâtir un palais aux Arts premiers pour remplacer le musée de l'Homme ne va pas de soi. Par-delà les polémiques opposant art et ethnologie, quel sens a un " musée des Autres " dans un monde post-colonial où se redéfinissent les frontières entre Nous et les Autres ? Par ce qu'il choisit de montrer, un musée réalise une mise en ordre du monde où nous vivons. Analyser les façons dont leurs objets ont été exposés au cours de l'histoire permet d'interroger les transformations de notre regard sur les hommes et les femmes des autres continents. Le goût des Autres s'affirme en France dans l'entre-deux-guerres, entre " Art nègre " et ethnologie. L'Exposition coloniale de 1931 célèbre la variété des civilisations de l'empire, tandis que le musée de l'Homme, pour réaliser l'inventaire de la diversité humaine, envoie ses ethnographes sur des terrains lointains dont ils rapportent une moisson d'objets. Aujourd'hui célébrés comme autant d'œuvres d'art, ces objets sont aussi, de plus en plus, réclamés par ceux qui s'en disent les héritiers pour affirmer leur identité. Que faire devant de telles remises en question ? Peut-on tourner la page coloniale comme on oublie un mauvais souvenir ? Interrogeant à la fois les discours savants et les mythes qui orientent notre regard sur les Autres, tel celui de " peuples premiers " qui seraient en harmonie avec la nature, cet ouvrage propose un regard anthropologique sur la façon dont les Occidentaux conçoivent leur propre place dans le monde. En comparant le cas français à d'autres, de l'Italie aux États-Unis en passant par la Grande-Bretagne ou le Mexique, il explore de nouvelles façons de présenter aux visiteurs des mondes différents du nôtre, mais en relation avec lui.

05/2007

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Religion

Rêves de chrétienté, réalités du monde. Imaginaires catholiques, actes du colloque, Louvain-la-Neuve, novembre 1999

Les réalités du monde ne sont-elles pas, pour une part, le fruit - souvent déconcertant - de nos rêves ? Vouloir comprendre la façon dont les hommes ont perçu la société de leur temps et ont tenté de la construire passe aussi par l'analyse des imaginaires de ces hommes. La question de l'imaginaire est, aujourd'hui, au cœur de nombreuses recherches. Or, s'il est un imaginaire qui a tout particulièrement marqué l'histoire de la société occidentale, c'est bien celui du monde chrétien. L'ensemble du monde contemporain en est, plus ou moins directement et plus ou moins consciemment, imprégné. Mais c'est, sans doute, le monde catholique qui y a fait appel avec le plus de force et de clarté pour faire face aux bouleversements des XIXe et XXe siècles, se maintenir au centre de la société moderne ou la reconquérir. Toutefois, cet imaginaire, revendiqué comme un héritage propre, s'est transformé au fil du temps ou plutôt s'est adapté à l'évolution de la société. Si l'Église d'aujourd'hui a officiellement renoncé à ses rêves de Chrétienté et de reconquête du monde pour se tourner vers l'œcuménisme, encore peut-on se demander si " officiellement " signifie " réellement ", car on n'éloigne pas si volontiers un imaginaire aussi marquant, auréolé d'un passé glorieux ou considéré comme tel. Le parcours présenté ici interroge l'imaginaire catholique des XIXe et XXe siècle dont le modèle s'enracine dans un rêve de Chrétienté médiévale. Une première partie est axée sur le projet politico-religieux, d'abord sous l'Ancien Régime, où des médiévistes et des modernistes s'interrogent sur l'historicité de cet " âge d'or médiéval ", puis à l'époque contemporaine où l'on suit sur le terrain l'action des chrétiens engagés dans la société de leur temps. Dans la deuxième partie, ce sont les retombées culturelles de cet imaginaire, dans le domaine littéraire, des beaux-arts et des mouvements de jeunesse, qui sont observées. Enfin, la troisième partie jette un regard sur la propagation de la Chrétienté outre-mer, dans ces territoires encore vierges de tout " démon anticlérical ". L'ensemble des contributions révèle les enjeux toujours actuels de cette réflexion sur l'imaginaire catholique contemporain.

11/2001

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Religion

Fêtes et calendriers bibliques. 3e édition revue et augmentée

Une nouvelle réflexion sur l'origine du Christianisme, issu du Judaïsme, peut ouvrir des chemins vers de nouveaux rapports entre les deux, vers une purification des conceptions plus ou moins traditionnelles et déformées par toutes sortes. d'excroissances, vers une découverte, peut-être, des lignes que le Seigneur de l'histoire a tracées à travers l'humanité, C'est pourquoi, il est nécessaire que des études bibliques et théologiques, menées avec amour, sincérité et compétence, nous découvrent à nouveau les chemins d'autrefois. C'est pour moi une joie et un honneur de pouvoir introduire, par ces quelques mots, l'édition française de "Biblical Calendars" de M. J. van Goudoever. L'auteur a limité son étude aux indications que l'on peut trouver dans la Bible elle-même, sur les jours de fêtes liturgiques et sur toutes les choses qui déterminent le rythme de la vie religieuse biblique, Il prête beaucoup d'attention à l'arrière-plan "festif" des écrits Néo-Testamentaires et des célébrations religieuses de la première Chrétienté. C'est pourquoi, ce livre touche un point extrêmement important, celui de l'origine du Christianisme, ainsi que du rapport et de la parenté entre le Judaïsme et le Christianisme, Plus que la théologie, les fêtes religieuses déterminent la vie du croyant. Ces fêtes sont, pour ainsi dire, le courant où la vie religieuse puise sa continuité et sa réalité, Elles sont les points culminants de la vie du croyant, où penser et sentir se conjuguent pour aboutir à la totalité d'une action religieuse pleinement réalisée, La célébration des fêtes saisit l'homme tout entier, La fête liturgique invite le fidèle à chanter et danser, à parler et prier, à offrir et donner, à manger et boire, pour se tourner coeur et âme, avec la communauté, vers le Seigneur, en un mot, pour servir Dieu effectivement, de tout son coeur, de toute son âme et de toutes ses forces. Il est extrêmement captivant et intéressant d'étudier ces sommets de la vie religieuse dans la Bible elle-même, surtout lorsque le regard se porte sur l'origine du Christianisme et des livres du Nouveau Testament, Là, plus que partout ailleurs, la connexion interne entre le Judaïsme et le Christianisme, est mise en relief.

08/1967

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Poésie

Vous étiez ma maison

Je suis entrée chez vous. Comme dans un terrier. Je me souviens du feu dans l'âtre. Vous. Votre maison. Votre allure de fée. Une odeur de résine, de sauge et de plantain. Des bougies sur la table. Les flammes dans la cheminée. Des tissus, des tapis, des flacons. Un piano. Et des icônes de Marie. Vous. Votre douceur d'aïeule. Et mon corps qui se dénoue un peu, qui replie griffes et crocs. Vous me regardez dans les yeux. Vous me lisez. En creux. En silence. Au milieu. Violaine Lison guide ses lecteurs comme au travers d'un conte. Une narratrice voyage des rues pavées de la ville aux sentiers sinueux des forêts, entre les arbres et les fougères, parmi bêtes et plantes. Elle y croise une femme âgée, mi-fée, mi-sorcière, figure bienveillante qui rapièce et protège, joue du piano et de la machine à coudre. Cette dernière invite la visiteuse à passer le seuil de sa maison, à s'entourer de ses objets, de ses odeurs, des ronronnements du chat et des craquements du feu de cheminée. Une relation dense se tisse entre les deux femmes. Les lundis deviennent leur rendez-vous régulier avec la forêt et la vieille machine à coudre. Les vêtements, comme des secondes peaux, sont réparés avec soin, les blessures cicatrisent et les coeurs s'allègent. Votre maison appartient à la forêt. Il n'y a pas de frontière, pas de douane. Vous habitez les bois. Et les bois vous habitent. Des châtaigniers mangent à votre table. Votre potager a le pouls régulier d'un bocage. Mais lorsque la maison se vide sans prévenir, c'est un terrible silence qui s'installe. Questions et doutes refont surface : vers qui se tourner quand les repères disparaissent, quand les lieux familiers deviennent lointains et que les gestes rassurants perdent leur sens ? comment appréhender un tel héritage ? à nouveau la nature bienveillante sera le refuge... L'écriture à fleur de peau de Violaine Lison nous emmène, au rythme des nuits et des chapitres, à nous perdre en forêt et à y découvrir des chemins cachés, des clairières secrètes ou des cabanes de sorcières, pour mieux s'y retrouver ou pour se construire un lieu à soi.

09/2022

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Littérature française

Les heures claires

Jouer le jeu. En arrangeur d'instants. Comme le pianiste de jazz adopterait un thème. Celui des émotions. Elles sont au coeur de nos vies. Les envisager comme un matériau littéraire, les pétrir, y mettre les mains. Le désir d'habiter un texte, comme une installation d'art contemporain s'emparerait d'un lieu. Un parcours sur divers tableaux à développement instantané. Des polaroïds, des mots et une bande son. Le souhait du partage. Pour un écrivain, parler de soi comporte toujours une part de risque. La fiction, cet art du mentir vrai, offre un paravent à travers lequel ne filtrent que d'éventuelles bribes, des reflets épars. Alexandre Millon a choisi de nous livrer des textes brefs écrits à la manière des chroniqueurs. Partant d'un fait, d'un souvenir, il nous parle avant toute chose de ses racines, de son enfance, de ses voyages, de ce qui le fait vivre, de sa passion des mots, de son attrait pour les belles choses, les bonnes choses. La musique, la peinture, la photographie occupent une place de choix qui participent d'une forme d'accord au monde conviant tous les sens pour une dégustation entre amis. Amours, amitiés, connivences d'un instant, les rencontres sont guidées par la recherche d'un art de vivre fondé sur la douceur et l'authenticité. S'en dégage une vision du monde tout à la fois enthousiaste et lucide où cohabitent le ravissement, la magie et l'indignation. L'écriture est à l'avenant, joueuse et pétillante, mue par le souci du mot juste et la recherche de sens. Volontiers poétique, elle s'écoule en liberté, rendant le propos musical, invitant à une lecture pausée. Et c'est précisément ce qui fait le plein charme de ce volume auquel on revient volontiers comme on réécoute une musique pour mieux en apprécier la fluidité, le mouvement. A telle enseigne que ce qui aurait pu tourner au selfie devient, tout à l'inverse, une caisse de résonance qui nous renvoie à nous-mêmes, à notre propre et singulière humanité. Thierry Detienne

10/2022

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Décoration

Graphzine, Graphzone

"Faire un journal comme une oeuvre d'art... Utiliser l'impression, le dessin, le texte, la composition typographique la mise en page, comme matière pour une expression artistique." (Loulou Picasso) "Nous souhaitions créer quelque chose d'aussi fort que le mouvement Dada... Nous n'aimions pas le graphisme traditionnel, ni les galeries... Nous formions une micro-société... Nous mimions le commando terroriste... La dictature graphique, c'était de réaliser des choses sans en demander l'autorisation." (Kiki Picasso) "Bien sûr que c'est de l'art, et autrement plus fort que toutes les impostures que l'on peut voir dans les galeries. Ces productions apparemment sans statut remettent tout en cause sans errer par la richesse et la quantité des images qu'elles proposent... Peut-être que l'on nous reprochera de manquer de stratégie bourgeoise. Mais un jour notre travail se verra et il aura l'efficacité d'avoir dit l'époque." (Bruno Richard) "Objets luxueux ou petites feuilles anthracite, les graphzines sont beaux et peaufinés. Fini les fanzines militants chiants tirés sur une ronéo pourrie. Fini la bonne parole. Place à l'expression, vive les images sales." (André Igwal) "Des publications radicales produites en dehors de toute structure éditoriale par des passionnés." (Pierre La Police) "C'est comme une petite exposition d'art sous la forme d'un livret imprimé." (DeePee) "C'est un objet, un objet dont on ne se lasse pas de tourner les pages. Vous n'avez jamais vu des pages comme celles ci." (Delteil de Ton) "Après, vous n'achèterez jamais plus le paquet de bandes dessinées à la con que vous lisiez d'habitude..." (Willens) "Résolument le contraire de l'apologie du commercial qui sévit partout... Puisqu'on vous dit que ce que font ces gens-là est ce qu'il se fait de mieux en matière d'Art Contemporain ! " (Jean-Christophe Menu) "Faire exprès de ne pas jouer le jeu de l'autocensure..." (Fredox) "Y5 pour ]es yeux, P5 pour la tête : asocial, anormal dangereux, drogué, alcoolique, homosexuel... la totale ! ..." (..Y5/P5) "DIY or DIE ! " (Jean-Pierre Turmel) "Fais-le toi-même si t'es pas content." (Kerozen)

09/2019

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Littérature française

Michel buhler helvetiquement votre

Michel Bühler "Hélvètiquement vôtre" La chanson de Michel Bühler est à l'opposé du tout-venant, de ces insipides ritournelles que pissent en continu les robinets du showbiz et des médias asservis. De ce qu'ils n'osent même plus qualifier de "chanson" mais de "son" . De ce son dont on nourrit les ânes. Cet Helvète puise son art dans d'autres origines, entre Commune et Communale. Commune comme ces soixante-et-onze jours d'utopie qui imaginèrent une démocratie directe, hélas furtive, vite réprimée ; commune comme un chant commun, mutualisé. Communale pour l'instit' qu'il fut, pour encore cette idée de partage, de transmission... Le chant de Bühler est, sinon de combat, au moins d'engagement. A l'évidence d'utilité publique. Il n'existe pas pour franchement distraire, encore que, mais pour témoigner, instruire, à la manière d'une gazette. Pour bien le situer, il nous faut tirer de l'oubli ce terme si beau d'éducation populaire qui, en des temps pas si lointains, allait de pair avec la chanson. Avant que celle-ci, par abandon autant que par vouloir, ne devienne majoritairement outil d'abrutissement... Ca fait cinquante ans que, avec un succès fluctuant digne des montagnes suisses, il chante les gens, la marche de ce monde qui ne sait vraiment que reculer, les méfaits de la mondialisation, la lutte des peuples à disposer d'eux-mêmes. Un chant toujours remis sur le métier, tissé d'humanité, frappé au coin du bon sens. Qui plus que jamais, se heurte au silence, à l'indifférence, et vit dans le maquis où il partage le sort des siens, d'autres artistes de sa trempe, de son caractère, rebelles et insoumis au seul fait qu'ils osent chanter quand rien ne les invite à le faire encore. Ce qui frappe au premier abord chez Bühler, c'est l'évocation des gens, des petites gens. Ceux qui, justement, n'ont jamais voix au chapitre. En cela, Michel Bühler est parent des François Béranger, Anne Sylvestre, Gilles Vigneault, Michèle Bernard et autres encore, qui font large place dans leurs vers à ces vies anonymes, aux espoirs et aux souffrances des peuples, aux lieux où ils vivent. Bühler est empathie, dont le chant rend justice aux déclassés, leur rend la dignité dont on les a spolié. Dans ses vers, les gens existent. Au moins, là, ils ne sont pas invisibles. Le chant de Bühler n'est pas "moderne" au sens des canons, des dogmes du moment : programmateurs et journaleux le raillent pour ça. Mais lui comme nous s'en contrefoutent : il est sans âge et survivra aux modes dérisoires et futiles, aux chanteurs qu'on produit en batterie, hors sol, aux chansons à l'obsolescence programmée, à peine chantée déjà oubliées. Il est d'un chant puissant qui existe depuis toujours et existera longtemps encore, qui trouvera toujours les sillons, les sentiers, les maquis s'il le faut, pour exister, pour instiller une différence qui, à ben l'écouter, n'est jamais qu'une expression de bon sens. Michel Bühler est de cette tradition de colporteurs de nouvelles, de chansons, de presqu

11/2022

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Cinéastes, réalisateurs

Christine Pascal. Mémoires croisées de deux soeurs

"Ma chère soeur, voilà que j'ai passé une nuit bien blanche sans parvenir à trouver le sommeil. [...] Et figure-toi qu'au coeur de cette agitation nocturne, j'ai pensé à toi et à t'écrire, comme cela m'arrive assez souvent, mais cette fois, je ne diffère pas. Je songeais à nos vies si différentes, à toutes les deux, je songeais aussi à ce livre que tu n'écris pas et à ce que tu m'avais dit l'autre jour, comme quoi tu avais peur d'être méchante si tu l'écrivais. Et aussi à ta répugnance à écrire sans masque, sans l'alibi d'une intrigue. Il faut débloquer, ouvrir les vannes, vomir d'abord, et plus ce sera féroce, mieux ce sera. [...] C'est très important pour moi que tu arrives à écrire, je ne m'en remets pas, quand j'y pense, que tu n'écrives pas. Ecris, sois généreuse, donne, donne aux autres ton histoire ou ta version de l'histoire, arrête de te couper les ailes au bas de chaque page, n'espère pas que ce soit parfait tout de suite, pense d'abord à sortir le gros, et surtout sois méchante, sois féroce : les bons écrivains c'est ça leur marque distinctive, la férocité, ce qui fait qu'on a de la jouissance à les lire. La férocité, c'est ce qu'il y a de mieux en littérature crois-moi, et personne ne pourra t'en vouloir de ça, qui s'appelle aussi talent. Allez, go, promets-moi ! Ta soeurette qui t'aime, Christine." Cette lettre, j'ai cru longtemps l'avoir perdue, car je la pensais écrite comme les autres sur ce papier jaune canari ligné que Christine utilisait pour son courrier. J'ai le chic pour perdre, voire passer par erreur ma plus belle lettre d'amour dans un destructeur de documents ; celle-là, j'y pensais souvent et craignais de l'avoir jetée par erreur avec d'autres vieux papiers, mais j'ai fini par la trouver, écrite sur un gros papier blanc, alors que j'avais largement commencé ce travail de mémoire. Enfin. Il m'a semblé évident de citer des passages, en préface, de cette supplique sororale de sept pages, qui n'a fait que m'encourager dans la ligne qui s'était imposée à moi dès le début : écrire sans frein sur ma soeur disparue, sa vie, son oeuvre, mais aussi son enfance, notre enfance dépareillée, mon indifférence, mon ignorance d'elle, notre impuissance à s'entraider, à s'aimer peut-être. Et pourtant. Relisant cette lettre, je vois que j'ai suivi tes conseils, petite soeur, je n'ai pas écrit de roman, juste des carnets de voyage et mon journal intime, mais aussi sur ta vie, la nôtre, le plus librement possible ; j'ai fait de mon mieux avec ma paresse naturelle, mon égoïste vanité, mon imbécile aptitude au bonheur, tellement protectrice, dont tu étais, je crois, privée, ce qui t'a permis d'aller où tu voulais, sans filet, au hasard des bonnes et mauvaises rencontres, à la force de ta détermination. [...] Il était temps, donc, de te dédier ce livre... Michèle Pascal.

05/2021

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Architecture

Le bois dont on fait les villes

Une architecture résilience voir actuellement le jour avec des bâtiments nouvelle génération dont la structure et l'ossature bois séquestrent le carbone, remplissant ainsi l'une des conditions de la transition écologique. Présent dans la cité depuis des temps anciens, le bois se développe à présent dans les villes à très grande échelle grâce à des technologies innovantes qui facilitent la mise en oeuvre de ce matériau. Le bois d'oeuvre requalifie les métiers du bâtiment à tous les échelons - le scieur, le transformateur, l'architecte et l'ingénieur - et interroge les modes constructifs conventionnels. En France, l'industrie du bois est-elle suffisamment bien implantées sur nos territoires pour développer ses savoir-faire séculaires et proposer d'autres solutions que les modèles standards ? La gestion raisonnée de ses forêts lui permet-elle de répondre à la demande et de concurrencer les importations de résineux du Nord de l'Europe ? Cette enquête de terrain permet de mieux comprendre le changement de paradigme issu des politiques urbaines qui s'impose aussi bien au secteur du bâtiment qu'aux maîtres d'oeuvre. L'usage du bois dans le bâti et les questions qu'il soulevé montrent que l'architecture est à la croisée des chemins entre les débats critiques et les nouveaux procédés industriels de construction. Cet ouvrage initié par l'agence Leclercq Associés, pionnière au tournant des années 2000 dans la réalisation d'équipements sportifs et éducatifs d'envergure, permet à François Leclercq, Paul Laigle et Charles Gallet, ses associés, de retracer leur expérience à travers cinq réalisations phares. Celles-ci s'inscrivent dans la première et la seconde génération des ouvrages en bois et questionnent la dimension contemporaine et prospective dans la maîtrise d'oeuvre. Eu même temps, elles sont la preuve des ressources de la filière sèche, synthèse entre l'artisant et l'ingénierie, un mode constructif balbutiant en France à cette époque. Porter l'éco-construction à son meilleur niveau relevait donc d'un défi, à fortiori dans le cadre de la commande publique. Mais cet ouvrage permet aussi - en donnant la parole à des histoires, à des chercheurs, aux acteurs de la sylviculture et de la recherche forestière et à des industriels du bois - d'appréhender le contexte de notre territoire à la fois riche d'un savoir-faire séculaire et miné par une industrie en perte de vitesse depuis quarante ans. Difficilement soutenable, ce paradoxe s'est invité dans la réflexion : existe-t-il en France un example de mise à l'épreuve du bois dans la construction qui tienne lieu de référence dans le développement économique et urbain d'une région ? La réponse se trouve en Isère. L'expérience menée par le CAUE de Grenoble met en lumière des avant-gardes urbaines inspirées par de ombreux voyages d'études dans le Vorarlberg, laboratoire écologique et fief du mouvement des Baukunstler (architectes-artistes). Cette investigation entre Vercors et Chartreuse a donné lieu à une campagne photographique menée par Cyrille Weiner, elle vient compléter les images des réalisations-bois de Leclercq Associés qu'il fixe depuis vingt ans. Ses photographies et les textes de Michèle Leloup éclairent les enjeux de la filière bois confrontée à de multiples défis écologiques, forestiers, économiques, industriels et constructifs.

02/2022

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Histoire internationale

Histoire des Togolais, Des origines aux années 1960. Tome 1, De l'histoire des origines à l'histoire du peuplement

L'objectif des auteurs du présent ouvrage est de procéder à une relecture de l'histoire des peuples du Togo à travers l'image que les gens en ont gardée, image qui doit être révisée à la lumière des techniques modernes de critique des sources utilisées. Il ne s'agit donc plus d'écrire une histoire des Européens au Togo ou d'une histoire du Togo vue par des Européens. Robert Cornevin a eu certes l'immense mérite d'avoir mis à la disposition du public un ouvrage qui fit, fait et fera encore référence pendant longtemps. Mais il s'agit pour nous de tourner une page, et d'apprendre aux Togolais à se sentir togolais, malgré les nombreux clivages accentués - ou parfois artificiellement créés - au cours des années. Au lieu d'une étude chronologique fondée sur la division géographique du pays - le clivage entre une région méridionale, dominée par l'aire culturelle ajatado, relativement homogène, et une région septentrionale aux groupes humains plus éclatés, avec une histoire multiforme -, nous avons privilégié une approche synchronique qui regroupe les éléments en grandes périodes historiques. Elle nous semble plus conforme aux objectifs qui doivent être assignés à l'histoire, en particulier dans l'enseignement scolaire : faire que les Togolais se sentent d'une même patrie, solidaires de la vie de leur nation en devenir. C'est à ce prix que, pensons-nous, seront abolis, au fil du temps, les maux qui rongent nos sociétés et qui ont pour noms régionalisme, tribalisme, ignorance et refus de l'autre... Plusieurs leçons se dégagent de cette histoire des Togolais : il n'y a jamais eu de peuple ethniquement "pur". Chacun des groupes a été constitué (qu'il en ait gardé le souvenir ou non) par des apports successifs qui se sont fondus plus ou moins totalement dans une nouvelle identité. Qu'elles se soient choisies ou simplement tolérées, ces communautés juxtaposées ont appris à vivre ensemble, presque toujours pacifiquement, quelles qu'aient pu être leurs différences. Pour les groupes humains qui sont devenus les peuples du Togo, celui-ci a été bien plus qu'un refuge : avant tout, un espace de liberté. Cohabitation pacifique, liberté, tolérance, équilibre, harmonie politique. N'y a-t-il pas là bien des leçons qui pourraient encore avoir leur valeur dans l'avenir ?

06/2011

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Religion

Cette lumière en nous. La vraie méditation

Krishnamurti (1895-1986) a été un penseur à contre-courant des idées reçues de son époque. Dès 1929, il a débuté une longue existence de prises de parole publiques à travers le monde qui, au-delà de sa disparition, continuent par l'écrit de fédérer une foule attentive. Sa bataille ? Réfléchir à la manière dont l'homme peut accéder à la vérité de la vie en se libérant de ses entraves ; l'accumulation de l'instruction, de la mémoire, des traditions et systèmes de pensée. Krishnamurti ne livre en aucun cas de remède. La marche vers la liberté et la découverte de soi aboutira par chacun, et en chacun. Car pour comprendre le réel, encore faut-il prendre connaissance de soi. Et pour se connaître soi-même, la première étape vers la libération consiste à fuir le carcan du conditionnement. Et laisser jaillir l'état créatif. C'est cette délivrance de l'esprit statique, du connu, qui offrira à chaque homme l'accès au rang d'architecte d'une société nouvelle.Ce livre paraît à l'aube du troisième millénaire. Face à un tournant, il est de coutume d'imposer un bilan. Guerres, corruptions, misère : il est pour partie désastreux. Ne succombons cependant pas à la tentation de nous tourner vers ces instances supérieures que sont la politique, la religion et, pourquoi pas, la psychanalyse, en espérant trouver refuge dans une panoplie de solutions caduques.Cet ouvrage suggère à celui qui mobilise son attention pour en parcourir ses pages de mourir à ce qu'il connaît trop bien, aux dogmes, aux entraves de l'éducation reçue, aux habitudes de pensée. Faire table rase de l'acquis. Comment ? Surtout pas en copiant l'ermite, en adoptant la position du lotus, en répétant des mantras. Ça n'est pas la méditation. La méditation, c'est l'attention pure, le silence de l'esprit, l'abolition des intermédiaires tel le langage, avec lesquels l'individu cohabite depuis la nuit des temps dans le plus grand des chaos. La méditation, c'est la recherche du tout et l'abandon du fragmentaire. "Il faut être à soi-même sa propre lumière" ou, selon l'enseignement de J. Krishnamurti, n'obéissez pas, ne suivez pas, le remède, allez le débusquer en vous-même.

06/2014

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Développement personnel

La relation au coeur de notre vie

La relation est au coeur de notre vie, tant sur le plan personnel que professionnel. Mettre en conscience ses excès, ses manques et ses ressources, est tout un art. D'inspiration Jungienne, le Dialogue intérieur (Voice Dialogue) crée par Hal et Sidra Stone, est une précieuse démarche à la fois vivante et énergétique pour explorer ce qui se joue à notre insu dans nos relations à partir de nos nombreuses voix intérieures. J'ai voulu un livre pédagogique et imagé. C'est ainsi que le corps et sa posture y ont une place prépondérante, ainsi que l'illustration de chaque chapitre avec des dessins d'oiseaux et d'animaux. Tout au long de ces années, je n'ai cessé de m'inspirer d'approches différentes : les travaux de Carl Gustav Jung sur les rêves, l'ennéagramme, les constellations familiales et systémiques, la pédagogie Montessori. Le texte que je vous propose est donc au carrefour de ces pratiques. J'ai retranscrit de nombreuses expériences d'accompagnement avec mes clients et des exemples de mon vécu. Chaque lecteur se retrouvera au moins dans l'un des témoignages : le salarié en conflit avec sa hiérarchie, la mère ou le père de famille à l'écoute des difficultés et chagrins de leurs enfants, l'homme et la femme qui ont le sentiment de tourner en rond dans leur vie... C'est un ouvrage profondément humain, qui trouve sa place dans une société en perpétuel changement, où il est souvent bien difficile de savoir quelle voix écouter, quelle voie prendre. Un guide au service de "la conscience de soi" , finement illustré par Benoît de Montigny. Formée à la pédagogie Montessorienne, Jane de Montigny est aujourd'hui thérapeute, coach, superviseur, formatrice et enseignante en Dialogue Intérieur. Autodidacte, elle s'est formée à la psychologie des sous personnalités, aux constellations familiales et systémiques, à l'autolouange, au mbti, à la pnl, à la cnv... Son expérience sur le terrain auprès d'un public très divers, tant personnel que professionnel, lui a permis d'élaborer un modèle d'accompagnement, avec le Dialogue intérieur, enrichi par l'Ennéagramme. Elle a créé l'école "EFFC" , centrée sur l'accompagnement il y 15 ans, dont le programme de formation de Faciliteur Coach avec le Dialogue intérieur a reçu le label de qualité EQA par l'EMCC. Illustrations : Benoit de Montigny

09/2020

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Correspondance

Correspondance (Tome I). L’amour et l’exil. Introduction générale. Lettres I-IV

La correspondance de Dante couvre ses années d'exil (1302-1321), qui le virent batailler contre les Florentins, soutenir l'aventure d'Henri VII, exiger le retour des papes à Rome et écrire la Comédie. Les treize lettres subsistantes ont été écrites dans un latin raffiné, rythmé et métaphorique. Dans les lettres I-IV (1304-1309), Dante, homme de parti, proche des débuts de son exil, négocie le retour de Guelfes Blancs à Florence et chante la mort d'un protecteur tout en dissertant avec Cino da Pistoia et Moroello Malaspina sur la nature de l'amour. Les lettres V-VII (1311), sont portées par un souffle messianique. La venue d'Henri VII de Luxembourg est accueillie par le penseur de la Monarchie comme l'aube d'une ère nouvelle. Les Italiens sont invités à se tourner vers l'astre impérial, Florence maudite et vouée à la défaite, le souverain critiqué pour ses lenteurs. Dans les lettres VIII-X, un Dante au féminin se fait le secrétaire d'une comtesse s'adressant à la reine des Romains. Les lettres XII-XIII reflètent les pensées de la vieillesse. Dante y refuse un retour d'exil au prix d'une compromission, y stigmatise les errances de l'Eglise, y offre la Comédie achevée au seigneur de Vérone. Cette nouvelle édition en trois tomes propose à la fois une version nouvelle du texte des Lettres, une traduction et un commentaire qui guide le lecteur dans la pensée et le style du poète. Elles révèlent un Dante méconnu, brillant de son génie, mais enraciné dans la culture de son temps. Ce premier volume de la correspondance de Dante Alighieri comprend trois parties. Une introduction générale fait le point sur les connaissances concernant les Lettres, suggérant leur place dans la vie de Dante et dans l'histoire de la rhétorique épistolaire. Elle détaille leur tradition manuscrite, leurs procédés de rédaction, leur rapport avec l'art rhétorique du XIIIe siècle, comme avec les tendances de l'humanisme naissant. L'édition-traduction (présentant une nouvelle version des textes) et le commentaire analysent ensuite les quatre lettres correspondant aux premières années d'exil de Dante (1302-1309). Les lettres I-II concernent le politicien, membre de la faction des Blancs florentins. Les lettres III et IV nous transportent dans l'atmosphère onirique d'une méditation sur l'amour.

02/2022

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Théologie

Vers une spiritualité renouvelée. Être et devenir

D'un côté, la religion historique a perdu, en Occident, de sa force et de sa crédibilité, et de l'autre, le matérialisme (consommation, profit, surexploitation des ressources et des humains et destruction de la Terre) ne peut nous satisfaire et n'est pas viable. Il s'agit alors de se tourner vers une nouvelle forme de spiritualité. Celle-ci peut s'inspirer des spiritualités orientales, comme le bouddhisme, pourvu de ne pas oublier une vraie "philosophie" d'arrière-plan, fait de bienveillance et de compassion active (et non pas seulement d'exercices, de techniques, et de bonnes dispositions mentales). En effet, là où nous en sommes, en Anthropocène, devant le constat d'une fragilisation de l'avenir, d'une grande injustice dans la répartition des ressources, avec des inégalités croissantes, eu égard à une perte de sens de l'existence qui peut affecter les individus. Le défi est donc considérable. Et la tentation peut être forte d'interpréter la perspective d'une spiritualité comme retrait du monde (ataraxie, quiétude, recherche du bien-être, concentration sur le présent, sur le corps, etc.). Or, notre contexte actuel, d'une part, et ce qu'est vraiment un être humain, d'autre part, exigent beaucoup plus. Si nous ne nous engageons pas, nous devenons complices de l'injustice et de la destruction. L'engagement relève-t-il de la seule sphère politique ? Non, car nous devons rester profondément reliés à la Terre, à la vie sous toutes ses formes, aux autres, à notre humanité propre, et pas seulement attachés à des idées. Un travail spirituel est donc nécessaire, sous différentes formes, et c'est ce que nous proposons. Comment "être" , aujourd'hui, sans être aspiré par le désir d' "avoir" ? Comment être soi-même, tout en faisant place au changement en soi et à l'altérité (la sienne, celle des autres) ? Dans quelle mesure la méditation, la psychanalyse, le taiji quan parfois articulés les uns aux autres, peuvent nous aider, dès l'enfance même, à nous trouver ? Comment pouvons-nous être plus attentifs à la vulnérabilité de chacun, plus présents au monde, aux autres, à soi ? C'est résolument vers une spiritualité engagée dans notre temps, dans notre monde que cet ouvrage invite ses lecteurs, de façon accessible, pour que tous s'y retrouvent.

02/2022

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Prière et spiritualité

Peut-on gagner sa vie sans perdre son âme ? La doctrine sociale de l'Eglise comme chemin de sainteté

Est-il légitime de vouloir réussir sa vie ? Est-il moral de gagner de l'argent, de réussir dans son activité professionnelle ? Sinon, quel serait le chemin qui satisferait ce qu'il est convenu de reconnaître dans l'enseignement moral ? On se trouve immédiatement confronté à une véritable problématique de société. Telle qu'elle est posée, cette question comporte une part d'ironie, voire de provocation. Elle s'articule autour du précepte évangélique : "Qui voudra sauver sa vie la perdra" (Mc 8, 35 ; Mt 16, 25). Pourtant, une telle question a toute sa pertinence si l'on distingue bien les plans ; de quoi parle-t-on en posant cette question et que nous dit l'Evangile ? La parole de Jésus doit être resituée dans son contexte : le sermon sur la montagne. Jésus y donne une charte de vie en vue du Royaume qui vient. Cet enseignement signifie que la logique purement matérialiste ne conduit pas au salut, tandis que la recherche du Royaume, qui consiste à perdre sa vie pour le Christ, est paradoxalement chemin de vie. Mais le Christ ne nous invite pas à nous croiser les bras ou à nous tourner les pouces, comme si la voie du far niente était recommandée. Au contraire, il s'agit de se retrousser les manches ; c'est ce qui ressort de la parabole des talents, ou des injonctions de saint Paul aux Thessaloniciens[. Ce qui ressort de l'Evangile, c'est qu'il existe différentes manières de gagner sa vie et que ces différents chemins engagent le salut, engagent notre relation à Dieu. "Tu n'es pas loin du Royaume de Dieu" dit un jour Jésus à un scribe. Ce dernier avait reconnu dans les commandements de l'amour de Dieu et du prochain des principes de plus grande valeur que l'offrande d'holocaustes et de sacrifices (Mc 12, 34). On comprend que la manière de vivre et d'exercer une activité professionnelle peut être chemin de salut, chemin de perfection, de sainteté. Ainsi donc, on pourrait comprendre la question du rapport entre réussite et salut selon un mode inversé : je ne serai pas sauvé "malgré" mon labeur professionnel, malgré ma persévérance et peut être les succès que ce labeur induit, mais grâce à tout cela.

06/2023

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Poésie

Cracheur de feu. Edition bilingue français-anglais

" Comment tu es devenu poète, c'est un mystère ! / D'où a pu te venir ce talent ? / Disons : J'avais deux oncles, Joe et Harry - / l'un était bègue, l'autre était muet ". Dans leur humour féroce, ces quatre vers résument le destin de l'écrivain inclassable, intempestif, qu'est Tony Harrison. Né en 1937 dans un quartier ouvrier de Leeds mais impénitent amateur de " ramassis culturels de toutes sortes glanés dans les greniers ", il obtient à onze ans une bourse pour la prestigieuse Leeds Grammar School. Ses camarades et professeurs se moquent de son accent populaire, mais il s'accroche et franchit brillamment les degrés universitaires - helléniste et latiniste accompli, sans oublier pourtant qui il est, ni d'où il vient. Ce déchirement entre la soif de connaissance et le sentiment de l'injustice sociale demeurera au coeur de son oeuvre, engagée et savante, polémique et raffinée, violente et tendre. Qui d'autre que lui pour évoquer avec cette âpreté, cette pudeur, l'incinération de son père : " Quand le pâton froid de sa chair fut dans un four / semblable à ceux qu'il avait remplis toute sa vie, / je pensai à ses yeux en feu au Paradis... ? ". À la manière d'un Pasolini, Harrison se déploie dans les champs les plus variés de la création, de la poésie au pamphlet, du théâtre à l'opéra, du journalisme au cinéma, toujours avec la même jubilation provocatrice. Car, à travers des formes sans cesse renouvelées, c'est à la réalité la plus sensible, la plus concrète, qu'il entend constamment s'affronter, sans jamais se résigner au confort des académismes. En 1964, alors qu'il vit au Nigéria, il recrée la Lysistrata d'Aristophane dans l'Afrique postcoloniale, point de départ d'une oeuvre scénique, menée largement avec le Royal National Theatre et marquée en 2005 par Hecuba, avec Vanessa Redgrave. De même, c'est pour défendre Rushdie qu'il réalise son premier film / poème, The Blasphemers' Banquet, et c'est pour dénoncer les massacres, dans le Guardian, qu'il part en 1995 pour Sarajevo assiégée et prêtera sa voix à " l'Irakien calciné ". "M'ame 'Arrison"; ai-je entendu une voisine confier à ma mère, "tous ces livres, ça va lui tourner la tête ! " Maintenant, je l'entends soupirer : "J'vous l'avais bien dit" ".

03/2011

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Romans graphiques

Bela Lugosi

Un Dracula plus vrai que nature : retour sur une légende de l'âge d'or Hollywoodien. C'est sous les traits blafards d'un vampire que le public découvre Bela Lugosi dans le film de Tod Browning en 1931. De son vrai nom Béla Blaskó, Lugosi incarne le comte Dracula comme personne avec un accent plus vrai que nature, celui de son pays d'origine, la Hongrie. Le charme opère et le film fait le tour du monde. Pour Lugosi, arrivé en Amérique avec 100 dollars et 10 mots d'anglais, c'est la consécration ! Mais que sait-on de la vie tumultueuse de ce comédien aussi volage que flambeur ? Né en 1882, Lugosi connaît le dénuement et la guerre avant que son charisme ne lui ouvre les portes du théâtre. Quand le communisme s'effondre en 1919 il est obligé de fuir : ce sera Vienne, puis Berlin et enfin les Etats Unis ! Les débuts sont difficiles mais en 1927 Lugosi a rendez-vous avec son destin : il monte sur les planches à Broadway pour jouer... Dracula ! Ce rôle lui colle à la peau, les spectateurs en tremblent. Pourtant, cette reconnaissance internationale le vampirise. C'est peut-être pour cela qu'il refusera de jouer encore une fois une créature... Frankenstein. Erreur, le film est un triomphe. Cantonné aux rôles d'épouvante, comme Dracula à son cercueil, Lugosi sombre doucement dans la drogue et en est réduit à tourner en fin de carrière avec Ed Wood, considéré comme le plus mauvais cinéaste de l'Histoire ! Sa vie sentimentale complexe ne lui sera d'aucun secours même si sa dernière épouse l'accompagnera jusqu'à sa mort en 1956. Après cinq mariages et plus de 110 films à son actif, Bela Lugosi reste un acteur phare de l'âge d'or Hollywoodien et l'une des figures les plus emblématiques du cinéma d'horreur. Enterré avec sa cape noire doublée de rouge, Lugosi entre dans la légende du 7e art. Immortel à l'image de Dracula, il sera à l'origine de folles rumeurs liées encore et toujours, à son personnage mythique. Philippe Thirault et Marion Mousse, associés pour la première fois, relèvent un défi de taille en signant un roman graphique de plus de 135 pages pour une lecture aussi glaçante que ludique, usant d'un noir et blanc parfaitement maîtrisé. Une belle performance.

09/2023

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Italie

Charles Quint maître de la péninsule italienne aux temps de la ligue de Cognac

Charles Quint incarne à lui seul un changement d’époque, le passage du Moyen Age à la Renaissance. La rivalité et les alliances qu’entretien l’Empereur auprès des différents souverains européens influencent le XVIe siècle. L’alliance matrimoniale avec João III, roi de Portugal, assure à l’Empereur une aide militaire contre les Barbaresques, tout en lui apportant une immense dot, lors de son mariage avec Isabel de Portugal. Cette union entre les dynasties Aviz et Habsbourg, d’abord politique, ce transforme au premier regard en romance amoureuse entre les deux époux qui s’arrêtera seulement avec la mort de l’impératrice qui donnera naissance au futur Philippe II. L’alliance portugaise permet à Charles Quint de tourner son regard en direction de la péninsule italienne, où sa présence est déjà très présente avec le royaume de Naples, de Sicile, et de Milan, sans compter les immenses domaines contrôler par les grandes familles italiennes telles les Colonna ou les Orsini. L’affrontement entre les deux souverains a atteint leur paroxysme lors de la bataille de Pavie, où François Ier fut capturé, puis a été contraint de signer le traité de Madrid lors de sa captivité. Ce traité prévoit en autre de restituer le duché de Bourgogne à Charles Quint. Une fois sa liberté retrouvé, le roi de France reprend la lutte, grâce à sa mère, Louise de Savoie, qui lors de la captivité de son fils, est parvenue à constituer la Ligue de Cognac. Elle réunit Henry VIII, roi d'Angleterre, le pape Clément VII, les républiques de Florence, de Venise et le duché de Milan. Les Etats italiens souhaitant restaurer l'équilibre entre le roi de France et l'Empereur, devenu trop puissant à leurs yeux, menaçant leur indépendance. Le roi de France profite également de l'offensive menée à l'Est par les troupes ottomanes de Soliman le Magnifique. La ligue de Cognac et le sac de Rome voient s'affronter les territoires sous domination de Charles Quint, en particulier l'Espagne et le Saint-Empire romain germanique, appuyé par ses alliés portugais et italiens, face aux États coalisés de la ligue de Cognac, alliance comprenant la France, les Etats pontificaux, l'Angleterre, le duché de Milan, et les républiques de Venise et de Florence. La ligue de Cognac s'inscrivit dans le contexte plus vaste des grandes guerres d'Italie de la fin du XVe et du début du XVIe siècle.

10/2021

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Cinéma

Louis Jouvet

Louis Jouvet est né le 24 décembre 1887 dans le Finistère, d'un père corrézien et d'une mère ardennaise, et il est mort le 17 août 1951 à Paris. D'où vient-il ? Après la mort de son père dans un tunnel dont il supervisait les travaux, adolescence à Rethel auprès de la famille de sa mère, "étroitement catholique". Il se passionne pour le théâtre et subit son destin de futur pharmacien. Il écrit que le "refrain de sa jeunesse" a été cette phrase maintes fois entendue : "Le théâtre est un métier honteux." Qui est-il ? Un spectateur de théâtre, dès qu'il est venu, étudiant, s'installer à Paris pour finir ses études de pharmacie. Son rêve qu'il est en train de concrétiser : devenir un "vrai bohème". Un acteur de théâtre qui a cherché à se créer une silhouette et une diction, sous la férule de son professeur, Louis Leloir, qui l'a repéré pendant le concours d'entrée au Conservatoire, où il n'est jamais entré après avoir échoué trois fois. L'homme de deux rôles majeurs, celui d' Arnolphe dans L'Ecole des femmes qui le hantera toute sa vie et celui de Knock qu'il immortalisera et grâce auquel il remplira les caisses quand le besoin s'en fera sentir. Le directeur de théâtre qui a d'abord été le bras droit de Jacques Copeau au moment de la création du Vieux-Colombier, avant de s'émanciper de son aîné pour diriger la Comédie des Champs-Elysées d'abord, puis le théâtre Pigalle et enfin le théâtre de l'Athénée. Le comédien dans des films mythiques : Drôle de drame, Quai des orfèvres, Hôtel du Nord, Rentrée des artistes où il tient son propre rôle de professeur au Conservatoire (à défaut d'y avoir été élève, il y est devenu professeur) ou la transposition cinématographique de Knock. Le chef de troupe qui aime autant s'entourer de comédiens avec qui il engage un compagnonnage fervent que de prendre en considération tous les aspects techniques de la vie théâtrale. Un duettiste fidèle avec des dramaturges qui étaient en train d'inventer un théâtre moderne : Jean Giraudoux et Jules Romains, tous deux lui ayant apporté des rôles magistraux et des succès bien utiles pour faire tourner les salles. Un mari, un père de famille, un amant, cet amalgame de rôles dans lequel le quotidien rejoint les coulisses...

01/2021

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Exégèse

L'Evangile s'écrit au jour le jour. Entretiens

La France vit un stade avancé de la sécularisation qui conduit à un effacement de la culture chrétienne pour nos contemporains les plus jeunes. Nous pourrions sans doute généraliser ce constat à l'ensemble du monde occidental à la singularité américaine près. Loin de nous désespérer la perte du pouvoir politique de l'Eglise nous semble être une chance pour le catholicisme. Celle de montrer l'immense richesse de l'héritage chrétien : architectural, pictural, culturel, spirituel mais aussi moral. Tant d'acquis de la modernité lui sont redevables (attention aux déshérités, éducation, participation, ...) que nous n'avons pas à en rougir. Ces entretiens, entre un croyant qui s'interroge sur cette évolution et un prêtre qui réfléchit à l'exercice de son ministère, proposent d'explorer des voies pour vivre sa foi dans le monde d'aujourd'hui. Ils n'appellent pas à l'entre-soi dans un combat contre le monde moderne, tels des témoins d'un monde perdu qui chercheraient à construire une forteresse pour tenter de résister, même si parfois l'anticléricalisme ambiant pourrait l'expliquer. Il ne s'agit pas de renoncer à vivre sa foi mais de chercher à la vivre en vérité. Alors il faut sortir de la vision d'un Dieu punisseur, accompagné d'une armée de clercs scrutant nos moindres écarts au nom de dogmes assénés d'en haut sans considération de la réalité des vies. Néanmoins ces entretiens ne conduisent pas à tourner le dos à l'Eglise et aux dogmes, ni à renoncer au progrès moral. Mais l'intimité de la parole nous fera découvrir la vision d'un Dieu aimant. C'est le témoignage qui doit favoriser la conversion. La dynamique nouvelle et féconde impulsée par François nous a encouragé à organiser ces entretiens où nous nous interrogeons sur notre pratique chrétienne et sur le rôle du prêtre. Il s'agit de Retrouver la fécondité de la Parole qui montre un Dieu au service du relèvement de la vie. Bernard Laurent, Professor EMLYON Business School, occupe depuis 2004 le poste de conseiller scientifique et est membre du conseil d'administration de l'IRES (Institut de Recherches Economiques et Sociales). Il est vice-président délégué du Conseil Economique social et environnemental régional de l'Auvergne-Rhône-Alpes (CESER Auvergne-Rhône-Alpes) et également rattaché à l'institut de Recherches Economiques et Sociales

03/2023

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Littérature française

Le Carnet d'Anna

"Ce carnet est un chaos ! " écrivait Edouard de Pomiane dans la préface de cet ouvrage insolite, copie du carnet de travail d'Anna, cuisinière au destin hors norme. Abandonnée par sa mère, confiée à des paysans sans scrupule, violée à 15 ans, elle accouche d'un fils, Michel, qu'elle est obligée de confier au curé du village. Pour subvenir à ses besoins, Anna devient cuisinière et bonne à tout faire à Paris. C'est là qu'Edouard de Pomiane la croise et découvre sa cuisine. Lorsqu'Anna meurt d'une pneumonie, il décide de publier le carnet de cette cuisinière à l'inspiration naïve. "Anna n'a rien créé ; elle en était incapable. Mais, sans en comprendre la beauté, elle faisait une admirable cuisine en appliquant des formules qu'elle avait glanées un peu partout". Dans ce carnet, un entremets est suivi d'un potage, ou d'un dessert. Le texte retombe ensuite sur un ragoût ou un poisson, pour revenir à une soupe. Ce carnet de plus de 160 recettes de cuisine dite "bourgeoise" , du boeuf en daube au poulet Marengo, en passant par les oeufs brouillés au boudin, la tarte à l'oignon ou les pets-de-nonne, propose, au-delà de simples recettes, les réflexions d'Anna qui font de ce carnet un document exceptionnel. Ainsi, à propos de la sauce hollandaise, Anna écrit : "C'est très vite fait. Je ne l'ai jamais manquée. Madame Fumal m'a dit que si la sauce tournait, il faut ajouter une demi-cuillère à café d'eau tiède et tourner au fouet. Ca se peut". et au sujet de l'omelette du curé : "Madame m'a dit que c'est une recette de Brillat-Savarin. J'ai parlé de cet homme à Madame Fumal. Elle ne le connaît pas. Il n'habite pas le quartier". Publié initialement en 1938, ce carnet est l'un des premiers recueils de recettes écrit par une femme. Comment lire ce carnet ? "Il ne faut pas le lire. Il faut le consulter". précisait Edouard de Pomiane avant de conclure : "Lorsque vous réussirez quelques-uns des plats décrits sur ces feuilles, n'omettez pas, en les dégustant, d'évoquer le souvenir d'Anna et de boire un bon coup à ma santé". Ce carnet est réédité dans son format d'origine en édition limitée à 800 exemplaires numérotés.

03/2021

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Littérature étrangère

Faiseurs d'histoires

" Je sais bien pourquoi je suis là - je suis venue parce que le monde est en train de tourner le dos aux réfugiés, parce que l'Amérique n'est plus l'Amérique, et que l'Europe suit le même chemin : ces nations autrefois chrétiennes ont délaissé leur devoir, remplacé par la certitude de leur privilège et un instinct tribal. " Née en 1979 à Ispahan, Dina Nayeri a vécu une enfance heureuse malgré la rigueur de la société iranienne. Jusqu'au jour où sa mère, convertie au christianisme, est menacée de mort par le régime islamique et fuit le pays avec ses enfants. Pendant deux années difficiles, la famille vit dans la clandestinité à Dubaï puis dans un centre d'accueil pour réfugiés en Italie, avant d'obtenir l'asile aux Etats-Unis. Dina a 10 ans lorsqu'elle commence une nouvelle vie en Oklahoma. Décidée dès la première heure à gommer son identité iranienne pour s'intégrer, elle entreprend alors une métamorphose douloureuse. Ses efforts acharnés la mènent à Princeton, puis à une brillante carrière et un beau mariage. Mais cette existence finit par lui sembler vide de sens : elle décide alors de tout quitter pour entamer une carrière d'écrivain, refait sa vie à Londres et donne naissance à une petite fille. En 2016, pour mieux comprendre son passé et la crise humanitaire qui se joue aux portes de l'Europe, elle part à la rencontre des réfugiés d'hier et d'aujourd'hui, de la Grèce à l'Angleterre en passant par les Pays-Bas. Ainsi, au fil des pages, sa voix se mêle à celle des réfugiés dont elle a croisé la route. Il y a Valid et Taraa, partis d'Afghanistan avec leurs enfants pour échapper aux Talibans, Kaweh, un jeune militant kurde devenu avocat en droit d'asile à Londres ou encore Kambiz, désespéré par des années d'errance et de rejet, qui s'immolera par le feu à Amsterdam. Tous ont quitté un pays qu'ils aimaient et affronté de terribles dangers pour rejoindre l'Europe, où ils peinent à survivre dans des camps surpeuplés. Et s'ils parviennent à obtenir l'asile, une autre épreuve commence : il leur faudra apprendre à réconcilier leur ancienne vie et la nouvelle, à s'intégrer sans se perdre tout en faisant face à une société qui ne leur pardonne rien mais attend d'eux une gratitude infinie...

09/2020

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Littérature étrangère

Famille modèle

"Deux jours après que sa voiture - une Chrysler LeBaron avec sièges en cuir et options haut de gamme - eut disparu de l'allée du garage, Warren Ziller longeait discrètement les demeures cossues de ses voisins, s'appliquant à boiter au même rythme que son chien". Après La Musique des autres, recueil de nouvelles inventives et déroutantes, Eric Puchner réussit un premier roman saisissant de drôlerie et d'intelligence. Sur le ton de la tragicomédie, il raconte la chute de la famille Ziller, et plus particulièrement du père, Warren, qui a délaissé le bonheur paisible du Wisconsin pour la Californie du rêve américain. Mais rien ne se passe comme prévu et Warren ne peut avouer à sa femme et à ses trois enfants qu'il a investi toutes leurs économies dans un projet immobilier qui vient de tourner au désastre... Un mensonge qui ne sera pas sans conséquences. Au coeur de ce fiasco, entre hilarité et désespoir, Puchner fait preuve d'une parfaite maîtrise du récit. Caustique et brillant, Famille modèle nous offre un portrait original et émouvant de la condition humaine. La presse française "Puchner oscille entre drame et comédie. On pense à John Updike ou à Tom Perrotta... Il laisse entrer dans son talentueux premier roman une certaine étrangeté à la fois bienvenue et prometteuse". Alexandre Fillon, Livres Hebdo "Enfouie sous des strates d'humour grinçant, la sensibilité d'un auteur aux sentiments humains". Clara Georges, Le Monde des livres La presse américaine "Lire Famille Modèle, c'est assister fasciné à la chute et au démantèlement d'une famille ordinaire, grâce à une écriture saisissante et à l'accumulation de scènes mémorables". The San Francisco Chronicle "Un premier roman déchirant. Avec une attention méticuleuse, Puchner trouve une certaine beauté dans cette solitude qui sépare les membres d'une même famille". Publishers Weekly "Ce qui impressionne le plus, c'est cette capacité que possède Eric Puchner à rendre crédibles tous ses personnages, même quand il passe de l'un à l'autre". ELLE "C'est l'idée même de la famille qui se dévoile dans ce roman au style élégant et maitrisé". The Los Angeles Times "Eric Puchner est un écrivain extraordinairement talentueux. C'est un maitre de l'ambiance et du ton". The Boston Globe "La conclusion s'impose : Eric Puchner possède un talent colossal". McSweeney's

08/2011

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Histoire de France

Les illusions de la victoire (juin 1917 - novembre 1919). Le stratège visionnaire et les autres

De cette guerre qui se fait désormais avec du "million d'hommes", deux noms émergent : Erich Ludendorff, le dernier grand stratège traditionnel ; Philippe Pétain, le tacticien qui, le premier, a compris que le matériel utilisé en abondance épargne des vies, et le stratège visionnaire qui emploie simultanément, lors des attaques, l'aviation, les chars et l'artillerie mobile en soutien de l'infanterie. Le coût en vies (1,4 million pour les Français) est à la fois immense et d'effet retardé : ce sont surtout des hommes jeunes qui sont morts et cela fait autant de géniteurs en moins. Le coût en argent est jugé prohibitif : 7 années de revenu national pour la France et un endettement équivalant à 5 autres années. De créditeur général de la planète, l'Europe devient débitrice des USA, le grand gagnant économique du premier épisode de la "guerre civile européenne". Les Traités de paix, concoctés à Paris et signés dans les châteaux de la région parisienne, sont gros de tant de conflits, petits et grands, qu'on doutera toujours des motivations de leurs concepteurs. La sottise et l'ignorance expliquent-elles seules l'abjection profonde de ces traités ou, chez ces hommes manipulés en coulisses par des conseillers intimement liés aux industriels et aux financiers, a-t-il existé la volonté sournoise et cynique de préparer une prochaine guerre, si utile au Big Business ? Dans l'immédiat après-guerre, et dans chaque pays belligérant ou nouveau-né, débutent un chômage massif, la croissance accélérée de la Dette publique et la course-poursuite des salaires et des prix, puis la valse des dévaluations monétaires. Les valeurs morales sont ridiculisées par les théoriciens de l'amour libre et de la subversion, par les canailleries des affairistes et par les revendications permanentes. La quête du beau disparait des motivations du milieu de l'art. Il devient de bon ton de tourner en dérision les notions d'honneur, de travail, de famille et de patrie. La Grande Guerre accumula morts, ruines et déréliction, mais elle accoucha aussi d'un demi-siècle d'explosions techniques et de grandes expériences politiques. C'est l'histoire de cette mutation qu'on a voulu exposer de façon aussi complète que possible et d'une manière résolument non conventionnelle.

10/2018

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Lecture 9-12 ans

Au secours ! Mes parents sont bio, zen et sans gluten...

L'écologie, oui... mais en conservant du bon sens !Léna est une adolescente bien de son temps qui déteste les changements, quels qu'ils soient. Dommage pour elle car ses parents, eux, sont à un tournant de leur vie et décident de tout changer : quitter la ville pour la campagne, se tourner vers le tout bio pour une vie plus saine, lutter contre le superflu et le gaspillage... Bref, Léna doit faire face à la fin de son monde. Va-t-elle y parvenir ? Comment réussira-t-elle à se retrouver dans cette révolution ?Découvrez ce petit roman plein d'humour et de sagesse qui n'hésite pas à nous montrer que l'excès nuit à la cause qu'il défend !EXTRAIT- What ? Tu ne manges que de l'herbe ! s'exclame-t-elle un peu trop fort à mon goût. Que de l'herbe ! Non mais, je te jure ! Quel sens de l'exagération cette Sabrina ! Du coup, tous suspendent leur fourchette et me regardent, intrigués. Ne me dites pas que je suis la seule fille dans ce collège à ne pas manger de viande ! Alors je me justifie, comme si j'étais coupable d'un crime, expliquant que seule la viande ne trouve pas grâce à mes yeux mais qu'en revanche, je mange bien volontiers tout le reste de ce que dame nature a la grande bonté de nous offrir.- En plus d'être végétarienne, elle est bio. Regardez, elle ne prend que des produits bio ! renchérit Sabrina en étudiant mon plateau.À PROPOS DE L'AUTEURNathalie Lombard est née le 9 juillet 1967 à Sens et vit avec sa famille près de Dijon. Parallèlement à son travail, elle s'adonne à ses passions artistiques : l'écriture et la peinture. Elle se passionne également pour la généalogie, les histoires familiales et plus particulièrement la psychognénéalogie. Elle donne régulièrement des conférences sur ce thème pour le plaisir de l'échange et du partage. Elle écrit des histoires drôles pour les enfants (que les grands prendont plaisir à lire aussi !), même et surtout si le sujet ne l'est pas : Tout ça pour un appareil dentaire et Au secours mes parents sont bio zen et sans gluten. Elle écrit également des aventures drôles et mystérieuses saupoudrées de fantastique (Les aventures de Paul et Lilas) et des histoires pour adultes (Des nouvelles du cour).

05/2017

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Roman d'amour, roman sentiment

Aundrea

D'une joie magnifique qui se laisse aller doucement aux long des lignes libres de tout contrainte : la liberté de la pensée d'Eric PAULLE et celle de la plume d'Olivier HEMON nous donnent un avant goût très précis de la deuxième aventure, celle du livre, du roman, Aundrea, que mon ami Eric m'a demandé d'écrire en m'inspirant au plus près de son scénario. Les affres du monde de l'entreprise. La passion de Kevin pour les plantes. Le caractère difficile de Kate. Celui, délicieux du majordome et de la gouvernante. Bref tout est exposé avec malice par l'auteur dans son court métrage qui nous prépare ainsi à savourer les pages du roman à venir. Eric m'a donc demandé d'écrire ce roman, Aundrea, en m'inspirant de son premier jet, c'est à dire, son court métrage. Mais en même temps, je le redis avec force, il me laisse une immense liberté dans mes propos. J'ai pu ainsi, en restant au plus près des désirs qu' Eric me glissait à l'oreille, rester maître de ma plume. Une foultitude de personnages, tous plus emblématiques, prennent vie, les uns, les autres, au fur et à mesure des chapitres, tantôt joyeux, tantôt tragiques. J'ai taché d'inventer une tonne de personnalités et de situations toujours plus riches et diverses dans leurs caractères et dans leurs descriptions. Après un long travail de correction du roman par Eric et moi-même, quand nous estimerons que son écriture nous semble aboutie, ce qui, d'ailleurs n'est jamais le cas, nous ferons appel à Claude, notre troisième correctrice qu se plongera dans le roman pour en assurer une dernière correction la plus pointue possible. Alors et seulement alors, Eric PAULLE et lui seul se lanceront dans l'écriture du long métrage, Aundrea, évidement inspiré par le roman. Les deux buts étant, un, de sortir le livre et deux, de tourner le film écrit par Eric d'après le roman. C'est vraiment un travail à deux. Mené dans le calme, avec en arrière-plan, une poésie discrète mais toujours présente. Voilà. En espérant que le travail de notre duo donnera satisfaction à tous ceux qui nous feront l'amitié de s'y intéresser et leur apportera des moments de rêve. Une écriture à deux mains : Eric PAULLE & Olivier HEMON.

10/2022

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Littérature française

Le raviveur de souvenirs

Léonard Burton, ancien entrepreneur ayant mis la clé sous la porte se retrouve dans une situation embarrassante : alors qu'il pensait sournoisement se reconvertir en raviveur de souvenirs pour arnaquer les habitants du quartier, il croise le chemin de Marcus, jeune homme bien décidé à trouver du travail rapidement et prêt à tout pour en venir à ses fins. Ensemble, ils deviennent involontairement détectives privés lorsque le nouvel apprenti voit une annonce dans le journal : Isabella Navajias recherche son ex-conjoint et promet de payer gracieusement celui ou celle qui lui viendrait en aide. L'offre s'avère alléchante pour le commis en pâtisserie qui voit là un moyen de maintenir sa place. Qui pouvait savoir que le compagnon en question était le fameux Léonard Burton, presque disparu de la surface de la terre ? Combien de chance y avait-il pour que leur destin se croise de cette façon ? Qui est réellement la belle Taline, employée aux pompes funèbres, qui fait tourner le coeur de Marcus ? Toutes ces questions, sans réponses, ne dissimulent-elles pas de lourds secrets difficiles à avouer ? - Bonjour ! - Voici mon patron ! Je vous présente Isabella Navajias, notre future cliente. A l'entente du nom, Burton s'étouffa. Il fut pris d'une quinte de tout si forte qu'il lui était presque devenu impossible de respirer. La jeune femme posa le journal sur la table. (...) - Enchantée ! Je suis Isabella. Et vous ? Léonard paniqua. Impossible pour lui de lui donner sa véritable identité ! Il regarda autour de lui, face à la rue, et s'improvisa un surnom quelque peu ridicule. - Lampa ! Monsieur Lampa... Daire ! (...) Marcus regarda Burton avec un sourire niait. Elle lui faisait de l'effet cette jolie dame ! - Bien, maintenant que les présentations sont faites, je vais vous présenter plus amplement le dossier. Très professionnellement, Marcus sortit une pochette de son sac de cuir. - Donc si je reprends la requête de ma cliente, celle-ci recherche son ancien compagnon, (...), quel est le prénom de cet horrible individu ? - Léonard Burton ! Marcus toussota. Il venait de comprendre pourquoi son patron était si gêné et pourquoi il ne devait plus l'appeler par son nom officiel, tout s'expliquait ! Il se rendit compte de la gourde qu'il venait de faire. De peur de perdre son emploi, il joua le jeu. - Je prends note...

09/2017

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Historique

Transparents

Camilo, Olga, Luciano, Orlando, Maura, Bernardo, Iris et Ángela, les exilés dont les existences se croisent dans les pages de Transparents, naissent de l'imagination de Javier de Isusi mais leurs histoires sont le fruit des témoignages recueillis par la Commission pour la Vérité en Colombie, une des trois institutions qui composent le Système intégré pour la vérité, la justice, la réparation et la non-répétition mis en place par la Colombie dans le cadre de l'accord de paix de 2016, à l'issue d'un des conflits les plus longs que le monde a pu voir : depuis les années 1950 la guerre civile colombienne a causé 70 000 morts, le déplacement de 3 700 000 personnes et l'exil de 380 000 autres qui ont obtenu asile politique en 36 différents pays. A l'heure où le pays semble sur le point de tourner enfin la page, Transparents évoque la nécessité de faire lumière sur le passé, de ne pas oublier les victimes et les souffrances des survivants ; souligne le besoin de mémoire, collective et individuelle, pour ne pas répéter les mêmes tragiques erreurs. Des récits mis en images par Javier de Isusi ressort, avant tout, une seule et profonde blessure que les huit protagonistes partagent avec tous ceux - exilés, réfugiés, migrants - que les guerres et la misère jettent sur les routes du monde entier. Un drame humain que l'un d'eux a évoqué par ces mots : " Après le deuil consécutif à la disparition d'un être cher et l'acceptation de notre propre mort, l'exil constitue peut-être la plus grande épreuve morale que puisse traverser un représentant du genre humain. ? La perte du foyer et du pays, qu'elle soit imposée par les circonstances, choisie par l'individu ou le résultat de ces deux facteurs combinés, marque une rupture sans commune mesure, qui bouleverse l'existence de manière irréparable et change complètement la vision que l'individu exilé a de lui-même, du monde qui l'entoure et de son époque" . En donnant corps et voix à tous ceux qui ont perdu corps, voix et âme en quittant leurs chers et leurs maisons, Javier de Isusi nous interroge et nous rappelle que nous aussi - tout comme les protagonistes de Transparents - " nous pouvons changer ça " et nous avons notre rôle à jouer pour mettre fin à ces souffrances.

03/2023

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Grossesse et maternité

Accoucher

Ce passionnant livre naît des rencontres de l'auteure rencontres au fil de ses grossesses, avec Fabienne Sardas, Cécile Cabirou et Catherine Dolto, grâce aussi à Sophie Blondin-Moguelet, médecin généraliste. Son souhait est de remercier les personnes qui sauvèrent ses accouchements et les naissances de ses filles. Leur parole, leur accompagnement, leur regard posé sur moi facilitèrent le bon déroulement des événements de sa vie de parent à ce moment clé que sont l'accouchement et la naissance de son enfant. Pour dire merci, elle décide de leur donner la parole en toute liberté, sans tabou, sereinement et joyeusement, au sein d'un livre collectif, sur leur pratique au quotidien dans chacun de leur domaine. Catherine Dolto, qui l'a accompagnés haptonomiquement lors de sa troisième grossesse, accepte le projet et invite Georgette Tinjod à prendre la parole à ses côtés. Fabienne Sardas, avec qui l'auteur discute régulièrement et librement pour la remercier de son accompagnement psychologique pendant sa première grossesse à la maternité des Diaconesses, donne aussi son aval. Elle contacte ensuite Cécile Cabirou, une sage-femme vers laquelle Sophie Blondin-Moguelet lui avait proposé de me tourner, rencontrée dans son lieu Le temps d'une grossesse si accueillant et si confortable pour une femme enceinte, et qui avait su trouver les mots pour la rassurer quant à la façon dont elle avait accouché la première fois, quant à ses choix ce jour-là, ce qui lui avait permis d' être particulièrement confiante et à l' initiative lors de son deuxième accouchement. L'oeuvre se compose de plusieurs parties. Chacune aborde des disciplines différentes : l'histoire ; la médecine et l'haptonomie ; la psychologie ; le métier de sage-femme. L'acte d'accoucher au fil du temps de la préhistoire à nos jours, la pratique de l'haptonomie au tournant de notre siècle en lien avec la médecine, la représentation fantasmée que nous nous faisons de l'accouchement dont nous les femmes enceintes sommes les actrices principales, ainsi que nos bébés, l'importance du confort dans la réalité du rôle d'une sage-femme dans son accompagnement à accoucher une femme et à faire naître un enfant, tout cela révèle un réel essentiel à connaître pour vivre un événement si important et si émouvant de manière la plus sereine possible. Chaque chapitre fait écho à l'autre. Cet ouvrage vous accompagne dans votre projet de naissance et de parentalité, avant, pendant, après...

02/2024