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Critique littéraire

Mémoires de ma vie. Précédé d'un essai d'Antoine Picon : "Un moderne paradoxal"

Rédigés au soir de sa vie, peu après les célèbres Contes, les mémoires de Charles Perrault (1628-1703) s'interrompent au moment où l'auteur, tombé en disgrâce et supplanté auprès de Colbert par le propre fils du ministre, se retire des affaires dans sa maison du fg Saint-Jacques pour se consacrer tout entier aux lettres. Pendant 20 ans, Perrault a été l'homme de Colbert. Poète, théoricien, commis aux Bâtiments du roi, réformateur de l'orthographe, organisateur de l'Académie française, champion des Modernes dans la célèbre querelle avec Boileau - c'est aussi le laudateur infatigable du règne, "l'intellectuel organique" chargé de distribuer les faveurs et prébendes, de contrôler ses pairs et de les faire travailler incessamment à l'exaltation du régime. Intimement lié à son frère Claude Perrault (l'auteur de la colonnade du Louvre et de l'Observatoire), Charles se hisse à ses côtés au cœur du pouvoir. Ce sont les Perrault qui, par un harcèlement quotidien, parviennent à évincer le Bernin et à substituer leur projet au grand Louvre qu'avait dessiné l'illustre italien. Mais l'auteur délectable des Contes est avant tout un étonnant mémorialiste du siècle de Louis XIV, un portraitiste éblouissant de Colbert, Bernin ou Le Brun. Il nous peint la vie dans l'ombre du pouvoir : alliances, népotismes, ruses, objections instillées dans l'oreille du monarque, libelles travestis en rapports administratifs... Tout un art de la répartie, de la litote, de la prétérition se dévoile ici - par quoi Perrault, quelques années avant Saint-Simon, nous livre un document incomparable sur la "Société de cour", au sens où l'entendait Norbert Elias. Nous publions les Mémoires dans la version copiée par Paul Bonnefon sur le manuscrit autographe, précédés d'un essai d'Antoine Picon qui fait surgir les non-dits du texte et décrit la situation singulière d'un Moderne qui n'entendait se libérer de la tutelle des Anciens que pour mieux s'assujettir à l'ordre tout ensemble grandiose et vétilleux de la monarchie absolue.

09/1993

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Critique littéraire

L'Homme que l'on croyait

Six mois se sont écoulés depuis la mort de Romain Gary. En accord avec sa volonté, je me dois de faire la déclaration suivante :A la fin de l'année 1972, Romain Gary me dit qu'il avait l'intention d'écrire « toute autre chose sous un tout autre nom », parce que, insista-t-il, « je n'ai plus la liberté nécessaire ».Au mois de mars 1973, il finissait le premier jet de Gros-Câlin et l'achevait définitivement au mois de décembre de la même année. Il choisissait alors comme pseudonyme Émile Ajar.Il demanda à un ami de faire parvenir ce texte aux Éditions Gallimard. Pour des raisons d'organisation, le manuscrit fut publié au Mercure de France, au printemps 1974.Au printemps 1975, Romain Gary écrivait de nouveau sous ce même pseudonyme un livre qui sortirait sous le titre de La Vie devant soi. Il me demanda de signer le contrat de publication de ce livre, toujours sous ce même pseudonyme d'Émile Ajar.Le livre fut publié au mois de septembre 1975. A ce moment-là, ni son éditeur, Claude Gallimard, ni celui d'Émile Ajar, Simone Gallimard, ne savait qui écrivait sous ce nom. Ils l'ignoreront jusqu'à sa mort.Pour ce qui me concernait, nul ne connaissait mon identité civile personnelle. Je donnai une interview pour asseoir le personnage. Puis, reconnu, je dus en donner d'autres.Après le prix Goncourt décerné à La Vie devant soi, le romancier écrivit sous ce même pseudonyme deux autres livres : Pseudo, publié en 1976, et l'Angoisse du Roi Salomon, publié en 1979.Le 3 décembre 1980, pour les raisons qu'il a données dans son dernier message, Romain Gary se suicida.Nul n'a su jusqu'à sa mort qu'il était l'auteur dissimulé sous ce pseudonyme. Dès son premier livre signé Ajar, Romain Gary fut déterminé à ne jamais révéler de son vivant qu'il en était l'auteur.Paul Pavlowitch

11/2010

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Critique littéraire

Ma vie

A l'aube au XXe siècle, Sofia Andreïevna Tolstoï vient de passer ta majeure partie de sa vie au côté de l'auteur de Guerre et Paix, l'illustre romancier et maître à penser russe. Elle décide alors d'entreprendre le récit de sa vie, en cherchant à se réapproprier cette part d'elle-même qui s'est consumée au contact du grand homme. Le besoin de Sofia Tolstoï de se confier à elle-même était fondamental mais, loin de suivre un récit linéaire, le lecteur est plongé dans les contradictions de cette femme de talent, rongée parfois par l'orgueil et la jalousie. Elle ne se borne pas à une simple description : à travers une sorte d'auto-analyse et dans un irrépressible besoin de comprendre, elle devient interprète de sa vie. On découvre une femme écrasée parfois par le génie de son mari, en proie à une sourde frustration, éternellement occupée par les soucis quotidiens. Matière première irremplaçable pour la connaissance intime de Tolstoï, l'oeuvre de Sofia Andreïevna restitue, par le menu détail, son existence d'épouse de l'écrivain. On suit, pas à pas, sa propre vie, celle de ses enfants, et le cheminement intellectuel de Tolstoï. Il en ressort un portrait de l'écrivain dans toute sa complexité, déchiré par ses contradictions et un perpétuel conflit intérieur. Document humain, touchant de sincérité, d'une franchise allant parfois jusqu'à la cruauté, Ma vie représente également une histoire au féminin de la culture et de la vie quotidienne de son temps : la maternité, l'éducation des enfants, la poésie de la nature, avec, en toile de fond, l'omniprésence de la mort et des grands bouleversements historiques. Ma vie restitue la parole à cette belle figure féminine dévouée à Tolstoï, faisant revivre les instants fugitifs de grâce, de bonheur ou de peine qui ont accompagné toute son existence. Le manuscrit de Sofia Tolstoï n'a jamais été publié en Union soviétique ou en Russie et sa parution simultanée à Moscou et à Paris constitue un véritable événement littéraire.

10/2010

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Théâtre

De Targuiya à Tobbie. 6 pièces du théâtre africain

Récupérations (Moussa Diagana) – Une Touareg de 17 ans est aux prises avec les tourments de la guerre et de l'amour. Une fois l'orage passé, elle met au monde un enfant de père inconnu. Chassée par les siens, sans souvenir précis, elle erre dans le désert en compagnie de la mystérieuse Houriya. La vallée de l'ignorance (Hermas Gbaguidi) – Tiécoro a demandé à sa femme de lire son dernier manuscrit. Devant l'incompréhension et la mauvaise foi de son mari, Aïcha finira par "vider son sac" et jeter sur la table toutes ses frustrations de femme et de citoyenne dans un pays qui se déglingue. Comme des flèches (Koulsy Lamko) – A l'enterrement de Bouba, un goût d'inachevé promenait son amertume sur toutes les langues. Car le jeune homme est mort du Sida, abandonné de tous. Seule, Amina, sa dernière compagne, revoit défiler les temps forts de leur liaison amoureuse... A petites pierres (Gustave Akakpo) – Elle était destinée à un autre. Mais comment résister à celui qui revient au pays et trouve les mots pour la séduire ? Elle a donc commis un crime aux yeux des siens et sera lapidée. Ce qui pourrait n'être qu'une sombre tragédie prend ici les allures d'une farce moliéresque. Carte d'identité (Diogène Ntarindwa) – Né au Burundi, terre d'exil de ses parents, l'auteur déroule le tapis de son enfance déracinée, de sa prise de conscience "patriotique" à l'adolescence, de son engagement militaire... jusqu'au retour de ses parents dans le village dont ils avaient été chassés. Tobbie (Rodrigue Norman) – Après sept années d'absence, Juan renonce au rock et revient au pays pour y retrouver ses frères et soeurs. Mais comment réinventer la vie ensemble quand on n'a rien de la Star rêvée par les autres ? Comment parler d'avenir quand on ne sait même plus conjuguer le futur ?

12/2020

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Récits de voyage

La Cité de Lumière

Le 16 avril 1270, Jacob di Salomone, un marchand et savant juif, embarque pour la Chine dans le port italien d'Ancône. Après un long voyage par terre et par mer, il atteint enfin Zaitun (l'actuelle Quanzhou), en Chine du Sud, destination finale de son périple. La ville portuaire, immense pour l'époque, est éclairée de jour comme de nuit par d'innombrables lanternes. Jacob, ébloui, la surnomme la Cité de Lumière. Erudit doublé d'un homme de foi, Jacob d'Ancône nous livre un point de vue singulier sur la Chine du XIIIe siècle, fruit d'une attention minutieuse aux modes de vie, aux marchandises, aux techniques en usage, et d'une réflexion passionnée sur les croyances des " idolâtres " et sur la toute-puissance marchande qu'il découvre à Zaitun. La richesse du récit de Jacob est foisonnante, où l'on retrouve grand nombre de genres mêlés : " traités " de géographie et d'histoire locale, dialogues philosophiques (certainement récrits après son retour) avec les sages de Zaitun sur l'éducation des enfants, sur la gouvernance d'une ville, anecdotes drolatiques, évocation des bas-fonds de la ville et des mœurs sexuelles des Chinois... La Cité de Lumière est à son apogée économique, mais la menace mongole se précise. Qubilaï Khan va bientôt soumettre la ville. Le récit de Jacob constitue sous cet angle aussi un document précieux sur une époque riche en bouleversements politiques. Ce témoignage exceptionnel, œuvre littéraire à part entière, a fait l'objet de discussions passionnées en Angleterre et aux Etats-Unis lors de sa première publication, en 1997. Le texte est-il de la main de Jacob ? A-t-il plutôt été écrit après sa mort ? Si oui, quand ? Au XIVe siècle ? Plus tard ? Pourquoi le manuscrit n'a-t-il pas été transcrit plus tôt ? Le lecteur trouvera en fin de volume les pièces principales du dossier.

05/2000

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Littérature française

La mer solitaire

A l'aube de ses seize ans, Hasil doit encore trouver le métier qui l'occupera toute sa vie durant. Deux choix s'offrent à lui : marin ou tavernier, mais il n'a de passion pour aucun d'entre eux. La seule chose dont il est certain, c'est de l'amour qu'il porte pour Fidjie. Elle l'aime aussi. En revanche, le père de la jeune Fidjie n'a de cesse que de rejeter Hasil. Il semblerait que le garçon ne soit pas au fait de tous les secrets qui hantent sa famille. Pourtant, Hasil croit encore que tout est possible, que le déshonneur qui le sépare de Fidjie peut être lavé. Il fera tout pour être avec elle, quitte à fuir à ses côtés. "elle s'est réfugiée là où les vagues viennent mourir. C'est à cet endroit même que je l'ai trouvée, la femme de ma vie. Quoique sa tristesse me bouleversât, j'eus découvert bien ancré au fond de moi, et je ne saurais en expliquer la cause, un certain goût fort agréable pour son chagrin. Sa peine m'avait charmé. C'était comme si son malheur s'était offert à ma conscience sous la forme d'une bien belle tragédie ; si belle qu'elle en perdait de sa noirceur. Elle, noyée dans ses pleurs, semblait imperturbée et détruite à la fois. On aurait dit les ruines d'un palais royal". Ce roman est un inédit de Zola qui se passe dans une ville portuaire. On y fait la rencontre d'un enfant en passe de devenir adulte, bouleversé par des choix, et qui fera tout pour arriver à ses fins. Ce manuscrit inachevé, retrouvé en 2021 et daté de 1870, témoigne des prémices de l'oeuvre des Rougon-Macquart qui le rendra mondialement célèbre. Peut-être l'une des oeuvres les plus importantes de la littérature française.

08/2022

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Arts martiaux

Le traité des cinq roues et autres textes. Miyamoto Musahsi oeuvres complètes, Edition de luxe

Le classique de la sagesse chinoise dans la superbe traduction de Stephen Mitchell. Edition de luxe, reliée avec jaquette, illustrée de peintures anciennes chinoises. Maître de sabre inégalé, aventurier sorti invaincu de plus de 60 combats mortels, mais aussi artiste et chercheur spirituel, Musashi est devenu une figure mythique au Japon et l'archétype de l'esprit samouraï. A 60 ans, quelques mois seulement avant sa mort, il se retire dans une grotte pour rédiger son oeuvre maîtresse : Le Traité des cinq roues. Dans ce traité de stratégie devenu un classique de la littérature mondiale, Musashi prône une Voie de la stratégie centrée sur l'efficacité immédiate, fondée sur l'intuition, sur un entraînement constant et rigoureux et sur une large ouverture d'esprit permettant de s'adapter et de vaincre dans toutes les situations. Tout comme Sun Tzu dans L'Art de la guerre, Musashi transcende l'art du sabre et des conflits à grande échelle pour livrer des principes universels, influencés par sa pratique du zen, et qui peuvent s'appliquer à tous les arts martiaux mais aussi aux champs élargis de l'action, des affaires et des relations humaines. L'introduction d'Alexander Bennett apporte un éclairage historique passionnant sur la véritable vie de Musashi dans le fascinant Japon médiéval des samouraïs du XVIe siècle. Cet ouvrage, illustré d'estampes réalisées par les plus grands maîtres, réunit l'intégralité des écrits du plus célèbre samouraï de tous les temps dont certains sont ici traduits pour la première fois en français. Alexander Bennett est professeur d'arts martiaux, d'histoire japonaise et de théorie du budo à l'Université du Kansaï au Japon. Il est 7e dan de kendo et a fondé la revue "Kendo World" . Uozumi Takashi est professeur à l'Open University of Japan. Spécialiste renommé d'arts martiaux et d'histoire japonaise, il a méticuleusement reconstitué le manuscrit du Traité des cinq roues ainsi que l'intégralité de l'oeuvre écrite de Musashi.

11/2022

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Littérature arabe

Des choses qui arrivent

En neuf nouvelles, l'écrivain algérien Salah Badis dessine le portrait d'une ville - Alger et ses environs - et d'une galerie de personnages confrontés à la difficulté de vivre et d'aimer au quotidien dans une société sclérosée. " Personne ne veille sur la nuit à Alger. Ici, la nuit est assez grande pour veiller sur elle-même, la nuit est adulte. " Un couple qui rêve d'ouvrir une laverie automatique à Alger ; un musicien amateur et mythomane dont la petite amie et son père meurent soudainement en Turquie ; un étudiant qui se demande quel serait " le bonheur potentiel de ses journées " ; un éditeur pris entre le manuscrit d'un écrivain tunisien des années 1930 et les affres du terrorisme contemporain ; Madame qui tient un salon de coiffure ; Monsieur Krimou et sa Peugeot 505 ; un jeune homme dans sa ville sinistrée par un tremblement de terre ; une femme qui rêve obstinément d'un appartement ; un preneur de son ballotté entre ses multiples désirs. Ils et elles s'appellent Kahina, Amin, Maria, Imen, Madjid, Madame Djouzi, Selma... Ils sont plus ou moins jeunes, commerçants, étudiants, éditeurs, ils cherchent à faire la fête, à s'aimer, ils se remémorent leurs vies et scrutent les stigmates du temps qui passe. Ce sont autant de personnages en butte aux contraintes sociales et politiques de l'Algérie des années 1980 jusqu'à la fin des années 2010, pays marqué par la fin de règne, laborieuse et pathétique, du président Bouteflika et les prémices du Hirak (mouvement de révolte citoyen de février 2019), en passant par la sanglante décennie 1990. Dans le décor décati et sublime de la ville d'Alger et de ses banlieues anonymes pleines de vie, Salah Badis exprime les sourdes contradictions de son pays par petites touches sensibles où se conjuguent conflit de génération, mal-être, incompréhensions, amours noires et quête de tendresse. Par sa prose poétique, son sens du détail, il donne vie à des existences qui tentent de n'être pas que chimériques.

10/2023

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Littérature française

L'ÉTONNANTE AVENTURE DE LA MISSION BARSAC. Tome 1

L'Etonnante Aventure de la mission Barsac est un roman publié en 1919 sous le nom de Jules Verne, mais écrit par son fils Michel Verne à partir d'un manuscrit de son père nommé Voyage d'études. Les illustrations du livre sont de George Roux. L'oeuvre paraît sous forme de feuilleton, puis est éditée en volume en 1919, après la mort de Jules Verne. Le roman raconte une expédition en Afrique dans la boucle du fleuve Niger Personnages Amédée Florence : journaliste et narrateur du récit. M. Poncin, obsédé par les statistiques : "Dans la boucle du Niger, il y a une moyenne de 9 millièmes de caïman [... ] par mètre courant de rivière". Le député Barsac : homme politique, idéaliste, avec des discours pompeux, voire un peu soporifiques. Initialement, Jules Verne voulait choisir comme titre du livre "Voyage d'étude" , mais le roman a finalement pris un titre beaucoup plus accrocheur dont ce personnage secondaire est éponyme. Baudrières : son contraire quant aux idées, avec les mêmes défauts. M. de Saint-Bérain : distrait, passionné de pêche à la ligne ; ses rapports avec sa nièce évoquent les personnages des deux oncles dans Le Rayon vert. Jane Buxton : séduisante jeune fille, intelligente et décidée, c'est le pivot autour duquel toute l'action du roman tourne ; son corsage lui permet de camoufler un couteau. M. Châtonnay : médecin, amateur de citations malheureusement peu pertinentes. Le capitaine Marcenay : il est amoureux, mais il obéit aux ordres même s'il a un doute sur leur authenticité et si cela laisse sa bien-aimée sans protection. Marcel Camaret : personnage de savant fou génial, naïf, distrait, mais aussi atteint d'un début de folie des grandeurs. Harry Killer : gangster alcoolique, tyran de Blackland qui manipule Marcel Camaret. Malik et Tongané : couple de fidèles serviteurs noirs ; on retrouve ce genre de personnages stéréotypés dans d'autres romans de Jules Verne (Nord contre Sud, L'Ile mystérieuse). Lewis Buxton : banquier, frère de Jane Buxton.

01/2023

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Littérature anglo-saxonne

Gonzo Girl

" Pas question d'une assistante qui se barre chaque fois que je la rudoie un peu. Peut-être que tu n'es pas taillée pour le job, chérie. [... ] N'importe quel crétin peut tirer au pistolet avec moi et sniffer ma coke. Alors je te donne un conseil : arrête de me demander de quoi j'ai besoin. Parce que justement, j'ai besoin que tu le devines. " Fraîchement diplômée, Alley rêve de faire carrière dans l'édition à New York. Mais en attendant, elle est tantôt barmaid, tantôt stagiaire. Quand on lui propose de devenir l'assistante du célèbre Walker Reade, en mal d'inspiration, elle espère que ce sera l'occasion de faire examiner son manuscrit par un auteur expérimenté. Alley rejoint donc l'écrivain dans sa propriété, au beau milieu des Rocheuses. Sa mission ? L'encourager à écrire au moins une page par jour. Un véritable défi, avec la vie qu'il mène : des lignes de cocaïne dont on ne voit pas le bout, aux sessions de tir en passant par des explosions de rage, Alley craint le pire. Sentant que ce livre ne s'écrira jamais, elle décide de prendre les choses en main, à ses risques et périls... Ancienne assistante de Hunter S. Thompson, Cheryl Della Pietra s'est inspirée de son expérience pour écrire ce roman, et nous offre une immersion dans la vie chaotique et fascinante d'une icône littéraire. " Extraordinaire ! " Kirkus " Ce roman en minijupe, imbibé de margarita, est un fabuleux récit de la perte des illusions littéraires. " Vogue " Ce livre passionnant raconte, de façon à peine romancée, en quoi consiste le travail avec un vraie génie, jusqu'à ce que le dérèglement de tous les sens aille trop loin. " Entertainment Weekly " Un livre fascinant, unique en son genre, sur le parcours d'une jeune femme qui teste ses limites et vit sa propre version du rêve américain. " Elle

08/2021

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Poésie

Oeuvres complètes. Edition limitée

Faire d'une "oeuvre petite et fermée comme un poing" (Pierre Michon dixit) quelque chose qui ressemble à un livre : délicate entreprise. Car il faut aussi que le livre ressemble à l'oeuvre et ne tire pas sa forme de vieilles routines. Rimbaud a fait imprimer Une saison en enfer et à peu près rien d'autre. L'invention éditoriale est donc permise. Subdivisions, périodisations, classifications et déclassements ont parfois fait de l'éditeur un biographe déguisé ou un commissaire-priseur. Or, s'il s'est lui-même essayé à des regroupements, Rimbaud n'a jamais fini le travail. L'achever pour lui - distribuer ses oeuvres dans des cases entérinées par l'usage ou imaginées pour l'occasion -, c'est plaquer des catégories posthumes sur une énigme vivante. Sous l'intitulé Ouvres et lettres - mais A la recherche d'une voix aurait été un titre acceptable -, cette édition présente l'oeuvre (en prose et en vers) dans sa continuité (et ses ruptures), selon une chronologie avérée ou conjecturale. De chaque poème on offre, successivement, les différentes versions connues, y compris celles que Rimbaud a insérées dans ses lettres. La typographie varie selon qu'on donne à lire un manuscrit autographe ou une copie, voire une publication non autorisée par l'auteur. Puis viennent les lettres écrites par Rimbaud entre 1870 et 1875 (dont les lettres du "voyant", bien sûr), avec à nouveau, le cas échéant, les poèmes qui y sont inclus et qui peuvent donc être lus, cette fois, dans leur contexte. Tout ce qui suit est hors d'oeuvre. Sous l'intitulé Vie et documents paraît la "Chronologie", qui est habituellement placée en tête des volumes de la Pléiade. On y glisse, à leur date, les lettres écrites par Rimbaud de 1878 ("J'arrive ce matin à Gênes. . ".) à sa mort. On propose en outre un choix de documents ; ils ne dissipent pas le mystère, tout au plus en dessinent-ils les contours. Mais qu'y a-t-il de plus énigmatique chez Rimbaud ? Son silence ? ou bien plutôt sa voix ?

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BD tout public

Le procès. D'après l'oeuvre de Franz Kafka

Comme les deux autres romans de Kafka, Le Château et America, Le Procès ne fut pas publié du vivant de son auteur. Avant de mourir de tuberculose, à l'âge de quarante ans, Kafka avait demandé à son ami le journaliste Max Brod de détruire, après sa mort, toutes ses oeuvres non publiées. Cependant Brod passa outre les dernières volontés de Kafka et prépara le manuscrit du Procès pour publication, mettant de l'ordre dans les liasses des innombrables chapitres, dont certains n'étaient encore qu'à l'état de fragments. La première édition parut en 1925. Toute sa vie, Kafka écrivit de façon sporadique et le plus souvent très intensivement, pendant la nuit. Encouragé par Brod, qu'il avait rencontré à l'université en 1902, il publia plusieurs nouvelles, les plus célèbres étant La Métamorphose (1915) et La Colonie pénitentiaire (1919), qu'il écrivit alors qu'il travaillait sur Le Procès. A la même époque, il écrivit aussi la nouvelle Derrière la loi, qui figure dans Le Procès sous la forme de la parabole racontée par le prêtre. Des éléments de la vie personnelle de Kafka, faite d'une succession de frustrations, d'angoisses et de relations amoureuses contrariées, trouvèrent leur exutoire dans l'expérience cauchemardesque du Procès. "Finalement, la seule chose à faire est d'accepter les choses telles qu'elles sont. Surtout éviter de se faire remarquer. Se taire, même si cela vous répugne. Comprendre que ce grand système légal repose sur une balance extrêmement délicate." Le Procès, réinventé dans ce roman graphique saisissant, est la sombre histoire de Joseph K., arrêté un matin pour des raisons inexpliquées et qui lutte contre un procès ahurissant. K. se trouve plongé dans une succession d'événements déconcertants, dans un climat de violence croissant qui le met au désespoir de prouver son innocence face à des accusations inconnues. Par la peinture très noire d'une bureaucratie autoritaire, qui écrase la vie des citoyens isolés, Le Procès est plus que jamais d'actualité.

11/2009

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Pléiades

Oeuvres complètes

Faire d'une "oeuvre petite et fermée comme un poing" (Pierre Michon dixit) quelque chose qui ressemble à un livre : délicate entreprise. Car il faut aussi que le livre ressemble à l'oeuvre et ne tire pas sa forme de vieilles routines. Rimbaud a fait imprimer Une saison en enfer et à peu près rien d'autre. L'invention éditoriale est donc permise. Subdivisions, périodisations, classifications et déclassements ont parfois fait de l'éditeur un biographe déguisé ou un commissaire-priseur. Or, s'il s'est lui-même essayé à des regroupements, Rimbaud n'a jamais fini le travail. L'achever pour lui - distribuer ses oeuvres dans des cases entérinées par l'usage ou imaginées pour l'occasion -, c'est plaquer des catégories posthumes sur une énigme vivante. Sous l'intitulé Ouvres et lettres - mais A la recherche d'une voix aurait été un titre acceptable -, cette édition présente l'oeuvre (en prose et en vers) dans sa continuité (et ses ruptures), selon une chronologie avérée ou conjecturale. De chaque poème on offre, successivement, les différentes versions connues, y compris celles que Rimbaud a insérées dans ses lettres. La typographie varie selon qu'on donne à lire un manuscrit autographe ou une copie, voire une publication non autorisée par l'auteur. Puis viennent les lettres écrites par Rimbaud entre 1870 et 1875 (dont les lettres du "voyant", bien sûr), avec à nouveau, le cas échéant, les poèmes qui y sont inclus et qui peuvent donc être lus, cette fois, dans leur contexte. Tout ce qui suit est hors d'oeuvre. Sous l'intitulé Vie et documents paraît la "Chronologie", qui est habituellement placée en tête des volumes de la Pléiade. On y glisse, à leur date, les lettres écrites par Rimbaud de 1878 ("J'arrive ce matin à Gênes. . ".) à sa mort. On propose en outre un choix de documents ; ils ne dissipent pas le mystère, tout au plus en dessinent-ils les contours. Mais qu'y a-t-il de plus énigmatique chez Rimbaud ? Son silence ? ou bien plutôt sa voix ?

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Cinéma

24 images/seconde. Séquences de mémoire

" En scène " depuis l'âge de deux ans et demi, Marina Vlady donne sa première réplique à Gaby Morlay devant une caméra à l'âge de dix ans... 24 images/seconde est l'occasion de " tourner " avec elle autour du monde, d'Espagne en Italie et d'Afrique en Russie, d'évoquer maintes grandes figures du cinéma mondial : John Huston, Alberto Sordi, Anna Magnani, Marcello Mastroianni..., pratiquement tous les acteurs de cette génération ou de la précédente, autant de metteurs en scène, aussi divers que Jean-Luc Godard, Ettore Scola, Marco Ferreri ou Orson Welles. Mais ce ne serait là qu'un bel album, si chaque portrait de comédien ou chaque évocation de film n'était l'occasion de faire pénétrer le lecteur dans les arcanes du milieu lui-même et trouver réponse à ces questions que chacun se pose en voyant jouer un acteur ou une actrice comment choisit-on un scénario ? Pourquoi accepte-t-on de tourner un premier film promis à l'insuccès ? Comment se manifeste l'irrépressible envie d'un rôle quand on est prêt(e) à tout pour l'obtenir ? Comment mime-t-on l'amour sous l'ail de la caméra (et des techniciens) ? Comment évite-t-on de se répéter, de ressembler au " rôle-phare " auquel les autres veulent à tout prix vous identifier ? Et l'actrice n'oublie pas non plus d'évoquer la part la plus créatrice et sans doute la plus vibrante d'une carrière de comédienne : le théâtre. Ce livre est aussi l'occasion pour Marina Vlady de raconter des souvenirs beaucoup plus personnels. C'est Simone Signoret qui lui avait conseillé d'écrire son premier livre sur Vissotsky. C'est Léon Schwarzenberg, son dernier compagnon, qui lui tint lieu de premier lecteur pour le manuscrit de 24 images/seconde. Un livre où chacune et chacun de ceux qui ont hanté les salles obscures au fil de ces dernières décennies retrouvera le chemin parcouru par Marina Vlady en un demi-siècle d'histoire du cinéma.

01/2005

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Musique, danse

Guide de la musique baroque

Longtemps considérée comme le domaine réservé du spécialiste, la musique baroque est l'objet depuis plusieurs années d'un engouement incroyable. Grâce au zèle déployé par de nombreux musicologues, relayés par une génération de jeunes interprètes enthousiastes familiarisés à la pratique des instruments anciens, ce vaste territoire musical, demeuré pendant près de deux siècles quasi totalement ignoré, ne cesse de révéler ses trésors, restés souvent enfouis à l'état de manuscrit dans les bibliothèques du monde entier. Une telle situation appelait un véritable outil d'exploration de cette prodigieuse période d'effervescence musicale qui s'étend de 1600 à 1750 (soit depuis la naissance de l'opéra à Florence jusqu'à la mort de Jean-Sébastien Bach), propre à satisfaire l'appétit de connaissances dans ce domaine d'un public grandissant. Comment et dans quel contexte social, historique et géographique la musique s'est pratiquée dans les pays européens (France, Italie, Europe du Nord et centrale, îles Britanniques, Pays-Bas, péninsule ibérique) et dans le Nouveau Monde ainsi que dans les grands centres musicaux de l'époque (Vienne, Berlin, Dresde, Leipzig, Londres, Versailles...) ? Quel fut l'itinéraire artistique des compositeurs, interprètes, facteurs d'instruments du moment ? Quelles formes et genres musicaux étaient alors en vigueur ? De quels instruments disposait-on ? Quels types de voix étaient sollicités ? Comment cette musique doit-elle être interprétée selon les pays d'origine ? Comment ornementer ? Pourquoi l'authenticité est-elle si ardemment recherchée et discutée de nos jours ? Articles, notices biographiques, chronologie détaillée tentent ici de manière concise de répondre à toutes ces interrogations faisant de cet ouvrage un véritable compagnon de route sur les chemins du baroque. Préface de Christopher Hogwood Julie Anne Sadie, musicologue, professeur à l'université Rochester de New York, spécialiste de la période baroque, s'est entourée d'une équipe d'universitaires anglo-saxons mondialement connus dans leur domaine, comme Michael Talbot, Nigel Rogers, David Fuller, Peter Holman et d'autres encore dont son mari, Stanley Sadie, connu pour être le directeur du New Grove Dictionary, la plus célèbre encyclopédie musicale au monde.

11/1995

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Littérature française

Tout pour elle

La sentence est l'emprisonnement à perpétuité. Calliopée Baumann parcourt le monde sans se soucier du lendemain. Mais un seul retour au bercail était non-négociable : celui à l'occasion de l'anniversaire de son frère, Jules. Seulement le destin place parfois des épreuves sur votre route sans que vous ne puissiez y échapper. Il suffira d'une halte de quelques heures dans un pays douteux pour que Callie se retrouve emprisonnée à tort. Les circonstances entourant cette incarcération ne lui permettent même pas de clamer son innocence ; elle ne risquerait non plus sa liberté, mais tout bonnement sa vie. Ainsi réduite au silence, cette injustice va la détruire à petit feu. Après tout, à quoi bon avoir des rêves lorsqu'on n'a plus aucun espoir de les réaliser ? Elle se résigne alors à une vie gâchée, une vie en cage. Mais c'était sans compter sur sa famille qui en décide autrement... On ne souhaite pas aux gens qu'on aime qu'ils abandonnent leur vie pour nous. Plongez dans ce récit où vous trouverez plus que vous ne cherchiez : amour certes, mais également rires, larmes, réflexions, désinvolture, ainsi qu'une abnégation de chacun de ses personnages. Une aventure haletante dont vous ne cernerez les contours que dans les dernières pages. Ce livre, c'était son rêve depuis ses 15 ans. Tiphaine Dechipre a suivi des études de droit des affaires en gardant toujours dans un coin de la tête que c'est le métier d'auteure qui ferait son bonheur. Le temps a passé sans que cette idée ne la quitte. Elle signe ici son premier roman, annonciateur d'une longue et belle série. Une fois son manuscrit confié à nos bons soins, elle souhaite explorer de nouveaux horizons et décide de rejoindre Madrid à vélo. Un roadtrip épique qu'elle relate sur son site Auteure-et-Globe-trotteur. com, et stoppé à cause du confinement. But the road is calling, to be continued...

09/2020

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Critique littéraire

Le livre enluminé, entre représentation et illusion

De l'usage de la perspective à la maîtrise des effets de lumière ou à la représentation convaincante d'objets quotidiens, l'illusionnisme est au sein des définitions communes de l'art de la Renaissance. Si, de longue date, les historiens de l'art ont examiné ces développements et sondé une grande variété de documents écrits (manuels d'artistes, correspondances, traités techniques, récits de voyage, etc.), jamais encore le rôle du livre lui-même comme vecteur d'illusionnisme aux XVe et XVIe siècles n'a été véritablement abordé.
C'est chose faite avec les deux essais qui composent cet ouvrage et mettent en évidence l'engouement des artistes de la fin du Moyen Age et du début de la Renaissance pour la forme matérielle du livre, qu'il s'agisse de sa représentation en peinture ou des effets d'enluminure virtuoses que l'on trouve dans les différents types de mises en pages. Le premier essai examine comment les livres apparaissent dans les tableaux et les fresques, où loin de n'être que de simples détails anodins, par la subtilité des effets picturaux qu'ils recèlent, ils nous renseignent plus encore sur la peinture elle-même que sur les volumes réels auxquels ces artisans ont pu avoir accès.
Le second retrace l'essor des effets illusionnistes dans l'enluminure des XVe et XVIe siècles et met en évidence le langage visuel élaboré par les enlumineurs, qui continue à nous fasciner par sa richesse et son inventivité, entre représentation et réalité. A travers ces investigations, l'auteur insiste sur la capacité de la peinture non seulement à représenter le réel, mais à imaginer un univers alternatif.
A l'époque même où l'édition imprimée se propage et risque de bouleverser les acquis symboliques de l'ancien format du manuscrit, les représentations visuelles du livre et dans le livre deviennent ainsi de puissantes métaphores pour les profondes transformations culturelles qui étaient alors à l'oeuvre.

11/2018

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BD tout public

Les aventures de Blake et Mortimer Tome 25 : La vallée des immortels. Tome 1, Menace sur Hong Kong

A Lhassa, le palais impérial du dictateur Basam-Damdu est anéanti par une escadrille d'Espadons, et le monde, soulagé, fête la fin de la troisième guerre mondiale. Pendant que, dans la Chine voisine, les communistes de Mao affrontent les nationalistes de Chiang Kai-shek, le Seigneur de la guerre Xi-Li cherche à mettre la main sur un manuscrit qui lui permettra d'asseoir son pouvoir sur l'Empire du Milieu. Face aux menaces qui planent sur la région, le capitaine Francis Blake est chargé d'organiser la défense de la colonie britannique de Hong Kong. De son côté, à Londres, le professeur Philip Mortimer est amené à s'intéresser de près à une curiosité archéologique chinoise suscitant appétits et convoitises. Au même moment, le fameux colonel Olrik, ancien conseiller militaire déchu de Basam-Damdu, profite du chaos ambiant pour monnayer ses services auprès du général Xi-Li afin d'assouvir sa soif de vengeance... Premier volet d'un diptyque, La Vallée des Immortels commence exactement là où Le Secret de l'Espadon s'achève. Les amateurs de Blake et Mortimer retrouveront quelques-uns des ingrédients qui ont assuré la renommée de la saga d'Edgar P. Jacobs : la grande aventure, l'exotisme, qui s'exprime ici dans les ruelles dangereuses de Hong Kong, l'atmosphère londonienne digne des plus belles pages de La Marque Jaune et la science-fiction, incarnée par le nouvel engin imaginé par le professeur Mortimer, le Skylantern, le tout relevé par quelques figures de traîtres et par un Olrik plus machiavélique que jamais. Ecrit par Yves Sente, l'album est dessiné à quatre mains par Teun Berserik et Peter van Dongen. Inspirés par la " ligne claire " du Mystère de la Grande Pyramide, ils ont su relever ce défi graphique avec maestria et fidélité à l'esprit Jacobsien. Cet album devrait ravir les amateurs les plus pointus de la série.

11/2018

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Critique littéraire

Lettres à la NRF 1928-1970

Jean Giono et la NRF entament leur dialogue en 1928. Jean Paulhan vient de lire le manuscrit de "Colline" et a fait part de son enthousiasme à Gaston Gallimard. On cherche aussitôt à s'attacher ce jeune auteur de vingt-trois ans, sous-directeur d'une agence de crédit à Manosque ; hélas, il est déjà par contrat à Bernard Grasset, qui a pris une option sur ses trois premiers livres. Qu'importe ! Gaston Gallimard lui demande de s'engager avec la NRF pour les suivants : "Je tiens à vous réserver un peu à l'avance votre place dans notre maison." "Le Grand Troupeau" est ainsi le premier des romans de Giono à paraître chez Gallimard en 1931. L'écrivain se partage alors entre les deux éditeurs, avant que la relation avec la NRF ne devienne plus exclusive après 1936. Cette correspondance retrace l'histoire éditoriale de la révélation puis de la confirmation d'un rare génie littéraire. L'oeuvre de Giono y apparaît dans son projet et dans sa variété, de l'époque du "Chant du monde" à celle des "Chroniques" ("histoire familière d'un pays"), sans omettre le grand cycle romanesque de l'après-guerre autour de la figure d'Angelo, le hussard piémontais. Giono se révèle être un lecteur insatiable, dont l'intérêt s'étend de Machiavel à la "Série noire", de William Faulkner au roman japonais du Genji. Si quelques nuages en obscurcissent parfois le ton, ces lettres témoignent d'une grande proximité entre l'écrivain de Manosque et l'éditeur parisien. L'amitié y tient une place centrale, tant avec la famille Gallimard qu'avec Louis-Daniel Hirsch, le directeur commercial très éclairé de la NRF. "J'aime vous lire", écrit simplement Gaston Gallimard à Jean Giono le 3 mars 1952. C'est la première vérité de cette correspondance, baignée de dévouement naturel et d'admiration. ?? Editions établie, annotée et présentée par Jacques Mény.

10/2015

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Littérature française

Le cri du coeur

Maman, "J'ai entendu ton appel au secours. Que puis-je faire pour toi ?" Sa réponse : me sauver la vie ma fille. Ne m'abandonnes pas là. Si je suis obligée de rester ici, je préfère en finir maintenant. Suite aux supplications de ma mère de ne pas finir ses jours dans cette Institution de retraite au milieu de gens inconnus, souvent déstabilisés, désorientés, le regard perdu à se demander comment ils ont pu en arriver là et qu'est ce qu'ils ont bien pu faire pour mériter de terminer leur vie dans la solitude et l'ennui, seuls désespérément seuls. J'ai pourtant tout entendu. On m'avait dit lorsque j'avais à peine l'intention de prendre maman chez moi et de m'en occuper : "Vous allez faire comment ? Pour votre maman il n'y a plus rien à faire à 91 ans et dans un tel état de dépendance"... L'avis de maman différent : "ne doutes pas de tes capacités pour t'occuper et prendre soin de moi ma fille, ce n'est pas la première fois et j'étais en bien meilleure santé. Il faut dire quelle à une force de caractère exceptionnelle, une volonté de fer et un courage à toute épreuve. "Tant qu'il y a la vie, il y a de l'espoir" ! "Ecoutez votre coeur" si vous avez décidé envers et contre tous de vous occupez d'un proche dépendant. Si vous pensez lui apporter votre soutien et un peu de bonheur, n'hésitez pas... Notre histoire est une histoire comme on en voit tous les jours. J'écris aussi pour tous ceux qui ont le coeur en peine et qui souffrent. Ce sont leurs difficultés que j'évoque dans ce manuscrit. Soigner leurs blessures affectives, c'est tellement important. On ne peut pas s'en sortir seul. Sans tendresse, sans affection, sans amour.

04/2015

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Littérature française

L'ÉTONNANTE AVENTURE DE LA MISSION BARSAC. Tome 2

L'Etonnante Aventure de la mission Barsac est un roman publié en 1919 sous le nom de Jules Verne, mais écrit par son fils Michel Verne à partir d'un manuscrit de son père nommé Voyage d'études. Les illustrations du livre sont de George Roux. L'oeuvre paraît sous forme de feuilleton, puis est éditée en volume en 1919, après la mort de Jules Verne. Le roman raconte une expédition en Afrique dans la boucle du fleuve Niger Personnages Amédée Florence : journaliste et narrateur du récit. M. Poncin, obsédé par les statistiques : "Dans la boucle du Niger, il y a une moyenne de 9 millièmes de caïman [... ] par mètre courant de rivière". Le député Barsac : homme politique, idéaliste, avec des discours pompeux, voire un peu soporifiques. Initialement, Jules Verne voulait choisir comme titre du livre "Voyage d'étude" , mais le roman a finalement pris un titre beaucoup plus accrocheur dont ce personnage secondaire est éponyme. Baudrières : son contraire quant aux idées, avec les mêmes défauts. M. de Saint-Bérain : distrait, passionné de pêche à la ligne ; ses rapports avec sa nièce évoquent les personnages des deux oncles dans Le Rayon vert. Jane Buxton : séduisante jeune fille, intelligente et décidée, c'est le pivot autour duquel toute l'action du roman tourne ; son corsage lui permet de camoufler un couteau. M. Châtonnay : médecin, amateur de citations malheureusement peu pertinentes. Le capitaine Marcenay : il est amoureux, mais il obéit aux ordres même s'il a un doute sur leur authenticité et si cela laisse sa bien-aimée sans protection. Marcel Camaret : personnage de savant fou génial, naïf, distrait, mais aussi atteint d'un début de folie des grandeurs. Harry Killer : gangster alcoolique, tyran de Blackland qui manipule Marcel Camaret. Malik et Tongané : couple de fidèles serviteurs noirs ; on retrouve ce genre de personnages stéréotypés dans d'autres romans de Jules Verne (Nord contre Sud, L'Ile mystérieuse). Lewis Buxton : banquier, frère de Jane Buxton.

01/2023

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Littérature française

Les valseuses

Au printemps 1972, il y a cinquante ans pile, Bertrand Blier publiait un premier roman qui allait faire parler de lui : Les Valseuses. Aujourd'hui ce livre culte est réédité chez Seghers. 1972, Bertrand Blier a trente-trois ans quand il écrit Les Valseuses. A cette époque, il a deux films à son actif, le documentaire Hitler connaît pas (1963) et Si j'étais espion (1967), dans lequel il dirige son père, Bernard. Il n'a pas encore connu de succès. Ces Valseuses vont tout changer. Plusieurs éditeurs sont séduits par le manuscrit, parmi eux, Jérôme Lindon, mais il juge que l'écriture n'est pas " Minuit " et envoie Blier du côté de chez Robert Laffont. Dès sa parution, le livre se place en tête des meilleures ventes. Entre le conte de fée pour jeune auteur et l'orage médiatique. Le premier intéressé est stupéfait. Mais son père commente : " Mon fils est génial ". Ca ne s'arrêtera pas là. Bertrand Blier avait senti en écrivant les premières pages de son roman qu'il y avait aussi un film à faire. Le triomphe en librairie en rendra la production évidente. La suite tout le monde la connaît. Incarné par Gérard Depardieu, Patrick Dewaere et Miou-Miou dans leurs premiers rôles importants (et aussi par Jeanne Moreau, Brigitte Fossey et Isabelle Huppert, dans des rôles secondaires), douché par la critique dans un premier temps, controversé pour cause de provocation, crudité et nudité, le film fait 6 millions d'entrée et lance la carrière de tous ces jeunes gens. Les Valseuses raconte l'histoire de deux copains, deux petits délinquants, Jean-Claude et Pierrot, sur la route, à travers la France. Objectif principal : échapper à la prison. Objectifs secondaires : conduire des voitures et rencontrer des filles. Ils entraînent Marie-Ange, une shampouineuse, dans leur cavale. Ecrit dans une langue qui doit beaucoup à Céline, avec une verve irrésistible, Les Valseuses a pu choquer en son temps, il exprimait surtout et continue d'exprimer un goût insatiable pour la liberté.

05/2022

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Littérature française

Séquestration

Avez-vous, à un moment de votre vie, revécu dans votre sommeil une période de votre vie ? Ou bien vous êtes-vous remémoré des souvenirs de votre enfance/adolescence ? Même si parfois ces événements ne sont pas forcément agréables à revivre, ils n'ont en aucun cas fondamentalement changé votre existence. Dans ce roman, tout va basculer. Une rencontre improbable et rien ne sera plus comme avant. A vouloir rattraper le temps perdu, plus exactement les fantasmes qui resurgissent dans ses nuits, le protagoniste va s'enfoncer un peu plus chaque jour dans l'horreur. Progressivement, de vieux démons refont surface alors qu'il les pensait enfouis à jamais. Ces différentes évocations de son enfance jusqu'à nos jours vont se mélanger au présent. Elles ne lui permettront plus de discerner le réel de l'imaginaire, ce qu'il peut faire ou ne pas faire. Il va se persuader que ce qu'il revit dans ses nuits est réalisable. Dans cette quête de vouloir accomplir ce qu'il perçoit dans son sommeil, son imaginaire va l'amener à commettre l'irréparable. Rien ne pourra l'arrêter dans cette course folle, à la recherche de son absolu. Au-delà de ses actes, il va bien involontairement plonger toute une ville dans la peur, la suspicion voire la délation. Agé de 65 ans et ayant pris sa retraite de la Santé, Didier RIGNAUT a ressenti le besoin d'écrire les moments importants de sa vie dans Toute une vie. Puis l'écriture ne l'a plus jamais quitté. Dans la mesure du possible, il essaie de transcrire dans ses romans une partie de son vécu. C'est ainsi que sont nés Haïr d'amour, Quatre jours pas un de plus qui se passe au Pays basque où il réside aujourd'hui et La Jouissance. Ce dernier manuscrit Séquestration fait appel aux souvenirs de son enfance passée dans la Nièvre.

05/2021

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Critique littéraire

Le poète et la Bible. Tome 1, 1910-1946

Comment ? Deux mille pages de commentaires bibliques ? Et de Claudel encore ? Passe pour le théâtre ! Mais deux mille pages religieuses du " gorille catholique " ! Et, comme le remarquait un naïf lecteur - claudélien pourtant-, un texte écrit dans une langue qu'il faudrait traduire en français pour qu'il puisse donner tout son poids spirituel et contribuer à l'élévation des masses ! Et s'il n'y avait, en fait, que treize cents pages dudit gorille, et si c'était, plutôt qu'un commentaire ou qu'une exégèse, une succession de poèmes à goûter avec délectation, une rêverie magique sur la destinée humaine ? Car c'est la Bible et ce n'est pas la Bible, ce sont les mots et les images de la Bible, et c'est le roman claudélien de la Création. Parfois, il est vrai, il faut traverser des étendues arides comme Moïse dans le désert. Mais c'est pour arriver, comme lui, à des sommets sublimes, à des explosions du langage ou, plus mystérieusement, comme dans ces solitudes de l'Arabie Pétrée, à des sources cachées au fond des grottes où le poète écoute des voix qui viennent de plus loin peut-être qu'il ne le pense. Qui dit poète dit priorité à l'écriture. C'est pourquoi les éditeurs se sont attachés, dans cette édition semi-critique, à donner un texte purgé de fautes, établi non sur l'édition précédente mais sur la copie manuscrite issue de la main de Claudel lui-même et proposant de nombreux textes inédits, entre autres Assumpta est Maria. On peut surprendre ainsi le créateur au travail. Cette édition est également chronologique, ce qui permet de suivre l'évolution de sa pensée ou de ses rêves. Les introductions et les notes éclairent les allusions et les sources d'un écrivain à la culture encyclopédique. Qui ne voudrait suivre un poète en quête d'un destin qu'il ne distingue pas de celui de l'humanité et qui répond, à la fin de sa vie - et en quel poème !, à la question posée par Tête d'Or : " Qui suis-je ? " Michel Malicet

06/1998

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Critique littéraire

Antiquités romaines. Tome 6 Livre VI, Edition bilingue français-grec ancien

Avec le livre VI de ses Antiquités Romaines, Denys d'Halicarnasse, historien grec et professeur de rhétorique de la période augustéenne, entreprend le récit des événements qui eurent lieu au cours des années 497 à 493, selon la chronologie adoptée par l'auteur (qui diffère légèrement de celle adoptée par Tite-Live). Cette période, qui s'étend sur cinq consulats, est marquée par les deux événements majeurs que sont la bataille du lac Régille opposant Rome aux cités latines et la sécession de la plèbe sur le mont Sacré, laquelle aboutit à l'institution du tribunat de la plèbe. La victoire des Romains au lac Régille marque l'échec définitif de la famille royale des Tarquins, alliés aux cités latines, pour reprendre le pouvoir à Rome. Le vieux roi achèvera par la suite sa vie, exilé dans la cité campanienne de Cumes. La seconde section du livre est centrée sur la montée progressive des tensions entre plèbe et patriarcat à Rome. Le soulèvement de la plèbe est présenté comme un drame qui s'achève par le discours de Menenius Agrippa, morceau d'éloquence comprenant la célèbre allégorie des membres et de l'estomac. Denys a recours pour décrire le conflit interne à la cité romaine à des concepts hérités de la pensée grecque. Ainsi, la sécession de la plèbe est décrite comme une stasis qui rappelle le récit des massacres fratricides des Corcyréens durant l'été 427 avant J. -C. chez Thucydide. L'édition du tome VI des Antiquités Romaines de Denys d'Halicarnasse dans la Collection des Universités de France comprend le texte grec de l'historien accompagné de la traduction de Jacques-Hubert Sautel. Le texte est précédé d'une riche introduction dans laquelle sont abordés divers aspects intéressants de l'oeuvre de l'historien, tels que le personnel politique présent dans le récit, le vocabulaire employé pour décrire les événements politiques et l'intérêt historique et littéraire de l'oeuvre. Enfin, le lecteur trouvera à la fin de cette notice un exposé de la tradition manuscrite du texte ainsi que des principes qui ont régi son édition.

05/2016

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Littérature française

L'ANNALISTIQUE ROMAINE 2 ANNALISTIQUE MOYENNE FRAGMENTS

L'annalistique, terme forgé par les modernes, désigne cette forme, bien latine, d'historiographie littéraire en prose, qui s'attachait au récit, année par année, du passé de Rome. Ce type de chronologie le distingue notamment des Historiae. Même si nous n'en possédons plus que des fragments, ce genre fut particulièrement fécond tout au long de l'Antiquité romaine. Par conséquent, on peut distinguer plusieurs types d'annalistique : à l'annalistique romaine, prévalant jusqu'à la révolution gracchienne, écrite par des hommes d'Etat et pour un public restreint, averti et exigeant, s'oppose l'annalistique récente écrite pour un public vaste et friand de sensationnel. A cette première distinction s'en ajoute une seconde, linguistique : les premiers auteurs, tels Fabius Pictor ou Aelius écrivent en grec, à la différence de leurs successeurs. Notre édition reprend cette division en présentant en trois volumes les fragments de L'Annalistique romaine : le tome I regroupe les textes, en langue grecque, de l'annalistique ancienne. Le tome II rassemble les annales de langue latine entre 150 avant J.-C. et le début du premier siècle avant J.-C., avec des auteurs comme Cassius Hemina. Enfin, le tome III s'intéresse à l'annalistique récente, dont Claudius Quadrigarius, C. Licina et Aelius Tubero sont les thuriféraires. Ces fragments sont en outre assortis des fragments relatifs à l'autobiographie politique, autre genre apparenté à l'histoire et caractéristique des Romains. La riche introduction du Tome I propose une étude approfondie du genre de l'annalistique, de son évolution, comme de ses caractéristiques, tandis que l'histoire de la tradition manuscrite est relatée en détails. Chaque volume contient une brève introduction présentant la période, les auteurs ainsi que les fragments. Des notes accompagnent la lecture, et sont développées, en fin d'ouvrage, par des notes complémentaires. Les trois tomes sont en outre assortis d'un tableau de concordance, d'un Index Testimonium et d'un Index Nominum. Texte établi et traduit par Martine Chassignet. Tome I : Les Annales des Pontifes. L'annalistique ancienne. Tome II : L'Annalistique moyenne (fragments). Tome III : L'Annalistique récente. L'autobiographie politique.

01/1999

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Critique littéraire

Tragédies. Tome 6, 2e partie, Les Bacchantes, Edition bilingue français-grec ancien

"Dionysos, devenu dieu, comme Penthée refusait d'accepter ses mystères, rendit folles les soeurs de sa mère et les força à écarteler le corps de Penthée", tel est le résumé donné par Aristophane le grammairien d'une des pièces, avec Médée, les plus belles et les plus cruelles du répertoire antique. La scène se déroule à Thèbes, ville d'où, selon le mythe, serait originaire le dieu de l'extase et des mystères. Au soir de sa vie, Euripide livre au spectateur une réflexion profonde et complexe sur le théâtre lui-même, puisque Dionysos est le dieu de la tragédie et sur la religion : malheur à qui ne croit pas au dieu, il sera mis en charpie. Quelle est la leçon à tirer de ce mythe ? Est-ce la raison que les prêtres et leurs corréligionaires assassinent en la personne de Penthée ? Ou bien faut-il voir la punition d'un mécréant, et peut-être l'angoisse d'un homme vieillissant, et bien souvent accusé d'impiété ? Au lecteur de choisir face à ce chef-d'oeuvre de la littérature grecque et qui constitue en outre pour nous un précieux témoignage concernant les cultes dionysiaques.Notre édition des ouvres complètes d'Euripide a choisi d'isoler cette pièce en la présentant dans un volume à part. La notice introductive replace le texte dans l'ensemble de l'ouvre du poète en la situant lors du séjour d'Euripide en Macédoine, chez le tyran Archélaos. Le poète serait alors âgé de plus de 70 ans. La question de la religion, complexe pour celui que l'on surnomme volontiers le "Voltaire grec" est étudiée en détail, de même que les liens avec les autres poètes ayant raconté l'histoire de Dionysos, notamment Eschyle, auteur de deux tétralogies dionysiaques, aujourd'hui perdues, l'une sur Lycurgue et l'autre sur Penthée. L'histoire de la tradition manuscrite est relatée brièvement, tandis que des notes accompagnent la lecture. L'ouvrage est en outre enrichi des fragments attribués aux Bacchantes ainsi que des fragments papyrologiques. Tome VI. 2ème partie.

01/1993

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Musique, danse

Daniel Balavoine. L'enfant caché du rock

Un beau livre hommage pour célébrer cet artiste précurseur et engagé dans tous les combats de son temps A la recherche perpétuelle de sons nouveaux, précurseur en la matière, puisqu'il fut le premier à posséder un home studio et à faire la part belle à la musique électronique par le biais de synthétiseurs, Daniel Balavoine a réussi l'alchimie de marier musicalité rock anglaise et langue française. Loin des " Vendeurs de larmes " qu'il égratigne, il a ouvert la voie à une autre chanson française. S'éloignant des codes stricts de la poésie. Son écriture est porteuse d'images nouvelles, chargée de sens et de double sens, à la fois énigmatique et philosophique à l'instar de " Celui qui se fait gloire de supporter le mal est beaucoup moins fort que celui qui s'en sort " dans " Dieu que l'amour est triste ". Cet ouvrage retrace l'histoire des huit albums studio de Daniel Balavoine à travers les interviews de l'artiste, les archives de la Sacem (textes et partitions manuscrites), mais aussi des entretiens inédits de célébrités ou d'anonymes et notamment de ceux qui font aussi la carrière d'un chanteur et qui sont condamnés à rester dans l'ombre : " Les gens comme vous ", comme Daniel les appelait. Loin du fanatisme qu'il exécrait, ces témoignages sont ceux de connaisseurs comme on peut l'être de l'oeuvre d'un écrivain ou d'un cinéaste. Ce livre documenté permettra également de montrer à la jeune génération, qui aurait de lui seulement l'image multi-diffusée de ses emportements sur des plateaux de télévision, que son engagement citoyen et humanitaire et sa vision du monde loin du nombrilisme étaient avant tout dans les textes de ses chansons. Mais comment évoquer Daniel Balavoine, sans être transporté par la voix de ce chanteur si entier de caractère et romantique au vrai sens du terme. Comme celle d'Edith Piaf, sa voix semble abriter un cri du coeur étouffé, mélange de révolte et de désespérance. " Il faut être à la lumière " chantait-il, trente-quatre années après sa disparition, Daniel Balavoine l'est toujours.

11/2020

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Critique littéraire

Valeurs et autres écrits historiques, politiques et critiques, 1923-1948. Volume 2

" L'idée de succès me donne à rire... On me lira en 1969 ou en l'an 2000. " André Suarès (1868-1948) ne croyait pas si bien dire : cette prophétie des années 1930 est en train de se réaliser, comme se sont réalisées d'autres de ses prophéties. Dès 1932, il avait alerté ses compatriotes sur le danger du nazisme, s'était engagé contre la barbarie montante, prévoyant la guerre, la défaite, le génocide. Persécuté par la Gestapo et la Milice, il s'était caché dans le Midi, pour mourir quelques années après la Libération dans une indifférence quasi totale. Il laissait derrière lui près d'une centaine d'ouvrages publiés, d'innombrables articles donnés à quelque deux cents périodiques et des milliers de pages manuscrites dont certaines sont révélées ici pour la première fois, comme Valeurs II et Le Paraclet. Seuls avaient émergé Le Voyage du Condottière et Vues sur l'Europe. La plupart des autres livres - dont Malraux, Unamuno ou Stefan Zweig étaient pourtant de fervents admirateurs - étaient tombés dans l'oubli. La présente édition offre un choix représentatif de l'immense œuvre de Suarès. On pourra ainsi suivre l'auteur de ses premières réflexions sur le pouvoir politique (à propos de Napoléon) jusqu'à ses dernières dénonciations de la dictature (qu'elle soit rouge ou brune), de son combat pour Dreyfus à celui contre Hitler, de ses essais sur Baudelaire et Wagner jusqu'à ses portraits de Cézanne et de Mallarmé. Polémiste, essayiste, critique littéraire et musical, philosophe politique et moraliste, Suarès a été, avant tout, un visionnaire en quête d'avenir. Il est devenu un auteur pour notre temps. ROBERT KOPP. Cette édition comporte deux volumes, le premier contient les rubriques et les titres suivants : Le Mythe napoléonien, Alphonse Daudet (inédit), Autour de l'affaire Dreyfus, Voici l'homme, Sur la vie, Venezia, Baudelaire, Tolstoï vivant, Idées et Visions, Péguy, Cervantès, Shakespeare, Dostoïevski, Debussy, Ravel, Xénies. Le deuxième : Puissances de Pascal, Présences, Autour du livre, Vues sur la musique et les musiciens, Variables, Bourdelle, Vues sur Paris, Portraits sans modèles, Valeurs, Valeurs II (inédit), Le Paraclet (inédit). Les textes ont été établis, préfacés et annotés par Robert Parienté, auteur d'une biographie sur André Suarès qui fait autorité.

02/2002

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Moyen Age - Critique littérair

Les prophéties de Merlin en prose. Le roman arthurien en éclats

Ecrites en français dans les années 1270, probablement par un franciscain de Venise, les Prophéties de Merlin du pseudo-Richard d'Irlande couronnent près d'un siècle d'écriture en prose. Ce texte protéiforme, à l'image des "muances" qui caractérisent les apparitions de Merlin dans les romans du XIIIe siècle, réfléchit les tensions inhérentes à l'écriture des cycles romanesques. Le texte est placé sous le signe de la métamorphose : sa tradition manuscrite, sa composition, ses procédés d'écriture travestissent la forme romanesque et donnent naissance à un roman décentré et instable, qui joue de l'effet de cycle pour ouvrir la fiction arthurienne à d'autres espaces littéraires. Dernier roman du Graal, le récit affiche ses principes d'écriture : la parole prophétique, omnisciente, est transmise par un dispositif fictionnel complexe qui assimile l'héritage de Robert de Boron et de ses successeurs. Pour transformer le discours prophétique en roman, le prosateur érige la mise en écrit des oeuvres de Merlin en aventure et fait mourir prématurément son protagoniste, "entombé" dans une montagne magique : la voix prophétique, intarissable, reste enfouie, recueillie par une multitude de personnages qui parcourent les forêts en quête du tombeau ou se pressent dans l'atelier d'écriture pour y continuer le livre posthume. Leurs errances croisent les aventures des chevaliers arthuriens, déstabilisés par la folie dans laquelle a sombré leur roi, un moment dessaisi de sa fonction centralisatrice au profit d'autres modèles de souverain, d'autres terres de fiction. En faisant mourir le "Prophète des Aventures", le romancier se libère d'un langage univoque et livre la fiction arthurienne à une multiplicité de points de vue, au risque d'en bouleverser l'harmonie. Rivales du maître défunt, les fées du royaume incarnent les enjeux poétiques du roman en prose : dans les Prophéties de Merlin, la passation de pouvoir du prophète aux fées, du singulier au pluriel, de l'omniscient au fragmentaire, de l'autorité à la rivalité, révèle que l'écriture romanesque est inséparable de la polyphonie et de l'excès et laisse entrevoir l'ombre inventive du compilateur.

02/2023