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Montagne

L'Alpe N° 82, automne 2018 : Les Alpes vues d'ailleurs

Comment se représente-t-on les Alpes à l'autre bout du monde ? Quel regard les artistes, écrivains, scientifiques, voyageurs japonais, sud-africains, canadiens, papous portent-ils sur l'arc alpin ? En quoi leur vision " géo-décentrée " peut-elle enrichir nos propres connaissances ? Au sommaire de ce numéro : - Dix-neuf mois de voyage à travers les Etats-Unis et l'Europe en bateau et en train, dix-neuf mois de visites d'usines, d'hôpitaux, d'écoles, dix-neuf mois de réceptions : de 1871 à 1873, la délégation japonaise conduite par le prince Iwakura ne ménage pas ses efforts pour comprendre l'Occident afin de moderniser le Japon et renégocier les traités commerciaux. Avec un grand sens de l'observation, le jeune Kume Kunitake consigne le détail de ce voyage officiel qui passe aussi... par les Alpes suisses. - La Canadienne Harriet Rosenberg, anthropologue et historienne, n'est qu'une jeune étudiante quand elle parcourt les Hautes-Alpes en autostop dans les années 1970 à la recherche du village qui deviendra l'objet de sa thèse. Ce sera Abriès dans le Queyras. - Avec le photographe Marc Dozier, le Papou Mundiya Kepanga fait son tour de France, découvrant l'étrange tribu des Français. Dans son livre Au pays des Hommes blancs, à la façon de Montesquieu et de ses Lettres persanes, l'agriculteur pose un regard plein d'humour et de philosophie sur notre monde et ses contradictions. - La Coréenne Ji-Young Demol Park s'est installée dans les Alpes après avoir étudié, dans son pays natal, les grands maîtres européens du paysage. A quoi ressemblent les montagnes suisses ou savoyardes vues par l'oeil d'une artiste orientale ? Réponse en mots et en images. - La Sud-Africaine Lavonne Bosman, après s'être longtemps immergée dans la vie quotidienne de l'ethnie amaXhosa, a posé ses valises à des milliers de kilomètres de son pays natal pour y photographier les habitants de deux villages des Grisons (Suisse). Les uns sont installés là depuis des générations, les autres sont des demandeurs d'asile. Un travail photographique lumineux sur les migrants d'hier et d'aujourd'hui. - " Etage alpin ", " alpinisme ", " Alpes australiennes ", " Alpes néo-zélandaises " : la terminologie alpine s'est imposée à la plupart des régions montagneuses du monde. Ce n'est qu'au cours du xxe siècle que le modèle alpin longtemps dominant a été bousculé et que la nécessité d'une diversité de regards s'est imposée pour rendre compte de la singularité de chacun des massifs, Alpes comprises. Et aussi : - Le musée de l'Ancien Evêché (Grenoble) fête ses vingt ans... comme L'Alpe dans quelques mois ! - Felix von Cube, un pionnier de l'alpinisme en Corse. - D'une rive à l'autre. Voyage autour du Léman, la nouvelle exposition du musée du Chablais (Thonon-les-Bains).

09/2018

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Thrillers

Cannabis Social Club Orchestra

La Costa del Sol est un rêve européen. Charmants villages andalous, plages dorées ; blanc infini, horizon bleu et azur, bars et fiestas, grillades et fumeurs mélomanes. Une bulle de vacances éternelles, loin des angoisses du monde et de la paranoïa virale ou guerrière. Cosmopolite, Beatriz est anglo-espagnole et cherche le véritable amour en lisant Under The Volcano en version originale tout en se prostituant occasionnellement pour payer son loyer. Récemment exilé, Nestor l'ingénieur n'aime pas qu'on l'appelle Nestor. Son deuxième prénom, Ramon, le dévore entièrement ; il veut s'arracher à son passé, l'Andalousie et les guitares lui font oublier sa vie française trop ordonnée. Joe Smith est un sosie noir et californien de Samy Davis Junior ; champion cycliste et trader à la fois...

Des filles de joie trop curieuses ; un flic tordu et tordu ; un trust au Delaware ; la DEA, les faux-semblants, le sentiment et l'hypocrisie mortelle. Les destins s'entremêlent et nous dévoilent les coulisses de ce Truman Show du Bonheur, nous menant du microcosme folklorique d'un Cannabis Social Club au macrocosme du trafic international où les géants pharmaceutiques règnent en maîtres. L'intrigue se dévoile ainsi sans narrateur, dans un rythme soutenu, à travers les univers mentaux de personnages distincts en action, leurs vécus et leurs enjeux intimes, tissant une trame propice au suspense dans une tension qui croît au fur et à mesure que les enjeux existentiels et matériels de chacun nous sont révélés. Ce procédé parvient à tenir le lecteur en haleine jusqu'à la dernière page. Et même après ! « Joe Smith, le cycliste est-il toujours en vie ? » demandera l'observateur curieux. Seule la DEA devrait le savoir. La particularité cosmopolite de la région andalouse fait que les réflexions et les dialogues de chacun des intervenants auraient dû se dérouler alternativement en anglais, espagnol ou français, ce qui n'est heureusement pas le cas pour le confort du lecteur, sans pour autant que le culturel, les différences sexuelles et linguistiques de chacun ne soient constamment présentes dans les histoires intérieures qui se s'imbriquent peu à peu.

La précision de la dramaturgie, l'induction d'évidences trompeuses, la subjectivité attachante des personnages, toujours en rupture avec les clichés du genre policier, l'extrême concision du style, la rétrospective et les ellipses, rappellent les techniques de l'art cinématographique sans jamais en arriver à la sécheresse du scénario. Le passé de l'auteur en tant que réalisateur de télévision y est peut-être pour quelque chose. Quelques mots malicieux qui vous embarquent à votre insu et vous voilà parti dans l'histoire. Un voyage en images, en musiques et en parfums, entièrement offert par le verbe, et qui vous parle entre les lignes.

03/2022

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Décoration

René Crevel. Peintre, architecte, décorateur

Artiste prolifique, architecte décorateur, mais aussi peintre, René Crevel apporte une contribution décisive à la naissance et au développement du style Art Déco. Esprit novateur, il s'illustre dans de nombreuses disciplines, abordant avec une égale réussite des domaines aussi différents et exigeants que l'architecture et l'architecture d'intérieur, le mobilier, le papier peint et le tison, le tapis et la tapisserie, la céramique, l'émail, le vitrail ou la fresque. Entre les deux guerres, il signe de remarquables créations pour les prestigieuses manufactures françaises, Sèvres ou Limoges pour la porcelaine, J. Sarlandie pour la dinanderie et l'émail, Isidore Leroy, Essef, Geffroy ou Nobilis pour le papier peint, Aubusson pour les tapis et les tapisseries murales ou encore Krieger pour les meubles. Sa carrière est jalonnée d'importantes réalisations. Architecte d'intérieur et ensemblier, il conçoit l'entière décoration du Théâtre de l'Avenue (1924), aménage l'hôtel de Paris et la bijouterie Gustave Sandoz (1928), le restaurant les Tuileries et l'hôtel Continental, le magasin Frigéco, l'office du tourisme du Portugal (1931), agence l'hôtel Astoria (1933). On lui doit la création du bar de la société Técalémit (1932). Il dessine de nombreuses devantures de magasins, boutiques de luxe, bars et brasseries... Architecte, il construit en 1926 à Saint-Cloud sa villa dans le plus pur style moderniste. En 1930 son projet avant-gardiste d'autos-relais fait la couverture de la revue Je sais tout. En 1937 il trace les plans du Palais de l'Artisanat à l'Exposition Internationale des Arts et des Techniques, puis ceux de la Cité Ouvrière des Laboratoires pharmaceutiques Debat à Garches. Peintre, il poursuit une carrière commencée en 1915 dans le sillage des Nabis et du japonisme, laissant plus de 1000 oeuvres, huiles, gouaches, aquarelles et dessins. Il crée décors et costumes de théâtre, peint panneaux décoratifs et fresques... René Crevel est maintes fois primé par les jurys des grandes manifestations de l'époque. En 1925 cinq diplômes et médailles couronnent sa participation à l'Exposition Internationale des Arts Décoratifs. En 1929 il obtient un diplôme de Grand Prix l'Exposition française au Caire, en 1931 un diplôme d'Honneur à l'Exposition Coloniale. En 1937, lors de l'exposition Internationale des Arts et des Techniques, deux nouveaux diplômes d'Honneur et deux médailles d'or lui sont décernés. Cette première monographie consacre le talent de René Crevel, figure emblématique du mouvement art déco. Elle retrace sa vie et son parcours et aborde chacun de ses modes d'expression, de la peinture aux arts décoratifs et à l'architecture. Illustrée de plus de 1100 photographies, elle offre une contribution essentielle à la redécouverte d'une oeuvre qui occupe une place éminente dans l'histoire de l'art.

11/2019

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Histoire de France

La mystérieuse affaire du domaine des repentis

Avant de mourir, Nathan Bernstein, survivant d'une famille juive décimée par la Shoah a demandé à son fils, jeune journaliste new-yorkais, de poursuivre les recherches qu'il avait lui-même entreprises en vue d'éclaircir les circonstances du drame vécu en France par ses parents. En 2013, soixante-dix ans après les faits, John arrive à Lajoux, bourg situé au coeur des montagnes du Jura. Il s'installe au " Domaine des Repentis ", la ferme où ses grands-parents ont été hébergés par des résistants avant d'être arrêtés par la Milice puis déportés à Auschwitz. La plupart des habitants témoins des événements à cette époque étant décédés, l'enquête s'avère difficile. Quelqu'un va aider secrètement le journaliste. Dans un but qu'il ignore, une main inconnue dépose chez lui, en son absence, un étrange document. Il s'agit d'un cahier sur lequel, de 1980 à 1991 un nommé Marcel la Girardière, ancien milicien, Waffen SS, a raconté sa vie. Il est à l'origine de l'arrestation de la famille de John et d'autres exactions. En prenant connaissance du manuscrit assorti du titre apocryphe de " Mémoires d'un salaud ", l'Américain stupéfait suit l'avilissement d'un intellectuel français. Dès les années 1930 celui-ci a milité dans le mouvement de la Cagoule, combattu courageusement en 39-40, rallié après la défaite les collaborationnistes vichyssois, puis est devenu l'un des responsables de la Milice avant de finir par prêter serment à Hitler. L'auteur des confidences n'a pas cherché à se dédouaner. Il est resté, jusqu'à sa mort tragique en 1991 dans des conditions mystérieuses, un pur nazi. Il retrace la traque des résistants, les opérations menées de concert avec la Gestapo pour arrêter les juifs. Il relate les attaques contre les maquis. Puis vient le temps des revers, la fuite précipitée des tortionnaires vers Sigmaringen dans le sillage de Pétain et de Laval. C'est ensuite l'incorporation des miliciens dans l'unité SS française " Charlemagne ". Le narrateur raconte les combats de Poméranie, de la Baltique, de Berlin... John prend connaissance de ce récit avec un mélange croissant d'horreur et d'incompréhension. Comment un homme intelligent, cultivé, a-t-il pu rester fidèle jusqu'au bout à cette idéologie criminelle ? Comment a-t-il pu écrire à la fin du manuscrit : "Si je pouvais revenir en arrière, si c'était à refaire, fidèle au Führer Adolf Hitler, le plus grand génie du 20e siècle, dans mon combat contre le bolchévisme, la ploutocratie et la juiverie, j'appliquerais les mêmes méthodes avec plus de rigueur. Nous avons perdu la première manche de cette guerre car nous avons fait preuve de trop de pitié vis à vis de l'ennemi ! ".

08/2020

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Sociologie

Revue Française de Sociologie T61-4. Mondes militants, mondes économiques. Contestations, frontières et coopérations

Dans l'introduction de ce dossier, Laure Bereni et Sophie Dubuisson-Quellier proposent trois déplacements analytiques pour saisir les continuités, imbrications et transferts entre les mondes militants et économiques : placer le regard sur des collectifs hybrides, à l'intersection de ces deux mondes ; penser en termes d'espaces de cause au sein desquels convergent des acteurs venant d'univers hétérogènes ; déployer une perspective microsociologique. En suivant la manière dont des militant·es du déplacement à vélo et des micro-entrepreneurs du transport de bus s'associent autour d'un projet urbain à Mexico, Audrey Cherubin montre comment des acteurs très différents du point de vue de leurs origines sociales et de leurs ressources parviennent à faire cause commune, et développent ainsi leur influence dans le secteur des transports urbains. Les objectifs militants et productifs sont-ils nécessairement en tension ? A partir de l'étude de trois coopératives citoyennes d'énergie renouvelable, Benoit Giry et Pierre Wokuri donnent à voir le caractère contingent et segmenté de l'articulation entre les performances militantes et productives de l'entreprise sociale. Ils montrent que le travail d'organisation y est orienté, en dernier ressort, vers l'augmentation d'une valeur spécifique, le rendement social. Sylvain A. Lefèvre et Marie Langevin, à partir du cas de la Fondation Mastercard, mettent en évidence les logiques d'instrumentalisation des causes au profit des intérêts d'une grande firme financière. En maintenant une distance formelle avec l'entreprise, la fondation cherche à consolider son ancrage dans le champ de la lutte contre la pauvreté, tout en mettant en oeuvre des infrastructures qui nourrissent la stratégie d'affaire de la firme. Les mouvements militants peuvent-ils coopérer avec leurs cibles ? Noé Kabouche et Sophie Dubuisson-Quellier mettent en évidence les stratégies de collaboration avec des entreprises du secteur alimentaire déployées par des organisations végétariennes. L'usage stratégique de ces collaborations en fait un élément à part entière du répertoire de l'action militante. Peut-on réassigner des titres de dette lorsque celle-ci a été diluée par les banquiers de Wall Street ? C'est en suivant ce travail fait par des militant·es que Quentin Ravelli s'attache à comprendre les logiques contestataires déployées par des mouvements de lutte contre le surendettement, dans le sillage de la crise des subprimes en Espagne à la fin des années 2000. Comment une entreprise répond-elle à ses critiques ? Simon Bittmann montre, à partir d'une étude longitudinale, comment une entreprise de crédit américaine s'adapte aux critiques dans la première partie du xxe siècle. L'étude permet de voir les stratégies d'intégration des cadres normatifs de la cause, mais aussi la manière dont l'espace de la cause des consommateurs évolue au fil des interactions entre l'entreprise et sa critique.

09/2021

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Critique littéraire

Europe N° 1065-1066, Janvier-Février 2018 : Roland Dubillard ; Arthur Adamov

Ecrivain, dramaturge et comédien, Roland Dubillard (1923-2011) a tout fait pour refuser les étiquettes, déjouer les attentes, en créant un ensemble d'oeuvres qui se ressemblent le moins possible, en expérimentant une multiplicité de genres : théâtre, poésie, nouvelle, fable, récit, méditation, pièce en vers, pièce pour enfants, chanson, cinéma... Comme sur l'île de Robinson, il n'existe pas de colline d'où l'on pourrait embrasser du regard tout Dubillard On l'a classé d'office parmi les inclassables, les dingues du nonsense, mais si la créativité verbale et l'humour semblent jaillir spontanément de sa plume, cet écrivain n'en fut pas moins un travailleur opiniâtre, chacun de ses livres exigeant un processus de maturation prolongé. La poésie fut la matrice de son oeuvre protéiforme et lorsqu'il récitait l'un de ses poèmes, il suffisait d'écouter le phrasé si particulier et les intonations subtiles de sa voix pour s'en rendre compte : chez lui, le comique le plus irrésistible et l'émotion la plus profonde sont intimement liés. De même, sa façon de jouer était en adéquation parfaite avec sa façon d'écrire - rêveuse, imprévisible, mais d'une précision toute musicale. Au-delà même de ses illustres Diablogues et de ses quatre pièces majeures - Naïves hirondelles, Le Jardin aux betteraves, La Maison d'os et "...Où boivent les vaches" - ce cahier d'Europe nous invite à explorer l'archipel Dubillard et son univers si riche et singulier. Arthur Adamov. De novembre 1950, où furent créées à quelques jours d'intervalle La Grande et la Petite Manoeuvre et L'Invasion, à sa mort en 1970, puis de sa disparition jusqu'à aujourd'hui, Arthur Adamov n'a toujours pas pris au théâtre la place qui lui revient ni vaincu cette "sotte petite conspiration du silence" qu'Artaud dénonçait en 1946, à la sortie de L'Aveu, premier texte de son ami Adamov. De quel vice secret faut-il que cette oeuvre soit frappée ? Quel malentendu a pu se développer au fil des années entre Adamov et l'époque ? Avec Beckett, et dans le sillage de Strindberg et d'Artaud il est pourtant l'un des principaux inventeurs d'une dramaturgie éminemment moderne, une dramaturgie de la littéralité dont l'énigme s'inscrit dans le corps même des personnages, dans la matière même du théâtre. Il est grand temps de repenser aujourd'hui l'oeuvre d'Adamov et de la réévaluer. Le réexamen de sa dramaturgie puissamment subjective, mais qui sait prendre en change - et objectiver - les destinées collectives, pourrait inciter à proclamer l'actualité de cet auteur et l'impérieuse nécessité de sa présence "ici et maintenant".

01/2018

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Famille

Kollontaï. Défaire la famille, refaire l'amour

Personnage cle ? de la Re ? volution de 1917, figure pionnie`re du fe ? minisme socialiste, premie`re femme ambassadrice au monde, les qualificatifs ne manquent pas pour souligner l'exceptionnalite ? de la trajectoire intellectuelle et politique d'Alexandra Kollontai ? (1872-1952). Promptement refoule ? e par la contre- re ? volution sexuelle qui s'e ? tait abattue sur l'Union sovie ? tique de`s les anne ? es 1920, brie`vement rede ? couverte au lendemain de mai 1968 avant de retomber dans l'oubli avec les "anne ? es d'hiver" de la de ? cennie 1980, l'oeuvre de Kollontai ? fait l'objet depuis quelques anne ? es d'un puissant regain d'inte ? re^t dans le sillage des renouvellements du fe ? minisme mate ? rialiste, sans pour autant que l'on ne dispose a` ce jour d'un portrait d'ensemble. C'est ce manque que le pre ? sent ouvrage se propose de combler en s'attachant a` redonner a` Kollontai ? la place qui lui revient dans l'histoire du fe ? minisme, ta^che qui suppose non seulement de restituer ce qui fait l'inde ? niable actualite ? de sa pense ? e, mais aussi de mettre en exergue son inactualite ? , au sens de perspectives e ? mancipatrices qui n'ont pu e^tre re ? alise ? es, ont e ? te ? e ? touffe ? es ou oublie ? es, mais qui gagneraient a` e^tre re ? active ? es, intempestivement. L'hypothe`se qui sous-tend ce livre, et en constitue le fil rouge, est que, pour Kollontai ? , l'e ? mancipation des femmes a pour condition fondamentale l'abolition de la famille (bourgeoise, nucle ? aire) et des rapports de proprie ? te ? (physique et psychique) sur laquelle elle se fonde. Ce projet se de ? cline selon elle de deux manie`res entreme^le ? es : d'une part, par une re ? invention radicale de l'amour et des formes de la sexualite ? ; d'autre part, par la socialisation inte ? grale ou la communalisation des ta^ches reproductives, a` commencer par la maternite ? . Dans l'un et l'autre cas, c'est la camaraderie, comme affect communiste par excellence, qui doit pre ? valoir afin de rendre possible la gene`se de la "grande famille prole ? tarienne" qui signera le "retour" a` l'e ? galite ? homme-femmes, laquelle, pour Kollontai ? comme pour tant d'autres, avait re ? gne ? au sein dudit communisme primitif. C'est ce projet que le pre ? sent de livre se proposer de recouvrer sous la forme de la biographie d'une pense ? e qui suivra l'itine ? raire re ? volutionnaire de Kollontai ? , sans s'e ? pargner la confrontation avec sa "part d'ombre" telle qu'elle trouve en particulier a` s'incarner dans la promotion de ce qu'on peut appeler un bioproductivisme.

03/2024

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Histoire de France

Images de l'Oise. 1918 & aujourd'hui

Les Allemands pénètrent dans l'Oise le 31 août 1914. Après la bataille de la Marne et à partir de fin septembre, ils s'installent au nord-est du département. De Crapeaumesnil près de Lassigny à Autrêches proches des limites territoriales de l'Aisne, les troupes allemandes vont s'accrocher jusqu'à la mi-mars 1917. Puis elles se replient sur un front entre Saint-Quentin et Laon, qu'elles ont fortifiés. L'armée française poursuit l'ennemi, mais s'arrête début octobre devant les défenses de son adversaire. Hormis les combats du bois Saint-Mard près de Tracy-le-Val fin décembre 1914, ou l'offensive de Quennevières en juin 1915, il n'y a pas de batailles majeures dans l'Oise. Pourtant des rencontres de patrouilles et des duels d'artillerie causent bien des pertes de part et d'autre. A l'arrière du front, le département est en zone dite d'armée, ce qui signifie que l'on ne peut pas vaquer à ses occupations courantes sans en référer à l'autorité militaire. Pourtant nos aieux s'accommodent d'une vie bien précaire par moments. Cet ouvrage est la suite d'Images de l'Oise 1918, paru en octobre 2012. Il reprend le même principe, c'est-à-dire mettre en concordance une photo ancienne et une photo actuelle. La plupart des clichés sont inédits et datent tous de 1915, 1916 ou 1917. Cet ouvrage est un témoignage sur la vie dans l'Oise pendant la Grande Guerre. Le 21 mars 1918, l'opération Michael se déclenche. De Saint-Quentin dans l'Aisne, l'armée allemande s'ébranle et bouscule les troupes anglaises basées devant elle. Vers la fin du mois, l'Oise se voit de nouveau attaquée. Noyon et Lassigny tombent. De violents combats ont lieu au mont Renaud, au Plémont, dans le parc du Plessier-de-Roye et à Orvillers-Sorel. Puis une nouvelle fois le front se stabilise. Les réfugiés qui ont fui les zones attaquées se dirigent vers le sud. On consolide les anciennes tranchées, celles de 1914 à 1917. On en refait d'autres devant les nouvelles lignes allemandes. Toute une infrastructure se met en place pour une contre-attaque qui n'aura jamais lieu car des bruits alarmistes arrivent fin mai. En juin 1918, les Allemands attaquent en direction de Compiègne : la bataille du Matz commence. Elle est arrêtée en trois jours par les Français, au prix de pertes terribles dans les deux camps. Cet ouvrage ne retrace pas dans le détail les péripéties des combats, mais présente des photographies de nombreux villages et de villes de l'Oise en 1918 et aujourd'hui. L'auteur a retrouvé les lieux qui se trouvent sur les photographies de 1918 et présente des vues actuelles de comparaison. Ceci apporte une dimension nouvelle à des paysages que les habitants de l'Oise, ou les touristes, croyaient bien connaître. Les photographies de 1918 sont inédites à 90 %.

10/2012

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Histoire de France

Vaincre sans gloire. Le corps expéditionnaire français en Italie (novembre 1942-juillet 1944)

En portant pour la première fois depuis la défaite de 1940 l'étendard tricolore sur le sol européen, le Corps expéditionnaire français accomplit un geste capital pour le relèvement national. La force du symbole ne saurait toutefois occulter ses vicissitudes. C'est l'histoire de cette renaissance douloureuse de l'armée française que retrace ce livre. Par un jeu d'échelles entre les hommes, Européens et indigènes, qui forment le Corps expéditionnaire français et cette armée considérée comme enjeu politique et diplomatique, par un souci constant de comparaison avec les forces britanniques et américaines, avec d'autres théâtres d'opérations, voire avec d'autres conflits, il a pour ambition de saisir la complexité et l'humanité de cette histoire. Au-delà des opérations militaires, le livre revient sur la genèse du corps commandé par le général Juin, et en particulier sur la levée en masse en Afrique du Nord. Il souligne le poids humain et économique de la mobilisation - et notamment l'appel aux femmes -, analyse les modalités de recrutement des troupes indigènes dans les trois contextes distincts de l'Algérie, du Maroc et de la Tunisie. Cet ouvrage renouvelle également l'histoire politique de l'armée française pendant la Seconde Guerre mondiale. Il souligne les réticences d'une armée d'Afrique, encore traumatisée par la défaite, à renier le Maréchal et les valeurs prônées par Vichy. L'arrivée en Afrique des Forces Françaises Libres et des évadés par l'Espagne impose une rupture: alors que le primat de l'obéissance guide l'action de l'armée d'Afrique, les Français Libres prônent l'esprit de résistance. L'épuration de l'armée confiée aux tribunaux militaires à partir de novembre 1943, bien que clémente, provoque un traumatisme durable au sein de l'armée d'Afrique. Le livre examine par ailleurs la participation à la campagne d'Italie du Corps expéditionnaire français, à la lumière des débats sur la stratégie méditerranéenne qui empoisonnent les relations entre états-majors britannique et américain de 1942 à 1944.Tout en soulignant le rôle du Corps expéditionnaire français dans les combats (batailles du Monte Cassino de janvier 44 et Garigliano de juin 44), ayant permis la libération de Rome en juin 1944, le livre propose une analyse renouvelée des nombreux viols et pillages perpétrés à l'encontre des civils italiens qui ternirent les victoires remportées. Dépassant les explications trop souvent manichéennes des historiographies française et italienne, il souligne la pluralité des facteurs ayant provoqué ce déferlement de violence. En guise d'épilogue, le livre revient sur le règlement de la guerre lors des conférences internationales de 1945 à 1947. En brossant un bref tableau de la mémoire blessée des anciens du Corps expéditionnaire français, il montre enfin comment le corps du général Juin est devenu pour beaucoup le dernier avatar glorieux d'une fraternité d'armes idéalisée entre Européens et indigènes et, à ce titre, le vestige d'un monde disparu et regretté.

09/2013

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Fantasy

Celle qui devint le soleil

Celle qui devint le soleil réinvente l'ascension vers le pouvoir du premier empereur de la dynastie Ming. Zhu, l'impossible survivante, est prête à tout pour acquérir le mandat du Ciel... " Je refuse de n'être rien. " Dans un village rongé par la famine, au coeur d'une plaine poussiéreuse, deux enfants reçoivent chacun une destinée. Le garçon est promis à la grandeur. La fille, au néant... En 1345, la Chine est soumise à la cruelle domination mongole. Pour les paysans faméliques des Plaines du Milieu, la grandeur n'existe que dans les contes. Quand la famille Zhu apprend que Chongba, leur huitième fils, est promis à un fabuleux destin, tous peinent à imaginer comment s'accomplira ce miracle. En revanche, nul ne s'étonne que la deuxième fille des Zhu, fine et débrouillarde, soit promise... au néant. Mais lorsqu'une attaque de hors-la-loi les laisse orphelins, c'est le fils qui se laisse mourir de chagrin. Prête à tout pour échapper à sa fin annoncée, la jeune fille endosse l'identité de son frère afin de devenir novice dans un monastère. Là, poussée par un impérieux désir de survivre, Zhu apprend qu'elle est capable de tout - même du pire - pour déjouer sa destinée. Lorsque son sanctuaire est détruit pour avoir soutenu la rébellion contre les Mongols, Zhu saisit cette chance de s'emparer d'un tout autre avenir : la grandeur abandonnée de son frère... " Fin, audacieux, ce premier roman réinvente l'Histoire sous la forme d'un conte original et mémorable. Peuplé de personnages imparfaits et intrépides, il vous emporte dans son monde dramatique et violent par le biais d'une narration incroyablement immersive. " Daily Mail " Magnifique à tout point de vue. Guerre, désir, vengeance et politique... Shelley Parker-Chan a su mesurer à la perfection chaque ingrédient de cette épopée historique et queer. Ce récit ne craint ni la lumière de l'humour et de la tendresse, ni la noirceur de l'ambition humaine. Celle qui devint le soleil, comme Zhu, est indiscutablement promise à un grand avenir. " Samantha Shannon (Le Prieuré de l'Oranger) " Le roman exaltant d'une montée au pouvoir. Entre palais, villages et champs de bataille, le lecteur est transporté dans un monde extraordinairement vivant. La prose de Shelley Parker-Chan apporte lumière et subtilité aux thèmes de son récit : le genre, le pouvoir et la destinée. Déjà un classique. " C. S. Pacat (Prince Captif) " Absolument fantastique... Guerre, violence, trahison (et quelle trahison ! ) ; la destinée qu'on épouse, celle qu'on rejette... un superbe roman. J'attends le suivant avec impatience. " Rebecca Roanhorse (La Piste des éclairs) " Evocateur et bouleversant, le premier roman de Shelley Parker-Chan est un chef-d'oeuvre poétique sur le thème de la guerre, de l'amour et de l'identité. " S. A. Chakraborty (La Cité de Laiton)

05/2022

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Historique

Naufrageurs

Une histoire de trésor maudit, de navires fracassés et de villageois pilleurs d'épaves. Jim, le plus jeune de ces villageois, deviendra-t-il à son tour un naufrageur ou gardera-t-il son innocence ? Résumé : Greenway, Angleterre, 14 octobre 1704. Les habitants scrutent la mer, un navire a été aperçu, luttant contre la tempête. Jim atteint l'âge d'être initié contre son gré aux activités nocturnes des adultes de son village : pour améliorer leur quotidien misérable, ils allument des feux qui amènent les navires à se fracasser sur la falaise accidentée. Le Mérédith les a vus, et il approche. Pour Greenway, c'est le navire de trop ! A son bord, un mystérieux passager, attendu par un Lord et porteur d'un fabuleux trésor. Le chevalier de St-Martin et son équipage sont portés disparus, des soldats partent à leur recherche, mais les villageois sont malins : ils ont tout caché, ou presque. Le pacte qui les lie les oblige à sacrifier l'un d'entre eux pour préserver leur secret. Des pirates de Weymouth, et leur chef " Le Capitaine ", découvrent leur secret et arrivent au village pour faire main basse sur le trésor. Tout aussi impitoyables, au prix de quelques meurtres, ils mettent la main sur la cachette du butin et sur l'épave du Mérédith au fond des eaux. Mais, à leur tour, ils sont victimes de la folie meurtrière du chef des naufrageurs... Jim assiste à tous ces meurtres en cascade, écoeuré. Il se réfugie dans les bois, avec pour compagnie son chien, le singe rescapé du naufrage et Jenny, la fille du chef du village, une jeune aveugle. Ni les pirates ni les naufrageurs ne mettront la main sur le trésor du chevalier. Il reviendra peut-être à celui qui ne le cherchait pas... Présentation : On entre dans cette terrible histoire de pirates par un biais inédit : celui de la côte, où les hommes se révèlent tout aussi mauvais que les pirates des mers. Le butin s'arrache par la ruse, la traîtrise, le sang, la violence. Face à leurs aînés, les tendres et innocents jeunes gens que sont Jim et Jenny ne peuvent que subir le mal ambiant et ce lourd fardeau qu'exercent les villageois. Ces naufrageurs ont réellement existé dans le royaume d'Angleterre du XVIIIe siècle. Des villages entiers, unis par le crime et le secret, assuraient leur survie en pillant les épaves des navires qu'ils attiraient sur les récifs. Le trait incisif, semi-réaliste de Gnoni rappelle celui des meilleurs illustrateurs de BD historique. Il porte admirablement les couleurs de cette belle histoire de pirates, servie par un scénario enlevé de Rodolphe, suintant le mal à souhait. Tous les ingrédients d'une bonne histoire de pirates sont là, et le pas de côté pour la rendre encore plus originale : les naufrageurs sont cette fois les - anti - héros de l'histoire.

05/2023

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Littérature française

Souviens-toi ramier... Contes d'amour kabyles

Ces vingt-deux contes d'amour kabyles ont été recueillis dans les villages de Kabylie dans les années 1980. Leur quête et leur publication furent ardues à cause de la situation politique en Algérie entre 1992 et 2002, qui entraîna déplacements de populations et traumatismes liés au terrorisme. Ces contes appartiennent, pour la plupart, à la littérature orale, ils sont généralement rapportés par les femmes. La société kabyle s'est ingéniée à décharger dans le phantasme le surplus de ses privations. Ainsi, l'amour banni, parce qu'il est absent, parce qu'il est en fuite le jour, est-il représenté majestueusement la nuit… à la lueur timide des dernières braises… La femme dans le conte ne figure pas seulement un objet de désir, elle est reflet de l'amour que le héros porte en lui. Amour miroir choisi par l'homme pour s'y mirer, s'y qualifier. Miroir idéal ou miroir monstrueux tant qu'il n'a pas atteint son but : amour dangereux où il faut affronter l'autre (l'ogre ou l'ogresse). Un des mythes fondateurs de la culture kabyle enseigne que l'univers a été créé (mis au monde) par une femme dite Yemma-s n Ddunit. Mère du monde, Yemma-s n Ddunit avait un réel pouvoir, elle régnait sur tout et tous dans un univers enchanté, mais elle commit une grave faute en laissant échapper un pet, sa magie disparut. Depuis, trois figures de femmes surgissent dans les contes : Settoute, la vieille femme méchante, Tsériel, la femme sauvage, Loundja (fille de Tsériel), la femme divine, qui se métamorphose parfois en perdrix. Mère ogresse, fille divine, le héros prédestiné à la conquérir, un prince ou un garçon pauvre, célibataire, vivant chez sa mère, devra accomplir un périple initiatique, déjouer les maléfices de la méchante, amadouer la sauvage, conquérir sa jeune fille, enfin comprendre le message : le sens de l'existence, que lui délivrera Loundja. Au terme du voyage, le prince sera à l'origine de la fondation d'un nouveau groupe, d'une nouvelle société, d'un nouvel état de conscience…Que mon conte soit beau et se déroule comme un long fil ! Il était une fois un prince… Les contes d'amour kabyles sont présentés et édités par Tassadit Yacine-Ttitouh, spécialiste de la culture berbère, directeur d'études à l'École des Hautes Études en Sciences Sociales (Laboratoire d'Anthropologie sociale). Elle est notamment l'auteur de Poésie berbère et Identité, de L'Izli ou l'amour chanté en kabyle (Éditions de la MSH), de Les Voleurs de feu et Aux origines du malaise culturel des intellectuels algériens (La Découverte). Elle anime la revue d'études berbères Awal, fondée en 1985 avec l'anthropologue algérien Mouloud Mammeri. Elle a édité les Esquisses algériennes de Pierre Bourdieu (Seuil, 2008) et le Journal 1928-1962 de Jean El Mouhoub Amrouche (Non Lieu, 2009)

03/2017

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Musique, danse

Images de femmes. Avec 1 CD audio

La place des femmes dans la société : un thème d'une brûlante actualité... depuis des siècles !! Il est de telles évidences, si profondément ancrées dans nos cultures et dans nos comportements, qu'on a parfois du mal à les reconnaître, à les discerner ou, tout simplement, à les admettre. Ainsi, malgré une pléiade de lois autour de la parité hommes-femmes, force est de constater que les inégalités persistent toujours dans de nombreux domaines et que les bonnes intentions sont rarement suivies d'effets. Dès lors, la prise de conscience de cette situation, condition nécessaire pour faire réellement évoluer les choses, passe par des chemins bien plus efficaces que l'action politique, autrement dit par l'éducation. L'objectif de ce nouvel opus consiste à faire de l'art, de la musique et de l'histoire les vecteurs d'une approche différente pour sensibiliser les nouvelles générations à l'importance des rôles et fonctions que la femme a occupé aussi bien dans les mythologies des mondes antiques qu'au XXIe siècle. Agrémenté de nombreuses illustrations, tant graphiques que sonores, ce large survol apporte une autre regard sur l'histoire de l'humanité qui a trop souvent fait de la femme un "homme partiel", voire "un être invisible". Bref, qu'elles soient sainte, sorcière, chef de guerre, philosophe, maître à penser ou stratège politique, diverses figures exceptionnelles sont ainsi abordées (Hypathie d'Alexandrie, Cléopâtre, Jeanne d'Arc, Christine de Pisan, Yennenga, Isabelle d'Este, Louise Labbé, Olympe de Gouge, Anna Zingha, Kimpa Vita, Lalla Fatma N'soumer, Marianne, Louise Michel, Mary Shelley, Ada Lovelace, Victoria, Tarenorer, Joséphine Baker, Alexandra David-Néel, Rosa Parks, Aung San Suu Kyi, Mère Térésa, Soeur Emmanuelle...). Par ailleurs, Jérôme Dorival s'attache à présenter les vies et oeuvres de quelques rares compositrices qui ont jalonné l'histoire de la musique : Hildegard von Bingen, Francesca Caccini, Elisabeth Jacquet de La Guerre, Louise Farrenc, Fanny Hensel-Mendelssohn, Clara Schumann, Germaine Tailleferre, Yi-Xu... et Hélène de Montgeroult (indépendamment de la qualité de son oeuvre, trop méconnue, il faut découvrir l'histoire de sa rocambolesque traversée de la Révolution française !! ). De plus sera proposé un dossier consacré à la portraitiste Elisabeth Vigée La Brun et à la présence de la musique dans son oeuvre... De son côté, Claude Dietrich décrypte les parcours atypiques de plusieurs femmes qui se sont illustrées dans les domaines de la chanson (Edith Piaf, Marlène Dietrich...), du cinéma (Marilyn Monroe, Greta Garbo...) ou du jazz (Bessie Smith, Billy Holiday, Ella Fitzgerald) ainsi que l'écoute d'oeuvres marquantes. Enfin, Phalika Ngin nous entraînera dans le sillage de deux reines (Indradevi et Jayarajadevi) qui, au cours du XIIe siècle, ont marqué par leurs initiatives diverses tout le royaume khmer (Cambodge) alors à son apogée. Un grand pan de l'histoire trop souvent ignoré par l'Occident nous est ainsi révél

02/2016

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Finances publiques

Financer la Justice en France : Contributions à l'étude de la construction d'un budget

L'influence des mythes sur le droit est un phénomène bien connu des juristes et le droit public financier n'échappe pas à la règle. Dans le sillage de la modernité juridique celui-ci s'est construit autour d'un mythe devenu célèbre : le mythe des "quatre temps alternés" . Cette fiction, qui a profondément marqué la pratique française de la gestion publique, est-elle encore d'actualité, près de deux siècles après son avènement ? L'alternance institutionnelle rythme-t-elle encore la procédure budgétaire, alors même que la fonction du Parlement se fait plus trouble aujourd'hui ? De nouveaux acteurs ne bousculent-ils pas l'ordre établi en s'immisçant dans la procédure, en profitant, peut-être, de la nouvelle place qui est désormais laissée à l'expertise dans la conduite de l'action publique ? N'existe-t-il pas de nouvelles étapes de la vie d'un budget alors que l'on s'attache à distinguer, désormais, le contrôle et l'évaluation ? Autant de questions que les membres du Département Sorbonne Fiscalité et Finances Publiques de l'Université Paris I (IRJS EA 4150) ont souhaité envisager, avec leurs étudiants, dans le cadre du séminaire d'actualité des Masters 2 de la mention Droit des finances publiques de l'Ecole de Droit de la Sorbonne. Grâce au concours décisif de Madame la Ministre Nicole Belloubet, ancienne Garde des Sceaux, c'est à travers l'analyse de la construction d'un budget particulier que le présent ouvrage entend répondre : le budget de la Justice. On sait que celui-ci a pu être au coeur de l'actualité politique et financière de ces dernières années. Chantiers de la Justice, vote et discussion de la Loi de programmation et de réforme pour la Justice, vote et discussion des lois de finances successives, contrôles du Conseil constitutionnel ou de la Cour des comptes, Printemps de l'évaluation successifs, vote et discussion des lois de règlement successives... constituent autant de "moments" politiques, autant de préalables nécessaires, autant de procédures juridiques susceptibles de jalonner, d'influencer et d'encadrer, en somme, de "normer" la procédure de construction budgétaire. Le financement de la Justice en France illustre ainsi, à merveille, les virtualités de la procédure budgétaire et rappelle, s'il en était encore besoin, l'intrication profonde du financier, du juridique et du politique. L'ouvrage apporte ainsi des éléments relatifs à la théorie générale du budget tout en améliorant la connaissance de l'un des budgets - régaliens - parmi les plus scrutés de l'Etat. Avec les communications des invités : Nicole Belloubet, Patrick Hetzel, Philippe Clergeot, Gérald Sutter. de l'équipe de recherche du Département Sorbonne Fiscalité et Finances Publiques : Matthieu Conan, Alexis Fourmont, Emilien Quinart, Jean-Baptiste Jacob, Magdalena Marin. des étudiants des Masters 2 - Mention droit des finances publiques : Sarah Elgozi, Elie Noza, Laure Puydebois ; Léopold Comtet ; Ulysse Gouëdar, Pauline Oger ; Joseph Dalibon, Younès D

03/2022

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Musique

Chemin d'écriture. Intégrale 16 CD Yves Duteil

Retracer dans un coffret ce demi-siècle d'écriture et de musique est plus qu'un itinéraire, c'est un nouveau voyage. Pour offrir un écrin à ces deux cents chansons, il fallait trouver une cohérence, donner un reflet fidèle à leur parcours, montrer comment naissent les chansons, "de ces riens qui pour moi font un tout... " , deux vers surgis d'une révolte, une phrase volée au vent léger d'une conversation ou l'instant précieux d'un regard échangé... . La vie est une source d'inspiration permanente que la poésie enveloppe de beauté pour la rendre plus supportable. Rien n'est indicible en chanson. La souffrance, le désespoir, la violence et la douceur y cheminent de concert. Dans un même album, l'amour, le regret, la nostalgie et l'espérance font bon ménage. Nos années se succèdent en laissant au passage le sillage de leur tristesse ou de la joie qui les illumine. Un carnet de chansons... Comme si j'étais peintre en émotions. Pour surtout ne rien perdre de ces instantanés fragiles à ranger dans nos malles aux trésors. L'immatériel est plus résistant parfois que la pierre des statues, et la mosaïque exige du recul pour en révéler l'image... Elle suppose aussi parfois qu'on couche sans attendre sur le papier la photographie des sentiments avant qu'elle ne s'efface. Du plus intime au plus ouvert, tout est là, en partage de confiance... Entre jardin secret et jardin public, voici l'intégrale de mes chansons... Yves Duteil auteur-compositeur-interprète du patrimoine de la chanson francophone, signe 50 ans de carrière. Par son goût des mots et de la musique, il nous propose un voyage en chanson au coeur de la langue française ! Son 1er single Virages sort en 1972 mais c'est en 1974 que sa carrière sera lancée suite aux prix du public et de la meilleure chanson remportés au festival international de la chanson française en Belgique et à la parution de son 1er album studio L'écritoire. Tout au long de sa carrière, Yves Duteil sera récompensé à de nombreuses reprises : le prix Jeune Chanson du Haut Comité de la langue française, l'Académie Charles Cros, le prix du secrétariat à la Culture... A la sortie de l'album Statut d'histoire, il reçoit l'insigne de Chevalier des Arts et des Lettres. En 1985, La langue de chez nous obtient la médaille d'argent de l'Académie française et le grand prix de la meilleure chanson française par la SACEM. En 1988, Prendre un enfant est élue meilleure chanson française du XXè siècle. Il signe La fleur de l'impossible, chanson des Jeux Olympiques d'hiver d'Albertville en 1992. En 1997, il reçoit à nouveau le grand prix de la SACEM pour l'album Touché. En 2018, il reçoit le grand prix de la société des poètes français.

05/2023

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Sciences politiques

Le génocide imaginaire en République du Congo

La République du Congo est une terre où le vivre-ensemble était ancré dans les moeurs, les différentes couches sociales : une terre d'accueil, un lieu d'hospitalité composé de plusieurs ethnies, une mosaïque de peuples et de cultures symbolisant une fraternité forte, un haut lieu de spiritualité et de brassage de populations d'origines diverses. Ces liens fraternels qui tendent à disparaître, étaient fondés sur les valeurs de solidarité, de partage et d'équité. Ils se manifestaient à travers des gestes d'amitié et de respect. Les lois étaient reconnues par la majorité du peuple. Dans la société congolaise, la vie est sacrée. Un enfant est né pour grandir et servir la nation, voire l'humanité, mais un mal est né pour ne pas grandir et pour détruire l'unité née. Dans un tel environnement, comment un génocide peut-il naître ? En République du Congo, il n'y a pas de problème d'espace du territoire qui pourrait conduire les peuples à se confronter mutuellement, l'étendue est suffisamment vaste. Un tel contexte n'est pas censé favoriser l'émergence du sentiment d'extermination d'un peuple par un autre pour des raisons de survie. La gestion du pouvoir est dictée parla volonté du vivre-ensemble. La composition des gouvernements qui se sont succédé ainsi que celle d'autres institutions publiques ont toujours obéi aux exigences de représentativité de tous les départements. Dans l'histoire des conquêtes, des territoires, toute guerre n'a pas été un génocide. Les pratiques ancestrales en matière de règlement et de différends excluent toute discrimination. Le Congo est un Etat complet avec toutes les institutions établies. Il n'y a pas de conflit de terre. Le rêve d'un génocide en République du Congo est une utopie. Le fonctionnement des institutions politiques précoloniales telles que les cours royales, les chefferies de terre, les chefs de cantons, de villages, les conseils notables étaient conformes aux principes démocratiques. Le dialogue, la recherche de compromis, de concession mutuelle, sont des valeurs du vécu quotidien en République du Congo. Le conflit du Pool est une réaction du politique en vue d'éradiquer une action des bandes armées, assimilable au terrorisme. Aucun Etat au monde ne peut admettre qu'une partie de son territoire soit pris en otage par les hors-la-loi. Face a une action de génie, l'Etat emploie des méthodes qui sont celles utilisées par tous, connues et modernes. Les guerres sont des circonstances de parcours d'une société évoluée. Une guerre menée selon les techniques utilisées par les armées modernes ne peut pas justifier un génocide. Il y a des notions de droit, il y a aussi des notions d'éthique populaire. Le conflit armé du Pool n'est pas une action concertée du politique. C'est une volonté des bandes armées imposée à l'Etat. On ne peut négocier facilement avec quelqu'un qui a des armes, mais le Congo a eu l'amabilité de négocier et réussir. La condamnation existe quand il y a volonté de nuire. Ce n'est pas le cas du Congo.

08/2019

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Récits de voyage

Bouts du monde N° 38, printemps 2019

" Lorsque j'étais enfant, le voyage s'incarnait d'abord ainsi : assis à l'arrière de la voiture, je regardais les numéros des plaques minéralogiques et constatais soudain une diversité nouvelle dans la numérotation, qui peinait à tromper l'ennui d'un long chemin sur les routes nationales. Je voyais aussi disparaître les toits d'ardoise à mesure que l'on s'éloignait de l'Anjou natal. Et soudain, le paysage ordinaire avait changé. Où est passé ce paysage trente-cinq ans plus tard ? Caché derrière les aires d'autoroutes ? Disparu sous les zones d'aménagement commercial ? La France semble avoir perdu ses paysages, ceux qui étaient insignifiants, ceux dont on a rarement fait des cartes postales. Ou alors nous avons oublié de les considérer. " A force de prendre le TGV, les Français ne regardent plus le paysage ", déclarait, en 2018, Raymond Depardon au quotidien Le Courrier de l'Ouest. Le rapport que le photographe a entretenu au paysage est né d'un traumatisme : la construction de l'autoroute du Soleil qui a éventré la ferme de ses parents, cabossant les paysages de son enfance. Au cours des années 80, la Délégation à l'aménagement du territoire et à l'action régionale missionne des photographes pour photographier le paysage. Il y a du boulot : plusieurs décennies de photographie humaniste avaient oublié de photographier les routes, les carrefours, les endroits où les gens vivent, n'immortalisant les places de villages seulement que si une grand-mère de retour de courses la traversait avec son cabas. Le défi est de taille pour Depardon : " Il fallait faire disparaître l'anecdote de la présence humaine ". Quitte à abuser des photographies de panneaux de signalisation ou des lignes à haute tension. Quel est le rapport au paysage des carnettistes et photographes qui traversent la France aujourd'hui ? Ou de ceux qui y habitent ? Simon Jourdan, ancré sur le quai de Douarnenez, vérifie chaque matin si tout y est bien à sa place. La dessinatrice Cendrine Bonami-Redler aussi a arpenté les paysages urbains de son quotidien, dessinant ce qui est insignifiant aux yeux de beaucoup. Matthieu Mouillet, lui, a traversé son pays à 4 km/h, le long de la diagonale du vide, explorant les endroits où il n'y a rien à voir pour y déceler les quelques traces d'exotisme que l'on aime tant chercher au bout du monde. Sur les aires d'autoroutes non plus il n'y a rien à voir, mais cela n'a pas arrêté Hélène Fournié qui a passé trois jours sur celle de Montélimar avec ses amis Jean-Sébastien Faure et Emmanuel Faye. A leur façon, ces zones ressemblent aux terminaux d'aéroports, un peu hors du temps, un peu hors de la géographie, un peu à côté du paysage. Quant à Marielle Durand, elle n'a vu que du bleu dans les paysages d'Auvergne, dans le creux de ses chemins ou bien sur les places de ses villes. L'artiste a sillonné sans relâche le territoire, constituant un petit trésor qui pourrait prendre, dans les années à venir, la valeur d'un véritable fonds documentaire " William Mauxion.

04/2019

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Sciences historiques

Les lettres de rémission du duc de Lorraine René II (1473-1508)

Les rois et les princes souverains d'autrefois, tel le duc de Lorraine, avaient le droit de punir et disposaient parallèlement du pouvoir de pardonner, ce droit de grâce dont ont hérité les présidents des républiques modernes. A la fin du Moyen Age, pour manifester l'octroi de la grâce, la coutume est de rédiger un acte solennel, écrit sur parchemin et scellé, qu'on appelle une " lettre de rémission ", destiné à notifier le pardon à son bénéficiaire et aussi à en informer l'administration comme le public.Les lettres de rémission des ducs de Lorraine sont conservées aux Archives départementales de Meurthe-et-Moselle depuis le règne de René II (1473-1508) sous forme de copies insérées dans des registres de la chancellerie ducale ; les actes originaux malheureusement font défaut. La présente édition contient 321 documents issus de ces registres et seulement trois originaux retrouvés ; ils émanent pour la plupart du duc lui-même, mais aussi de la duchesse (19) ; un seul provient de leur fils, Antoine. L'ensemble de ces lettres ne couvre pas toute la Lorraine actuelle, il manque évidemment les cités épiscopales qui sont souveraines, mais aussi la Lorraine allemande qui devait posséder une chancellerie à part. Les difficultés du début du règne de René II (guerres de Bourgogne, etc.) expliquent aussi l'inégale répartition chronologique, les deux-tiers des lettres se situant après 1490.Outre la transcription des 324 textes rédigés en moyen français – mais sans particularisme linguistique régional manifeste – suivie d'un index des noms propres et d'un glossaire des mots médiévaux, l'édition détaille la présentation des documents et leur contenu. La lettre de rémission est une charte qui obéit à des règles diplomatiques ; elle est dotée d'une titulature qui identifie l'auteur et précise ses titres et qualités, d'un exposé qui décrit les faits et les motifs de la demande de rémission, d'un dispositif qui contient la formule de grâce assortie ou non de considérations générales et particulières, d'un protocole final qui mentionne les différents personnages de l'administration et de l'entourage du duc qui l'ont aidé à prendre la décision de gracier. Ce corpus de documents apporte des informations sur la criminalité et la délinquance en Lorraine à la fin du Moyen Age et fournit des détails inappréciables sur les comportements sociaux et la vie quotidienne dans les petites villes et les villages à cette époque. Il renseigne plus encore sur l'administration ducale, ses mécanismes et ses rouages ainsi que sur la formulation et la perception de l'idéologie du pouvoir absolu du prince, admirablement véhiculées par ce genre de document.L'édition des lettres de rémission comble un vide dans la mise à disposition des chercheurs et du public de textes lorrains de la fin du Moyen Age. Elle a été une oeuvre collective menée au sein de l'ARTEM (Atelier de Recherche sur les TExtes Médiévaux), équipe de l'Université Nancy2 associée au CNRS, qui a réuni des historiens, des linguistes et des philologues et dont le Centre de médiévistique Jean-Schneider a pris la suite.

09/2013

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Récits de voyage

En descendant les fleuves. Carnets de l'Extrême-Orient russe [EDITION EN GROS CARACTERES

"Le voyage que nous avons effectué pendant l'été 2010 vers l'Extrême-Orient de la Russie répondait à un vieux désir que nous avions l'un et l'autre. Hormis l'attrait que nous éprouvions depuis longtemps pour cette région du monde, à chacun de nous avaient été vantées la sauvagerie et la beauté des paysages autour de l'immense fleuve Lena, qu'il était possible de descendre depuis la ville de Iakoutsk jusqu'à son embouchure dans l'océan Glacial Arctique, bien au nord du cercle polaire. Ce livre est la relation de ce périple. Il débute par l'arrivée à Iakoutsk, la plus grande ville au monde bâtie sur permafrost, et dont les immeubles reposent sur pilotis. Puis la descente du fleuve Lena, qu'aucun pont ne traverse, et dont le lit s'étend parfois sur des dizaines de kilomètres. Les haltes dans des villages abandonnés du monde. Les lectures sur le pont au soleil de minuit. Le débarquement dans l'incroyable ville de Tiksi, sépulcrale, sinistrée, post-soviétique, sur les bords de l'océan Glacial Arctique - Tiksi, interdite aux étrangers jusqu'à la fin de l'URSS. Nos premiers pas dans la toundra. Le retour sur Iakoutsk dans un coucou bringuebalant. Le départ vers Khabarovsk, bien plus au sud, sur le fleuve Amour, juste en face de la Chine. Une journée à Birobidjan, première république juive créée par Staline en 1929, où le yiddish est une des deux langues officielles. Et enfin Vladivostok, au bord du Pacifique, à deux pas de la Corée du Nord, de la Chine et du Japon, Vladivostok-la-grise, dont le nom fait rêver, mais dont l'urbanisme chaotique et l'omniprésence des véhicules à moteur masque parfois la beauté. Que ce soit par la rudesse de leur approche ou par la réalité brute dont ils témoignaient, ces lieux, tout sauf touristiques, ont été un moteur d'écriture puissant. Très vite il nous est apparu essentiel de ne pas composer un livre à deux voix, mais uniquement à deux mains : les textes ont été composés soit par l'un, soit par l'autre, soit par les deux, avec dans ce cas insertion de passages de l'un au milieu du texte de l'autre. Par ailleurs, la voix narrative est toujours la même : un "je" qui recoupe parfois la réalité d'un de nous, parfois celle des deux - un "je" muni de quatre jambes, quatre yeux et quatre oreilles, une chambre d'écho démultipliée". Christian Garcin et Eric Faye Biographie de l'auteur Eric Faye est l'auteur, chez Stock, de romans et de récits de voyage, dont Mes trains de nuit (2005), L'homme sans empreintes (2008), Nagasaki (2010, Grand prix du Roman de l'Académie française) et, chez José Corti, du recueil de récits Je suis le gardien du phare, prix des Deux-Magots en 1998. Christian Garcin est l'auteur de nombreux ouvrages (romans, nouvelles, essais, carnets de voyage...), parmi lesquels Le vol du pigeon voyageur (Gallimard, 2000), La piste mongole (Verdier, 2009) et Des femmes disparaissent (Verdier, 2011).

04/2012

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Thèmes photo

Satka. Ou la conquête de l'Est

Un voyage au coeur de la Russie d'aujourd'hui : un cahier de 32 photographies couleur et noir et blanc assorti d'un récit composé de 32 portraits d'habitants de la ville de Satka. En 2019, l'Ambassade de France en Russie et l'Institut français invitent le photographe Bruno Boudjelal à réaliser un travail sur la Russie. Celui-ci propose à l'écrivain François Beaune de l'accompagner. Pour leur résidence de création, ils cherchent une petite ville à même d'incarner la Russie contemporaine. Ce sera Satka, ville minière de l'Oural où la vie s'organise autour de Magnezit, une entreprise qui extrait un minéral, la magnésite, dont on fait des moules pour manipuler les métaux en fusion. Qui sont aujourd'hui les habitants de Satka ? Comment vit-on à Satka ? Jusqu'au milieu du 18e siècle et l'arrivée des premiers paysans, forcés de quitter leurs villages de l'Ouest et de se transformer en ouvriers pour forger les armes du tsar, cette région de basse montagne est peu peuplée. C'est une terre d'estivage, une forêt de bouleaux, de pins et de fraises des bois. Pendant un siècle et demi, Satka est un camp de travail pour les ouvriers des hauts fourneaux. Puis, la découverte de la magnésite au début du 20e siècle et son exploitation font de Satka une ville, officiellement, en 1937. Elle est aujourd'hui une unité de production de 30 000 habitants, avec ses HLM des années 60-70 typiques de cet oblast industriel de Tchéliabinsk. Entre 2019 et 2020, le photographe et l'écrivain séjournent à Satka à deux reprises (un été et un hiver), partant à la rencontre de ses habitants, tissant des liens avec une trentaine d'entre eux qui ont choisi de leur raconter leurs histoires. Le livre s'ouvre sur un cahier de 32 photographies légendées : paysages dépouillés souvent austères, qui dévoilent la pauvreté des habitats et portraits, certains en surimpression sur les paysages, les corps s'inscrivant dans les paysages qui les déterminent. Le grain marqué, le flou assumé et les teintes tragiques suggèrent les parts d'ombre et les traumatismes de l'Histoire qui se lisent sur les visages. Les photographies guident le lecteur jusqu'au récit qui les suit : 32 portraits de femmes et d'hommes que dresse François Beaune à partir d'une histoire, une anecdote intime, qu'ils lui confient : Svetlana, la belle enseignante aux origines mixtes, ukrainienne et bashkir, Marina la nostalgique de l'Union soviétique, Sergueï le tigre d'acier, nationaliste convaincu qui vit dans l'attente d'une guerre à venir, ou encore Alexander le dissident, opposant déclaré à Poutine, qui témoigne d'une Russie désunie. Les récits collectés, entrecoupés de réflexions plus personnelles de l'auteur, dévoilent par petites touches la réalité quotidienne d'un peuple qui n'a cessé de subir les guerres, les déportations, le joug des pouvoirs politiques. Un peuple souvent nostalgique du passé soviétique qui vit avec le mythe d'une nation héroïque, fière et vertueuse. Un peuple qui résiste à l'absence de perspectives en nourrissant un imaginaire riche et poétique.

03/2023

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Provence-Alpes-Côte d'Azur

Provence

Des voyages à vélo ou à vélo à assistance électrique pour découvrir les richesses patrimoniales, naturelles et paysagères de la Provence. Découvrir une région à vélo est plus que jamais écoresponsable et dans l'air du temps. Et aujourd'hui avec l'assistance électrique, voyager à vélo est offert au plus grand nombre quel que soit le profil du terrain. Nul besoin d'être un cycliste aguerri et entraîné, vous pourrez profiter des lieux traversés en mode plaisir, à l'écoute et au contact de la nature. Partez à la découverte de la Provence des auteurs et peintres, ses montagnes, calanques et ses villes de caractère, sur les traces de Pagnol, Daudet, Mistral ou encore Cézanne, de la Provence des étangs, la Camargue, pays des flamants roses, des taureaux et des chevaux camarguais, de la Provence historique et ses vestiges gallo-romains, des arènes d'Arles en passant par le pont du Gard, des Alpilles et des villages perchés parsemés de véritables trésors de notre patrimoine, du Luberon, ses paysages grandioses et ses champs de lavande, du Ventoux, pays des cyclistes et des défis dans un décor à couper le souffle ou des Côtes du Rhône aux vins à la réputation mondiale. Philippe Calas a concocté des parcours sur mesure : neuf itinéraires, essentiellement en boucle, de 2 à 5 jours, et de nombreuses variantes. Au total, ce ne sont pas moins de 1500 km avec des trajets qui vont d'une centaine de kilomètres le temps d'un week-end, à un peu plus de 250 km à envisager sur une petite semaine. Des itinéraires inédits et originaux, sur voies vertes et sur petites routes à la circulation la plus modérée possible avec, parfois, des portions sur revêtement stabilisé ou sur chemins de terre, accessibles aux VTC et VAE (vélo à assistance électrique). Les étapes courtes, de l'ordre de 50 à 60 km, soit 4 heures de vélo en mode balade, laisseront le temps aux visites et aux activités en chemin ou à l'étape. 9 parcours de 2 à 5 jours et leurs variantes ; 29 à 30 jours et 1 500 km de voyage cumulés ; un guide complet : cartes détaillées, profils altimétriques, descriptifs précis, présentations touristiques au fil des voyages, hébergements... Les parcours : Le Parc naturel régional des Alpilles 2 jours Cavaillon, Saint-Rémy-de-Provence, Saint-Etienne-du-Grès, Fontvieille, Les Baux-de-Provence, Maussane-les-Alpilles, Eyguières, Cavaillon ; La Provence historique 3 jours Arles, Saint-Gilles, Vauvert, Nîmes, Uzès, Pont-du-Gard, Remoulins, Abbaye de Saint-Roman, Beaucaire, Arles ; La Provence des étangs, Camargue 3 jours Arles, Port-Saint-Louis-du-Rhône, Saintes-Marie-de-la-Mer, Saint-Gilles, Aigues-Mortes, Arles ; La Provence des auteurs et peintres 4 à 5 jours Marseille, Cassis, La Ciotat, Aubagne, Saint-Maximin, Aix-en-Provence, Marseille ; Le tour du Luberon 4 jours Cavaillon, Apt, Saignon, Forcalquier, Manosque, Ansouis, Cavaillon ; Le tour du Ventoux 3 jours Villes-sur-Ozon, gorges de la Nesque, plateau de Sault (lavandes), vallée du Toulourenc, Dentelles de Montmirail, piémont du Ventoux, plaine du Comtat Venaissin - Sur la Via Rhôna 152 km.

03/2021

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Critique littéraire

La littérature bretonne de langue française

La notion de littérature bretonne de langue française n'a pas été admise d'emblée. Certains considéraient naguère que toute littérature s'écrivant en français relevait seulement de la littérature française. La littérature bretonne s'est pourtant écrite en français avant de s'écrire en breton. Au Moyen-Age, la langue écrite est le latin, la langue parlée le breton. Mais Chrétien de Troyes, Marie de France et Béroul véhiculent en ancien français les légendes celtiques. Il y aura ensuite des écrivains bretons d'origine, mais qui ne parleront jamais ou peu de la Bretagne : Lesage et Segalen, ainsi. On verra naître aussi en Bretagne, dans le sillage du Barzaz Breiz et des celtomanes du XIX° siècle, de la poésie de langue française nourrie d'exaltation identitaire bretonne. La littérature de langue bretonne est forcément bretonne, par la langue, même si sa thématique explore des domaines non bretons ou si ses scènes ne se passent pas en Bretagne. Mais à quoi reconnaîtra-t-on une littérature de langue bretonne en français, un écrivain breton de langue française 7 Un auteur né en Bretagne ou d'origine bretonne mais qui n'évoque jamais la Bretagne ne peut être considéré que comme un écrivain français d'origine bretonne, pas breton de langue française. Il faut au moins parler de la Bretagne dans son oeuvre, ou utiliser des bretonnismes. C'est le cas de tous les écrivains dont il est question ici. Mais on n'est pas obligé d'être breton d'origine pour le devenir. Les cas les plus notables sont ceux du Marseillais Saint-Pol-Roux et du Parisien Georges Perros. On peut pallier la méconnaissance de la langue bretonne par un goût des noms de lieux, si exotiques aux oreilles non "natives" : ce goût, Perros le cultive avec Grall, Saint-Pol-Roux, Abraham, Elléouët et bien d'autres. On n'est pas obligé non plus d'habiter en Bretagne pour devenir, même si cette expression ne suffit pas à cloisonner un auteur, un écrivain breton de langue française. Julien Gracq le montre, tout comme le Mayennais Jarry, qui situe souvent ses oeuvres en Bretagne et montre une connaissance étonnante de la langue bretonne. Les écrivains bretons de langue française ont souvent des lieux de prédilection : Carnac pour Guillevic, la côte léonarde pour Corbière, la Brière pour Cadou. Leur littérature peut inspirer un régionalisme parfois daté (Le Goffic), ou qui résiste mieux à l'épreuve du temps (Le Braz, Jeanne Nabert). Elle véhicule une conscience identitaire neuve chez les jeunes auteurs du revival breton des années 60, qui s'expriment en français faute de pouvoir le faire dans la langue interdite de leurs parents (Le Men, Keineg). Certains lieux stimulent le talent d'artistes dont l'inspiration est née ailleurs : Nantes est, pour André Breton, un lieu enchanteur, source de rencontres insolites et d'expérience inédites. Le roman policier y trouve d'innombrables décors, tout comme la poésie. Des celtomanes au surréalisme en passant par le romantisme, la littérature bretonne de langue française a encore de beaux siècles devant elle.

11/2020

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Sports

L'année du rugby 2015

Enfin, ils ont imposé leur marque noire sur la planète ovale. Jusqu'à cette édition anglaise, la Nouvelle-Zélande, c'était un peu "je t'aime, moi non plus" avec la Coupe du monde, l'éternel favori souvent surpris, la meilleure équipe plus d'une fois déçue. Elle avait bien conquis deux fois le trophée mais c'était chez elle, dans son Eden Park, en 1987 comme en 2011. Cette fois, les All Blacks étaient là où tout le monde les attendait, seuls sur le tôt du monde, dans une compétition qu'ils ont dominée avec éclat, joueurs quand on le leur permet, féroces quand il le faut, impitoyables, toujours. Avec une génération incomparable qui tire là sa révérence internationale des monstres désormais sacrés comme le capitaine Richie McCaw, le cerveau Dan Carter ou le monstrueux Ma'a Nonu, et de riches promesses, avec les jeune ; Aaron Smith, Brodie Retallick ou Nehe Milner-Skudder, voilà la Nouvelle. Zélande seule nation sacrée trois fois championne du monde. Et déjà lancé vers le Mondial 2019, au Japon, avec un temps d'avance sur tout le monde. Ces All Blacks-là ont redéfini le rugby, et, dans leur sillage, on a vu d nombreuses équipes chercher à jouer, à se faire plaisir : l'Australie, bien sûr, la finaliste malheureuse, elle aussi portée vers le grand large, l'Argentine toujours plus vive, mais aussi ce surprenant Japon sans complexes, cette petit Namibie qui ose, cette vaillante Géorgie qui donne tout... A l'opposé, pour la France, cette campagne aura été la pire depuis 1991, avec une sortie en quarts de finale. Elle aura surtout consacré quatre ans d'échecs au cours desquels Philippe Saint-André et son staff ne sont pas parvenus à donner aux Bleus une identité, et souligné que le projet de jeu, établi dans l'urgence quelques mois avant la Coupe du monde – une ode déplacée à h préparation physique, un hymne restrictif à la puissance – était anachronique Avec, en point d'orgue, cette mémorable démission contre la Nouvelle-Zélande où la France, dépassée, s'est laissé marcher dessus. Reste que le rugby français, en cette année noire, possède toujours ses clubs pour retrouver un semblant de sourire. Car, encore une fois – la troisième consécutive –, Toulon a régné en maître sur la Coupe d'Europe. Le RCT et son modèle unique de stars chevronnées, rompues à toutes les victoires mais toujours portées vers l'excellence, ont eux aussi, dans leur genre, créé un nouveau standard. Les Varois n'ont pu réitérer leur doublé de l'année précédente, mais, en enlevant le Top 14, le Stade Français a fait souffler un vent d'air frais sur le Brennus. Les hommes de Gonzalo Quesada ont lutté en phase régulière, pour devenir de plus en plus irrésistibles au fur et à mesure que le rendez-vous du Stade de France se rapprochait. En finale, ils ont fait la même victime que Toulon, Clermont-Ferrand. Des Auvergnats présents sur tous les fronts, mais qui durent se contenter des places d'honneur, rappelant que, si le rugby mondial a consacré cette année un vainqueur charismatique, il peut aussi laisser vivre un perdant magnifique.

11/2015

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Compositeurs

Luciano Berio. Coro

Coro de Luciano Berio est l'une des oeuvres magistrales de la musique récente, une oeuvre qui marque l'aboutissement du travail que le compositeur a effectué sur la voix. Composée entre 1974 et 1976 pour une formation insolite de 40 chanteurs et 40 instrumentistes disposés sous forme d'autant de duos voix et instrument, l'oeuvre fut créée en 1976 à Donaueschingen sous la direction du compositeur, puis augmentée d'une partie supplémentaire, à Graz en 1977 sous la direction de Leif Segerstam. Dans sa forme, elle présente une alternance entre des parties solistes et des parties chorales : les premières croissent jusqu'à rejoindre les secondes, les duos s'additionnant les uns aux autres, les secondes décroissant jusqu'à devenir des parties solistes. Berio croise également des textes de provenance diverses : d'une part des poésies pour la plupart anonymes, qui glorifient l'amour, d'autre part, un poème de Pablo Neruda qui renvoie à la répression d'une manifestation populaire et au sang qui coule dans les rues. La musique elle-même est faite d'emprunts à différentes musiques populaires, y compris celle des Pygmées révélée par l'ethnomusicologue Simha Arom, qui joue un rôle important ; ces différentes sources sont absorbées par le langage personnel de Berio. Cette fresque d'une heure environ est donc plus qu'une oeuvre de musique destinée au concert : comme Sinfonia composée quelques années plus tôt, elle pose des questions éthiques, politiques et esthétiques, exprimant à travers la musique l'utopie d'une assemblée humaine faisant fi des différences de culture et d'identité. En ce sens, Coro pourrait être perçu dans le sillage de la Neuvième Symphonie de Beethoven, comme un hymne à la fraternité et à la liberté. L'oeuvre offre des perspectives constamment changeantes, tantôt à partir des individus, qui se multiplient, tantôt à partir de la masse, qui se divise et emporte l'auditeur dans son flux ininterrompu, d'une expressivité et d'une vitalité irrésistibles. Alain Poirier donne un grand nombre de clés pour mieux pénétrer le sens de cette oeuvre. Il offre d'abord une remarquable synthèse de la musique et de la pensée de Berio, puis aborde sa manière de traiter les relations entre texte et musique, qui constituent un aspect essentiel de son style. Etudiant les diverses facettes de Coro, il s'attarde tout particulièrement sur la manière dont Berio a construit le soubassement harmonique de l'oeuvre, qui lui confère son unité, sa cohérence profonde. C'est la partie la plus analytique de cette étude par ailleurs tout à fait abordable par les profanes. Dans un chapitre conclusif, il s'attache à l'impact de l'oeuvre et à sa réception. Curieusement, cette oeuvre majeure du répertoire contemporain n'avait pas fait jusque-là l'objet d'une étude approfondie. Sa diffusion a sans doute été freinée par un dispositif vocal et instrumental particulier, non standard. Mais Coro n'en demeure pas moins une des réussites les plus éclatantes de la musique récente, une oeuvre d'une immense générosité, et qui ne peut laisser indifférent.

03/2023

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Manga

Vie de Mizuki Tome 1 : L'enfant

Shigeru Mizuki est né en mars 1922 à Sakai-minato, petite ville côtière du sud-ouest du Japon. Il connaît dans cette province tranquille une enfance libre et heureuse, période faste dont il s'inspirera à de nombreuses reprises dans ses mangas. Très tôt, il montre des aptitudes étonnantes pour le dessin, talent encouragé sans réserve par ses parents. Il a à peine vingt ans lorsque la guerre du Pacifique vient interrompre ses espoirs de carrière. Enrôlé dans l'armée impériale japonaise, il est envoyé dans la jungle de Nouvelle-Guinée, où il va vivre un véritable cauchemar: il contracte rapidement la malaria, assiste à la mort de ses camarades et perd le bras gauche dans un bombardement... Détenu sur place à la fin de la guerre, il se lie avec les membres d'une tribu locale, amitié qui le sauvera de la famine, de la maladie et de la folie. Ce n'est finalement qu'en 1957, après une vie déjà trop riche de souvenirs et de blessures, qu'il entame la carrière de mangaka qui a fait de lui l'un des plus grands raconteurs d'histoires de son pays. Auteur singulier et généreux, il ne cesse d'explorer tout au long de son oeuvre les univers qui se cachent derrière notre monde pour mieux dire sa profonde compréhension de l'âme humaine, et communiquer à ses lecteurs l'empathie qu'il éprouve pour toutes les formes de vie. Après NonNonBâ et Opération Mort (Fauves du Meilleur Album et du Patrimoine en 2007 et 2009 au festival d'Angoulême), les éditions Cornélius présentent avec Vie de Mizuki un autre chef-d'oeuvre et une nouvelle facette de ce géant du manga. Le succès sans commune mesure de la bande dessinée au Japon, son ancrage dans la société, sa forme unique et ses thèmes de prédilection, s'expliquent une fois placés en regard de l'Ere Showa (1926-1989). Les biographies des pionniers du manga, de Vie et Mizuki de Shigeru Mizuki à Une vie dans les marges de Yoshihiro Tatsumi, témoignent autant de l'explosion d'un art populaire que de cette période parmi les plus complexes de l'histoire du Japon. La Vie de Mizuki rappelle qu'en un peu plus d'un siècle, cet archipel presque exclusivement constitué de villages de pêcheurs s'est mué en l'une des plus grandes puissances industrielles mondiales. Entre-temps, un élan de modernité et de nationalisme a emporté ses hommes vers la guerre, avant de rapatrier les survivants sur une terre occupée, en perte d'identité, en marche d'industrialisation forcée, démunie de son armée et de son besoin de produire de l'énergie. Cette société qui n'aurait plus besoin de se défendre ni de se nourrir allait accoucher d'une forme d'expression naturellement enfantine, mais d'une richesse indéniable: le manga. Shigeru Mizuki, cet artiste qui a ressuscité le goût du folklore au Japon, incarne plus que quiconque cette édifiante réaction artistique face au poids de l'Histoire: celle d'un homme qui a perdu un bras au combat et rentre dans son pays pour donner vie à un courageux fantôme à qui l'on a volé un oeil. Récit d'un destin hors du commun, témoignage unique sur la mutation d'un monde, Vie de Mizuki est une extraordinaire fresque romanesque qui embrasse un siècle de chaos et d'inventions.

10/2012

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Essais

Les Templiers. Lieux et héritages du Temple Franc-Maçonnerie - Néo-Templiers

Un ouvrage (tome III) qui remonte à l'époque templière à travers ce qu'elle a laissé aujourd'hui à titre de vestiges encore visibles et leur histoire à travers un "tour de France" des villes et des villages fourmillant d'anecdotes illustratives d'un esprit templier. La question se pose surtout de savoir ce que l'Ordre a vraiment laissé via des pierres dans le patrimoine, ses anciens sites, les cathédrales peut-être, son esprit et une influence de pensée. Y a-t-il des héritiers de cet esprit et les trouve-t-on dans telle ou telle mouvance ésotérique ou religieuse ? Depuis le XVIIIe siècle, les Ordres templaristes ou néo-templiers ont fleuri dans plusieurs régions du monde, surtout en Europe, en France et dans le monde anglo-saxon. Il est malaisé de s'y retrouver mais tous revendiquent une légitimité avec l'Ordre dissous des "Pauvres Chevaliers du Christ et du Temple de Salomon". La Franc-Maçonnerie a connu un intérêt filial avec l'Ordre. Le Temple a nourri et alimente encore de nos jours une partie de la Franc-Maçonnerie à travers des Rites et des Grades, en dépit d'événements majeurs ou grâce à eux, mais l'Ordre des Hospitaliers, devenu Ordre religieux de Malte, très présent dans le monde au XXIe siècle, est l'héritier matériel du Temple depuis sept cents ans. Cependant, l'ADN templier tient de son esprit. Celui-ci a traversé les âges. L'intérêt pour le Temple a été occulté pendant plusieurs centaines d'années. Excepté à travers des chroniqueurs des croisades, il a repris au XVIIe siècle et a connu un engouement rapide mondain à travers le discours du Chevalier Ramsay, d'autres tendances templières notamment à Lyon et en Suède, mais aussi auprès des médiévistes qualifiés. Après une recherche sur les origines de l'esprit du Temple (tome I), un ouvrage (tome II) sur les arcanes et les coulisses des croisades, du procès et de la métamorphose des Templiers où on découvre une force supra-étatique dotée d'une marine et coupée en deux réalités, Philippe Liénard se penche sur les traces matérielles et immatérielles de l'Ordre templier et ses explorations dont en Amérique, en Europe et en Ecosse, sur les liens héritiers avec le templarisme, celui qui a investi la Franc-Maçonnerie encore aujourd'hui (tome III) et celui qui engendre de nombreux émules dits néo-Templiers du XXIe siècle, souvent catholiques. Ce tome troisième remonte aux donations et aux constructions, et examine les liens entre Temple et Compagnons, pour revenir au début du XVI' siècle, période charnière (thèses de Calvin, alliance de François lef et des Habsbourgs pour réduire l'islam ottoman, etc) et arriver à nos jours à travers les messages, les métiers du Temple, et l'ésotérisme qu'on lui prête. L'Histoire du Temple a laissé des édifices, des ruines ou des lieux spéciaux, une part de vérité, une part de légende et une place pour la confusion matérielle et spirituelle. L'Ordre des moines-soldats n'a jamais été que cela. En Occident, au sein du Temple on cultive, on vit chiche, on cherche, on finance la "multinationale", on encourage la rénovation sociale et on crée une nouvelle économie. Les tomes premier et deuxième ont débroussaillé certains lieux communs répétés à l'envi. La marque du Temple se ressent dans des mouvances diverses, mais des questions subsistent : y-a-t-il encore des Templiers, que font-ils, et où se trouverait le trésor de la légende ? Le Temple du XXIe siècle, c'est quoi ? Chacun serait-il un potentiel Templier ?

05/2022

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Poésie

Abrupte fable

Du surréalisme sous l'occupation allemande à l'aventure expérimentale de Cobra initiée en 1948, Christian Dotremont a traversé son temps en poète qui s'émerveille et s'inquiète à chaque fois du mystère consistant à "? aller et venir ainsi dans la réalité? ". Ses incessantes allées et venues, dont témoigne l'anthologie Ancienne éternité qu'il avait ébauchée sans pouvoir l'achever, le menèrent de Tervuren en Belgique, où il est né, à Zandvoort et à Bruxelles, à Paris et à Copenhague, jusqu'aux confins de la Finlande, dans les villages reculés d'Inari, d'Ivalo, de Sevettijärvi. Au sortir des pensionnats jésuites où il avait reçu son éducation, qui avaient été pour lui des bagnes, il se mit à écrire des vers inspirés par la poésie d'André Breton et de Paul Eluard. Mais surtout, il vouait une admiration fervente à Arthur Rimbaud, dont les poèmes l'accompagneront toujours, même si l'"? ancienne éternité? " qu'il invoque tient plus d'une éternité perdue que d'une éternité retrouvée. Dans un de ses premiers poèmes, il s'adressait d'ailleurs à tous les poètes de seize ans qui vivent et écrivent dans l'obscurité? : "? La poésie est votre forêt, votre chaumière, votre capitale. ? " La poésie fut en effet, pour Christian Dotremont, tout au long de sa trajectoire, un lieu où à la fois on se perd et on se retrouve ? ; un lieu par-delà les oppositions entre étrange au familier, vie et mort, visible et invisible, présence et absence. Ce sont des figures féminines entrevues dans ses rêveries qui l'initièrent d'abord à ces paradoxes, telle Oleossoonne, son "? soleil d'obscurité? ", ou la Reine des murs, personnage qu'il invente pour revoir "? le petit peu d'invisible qui reste ? " de son amour incandescent pour la poétesse Régine Raufast. Après la guerre, une rupture a lieu cependant avec le surréalisme moribond. Sa volonté d'explorer les étendues du rêve se double d'une volonté d'explorer les territoires de la réalité. La découverte des contrées lapones, qui apparaissent sous sa plume aussi envoûtantes qu'hostiles, est alors déterminante. Il éprouve là-bas "? la peur salvatrice de heurter du réel ? "? ; à force de froid mordant, de neiges aveuglantes, de nuits qui durent des mois, "? à force de tant de réel et de route ? ", il en vient à une lucidité nouvelle qui ébranle ses anciens repères. Les grandes étendues qu'il contemple brouillent peu à peu la frontière entre le lisible et l'illisible, ce dont il cherche à témoigner dans ses logogrammes, à la croisée de l'écriture et du dessin, comme dans ses poèmes à thèses, disloqués, qu'il détraque moins pour défigurer ses expériences que pour rendre à son évidence énigmatique ce à quoi elles se heurtent. Sur un autre mode, certains fragments de prose poétique racontent aussi les tourments et les émerveillements de ses voyages, en mêlant notations quotidiennes et étincelles d'inconnu. Au contraire de Rimbaud, qui s'était aventuré toujours plus au sud, jusqu'en Abyssinie, Dotremont s'engage quant à lui toujours plus au nord, jusque dans les climats glacés de Laponie. Il fait preuve cependant d'une volonté semblable à celle du poète revenu des enfers, volonté d'affronter et d'étreindre la "? réalité rugueuse ? ". Apprenant à affronter et à aimer l'hiver absolu, il accumule brouillons, poèmes, dessins, pour approcher l'énigme illisible des étendues blanches, et tenter "? de faire un peu de feu pour quelques autres ? ".

05/2022

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BD tout public

Les Odyssées de Pokerdas le Spartiate : Les jeux d'Olympie

Né en 1918, savoyard, normalien brillant à Alberville avec son ami Frédéric Dard. Instituteur de 1937 à 1944 puis journaliste (chef d'agence au DL, Directeur Drôme-Ardèche au Progrès de Lyon, Grand reporter) écrivain, poète (grand prix Lamartine), pianiste, compositeur de chansons, revues, opérette (La Marie de l'Euroscope) avec succès ainsi qu'auteur de romans de gare et surtout de la fabuleuse BD, la vraie histoire des JO en Grèce avec Pokerdas le Spartiate à Olympie (1964-1968) Jeune officier en 1940, il descend un stuka avec la mitrailleuse d'un de ses soldats... Il fut un brillant instituteur et talentueux poète puis grand journaliste... Il sera Chevalier de l'Ordre National du Mérite, Croix de Guerre 39-45 avec étoiles, Palmes Académiques, Chevalier des Arts et des Lettres, Membre de l'académie drômoise. Il a donné à ses deux fils le goût du piano, de la peinture et de l'écriture, plus tard, au fils de Pyte, JSR-COSMOS'BABY, la musique, ainsi qu'à ses deux filles (issues de son deuxième chapitre de vie) qui ont été concertistes au violon et piano. Djo a enregistré un 78 Tours au piano à 5 ans, un surdoué hélas tué le 31-12-1960 à 20 ans en AFN, parachutiste, major de promotion, EOR de Cherchell. Pyte, son deuxième fils, EOR de Cherchell en AFN, professeur en lycée et Ecole Normale, chargé de Mission Ministère Datar... est titulaire du Master de l'IAE de Grenoble et Docteur de l'Institut de Géographie alpine (1er BAC en AFN), 4 romans sur les 8 de la Saga sont aux Presses du Midi. Il est un aquarelliste du Sud ; il a aussi réalisé des grands tableaux acryliques "les villages vus du ciel". Il a aquarellisé la BD de son père en 2013 soit presque 50 ans après sa réalisation par le père et le dessinateur Hugues. Son édition en noir et blanc en 1968 fêtée à Paris par FR3, a été distribué à 5 000 exemplaires qui ont enchanté les lecteurs parisiens... "David Pokerdas" le spartiate sera ralenti longuement, voire plus, par Gaulorath, le temps que celui ci se réveille, pour profiter des titres et idées de "Pokerdas à Olympie, de Pokerdas et le feu de Zeus entre autres... Heureusement les planches de la BD étaient protégées. Le Gaulorath a du tirer un trac à des centaines de milliers d'exemplaires, pour annoncer qu'il sera aux "Jeux Olympiques mais seulement à la page 39", dans une revue de "Formule 1". Cherchez la suite ! A Regottaz et Jean Hugues n'avaient que le désir et la modeste prétention d'instruire les élèves et parents sur l'histoire grecque des premiers JO, avec les mots d'humour appréciés par les quelques 10 000 lecteurs de 1968. Mort en 2004, son fils se devait de ressortir cette belle BD, 50 ans après et de l'aquarelliser. Devant le résultat par les Presses du Midi, son succès mérité va enfin être reconnu. Les planches du feu de Zeus sont prêtes à être aquarillisées par son fils. Voilà une BD qui ne peut que se trouver dans les CDI de tous les établissements scolaires de France. Apprendre l'histoire grecque avec humour, quelle récompense pour "Europa".

06/2013

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Récits de voyage

Sur les chemins noirs

2014. "L'année avait été rude. Je m'étais cassé la gueule d'un toit où je faisais le pitre. J'étais tombé du rebord de la nuit, m'étais écrasé sur la Terre. Il avait suffit de huit mètres pour me briser les côtes, les vertèbres, le crâne. J'étais tombé sur un tas d'os. Je regretterais longtemps cette chute parce que je disposais jusqu'alors d'une machine physique qui m'autorisait à vivre en surchauffe. Pour moi, une noble existence ressemblait aux écrans de contrôle des camions sibériens : tous les voyants d'alerte sont au rouge mais la machine taille sa route. La grande santé ? Elle menait au désastre, j'avais pris cinquante ans en dix mètres. A l'hôpital, tout m'avait souri. Le système de santé français a ceci de merveilleux qu'il ne vous place jamais devant vos responsabilités. On ne m'avait rien reproché, on m'avait sauvé. La médecine de fine pointe, la sollicitude des infirmières, l'amour de mes proches, la lecture de Villon-le-punk, tout cela m'avait soigné. Un arbre par la fenêtre m'avait insufflé sa joie vibrante et quatre mois plus tard j'étais dehors, bancal, le corps en peine, avec le sang d'un autre dans les veines, le crâne enfoncé, le ventre paralysé, les poumons cicatrisés, la colonne cloutée de vis et le visage difforme. La vie allait moins swinguer. Il fallait à présent me montrer fidèle au serment de mes nuits de pitié. Corseté dans un lit étroit, je m'étais dit à voix presque haute : "si je m'en sors, je traverse la France à pied". Je m'étais vu sur les chemins de pierre ! Je voulais m'en aller par les chemins cachés, flanqués de haies, par les sous-bois de ronces et les pistes à ornières reliant les villages abandonnés. Il existait encore une géographie de traverse pour peu que l'on lise les cartes, que l'on accepte le détour et force les passages. Loin des routes, il existait une France ombreuse protégée du vacarme, épargnée par l'aménagement qui est la pollution du mystère. Une campagne du silence, du sorbier et de la chouette effraie. Des motifs pour courir la campagne, j'aurais pu en aligner des dizaines. Me seriner par exemple que j'avais passé vingt ans à courir le monde entre Oulan- Bator et Valparaiso et qu'il était absurde de connaître Samarcande alors qu'il y avait l'Indre- et-Loire. Mais la vraie raison de cette fuite à travers champs, je la tenais serrée sous la forme d'un papier froissé, au fond de mon sac..." Avec cette traversée à pied de la France réalisée entre août et novembre 2015, Sylvain Tesson part à la rencontre d'un pays sauvage, bizarre et méconnu. C'est aussi l'occasion d'une reconquête intérieure après le terrible accident qui a failli lui coûter la vie en août 2014. Le voici donc en route, par les petits chemins que plus personne n'emprunte, en route vers ces vastes territoires non connectés, qui ont miraculeusement échappé aux assauts de l'urbanisme et de la technologie, mais qui apparaissent sous sa plume habités par une vie ardente, turbulente et fascinante.

10/2016

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Histoire internationale

1917. L'année qui a changé le monde

1917 est une année décisive dans le déroulement de la Première Guerre mondiale mais aussi dans l'histoire du monde, et pas seulement d'un point de vue géopolitique ou militaire avec ses grandes batailles (Chemin des Dames, Caporetto) ou ses grands événements (échecs des pourparlers de paix lancés par l'Autriche-Hongrie et le pape, effondrement de la Russie, basculement de la Grèce dans le camp allié, premières mutineries et grèves des tranchées…). Dans tous les domaines, y compris scientifiques, culturels, intellectuels ou sociaux, cette année, comparable à 1789 ou 1815 par son ampleur, marque un bouleversement durable dont les conséquences se font encore ressentir de nos jours. 1917, c'est d'abord l'année des deux révolutions en Russie, donnant naissance au premier Etat communiste et à un mouvement politique mondial qui hantera tout le XXe siècle, drainant dans son sillage des dizaines de millions de victimes. C'est aussi l'année où, pour la première fois, les Américains interviennent militairement en Europe, loin de leur territoire. Ce ne sera pas la dernière… Leur motivation morale (Wilson) deviendra un leitmotiv jusqu'à nos jours pour justifier leurs interventions sur toute la planète. 1917, c'est encore l'année de la déclaration Balfour, qui promet aux Juifs la création d'un Etat sur les décombres de l'empire ottoman avec des conséquences sur l'équilibre de la région qui se poursuivent toujours ; la déclaration de Corfou, prévoyant la création (artificielle) d'une Yougoslavie, future épine sanglante dans l'histoire de l'Europe jusqu'à une date récente ; l'apparition de la notion de « guerre totale » dont les régimes fasciste, nazi et communiste développeront le concept jusque dans l'industrialisation des massacres ; le vote de l'Espionnage Act aux Etats-Unis, toujours en vigueur en 2016 ; la naissance du mouvement artistique dada et l'apparition pour la première fois du terme de surréalisme, qui bouleversera l'histoire des arts au XXe siècle. Mais aussi : la découverte des films de Charlie Chaplin, l'exposition où Duchamp présente son urinoir (« Fountain »), acte de naissance de l'art conceptuel, les premiers Ballets russes qui révolutionnent l'histoire de la danse, la création de la Coupe de France de football, l'invention de l'heure d'été pour réaliser des économies d'énergie en France, le premier décollage d'un avion sur un navire en marche, la formation du ministère charnière de Clemenceau, l'épopée de Lawrence d'Arabie, les morts de Buffalo Bill, Léon Bloy, Edgar Degas ou Durkheim, la naissance de Danielle Darrieux (toujours vivante), les apparitions de la Vierge à Fatima, les exploits aériens de Guynemer et Richthofen, la création du service de cinéma aux armées, les premier films de vampires et de super héros au cinéma, Marcel Proust qui termine le premier volume d'A la recherche du temps perdu, etc. L'ambition de cet ouvrage est de montrer 1917 sous tous ses aspects à l'aide d'une chronologie sélective, très écrite, commentée et richement illustrée. En ressort la conviction que cette année a bouleversé l'histoire du monde en creusant la tombe de l'Europe et partant de l'occident. Des focus seront également proposés pour raconter le 1917 de personnalités politiques et culturelles de premier plan (Hitler, Mussolini, Staline, De Gaulle, Churchill, Roosevelt, Ho Chi Minh, mais aussi Hemingway, Céline, Jünger, Drieu La Rochelle, Aragon, Picasso …).  Un livre absolument novateur et fera date.

11/2016