Recherche

Ernest Coquelin, Armand Silvestre, Touchatout

Extraits

ActuaLitté

Biographies

D'un Céline l'autre. Edition revue et augmentée

Journaux intimes, Mémoires, correspondances... Ces témoignages sur Louis-Ferdinand Céline (1894-1961), issus des sources les plus diverses, sont pour un tiers totalement inédits. Ils composent, en filigrane, une biographie kaléidoscopique de l'écrivain depuis son enfance jusqu'à sa mort, en passant par la révélation, dans les années 1930, du génial Voyage au bout de la nuit, sans occulter la période de l'Occupation et de l'exil au Danemark. Intellectuels, artistes, résistants ou collabos, patients et maîtresses, tous ont leur opinion à son sujet. L'historien Jacques Benoist-Méchin est fasciné par la "force éruptive" qui se dégage de Céline. Gen Paul, le peintre de Montmartre, excédé par ses "vacheries", voit en lui un "monstre". Elizabeth Craig, une de ses muses emblématiques, proteste, au contraire, de son "immense tendresse". Le lieutenant allemand Gerhard Heller, qui le rencontre pendant l'Occupation, est subjugué par sa puissance visionnaire, qui capte l'"envers démoniaque" du monde. Et il n'est pas le seul. Mais l'antisémitisme fanatique de Céline indigne aussi beaucoup de ses admirateurs. Ernst Jünger dénonce chez lui "la monstrueuse puissance du nihilisme". L'écrivain et résistant Roger Vailland voudrait littéralement en finir avec lui. Mais comment abattre l'auteur de Voyage au bout de la nuit ? L'actrice Françoise Fabian, qui le rencontre à Meudon, sa dernière retraite, témoigne d'un homme vivant dans le plus grand dénuement, enfin "sans masque". Aux lecteurs de juger sur pièces celui qui est, avec Marcel Proust, l'écrivain français le plus important du XXe siècle. Soixante ans après sa mort, la fascination à son égard reste intacte et les controverses qu'il continue de susciter font toujours de Céline un "impardonnable", selon la formule admirative de Dominique de Roux.

05/2021

ActuaLitté

Beaux arts

Zervos et Cahiers d'art

" Cahiers d'art " désigne une revue (1926-1960), une maison d'édition (1923-1970), une galerie (1934-1970), fondées par un universitaire grec, Christian Zervos (1889-1970), et installées au 14, rue du Dragon, à Paris, près de Saint-Germain-des-Prés. Lors de sa création, en 1926, Cahiers d'art est un modèle quasi unique : luxueuse revue d'art contemporain abondamment illustrée de photographies, quel que soit le sujet traité (peinture, sculpture, architecture, cinéma), où les poètes, Tzara, Eluard, Char, Ponge, remplacent avantageusement les critiques d'art. Les débuts (1926-1933) coïncident avec la découverte du Bauhaus, de Klee, de Kandinsky, avec l'assimilation des arts primitifs et de l'archéologie des Cyclades. Après les années de crise (1934-1936) et jusqu'à la déclaration de la Seconde Guerre mondiale, la revue se replie sur la publication des valeurs parisiennes : Picasso et Matisse, Braque et Léger, Ernst, Arp et Giacometti... En 1932 paraît le premier tome du catalogue de l'oeuvre peint et dessiné de Picasso ; le deuxième est préparé en deux volumes pendant l'occupation. À la Libération, l'offset, puis le tout couleur bouleversent l'édition d'art. Après 1950, Zervos se concentre sur l'archéologie protohistorique du bassin oriental de la Méditerranée et sacrifie tableaux et sculptures pour publier d'énormes recueils de planches en noir et blanc. À sa mort, en 1970, il lègue des oeuvres d'art à la ville de Vézelay, où s'est ouvert en 2006 un musée qui porte son nom. Les dons d'archives photographiques et administratives de la revue faits par Yves de Fontbrune, propriétaire du fonds commercial de Cahiers d'art, au Centre Pompidou ont permis la création d'un Fonds Cahiers d'art que la Bibliothèque Kandinsky met à la disposition des chercheurs.

02/2011

ActuaLitté

Littérature française

Les moi volatils des guerres perdues

Un village au Liban, en 1972. Les yeux fixés sur une frontière mythique, des hommes regardent scintiller les lumières d'en face. Avec espoir, avec curiosité, ils attendent la guerre. L'un d'eux, Farés, se retrouve projeté à Beyrouth, au milieu d'une autre guerre, civile celle-là. De toutes les guerres, c'est elle qui libère le plus totalement les moi, laminant les causes, pulvérisant l'Etat, les lois, la morale, la famille. Et c'est chacun sa cause, sa petite guerre personnelle, où l'on est à soi-même son propre général, sa propre troupe, sa propre raison d'exister. Les sentiments vivent une vie indépendante. La religion explose en sectes fanatiques. Le sexe pousse comme une fleur sauvage dans cette tourbe. Avec ça, d'étonnantes beautés dans le macabre, comme seuls l'absence de frein et un sens inconnu du goût de vivre peuvent en produire. Sous le ciel dentelé de balles traçantes, les personnages colorés au feu se parent d'une intensité réelle : Frés, Hassan le franc-tireur, Franc le reporter, Beyrouth, Nadine, Milanie, Alicco Soda, Abou Machin... mais aussi Toufic le Phalangiste, Abou Taha le patriarche tribal, la camarade Natacha " soeur des hommes ", Solange la mouche, l'ex-ministre Bchara... De fait, ne sont-ils pas sortis de la plume d'un professeur que la guerre rendait fou et, plus tard, de la machine d'un journaliste français qui " collait " à son sujet au point d'en devenir un personnage ? Comme l'Allemagne d'Ernst von Salomon ou le Mexique de Macolm Lowry, ce Liban-là est à la fois réel et imaginaire, accoucheur d'Histoire et de fictions. Le français qu'on y entend, métissé, bousculé jusque dans sa syntaxe, se plie à tous les rythmes d'un Orient littéraire.

12/1996

ActuaLitté

Beaux arts

Lire la peinture, voir la poésie. Jean Tardieu et les arts

Fils de peintre, Jean Tardieu a humé dès l'enfance "la bonne odeur de l'huile et des couleurs". Sa vie entière, qui coïncide avec le XXe siècle (1903-1995), a été "ponctuée d'images" : de ses premiers poèmes en prose sur des peintres jusqu'à ses toutes dernières publications, il a multiplié les approches du fait artistique, en particulier de la peinture. D'abord inspiré par les maîtres du passé, il se tourne ensuite vers ses contemporains, bien souvent ses amis (Pol Bure. Jean Bazaine. Max Ernst ou flans Hartung par exemple), dont il commente ou transpose les œuvres, et avec lesquels il élabore non seulement de très beaux livres, mais encore des œuvres d'une forme plus inattendue, comme la Rotonde du palais Bourbon, réalisée en étroite complicité avec Pierre Alechinsky. Si les tableaux ont été à la source de son écriture poétique, celle-ci, à son tour, est à l'origine d'œuvres plastiques qui lui répondent. Le rapport entre Jean Tardieu et les artistes est fondé sur cette réciprocité : une création partagée. Originale et diverse, la quête menée par Jean Tardieu dans ce domaine est en même temps exemplaire d'une démarche commune à nombre d'auteurs au XXe siècle : ses "poèmes traduits des arts" rendent particulièrement perceptible une double approche de ce champ d'investigation poétique, qui attire le tableau dans le poème - peinture à lire, ou le poème vers le tableau - poésie à voir. L'ouvrage de Frédérique Martin-Scherrer retrace cet itinéraire poétique placé sous le signe de l'attachement à l'œuvre du père, le peintre Victor Tardieu, et de l'amitié des plus grands peintres contemporains dont une centaine d'œuvres est ici reproduite.

10/2004

ActuaLitté

Beaux arts

Le surréalisme et la peinture

Avant et après la guerre, le Surréalisme a marqué la sensibilité contemporaine d'une empreinte toujours plus large. La rançon de cette " vogue " est que le mot surréaliste a pris aujourd'hui une excessive élasticité et que son emploi, dans le domaine de l'art, s'est de plus en plus éloigné des formulations essentielles d'un mouvement où la volonté d'interprétation et de transformation du monde n'a jamais exclu, bien au contraire, la rigueur. On est ainsi venu, de nos jours, à qualifier communément de surréaliste n'importe quel tableau exploitant, avec quarante années de retard, les découvertes mises en œuvre par Chirico, Miró ou Max Ernst, tout en fermant les yeux sur le rajeunissement d'inspiration des nouveaux peintres authentiquement surréalistes. Or, en 1928, paraissait à la N.R.F. sous la signature d'André Breton, théoricien incontesté du mouvement, un ouvrage, Le Surréalisme et la Peinture dont la portée ne fut pas moindre que celle du Premier Manifeste de 1924. Cet essai capital fut rapidement épuisé : en 1945, il reparut à New York (éditions Brentano's), augmenté de Genèse et perspectives artistiques du Surréalisme ainsi que de seize études diverses. Cette nouvelle édition devint à son tour introuvable : d'autre part, une " mise à jour " s'imposait. L'ouvrage actuel la présente dans toute son étendue. A la suite des deux grands textes initiaux, il rassemble pour la première fois l'intégralité des essais historiques et critiques consacrés par André Breton à l'expression plastique. Plus de cinquante articles inédits, dont beaucoup comptent parmi ses plus fulgurants écrits, et jusqu'ici éparpillés dans des revues ou des catalogues d'exposition, se retrouvent groupés en une " somme " systématique, qui recouvre toute la chronologie des peintres et sculpteurs surréalistes et abonde en aperçus décisifs sur l'histoire de l'art contemporain.

01/2002

ActuaLitté

Philosophie

Témoins du futur. Philosophie et messianisme

Guerres d'ampleur inconnue, rêves d'émancipation brisés, extermination : le XXe siècle a été le cimetière du futur. Il y a des témoins : de Hermann Cohen à Emmanuel Lévinas, d'Ernst Bloch à Leo Strauss, de Franz Rosenzweig à Gershom Scholem, de Walter Benjamin et Martin Buber à Hans Jonas, ils sont allemands d'origine ou de culture, juifs et philosophes. Leur formation, leurs préoccupations et leur orientation parfois s'opposent mais souvent se croisent : entre l'engagement sioniste et des formes hétérodoxes de marxisme, dans la redécouverte de traditions cachées de l'histoire juive, au carrefour de l'éthique et de la métaphysique. Ils ont en commun d'avoir contribué à introduire dans la philosophie une dimension messianique inédite. La raison en est que, à un moment donné de leur critique du monde comme il va, l'expérience historique s'est dressée comme un obstacle qu'il fallait se résigner à accepter ou tenter de surmonter pour dégager un nouvel horizon, tourné vers le futur, ouvert à l'utopie, en un mot messianique. Les plus grands de leurs prédécesseurs avaient annoncé le désenchantement du monde et proposé d'en payer le prix : leurs œuvres portent la trace d'une morsure du nihilisme. Eux se sont risqués à la résistance et au sauvetage des promesses du monde : c'est la lumière messianique qui éclaire leur œuvre. Thèses de Walter Benjamin sur l'histoire, principe de responsabilité envers les générations futures chez Hans Jonas, redéfinition par Emmanuel Lévinas des formes de l'éthique, voici quelques-unes des problématiques qui irriguent désormais la philosophie. Comment comprendre le paradoxe de ces pensées dont l'écho est d'autant plus universel qu'elles se sont faites d'abord plus juives ?

08/2003

ActuaLitté

Critique littéraire

Utopie et désenchantement

C'est à nouveau un très beau livre que nous donne Claudio Magris avec Utopie et désenchantement. L'écrivain triestin y rassemble une brassée d'essais écrits tout au long de ce dernier quart de siècle. Avec une grande diversité dans l'approche, Claudio Magris revisite ici tout un pan de la littérature universelle, son attention se portant tantôt sur l'ensemble de l'œuvre (pour Hermann Hesse, Hermann Broch, Goethe et Thomas Mann), tantôt sur une œuvre spécifique (pour Hugo, Gontcharov ou Tagore), tantôt sur la mise en parallèle de deux écrivains (Fontane et Strindberg, Nietzsche et Dostoïevski), ou sur un bilan établi à l'occasion d'un anniversaire, d'une mort ou d'un événement historique (Ernst Jünger, Primo Levi, Ivo Andric), ou encore sur un aspect apparemment anecdotique mais en fait révélateur de l'essentiel des êtres (Hannah Arendt et Martin Heidegger, Pasolini et Montale). Ce livre est itinérant et vagabond, comme l'était à sa manière Danube. En bon voyageur, Claudio Magris aime s'écarter des sentiers battus : il nous parle aussi d'une œuvre étonnante que Linné destinait à son fils, de lettres apocryphes de Ninon de Lenclos, d'écrivains naïfs au sens propre du terme (Turi, Qipinngi, un poète indien anonyme), et de ces aventuriers que furent eux-mêmes certains auteurs de romans d'aventures (Sealsfield et Stevenson). Enfin, il sort du domaine littéraire pour s'interroger sur notre époque, ses dilemmes et ses vertiges. La réflexion de Claudio Magris prend son essor aux confins où se croisent et s'entrelacent la littérature, l'Histoire et l'éthique. Il apparaît alors que le fil rouge reliant ces divers essais est le conflit dynamique entre utopie et désenchantement. Il se pourrait que ce livre soit aussi un livre de sagesse, nous invitant à l'apprentissage d'une " forme ironique, mélancolique et aguerrie de l'espérance ".

01/2001

ActuaLitté

Beaux arts

Une nouvelle introduction à l'art du XXe siècle

Qui sait si Bonnard ne parlera pas plus aux générations futures que son ami Matisse, aujourd'hui plus célèbre car plus expérimentateur, mais moins subtil ? Qui sait si Les Demoiselles d'Avignon de Picasso, dans leur audace, ne touchent pas moins juste que la statuaire africaine dont il s'est inspiré ? Combien plus saisissantes sont les déformations opérées par le même Picasso dans ses œuvres érotiques. Et plus plastiques encore celles de Bellmer. Et les collages de Max Ernst, moins formalistes que ceux des cubistes. Qui sait si Magritte, en peignant platement, n'est pas allé plus loin dans l'art philosophique que les artistes conceptuels, qui ont refusé la peinture jugée trop traditionnelle ? Et le ready-made était-il si riche d'avenir, quand Duchamp résolvait les problèmes qu'il a posés dès L'Urinoir ? Qui sait si Rothko, de Staël et Pollock, en plongeant éperdument dans le " grand vide blanc " où s'étaient lancés les pionniers de l'abstraction, n'ont pas été emportés avec elle ? Dans quelle mesure, et comme jamais, l'art occidental au XXe siècle aura-t-il été bouleversé par la part autre ? Arts de l'Afrique, de l'Orient ; art des premiers âges, depuis Lascaux ; " art des fous " ; et cette part autre de l'inconscient dont la découverte a permis d'explorer, comme jamais là encore, le continent du désir. Tels sont quelques-uns des points de vue et réévaluations que propose ce livre, en vertu de la plus ou moins forte intensité des œuvres et d'une critique d'art qui souhaite dépasser tout discours normatif. Pour ouvrir à une histoire de l'art du XXe siècle qui, apparemment écrite, est loin de l'être. Sans totems ni tabous.

09/2004

ActuaLitté

Cinéma

Tambour battant. Mémoires de Volker Schlöndorff

Né allemand, je suis devenu français puis américain ; rêveur, je me suis fait homme d'action ; mélancolique, le marathon m'a converti à la joie... Je n'ai jamais été là où l'on m'attendait. Et pourtant, jamais je n'ai eu l'impression de me perdre. L'identité, au contraire de la virginité, ne se perd pas : elle s'acquiert. Quelles qu'en aient été les formes successives, je n'ai jamais cessé de sentir en moi quelque chose d'inchangé, voire d'incorrigible. Un souffle, un je-ne-sais-quoi qui veut vivre et qui m'anime. Peut-être est-ce l'âme, cette vieille lune... ou le coeur qui va, tambour battant ? Au bout de trente films, je pensais avoir tout dit, mais en exhumant mes journaux, mes carnets et des photos, j'ai découvert ce qui s'était joué entre les scènes. Ma vie et mes films : tel est donc ce livre. Cinquante ans de cinéma - où l'on croisera Ernst Lubitsch, Fritz Lang, Jeanne Moreau, Alain Delon, Quentin Tarantino et bien d'autres - mais aussi flash-back intime sur des amis et des livres, des femmes et des pays, des doutes et des joies. Le goût de mon enfance et l'empreinte des premières lectures, mes années lycée en France, mon entrée en cinéma par la petite porte, à l'école de Louis Malle et de Jean-Pierre Melville, le succès du Tambour après des débuts chaotiques, les galères de tournage, les rencontres inoubliables de Bertrand Tavernier, de Günter Grass, d'Arthur Miller..., les petits béguins et les grands amours - tout cela, comme dans les salles obscures, en un fondu d'ombre et de lumière...

09/2009

ActuaLitté

Histoire de France

Objectifs Grande Guerre. Sur la ligne de front telle que photographiée de 1914 à 1918

Auteur de L'Affaire oubliée de Charleroi, Philippe Wille, collectionneur et historien autodidacte devenu, au fil des années et des documents accumulés, un spécialiste de l'armée allemande durant la première guerre mondiale, nous revient avec un ouvrage surprenant, mettant en valeur le travail des photographes qui, avec les moyens techniques de l'époque, ont immortalisé sur la pellicule la vie dans les tranchées, tant chez les Alliés que dans les rangs allemands. A côté des portraits des belligérants, posant fièrement, avant leur départ pour le front, avec leurs uniformes neufs et pimpants, dans les décors figés des studios photographiques, nous découvrons aussi des prises de vue instantanées, où les héros sont sales et fatigués et où rôde en permanence la mort. Des photos qui nous racontent le vécu quotidien et la souffrance de ces hommes, toutes nationalités confondues, (sur)vivant quatre ans durant dans les tranchées, la boue, la vermine et la crasse. Philippe Wille commente chaque cliché, en extirpe les moindres informations et nous aide à les déchiffrer. Travail de longue haleine au coeur des archives, qu'il convient de saluer. Quand on lui demande pourquoi cet ouvrage, il répond par une citation de l'écrivain allemand Ernst Jünger : "Donner sens à ce qui, pour ceux qui regardent les choses d'en bas, n'est qu'absurdité et expression de l'imperfection humaine, c'est un devoir sacré envers les morts comme envers les nouvelles générations qui doivent continuer à travailler à un ouvrage dont il leur faudra percevoir la croissance organique et l'unité interne, si elles veulent y participer avec une véritable conviction. Car un jour viendra leur tour de parfaire ce que nous n'avons pu parfaire. Elles pourront entrer avec fierté en possession de leur héritage..." (Préface de l'édition originale, Le Boqueteau 125, 1924)

12/2015

ActuaLitté

Littérature française

Nos terres promises Tome 3 : Mazel tov

Mazel tov, le troisième opus de la trilogie Nos terres promises, débute avec l'occupation de Marseille par les nazis et la destruction du Vieux-Port. Noël, qui a été chassé de la fonction publique pour appartenance à la franc-maçonnerie, gagne misérablement son existence tandis que Santa trouve son équilibre grâce à son amitié pour Cristina. Orso est entré dans la clandestinité et a pris la tête d'un commando de Corses au sein du réseau Brutus dirigé par Gaston Defferre. Charles s'est éloigné du PPF de Simon Sabiani et a intégré la Gestapo dirigée par Ernst Dunker. Salomon, enfin, travaille à organiser la Résistance juive afin de sauver le plus possible d'enfants promis à la déportation vers les camps de la mort. Lui et les siens ont trouvé refuge dans le château de Lily Pastré où se cachent de nombreux artistes en fuite. Barbara furtuna dépeignait le temps des espérances et des premiers doutes, Hosanna in excelsis chantait le renouveau des rêves et le retour des périls, Mazel tov place chacun des personnages à la croisée des chemins. Confrontés à la réalité extérieure mais aussi à la leur, ils vont devoir faire le bon choix pour ne pas perdre leur âme. Ainsi, chacun d'eux aura, au prix du sang et des larmes, accompli la quête de sa Terre promise, menant les uns vers Marseille ou la Corse, d'autres vers Israël. Mazel tov signifie en hébreu bonne chance mais aussi qu'il en soit ainsi. C'est une sorte d'illumination intérieure qui oblige chacun à devenir soi-même. C'est aussi la révélation de bien des mystères qui accompagnaient dans l'ombre les femmes et les hommes qui ont peuplé cette trilogie.

04/2024

ActuaLitté

Développement durable-Ecologie

Ecologie en résistance. Stratégies pour une Terre en péril (volume 2), 3e édition

La civilisation industrielle est en train de détruire la Terre ; le nier, c'est subir la domina - tion d'une idéologie dont l'ambition est d'anni - hiler le vivant ou de le réduire en esclavage. Ce recueil de textes porte sur le changement de stratégie et de tactiques qui doit se produire si nous voulons construire une résistance efficace. Il y est question d'interposer nos corps et nos existences entre le système industriel et toute vie sur la planète. Il y est question de contre-attaque.

06/2018

ActuaLitté

Sociologie

Défense des sciences humaines. Vers une désokalisation ?

Les Impostures intellectuelles dénoncées par les physiciens Sokal et Bricmont ont déchaîné enthousiasme et indignation. Peu suspect de complaisance envers les mystifications de l'écriture, qu'il dénonçait voici trente ans, Marc Richelle prolonge et nuance le débat. Récusant la malencontreuse opposition entre sciences dites humaines et sciences exactes, il défend le droit de toutes à s'aventurer sur le terrain des autres dans le jeu fécond des analogies transdisciplinaires, quitte à en payer le prix de quelques funambules de la métaphore, à ne pas prendre trop au sérieux. // A propos de l'auteur Marc Richelle est Professeur émérite de l'Université de Liège où il a occupé pendant plus trente ans, de 1962 à 1995, la Chaire de Psychologie expérimentale. A la fois romaniste et docteur en psychologie, formé aux universités de Liège, de Genève et d'Harvard, il a fondé à Liège un laboratoire réputé, d'où ont essaimé de nombreux doctorants qui ont fait école dans d'autres universités du monde entier. Il a mené et dirigé des recherches dans plusieurs domaines de la psychologie expérimentale, parmi lesquels la psychopharmacologie, les conduites temporelles, le développement cognitif, la variabilité comportementale et la créativité, la psychologie du langage et la psychologie de la musique. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages en français et en anglais ainsi que de plus de 200 articles scientifiques. Docteur honoris causa des universités de Lille-Charles de Gaulle, Genève, Coïmbra, Lerida et Lisbonne, il a reçu en 1990 le Prix quinquennal du Fonds national de la Recherche scientifique John Ernest Solvay ; il est membre de l'Académie royale de Belgique et membre étranger de l'Academia das Ciencias de Lisbonne. Il a dirigé la collection "Psychologie et sciences humaines" depuis sa création en 1962 et la collection "PSY-Théories, débats, synthèses" avec Xavier Seron. Marc Richelle Professeur émérite de l'Université de Liège où il a occupé pendant plus trente ans, de 1962 à 1995, la Chaire de Psychologie expérimentale. A la fois romaniste et docteur en psychologie, formé aux universités de Liège, de Genève et à Harvard, il a fondé un Liège un laboratoire réputé, d'où ont essaimé de nombreux doctorants qui ont fait école dans d'autres universitaires du monde entier. Il a mené et dirigé des recherches dans plusieurs domaines de la psychologie expérimentale, parmi lesquels la psychopharmacologie, les conduites temporelles, le développement cognitif, la variabilité comportementale et la créativité, la psychologie du langage et la psychologie de la musique.

04/2022

ActuaLitté

Littérature française

Plus de lumière !

Uc Baba invite à découvrir les secrets d'oeuvres littéraires mythiques, signées Cervantes, Goethe, Emily Brontë, Mary Shelley, Lord Byron, Bram Stoker, John Polidori, Ruyard Kipling, Mark Twain, Hans Christian Anderson, Léon Tolstoï, Jules Verne, Robert Louis Stevenson, Jean Giono, Ernest Hemingway et Antoine de Saint-Exupéry. Le destin de ces écrivains, la genèse de leurs chefs-d'oeuvre sont éclairés au fil de douze récits mêlant nouvelles, fragments de lettres et de journaux imaginaires empreints de leur style respectif. En une bonne vingtaine d'années, avec près d'une trentaine d'ouvrages à son actif, Luc Baba s'est fait une place bien à lui dans le paysage des lettres belges francophones. Enseignant, comédien, slameur, romancier, essayiste et poète, il a tracé un parcours sous le signe de l'authenticité. S'il recourt volontiers à la fable, c'est pour mieux plonger dans les réalités de notre monde, guidé par une sensibilité et une générosité hors pair. Dans ce recueil, qui n'a sans doute pas d'équivalent, il s'est fixé le défi audacieux de partir à la rencontre d'écrivains mondialement connus, de la Renaissance à nos jours. Pour chacun, il a choisi une oeuvre et, se fondant sur une recherche documentaire, il nous narre ce moment crucial où la nécessité de passer à l'écriture s'est imposée, où le ressort d'une oeuvre s'est tendu, le plus souvent suite à une blessure personnelle. Ce faisant, il plonge dans l'intimité de chacun d'eux, dans les épreuves traversées, les tourments, leurs rencontres décisives. A chaque fois, la magie opère : en quelques lignes à peine, un univers personnel est dressé, une ambiance esquissée et une présence imposée, qui nous les rendent tout à la fois familiers et uniques. En optant pour le récit bref, il met côte à côte des géants aux pieds d'argile et multiplie les angles d'approche, passant du récit linéaire au journal intime, aux échanges épistolaires ou aux dialogues. A chaque fois, le propos paraît subtilement gagné par l'écriture de l'auteur concerné. Il est probable que chaque lecteur vive ces rencontres insolites à la mesure de ses affinités littéraires. Celle qu'il consacre à Giono au crépuscule de sa vie, alors qu'il écrit l'Iris de Suze, est une pure merveille. Ou encore celle où nous découvrons les prémisses du Petit Prince. Mais déjà d'autres visages et d'autres livres se bousculent derrière eux, plus vivants que jamais. Un pari réussi, qui ravira les amoureux des livres !

03/2023

ActuaLitté

Littérature étrangère

Modène 1831. La ville de la Chartreuse

Plus que tout autre pays au monde, l'Italie aime à fonder des villes sur une feuille blanche. Du premier trait de la charrue de Romulus aux Villes invisibles d'Italo Calvino, en passant par la Pienza de Pie II, la Sabaudia des fascistes, les cités métaphysiques de Giorgio de Chirico, elle a tracé sur la carte de l'Europe et de l'Afrique du Nord les innombrables croix du cardo maximus et du decumanus. Aussi, qui, mieux qu'un Italien, pouvait comprendre que, dans La Chartreuse de Parme, Stendhal fonde "une ville de roman", c'est-à-dire l'une de ces cités sorties tout entières du rêve d'un écrivain, et qui sont à la fois son chef-d'oeuvre et le tombeau qu'il s'est édifié dans le coeur des hommes ? L'idée de Delfini tient en quelques mots : en composant La Chartreuse de Parme, Stendhal ne pense pas à Parme, mais à Modène. Ranuce-Ernest IV est François IV, la Sanseverina est la femme de Ciro Menotti, martyr de l'insurrection de 1831, lequel a posé tant pour le comte Mosca que pour Fabrice del Dongo. La tour Farnèse est la Ghirlandina de Modène [...] la Chartreuse de Parme l'Abbaye de Nonantola. Quand les clefs manquent à Delfini, il les forge à volonté et les ajuste aux serrures de Stendhal, découvrant dans son histoire familiale autant de preuves qu'il en faut pour étayer sa démonstration [...] Delfini joue, surtout, à se choisir un arbre généalogique dans la forêt du plus beau roman du monde : "je n'ai plus aucun doute sur l'apparentement de mes arrière-grands-parents avec La Chartreuse et [...], très sincèrement, l'assurance qui m'est ainsi donnée de descendre (pour une part infime mais double, étant l'enfant de cousins germains) de personnages littéraires aussi universels et délicieux que Clélia Conti et Fabrice del Dongo - une telle assurance m'attendrit et soulève mon coeur infiniment". Roman familial et autobiographique, mais aussi lecture pénétrante et originale du chef-d'oeuvre de Stendhal, Modena 1831 La ville de la Chartreuse est le dernier livre publié de son vivant par Antonio Delfini (1907-1963). Rentier provincial qui cachait derrière ses allures de flâneur désoeuvré un esprit rebelle et anticonformiste, Antonio Delfini est l'un des auteurs italiens du XXe siècle les plus injustement oubliés. Son recueil de nouvelles Il ricordo della Basca a été publié sous le titre Le dernier jour de la jeunesse chez Gallimard dans la collection "L'Arpenteur".

08/2016

ActuaLitté

Sciences politiques

Souvenirs de police. La France des faits divers et du crime vue par des policiers (1800-1939)

Qu'il s'agisse de vol, de crime, de moeurs ou de pouvoir, ce livre rassemble les grands textes des " policiers écrivains ". Policiers, ils ont découvert le corps, traqué l'assassin, livré une tête à trancher à la justice sévère de leur temps ; écrivains, ils ont consigné leurs enquêtes, leurs intuitions, leurs idées. A l'âge de la retraite, ils publient, racontent, revivent les moments forts d'une carrière, non sans se donner le plaisir de régler au passage quelques comptes. Certains, imitant Vidocq, ne font que donner des indications à un " teinturier ", un homme de lettres famélique qui va mettre en forme le récit ; d'autres, comme les commissaires Goron ou Macé, se révèlent de véritables écrivains, des narrateurs efficaces qui ont le sens de l'image et du raccourci saisissant, des stylistes qui savourent la joie de ressusciter en beau français les horreurs de la chronique criminelle. On trouve même quelques versificateurs dans la confrérie, comme Clovis Pierre, " le poète de la Morgue ", et surtout l'énigmatique Ernest Raynaud, auteur aux deux visages : le poète symboliste ami de Verlaine, mais aussi le commissaire de police qui parsème ses récits aigres-doux de citations littéraires et de références classiques. L'écriture, en transformant le policier en témoin, lui ouvre un champ beaucoup plus vaste que le seul angle professionnel. Débarrassé du souci de protéger la société, l'écrivain policier se donne pour horizon une ambition élargie, pour ainsi dire pédagogique et quelquefois encyclopédique : celle de faire comprendre le monde qu'il a traversé, d'expliquer la marche de la police et du crime, non sans entrer dans les mobiles mêmes et les raisons des criminels qu'il a pourchassés. Il en résulte une littérature peu moraliste en définitive, qui décrit la délinquance pour ce qu'elle est, le produit d'une société à un moment du temps. S'il juge, c'est à l'aune de sa propre sensibilité que l'écrivain policier acquitte ou condamne, décernant parfois des éloges paradoxaux à ceux des malfrats qui l'ont marqué. De l'ancien préfet de police craint et respecté – Gisquet, Andrieux, Lépine – jusqu'au petit inspecteur des Moeurs qui se sait l'objet du mépris public, ces Souvenirs de police nous transmettent la mémoire tue des générations d'avant-guerre. De la révolution industrielle à la crise des années 1930, la France a ses zones d'ombre que les autobiographies d'écrivains policiers trouent de leur fanal lumineux, signalant les complaisances et les convoitises de nos arrière-grands-pères, les passions troubles de leurs élites.

11/2016

ActuaLitté

Travaux professionnels (Bac pr

Enseignements professionnels - blocs 1 a 4 1ere bac pro assp

Cet ouvrage de Première complète l'ouvrage de Seconde. Les chapitres traités mettent en avant "l'approche par compétences", laissant les savoirs associés au service de chaque compétence par bloc, afin : - d'aider les enseignants à renforcer la posture professionnelle de chaque élève, - de permettre à l'élève de prendre le recul nécessaire afin d'analyser ses pratiques. Les chapitres traités prennent en compte la forme progressive pour l'obtention du diplôme Bac Pro ASSP. - un tome unique pour la classe de Première, à la maquette dynamique et illustrée - des ressources diverses (documents, infographie, vidéos, enregistrements audio...) - des outils variés et adaptés à la différenciation pédagogique - des outils numériques et des notions de domotique, en adéquation avec les évolutions technologiques et en lien avec les besoins des usagers - de la méthodologie de projet pour se préparer à l'épreuve E2 (Conception d'actions (s) d'éducation à la santé).

06/2023

ActuaLitté

Comics

L'ombre de la nuit

Robert est un adolescent en colère. Amis, frères, parents, tout le monde semble ligué pour lui pourrir l'existence. Une nuit, il s'échappe de la maison familiale pour enfourcher la moto de son copain Ernesto, avec la vague idée de partir, loin. Eldrige est un homme proche de la retraite, exaspéré par une vie de couple d'où toute tendresse s'est évaporée. Lorsque sa fille débarque pour la nuit après une dispute avec son compagnon, il est rapidement pris à partie et déguerpit à la cave pour finir son repas et se consoler au gin-tonic. Les personnages dépeints par Jordan Crane sont aussi divers qu'ils sont touchants. Chacun des neuf récits de L'Ombre de la nuit nous projette dans des ambiances tendues, avec une efficacité rare dans la description de ses personnages et des situations. Séquence onirique, science-fiction, comédie dramatique, le spectre est large mais secoue à chaque fois par la crédibilité de son écriture. Jordan Crane offre également dans ce livre l'étendue de ses capacités graphiques, un trait lisse et précis qui s'accompagne de la maîtrise des masses ou de la bichromie. Détaillé pour décrire un garage, ou une femme nue armée d'un marteau, il peut aussi se faire plus rond pour dépeindre une ballade à la campagne d'un couple amoureux. Né en 1973 et actif sur la scène indépendante américaine depuis 1996, Jordan Crane a été peu traduit jusqu'à présent. Les 9 histoires présentées dans L'Ombre de la nuit sont extraites de son comics Uptight, publié par Fantagraphics et primé de deux Ignatz Awards en 2009. Il termine actuellement un récit de plus de 300 pages, Keeping Two, qui sera l'objet d'une coédition entre Cà et Là et L'employé du Moi. L'Ombre de la nuit permet déjà au public francophone de découvrir ce virtuose discret de la bande dessinée nord-américaine, au romantisme sombre et élégant.

11/2018

ActuaLitté

Géographie hors France

Tigre et Euphrate. Au carrefour des convoitises

C'est dans le bassin fertile de ces deux fleuves indissolublement liés, aujourd'hui partagés entre l'Irak, la Syrie, la Turquie et l'Iran, qu'est née l'une des plus anciennes civilisations, celle de la Mésopotamie antique. Marcel Bazin nous guide à travers l'histoire plurimillénaire de cette région où s'est déroulée la Révolution néolithique, où sont apparues l'écriture et les premières cités-Etats, et où s'est formée une richeet complexe mosaïque ethnolinguistique et religieuse. Tantôt en position de carrefour, tantôt en position de marge disputée entre voisins, ouverts à de nombreuses influences, les espaces arrosés par le Tigre et l'Euphrate ont connu des configurations politiques variées, au gré des fortes fluctuations dans la maîtrise de l'eau et les formes d'occupation du bassin. Le redécoupage territorial opéré à l'issue de la Première Guerre mondiale, tout comme la découverte du pétrole, ont aiguisé les convoitises autour de ces terres fragilisées et bouleversées par la succession des conflits et des revendications identitaires régionales. Dans sa réflexion convoquant sa pratique du terrain, l'auteur interroge au long cours les capacités de reconstructionet de résilience de ce "? croissant fertile ? " et de ces peuplesgrâce aux fleuves nourriciers. Marcel Bazin est géographe, professeur honoraire à l'université de Reims Champagne-Ardenne. Il a consacré une large partie de ses recherches à la Turquie et à l'Iran. Il est notamment l'auteur, avec Stéphane de Tapia, de La Turquie. Géographie d'un pays émergent (Armand Colin, 2012). C'est dans le bassin fertile de ces deux fleuves indissolublement liés, aujourd'hui partagés entre l'Irak, la Syrie, la Turquie et l'Iran, qu'est née l'une des plus anciennes civilisations, celle de la Mésopotamie antique. Marcel Bazin nous guide à travers l'histoire plurimillénaire de cette région où s'est déroulée la Révolution néolithique, où sont apparues l'écriture et les premières cités-Etats, et où s'est formée une richeet complexe mosaïque ethnolinguistique et religieuse. Tantôt en position de carrefour, tantôt en position de marge disputée entre voisins, ouverts à de nombreuses influences, les espaces arrosés par le Tigre et l'Euphrate ont connu des configurations politiques variées, au gré des fortes fluctuations dans la maîtrise de l'eau et les formes d'occupation du bassin. Le redécoupage territorial opéré à l'issue de la Première Guerre mondiale, tout comme la découverte du pétrole, ont aiguisé les convoitises autour de ces terres fragilisées et bouleversées par la succession des conflits et des revendications identitaires régionales. Dans sa réflexion convoquant sa pratique du terrain, l'auteur interroge au long cours les capacités de reconstructionet de résilience de ce "? croissant fertile ? " et de ces peuplesgrâce aux fleuves nourriciers.

11/2021

ActuaLitté

Beaux arts

Conservation versus Conserverie

Dans les années 1960 et 1970, plusieurs artistes - dont Arman, Piero Manzoni, Daniel Spoerri, Ben Vautier et Andy Warhol - se sont emparés des boîtes de conserve et les ont intégrées à leur travail. Aujourd'hui, les musées détenteurs de ces oeuvres s'interrogent sur la manière de les conserver. Le présent ouvrage rend compte de deux journées d'études consacrées en octobre 2018 par le Centre de recherche et de restauration des Musées de France (C2RMF) à ce sujet. On estime à plus de 20 000 le nombre de boîtes de conserve dans les musées du monde entier, dont 6 ? 000 conservent encore leur contenu d'origine. L'interaction à long terme entre l'aliment et le récipient métallique provoque de graves phénomènes de dégradation qui peuvent conduire à la perforation de la boîte, à la fuite du contenu et à la détérioration de l'étiquette en papier. La présence de tels objets constitue un défi pour les conservateurs de musées qui n'ont ni expérience ni outils pour y faire face. Leur mission est en effet de prolonger au-delà de la traditionnelle DLUO la vie des boîtes, dont l'objectif n'est plus de voir leur contenu consommé, mais préservé le plus longtemps possible. Envisager la conserverie alimentaire à travers le prisme de la conservation patrimoniale constitue une mise en abyme ou, pour convoquer un motif archétypal, un ourobouros ? : un serpent ou un dragon se mordant la queue. ? Le travail des musées autour de la conservation de boîtes dont l'origine était la conservation d'un aliment périssable permet d'élargir le champ de la réflexion autour de la signification de l'acte même de conservation du contenu comme du contenant. A travers ce livre, la boîte de conserve, objet usuel susceptible d'accéder au rang d'objet patrimonial et artistique, est passée au crible de différentes spécialités comme au travers d'un prisme, afin de démultiplier les perspectives et, par un jeu de renvoi, de réflexion, de diffraction, d'enrichir les approches des uns et des autres.

01/2022

ActuaLitté

Photographes

Bernar Venet. Photographies

Bernar Venet célébré dans le monde entier pour son oeuvre sculptée, pièces monumentales en acier corten, a pratiqué la photographie tout au long de sa carrière. Par séries, en marge, ce médium photographique a été le vecteur de plusieurs explorations plastiques dont ce catalogue raisonné va fixer l'histoire. Les Macadams trouvent leur origine en 1961, alors qu'à 19 ans il se promène près de Marseille : il observe sur les pans d'une falaise une coulure de goudron solidifié... qu'il photographie pour mémoriser cet évènement aléatoire. Deux ans plus tard, il travaille le goudron sur des toiles et prend un ensemble de photographies de macadam qui constituent cette première série sur la matière, alors que la série Acier roulé est réalisée en observant les fusions du métal, matière familière pour le sculpteur qu'il est. Fruit de son goût pour les expérimentations, il réalise les séries Photofax (effacement progressif de l'image par envois successifs par fax) et Saturations (projet graphique de superposition progressive de plusieurs pages d'un dictionnaire, les unes sur les autres, l'accumulation des couches successives aboutissant au noir profond). Curieux de sciences et de techniques, Bernar Venet explore par ailleurs les moyens photographiques sophistiqués des laboratoires scientifiques les plus pointus : il réalise une série de "particules" élémentaires en mouvement dans le synchrotron (Bubble chambers) ou photographie l'invisible (Plasma in the Tokamak), images créées par des champs magnétiques générés par de très puissants aimants supraconducteurs... Bernar Venet a également, toute sa vie, réalisé des portraits en noir et blanc, de ses proches comme des artistes et amis qu'il fréquente : Man Ray, Andy Warhol, Richard Serra, Arman, Christo... mais aussi des Portraits noirs, presque invisibles ceux-là, en argentiques ou polaroïd, réalisés dans le noir absolu, qui semblent presque uniformément noirs et où seule une vague lueur permet de distinguer un profil, une présence. "La seule chose qui compte c'est qu'entre ce noir et l'objectif, il [le photographié] était bien là. ". . dit d'eux Bernar Venet.

11/2022

ActuaLitté

Monographies

Martine Doytier

Martine Doytier est une artiste trop tôt disparue. . Telle une fine chroniqueuse de son temps et du monde artistique dans lequel elle vivait et au moyen d'une technique picturale étonnante, chacune de ses oeuvres raconte une histoire dans laquelle s'exprime sa sensibilité à fleur de peau, son caractère ardent et la constante recherche de perfection qui la caractérisait. Martine Doytier Une vie d'artiste, 1947 - 1984. Ce livre accompagne la rétrospective que la ville de Nice consacre à Martine Doytier, une artiste trop tôt disparue et qui laisse une oeuvre peinte impressionnante par de nombreux aspects. Telle une fine chroniqueuse de son temps et du monde artistique dans lequel elle vivait et au moyen d'une technique picturale étonnante, chacune de ses oeuvres raconte une histoire dans laquelle s'exprime sa sensibilité à fleur de peau, son caractère ardent et la constante recherche de perfection qui la caractérisait. Ce livre, largement illustré et comportant plusieurs textes essentiels pour la connaissance de cette oeuvre, retrace l'histoire de cette artiste hors norme et souvent jugée inclassable. L'exposition, dont le commissaire est Marc Sanchez, se tiendra à L'Artistique à Nice, à compter du mois de septembre 2023. La couverture du livre reproduit la grande peinture intitulée " Autoportrait " que Martine Doytier a réalisé patiemment entre 1979 et 1984 et qui est demeurée inachevée. La partie de l'image en couleurs présente l'artiste au travail, son bracelet d'ivoire au bras, et se représentant entourée de ses proches : des personnalités telles que Claude Fournet le Directeur des Musées de Nice de l'époque, Arman entouré de ses oeuvres, son fils Brice en tenue de judoka, le petit monde des gardiens et des conservateurs de musées niçois, un dîner d'artistes à la Villa Masséna ou deux de ses animaux fétiches : sa grande chienne Urane et son cochon d'Inde Bété. Pour cette couverture, les autres parties du tableau sont recouvertes par la couleur grise que Martine Doytier utilisait comme couleur préparatoire pour ses toiles.

02/2024

ActuaLitté

Récits de voyage

Berlin, escapades littéraires

Pour approcher, visiter, comprendre une ville, qu'y a-t-il de mieux que de découvrir ce que les grands auteurs ont pu en dire ? Laissez-vous surprendre par les textes consacrés aux plus belles cités du monde, puisés dans les récits de voyage, correspondances et autres carnets de route des écrivains-voyageurs. Si Voltaire, ami de Frédéric II de Prusse, fut enthousiasmé par son séjour à Berlin, qu'il décrit en termes élogieux dans ses lettres, Chateaubriand ou Jules Laforgue s'y ennuient profondément et passent le temps en écrivant, pour notre plus grand plaisir. Quant à Théophile Gautier, abreuvé des Contes fantastiques d'Hoffmann, il ne peut qu'être déçu de ne pas y trouver du brouillard, des fantômes ou le diable en personne, que le lecteur croisera néanmoins dans cette promenade à travers le Berlin prussien. " Il n'y avait qu'un très petit nombre d'hommes dans la société à Berlin, ce qui gâte presque toujours ceux qui s'y trouvent, en leur ôtant l'inquiétude et le besoin de plaire. " Mme de Staël

05/2017

ActuaLitté

Littérature anglo-saxonne

La garden-party

Sans doute le plus célèbre des recueils de Katherine Mansfield, l'une des plus grandes nouvellistes du xxe siècle, morte à 33 ans il y a tout juste cent ans, contenant notamment l'emblématique Sur la baie. Le recueil le plus célèbre de Katherine Mansfield Katherine Mansfield a vécu une enfance assez solitaire, envoyée à 13 ans parfaire son éducation au Queen's College de Londres, dans un certain dénuement. Un premier mariage malheureux, une fausse couche et, à 23 ans, un premier recueil de nouvelles, Pension allemande. Suivront, en quelques années d'une vie aussi brève que vagabonde, Félicité, La Garden-Party et Le Nid de colombes. Ils confirment un talent singulier, mélange de gravité et d'" humour un peu meurtri " (Marcel Arland). Sens de l'ellipse et de l'anecdote infime, finesse de touche impressionniste, fraîcheur et sincérité des sentiments, apprentissage de la douleur physique et morale : autant d'expressions d'une sensibilité extrême et d'une conscience du mal qui la portent aussi bien à l'hédonisme qu'à l'ascèse dans l'orbe de Georges Gurdjieff, dont elle reçoit l'enseignement théosophique au prieuré d'Avon, où elle mourra de tuberculose le 9 janvier 1923, à l'âge de 33 ans. Dernier recueil publié de son vivant, en février 1922, La Garden-Party est peuplé de petites gens, domestiques, ouvriers, vieilles filles, petits enfants. Composé en quelques mois, à Menton et à Montana, en Suisse, il contient l'une de ses plus célèbres et plus longues nouvelles, Sur la baie. L'English Review salua " une Maupassant au féminin ", la critique rapprochant son art de celui de Tchekhov, mélange d'ironie et de compassion. Dans une préface, en 1929, Edmond Jaloux a évoqué ces " lambeaux de réalité arrachés à la douleur ", " tendres et délicates merveilles " que l'on " chérit avec son coeur et non avec son esprit ". Inclut les nouvelles : Sur la baie - La garden-party - Les filles de feu le colonel - Mr et Mrs Colombe - Jeune fille - Vie de Maman Parker - Mariage à la mode - Le voyage - Miss Brill - Son premier bal - La leçon de chant - L'étranger - Jour férié - Une famille idéale - La femme de chambre.

01/2023

ActuaLitté

Grands couturiers

House of Gucci

Haute couture, meurtres et jet-set : l'histoire vraie de la famille Gucci 1921, Florence. Guccio Gucci ouvre son premier magasin et fonde un véritable empire familial. Trente ans plus tard, ses trois fils, Aldo, Vasco et Rodolfo, poursuivent son oeuvre en imposant mondialement la marque de mode et de luxe tant sur le plan artistique que commercial. A la troisième génération, cette réussite exemplaire prend des airs de saga romanesque. Opulence, aventures sentimentales, fêtes, défis sportifs, mensonges et trahisons. Tous les ingrédients du mythe sont là, y compris la fin tragique du dernier héritier, Maurizio, assassiné sur ordre de son ex-femme, "la veuve noire" . Une dynastie qui donne souvent à la réalité des allures de fiction. Aujourd'hui, Gucci est une société cotée en Bourse et dirigée par François-Henri Pinault, P-DG du groupe Kering. Si le rêve des origines s'éloigne, l'aura de l'aventure perdure. Depuis plus de cent ans, la maison de l'élégance à l'italienne ne cesse de rayonner et demeure l'incarnation de la dolce vita. Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Emmanuelle Farhi. A propos de l'autrice Sara Gay Forden a été pendant plus de quinze ans journaliste de mode en Italie. Elle est spécialiste des marques telles que Gucci, Armani, Versace ou Prada. Elle travaille aujourd'hui pour le groupe de médias Bloomberg News et habite à Washington. " La journaliste Sara Gay Forden signe une enquête fouillée qui se lit comme un thriller. Jalousie, argent, sexe, pouvoir... La saga Gucci n'a rien à envier au feuilleton Dallas ! " Le Parisien " Un livre sur le monde des affaires que vous traverserez comme un roman. [... ] Forden a fait d'un mélange de drame familial et de haute finance un récit savoureux et complexe. " The Economist " Une lecture palpitante. " Cosmopolitan (USA) " Une chronique pénétrante de l'ascension et de la chute d'une entreprise familiale. [... ] Même selon les normes Borgia de l'industrie de la mode, les Gucci étaient spéciaux. Non contents de l'habituel condensé familial d'amour, de jalousie et de cupidité, ils ont ajouté au mélange l'évasion fiscale, la bigamie et, oui, le meurtre. " Wall Street Journal

11/2022

ActuaLitté

Littérature française

Michel buhler helvetiquement votre

Michel Bühler "Hélvètiquement vôtre" La chanson de Michel Bühler est à l'opposé du tout-venant, de ces insipides ritournelles que pissent en continu les robinets du showbiz et des médias asservis. De ce qu'ils n'osent même plus qualifier de "chanson" mais de "son" . De ce son dont on nourrit les ânes. Cet Helvète puise son art dans d'autres origines, entre Commune et Communale. Commune comme ces soixante-et-onze jours d'utopie qui imaginèrent une démocratie directe, hélas furtive, vite réprimée ; commune comme un chant commun, mutualisé. Communale pour l'instit' qu'il fut, pour encore cette idée de partage, de transmission... Le chant de Bühler est, sinon de combat, au moins d'engagement. A l'évidence d'utilité publique. Il n'existe pas pour franchement distraire, encore que, mais pour témoigner, instruire, à la manière d'une gazette. Pour bien le situer, il nous faut tirer de l'oubli ce terme si beau d'éducation populaire qui, en des temps pas si lointains, allait de pair avec la chanson. Avant que celle-ci, par abandon autant que par vouloir, ne devienne majoritairement outil d'abrutissement... Ca fait cinquante ans que, avec un succès fluctuant digne des montagnes suisses, il chante les gens, la marche de ce monde qui ne sait vraiment que reculer, les méfaits de la mondialisation, la lutte des peuples à disposer d'eux-mêmes. Un chant toujours remis sur le métier, tissé d'humanité, frappé au coin du bon sens. Qui plus que jamais, se heurte au silence, à l'indifférence, et vit dans le maquis où il partage le sort des siens, d'autres artistes de sa trempe, de son caractère, rebelles et insoumis au seul fait qu'ils osent chanter quand rien ne les invite à le faire encore. Ce qui frappe au premier abord chez Bühler, c'est l'évocation des gens, des petites gens. Ceux qui, justement, n'ont jamais voix au chapitre. En cela, Michel Bühler est parent des François Béranger, Anne Sylvestre, Gilles Vigneault, Michèle Bernard et autres encore, qui font large place dans leurs vers à ces vies anonymes, aux espoirs et aux souffrances des peuples, aux lieux où ils vivent. Bühler est empathie, dont le chant rend justice aux déclassés, leur rend la dignité dont on les a spolié. Dans ses vers, les gens existent. Au moins, là, ils ne sont pas invisibles. Le chant de Bühler n'est pas "moderne" au sens des canons, des dogmes du moment : programmateurs et journaleux le raillent pour ça. Mais lui comme nous s'en contrefoutent : il est sans âge et survivra aux modes dérisoires et futiles, aux chanteurs qu'on produit en batterie, hors sol, aux chansons à l'obsolescence programmée, à peine chantée déjà oubliées. Il est d'un chant puissant qui existe depuis toujours et existera longtemps encore, qui trouvera toujours les sillons, les sentiers, les maquis s'il le faut, pour exister, pour instiller une différence qui, à ben l'écouter, n'est jamais qu'une expression de bon sens. Michel Bühler est de cette tradition de colporteurs de nouvelles, de chansons, de presqu

11/2022

ActuaLitté

Cinéma

Hawks. Biographie

Peu de cinéastes ont été aussi acclamés qu'Howard Hawks. On a célébré sur tous les tons ses westerns fabuleux (Rio Bravo, La Rivière Rouge), ce chef-d'œuvre du film de gangsters qu'est Scarface, ses deux films noirs mythiques (Le Grand Sommeil, Le Port de l'angoisse) et ses comédies étourdissantes comme L'Impossible Monsieur Bébé. Grâce à lui, Lauren Bacall et Rita Hayworth sont devenues des stars. Son œuvre a inspiré les cinéastes du monde entier, de Jean-Luc Godard à Bernardo Bertolucci, de Martin Scorsese à Brian De Palma. Lorsqu'on lui demande comment il passera les quinze dernières minutes de sa vie, Quentin Tarantino déclare que ce sera en regardant Rio Bravo, ajoutant : " Quand je deviens sérieux avec une fille, je lui montre Rio Bravo et, elle a intérêt a l'aimer ! " Parce que Hawks fût l'un des cinéastes les plus interviewés et qu'il a longuement commenté ses films, on croyait tout connaître de lui. Erreur. Cette biographie prodigieusement documentée montre que cette œuvre et cette vie recelaient bien des secrets. Le regard admiratif, chaleureux mais lucide de Todd McCarthy détruit de nombreuses légendes, rétablit une vérité souvent malmenée. On découvre dans ce livre qui fera date que les récits de Hawks - dans lesquels il était au centre de tout, voyait toujours juste, donnait de judicieux conseils à Humphrey Bogart, John Wayne et Josef von Sternberg, remettait à leur place Jack Warner, Harry Cohn et Darryl Zanuck - n'étaient que le fantasmatique et extravagant reflet de l'imagination qui nourrissait ses films. La réalité se révèle autrement complexe : Hawks est le genre d'homme pour qui le mot énigme semble avoir été inventé. Ainsi, le livre fourmille de révélations sur le mystère de la double version de La Rivière Rouge ou sur l'acharnement des censeurs contre Scarface. On apprend de manière irréfutable qui écrivit et tourna vraiment La Chose d'un autre monde. On découvre enfin quelle part prit William Faulkner dans l'élaboration des scénarios qu'il écrivit pour Hawks. Howard Hawks fut le premier à produire ses propres films et à marquer vigoureusement son indépendance face aux studios. Associé d'Howard Hughes et ami d'Ernest Hemingway, il fut aussi le cofondateur du "gang des motards hollywoodiens", un joueur invétéré poursuivi par les bookmakers, un gentleman, un séducteur... et un fieffé, menteur ! Robert Capa disait à son sujet : "Il y a deux sortes de mythomanes : ceux qui le sont parce qu'ils n'ont jamais rien fait de leur vie et ceux qui en ont tellement fait qu'ils restent perpétuellement insatisfaits. Lui est le prototype de la seconde catégorie. "Mais quand, vers la fin, Hawks déclara : J'ai eu une vie formidable", pour une fois, il n'exagérait pas.

11/1999

ActuaLitté

Beaux arts

Autoportraits cachés

Les titres affichés de certaines oeuvres ne disent pas tout du sujet. Ils passent sous silence que, parfois, le peintre s'est glissé dans la scène qu'il a représentée. Dans la toile, se cache un autoportrait. C'est ainsi que, par exemple, Botticelli " assiste " à L'Adoration des Mages, que El Greco est présent lors de L'Enterrement du comte d'Orgaz, comme Vélasquez l'est à Bréda le 5 juin 1625 lorsque le ville capitule... Ingres quant à lui se représente derrière Jeanne d'Arc dans la cathédrale de Reims lors du sacre du Charles VII. Or ce sacre a eu lieu le 17 juillet 1429. Ingres a achevé sa toile en 1854... Singulier et très anachronique jeu de cache-cache. Rassembler des oeuvres de Michel-Ange et de James Ensor, de Memling et de Véronèse, de Rembrandt et de Masaccio, de Dürer et de Raphaël, de Ghirlandaio et de Dali, c'est devoir s'interroger sans cesse sur la, les raisons qui ont conduit les uns et les autres à vouloir se représenter ainsi. Pour quelle raison, par exemple, Michel-Ange fait-il le choix de se représenter dans le Jugement dernier de la chapelle Sixtine comme la peau écorchée de saint Barthélémy ? Pourquoi Van Eyck fait-il le choix de n'être qu'un reflet dans le miroir convexe accroché derrière les Arnolfini et un autre reflet sur le bouclier de saint Georges dans La Vierge au chanoine Van der Paele ? Max Ernst au XXème siècle, comme Rubens au XVème, ont-ils les mêmes raisons de se représenter entourés d'amis ? Pourquoi Rembrandt se représente-t-il parmi les bourreaux qui dressent la croix sur laquelle le Christ vient d'être cloué ? Une invitation passionnante, éclairante et sans précédent qui permet de mettre en évidence les songes et les ambitions des plus grands peintres de l'histoire de l'art.

10/2020

ActuaLitté

Philosophie

Osons l'utopie pour construire un monde meilleur. Esquisse d'une autobiographie politique

L'auteur de cette Esquisse d'une autobiographie politique s'est proposé de reconstruire l'itinéraire d'un intellectuel critique, lucide et "rebelle", celui d'un enfant de guerre, né en Silésie, en 1942, et jeté dans un monde brutal et inhumain, celui de l'Allemagne de l'après-guerre. Il décrit le drame d'une enfance malheureuse, encore ombragée par le nazisme, dans un milieu caractérisé par le refoulement collectif des crimes nazis, par l'anticommunisme et par la restauration, sur les ruines du IIIe Reich, en Allemagne de l'Ouest, d'une société bourgeoise parlementaire "démocratique", ayant conservé les mentalités autoritaires du passé. Il raconte aussi comment cette rupture affective et politique avec la société allemande fera de lui assez tôt un homme "révolté", politiquement engagé pour la vraie démocratie et le progrès social et pour une société égalitaire et fraternelle, sans maître et esclave et sans domination de l'homme sur l'homme. Arrivé à Paris, en septembre 1967, il se jettera "corps et âme" dans la révolte de Mai 68, vécue par lui-même comme "le plus grand mouvement anti-autoritaire d'émancipation du XXe siècle". C'est ce même intérêt pour les mouvements politiques d'émancipation qui le conduira aussi au Chili, à l'époque de "L'Unité populaire" de Salvador Allende (1970-1973), et au Portugal, pendant la révolution des "oeillets" (1974-1975), où il sera le témoin d'une révolution démocratique antifasciste dont il analysera les raisons et les contradictions dans un de ses livres. L'émancipation sera aussi le leitmotiv de sa propre philosophie sociale critique très orientée vers l'écosocialisme, vers un marxisme "ouvert" non dogmatique et un cosmopolitisme citoyen rejetant le racisme, l'antisémitisme, le souverainisme et le nationalisme, sous ses diverses variantes, et dont le mot d'ordre inspiré d'Ernst Bloch est : osons l'utopie de la construction d'un monde meilleur !

10/2019

ActuaLitté

Philosophie

Theodor W. Adorno, un des derniers génies

Disciple d'Adorno dont il a suivi l'enseignement à Francfort dans les années 1960, Detlev Claussen trace le portrait de son maître sous les traits inattendus d' "un des derniers génies" . Il n'ignore pas le paradoxe selon lequel pour être génial il faut croire à son absolue singularité, quand il faut en douter pour être philosophe. Il n'ignore pas non plus qu'Adorno est le philosophe chez lequel le doute augmente la singularité. Aussi s'emploie-t-il à faire apparaître toute l'exigence d'après laquelle Adorno a déployé sa réflexion et composé son oeuvre, non pas en suivant le mouvement d'une visée idéale, mais en s'efforçant avec tout son être de se frayer une voie étonnamment vivante à travers les doutes et les objections. Cette vie philosophique comprise comme frayage ouvert aux contingences des rencontres et des lectures conjure d'emblée l'entreprise pieuse ou antiquaire. Il ne s'agit pas de suivre la trajectoire solitaire d'une vie illustre, ni de lire une oeuvre insulaire. Nul théâtre d'un seul cerveau. Aucun ecce homo. Detlev Claussen compose la biographie intellectuelle d'Adorno (1903-1969) en veillant à rendre indissociables les thèmes de sa pensée, les variations des problèmes posés et l'ensemble des chocs historiques, des bouleversements sociaux et politiques, propres au XXe siècle. La force incomparablement instructive de cette biographie est de nous introduire à une cohérence qui n'est pas systématique, ni close sur elle-même, mais qui, sans s'atomiser ni se perdre, montre Adorno exposé à tout ce qui s'apparentait à sa pensée, à tout ce qui y ressemblait en différant. L'extraordinaire richesse de ses échanges épistolaires avec Max Horkheimer, Siegfried Kracauer, Hanns Eisler, Walter Benjamin, Bertolt Brecht, Ernst Bloch, Thomas Mann, Herbert Marcuse et Fritz Lang en a gardé la trace. Celui qui pense est traversé autant qu'il traverse. Aussi cette biographie est-elle irréductiblement une histoire de la singularité philosophique d'Adorno et une introduction inédite au "cercle" ou au "mouvement" de Francfort.

01/2019