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Axel Peignon

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Histoire ancienne

Cités de Carie. Harpasa, Bargasa, Orthosia dans l'Antiquité

La Carie est une des régions les mieux connues de l'Asie Mineure antique. Cela vaut aussi bien pour la zone côtière et occidentale, de Mylasa et Labraunda à Iasos et Stratonicée, de Cnide à la Pérée rhodienne, que pour la partie la plus orientale, du plateau de Tabai à Aphrodisias. La Carie centrale est en revanche très peu présente dans les travaux scientifiques à la fois parce que les auteurs anciens n'ont guère eu l'occasion d'y porter attention, que les inscriptions y sont peu nombreuses et que de ce fait les érudits modernes y ont consacré peu de pages. C'est cette lacune que le présent ouvrage vise à combler. Durant quinze ans, une équipe turco-française réunie autour des deux éditeurs s'est donné pour tâche d'étudier le secteur du Moyen Méandre et plus spécifiquement trois sites : Harpasa, Bargasa, Orthosia, choisis en raison de l'importance et de l'intérêt des vestiges apparents. La prise en compte de toutes les informations disponibles (archéologie, épigraphie, numismatique) permet de faire revivre trois cités de modèle grec en mettant en valeur aussi bien les ressemblances, par les lieux emblématiques que sont l'agora, le théâtre, les temples, que les spécificités : mise en place d'un urbanisme adapté aux conditions de la topographie mais aussi monuments moins fréquemment attestés (bouleuterion, kaisareion). Tout l'essentiel de ce qui est présenté ici était à ce jour inédit. L'histoire régionale n'a de sens que si elle s'inscrit dans la longue durée : le volume couvre une période qui débute à l'aube de l'époque classique et court jusqu'à la fin de l'Empire byzantin, sans s'interdire dans le cas d'Harpasa d'aller même bien au delà. Les résultats de l'étude de terrain constituent le corps même de l'ouvrage mais il a paru indispensable de les remettre en situation autour de quelques questions générales : l'élément fédérateur des trois cités est le bassin du Méandre ; quel est historiquement le rôle de ce grand axe de pénétration vers le centre de l'Anatolie, quelles relations la région considérée dans cette étude entretient-elle avec les pouvoirs régionaux ou extérieurs ? Enfin, et ce point sous-tend tout l'ensemble de notre propos, appartient-elle réellement à la Carie et, si la réponse est positive, à partir de quelle époque ? Bien des points restent encore à élucider mais des hypothèses nouvelles peuvent être avancées et une zone jusque là quasi vierge s'inscrit désormais dans la réflexion archéologique et historique sur l'Anatolie.

01/2011

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Autres troubles du comportemen

Pierre Janet : trauma et dissociation. Un nouveau contexte pour la psychothérapie, la psychanalyse et la psychotraumatologie

Redécouvrir Pierre Janet et son influence sur le champs de la psychotraumatologie : des fondements aux approches contemporaines. L'oeuvre de Janet est fondamentale dans le traitement de la psychotraumatologie aujourd'hui. Sans comprendre les origines, on ne peut appliquer et comprendre les théories d'aujourd'hui. Un ouvrage incontournable pour tous les psycho-traumatologues. Ce livre explore l'héritage laissé par le psychologue, philosophe et psychothérapeute français pionnier (1859-1947), de la relation entre Janet et Freud, à l'influence de sa théorie de la dissociation sur la psychotraumatologie contemporaine. Divisée en trois parties, la première section place l'analyse psychologique et la psychanalyse janetienne dans le contexte des principes fondamentaux de la psychanalyse, de Freud à la théorie relationnelle, avant que le livre n'explore les travaux de Janet sur le traumatisme et la dissociation et leur influence sur la pensée contemporaine. La troisième partie présente plusieurs approches contemporaines de la psychothérapie directement influencées par la théorie de Janet, notamment le traitement du trouble de stress post-traumatique et du trouble dissociatif de l'identité. Redécouvrir Pierre Janet réunit d'éminents chercheurs d'horizons divers, qui ont chacun développé des constructions janetiennes selon leurs propres modèles théoriques et cliniques. Il propose une approche intégrative qui offre des perspectives contemporaines sur le travail de Janet, et sera d'un grand intérêt pour les psychanalystes, psychiatres et psychothérapeutes en exercice, en particulier ceux qui traitent les troubles dissociatifs liés à un traumatisme, ainsi que pour les chercheurs qui s'intéressent aux traumatismes psychologiques. Testimonials : Redécouvrir Pierre Janet : Traumatisme, dissociation et nouveau contexte de la psychanalyse est un ouvrage incontournable pour tous ceux qui s'intéressent aux psychothérapies psychanalytiques, psychodynamiques, cognitivo-comportementales, relationnelles et fondées sur le traumatisme et la dissociation". --Elizabeth Howell, PhD, auteur, The Dissociative Mind, Understanding and Treating Dissociative Identity Disorder S'appuyant sur les études pionnières inégalées de Pierre Janet, les éditeurs et les auteurs ont réalisé un excellent ouvrage, destiné aux cliniciens et aux chercheurs, axé sur les liens complexes entre le traumatisme et la dissociation. Cette belle intégration des travaux de Janet et de la compréhension actuelle ne peut qu'ouvrir de nouvelles voies en théorie et en pratique clinique. Nous devons remercier Giuseppe Craparo, Francesca Ortu et Onno van der Hart, pour cet ouvrage des plus inspirants, destiné à devenir un classique de la psychologie internationale". --Françoise Pasqualin, Présidente de l'Association française Pierre Janet (AFPJ), et Bernard Mayer, co-fondateur de l'AFPJ

10/2021

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Poésie

Il n'y a pas assez de feuilles

"J'aimerais pouvoir tendrement faire sortir du côté sombre de l'histoire des voix qui sont anonymes, minimisées... inarticulées". Ainsi Susan Howe définit le projet de ce livre à la fin de son introduction dont le titre - "Il n'y a pas assez de feuilles pour couronner pour couvrir pour couronner pour couvrir" - devient celui de notre édition française (et il est extrait d'un poème de l'américain Wallace Stevens intitulé "United Dames of America"). Un titre "poétique" pour une introduction "historique" qui nous plonge tout de suite dans l'univers si particulier de Susan Howe, l'espace de la page devient une scène où vont être évoqués de larges pans d'histoire, personnelle et universelle, nationale et internationale, récente et passée, et ses déchirures. Son autobiographie - "Je suis née à Boston, Massachusetts, le 10 juin 1937, d'une mère irlandaise et d'un père américain". - côtoie une certaine historiographie : "En 1937, la dictature nazie était bien établie en Allemagne. [... ] L'axe Berlin-Rome avait un an. La guerre civile espagnole aussi. Le 25 avril, les pilotes de la Luftwaffeaux ordres de Franco bombardaient le village de Guernica. [... ] De 1939 à 1946 dans les photographies de presse, jour après jour je voyais les signes de la culture exploser pour se faire meurtriers". La prose percée par des vers de l'introduction annonce les trois parties qui composent ce volume publié à New York en 1990. Trois ensembles de poèmes dont la réunion montre comment "la poésie apporte similitude et représentation à des configurations qui attendent depuis toujours d'être dites". Susan Howe mêle ici l'autobiographie, l'essai historique et l'écriture poétique, en un tissu organique où chaque mode textuel vient fertiliser et déstabiliser l'autre. Au long de ces poèmes, on ne cesse de s'enfuir à travers des forêts : qui sont celles de l'Europe, celles de la Nouvelle-Angleterre, et celles des mots. Le travail de fragmentation et de et reconstruction dans et par le langage - en dialoguant avec d'autres textes, époques, personnes et personnages - propre à Susan Howe sert à faire émerger de l'histoire, individuelle et collective, ces "voix anonymes, minimisées... inarticulées" qui la traversent. On parvient à les entendre, inscrites dans les interstices d'une syntaxe comme ruinée, à les voir ensevelies sous les décombres de l'histoire, matérielle et littéraire, elles peuvent alors sortir (échos ou fantômes) si le lecteur se laisse prendre à ce jeu de capture et d'évasion que la poésie expérimentale de Susan Howe lui offre.

10/2021

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Droit

Voyages en l'honneur du professeur Geneviève Koubi. Un droit à l'évasion... Circulaire

"La carrière du professeur Geneviève Koubi a fêté ses trente années d'entrée dans la fonction publique. Pour cet anniversaire (et un autre plus "civil"), comme un clin d'oeil aux rapports qu'elle entretient avec la notion de commémoration, et parce qu'elle a toujours dit refuser les honneurs lors de son départ officiel en retraite, quelques collègues et amis ont décidé, en secret, comme ce devrait être toujours l'usage, de lui proposer un hommage pour ces trente années de notes, de publication(s), de critique(s) et de dévouement au service public, à l'enseignement et à la recherche. La thématique qui a été retenue est triple : en effet elle tourne non seulement autour du voyage mais également de l'évasion et ce, de façon nécessairement .... "circulaire" ! Le Professeur Koubi se méfie des institutions, sans doute parce qu'elle les connaît bien et ne supporte pas les complaisances qui s'y développent naturellement. Geneviève n'aime pas les commémorations, espaces de consensus forcés par le temps, stations artificielles sur un chemin non tracé mais continu. Des "Mélanges" ne pouvaient donc pas lui convenir, sauf s'ils sortaient de la tradition institutionnelle ou cérémonielle, sauf s'ils évitaient les écueils de l'entre-soi, de la promotion corporative, de l'atteinte aux mystères d'une personnalité. C'est pourquoi ces Mélanges, bien qu'ils soient substantiellement l'offrande de collègues et d'amis à une femme qui a marqué la vie intellectuelle de son temps et des disciplines qu'elle a fréquentées, ne respectent quasiment aucune règle coutumière du genre des Mélanges. En cela, ils consacrent par eux-mêmes l'axe majeur des travaux de la dédicataire : penser la transgression. Non, l'universitaire Geneviève Koubi ne part pas à la retraite, loin s'en faut, même si sa carrière a commencé tôt et a connu toutes les étapes statutaires possibles. Non, la collègue n'est pas honorée par l'une des universités dont elle a fait partie, même si elle en a assuré avec passion et exigence le rayonnement. Non, son curriculum vitae ne sera pas publié dans ce volume, même s'il serait plaisant de démontrer que son travail scientifique personnel dépasse en nombre et en qualité ce que serait capable d'écrire une équipe de recherche entière. Non, il n'y aura pas de photo, quoique Geneviève soit photogénique et amatrice du 8ème art. Non, les souscripteurs de Mélanges ne pourront pas satisfaire leur vice, ni les amateurs de discours et de cocktails nourrir leur agenda".

11/2012

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Généralités

Le noir et le brun

Une histoire-monde illustrée dans la filiation du best-seller " 1917 ". En 2016, Jean-Christophe Buisson a publié un " 1917, l'année qui a changé le monde " qui a fait date tant cet album innovant conjuguait un récit global -au moyen d'une chronologie commentée très écrite- avec une illustration riche et rare, ponctuée d'une vingtaine de portraits de personnalités culturelles, politiques et historiques de premier plan souvent négligées par la postérité. L'ouvrage a rencontré un grand succès public (10 000 lecteurs) et a été unanimement salué par la critique. Six ans après, c'est d'un autre centenaire qu'il s'agit avec le centième anniversaire de l'arrivée au public de Mussollini via la marche sur Rome, ouvrant l'ère fasciste, amplifiée dix ans plus tard par l'avènement d'Hitler avant de plonger le monde dans l'enfer de la guerre mondiale et connaître une fin tragique, scellée pour la postérité par le procès de Nuremberg. Plongeant leurs racines dans le traumatisme de la Première Guerre mondiale, fascisme et nazisme -même si ils divergeaient sur de nombreux points- convergeaient dans leur haine des démocraties occidentales et la volonté d'ériger un Etat total et totalitaire, absolutiste et conquérant, concurrent de celui du frère ennemi communiste. Une des grandes richesses de ce livre, qui en compte beaucoup, est de montrer le caractère mondial de l'attraction qu'ils ont pu susciter non seulement en Europe mais dans le monde entier via l'instauration d'Etats-croupions et de partis-frères sans oublier le troisième pilier de " l'Axe ", soit le Japon systématiquement occulté. Plus largement, l'historiographie traite chacun de ces régimes à part tout en se limitant à la dimension politique puis militaire de leur histoire à partir de la Seconde Guerre Mondiale qui débute pourtant, mais qui s'en souvient, avec l'invasion de la Mandchourie par l'Empire du Soleil-Levant en 1931. Fidèle à son habitude, Jean-Christophe Buisson englobe tout, accordant une large place à l'histoire culturelle, sociale, scientifique et sportive sans négliger naturellement l'histoire politique, diplomatique et militaire. Mais il hiérarchise à la perfection afin de conserver à son texte le caractère d'un grand récit. En résulte un récit édifiant, enlevé, novateur par son procédé même qui rapproche par la chronologie des événements que l'on néglige d'associer. Une vingtaine de portraits, enlevés, relèvent l'ensemble, magistralement mis en image par une centaine d'illustrations privilégiant des représentations méconnues et oubliées. Un livre-événement promis au rang de futur classique.

09/2022

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Histoire de l'art

L'argent dans l'art

Dès le XVe siècle, les représentations de l'argent dans la peinture se multiplient, évoqué sous sa forme de monnaie métallique pour des scènes figurant des transactions. A l'autre bout de cet axe d'une "iconicité de l'argent" , on trouvera pour la période contemporaine des artistes comme Anne et Patrick Poirier ou Claude Closky qui utilisent des billets de banques ou le métal de pièces de monnaie comme matériau plastique : un tableau dans le cas des premiers, une sculpture évoquant la Colonne sans fin de Constantin Brancusi pour le second. Sur ce registre de la représentation matérielle de l'argent, existe un large spectre de possibles La seconde moitié du XIXe siècle voit la naissance de l'Impressionnisme en peinture, qui représente un moment de bascule historique : non seulement pour la rupture esthétique que l'Impressionnisme représente mais aussi pour les nouveaux modes économiques qui se dessinent dans le champ du commerce de l'art. Un des lieux communs sur l'aventure de l'art moderne dans la seconde moitié du XIXe siècle consiste à dire que la rupture esthétique d'avec l'Académie a eu pour conséquence de paupériser les artistes ; Van Gogh étant en quelque sorte le héraut de cette lutte pour une autonomie absolue de l'artiste, en rupture vis-à-vis du goût dominant des commanditaires potentiels. De manière générale, les Impressionnistes ont ébranlé les liens entre la valeur travail, la valeur d'usage et la valeur d'échange. Il s'opère à ce moment-là une dérégulation de la mainmise de l'Etat (après celle du clergé) sur l'art au travers de l'Académie, et l'art devient divergent. La valeur des oeuvres ne sera plus fixée selon les critères académiques, mais au travers du jugement critique. Au XXe siècle, l'artiste ne se contente plus de représenter les thèmes traditionnels liés à l'argent (lieux de commerce et d'échanges, les codes sociétaux liés à l'argent, ou des thèmes dérivés comme le jeu) ; il va engager une réflexion plus intrusive dans les mécanismes de l'argent, dès lors que ceux-ci sont immanents à l'oeuvre d'art. Deux figures tutélaires Marcel Duchamp d'une part, et Salvador Dalí d'autre part, incarnent deux postures en miroir sur le thème de l'argent. Marcel Duchamp crée en 1913 son premier ready made, Roue de bicyclette, l'acte fondateur d'un art de nature conceptuelle. Le geste fait apparaître une valorisation indépendante de la réalité matérielle (ou immatérielle) de l'objet d'art.

04/2023

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Sports

La Radionavigation et l'IFR. Tome 2, L'IFR, le GPS

Cet ouvrage est le deuxième d'une collection de 3 tomes consacrés à la radionavigation. Il s'adresse à ceux qui désirent améliorer leurs connaissances dans ce domaine. Il pourra également servir de référence à l'instructeur, qui y trouvera matière à illustrer son cours. Dans le tome précédent, nous avons étudié? : - le calcul mental ; - la matérialisation de la position dans l'espace ; - les différentes méthodes de changement d'axe ; - et les moyens classiques de radionavigation (VOR, HSI, DME, ILS, ADF, RMI...).
Ces connaissances vont nous permettre maintenant d'étudier les trajectoires en IFR et le GPS. Pour la plupart des pilotes privés, l'utilisation du GPS se résume souvent à l'utilisation d'un simple "? Goto ? ". Nous verrons les différentes options, souvent ignorées, de cette fonction. Nous introduirons la notion de plan de vol, succession de branches caractérisées notamment par un point initial et un point final.
Un plan de vol est très utile lorsque la trajectoire prévue n'est pas constituée d'une simple ligne droite et permet de soulager la charge de travail du pilote. L'étude du plan de vol, de sa saisie et de son déroulement en vol nous permettront d'introduire les notions de branche et de point actifs et d'auto-séquencement des points. Nous étudierons les différentes approches GPS ? : LNAV, LNAV/VNAV et LPV.
Depuis que le système EGNOS a été déclaré opérationnel en 2011, les procédures d'approche GPS se sont multipliées en Europe et notamment en France. Bien des aérodromes ne disposant que d'une simple approche NDB, disposent également aujourd'hui d'une approche LPV, ce qui constitue un progrès considérable. Par ailleurs, les procédures ILS sont souvent remplacées, sur les aérodromes secondaires, par des procédures LPV.
Les erreurs les plus fréquentes seront expliquées comme le seront également les questions que se posent souvent les utilisateurs ? : - Quand est-il nécessaire de suspendre ou de reprendre l'auto-séquencement ? - Que faire en cas d'oubli de suspendre celui-ci ? - Quelle est la différence entre les modes "? OBS ? " et "? SUSP ? " ? - Est-il nécessaire d'activer systématiquement une approche et quelle est la conséquence de son activation ? - Quelle est la différence entre un "? Goto ? " sur un point du plan de vol et sur un point n'y figurant pas ? - Que se passe-t-il si, en vol, nous effaçons le point actif ? Sommaire Avant-propos 1 L'I.
F. R. 2 La navigation par satellites Conclusion A Correction des exercices B Minimums opérationnels C Règles d'intégration dans la circulation d'aérodrome D Notions sur les segments-extrémités et le codage des points RNAV Table des matières

07/2019

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Critique littéraire

Leconte de Lisle. Ou la passion du beau

Jusqu'à sa mort Leconte de Lisle, a fait preuve d'une telle discrétion sur sa vie privée et il a été si peu à l'honneur, qu'on pouvait avoir l'impression qu'il avait "à peine vécu", qu'il tendait vers le pur esprit. Très tôt, sa vocation de poète pour lui ne fait aucun doute. Cet. écrivain iconolâtre et autodidacte, boudé du grand public jusque vers 1870, vit dans la pauvreté et dans une relative solitude. Il fonde une revue littéraire à Rennes en 1840, collabore à celles de l'école fouriériste, reçoit l'enseignement de son ami Louis Ménard et fréquente le salon de. Louise Colet, avec Flaubert en 1853. Mais surtout, à partir de 1864, il prend la tête d'un cénacle ou d'une école qui sera dite "parnassienne", et qui, malgré quelques vicissitudes, se maintiendra jusqu'à la fin du siècle. Tous les écrivains et poètes importants d'alors lisent et relisent Leconte de Lisle, se nourrissent de sa poésie, même lorsqu'ils prétendent s'en détacher, comme Verlaine ou Mallarmé, ou la contester, comme Moréas ou Richepin: Gide, Valéry, Proust, Louÿs, Péguy, etc. L'œuvre du traducteur est également considérable.... Héritier de Hegel, influencé par Renan, Leconte de Lisle s'est placé sur l'axe essentiel de son époque: celui de la fin de l'histoire et de la substitution de l'histoire des religions aux religions elles-mêmes. Sa poésie impose une problématique difficile mais réaliste du temps et de l'éternité, qui n'a rien d'une architecture figée. Si les sujets qui le passionnent sont théologiques ou mythologiques, ils contiennent toutes les préoccupations d'un siècle en pleine crise morale et religieuse, en pleine mutation politique et économique. Christophe Carrère a voulu réhabiliter cet artiste incomparable veut de l'océan Indien, moderne, quoi qu'on en dise, et qui n'a jamais été tout à fait accepté, ni par les Créoles de la Réunion ni par les Français de métropole. Paria des lettres françaises, tourmenté entre deux natures, sensible à l'extrême, séducteur, amoureux, vulnérable, souvent, parfois drôle, sympathique même, il se distingue ici nettement du Leconte de Lisle officiel tel que les chroniques nous le décrivent à longueur de colonnes, inaccessible et glacial avec "sa tête bien caractéristique", ses "grands cheveux blancs arrondis ont la vénitienne retombant tout autour de sa figure", son "second menton énorme se détachant sur son col ouvert", et ce légendaire "monocle de buffle noir sur son col droit".

03/2009

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Histoire de France

Vichy face à l'occupation allemande et à la guerre "anglaise". 1939-1945 : mon devoir de mémoire Volume 2

Adolf Hitler vient d'accorder un armistice à la France très différent d'une "capitulation". Le Führer n'a pas suivi les conseils de ses généraux. Mais ceux-ci n'avaient pas plus écouté ses conseils de prudence avec les risques d'une nouvelle défaite de la Marne. Ils avaient été aidés par l'incompétence de De Gaulle lors de la contre-attaque d'Abbeville. L'Allemand s'attend à ce que l'Angleterre, consciente de son infériorité terrestre, signe une paix blanche similaire à l'accord du 18 juin 1935 et cette paix blanche ; Churchill n'aurait pu l'envisager qu'avec une disparition totale de la France. Ils auraient pu se partager les dépouilles. Chacun restera sur ses espérances. Churchill, quant à lui, va falsifier la réalité. Il oubliera les multiples trahisons et capitulations anglaises comme à Boulogne, de ce début de guerre et décrétera que la France a trahi ses engagements en capitulant. La vérité est tout autre, la France a obtenu un armistice avec le respect d'une convention entre les deux parties... ce qui a, en plus, sauvé l'Angleterre. Hitler va démobiliser son armée que quelques barcasses auraient pu transporter en Grande-Bretagne pour une conquête rapide de l'Ile, dans une répétition de celle de Guillaume le Conquérant. Pendant la première moitié de cette guerre, la France sera la victime sur laquelle les deux ennemis vont s'acharner : les deux tiers du territoire métropolitain sont "Zone Occupée" et contraints d'obéir aux directives allemandes. La "Zone Sud ou Libre", essentiellement rurale, va survivre en permettant à certains Français de gagner l'Espagne. L'Etat Français doit éviter de fournir aux Allemands tout motif d'intervention et poursuivra une oeuvre législative dans les domaines sociaux et de l'instruction extrêmement bénéfique pour le pays. Nos administrateurs des territoires d'outremer ne cèderont pas aux offres anglaises. Cette fidélité à la France empêchera l'Allemagne d'utiliser ce manquement pour rompre l'armistice, mais la France d'outremer subira les attaques des forces anglaises et parfois françaises de la "France Libre" dans un combat fratricide et inutile. De son côté, le "Gouvernement de Vichy" va profiter de cet armistice pour faire comme les Allemands l'avait fait après Tilsitt et se restructurer à l'insu de l'ennemi. Weygand va se voir déléguer par le maréchal Pétain cette réorganisation de l'Afrique française. Avec efficacité, il va reconstituer cette Armée d'Afrique que les Alliés seront bien contents d'avoir à leurs côtés lorsqu'ils se décideront à attaquer les forces terrestres de l'Axe... lors de la reconquête de la Libération.

09/2015

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Informatique

Solidworks. Conception détaillée de pièces et d'assemblages 3D, Edition 2019

Ce livre sur SolidWorks 2019 est destiné à tout technicien, dessinateur, projeteur, concepteur, ingénieur ou designer amené à concevoir des pièces et assemblages 3D paramétriques. Il présente les fonctionnalités essentielles pour maîtriser cette application de CAO et acquérir les bonnes pratiques pour une utilisation optimale. Chaque chapitre se termine par un ou plusieurs exercices qui permettront au lecteur de mettre en pratique les connaissances acquises au fil des pages. Il débute par quelques généralités puis se concentre sur l'environnement de travail : l'interface y est précisément décrite ainsi que les différents outils de navigation afin de mieux maîtriser par la suite la conception de pièces, d'ensembles et de mises en plan. Sont abordés également l'organisation des fichiers dans SolidWorks ainsi que les échanges de données (importation et exportation de fichiers d'échange). Vous apprendrez ensuite à gérer des esquisses 2D notamment à travers les fonctions de création, de transformation et l'ajout de contraintes. Ce chapitre se termine par deux exercices qui vous permettront de mettre en application pas à pas les fonctionnalités présentées. Dans le chapitre suivant sur la création de pièces, sont développées les différentes fonctions de création de volumes (extrusion, révolution, nervure, etc...), de retraits de matière (poche, gorge, rainure, trou, etc...) et de modification de volumes (congés, chanfreins, dépouille, coque, etc...). Vous y découvrirez également l'utilisation des éléments de référence tels que les points, les axes et les plans. Deux exercices viennent compléter ce chapitre : vous créerez pas à pas deux pièces volumiques à partir des esquisses réalisées au chapitre précédent. Le chapitre suivant est consacré à la création d'assemblages. Après une brève présentation de la structuration d'un assemblage, sont détaillées les différentes manières d'insérer des composants (pièces ou produits) et de les placer les uns par rapport aux autres à l'aide des contraintes géométriques. Sont également étudiées l'utilisation de composants de catalogue (vis, écrous, etc...), les fonctions d'analyse d'assemblage (interférence, section 3D), la création de scènes (éclaté) ainsi que la gestion de la nomenclature. Trois exercices vous permettront de revoir les connaissances acquises dans ce chapitre en créant trois assemblages. Un chapitre est consacré à la mise en plan. Vous y verrez les différents outils de création de vues (vue de face, coupes, vues isométriques, etc...), l'utilisation des cartouches, les outils d'habillage de plans (cotes, textes, symboles, etc...) et l'insertion d'un tableau de nomenclature. Deux exercices vous permettront d'utiliser les outils vus dans ce chapitre. Un chapitre est consacré à la conception spécifique de pièces de tôlerie, à la gestion des plis, aux dépliés, à la mise en plan dédiée à la tôlerie. Un exercice vous permettra de mettre en pratique. Le chapitre suivant aborde la gestion des ensembles mécanosoudés et leurs spécificités : gestion de bâtis, structures, positionnement et remplacement de profils et composants, gestion des intersections, coupes à onglets, etc. Il se termine également par un exercice pratique. Les fichiers permettant la réalisation des exercices d'application ainsi que les fichiers corrigés sont disponibles en téléchargement sur le site des Editions ENI.

05/2019

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Critique Poésie

Baudelaire, la modernité mélancolique

Cet ouvrage célèbre le bicentenaire de la naissance du poète et explore son oeuvre sous l'angle de l'expérience mélancolique. Epreuves corrigées de la première édition des Fleurs du mal, manuscrit autographe de Mon coeur mis à nu, estampes de Meyron, autoportrait ou encore portraits par Nadar invitent à une immersion dans l'univers du poète. Après un essai introductif d'Antoine Compagnon portant sur Baudelaire et la modernité, le prologue, présenté par Jean-Marc Chatelain, partira du rapport privilégié que Baudelaire entretenait avec la figure d'Hamlet, son double allégorique, pour explorer la mélancolie baudelairienne jusqu'à son point le plus intime. 3 axes sont proposés : l'exil et l'errance ; le souvenir et les fantômes du passé ; la déchirure mélancolique du moi. L'exil et l'errance La première partie du catalogue est consacrée au sentiment d'exil, qui constitue la donnée initiale du destin de poète de Baudelaire, vivant mal la séparation avec sa mère et atteint de " la grande Maladie de l'horreur du Domicile ". André Guyaux évoque notamment le voyage que Baudelaire effectue en 1841 aux îles Maurice et Bourbon, auquel le contraint son beau-père, le général Aupick, qui entend l'éloigner de la capitale pour lui faire passer le goût de la littérature. Jean-Marc Chatelain retrace ensuite l'histoire éditoriale des Fleurs du mal jusqu'à leur publication en 1857, à partir des épreuves corrigées par Baudelaire (dont le recueil est conservé à la Réserve des livres rares). Les fantômes de la vie antérieure Rémi Brague, dans son essai, éclaire le rapport singulier qu'entretenait Baudelaire avec le langage de l'image, lui qui se donnait pour double tâche de glorifier " le culte des images (ma grande, mon unique, ma primitive passion) " et le " vagabondage ". L'image répond fondamentalement, chez Baudelaire, à un mode de présence spectral. Ainsi en est-il des " fantômes parisiens " à la suite des démolitions orchestrées par le préfet Haussmann. Valérie Sueur, dans son essai, montre les correspondances entre les vers de l'un (notamment les " Tableaux parisiens ") et les estampes de l'autre, tel le Stryge. La déchirure mélancolique du moi Jean-Claude Mathieu, dans l'essai de la troisième et dernière partie, revient sur tous les thèmes forts du catalogue. Dans ses poèmes, Baudelaire, attentif à la vie triviale des faubourgs boueux et des rues encombrées, prend soin des " ruines ", plus bouleversantes que le nouveau Paris, des " Petites Vieilles " chétives... Dans l'oeuvre de Baudelaire comme dans sa vie, la mélancolie prend différentes formes, celle du dandysme d'une part, qui fait l'objet de l'essai d'Andrea Schellino ; celle de l'ironie de l'autre, du rire et de la caricature, qu'expose Julien Dimerman. Dans l'épilogue " Baudelaire en son miroir ", Sylvie Aubenas présentes les principaux portraits photographiques du poète comme des images diffractées de lui-même qui témoignent à leur manière de l'impossible coïncidence avec soi-même, telle que Courbet la décrit en 1848 : " Je ne sais comment aboutir au portrait de Baudelaire, tous les jours il change de figure. "

10/2021

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Droit

Lien familial, lien obligationnel, lien social. Tome 1, Lien familial et lien obligationnel

Depuis la fin du XXe siècle, toute une série de travaux n'a cessé de croiser lien familial et lien obligationnel, droit de la famille et droit des obligations. En effet, le lien de famille crée des droits et des devoirs dont il est facile de constater les particularités, mais beaucoup plus délicat d'esquisser une théorie générale. Tantôt droits et devoirs constituent un ensemble ordonné en vue d'une finalité et créent une situation juridique complexe, dont la dimension obligatoire n'est qu'un aspect. Tantôt il existe une charte de devoirs dont on se demande si la technique juridique de l'obligation permet d'en tracer le régime : ainsi les devoirs conjugaux correspondent pouf partie à des obligations civiles au sens classique du terme, pour partie à des liens d'une nature qui semble différente. Dans une troisième série d'hypothèses, c'est bien la technique de l'obligation civile qui sert de fondement. Néanmoins, les rapports familiaux modifient le régime juridique classique des obligations. Par exemple, la réception de l'article 1382 du Code civil dans le domaine de la responsabilité civile des acteurs familiaux fait débat dans la mesure où certains auteurs y voient l'application pure et simple de la théorie de la faute civile, alors que d'autres soutiennent en revanche que la faute, entre membres d'une même famille, n'a pas la même portée qu'entre des personnes étrangères les unes aux autres. Enfin, la figure juridique du contrat semble de longue date, assez ambivalente lorsqu'elle rencontre des liens familiaux. Le contrat de mariage par exemple semble toujours posé par opposition : opposition entre le contrat et le sacrement, opposition entre le contrat et l'institution, opposition entre le contrat de famille ou pacte de famille et d'autres contrats, opposition entre le contrat et l'arrangement familial... Cette opposition va suffisamment loin pour que, d'un certain point de vue le lien contractuel et le lien familial puissent presque passer pour des antonymes. Le lien familial, de ce point de vue, serait tellement pétri d'impératifs que sa "contractualisation" pourrait être suspectée de le vider progressivement de sa substance. On le devine, les deux axes autour desquels se construit la difficile relation entre les obligations et le lien de famille sont, d'une part, la contractualisation du lien familial, et d'autre part, la responsabilisation des acteurs familiaux. Contractualisation et responsabilisation sont bien sûr des figures du discours juridique, de sorte qu'elles se chargent de connotations allant au-delà du sens technique du contrat et de la responsabilité civile. La tendance à la responsabilisation ou le phénomène de contractualisation font sens en faisant image. Pour autant, il serait mal avisé de sous-estimer ces mouvements. En effet, ce sont aussi des concepts qui, dans la pensée juridique, ont une histoire, et qui correspondent à des évolutions marquantes, aussi bien de la politique législative que de la politique jurisprudentielle, évolution que la globalisation du droit ne fait qu'amplifier. L'ouvrage permet d'offrir une réflexion croisée et pluridisciplinaire, entre droit, sociologie, histoire et philosophie sur ce lien d'interdépendance qui peut exister entre lien obligationnel et lien de famille.

09/2013

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Romans historiques

Eve

Le sacrilège du premier meurtre s'accomplit juste après que Dieu-Elohim a banni Adam et Eve du jardin d'Eden : leur fils Caïn tue son jumeau Abel. Dieu chasse Caïn de sa vue tout en le protégeant d'un signe : durant sept générations, nul ne devra porter la main sur lui. Caïn trouve refuge dans un désert, où il érige la cité d'Hénoch et fonde sa descendance. Mais voilà que Lemec'h, son arrière-arrière-petit-fils, tue Caïn avant que les sept générations soient accomplies ! Awan, la vieille épouse de Caïn, annonce alors une terrible prophétie : lassé de cette engeance imparfaite qu'il a créée, Elohim va l'anéantir par un déluge ! La terreur s'empare du peuple d'Hénoch. Lemec'h entre en guerre contre les idolâtres, pensant que Dieu en sera satisfait et épargnera sa création. Le chaos règne, les morts s'accumulent, pourtant la victoire n'apporte aucune paix : Awan maintient sa prophétie. Les femmes d'Hénoch se révoltent en "refusant leurs ventres". A quoi bon enfanter des assassins que Dieu châtiera ? A quoi bon mettre au monde des enfants promis à la noyade ? La révolte gronde dans la ville de Hénoch. Pourquoi Elohim condamne-t-Il ses habitants ? Ils sont innocents des crimes de Caïn et de Lemec'h ! "Allez demander à Adam et à Eve", répond Awan. Un groupe d'hommes et de femmes la prend au mot. Ils rejoignent Eridou, au sud de l'Eden, où vivent les premiers ancêtres. Ceux d'Hénoch leur demandent des comptes. Que s'est-il passé au jardin d'Eden ? Quelle est cette faute originelle dont ils subissent le châtiment sept générations plus tard ? Adam rejette la responsabilité sur Eve. La colère de Dieu, l'anéantissement promis… tout est à cause d'elle. Une enquête est ouverte, le procès d'Eve se prépare. Les témoins de l'accusation se succèdent. Ils parlent de la mort et de la guerre, du deuil et de la famine auxquels les a soumis le renvoi du paradis. Seth, le benjamin d'Adam et d'Eve, défend sa mère : la culpabilité d'Eve n'est pas aussi évidente qu'Adam voudrait le faire croire. En désobéissant à Dieu, Eve n'a-t-elle pas servi les hommes ? S'ils étaient restés dans le paradis, quel genre d'êtres seraient-ils devenus ? Des êtres hors du temps et de l'histoire ? Incapables d'aimer, de créer, de penser ? A sa suite, des voix s'élèvent pour interroger Elohim : Quel était cet arbre placé au coeur de l'Eden ? Pourquoi tenter Adam et Eve si son fruit pouvait conduire au Mal ? Elohim n'a-t-Il pas lui-même voulu l'imperfection de Sa création ? N'a-t-Il exercé sans discernement Sa vengeance ? A-t-Il été faillible en se montrant injuste ? C'est Nahamma, l'épouse de Noé, qui raconte le procès d'Eve, auquel elle a assisté. Entrée avec son époux et ses fils dans l'arche, elle est la seule survivante du déluge, la seule qui accepte de témoigner des temps d'avant l'apocalypse.

10/2016

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Autres

Philosophie N° 149, mars 2021 : Raymond Ruyer

Ce numéro est tout entier consacré au philosophe français Raymond Ruyer (1902-1987). Il s'ouvre sur une lettre de Ruyer à Piaget du 16 octobre 1965. Elle fait suite à la sévère critique que Piaget avait faite de ses Eléments de psycho-biologie où, tout en reconnaissant dans l'ouvrage un certain effort d'information, celui-ci opposait une fin de non-recevoir aux explications des faits par une métaphysique du potentiel et condamnait le recours, jugé purement verbal, à des notions telles que "finalité", "potentiel", "psychisme". On y lira les arguments que Ruyer oppose à la thèse selon laquelle la philosophie n'apporte aucune connaissance véritable, ce privilège étant réservé à la science expérimentale. Dans "Ruyer et les leçons de l'instinct", André Conrad s'attache au problème de la différence anthropologique. Pour l'éthologie compréhensive (Fabre, von Uexkiill, Buytendijk), l'instinct est une embryologie continuée selon une action thématique, et non selon le mécanisme à "déroulements autonomes" (Lorenz, Tinbergen) ou des "comportements régulés". Si l'homme est séparé de l'animal par l'originalité de la fonction symbolique (Cassirer, Langer), l'action thématique ne sépare pm l'embryologie sociale (culture et politique) du mystère de la vie, ce qui fait à la fois comprendre 1a différence et la communauté des vivants. Dans "Etre ou avoir son corps : à propos de trois genres de multiplicités chez Ruyer", Benjamin Berger s'attache à éclaircir le statut du corps dans la philosophie de Raymond Ruyer. Ce dernier se situe au carrefour de deux axes cruciaux, celui de la manifestation et celui des multiplicités, et constitue le lieu de connexion entre la phénoménologie et l'ontologie, de même qu'entre une philosophie de l'incarnation et une philosophie du corps vivant. Dans "Raymond Ruyer et la cybernétique", Alix Veilhan s'intéresse à la lecture ruyerienne des théories rybemétiques, notamment à la façon dont le dialogue avec les thèses formulées par Norbert Wiener permet à Ruyer de soutenir l'hypothèse d'une origine "transspatiale" de l'information et de démontrer l'inadéquation du mécanisme pour élaborer une pensée du vivant. Ruyer invite alors à l'établissement d'une cybernétique renouvelée, en accord avec "éo-finalisme". Dans Rayer, Leibniz et l'unité des corps o, Bertrand Vaillant s'attache à un problème que Rayer hérite de Leibniz, celui de l'unité des corps, et examine à la lumière de cet héritage lebniziu sa résolution au sein de la métaphysique panpsychiste de Ruyer, conçue par ce dernier comme une "monadologie corrigée". L'auteur cherche à montrer que cette philosophie, pensée pour échapper aux difficultés de la monadologie leibnizienne, n'y parvient pas réellement. Dans "Le rapport de Rayer à Whitehead", Fabrice Colonna cherche à établir quelle est la présence exacte de Whitehead dans l'oeuvre de Ruyer. Les points de rapprochement incontestables entre les deux penseurs concernant l'importance de la métaphysique, la critique du schème matérialiste et la pertinence d'un platonisme renouvelé ne doivent pm faire oublier les différences d'accent, qui se manifestent tant au sujet de la question des composés que de certains principes de la théologie spéculative, à laquelle l'un et l'autre auront frayé des voies originales. D. P.

03/2021

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Beaux arts

Découper le temps en son lieu. Parcours expérimental, Edition bilingue français-anglais

Découper le temps en son lieu est un parcours expérimental mis en oeuvre entre 2015 et 2017 par les artistes et théoriciens de l'unité de recherche Art Contemporain et Temps de l'Histoire. Cette édition retrace le travail d'interlocution entre chercheurs à partir d'oeuvres d'art entretenant un lien particulier au lieu. Les oeuvres qui reviennent avec insistance dans les discussions des artistes forment l'axe central d'une forme d'exposition inédite avec Roof Garden Commission de Pierre Huyghe de 2015 sur le toit du Metropolitan Museum de New York et son lien à Central Park et au Musée d'Histoire naturelle, Conical Intersect de Gordon Matta-Clark, réalisé dans le cadre la Biennale de Paris de 1975 dans les anciennes bâtisses en bois et plâtre qu'on détruisait dans le quartier de Beaubourg à cette époque, ou encore la rétrospective de Gerhard Richter à l'Albertinum de Dresde dans sa ville natale de l'Allemagne de l'Est totalement détruite en février 1945. A deux occasions, dans le cadre de Vision au Palais de Tokyo en avril 2016 et puis au Réfectoire des nonnes à l'ENSBA de Lyon au mois de décembre, les artistes et théoriciens ont développé des objets rappelant la forme singulière de la maquette. Il s'agissait ainsi de construire dans l'espace de la galerie, par le dialogue collectif et par le geste, un atlas qui retrace la cartographie d'une pensée en acte. Depuis une première exposition expérimentale au Réfectoire des nonnes en 2011, l'unité de recherche travaille à l'élaboration de tables, outils visuels qui permettent de dégager une discussion d'ordre théorique. Cette édition raconte l'écart décisif qui a été élaboré en transformant l'image qui reproduit une oeuvre, outil habituel et nécessaire à la construction d'un atlas, en un objet réalisé au fur et à mesure de la discussion par des procédés et des gestes. La conversation qui les accompagne, enregistrée en deux jours à Aisey-sur-Seine les 16 et 17 septembre 2017 par Yann Annicchiarico, Axelle Bonnard, Jenny Lauro-Mariani et Bernhard Rüdiger, puis transcrite et éditée avec la contribution de Vincent Ceraudo, Maïté Marra et Philippe Rousseau, n'est plus une pensée verbale aux prises avec des arguments visuels, mais la mise en pratique orale et manuelle de leur réification. Ce n'est pas à partir d'images que se construit la discussion, mais à partir de gestes qui transforment l'évocation d'un référent en une action. La pensée, ou plutôt l'oralité de la conversation collective, se fait ici praxis gestuelle, elle devient un outil heuristique qui détermine les arguments et les expose à l'espace concret de leur mise en forme visuelle et verbale.

09/2019

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Littérature française

Le chiffre des soeurs

Le chiffre, ce sont les initiales emmêlées qu’on brodaient autrefois sur les trousseaux de famille. Les soeurs, elles sont au nombre de quatre. Nées dans le premier quart du XXe siècle au sein de la petite bourgeoisie provinciale, elles forment le quatuor de tantes redoutable et fascinant de ce nouveau livre d’Antoine Piazza, qu’on aimerait dire roman, bien qu’il soit nourri exclusivement de ses souvenirs familiaux. Au travers de ces personnages hauts en couleurs, souvent truculents, il balaie un siècle, celui des siens sur plusieurs générations et nous dresse le portrait d’une certaine France. Secrets et scandales familiaux, bons mots d’enfants répétés sur des décennies, anecdotes ressassées et amplifiés… Chaque famille a sa propre mythologie et l’art d’Antoine Piazza est d’en creuser avec minutie chaque épisode et chaque personnage. Les femmes, donc, sont au coeur de cette chronique. Annabelle, la soeur aînée, en est la maîtresse femme : elle tient salon à Maillac, petite ville industrieuse du Sud-Ouest enrichie dans les peaux (Mazamet en réalité), dont nous est racontée la prospérité, puis la chute à l’orée des années 80. La cadette est professeur de piano dans une très sélecte institution catholique parisienne, les dernières, infirmière et religieuse. à elles quatre, elles forment l’axe et le moteur de ces histoires fondatrices où l’héroïsme côtoie souvent la mesquinerie et la trivialité. La force d’Antoine Piazza est dans cet équilibre, décrire un groupe humain au plus juste mais sans jugement, au travers de ses mille contradictions. Ainsi se tissent magistralement petite et grande Histoire, au gré de la geste familiale de ces Français si représentatifs de ce XXe siècle, dont les greniers dissimulent des revues à la gloire de Pétain. Et la chance de l’auteur est sûrement d’avoir eu à disposition un matériau humain d’une richesse incomparable, qu’il transfigure avec maestria en matière romanesque. Tout est vrai, dans Le chiffre des soeurs : la tante infirmière barrant la route avec inconscience à vingt miliciens armés. La religieuse défroquée découvrant l’amour à 70 ans. L’écriture, classique et précise, sert ce regard attentif et acéré, bienveillant mais jamais sentimental. En douze chapitres à la chronologie bousculée comme les spirales de la mémoire, Antoine Piazza nous aspire dans ces scènes à l’ironie mordante, temps retrouvé d’une France disparue. C’est enfin la genèse d’un écrivain qu’il nous fait entendre, dans ce rôle de témoin muet et avide, enfant cherchant à déchiffrer le monde incompréhensible des adultes. Après ses trois précédents livres, Les ronces, La route de Tassiga et Voyage au Japon, il poursuit son oeuvre singulière, nourrie exclusivement de son histoire personnelle.

01/2012

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Sports

L'ENTRAINEMENT SCIENTIFIQUE INDIVIDUEL. La clef d'or du mariage performance et santé

Voici enfin l'ouvrage qu'attendaient les nombreux acteurs de l'entraînement toujours confrontés à ce problème fondamental de son individualisation. La recherche de performance dans le respect d'une éthique médicale et scientifique imposant de préserver l'intégrité et la santé individuelles n'intéresse pas que le sportif de haut niveau ; elle intéresse aussi tous ceux qui, pour des raisons d'aptitude professionnelle, des raisons médicales diagnostiques ou thérapeutiques, en particulier de rééducation, ou plus simplement de mieux être ou d'hygiène de vie, cherchent à améliorer leur aptitude dans les meilleures conditions de rapidité et de sécurité. Un même souci d'efficacité guide l'auteur qui réussit l'exploit de nous fournir en un minimum de pages la synthèse d'une expérience pluridisciplinaire exceptionnelle débutée en 1977 avec la création de l'ASTB. Contrairement aux ouvrages traditionnels qui jettent pêle-mêle dans la marmite de potion magique une multitude de recettes empiriques assaisonnées d'une pincée de scientisme censé en améliorer la saveur et la digestibilité, il s'agit là d'une construction originale, rigoureuse et logique, fortement inspirée de la triple formation de l'auteur, scientifique, médicale et biologique. Vous ne pourrez donc pas sauter de chapitre sans perdre d'efficacité et de précision sur la planification qui fait l'objet du dernier chapitre, et sans risquer de retomber dans le travers traditionnel des erreurs de sous ou sur entraînement ! En revanche, vous y trouverez à chaque étape tous les outils, la démarche méthodologique, les avertissements, les protocoles, les exemples concrets et les calculs, permettant de reproduire à titre individuel la méthode pragmatique proposée. Cet ouvrage est donc un outil pour tous les étudiants ou les professeurs qui, comme lui, ont la responsabilité d'enseignements spécialisés de Physiologie de l'Exercice et de la Performance dans les nombreuses formations concernées comme en STAPS, en Ergonomie, en Médecine, en GBM, etc. Mais au-delà de cet intérêt pédagogique, son expérience de terrain exceptionnelle comme Directeur de Recherches du Laboratoire de la Performance ASTB, résolument axé sur la finalisation de la recherche fondamentale, en tant que Médecin des Equipes de France et comme Conseiller Technique Médical et Recherche, détaché à la Préparation Olympique, lui permet d'illustrer chacune des étapes de sa démarche des exemples concrets d'athlètes ou d'équipes de renom dont la préparation et le suivi ont conduit à différents records de niveau mondial. C'est donc aussi un guide indispensable pour les sujets sportifs ou simplement actifs, privés d'encadrement technique structuré, et un ouvrage de référence pour les entraîneurs, médecins, préparateurs, éducateurs ou rééducateurs physiques soucieux de l'optimisation des individus et des collectivités dont ils ont la responsabilité.

09/1999

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Beaux arts

Cergy Ygrec. Tableaux actuels d'une ville nouvelle

Le village de Cergy s'est trouvé pris à la fin des années 1960 au centre d'une agglomération nouvelle voulue par l'état et les aménageurs. 50 ans sont passés comme autant d'années d'une chronique urbaine et humaine : c'est l'occasion pour le sociologue et écrivain Jean-Michel Léger et le photographe Jean-Yves Lacôte d'y revenir et d'en saisir les contours actuels. " Cergy, dès sa construction, a été une ville de brassage, soixante nationalités différentes, Français venus de toutes les provinces. Je trouvais cela prodigieux, une ville pareille, à quarante kilomètres de Paris, cette possibilité d'être ensemble entre gens arrivant de partout. Une ville où il n'y a pas, comme à Rouen, Bordeaux, Annecy – les villes où j'ai vécu – un coeur 'bourgeois', inscrit dans les murs, dans les rues, cette puissance ancienne d'un ordre social, de l'argent, manifestée dans les bâtiments " (Annie Ernaux, Le vrai lieu, Gallimard, 2014). Le petit village de Cergy, dans son écrin de verdure et son univers champêtre, s'est trouvé pris à la fin des années 1960 au centre d'une agglomération nouvelle voulue par l'état et les aménageurs. La création de " centres urbains nouveaux ", à l'échelle de l'Ile-de-France, a apporté des réponses à la croissance démographique et à l'étalement urbain en réalisant un développement multipolaire. 50 ans sont passés comme autant d'années d'une chronique urbaine et humaine faite de ruptures et de continuités, planifications et changements de programme, superpositions et hésitations, lenteurs et fulgurances, échecs et réussites. Dans l'aventure de la ville nouvelle, Cergy est celle qui a connu les bouleversements les plus importants et la croissance démographique la plus spectaculaire, passant de 2 500 habitants en 1969 à plus de 62 000 aujourd'hui. Chaque quartier, constitué autour d'îlots ou d'unités de voisinages, témoigne d'une extraordinaire diversité architecturale, urbaine, paysagère et sociale. En résulte une forme urbaine complexe, vivante, entrelacée de pleins et de vides, de parcs, de routes et de sentiers, de liens et de passages propices à toutes sortes de circulations. Toujours en travaux, travaillant ses limites et son centre, la ville aime se contredire et se mêler, comme sa population, à l'air du temps. En s'attachant aux ambiances singulières des quartiers, aux édifices-témoins et emblématiques (de la Préfecture à l'Axe majeur, par exemple), à ce qui fait lien ou rupture entre les quartiers, le photographe Jean-Yves Lacôte donne à voir autant une histoire des formes urbaines que la manière dont on les habite aujourd'hui, dont on se les approprie ou les détourne. Une photographie-constat de 50 ans de vie (non pas " après " mais " pendant ").

05/2019

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Archéologie

Revue archéologique du Centre de la France Supplément N° 77 : Etablissements ruraux et ensembles funéraires gallo-romains dans le centre du Loiret : les opérations de l'autoroute A19

Quarante sites de la période romaine ont été découverts au cours des opérations archéologiques réalisées sur le tracé de l'AutorouteAl9 (voir le volume 1 de la série"Archéologie de l'Autoroute A19"). Quatre d'entre eux, fouillés plus exhaustivement, ont été retenus pour illustrer ces découvertes. Le site d'Attray, seul situé en territoire carnute, est occupé depuis La Tène finale. L'établissement romain, fondé au cours du Ier s. et occupé jusqu'au IIIe s., s'inscrit au sein d'un double enclos fossoyé dont la forme apparait comme un exemple de la survivance d'un aménagement de type laténien. Les trois autres sites sont situés en territoire sénon. Deux d'entre eux ont été découverts sur le territoire de la commune de Corbeilles-en-Gâtinais. Aux "Prés de Puiseaux", succédant à un modeste établissement de La Tène C, une construction romaine, vraisemblablement à caractère funéraire, est installée aux abords de la voie Orléans-Sens. A "Franchambault", ce sont un établissement de la fin du premier âge du Fer et une petite villa construite "à la romaine" qui ont été fouillés. La découverte d'un bâtiment et d'une fosse à vocation cultuelle permet de documenter un aspect encore méconnu de ces établissements ruraux. Le quatrième site se trouve sur la commune de Gondreville. Il s'agit d'un établissement agropastoral occupé depuis La Tène ancienne jusqu'au IIIe s. de n. è. Si la partie résidentielle de l'établissement romain n'a pas été reconnue, peut-être située en dehors de l'emprise autoroutière, une partie des équipements - enclos fossoyés, vaste grenier sur poteaux et séchoir par exemple - a pu être explorée. L'intervention a également permis de reconnaître le tracé de la voie reliant les agglomérations antiques de Sceaux-du-Gâtinais et de Montargis. La proximité de cet axe de circulation a sans doute été déterminante dans le choix d'implantation d'un petit édifice funéraire dédié au fondateur du domaine. Au IIIe s., de nombreux vases destinés à recevoir les corps de nouveau-nés ou à l'enfouissement de placentas sont déposés autour de ce monument. La dernière contribution, synthèse d'un travail universitaire, est une étude comparative de la céramique de trois des sites présentés dans ce volume Attray, Corbeilles-en-Gâtinais "Franchambault" et Gondreville. Elle est complétée par l'étude de la céramique issue d'une cave découverte au cours d'un diagnostic sur la commune de Beaune-la-Rolande au lieu-dit "la Violette". Ce travail vise à caractériser la céramique en usage dans cette zone de confins entre cités, à percevoir son évolution depuis le Ier jusqu'au IIIe s. de n. é et à appréhender l'influence de la voie Orléans-Sens sur la diffusion des céramiques régionales et importées.

10/2021

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Sciences historiques

La fabrique du sexe. Essai sur le corps et le genre en Occident

L'Occident, comme toute civilisation, n'a cessé depuis les origines de s'interroger sur la différence des sexes. Mais parle-t-on de l'homme et de la femme que l'on n'a encore rien dit : se réfère-t-on au genre - définition culturelle par des qualités morales, affectives, sociales... - ou au sexe - définition par des spécificités anatomiques ? Jamais, en effet, les deux notions ne se recouvrirent. Dès l'Antiquité, Aristote, par la définition de l'ordre des êtres, et Galien, par la définition du corpus anatomique, fondent le modèle du sexe unique, qui sera dominant jusqu'au XVIIIe siècle, et dans lequel le genre définit le sexe : hommes et femmes sont rangés suivant leur degré de perfection métaphysique, le long d'un axe dont le sommet de perfection est occupé par l'homme. Au plan anatomique, nulle différence d'organes entre hommes et femmes, sinon que ceux des femmes sont à l'intérieur du corps, non pas à l'extérieur. Le genre est donc un fait immuable de la nature, dicté par la hiérarchie parfaite du cosmos ; le sexe, un effet de conventions, permettant de distinguer utilement dans l'unicité de l'anatomie. Au XVIIIe siècle, émerge l'autre modèle de la différence sexuelle : le modèle des deux sexes, dans lequel, au contraire du premier, le sexe définit le genre : parce que, au niveau de l'anatomie comme de la physiologie, femmes et hommes sont incommensurablement différents, les genres définissent dès lors qualités, vertus et rôles selon des racines biologiques. Le sexe est un fait immuable de la nature ; le genre, un effet du déterminisme biologique dans l'univers des conventions culturelles, politiques, artistiques et sociales. Ces deux modèles, toutefois, ne se succèdent pas dans une histoire linéaire : dès le XVIe siècle, des auteurs posaient l'irréductible différence anatomique ; au XXe siècle encore, d'autres - tel le Freud des Essais sur la théorie sexuelle - pensent la sexualité selon le modèle du sexe unique... Les deux modèles coexistent dans le temps ; si leur prégnance sur les esprits peut être liée à des évolutions générales - économiques, culturelles, sociales - elle ne peut en aucun cas être strictement expliquée par celles-ci, et moins encore par les progrès de la connaissance anatomique qui se moulent le plus souvent dans les représentations dictées par chacun de ces modèles... Écrire sur la différence des sexes contraint-il dès lors à abandonner l'écriture de l'histoire telle qu'on la pratique communément : causalité par l'économie, la société, les mentalités ; succession ; évolution ? Oui, répond Thomas Laqueur, tant le sujet porte sur notre identité perpétuellement redéfinie : " Au fond, la substance du discours de la différence sexuelle ignore l'entrave des faits et demeure aussi libre qu'un jeu de l'esprit. "

12/1992

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Décoration

Les Ruelland, céramistes. Edition bilingue français-anglais

Edition bilingue : Français/Anglais - Bilingual edition : English French Il y est présenté l'oeuvre de Jacques (1926-2008) et Dani (1933-2010) Ruelland qui ont été céramistes à Paris durant les années 50 et 60 puis aux Angles près d'Avignon où ils ont réalisé des pièces durant les années 70 à 90. Jacques (1926-2008) et Dani (1933-2010) Ruelland Dès 1950, avant même de décider de leur union, Jacques Ruelland, alors étudiant en peinture, et Dani Dupin, étudiante en sculpture, tous deux aux Beaux-Arts de Paris, décident d'oeuvrer ensemble à travers un moyen d'expression qui d'emblée semble leur convenir : la céramique. Tout de suite divers partis-pris se dessinent dans la façon dont ils abordent leur art. Sur le plan de la forme, ils veulent créer des volumes dépourvus d'un axe, dont le profil, dessiné d'un seul trait servirait d'inspiration pour la création de pièces, dont le galbe descendant serait toujours un peu différent du galbe montant, de l'effet même du coup de crayon. Sur le plan de la matière, ils désirent travailler sur une base sombre, c'est ainsi qu'ils s'intéressent au résultat qu'apporte la poudre de manganèse incorporée à la terre blanche de Provins qu'ils utilisent. Sur le plan de l'émaillage, ils vont, là encore, être forcés à de nombreux essais puisque les émaux vont réagir de façon bien particulière sur ce nouveau support. C'est la conjonction de toutes ces résolutions qui fera le succès de leur oeuvre dont la palette vibrante restituera tant le dynamisme que l'élan créatif du couple. Leur atelier, situé rue de Buci, leur permet de baigner dans l'univers créatif de Saint-Germain-des-Prés où ils côtoient des artistes de toutes les disciplines, tandis qu'ils exposent à la Galerie du Siècle. Très influencés par l'univers de la danse, où ils ont de nombreux amis, ils créent des familles d'objets, dont la dynamique de groupe, leur permet de transposer un jeu scénographique en proposition plastique. Les Ruelland poursuivent tout au long de leur création parisienne une oeuvre aux coloris éclatants, jusqu'à leur départ, en 1970, pour la région d'Avignon où ils auront deux ateliers pendant vingt ans. L'un, au pied du mont Ventoux, dans lequel ils concevront les formes, l'autre, aux Angles, où ils multiplieront leurs recherches en matière d'émaux. Enfin, la découverte des qualités sonores de leurs formes en balance les conduiront à créer leurs innovantes vasques sonores, d'où s'élèveront des concerts sous les mailloches de Michel Deneuve et Alain Kremski. 288 pages, 564 photos

09/2014

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Poésie

Paradis perdu ; Paradis reconquis. Edition bilingue français-anglais

Aux côtés de Shakespeare, Milton (1608-1674) est le plus grand poète anglais. Dans les pays anglophones, et tout comme celle de Shakespeare, l'oeuvre de Milton n'a rien d'un simple objet de musée qu'on inspecte et qu'on oublie, mais elle est intégrée à l'existence et à l'éducation de chacun : on grandit avec elle, on vit et pense avec elle. Elle est citée aussi bien par les chercheurs les plus distingués que par les films les plus populaires. En France cette popularité, tôt acquise, fut scellée par la traduction que fit Chateaubriand du Paradis perdu, et dont on ne sortira plus : elle représente aujourd'hui la quasi-totalité des éditions courantes. Le temps des traductions semble s'être figé là. Mais il est difficile de présenter ce libre travail en regard du texte original, et il était donc important de pouvoir donner au public la grande épopée biblique de Milton dans une édition bilingue de référence, préfacée, introduite, annotée, et qui éclairât le sens et les symboles de son drame sacré. Il était également capital de donner à ce Paradis perdu la conclusion avec laquelle l'oeuvre a été conçue. Frappé de cécité, tel un Homère anglais, Milton dicte ses épopées au soir de sa vie : quelques mois avant sa mort le grand homme donne ainsi à l'oeuvre son issue dans le mystérieux et génial Paradis reconquis. Bien qu'il fût impensable de présenter les deux oeuvres l'une sans l'autre, qui n'en font qu'une, ce Paradise Regained, ici publié dans une édition bilingue, était introuvable en France depuis un demi-siècle. Notre édition de ces deux chefs-d'oeuvre bénéficie des traductions, introductions historiques et notes de Pierre Messiaen, l'un des grands anglicistes contemporains, et de Jacques Blondel, le plus grand spécialiste de Milton. L'inclassable pensée religieuse de Milton trouve la singularité de son chemin parmi les déchirures théologico-politiques que traverse l'Angleterre d'un siècle bouleversé. Cette pensée demande qu'on en restitue avec finesse l'axe et les nuances, tout en reliant son génie aux questions de notre temps. Ce dont s'acquitte avec hauteur la préface du père dominicain David Perrin, ancien élève de l'Ecole Normale Supérieure, agrégé et docteur ès Lettres. C'est en Milton que la littérature anglaise construit son classicisme oraculaire et tourmenté, qui nourrira les visions d'un Blake ou la révolution poétique d'un Byron. Tous deux ont vécu comme s'ils étaient quelque greffon du chef-d'oeuvre de l'aède aveugle de Londres. Puissants et terribles, les Paradis de Milton sont certes de ces livres qui marquent à jamais l'histoire, puis la dépassent.

04/2022

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Religion

LE DIOCESE DE BORDEAUX

Le diocèse de Bordeaux coïncide avec le département de la Gironde depuis 1801. Il rassemble l'ancien diocèse (à l'exception d'une bande méridionale, qui s'allongeait entre la côte et les étangs de Cazaux et de Biscarosse), la plus grande partie du diocèse de Bazas (sauf l'est et le sud-est attribués à Agen) et la petite région de Sainte-Foy-la-Grande (auparavant à Agen). La réunion des sièges de Bordeaux et de Bazas a effacé la division qui, depuis les temps de l'Empire romain chrétien, rattachait l'un à la province d'Aquitaine seconde, dont il était la métropole, et l'autre à la Novempopulanie, dont Eauze puis Auch fut la métropole. Le tout petit diocèse des Boiens (ou Boiates) dont le centre était situé au sud-est du bassin d'Arcachon avait disparu dès le début du Ve siècle. Le territoire girondin couvre 1 072 560 hectares ; il est le plus vaste département français. Sa population dépasse un million d'habitants, en sorte que la densité est d'environ 100 habitants au kilomètre carré, un peu supérieure à la moyenne générale de la France : mais la répartition en est fort inégale. Le massif forestier landais ne retient les hommes que le long des axes de pénétration et autour du bassin d'Arcachon. Les communes très étendues qui se le partagent rappellent que l'implantation humaine fut dispersée et difficile. Les campagnes de l'Entre-Deux-Mers et de la zone d'outre-Dordogne, qui se dépeuplent malgré la vitalité des centres viticoles, font penser que durant le premier millénaire chrétien, elles n'avaient connu qu'une exploitation limitée. Ce sont les deux grandes vallées de la Dordogne et de la Garonne, les couloirs de leurs affluents, les bordures blayaise et médocaine de la Gironde, qui attirent nécessairement les hommes. Le christianisme a cheminé et s'est installé le long des routes d'eau et de terre ; il a accompagné l'extension des cultures, la multiplication des habitats; il regroupe ses forces, aujourd'hui, dans l'agglomération bordelaise organisée en communauté urbaine et dans quelques petites villes qui rayonnent sur les districts ruraux. On ne peut faire son histoire sans la relier à celle du Bordelais sous tous ses aspects. Le déséquilibre entre le diocèse de Bordeaux et celui de Bazas est sensible à tous égards : le premier, riche de la seule grande ville du Sud-Ouest de la France, a conservé le plus de documents et suscité le plus de travaux, quoique l'on puisse souhaiter que r attention des historiens se tourne davantage vers ce qui n'est pas Bordeaux ; le second, plus petit, dépourvu de centres importants, privé d'archives, reste insuffisamment connu. Je me suis chargé des deux premières parties du livre (les Temps Anciens et le Moyen Âge). Monsieur Raymond Darricau l'a conduit ensuite, depuis 1500 jusqu'à 1968, donnant à plusieurs reprises des précisions inédites et des points de vue neufs inspirés par ses propres recherches. Monsieur Jean-Bernard Marquette a réuni, sur le diocèse de Bazas, des renseignements qui ont été intégrés dans une présentation d'ensemble. Il n'a paru ni possible ni judicieux de séparer l'histoire du grand diocèse et celle de son modeste voisin ; si les personnalités, les institutions, les coutumes de Bazas ont été mises en valeur, les courants qui ont porté ou contrarié le christianisme ont été envisagés d'un seul regard, qui a même dépassé les limites des deux circonscriptions si c'était utile. J'ai revu intégralement la rédaction. Bernard Guillemain

01/1974

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Religion

Bordeaux

Le diocèse de Bordeaux coïncide avec le département de la Gironde depuis 1801. Il rassemble l'ancien diocèse (à l'exception d'une bande méridionale, qui s'allongeait entre la côte et les étangs de Cazaux et de Biscarosse), la plus grande partie du diocèse de Bazas (sauf l'est et le sud-est attribués à Agen) et la petite région de Sainte-Foy-la-Grande (auparavant à Agen). La réunion des sièges de Bordeaux et de Bazas a effacé la division qui, depuis les temps de l'Empire romain chrétien, rattachait l'un à la province d'Aquitaine seconde, dont il était la métropole, et l'autre à la Novempopulanie, dont Eauze puis Auch fut la métropole. Le tout petit diocèse des Boiens (ou Boiates) dont le centre était situé au sud-est du bassin d'Arcachon avait disparu dès le début du Ve siècle. Le territoire girondin couvre 1 072 560 hectares ; il est le plus vaste département français. Sa population dépasse un million d'habitants, en sorte que la densité est d'environ 100 habitants au kilomètre carré, un peu supérieure à la moyenne générale de la France : mais la répartition en est fort inégale. Le massif forestier landais ne retient les hommes que le long des axes de pénétration et autour du bassin d'Arcachon. Les communes très étendues qui se le partagent rappellent que l'implantation humaine fut dispersée et difficile. Les campagnes de l'Entre-Deux-Mers et de la zone d'outre-Dordogne, qui se dépeuplent malgré la vitalité des centres viticoles, font penser que durant le premier millénaire chrétien, elles n'avaient connu qu'une exploitation limitée. Ce sont les deux grandes vallées de la Dordogne et de la Garonne, les couloirs de leurs affluents, les bordures blayaise et médocaine de la Gironde, qui attirent nécessairement les hommes. Le christianisme a cheminé et s'est installé le long des routes d'eau et de terre ; il a accompagné l'extension des cultures, la multiplication des habitats; il regroupe ses forces, aujourd'hui, dans l'agglomération bordelaise organisée en communauté urbaine et dans quelques petites villes qui rayonnent sur les districts ruraux. On ne peut faire son histoire sans la relier à celle du Bordelais sous tous ses aspects. Le déséquilibre entre le diocèse de Bordeaux et celui de Bazas est sensible à tous égards : le premier, riche de la seule grande ville du Sud-Ouest de la France, a conservé le plus de documents et suscité le plus de travaux, quoique l'on puisse souhaiter que r attention des historiens se tourne davantage vers ce qui n'est pas Bordeaux ; le second, plus petit, dépourvu de centres importants, privé d'archives, reste insuffisamment connu. Je me suis chargé des deux premières parties du livre (les Temps Anciens et le Moyen Âge). Monsieur Raymond Darricau l'a conduit ensuite, depuis 1500 jusqu'à 1968, donnant à plusieurs reprises des précisions inédites et des points de vue neufs inspirés par ses propres recherches. Monsieur Jean-Bernard Marquette a réuni, sur le diocèse de Bazas, des renseignements qui ont été intégrés dans une présentation d'ensemble. Il n'a paru ni possible ni judicieux de séparer l'histoire du grand diocèse et celle de son modeste voisin ; si les personnalités, les institutions, les coutumes de Bazas ont été mises en valeur, les courants qui ont porté ou contrarié le christianisme ont été envisagés d'un seul regard, qui a même dépassé les limites des deux circonscriptions si c'était utile. J'ai revu intégralement la rédaction. Bernard Guillemain

01/1974

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Sciences politiques

Europe, l'atout à défendre

Qui ne connaît la fameuse réplique de César à Escartefigue lors de la partie de cartes marseillaise du film de Korda et Pagnol, Marius (1931, Acte III, scène 1), où il le presse de jouer son atout, de "se fendre" comme on dirait en escrime : "Tu me fends le coeur" ? On y songe en pensant à l'Europe, atout incomparable pour l'humanité comme pour les Européens, mais dont la situation, de quelque manière qu'on la prenne, fend le coeur. Non que les Européens soient vraiment à plaindre, comparativement à d'autres. Mais, comparativement aussi ils éprouvent un sentiment de déclin relatif : la Chine, les USA, les BRICS, l'Islam, l'Afrique occupent désormais une place croissante et comme en surplomb d'eux, qui les voyaient depuis si longtemps comme en contrebas. Eminente comme elle est toujours, l'Europe pourrait pourtant faire face à ces nouvelles configurations, et pourquoi pas en dominer plus que d'autres le cours. Cependant, elle s'égare et s'abime dans des doutes sur elle-même, dont le referendum anglais du 23 juin 2016 a donné toute la mesure. L'atout est galvaudé, souvent par ceux-là mêmes à qui il donnait une bonne main. A travers un cycle d'entretiens ayant comporté une mission à Bruxelles, des rencontres avec plusieurs ambassadeurs à Paris, un séminaire de bilan, la Fondation Prospective et Innovation s'est attachée en 2018 à examiner ce paradoxe européen d'un certain délitement interne à l'heure où le besoin d'Europe s'affirme de toutes parts dans le monde - n'est-elle pas la charnière articulant l'Eurasie qui se dessine à l'Eurafrique qui s'esquisse ? Le présent ouvrage en rend compte. L'idée directrice qui s'en dégage est que l'axe du débat doit se déplacer de l'intérieur et du passé vers le dehors et l'avenir. L'affaire n'est plus tant de disserter entre Européens sur la meilleure manière de l'être, et de cultiver à cet effet l'acquis des décennies passées, que de discerner en quoi, dans le monde tel qu'il est, être Européen est une chance, une ressource, un devoir aussi envers l'avenir. "Nous vivons en un temps où des forces gigantesques sont en train de transformer le monde" disait déjà le général de Gaulle le 4 septembre 1958 pour en conclure que "Il y a là des faits qui dominent notre existence nationale et doivent, par conséquent, commander nos institutions". Mutatis mutandis, soixante ans plus tard, la formule s'applique parfaitement à l'Union Européenne de demain. Celle-ci reste un atout majeur pour le monde. Un atout à défendre par les Européens unis. L'imperfection n'est pas une tare, pourvu que l'union l'emporte indéfectiblement sur les discordances. Comme le dit encore le César de Pagnol (Marius, III, 2) "Si on ne peut plus tricher avec ses amis, ce n'est plus la peine de jouer aux cartes", pensée plus profonde qu'il n'y paraît.

12/2018

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Judaïsme

Le Talmud Steinsaltz T13 - Moed Katan / Haguiga. Moed Katan / Haguiga

Moed Katan Exposant dans sa première partie les lois relatives aux demi-fêtes ('Hol ha-Mo'ed) - désignées par le mot Mo'ed dans la Michna (voir par exemple Avot 3, 11) - notre traité a été appelé à l'origine Mo'ed tout court, puis Mo'ed Katan pour le différencier du deuxième Ensemble talmudique (Sèder Mo'ed) se rapportant aux fêtes. La seconde partie est consacrée aux règles du deuil. Ce lien entre les jours de joie et de tristesse paraît étrange a priori, mais il s'avère que, dans l'un et l'autre cas, les mêmes travaux sont défendus en vertu d'une tradition orale datant de l'époque de Moïse. Même si on y trouve des allusions dans l'Ecriture, il est admis à l'unanimité que le détail de ces lois a été fixé par les Sages, qui ont tenu compte de certains aspects pragmatiques. Ainsi, le Chabat et à Yom Kipour, la Tora interdit de manière catégorique tout travail créatif. Les jours de fête, seuls les travaux ne faisant pas partie des préparatifs culinaires sont défendus. A 'Hol ha-Mo'ed, l'in-terdiction porte uniquement sur les travaux fatigants ou professionnels sans aucun caractère d'urgence pour un particulier ni pour la collectivité, les Sages ayant voulu surtout éviter que 'Hol ha-Mo'ed se transforme en jours ouvrables. Il en va de même pour les travaux prohibés pendant la première semaine de deuil : pour avoir le temps d'exprimer ses sentiments, de panser ses blessures affectives et de retrouver son équilibre, celui qui a perdu un proche parent doit suspendre momentanément la routine quotidienne et ses activités professionnelles. Depuis le décès jusqu'à l'enterrement, il est dispensé aussi de tous les commandements positifs pour se consacrer entièrement aux derniers honneurs dus au mort. Après l'enterre-ment, il est soumis à différents rites de deuil - notamment déchirer ses vêtements, s'asseoir par terre (ou sur un siège bas) - et à des restrictions liées à son apparence extérieure et aux soins esthétiques, comme l'interdiction de se raser et de porter des habits fraîchement lavés. Haguiga Axé sur l'obligation de paraître au Temple aux trois fêtes de pèlerinage, le traité 'Haguiga porte sur deux sujets principaux : les offrandes imposées aux pèlerins et les règles de pureté rituelle liées aux fêtes. Au commandement général exigeant de chaque homme de venir en pèlerinage pour les fêtes (voir Ex. 23, 17) s'ajoute l'interdit de ne pas paraître au Temple les mains vides (ibid. 23, 15) qui, selon d'autres passages bibliques (voir par exemple Deut. chap. 12) implique l'obligation d'apporter des offrandes individuelles en l'honneur de la fête, en plus de celles de la collectivité (exposé dans Lévitique chap. 23 et Nombres chap. 28 et 29). Le texte biblique n'indique pas explicitement de quelles offrandes il s'agit, mais on sait par tradition orale que chaque pèlerin doit apporter un holocauste lors de sa première "apparition" ('olat reiya) devant le Temple, l'offrande de paix de la 'haguiga, et un nombre variable d'autres offrande

01/2022

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Romans de terroir

La maîtresse des forges

Anna, une institutrice de 23 ans, est mutée en octobre 1911 en vallée d'Aspe, aux Forges d'Abel, un hameau reculé des Pyrénées proche de la frontière espagnole. Elle découvre le pueblo, un village misérable en planches, où s'entassent les ouvriers espagnols et leur famille, venus de l'Aragon voisin, pour travailler durement sur le chantier du tunnel ferroviaire du Somport reliant France et Espagne. Anna est logée dans un confortable meublé au Bois où habitent les dirigeants de l'entreprise. Les débuts sont difficiles. Elle est affectée par la perte d'une de ses boucles d'oreille (héritées de sa mère),par la misogynie de son collègue instituteur et par l'indiscipline d'une élève aragonaise, Amparo. Elle s'inquiète aussi du silence de son amie Diane partie en Louisiane qui lui rappelle l'absence de son frère aîné, émigré au Mexique, dont elle n'a plus de nouvelles depuis de nombreuses années. Loin de se laisser aller, la maîtresse se bat pour l'instruction des filles et obtient du directeur de l'entreprise, l'ouverture de cours du soir destinés aux Espagnoles. Elle fait connaissance de ses voisins et se lie d'amitié avec Louise, malheureuse avec Auguste, un conducteur de travaux autoritaire. Au cours d'un repas en leur compagnie, elle rencontre un ingénieur qui ne la remarque pas, Etienne, dont elle tombe amoureuse. Lors d'un combat de coqs auquel Anna assiste clandestinement, sa boucle réapparaît et fait l'objet d'un pari. Bouleversée, elle croisefortuitement Etienne qui tente en vain de retrouver son bijou. Elle découvre le monde de la nuit, les frasques et les beuveries des ouvriers comme celles des dirigeants. Le grand bal de la Saint-Sylvestre lui ouvre enfin le coeur d'Etienne mais leur amour reste platonique.Dès janvier, les cours du soir accueillent une dizaine de femmes dont Inma, Sole et deux prostituées duPoisson rouge, un cabaret tenu par Rose, la maîtresse d'Auguste. Au printemps, une lettre apprend à la jeune femme que Diane vit finalement à Mexico et travaille à l'Alliance française. Anna songe à la rejoindre, après la visite de l'inspecteur qui, manipulé par l'instituteur, désavoue la maîtresse, l'accusant de faire l'apologie de l'alcoolisme. A ces événements, s'ajoute le retard pris par la jonction entre l'équipe française et espagnole qui éloigne Etienne d'Anna. Pendant l'été, un accident grave survient au tunnel : on retire les corps sans vie des pères d'Inma et d'Amparo et du mari de Sole. Miguel, le frère aîné d'Imna, prend en otage Auguste qu'il considère responsable ; le mineur est abattu par un soldat sous les yeux de sa soeur et d'Anna impuissantes. Inma quitte la vallée et l'institutrice s'occupe de Sole, enceinte, relogée au Bois. Pour calmer les ouvriers, Auguste est envoyé sur un autre chantier. Pendant l'absence d'Anna, la fille de Louise accouche secrètement en même temps que Sole, d'un petit garçon qui décède aussitôt. Louiserévèle à l'institutrice, avant de mourir, qu'elle a échangé les enfants : le bébé de Sole est celui de sa fille dont elle ne voulait pas. Le gros oeuvre s'achève en octobre : une fête célèbre la jonction en présence d'Etienne mais la jeune femme reste tiraillée entre son désir de partir au Mexique et celui d'épouser l'ingénieur qui lui a fait sa demande. Promu à un bel avenir en Argentine, il est envoyé entre-temps sur un chantier en Ariège et ne peut fêter Noël avec Anna. La jeune femme décide de rompre et propose à Sole de partir avec elle à Mexico. Après les adieux émouvants du pueblo, la maîtresse quitte les Forges et embarque à Saint-Nazaire. Sur le pont, elle se remémore son séjour puis tourne résolument le regard vers l'Amérique. Un coursier lui remet un paquet contenant sa dormeuse. Anna découvre Etienne sur le pont inférieur.

11/2017

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Monographies

Le Songe d'Ulysse

L'Odyssée est un livre, un mythe, un monde. Aujourd'hui, à la villa Carmignac, c'est une exposition, inspirée par Ulysse, le héros grec qui après la guerre de Troie (L'Illiade), navigua dix ans durant pour retourner sur son île. Le roi d'Ithaque aurait touché, dit la légende locale, dans son errance au rivage de Porquerolles. II y aurait combattu et terrassé l'Alycastre, ce monstre envoyé par Poséidon et sculpté par Miquel Barceló à l'entrée de la Villa. C'était suffisant pour faire de L'Odyssée, et de l'île, le point de départ d'une exposition-expérience, " Le Songe d'Ulysse ", distincte du texte d'Homère, où le visiteur s'embarquerait pour une aventure personnelle et intime. La villa Carmignac, tout entière avec le jardin, devient un labyrinthe structuré par une scénographie qui en accentue le concept, avec ses impasses, ses détours, ses surprises. Le long retour d'Ulysse n'est-il pas un voyage labyrinthique dessiné sur la mer ?? Symbole universel, magique, tout à la fois spirituel et ludique -? du labyrinthe du Minotaure à celui de la cathédrale de Chartres ou à celui, "? végétal ? ", de Franco Maria Ricci à Parme ? -, le labyrinthe invite à un vertige des sens et de l'esprit. Le visiteur, tel un Ulysse contemporain dérivant dans cet espace, est constamment placé face à des choix. Prendre ce chemin plutôt qu'un autre, tourner à droite plutôt qu'à gauche, voir une oeuvre et pas une autre. Allégorie des choix que chacun fait dans l'existence, "? Le Songe d'Ulysse ? " entend ainsi évoquer, sans l'illustrer, l'expérience de ce voyage homérique. Le visiteur désorienté, circulant dans cet enchevêtrement d'espaces où sont présentées les oeuvres, devrait être conduit de rencontre en rencontre ? : chaque oeuvre devient alors un personnage. Personnages féminins fantasmés, monstres et leur potentiel d'épouvante, héros, êtres fabuleux, animaux -? le visiteur est placé face à la variété des formes imaginaires du visage, y compris lorsqu'il est défiguré. De sensation en fabulation, de l'étonnement à l'émerveillement, ce labyrinthe souterrain, qui se poursuit au premier étage et dans le jardin, représente en soi une initiation esthétique. Ne faut-il pas pour accéder à l'art et à son enchantement que chacun puisse faire son chemin, au risque de l'égarement ?? C'est aussi le sens de cette exposition ? : l'image de l'expérience que chacun fait de l'art. Les choix, entre libre arbitre et déterminisme, esquissent pour chaque visiteur une exposition unique, conditionnée par les prises de décisions et les renoncements. A travers son chemin, le visiteur met à l'épreuve l'art dans sa vocation à éclairer nos existences et à nous orienter, voire à nous désorienter, dans ce dédale. Des peintures, des installations, des sculptures, des photographies, des tapisseries aussi... qu'est-ce qui nous touche en elles ?? Sommes-nous sensibles à leur appel ?? Restons-nous contemplatifs, effrayés ou agacés à leur vue ?? Ou sortons-nous grandis de leur rencontre ?? La Fondation Carmignac, créée en 2000 à l'initiative d'Edouard Carmignac, est une fondation d'entreprise qui s'articule autour de deux axes principaux ? : une collection d'art contemporain, qui comprend actuellement plus de 300 oeuvres, et le prix du photojournalisme, soutenant annuellement un reportage d'investigation qui fait l'objet d'une exposition et d'un catalogue. Depuis juin 2018, en partenariat avec la Fondation, la Villa Carmignac, un lieu d'exposition accessible au public, a été créée sur l'île de Porquerolles afin de proposer des expositions temporaires, un jardin habité par des oeuvres spécialement créées pour le lieu, ainsi qu'une programmation culturelle et artistique.

06/2022

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Philosophie du droit

Des systèmes d'information aux blockchains. Convergence des sciences juridiques, fiscales, économiques et de gestion

Une blockchain est un registre, une grande base de données partagée simultanément avec tous ses utilisateurs, également détenteurs de ce registre, et qui ont la capacité d'y inscrire des données, selon des règles spécifiques fixées par un protocole informatique sécurisé grâce à la cryptographie. Cet ouvrage analyse l'impact des technologies en forte croissance en termes de transformations et les modifications disciplinaires qui en résultent. En effet, les systèmes d'information possèdent un potentiel disruptif impressionnant, en tant que fait social total, notamment en matière financière. La blockchain pourrait-elle s'analyser en un véritable "système" , multilatéral mais non centralisé ? D'un point de vue méthodologique, les travaux sont allés au-delà d'une simple pluridisciplinarité, chacun essayant d'adopter le regard de l'autre. Il fallait aussi bien circonscrire l'objet de l'étude, ce qui a été proposé à travers un cas pratique dans l'industrie du logiciel. Les auteurs démontrent que les applications technologiques de la blockchain convergent autours de principes. Des principes d'information permettent de revisiter le contrat en lui adjoignant les propriétés des smart contracts, le rôle de l'agence et en incitant à compléter la théorie économique d'essence contractualiste. L'impact sociétal à travers la notion de commun a aussi permis une réflexion fondamentale. Une catégorisation des parties prenantes autour de la blockchain traduit cette quête de convergence qui s'est ensuite focalisée sur son application dans la transformation de l'entreprise. La gestion et le modèle économique de certaines activités juridiques et fiscales d'entreprises d'avocats, actives dans le domaine du rapprochement d'entreprises participe de ce constat. Le design d'un cadre conceptuel général pour insérer la fiscalité de la blockchain est abordé, en s'appuyant sur les travaux fondamentaux de Von Hayek. Des interrogations philosophiques et des perspectives comparatistes ont conforté des premières conclusions de convergence, dans les méthodes de recherche, la qualification de la blockchain, les économies informationnelles et organisationnelles, tout en soulignant l'incomplétude des règles - notamment fiscales, d'appréhension de la valeur. L'autonomie du droit fiscal et le silence du législateur fiscal en matière de blockchain sont des freins à l'adoption massive de la blockchain en matière fiscale. Cela conduit à la création de nouveaux modèles d'organisation, de rapport à l'impôt, a daptés à de nouvelles matérialités, à une redéfinition de la valeur travail, du droit souple ou non, qui s'inscrivent dans le concept général de "nouvelles méthodes de travail" et de nouvelles règles fiscales pour appréhender de nouveaux cyberisques. L'équipe de recherche Louis Josserand de l'Université Lyon 3 (EA 3707) regroupe les enseignants chercheurs travaillant en droit privé et a pour objectif de promouvoir et d'encadrer les recherches individuelles et collectives menées dans cette discipline. Elle fonctionne selon une structure matricielle combinant une organisation par centres de recherche disciplinaires (droit de la famille, droit pénal, droit de la responsabilité et des assurances, droit de l'entreprise, patrimoine et contrats) et par thèmes et méthodes de recherche transversaux (corps et santé ; éthique et nouvelles technologies ; approche philosophique du droit privé ; pratiques du droit ; globalisation). Coactis est l'Unité de Recherche en gestion des Universités Lumière Lyon 2 et Jean Monnet de Saint Etienne. Anciennement Equipe d'Accueil (EA 4161), elle regroupe une cinquantaine d'enseignants-chercheurs titulaires (Professeurs des Universités et Maîtres de conférences HDR, et Maîtres de Conférences, parmi lesquels certains sont rattachés aux Mines Saint-Etienne) et associés et une vingtaine de doctorants. L'équipe se caractérise par sa dimension pluridisciplinaire (stratégie, finance, marketing, RH, Management des systèmes d'information...) dans le champ de la recherche en Sciences de Gestion Elle se structure autour de quatre axes de recherches, mais aussi autour de programmes scientifiques transversaux qui mobilisent et croisent les compétences des différentes spécialités et disciplines (Plan PME, Aura PMI et Interreg ASIS - Innovations sociales en sont des exemples caractéristiques). Cette approche correspond aux pratiques réelles des entreprises et des organisations qui ne cloisonnent pas les champs fonctionnels mais croisent au contraire les regards et approches pour construire leurs dynamiques. Les auteurs remercient les universités de Lyon pour leur soutien.

08/2021

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Scolaire lycée général et tech

Anglais 1re Spécialité Monde contemporain. Cahier élève, Edition 2020

Un fichier qui traite des deux thématiques du programme, les enjeux contemporains du monde anglophone et prépare efficacement à l'épreuve de spécialité du BAC. Le fichier Anglais monde contemporain - spécialité pour la classe de 1re traite les deux thématiques du programme, les enjeux contemporains du monde anglophone et prépare efficacement à l'épreuve de spécialité du BAC. 17 fiches thématiques pour réfléchir aux enjeux du monde anglophone à travers différents prismes : Des propositions de tâches, avec des supports variés sur les enjeux majeurs de la fiche. Des activités à faire seul, en binôme ou en groupe, en préparation ou en synthèse. Un entrainement aux compétences spécifiques de l'épreuve de spécialité : comment aborder efficacement les articles de presse, comment avoir une lecture critique des chiffres donnés pour justifier une chose et son contraire, comment se servir d'un texte littéraire dans une perspective sociologique, comment aborder des écrits scientifiques, etc. Un accompagnement efficace avec un guidage pas à pas et des règles à retenir. Des mindmaps pour aller vers le lexique B2/C1 : pour synthétiser les enjeux, organiser, enrichir et fixer le vocabulaire lié. 11 fiches culturelles "Culture Zoom" pour explorer des exemples précis d'enjeux contemporains et montrer le monde anglophone dans sa diversité (Australia, Canada, India, Ireland, Jamaica, New Zealand, Nigeria, Singapore, South Africa, U. K. , U. S.) avec pour chaque pays : Deux entrées culturelles par pays : pour explorer le contexte socioculturel via deux thématiques et perspectives. Une fiche d'identité synthétique et des repères de base. Un entraînement à la synthétisation par prise de notes Des activités ludiques de prolongement ou d'appropriation des contenus par le biais de ressources numériques : rédaction d'articles courts, hashtags etc... Des ressources supplémentaires accessibles via l'application Bordas Flashpage. Un entraînement efficace à l'épreuve de spécialité à faire avec le professeur ou en autonomie : Des fiches "Method" pour acquérir les stratégies gagnantes pour développer ses compétences communicationnelles. Des dossiers clé en main, avec un accompagnement pas à pas et un corrigé type en fin de parcours. Une banque de sujet pour s'entraîner à l'épreuve. Toute l'actualité en vidéo offerte : Pour proposer des documents toujours d'actualité, ce fichier est développé en partenariat avec le site Streamglish. Chaque élève équipé du fichier dispose de son propre accès à des vidéos, renouvelées régulièrement, en lien avec les thématiques et axes du programme. L'enseignant à la possibilité de suivre l'activité des élèves sur le site. Pour développer le travail en autonomie des élèves : # Chaque vidéo est accompagnée de sous-titres anglais, activables selon le besoin de l'élève : il est possible de n'activer que les sous-titres des passages les plus complexes à comprendre. # Différents exercices de traduction sont aussi proposés pour que les élèves même les plus fragiles puissent s'approprier le lexique. -- Les engagements des éditions Bordas : Vos collègues sont nos auteurs Nos fichiers sont pensés et conçus par des enseignants professeurs qui enseignent au quotidien dans des environnements variés. Avec leur éditeur, ils créent des outils qui permettent à leurs collègues de travailler sereinement et efficacement et aux élèves d'avancer dans leur scolarité avec confiance. Votre fichier papier est augmenté Avec l'application Bordas Flash Page, tous les contenus numériques de nos fichiers sont accessibles gratuitement aux élèves équipés des fichiers papier. Votre offre numérique Le fichier numérique enseignant est OFFERT et téléchargeable sur clé USB gratuitement aux adoptants du papier. Nous sommes éco-responsables Bordas est un éditeur éco-responsable qui s'engage pour la préservation de l'environnement et utilise du papier issu de forêts gérées de manière responsable et d'autres sources contrôlées. En savoir plus sur notre démarche éco-responsable Nous imprimons en France Nous veillons à réduire le plus possible les émissions de CO2 liées au transport. Ainsi, la majorité de nos ouvrages est imprimée en France. . Des fichiers pour tous Nous avons à coeur de créer des fichiers accessibles à tous les profils d'élève. Dans cette optique, nos fichiers numériques intègrent des ressources et des textes DYS projetables en classe pour faciliter l'apprentissage de tous vos élèves, dans leur diversité. Les textes DYS sont également accessibles via Bordas Flash Page. Notre expertise au service de l'éducation Notre engagement : mettre la rigueur et l'expertise de nos auteurs et de nos éditeurs au service de l'éducation pour favoriser la réussite de tous.

08/2020