Recherche

Steve Fallon

Extraits

ActuaLitté

Actualité politique internatio

Devenir

Quand elle était petite, le monde de Michelle Robinson se résumait au quartier du South Side, à Chicago, où elle partageait, avec son frère Craig, une chambre de l'appartement familial, et jouait au ballon dans le parc du coin. Ses parents, Fraser et Marian Robinson, lui ont appris à être courageuse et à faire entendre sa voix. Mais très vite, la vie l'a entraînée plus loin : dans les amphithéâtres de l'université de Princeton, où, pour la première fois, elle a senti combien il était singulier d'être la seule femme noire de l'assistance ; dans la tour de verre et d'acier où elle a occupé un poste d'avocate dans un cabinet prestigieux. C'est là que, par un matin d'été, elle a vu entrer dans son bureau un étudiant en droit nommé Barack Obama, qui allait bouleverser le cours de sa vie. Michelle Obama dévoile ici les premières années de son mariage, quand elle s'efforçait de concilier sa carrière, sa vie de famille et l'ascension politique foudroyante de son mari. Elle révèle leurs débats quand il a envisagé de se présenter à l'élection présidentielle. Elle nous explique le rôle qu'elle a joué au cours de la campagne, dont elle a été une figure à la fois populaire et controversée. Avec une grâce souriante et une rare sincérité, elle nous raconte de l'intérieur les premiers pas de sa famille sous les feux des projecteurs du monde entier, avant de nous faire découvrir l'envers de huit années passées à la Maison-Blanche — huit années capitales au cours desquelles elle a appris à connaître son pays autant qu'à s'en faire connaître. Ce témoignage unique nous transporte de modestes cuisines de l'Iowa aux salles de bal du palais de Buckingham ; il nous fait partager des moments de chagrin bouleversants traversés avec une profonde résilience ; il nous accueille dans l'intimité d'une figure exceptionnelle — d'une femme attachée à mener une vie sans faux-semblant, et à mettre sa force et sa voix au service des plus nobles idéaux. En livrant pour la première fois son histoire avec audace et franchise, Michelle Obama tend à chacun un miroir et nous demande sans détour : qui sommes-nous et qui voulons-nous devenir ?

11/2018

ActuaLitté

Littérature française

Textes sans sépultures

Entre les écrits du délire, témoignages de la souffrance et de l'épouvante, et les égarements passagers des hommes raisonnables, on aimerait que subsiste une frontière. Ces "textes sans sépulture" , recueillis dans des revues médicales de la fin du XIXesiècle ou du début du XXe, montrent qu'il n'en est rien et qu'il faut renoncer à toute limite rassurante. Si leur lecture ne laisse jamais oublier le combat avec les monstres du corps et de l'esprit, ils restent souvent d'une beauté sidérante. Cette beauté, comme l'anonymat de leurs auteurs, indubitablement, dérange. Ils possèdent sans conteste une qualité littéraire sans qu'on puisse précisément dire de quel art de ou de quelle transgression ils procèdent. Mais n'est-ce pas là le trait premier de toute écriture qui vaille ? La plupart des écrits rassemblés ici proviennent d'observations psychiatriques publiées entre 1850 et 1930. Ces deux dates ne sont pas indifférentes. La première correspond au début de l'intérêt des cliniciens pour ce qu'ils nomment, en consignant ses discours, "la folie raisonnante" , la seconde marque la fin des observations précises incluant, lorsqu'ils existent, les écrits des patients eux-mêmes. Ces textes se passent de tout commentaire. Ils sont ici livrés tels quels et ne sont accompagnés ni d'une anamnèse ni d'une description nosologique de leurs auteurs. Pas davantage d'une analyse qui risquerait, au demeurant, d'être une explication tronquée, injuste et arbitraire. "Le soleil est entre deux montagnes, comme mon pied entre ces deux chaises. D'ailleurs le soleil n'est pas nature. Il est très surfait. Ce n'est, ni plus ni moins qu'un gros ballon. Le soir, il monte en l'air et on est obligé de le chauffer la nuit pour qu'il ne s'éteigne pas. J'ai vu cela de près. La Terre non plus n'est pas ronde. On dit qu'il y a des antipodes, ce n'est pas vrai, j'ai beaucoup marché, j'ai toujours eu les pieds en bas. J'ai vécu en Silibérie. C'est à un million de kilomètres derrière un nuage. Ce pays est habité par ceux qui ont déjà vécu. Le corps reste comme sur terre. On peut garder son haut-de-forme".

01/2021

ActuaLitté

Littérature comparée

La question environnementale chez Jules Verne. Ecrire, prédire, prévenir la catastrophe écologique

Entre 1863 et 1905, Jules Verne publie 62 romans regroupés dans une collection baptisée "Voyages extraordinaires" , dont les fameux "Le Tour du monde en 80 jours", "Cinq semaines en ballon" ou "Vingt mille lieues sous les mers". Cette collection vise à présenter les connaissances scientifiques de l'époque et la diversité du monde à travers des récits d'aventures. Jules Verne y décrit la nature et les peuples autochtones, ainsi que leur conquête par la civilisation occidentale, non sans interroger le bien-fondé de cette conquête. Parmi les Voyages extraordinaires, Kevin Even privilégie trois récits : la surexploitation de mines écossaises dans "Les Indes noires" (1877), le projet de désaxer la terre pour en extraire plus facilement les ressources dans "Sans dessus dessous" (1889) et la colonisation d'une île dans "L'Invasion de la mer" (1905). Ces textes reflètent les idées de l'époque : une vision hiérarchisée du monde dans laquelle l'homme a plus que jamais vocation à dominer la nature, un contexte colonial dans lequel les Occidentaux ont plus que jamais vocation à dominer le reste du monde. Les Voyages extraordinaires expriment les rêves d'une classe dominante fascinée par la science comme par les bienfaits de l'expansion industrielle, coloniale et technique. Il s'agit de tendre à cette classe, dont les adolescents sont le premier public visé, un miroir qui leur renvoie une image flatteuse. Nombreux sont cependant les passages exposant les conséquences négatives de l'industrie sur les paysages ou de l'impérialisme sur les peuples colonisés, de dialogues sur l'avenir d'une planète surexploitée. Rarement au centre du récit, ces interrogations sont pourtant récurrentes et nuancent les discours triomphalistes à propos du progrès occidental. Sans faire de Jules Verne un écologiste avant l'heure, Kevin Even démontre ainsi qu'il a su dépasser ses ambitions didactiques pour inviter ses jeunes lecteurs à s'interroger sur des enjeux environnementaux déjà présents au XIXe siècle. Lamarck n'écrivait-il pas en 1801 : "L'homme, par son égoïsme trop peu clairvoyant pour ses propres intérêts, par son penchant à jouir de tout ce qui est à sa disposition, en un mot par son insouciance pour l'avenir et pour ses semblables, semble travailler à l'anéantissement de ses moyens de conservation et à la destruction même de sa propre espèce".

02/2024

ActuaLitté

Cinéma

Les étoiles de nos nuits blanches. Des mots qui vont très bien ensemble

Paul McCartney est une icône. Après la fulgurance du phénomène Beatles, puis leur douloureuse séparation, il a su recommencer à zéro et monter un nouveau groupe à succès, Wings, avec sa femme Linda à ses côtés. Aujourd'hui, en tant que musicien solo, il se produit à guichets fermés dans le monde entier. Loin de se reposer sur ses lauriers, il n'a de cesse de se renouveler. Dans ce livre de conversations avec l'éminent journaliste rock anglais Paul du Noyer, il revient sur son parcours riche en rebondissements. De leurs débuts à Liverpool à l'explosion psychédélique, en passant par leur conquête de l'Amérique, les Beatles ont été à la fois le reflet de leur temps et des modèles pour les générations à venir. Paul McCartney est une figure de proue de la culture rock que les Beatles eux-mêmes ont contribué à céer, et ces pages témoignent de l'influence que des artisans comme Bob Dylan, les Rolling Stones, Donovan, Stevie Wonder, Michael Jackson ou Elvis Costello ont pu exercer les uns sur les autres. McCartney, qui adore innover dans son art, admire également d'illustres pionners dans d'autres domaines que la musique : il est fasciné par Magritte et Picasso, les poètes et les écrivains de la Beat Generation, des mouvements comme le surréalisme. Mais c'est aussi le caractère optimiste de McCartney qui a contribué à son succès, tout comme son talent et sa curiosité. La convivialité et le ton engageant de ces échanges permettent au lecteur de mieux cerner la personnalité de l'artiste. Malgré son parcours hors du commun, il se voit comme quelqu'un de simple, resté proche de ses racines à Liverpool, et capable de prendre du recul par rapport au monde cliquant et superficiel qu'il ne connaît que trop bien. C'est le portrait de l'être humain derrière la légende, d'un musicien passionné par son art. Paul du Noyer, journaliste, critique, auteur d'une dizaine de livres sur la musique, dont plusieurs sur les Beatles, est également originaire de Liverpool. Il a écrit pour les meilleurs magazines rock en Angleterre et a été notamment le fondateur et rédacteur en chef de MOJO. Il a interviewé les plus grands, parmi lesquels David Bowie, Mick Jagger, Madonna, Lou Reed, Bruce Springsteen et Amy Winehouse. Ses nombreuses interviews et fréquentes collaborations avec Paul McCartney depuis le début des années 80 font de lui "l'insider" idéal et un témoin clé de l'évolution du musicien à travers le temps.

05/2022

ActuaLitté

Ile-de-France

Paris métro, I love you

Paul McCartney est une icône. Après la fulgurance du phénomène Beatles, puis leur douloureuse séparation, il a su recommencer à zéro et monter un nouveau groupe à succès, Wings, avec sa femme Linda à ses côtés. Aujourd'hui, en tant que musicien solo, il se produit à guichets fermés dans le monde entier. Loin de se reposer sur ses lauriers, il n'a de cesse de se renouveler. Dans ce livre de conversations avec l'éminent journaliste rock anglais Paul du Noyer, il revient sur son parcours riche en rebondissements. De leurs débuts à Liverpool à l'explosion psychédélique, en passant par leur conquête de l'Amérique, les Beatles ont été à la fois le reflet de leur temps et des modèles pour les générations à venir. Paul McCartney est une figure de proue de la culture rock que les Beatles eux-mêmes ont contribué à céer, et ces pages témoignent de l'influence que des artisans comme Bob Dylan, les Rolling Stones, Donovan, Stevie Wonder, Michael Jackson ou Elvis Costello ont pu exercer les uns sur les autres. McCartney, qui adore innover dans son art, admire également d'illustres pionners dans d'autres domaines que la musique : il est fasciné par Magritte et Picasso, les poètes et les écrivains de la Beat Generation, des mouvements comme le surréalisme. Mais c'est aussi le caractère optimiste de McCartney qui a contribué à son succès, tout comme son talent et sa curiosité. La convivialité et le ton engageant de ces échanges permettent au lecteur de mieux cerner la personnalité de l'artiste. Malgré son parcours hors du commun, il se voit comme quelqu'un de simple, resté proche de ses racines à Liverpool, et capable de prendre du recul par rapport au monde cliquant et superficiel qu'il ne connaît que trop bien. C'est le portrait de l'être humain derrière la légende, d'un musicien passionné par son art. Paul du Noyer, journaliste, critique, auteur d'une dizaine de livres sur la musique, dont plusieurs sur les Beatles, est également originaire de Liverpool. Il a écrit pour les meilleurs magazines rock en Angleterre et a été notamment le fondateur et rédacteur en chef de MOJO. Il a interviewé les plus grands, parmi lesquels David Bowie, Mick Jagger, Madonna, Lou Reed, Bruce Springsteen et Amy Winehouse. Ses nombreuses interviews et fréquentes collaborations avec Paul McCartney depuis le début des années 80 font de lui "l'insider" idéal et un témoin clé de l'évolution du musicien à travers le temps.

04/2023

ActuaLitté

Littérature anglo-saxonne

Quand sonne l'heure

Paul McCartney est une icône. Après la fulgurance du phénomène Beatles, puis leur douloureuse séparation, il a su recommencer à zéro et monter un nouveau groupe à succès, Wings, avec sa femme Linda à ses côtés. Aujourd'hui, en tant que musicien solo, il se produit à guichets fermés dans le monde entier. Loin de se reposer sur ses lauriers, il n'a de cesse de se renouveler. Dans ce livre de conversations avec l'éminent journaliste rock anglais Paul du Noyer, il revient sur son parcours riche en rebondissements. De leurs débuts à Liverpool à l'explosion psychédélique, en passant par leur conquête de l'Amérique, les Beatles ont été à la fois le reflet de leur temps et des modèles pour les générations à venir. Paul McCartney est une figure de proue de la culture rock que les Beatles eux-mêmes ont contribué à céer, et ces pages témoignent de l'influence que des artisans comme Bob Dylan, les Rolling Stones, Donovan, Stevie Wonder, Michael Jackson ou Elvis Costello ont pu exercer les uns sur les autres. McCartney, qui adore innover dans son art, admire également d'illustres pionners dans d'autres domaines que la musique : il est fasciné par Magritte et Picasso, les poètes et les écrivains de la Beat Generation, des mouvements comme le surréalisme. Mais c'est aussi le caractère optimiste de McCartney qui a contribué à son succès, tout comme son talent et sa curiosité. La convivialité et le ton engageant de ces échanges permettent au lecteur de mieux cerner la personnalité de l'artiste. Malgré son parcours hors du commun, il se voit comme quelqu'un de simple, resté proche de ses racines à Liverpool, et capable de prendre du recul par rapport au monde cliquant et superficiel qu'il ne connaît que trop bien. C'est le portrait de l'être humain derrière la légende, d'un musicien passionné par son art. Paul du Noyer, journaliste, critique, auteur d'une dizaine de livres sur la musique, dont plusieurs sur les Beatles, est également originaire de Liverpool. Il a écrit pour les meilleurs magazines rock en Angleterre et a été notamment le fondateur et rédacteur en chef de MOJO. Il a interviewé les plus grands, parmi lesquels David Bowie, Mick Jagger, Madonna, Lou Reed, Bruce Springsteen et Amy Winehouse. Ses nombreuses interviews et fréquentes collaborations avec Paul McCartney depuis le début des années 80 font de lui "l'insider" idéal et un témoin clé de l'évolution du musicien à travers le temps.

01/2022

ActuaLitté

Paramédical

Réussir toute le semestre 2 - DEI. En 110 fiches de révisions et 150 entrainements, 2e édition

Toutes les connaissances et tout l'entraînement pour valider son semestre 2. Un livre complet pour réviser toutes les UE du semestre 2 ! 110 fiches synthétiques : les notions essentielles de chaque UE, de nombreux schémas en couleurs, des schémas d'anglais légendés et le vocabulaire professionnel indispensable, des conseils de formateurs pour réussir chaque UE. 150 entraînements avec des QCM, des QROC et des calculs de doses corrigés. Offert ! Retrouvez de l'entraînement interactif en ligne pour continuer l'auto-évaluation. UE 1.1 Psychologie, sociologie, anthropologie. UE 1.2 Santé publique et économie de la santé. UE 2.3 Santé, maladie, handicap, accidents de la vie. UE 2.6 Processus psychopathologiques. UE 3.1 Raisonnement et démarche clinique infirmière. UE 3.2 Projets de soins infirmiers. UE 4.2 Soins relationnels. UE 4.3 Soins d'urgence. UE 4.4 Thérapeutiques et contribution au diagnostic médical. UE 4.5 Soins infirmiers et gestion des risques. UE 6.2 Anglais.

07/2019

ActuaLitté

Création d'entreprise

Créer sa boîte pour les nuls. Pack Tout-en-un en 2 volumes : Créer sa boîte ; Construire un business plan, 2e édition

La 2e édition du Tout-en-Un, rassemblant : Créer sa boîte PLN (70 000 ex GFK) + Construire un business plan PLN (50 000 ex GFK) + le plan comptable général Se mettre à son compte, entreprendre en solo, créer sa boîte... Beaucoup en rêvent sans toutefois oser l'aventure, découragés devant l'ampleur de la tâche. Trouver LA bonne idée, faire une analyse du marché, monter un dossier financier, effectuer les démarches administratives, trouver des locaux, acheter du matériel, embaucher des salariés tout en démarchant les premiers clients : être à la tête d'une entreprise relève du parcours du combattant. Ce coffret Tout-en-Un est là pour vous aider dans votre projet ! Inclus dans ce tout-en-un : Un ouvrage vous apprenant comment construire un business plan, pour vous aider à évaluer les besoins propres à votre entreprise et à étudier la concurrence,

05/2022

ActuaLitté

Thèmes photo

Chroniques de l’oiseau perdu

Les images de la photographe Christine Lefebvre semblent plus arrimées au corps qu'au langage. Elles s'apparentent à des champs magnétiques qui convergent des forces, affectent leurs sens et leurs directions. L'artiste les déploie entre les pages d'un livre qu'elle a construit comme un poème, ses espaces blancs les exposant à l'ouverture du sens. Les photographies sont des visions arrachées à l'écoulement du temps. Lors de ses promenades, loin de la ville et des hommes, ce que la photographe sent monter comme une sève au contact d'un arbre, d'une falaise ou d'un glacier se fixe à main levée, en quelques secondes et par fragments impulsifs. Le choix de l'oiseau comme protagoniste de ses chroniques provient du souvenir de lecture d'un célèbre conte mystique persan écrit au XIe siècle. La Conférence des oiseaux raconte l'épopée d'un groupe d'oiseaux perdus, en quête de vérité. Les photographies présentent des paysages immémoriaux rythmés par les battements d'ailes des oiseaux, contrastant avec les solides reliefs de paysages pétrifiés. Elle est ce "rêve de pierre" qu'évoqua Baudelaire, témoin d'une révolution où la terre, source première de toute création, perdait son aura et se figeait en objet. L'oeuvre de Lefebvre est une élégie, mais compose aussi une ode à une nature restauratrice des liens avec les cycles, avec le rythme des saisons. [extraits] Marguerite Pilven Ce livre de photographie captivant de Christine Lefebvre, nous transporte dans un monde de beauté, de tristesse et de nostalgie. Les images saisissantes capturées dans ce livre racontent l'histoire de la nature, de la vie et de la mort, tout en célébrant la beauté fragile de notre monde. Les photographies de Lefebvre sont poétiques dans leur composition, leur lumière et leur texture. Chaque image est une histoire en soi, racontant une histoire unique de la nature qui se transforme, de la faune et de la flore qui disparaissent. Les nuances de couleurs et les textures sont magnifiques, offrant un véritable plaisir visuel. En résumé, Chronique de l'oiseau perdu est un livre de photographie sensible et captivant. C'est un véritable hommage à la nature et à la vie. En 2017 Filigranes à publié l'ouvrage L'entre temps de Christine Lefebvre.

10/2023

ActuaLitté

Poésie

Seul en son bois, dressé noir. Suivi de A travers nous qui s'ébroue et de Et du temps jusqu'aux épaules

La ruine lente, les craquements, les pourritures. Ce qu'elles abritent de vent et d'eau croupie, parfois de lumière aussi. Le temps oeuvre et dilapide, mine lentement. L'âge déconcerte aussi les arbres. Ils vivent, croissent, puis soudain penchent, lentement s'écroulent, démantelés de l'intérieur, fissurés par les années, ou bien tranchés, abattus franc, dans la hâte des scies, des haches. Peu de formes du vivant, si l'on y songe, incarnent aussi éloquemment les âges successifs de la vie : jeunes pousses, adolescents graciles, sujets de pleine maturité, ancêtres chenus. Ce sont ces derniers surtout qui habitent ce recueil de Mary-Laure Zoss. On parlerait ici imprudemment de métaphore, ou plutôt légèrement. On ne sait plus trop comment circule ici la voix, ni l'image, dans quel sens. Ce serait plutôt comme un même murmure entremêlé, celui des vieux fûts qui dialoguent encore avec le ciel, de la vie en nous plus ou moins accordée à ses destins - une heure, un lieu -, du verbe qui croît ou s'exténue. Forêt de la langue, "clairières en soi" issues de coupes claires où s'élèvera la sève, la nouvelle, vastes houppiers aperçus dans le lointain, minces ramures effleurant la phrase, copeaux, sciure de nos présences à même la terre qui nous est échue. savoir ainsi, sans rompre le fil, être à même de s'aliter dans sa propre dépouille, accompagner d'un seul tenant la mue ; n'ayant rien à envier à ceux-là qui se prêtent sans gémir à la chute ; retraits sous leur émiettement - seuls visibles désormais, les passereaux travaillant à fouir les résidus ligneux, fatiguant la terre et le faisceau pourrissant des nervures ; quelle voix pour tirer de l'oubli - brusquement leur ombre par de mauvais chemins déversée, enchevêtrée aux cloisons d'herbe, aux haies d'orties - ce qu'ils déploient d'une durée où reprendre haleine ; quelle voix pour s'essayer à plus lente prosodie Mary-Laure Zoss a publié son premier recueil en 2007 Le noir du ciel aux éditions Empreintes, couronné par le Prix de poésie C. F. Ramuz. Suivent, entre autres, Entre chien et loup jetés puis Où va se terrer la lumière, et Une sylabe, battant de bois, chez Cheyne. Aux éditions Fario elle a publié, avec des oeuvres de Jean-Gilles Badaire : ceux-là qu'on maudit, en 2016.

06/2022

ActuaLitté

Poésie

Où vont nos nuits et autres poèmes

Le choix d'entrer en poésie découle d'une étreinte conflictuelle ou inapaisée avec le monde. Il prend sa source dans une affliction, un manque ou une inquiétude. Tout poète perçoit la vie comme livrée à l'énigme, exposée à d'imprévisibles assauts ou à d'absurdes turbulences. Sa mission relève du "qui vive ?". Factionnaire inassouvi, incrédule et insoumis, il ne se résout pourtant pas à jouer à la sentinelle immobile, au veilleur d'ombres hébété. L'auteur s'extrait de ses guérites pour explorer les chemins de crête, les venelles sans âge et les sentiers jusque-là esquivés, entre le désir d'épouser les beautés du réel et l'amertume de ne glisser que sur ses éphémères surfaces. D'où un déchirement, celui d'une perplexité anxieuse qui se force à la ferveur, celui d'une chasse à "ce qui reste après l'oubli", quand la mémoire a consumé tous les grimoires et toutes les vieilleries mentales. "Non rien ne naît si fort que du mot qui l'invente et choisit/L'aube ou la nuit tout lui appartient tout est permis l'eau/Rouge l'aveu le sable mauve ou le rêve fou de deux reines". Telle est la dualité que psalmodient les recueils d'Alain Duault. Le coeur blessé est aux aguets, pour résister au vertige ou à la dépression, pour déchiffrer les arcanes d'une incohérence obsédante et pour y capter, vaille que vaille, des lumières d'espérance, trouant les ombres, irradiant semences et promesses. Sa parole est ardente, animée, pleine de sève, car qui chante son mal l'enchante. On a parfois l'impression qu'elle joue un rôle d'autopersuasion, comme si elle voulait, coûte que coûte, entre épicurisme frugal et total enivrement, transcender un désarroi et narguer de stériles récriminations. Elle est cette "folie qui fait écrire comme/Ces papillons qui vibraient dans la tête de Schumann". Elle commence donc par se défier de toute ratiocination et d'un intellectualisme asséchant, pour exalter les sensualités que nous pouvons fugacement posséder. Elle largue les amarres, en bateau ivre. Le tragique affleure partout mais sa componction est ici refoulée : la méditation sur la perte et sur la mort, lancinante comme une basse obstinée, se métamorphose en parole de revanche et de célébration.

11/2015

ActuaLitté

Philosophie

Oeuvres de Martin Heidegger Section I, Ecrits publiés de 1914 à 1970. Tome 2, Etre et Temps

"L'essence de l'homme se détermine à partir de la vérité de l'être, laquelle se déploie en son essence du fait de l'être lui-même. Ce que tente de faire le traité intitulé Etre et Temps, c'est de partir de la vérité de l'être - et non plus de la vérité de l'étant - pour déterminer l'essence de l'homme en ne la demandant à rien d'autre qu'à sa relation à l'être et pour concevoir en son tréfonds l'essence de l'homme, elle-même désignée comme Da-sein au sens clairement fixé à ce terme. En dépit du fait qu'un concept plus original de la vérité ait été simultanément développé, parce qu'il était devenu intrinsèquement nécessaire, et depuis maintenant treize ans que le livre est paru, il n'y a pas eu la moindre trace qu'un minimum d'entente se soit produit à l'égard de cette mise en question. Si elle est restée sans écho, il y a à cela deux raisons. D'une part l'habitude d'ores et déjà invétérée, et qui tend même à s'implanter définitivement, à penser de la manière moderne, l'homme est pensé comme sujet ; toute réflexion sur l'homme est entendue comme anthropologie. Mais, d'autre part, l'incompréhension tient à la tentative elle-même qui pourrait bien tirer de l'histoire sa sève et sa vigueur sans rien en elle de "fabriqué", qui provient de ce qui a prévalu jusqu'ici mais lutte pour s'en extraire et par là renvoie nécessairement et constamment à cette tradition et l'appelle même à l'aide (cf. ce que le livre sur Kant entend par "métaphysique du Dasein") pour dire tout autre chose. Mais surtout ce chemin s'interrompt à un endroit décisif. Interruption qui s'explique du fait que, malgré tout, la tentative faite dans cette voie court, contre sa volonté, le danger de n'aboutir qu'à renforcer encore la subjectivité et à empêcher pour ainsi dire elle-même le dépassement du point de non-retour ou plus exactement : la présentation où elle atteindrait ce à quoi elle tend par définition. Toute orientation vers l' "objectivisme" ou le "réalisme" demeure du "subjectivisme" ; la question de l'être prend place ailleurs que dans la relation sujet-objet." Martin Heidegger.

10/1986

ActuaLitté

Psychologie de la santé

La pandémie de la Covid-19. Comment concevoir et soigner avec les incertitudes ?

Traiter de la pandémie de la Covid-19 au moment où nous ne savons strictement que peu de chose relève d'une gageure. Pire, le peu de choses que nous pensions connaître laisse libre cours à des apories diverses entraînant ainsi des querelles corporatistes où chacun fait le prêche pour sa propre paroisse. Toutes et tous s'y mêlent, tout s'entremêle, s'affronte et se confronte ! Les quelques propos recueillis dans cet ouvrage auprès des professionnels de santé et des résidents des Etablissements d'Hébergements pour Personnes Agées Dépendantes (EHPAD), ainsi que dans d'autres institutions hospitalières et autres lieux de vie témoignent de la gravité de la situation sanitaire à différentes échelles. Que révèlent alors ces propos ? A quels sens se piètent-ils ? En quoi, interrogent-ils nos pratiques ? Plus que des simples mots, il s'agit ici des récits qui, d'une part, mettent au jour des vécus singuliers et des imaginaires collectifs où affleurent les questions sur les représentations sociales de la maladie et les angoisses qu'elle génère, tant du coté des soignants que des patients, telles : la question de la mort et du deuil, la question du rapport à soi et à l'autre, la question du lien et de l'attachement ; la question du temps à travers le triptyque, le temps d'avant, pendant et après la Covid-19 ; le tout, en articulation avec les temporalités du confinement, du déconfinement et du couvre-feu. Les regards pluridisciplinaires portés par des professionnels venant de tous les horizons, apportent de la sève dans la compréhension systémique de la problématique de la pandémie de la Covid-19. Ils visent en fin de compte à l'optimisme pour retrouver des moments d'espoir, en capitalisant toutes les ressources humaines, médicales, technologiques et sociales pour une prise en charge efficiente de la pandémie, ainsi que pour un éveil des consciences afin de continuer à faire humanité ensemble. Charlemagne Simplice Moukouta, docteur en psychopathologie et psychologie clinique, est maitre de conférences habilité à diriger des recherches (HDR) en psychopathologie clinique et psychologie interculturelle a l'université de Picardie Jules Veme à Amiens. Il exerce aussi dans le service de Psychogériatrie de l'Etablissement de Santé Mentale de la Picardie. Il est auteur de plusieurs publications indexées et ouvrages dans les domaines de la psychiatrie, de la psychopathologie clinique et de la psychologie interculturelle.

04/2021

ActuaLitté

Littérature française

Laguille s'est fait coffret. Pourquoi c'est comment l'amour ; Pettis bruits de couloir ; Le fils à Jo, avec 1 DVD

Finale du championnat de France de rugby 1990 entre Agen et le Racing club de France. Trois ans après avoir été vaincus par le Toulon de Daniel Herrero (1987), les Ciel et Blanc du Racing vont cette fois remporter le fameux Bouclier de Brennus. Philippe Guillard est de cette aventure et devient donc champion de France. Toute la France fait alors connaissance avec une joyeuse bande de gamins qui joue au rugby comme elle le ferait dans une cours d'école ; en faisant fi des codes. C'est ainsi qu'un jour on la voit arriver sur la pelouse de Bayonne avec un béret basque sur la tête ou lors de cette finale au Parc des Princes devenue célèbre, avec un noeud papillon rose autour du cou ! Ca, c'est la première vie de Philippe Guillard. Et il y en aura bien d'autres. Comme lorsqu'en 1999, il publie Petits bruits de couloir qui consacre son arrivée définitive dans le monde littéraire (La Table ronde) avec à la clé deux prestigieux Prix (Grand Prix de la littérature sportive et Prix Sports-Scriptum). Mais c'était un peu vite oublier que Philippe Guillard avait auparavant publié un joli premier roman, Pourquoi c'est comment l'amour (Editions Le Franc-Dire, 1991), vendu souvent sous le manteau. Cette première oeuvre a longtemps été un Graal pour les fans de l'auteur tant on devinait dans les premières pages ce qu'il en serait de ce champion du ballon ovale. Un humour fin, une sensibilité assumée et un regard à part sur les choses de la vie. Voici donc rassemblés en un seul et même recueil ces deux ouvrages. Mais comme ce touche-à-tout ne sait pas s'arrêter, il lui a fallu d'un premier film pour faire une entrée fracassante dans le cinéma. Le fils à Jo sort sur tous les écrans de France au début de l'année 2011 et va conquérir pas moins de 1,3 million de spectateurs. Ce succès lance sa nouvelle vie de réalisateur, lui qui avait beaucoup joué avec les images sur l'antenne de Canal + et où ses sketches font aujourd'hui partie du patrimoine de la chaîne. Quelques années auparavant, il faut dire que Philippe Guillard s'était déjà essayé au grand écran en signant les scénarios de 3 zéros, Camping 1 et 2, Disco et Turf pour Fabien Ontoniente. C'est donc fort de tous ces succès que nous avons choisi de " coffret " Laguille pour mieux le connaître mais aussi pour mieux l'apprivoiser.

06/2020

ActuaLitté

Esotérisme

1717. Nous tenons Loge ce soir.. Le chapelain de la Loge Saint-Paul

1717, année charnière dans l'Histoire de la Franc-Maçonnerie. L'auteur nous plonge dans l'ambiance de l'époque et il reste au lecteur à se laisser emporter par les dialogues ; le décor représente une Loge maçonnique anglaise. Les Officiers Dignitaires sont à leur place. A l'Orient, sur l'Autel, se trouvent "The Holy Bible" fermée entourée d'un compas, d'une Equerre, d'un Fil à Plomb et d'un Quadrant. "Ecrire l'origine de la Franc-Maçonnerie spéculative est une gageure, tant les zones d'ombre persistent. Mettre en scène les principales figures de cette fabuleuse histoire, c'est tenter de pénétrer au coeur du mystère, à la recherche de la parcelle de lumière enfouie dans les ténèbres". "1717", un phare qui brille comme une Etoile dans le Fog londonien. A travers ces brumes tenaces, les protagonistes d'une histoire extraordinaire surgissent comme autant de témoins d'une Franc-Maçonnerie en gestation. Ils ont noms Anderson, Désaguliers, de Montagu, de Wharton... Ils sont la chaire de cette entreprise fraternelle encore balbutiante et ne sont pas seuls. Ils sont précédés depuis des décennies d'une cohorte de Frères répandus sur des territoires aussi vastes que l'Angleterre, l'Ecosse et l'Irlande. Ils se font appeler "Maçons de Métier", "Gentlemen Masons", "Accepted Masons" et seront la sève qui se répandra tous azimuts comme une traînée de poudre, créant les multiples lits d'une Franc-Maçonnerie de théorie qui bientôt mettra le pied sur le continent. L'histoire débute en... 1721, à Portugal Street, à Londres, en l'Etude d'un généalogiste, le Pasteur James Anderson. Sa plume court sur le papier à la recherche des mots qui pourront façonner ces "Constitutions" nouvelles que la Grande Loge de Londres et de Westminster lui a demandé de concocter. A ses côtés se tient le scientifique de renommée, membre de la Royal Society, John-Theophilus Désaguliers de retour de la Loge "Mary's Chapel" d'Edimbourg. On lui a signifié qu'il existait en Ecosse une Maçonnerie dont il pourrait se servir pour élaborer la "New Masonry". Au fil des dialogues et de différentes entrées en scène, empreintes du passé, se dessine un récit inattendu, aux multiples bifurcations, aux esquisses incertaines, fait de pieux mensonges, d'atermoiements, de joutes verbales, et de joyeux élans fraternels. Cet ouvrage charpente le récit tourmenté d'une Franc-Maçonnerie qui s'agrège petit à petit sous nos yeux... Il s'agit d'une tranche d'histoire qui parle et permet de "tenir Loge ensemble". Ouvrons le rideau et laissons-nous imprégner...

11/2019

ActuaLitté

Photographie

Abstract

Une fissure noire sur un sol ou un mur gris. Dessine-t-elle un soleil ? Un ballon qui laisse pendre son fil ? Un soleil qui ne tient qu'à un fil ? Nous conduit-elle dans le poêle de Descartes ? Ou dans la faille obscure qui se niche au coeur des images ? ABSTRACT : un résumé, mais aussi une abstraction. L'abstraction de l'image n'est-ce pas une façon de faire apparaître sa structure masquée, celle qui règle sa composition, l'ordonnancement géométrique secret de ce qui nous est donné à voir ? Abstraire, c'est viser le concept, ou plutôt, ici, l'idée en bousculant l'écran. To abstract c'est soustraire, soit faire apparaître ce qui est soustrait, implicite dans l'image. ? Le cadre, qui sous-entend mais aussi fait oublier ce qui le déborde, car la perspective, immanente à la photographie, l'implique comme l'avait montré Panofsky pour la peinture ; le noir et blanc qui magnifie les couleurs en les absentant ; 4 le silence assourdissant des images. Mais en dé-figurant la photographie, Olivier Degen ne nous indique-t-il pas ce qui nous aveugle dans l'image pour essayer de nous faire voir ce que l'écran des formes où nous nous identifions, où nous nous logeons, rend invisible. Le regard est ce qui manque à ce que nous voyons, c'est pourquoi, sans doute, je regarde pour ne pas le voir. To abstract c'est aussi extraire. En effet, à proprement parler, il ne s'agit pas de photographies abstraites comme il en existe, mais de transitions, d'images s'abstrayant comme lorsque le crépuscule ou la lente clôture des yeux nous les dérobe. L'image saisit-elle alors le silence qui se déroule inlassablement dans l'écoulement du temps, l'instant que masque le mouvement ? Ne nous oriente-t-elle pas, par un clin d'oeil, en déjouant la fixation intemporelle de ce qui est absolument éphémère, vers ce qui est au-delà de l'apparence et qui se tient dans le silence, innommable ? Ou encore est-ce une vue myope dans la pénombre qui rend les images inquiétantes comme l'astigmatisme hypothétique du Gréco en son temps ? Ou, supposons, une image que le photographe voudrait nous faire croire aussi involontaire que le lapsus de Portia qui n'avait pas échappé à Freud, un appui comme imprévu sur le déclencheur, une pellicule qu'on 5 n'aurait pas remontée, un acte manqué du photographe qui réussirait à saisir ce qui ne se voit pas, ce que le cliché se doit d'ordinaire effacer. Dans ce cas s'agit-il, en présentant ces images, qui sembleraient des rebuts, de contester. Alain Vanier -Psychanalyse

09/2021

ActuaLitté

Histoire du sport

Perdants magnifiques. L'art de s'incliner avec panache en 10 portraits

Un hommage très littéraire à ces immenses champions qui, àperdre avec panache, ont conquis plus de gloire qu'en gagnant petitement. Ce qui reste quand on a tout perdu. " Seule la victoire est belle ". L'adage est corroboré par la ferveur des liesses populaires de Juillet 1998 et 2018 que n'aura refroidi en rien le jeu sans panache des Bleus champions du Monde. Perdre signifie tout le contraire. C'est une petite mort, une perte de sens, un effondrement. Mais de cette cruelle loi du sport qui brise des destins et des vies toutes entières, il ressort parfois un souffle qui parcourt le temps et laisse dans les mémoires la trace qui a été déniée dans les palmarès. Pour les vrais amoureux du ballon rond, France-Brésil 98 et France-Croatie 2018 auront forcément été de grands moments. Mais à vrai dire, il n'en reste pas forcément grand-chose. Un peu comme la fin paroxystique du I Will Survive de Hermes House Band, l'hymne enivrant du premier sacre des Bleus, c'était exaltant sur le moment, mais on s'est lassés depuis longtemps de cette ivresse vintage. A l'inverse, nous n'avons rien oublié de Séville 82. La marque est indélébile et à la moindre image, toutes les émotions ressurgissent, intactes : la prise d'antenne crépusculaire de Thierry Rolland, le sourire complice de Monsieur Corver au bourreau Schumacher, la main sans vie de Battiston serrée par Platini en guise de serment, la barre transversale sur la frappe d'Amoros, la volée de Trésor, la joie enfantine de Giresse, l'entrée de Rummenigge. Puis Bossis, héroïque pendant 120 minutes, un genou à terre, alors que Tigana et toute la France pleurent de rage. Par la grâce élégiaque d'une prolongation, d'un déluge, d'un cinquième set défiant la tombée de la nuit ou de larmes exhumées par l'épuisement et la détresse, un perdant peut sans toujours le savoir prendre sa part d'éternité. Raymond Poulidor a compris le premier l'intérêt d'emprunter ce raccourci méritocratique en adoptant un fatalisme débonnaire face à l'enchaînement irréel des coups du sort de juillet. Il y a bien eu des sanglots derrière son masque ensanglanté en 1968 après qu'une moto de presse l'ait renversé et qu'un peloton de charognards déchainés le dépouille de la victoire qu'il tenait enfin. Mais sa faculté à voir les verres cassés à moitié pleins le rendit vite à sa joie d'être Poulidor, fils de métayers devenu riche et adulé comme aucun autre sportif français. " Si j'avais gagné le Tour, on ne parlerait plus de moi " avait-il coutume de dire.

10/2023

ActuaLitté

Littérature érotique et sentim

A bout de souffle Tome 3 : Capturée

Un troisième tome pour A bout de souffle : toujours aussi dangereux et charnel " Réfléchis bien, princesse. Car une fois que je t'aurai prise, tu m'appartiendras. Corps et âme. Tout m'appartiendra et je ferai de toi ce que je veux, où je veux, quand je veux. " Silas a été façonné par les blessures de son enfance qui ont fait de lui un homme intransigeant et parfois même dangereux. Il ne fait confiance à personne et s'impose une vie solitaire, convaincu qu'aucune femme ne pourra s'accommoder de son besoin de tout contrôler. Mais le jour où il croise une charmante violoniste dans son immeuble, sa vie bascule. Hayley a tout sacrifié pour exaucer la dernière volonté de son père : intégrer le prestigieux conservatoire de musique de New York. Mais même en multipliant les petits boulots, les loyers new-yorkais ne sont pas à sa portée. Alors qu'elle est sur le point de céder au découragement, Silas décide de la prendre sous son aile. Il est séduit par sa beauté autant que par sa sensibilité, mais pour rien au monde, il ne doit succomber à la tentation... " Maya Banks m'en a fait voir de toutes les couleurs ! Quand ça commence à chauffer, on a déjà le sang en ébullition. Vivement la suite ! " USA Today " Si vous n'avez pas encore découvert cette série, foncez ! Elle est absolument géniale ! " Jaci Burton "A vous faire frémir d'impatience... Ses personnages sont la preuve de la force de l'esprit, et du pouvoir qu'a l'amour de guérir même les blessures les plus profondes". Linda Howard " Un livre qu'on dévore jusqu'à la dernière page. "The Road to Romance "Tout livre de Maya Banks vaut la peine d'être lu". Once Upon a Twilight "Ce roman m'a saisie dès la première page et a refusé de me lâcher jusqu'au dernier mot". Joyfully Reviewed "Assez chaud pour faire transpirer même la plus froide des lectrices". Fresh Fiction "Le sexe est follement torride". Scandalicious Book Reviews "Une lecture vivement recommandée". Fallen Angel Reviews "Un livre excellent qu'on dévore jusqu'au bout". The Road to Romance Mot de l'éditeur : Maya Banks récidive en offrant une troisième histoire à A bout de souffle. Evangeline et Drake laissent la place à Hayley, une jeune femme sans le sou mais déterminée à vivre sa passion pour la musique, et Silas, le frère de Drake, nouveau personnage masculin puissant et protecteur qui cache une part d'ombre. Un vent de fraîcheur souffle sur l'histoire, sans laisser de côté les accents torrides des premiers tomes. Dangereux et violemment sensuel.

11/2019

ActuaLitté

Sports

Les cahiers du football N° 3, juillet-décembre 2019 : Enfance

Voici le troisième opus de la grande revue des Cahiers du football, dont le dossier nous fait retomber en "enfance" : celle des supporters, celle des footballeurs, celles des enfants d'aujourd'hui. 172 pages grand format, 800 grammes de football et d'eau fraîche. Ce numéro va aussi à la rencontre de Stéphane Guivarc'h et Johan Micoud, part dans les années 80 voir un explosif Real-Bayern, survole les terrains populaires de Sao Paulo, revient à Bondy pour l'épilogue de notre feuilleton. Il joue avec des ballons à la mer et de vieux albums, avec les footballeuses pionnières des années folles et même avec des travestis de Cali... Toujours autant de divertissement au programme, avec le roman-photo, les footballégories, les strips de Bastien Vivès, une nouvelle inédite de Jérôme Fansten, des jeux, des chroniques et des surprises. L'aventure de la revue des Cahiers du football se poursuit avec un numéro 3 aussi singulier et audacieux que les précédents. Consacré à l'enfance, son grand dossier en revient au plaisir originel du jeu et du ballon, aux passions premières pour les joueurs et les équipes. 172 pages grand format, belles, riches et amoureuses. Portfolio : Renato Stockler, la terre du football vue du ciel. Le photographe brésilien a saisi les terrains de Sao Paulo à vol d'oiseau. Rencontre : Stéphane Guivarc'h évoque sa Coupe du monde 1998 et celle d'Olivier Giroud, vingt ans après. Enquête : Real-Bayern 1987, une demi-finale de Ligue des champions aussi mémorable que houleuse. Fiction : Pickles, une nouvelle inédite de Jérôme Fansten. Entretien : Johan Micoud nous parle de jeu, de titres, de son retour à Cannes et du football d'aujourd'hui. Galerie : la photographe et artiste militante Mandy collecte les ballons échoués sur les plages pour mettre en scène la pollution des océans. Récit : l'écrivain-journaliste colombien Alberto Salcedo raconte l'épopée d'une équipe de transsexuels. Jeu en triangle : nos trois invités débattent des relations compliquées entre journalisme et communication. Archive : les pionnières oubliées du football féminin des années 1920, saisies par les touchantes photos du fonds Rol. Document : conservés comme des trésors, nos albums Panini renferment des perles. Une sélection de doubles pages très spéciales. Feuilleton : dernier (et émouvant) épisode de notre feuilleton sur l'AS Bondy. Chroniques : L'Ecole du fan par Xavier de la Porte, Jean-Patrick Sacdefiel, Sémantique, L'Eloge funèbre, La Lettre ouverte, L'Objet, Le Foot expliqué à... , les Mots du foot, Le Test, etc. Interludes : roman-photo, footballégories, coloriages. DOSSIER : L'ENFANCE Illustrateur : Eric Giriat La part de l'enfance L'enfance sacrifiée des footballeurs Tactique : jouer comme des enfants Dans la cour, les filles regagnent du terrain Comment les enfants regardent le foot ? La transmission du supportérisme Olive et Tom, manga-football Typologie des enfants-footballeurs Panorama des terrains de jeu

06/2019

ActuaLitté

Critique littéraire

Pierre Louÿs. Une vie secrète (1870-1925)

" Je suis célibataire, catholique de naissance, très sincèrement païen de foi ; je n'ai pas d'opinion politique ; j'aime les femmes, les cigarettes, la langue espagnole, les bains chauds, les peuples du Sud et les longues siestes. Enfin, je trouve que la littérature est un art bien impuissant auprès de l'admirable musique... " Profession de foi faite en 1897, et bien sympathique de la part d'un homme qu'on qualifia trop souvent d'" auteur décadent ", d'un " érotisme frelaté ", termes qui ont fait croire que Pierre Louÿs (1870-1925) n'était qu'un aimable esthète, érotomane distingué, agent de liaison entre divers grands écrivains plus intéressants que lui : Gide, Wilde ou Valéry. En réalité, Louÿs était une personnalité tout à fait originale, aussi bien par son œuvre que par son destin même. Cette biographie s'attache d'abord à retracer ce destin déconcertant : des débuts extrêmement brillants, où Louÿs, lié avec Mallarmé et Heredia, devient l'ami de Gide, de Valéry, de Wilde et de Debussy ; une période de retraite studieuse et de difficultés économiques ; une fin solitaire et douloureuse, au moment où triomphe le Surréalisme. 1890-1920 : dix ans de gloire, dix ans de silence, dix ans de désastres. Et aussi des voyages, des rencontres fort diverses, un grand travail littéraire, et d'innombrables femmes, dont Marie de Heredia, la plus aimée. Mais Louÿs exprime également son époque, et à travers les cinquante-cinq années de son existence défile ici tout un monde en plein changement, avec ses conflits politiques et sociaux : le Parnasse et le Symbolisme, la Troisième République, l'expansion coloniale, l'affaire Dreyfus, la Première Guerre mondiale, la révolution russe, les Années folles... Quant à l'œuvre, elle est à l'image même de son auteur, homme secret et complexe, extrêmement doué et qui avait les curiosités les plus diverses. À côté des romans mêlant courtisanes et rêveries historiques ou exotiques, on trouve quantité de poèmes et de textes restés inédits, ainsi qu'une immense correspondance, souvent pleine de sève et qui montre, tout comme de nombreux Éphémérides et notes personnelles, une passion pour l'écriture intime. Autre passion, la musique. Et que dire de l'œuvre érotique ? Immense, très variée, en partie encore inédite, elle célèbre la femme et le sexe avec une frénésie et un lyrisme ordurier qui situent Louÿs résolument à part. Il n'y a pas un Louÿs, mais des Louÿs : un homme tour à tour poète, romancier, critique, historien, conteur, mélomane, humoriste, collectionneur, photographe, érotomane, bibliophile, touriste, épistolier, sexologue, chartiste, et souvent spectateur de lui-même et des autres, bref le Louÿs multiple que l'on découvrira dans cette biographie considérablement augmentée et enrichie de nombreux textes inédits.

05/2002

ActuaLitté

Littérature étrangère

Le manuscrit du Dr Apelle. Une histoire d'amour

"Imaginez Le Chant de Hiawatha écrit par Nabokov et vous aurez une idée du feu d'artifice linguistique et de la grâce de la prose de ce livre extraordinaire". Edmund White. Le docteur Apelle, spécialiste des langues anciennes, s'est pour ainsi dire retiré du monde et se consacre à l'étude. Lorsqu'il découvre parmi les rayonnages d'une bibliothèque un vieux manuscrit qui bouleverse son existence : ce conte étrange, dont il entreprend la traduction, retrace le destin de deux jeunes Indiens au début du XIXe siècle. Et, pour la première fois de sa vie, cet homme prend conscience qu'il n'a jamais connu le véritable amour... A mi-chemin entre la quête métaphysique et la légende initiatique, David Treuer poursuit avec ce nouveau roman une oeuvre rare et ambitieuse. Tantôt enchanteur, tantôt mystérieux, Le Manuscrit du docteur Apelle nous plonge au coeur de deux histoires : l'une nous entraîne dans les profondeurs de la forêt mythologique, l'autre nous invite à parcourir les labyrinthes de la littérature. Et à nous interroger sur la seule chose qui puisse encore surprendre l'homme : ses sentiments. "David Treuer célèbre l'amour, notre amour de l'autre, notre amour de la terre, notre amour des histoires, la façon dont nous donnons du sens à la vie". The Los Angeles Times. "Sur le thème de l'enfant sauvage, un hymne à l'innocence et à la beauté de la nature par un nouveau virtuose des lettres américaines. Magnifique. [... ] Le Manuscrit du docteur Appelle est un tour de force qui réconcilie Sitting Bull et Italo Calvino, le Truffaut de L'Enfant sauvage et les chants sacrés des communautés ojibwa". André Clavel, L'Express. "Conteur né, David Treuer surprend, émeut et enchante avec un singulier roman dans lequel il faut se laisser glisser. Le voyage en vaut la peine". Alexandre Fillon, Lire. "Le Manuscrit du Dr Apelle est un livre qui rassemble tous les autres, une sorte de cheval de Troie brillamment maîtrisé. [... ] Une réflexion magistrale, aussi, sur les livres, ceux qui les écrivent et ceux qui les lisent, sur la manière dont amour et littérature sont intimement liés". Vanessa Postec, Transfuge. "David Treuer nous livre ici un véritable chef-d'oeuvre [... ]. Voici vraiment une bonne nouvelle du côté de la collection Terres d'Amérique : David Treuer est de retour". Célia Vianney (librairie Cultura, Valence), Page des libraires. "Le Manuscrit du Dr Apelle s'inscrit dans une ambitieuse confrontation entre la littérature et la vie, la pensée et la sensualité. David Treuer confirme son élégance, sa force". Martine Laval, Télérama. " Un roman que son traducteur a qualifié de cadeau de beauté . C'est tout dire. " Le Progrès. " Le Manuscrit du docteur Apelle est un petit joyau. Comme tous les contes. Longtemps après la dernière page, on se surprend à le lire, à le relire. Pour en garder le mystère. Un bonheur. " La Voix du Nord.

04/2007

ActuaLitté

Esotérisme

Collision avec l'infini. Une vie au-delà du moi

Un classique de la spiritualité contemporaine enfin traduit Voici un livre extraordinaire (1re édition originale en 1996). Il s'agit du témoignage unique d'une femme, d'une Américaine qui vit sans s'y attendre une expérience spirituelle fulgurante. Alors qu'elle séjourne à Paris en 1982, elle s'éveille à la vacuité et découvre une dimension au-delà du moi personnel. Mais n'ayant pas les connaissances spirituelles pour l'intégrer dans son quotidien, seule et sans maître, sans lien avec une tradition particulière, elle devra traverser de difficiles épreuves psychologiques et un sentiment angoissant de dépersonnalisation. Errant de thérapeute en thérapeute, essayant désespérément de se guérir du fait de n'être personne, parce que personne dans son monde ne savait que faire de son expérience, après une douzaine d'années de traversée du désert de ce qu'elle décrit comme un hiver spirituel, elle a émergé dans le printemps radieux de la pleine réalisation non-duelle. Il lui faudra de longue années pour qu'elle comprenne enfin qu'elle était en train de vivre en fait une expérience spirituelle d'éveil et pour l'intégrer dans sa vie. Parce qu'elle s'est éveillée sans enseignant ni tradition, et parce que ses descriptions détaillées de la façon dont le Soi opère à travers les corps-esprits pour se réaliser sont puissamment originales, ce livre est d'une valeur inestimable. Dans cette autobiographie profonde, claire et précise, Suzanne fait la chronique de son voyage vers l'éveil et, ce faisant, elle transmet la sagesse qui s'est révélée à elle. Suzanne n'a jamais prétendu être une enseignante, préférant se présenter comme descriptrice de ce que signifie vivre dans l'immensité. Un classique de la spiritualité. Témoignages " Le livre que vous tenez entre vos mains est en feu, et les étincelles qu'il dégage ont le potentiel de déclencher une conflagration qui fait voler en éclats votre monde (un monde confortable et illusoire construit autour d'un moi séparé inexistant) et qui révèle l'immensité et le mystère de qui vous êtes vraiment. Je suis impressionné par la puissance de pénétration de l'histoire de Suzanne Segal, ainsi que par la profondeur et l'autorité de ses paroles. " Stéphane Bodian " La question de savoir si une expérience traumatisante est nécessaire pour que l'illumination se produise est discutable, mais c'est ce qui est arrivé à Suzanne Segal. Dans son livre, elle décrit toute l'histoire de manière sincère et lucide, avec des mots simples et un style fluide qui m'ont fasciné. A toute personne intéressée par le sujet, je dirais : "Lisez ce livre ! " " Ramesh S. Balsekar " Le récit fascinant et profondément émouvant d'une puissante ouverture spirituelle et du processus de compréhension et d'intégration qui s'ensuit. Ce livre dissipe certains de nos mythes les plus chers sur l'éveil spirituel, en particulier celui selon lequel il s'agit d'un processus facile et plein de béatitude. L'éveil n'est pas la fin du chemin, mais le début d'un voyage parfois difficile. " Steve Taylor " Collision avec l'infini est comme un diamant en feu avec un esprit vivant, et un témoignage sur les façons étranges et merveilleuses dont l'éveil spirituel peut éclater de façon imprévisible chez n'importe lequel d'entre nous, à tout moment. Lisez ce livre pour ce qu'il est, une révélation contemporaine de la façon dont la présence spirituelle a pris vie chez une femme extraordinairement ordinaire, et comment elle l'a incarnée tout comme le ciel incarne une étoile filante. " Adyashanti " Collision avec l'infini est un livre important qui nous donne une description fascinante et directe d'un éveil spontané. Il s'agit d'un récit très personnel de l'expérience de la dimension impersonnelle de notre réalité. Susanne Segal décrit magnifiquement sa rencontre avec différents enseignants et enseignements pour l'aider à passer de l'absence et de la perte du moi au déploiement du vide et de la plénitude. " Loch Kelly

03/2023

ActuaLitté

Photographie

Nos feux nous appartiennent

Nos feux nous appartiennent réunit différentes séries qui se font écho depuis 2006. Ce montage explore le thème du clan, et dans son prolongement, l'idée d'appartenance, par les récits qui le façonnent, les imaginaires lointains auxquels les légendes familiales nous renvoient.Que signifie alors sortir du clan — dans le même mouvement se réconcilier, afin d'approcher un troisième lieu ? Le clan, mot d'origine gaélique, évoque la famille. Il est également en relation avec la plante, et nous parle ainsi de rameau, de racine, de ramifications, fragments qui reviennent de manière obsessionnelle. Je viens d'une famille de jardiniers, paysagistes, pépiniéristes, horticulteurs, fleuristes. Depuis cinq générations, les hommes de ce clan organisent l'espace, cherchent à le maintenir, à le discipliner. Ils taillent les arbres, charrient les déchets, les brûlent, surveillent les feux, transportent les racines à l'arrière des remorques, ratissent les feuilles de cours pleines de graviers, plantent des haies vives, livrent des fleurs, habillent les enterrements, les baptêmes, les anniversaires, les mariages, participent à tous les rituels qui donnent forme à une vie. L'odeur de l'eau des fleurs est une chose qui saisit la famille. un parfum qui nous sidère. c'est un écho de fleurs fanées, de mousses vertes, de tiges coupées au sécateur, de sève entière qui se répand. Le feu, pivot de cette construction — élément catalyseur à forte charge symbolique, doit être entendu ici comme figure de ralliement. Les paysages d'Arménie sont de grands déserts calcinés de chaleur. des points de vue militaires dépeuplés de l'événement guerrier. des lieux de tirs et de guet. des endroits d'où l'on fait feu. il y a le visage de mon frère recouvert de suie. La main d'un vigneron blessée, carbonisée par le frottement de la matière sur sa peau, réceptacle du dehors; le déroulement d'un brasier de sa naissance à son extinction, les serres familiales envahies par une végétation luxuriante originaire de l'hémisphère sud, sèche, brûlée sur des hectares évoquant la fuite des boat people depuis le Vietnam. Quelque chose nous happe — une fulgurance jaillit sur nos visages, une ombre recouvre nos peaux. La chaleur nous retient au bord du cercle. Le feu nous enveloppe de son odeur âcre, forte, charnelle, définitive. Le brasier est un aimant, lumineux, brillant, aux facettes qui se tordent dans le brouillard autour. on se tient en silence, hypnotisés par la hauteur des flammes. au- delà des joies, des drames, du temps qui passe, des récits antiques, des mots qui s'arrachent eux-mêmes à la vie. tout se déroule dans l'immédiateté de l'élément. Nous savons qu'il n'est plus nécessaire d'appeler, de vouloir habiter l'absence de paroles, de crier dans l'obscurité. Nous imaginons la beauté de ce qui est indicible, l'étrangeté de l'innommable, les espaces ouverts de ce qui est impensable, les lointains tragiques de ce qui échappe, fuit, circulent à travers nous.

11/2016

ActuaLitté

Littérature érotique et sentim

La Saga des Wingleton - Tome 1. James

Elle est étudiante et gogo danseuse. Il est professeur et héritier d'une dynastie... Nina, jeune étudiante de 20 ans, a une vie peu conventionnelle : étudiante le jour, gogo danseuse la nuit. Difficile de garder sa vie nocturne secrète... Et, comme si la situation n'était pas suffisamment compliquée, il fallait que son professeur, James Wingleton, soit cet être aussi intrigant que sexy... qui ne lui semble pas si indifférent. Arrivera-t-elle à résister à la tentation ? Saura-t-elle protéger ses secrets ? Pourra-t-elle combiner son travail de gogo danseuse avec une relation ? Plongez au coeur d'une saga sulfureuse aux accents aussi torrides qu'attachants, où secrets et faux-semblants sont au rendez-vous ! EXTRAIT - Pourquoi est-ce qu'un prof d'université s'intéresse à ce que je fais ?? James continue à lui sourire. Il avale son café d'une traite, se lève, laisse l'argent sur la table et regarde Nina. Il se penche vers son oreille. - Je dois vous avouer que je ne sais pas, mais je ne conçois pas qu'une jeune femme avec votre talent soit obligée de travailler comme ça ? ! Ha, oui... et je dois avouer, également, que vos yeux sont magnifiques ? ! Bonne soirée et bonne nuit, mademoiselle Fallen. James sort du café et Nina reste bouche bée. Elle n'arrive même plus à bouger. James repart à sa voiture et, une fois derrière le volant, se passe la main dans ses cheveux. - Pourquoi je lui ai dit ça ?? Elle est belle, intelligente, mais en même temps, je ne peux pas réagir comme n'importe qui avec elle. Je suis son professeur, je ne dois pas laisser mes émotions prendre le dessus. Avec elle, j'ai l'impression de revivre. J'ai envie de l'aider, de la protéger et d'être près d'elle, mais c'est interdit. Non, je dois agir en professionnel, mais... Au même moment, James arrête de penser et voit Nina sortir du café. Cette dernière se dépêche de rejoindre son appartement, car la pluie commence à tomber. Elle ne peut s'empêcher de remarquer que la voiture de James se trouve toujours dans la ruelle. Son regard croise celui de l'homme et elle reste là, sans rien dire, pendant une bonne minute. Elle secoue la tête et entre chez elle. Une fois la porte fermée, elle entend le moteur de la voiture démarrer. CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE J'ai plutôt apprécié la construction des personnages, la force de caractère de Nina et les doutes de James. - clotildebore180691, Babelio L'auteur a une belle plume qui se lit vite et bien, on a beaucoup d'émotions, on se prend vite dans son histoire et on reste captivé jusqu'à la fin, on veut savoir ce qui va leur arriver et comment ils vont s'en sortir. - Momominouche, Booknode A PROPOS DE L'AUTEURE Originaire de Gironde, Lola Blood est mère et belle-mère de cinq enfants. L'écriture a toujours fait partie de sa vie. Avec La Saga des Wingleton, c'est un véritable défi qu'elle se lance : dépasser le stade des fanfictions publiées sur Wattpad pour écrire sa propre série !

10/2019

ActuaLitté

Photographie

GENESIS

Elevé dans une ferme au Brésil, Sebastiao Salgado éprouve un amour et un respect profonds pour la nature. Il est particulièrement sensible à la manière dont les êtres humains sont affectés par les conditions socio-économiques dévastatrices dans lesquelles ils vivent. Des très nombreux reportages produits par Salgado au cours de sa carrière, se détachent trois grands projets menés sur une longue période : La Main de l'homme (1993) sur les modes de vie en cours de disparition des travailleurs manuels dans le monde ; Exodes (2000), hommage rendu aux migrations de masse provoquées par la faim, les désastres naturels, les dégradations de l'environnement et la pression démographique ; Genesis, sa nouvelle oeuvre, aboutissement de huit années d'expéditions épiques pour redécouvrir les montagnes, les déserts et les océans, les gens et les animaux qui ont jusque-là encore échappé à la pression de la société moderne - la terre et la vie sur la planète des origines. "Quelque 46 % de la planète vivent encore au temps de la Genèse, nous rappelle Salgado. Nous devons préserver ce qui existe". Le projet Genesis, mené avec l'Instituto Terra fondé par Lélia et Sebastiao Salgado, veut montrer la beauté de notre planète. et revenir à une période précédant les dommages qu'elle a subis, pour mieux préserver le futur. Au cours de 32 voyages, à pied, en petit avion, en bateau, en canoë et même en ballon, sous une chaleur extrême ou un froid polaire et dans des conditions parfois dangereuses, Salgado a réuni des images qui nous montrent la nature, les peuples indigènes et les animaux dans leur splendeur. En utilisant uniquement la photographie en noir et blanc, il a créé une sorte de tissu visuel d'une texture si complexe que mêmes les plus petits détails semblent se développer à l'infini. Que découvre-t-on dans Genesis ? Les espèces animales et les volcans des Galapagos ; les manchots, les lions de mer, les cormorans et les baleines de l'Antarctique et de l'Atlantique-Sud ; les alligators et les jaguars du Brésil ; les lions, les léopards et les éléphants d'Afrique ; la tribu isolée des Zo'é au fond de la jungle amazonienne ; le peuple Korowai vivant à l'âge de pierre en Papouasie occidentale ; les éleveurs de bétail nomades Dinka au Soudan ; les nomades nénètses et leurs troupeaux de rennes dans le Cercle arctique ; les communautés mentawai des îles à l'ouest de Sumatra ; les icebergs de l'Antarctique ; les volcans d'Afrique centrale et de la péninsule du Kamtchatka ; les déserts du Sahara ; le rio Negro et le rio Jurua en Amazonie ; les failles du Grand Canyon ; les glaciers de l'Alaska... Conçu et édité par Lélia Wanick Salgado, cet ouvrage illustre l'extraordinaire et unique aventure du projet Genesis à travers une sélection d'images réparties en cinq chapitres géographiques : Aux confins du Sud, Sanctuaires, Afrique, Terres du Nord et Amazonie et Pantanal. Pour avoir passé tant de temps et consacré tant d'énergie et de passion à la réalisation de cette oeuvre, Salgado a pu écrire de Genesis que c'était "sa lettre d'amour à la planète".

05/2013

ActuaLitté

Histoire et Philosophiesophie

Mémoires récréatifs, scientifiques et anecdotiques d'un physicien-aéronaute. Tome 1, La Fantasmagorie

Paris 1798 Je ne tardai point à m'installer dans l'ancien couvent des Capucines, sur la place Vendôme... Voyons comment ce genre si nouveau d'exhibition fut accueilli du public. L'apparition presque subite de ces ombres, de ces spectres, de ces habitants des sépulcres et des enfers mêmes, au milieu d'une population si légère, si étourdie, d'une imagination si mobile, firent un effet prodigieux. La salle ne désemplit pas, quoique le prix, des places fût fixé à trois et six livres. Les gens du monde accoururent les premiers, et, avides de toutes les émotions nouvelles, s'empressaient de se procurer ces distractions funèbres... Longtemps, de la Monarchie finissante aux troubles révolutionnaires, de l'Empire vainqueur aux années de la Restauration, E.G. Robertson promènera sa silhouette de savant et de montreur d'images à travers l'Europe. Voyageur incroyable, il le sera sur les routes mais aussi dans la pensée et par le regard. Physicien-aéronaute, il fréquente les milieux savants, lance des expériences qui touchent à l'ensemble des sciences expérimentales d'alors - la physique et l'optique, la chimie et la médecine, l'univers tourmenté du magnétisme. Au cœur de ces savoirs encore enthousiastes personne ne lui est inconnu ; à l'affût, il capte les découvertes, interroge, discute, modifie. Expert en mécanique, il utilise les idées de chacun, invente des machines à merveilles. Il s'en prend au monde des images qui deviennent sa passion, conçoit et met en œuvre la fantasmagorie dont lés scènes cocasses ou tragiques confondront les Cours, les Salons et l'ensemble des villes d'Europe. Au hasard du répertoire La Nonne sanglante, Nostradamus et Marie de Médicis, Louis XVI recollant sa tête, l'Apothéose d'Héloïse, le Tsar Paul l- et la métamorphose des bêtes... A chacune de ses randonnées, il s'éprend des paysages et des airs lors de ses exhibitions en ballon aérostatique. Constamment en éveil, il observe les contrées, ici la Russie ou le Danemark, là le Portugal ; note le détail des lieux, relève les coutumes et les mœurs. Il glane d'innombrables anecdotes pour une mise en tableau de ses contemporains. Il aime mener sa vie selon les promesses de son enfance, s'éprend d'une machine nouvelle dont il dessine les plans, s'offusque des violences, de la sottise et de la guerre partout présentes : il sait parler d'une amitié, de ses conversations peu banales, avec Galvani, Napoléon ou le tsar ; il nous confie ses déboires et les derniers moments de sa petite fille. Peu d 'angoisse, mais une folie certaine des objets ; pas de déception, mais la visite constante et troublante des simulacres. Ces Mémoires nous disent tout cela. Mélange nerveux de descriptions, d'imagination et d'humour, ils constituent un document inestimable sur ces années d'innovations et d'incertitudes. A l'orée du XIXe siècle, ils nous présentent un récit en images de ces temps-là et choisissent, à leur manière, d'en traduire l'impact et la gravité par des jeux d'ombres et des effets de couleur.

02/1985

ActuaLitté

Sociologie

L'incendie de l'hôtel Paris-Opéra, 15 avril 2005. Enquête sur un drame social

Que valent des vies humaines ? Dans la nuit du 14 au 15 avril 2005, un hôtel meublé, géré par le Samu social, habité par des familles, la plupart originaires d'Afrique, flambait à Paris près des Galeries Lafayette. Vingt-quatre personnes, dont onze enfants, y laissent la vie. Il fallait en témoigner, ne pas laisser s'installer l'oubli. En avril 2010, lors d'une rencontre commémorative dans le square de la Trinité, où s'élève la stèle portant le nom et l'âge des victimes, Aomar Ikhlef, porte-parole et fondateur de l'Association des familles des victimes, et Claire Lévy-Vroelant, la sociologue des hôtels meublés, ont décidé du projet dans ses grandes lignes. L'épreuve des deuils, l'interminable marche de la justice, la solidarité, les espoirs et les combats, ne pouvaient être narrés, décrits, écrits, que par ceux-là mêmes qui les avaient vécus. Le désir de passer outre les formes canoniques de l'analyse sociologique a permis d'ouvrir un espace de parole dont ceux qui acceptaient de témoigner étaient entièrement les maîtres. Le pacte d'écriture a nécessité du temps, de la clarté et de la confiance. Enregistrés et réécrits, ces récits ont pris corps, dessinant des lignes de vie et de migration confrontées à la violence d'un système. Fidèle aux objectifs de départ, ce livre témoigne du désir partagé de rendre publique une expérience extrême et de donner lieu et sens à une mémoire de l'événement. Quinze hommes et femmes racontent, cheminant à travers les mots pour exprimer l'indicible. Ces témoignages sont leur oeuvre, tissée à plusieurs mains. Claire Lévy-Vroelant, sociologue de l'habitat et de la ville, enseignante et professeur à l'université Paris 8. Au cours de ses très nombreuses recherches et publications, Claire Lévy Vroelant s'est d'abord interrogée, d'un point de vue démographique, sur les mouvements et la constitution de populations aux XIXe et XXe siècles puis, à une échelle plus humaine, sur les situations des individus et de leur famille dans l'univers de la ville. La question de la place faite aux nouveaux venus et aux étrangers dans la société urbaine se situe dans le cadre plus global des questions liées à l'histoire des migrations contemporaines. Logiquement, les interrogations sur les mobilités résidentielles en France et en Europe sur une longue durée ont développé en elle non seulement l'expertise mais aussi le goût pour la nature des relations entre déplacement, logement et dynamiques familiales. Ces études conduisent aussi à l'interprétation, par les politiques publiques, des ruses et adaptations de la famille. Ces questions sont approchées aujourd'hui sous l'angle des politiques de logement et des politiques sociales (logement social, protections, interventions sociales), mais aussi sous celui des solidarités ordinaires intégrant la question des mémoires dans la fabrication plurielle de la société urbaine. Depuis janvier 2014, elle coordonne la recherche " Penser la ville contemporaine " à la Maison des Sciences de l'Homme de Paris Nord. Elle est aussi membre du Conseil scientifique du Centre de recherche sur l'habitat, CNRS et membre du Conseil de l'Ecole Doctorale Sciences sociales de Paris 8 Saint-Denis. Elle a notamment publié aux éditions Créaphis Hôtels meublés, Enquête sur une mémoire de l'immigration, avec Céline Barrère (2012) et Une chambre en ville. Hôtels meublés et garnis à Paris, 1860-1990, avec Alain Faure (2007).

03/2018

ActuaLitté

Policiers

Il était une fois dans les Etats de Savoie Tome 4 : Le suaire

Oeuvres d'art sacrées incendiées, empoisonnement d'un chevalier de Saint-Jean de Jérusalem, cadavre gisant dans la rue Droite de la cité niçoise, mystérieux personnage retrouvé noyé avec des stigmates sur le corps, disparitions de jeunes bergères, usurpation d'identité sur la route entre Nice et Turin... Les polars historiques que Christian MARIA publie avec passion depuis 2004 ont suscité un engouement dans les Alpes-Maritimes. Ils forment aujourd'hui une saga de huit romans (un neuvième est en cours d'écriture) qui situent des aventures entre la Savoie, la Provence, le comté de Nice et le Piémont au XVIe siècle, une saga qui plonge ses racines dans l'Histoire, le patrimoine, les croyances, les superstitions et les moeurs de cette époque tourmentée. C'est l'ensemble de cette production, plusieurs fois récompensée par des prix de littérature, que les Elix Editions (Groupe Entreprendre) proposent désormais au format livre de poche. Les lecteurs amoureux d'aventure et d'Histoire pourront y découvrir, sous un format standardisé, tous les personnages de cette fresque romanesque qui traverse les Etats de Savoie : Charles de Montreil et son épouse, la belle Anne, en prise avec la foi, le doute, l'amour et les passions exacerbées par les nouvelles idées qui parcourent le siècle. Ces héros épris d'humanisme évoluent dans le comté de Nice, à bord de galiotes qui font du cabotage sur la côte du ponant, à Monaco, à Eze, dans les vallées de la Tinée et de la Vésubie, à Tende, à La Brigue, à Gênes, Annecy, Genève et Turin. L'art sacré à Nice, les ruelles médiévales de Lantosque, le palais des Gubernatis à Saint-Martin-Vésubie, les ponts à L'Escarène, Sospel, les moulins, les taillanderies, les châteaux des ducs de Savoie, les routes muletières qui remontent les Alpes, constituent le fabuleux décor des aventures qui tourmentent les hommes et révèlent les âmes. Comment percevait-on les imprécations de Luther ? L'inébranlable volonté des Valois de dominer les terres du Sud ? Les miraculeuses traces sur un linceul que les Savoie promenaient pour asseoir leur dynastie ? Le partage du pouvoir entre les communautés et les seigneuries déclinantes ? Les volontés d'un Dieu tout-puissant et l'infinie douceur des retables de Ludovic Brea ? Les fresques culpabilisatrices de Jean Canavesio ? La Bible traduite en langue française par Jacques Lefebvre d'Etaples ? Les influences démoniaques ? La sorcellerie ? La justice ducale en butte aux prérogatives seigneuriales ? Les mathématiques de François Fulconis ? Le soleil qui tourne autour de la terre ou la terre qui tourne autour du soleil ? Comment ressentaient-ils la peur de la damnation éternelle ? Le labeur harassant sur une terre ingrate ? La jalousie ? La félonie ? La folie ? Le temps qui fuit inéluctablement ? La situation du comté de Nice et du duché de Savoie dans la géopolitique européenne du XVIe siècle est développée, à travers ses aspects économiques, religieux, culturels. Elle sert de cadre aux intrigues qui puisent leur sève dans les grands mouvements religieux, intellectuels et artistiques qui font de ce siècle le début des temps modernes.

05/2019

ActuaLitté

Policiers

Il était une fois dans les Etats de Savoie Tome 1 : La Pala

Oeuvres d'art sacrées incendiées, empoisonnement d'un chevalier de Saint-Jean de Jérusalem, cadavre gisant dans la rue Droite de la cité niçoise, mystérieux personnage retrouvé noyé avec des stigmates sur le corps, disparitions de jeunes bergères, usurpation d'identité sur la route entre Nice et Turin... Les polars historiques que Christian MARIA publie avec passion depuis 2004 ont suscité un engouement dans les Alpes-Maritimes. Ils forment aujourd'hui une saga de huit romans (un neuvième est en cours d'écriture) qui situent des aventures entre la Savoie, la Provence, le comté de Nice et le Piémont au XVIe siècle, une saga qui plonge ses racines dans l'Histoire, le patrimoine, les croyances, les superstitions et les moeurs de cette époque tourmentée. C'est l'ensemble de cette production, plusieurs fois récompensée par des prix de littérature, que les Elix Editions (Groupe Entreprendre) proposent désormais au format livre de poche. Les lecteurs amoureux d'aventure et d'Histoire pourront y découvrir, sous un format standardisé, tous les personnages de cette fresque romanesque qui traverse les Etats de Savoie : Charles de Montreil et son épouse, la belle Anne, en prise avec la foi, le doute, l'amour et les passions exacerbées par les nouvelles idées qui parcourent le siècle. Ces héros épris d'humanisme évoluent dans le comté de Nice, à bord de galiotes qui font du cabotage sur la côte du ponant, à Monaco, à Eze, dans les vallées de la Tinée et de la Vésubie, à Tende, à La Brigue, à Gênes, Annecy, Genève et Turin. L'art sacré à Nice, les ruelles médiévales de Lantosque, le palais des Gubernatis à Saint-Martin-Vésubie, les ponts à L'Escarène, Sospel, les moulins, les taillanderies, les châteaux des ducs de Savoie, les routes muletières qui remontent les Alpes, constituent le fabuleux décor des aventures qui tourmentent les hommes et révèlent les âmes. Comment percevait-on les imprécations de Luther ? L'inébranlable volonté des Valois de dominer les terres du Sud ? Les miraculeuses traces sur un linceul que les Savoie promenaient pour asseoir leur dynastie ? Le partage du pouvoir entre les communautés et les seigneuries déclinantes ? Les volontés d'un Dieu tout-puissant et l'infinie douceur des retables de Ludovic Brea ? Les fresques culpabilisatrices de Jean Canavesio ? La Bible traduite en langue française par Jacques Lefebvre d'Etaples ? Les influences démoniaques ? La sorcellerie ? La justice ducale en butte aux prérogatives seigneuriales ? Les mathématiques de François Fulconis ? Le soleil qui tourne autour de la terre ou la terre qui tourne autour du soleil ? Comment ressentaient-ils la peur de la damnation éternelle ? Le labeur harassant sur une terre ingrate ? La jalousie ? La félonie ? La folie ? Le temps qui fuit inéluctablement ? La situation du comté de Nice et du duché de Savoie dans la géopolitique européenne du XVIe siècle est développée, à travers ses aspects économiques, religieux, culturels. Elle sert de cadre aux intrigues qui puisent leur sève dans les grands mouvements religieux, intellectuels et artistiques qui font de ce siècle le début des temps modernes.

05/2019

ActuaLitté

Football

Pelé

Le première biographie intime du roi Pelé. Au crépuscule de sa vie, celui qui multiplie les séjours à l'hôpital, que l'on dit amer, triste, "dépressif" selon les mots de son fils Edinho, fait face à son héritage. Il est le Roi, il est le football. Personne n'atteindra les mêmes sommets de popularité du gamin de Tres Coraçoes, la première star mondiale du football, célébré autant pour son talent supérieur que par la conjonction de l'avènement de la télévision et des prémices de la mondialisation.

Pelé, triple vainqueur de la coupe du monde, archange du "jogo bonito", aussi grand que les papes et les chefs d'état du temps de sa gloire, est aujourd'hui un homme malade dont on sait finalement peu de choses hormis ses exploits sportifs et sa vie d'ambassadeur du football auprès de la FIFA, l'UNICEF et l'UNESCO. Pelé, s'appelle Edson Arantes do Nascimento. Sa mère le surnommait Dico. Ses coéquipiers Gasolina.

Il n'a jamais manqué de le rappeler dans de nombreuses interviews ou ses autobiographies : Pelé est un autre, une armure, un masque qui lui permet souvent d'évoquer sa vie à la troisième personne. Loin d'un orgueil démesuré, cet artifice lui a toujours offert un distinguo de confort entre sa vie publique et sa vie privée. C'est aux frontières de cette dernière que nous invitons le lecteur à plonger.

D'un côté, la légende officielle : le couronnement mondial d'un gamin surdoué à 17 ans, descendant d'esclaves venus d'Afrique, les trois plus beaux buts qu'il ne marqua jamais en 1970, le vrai-faux 1000e but vécu comme une affaire d'état, le missionnaire du soccer aux USA, la star au sourire magnétique, l'homme qui arrêta une guerre, l'attraction du Santos FC, les Harlem Globe Trotters du foot... De l'autre, le fils de Dondinho et Celeste : Edson, Dico, Crioulo, Gasolina...

Les aventures secrètes et les divorces ; les amitiés bafouées et les déboires fiscaux ; le ministre des sports aux idéaux enterrés ; la mort de Sandra, la fille qu'il fut bien obligé de reconnaître ; les ennuis de son fils condamné pour ses liens avec le narcotrafic... puis enfin la vieillesse recluse au fond d'un jardin, seul, méditant sur les malheurs du monde et les trahisons de l'âge dans le souvenir du seul être qui lui manque depuis 1996, son père, son formateur, son dieu.

Ce livre est d'abord un voyage. Depuis sa petite maison au toit percé au coeur du Minas Gerais, Pelé a entamé un tour du monde des stades et des foules enamourées qui a duré une vie. Observateur des bouleversements de la planète et des défis pour l'enfance, il vit désormais à Sao Paulo, entouré de sa famille...

Non loin du stade de Vila Belmiro où flottent les acclamations qui l'accompagnèrent, du musée qui porte son nom, du restaurant où il y a peu, il dinaît encore avec Pepe, Coutinho et les Santasticos, les autres joueurs de la plus grande équipe de tous les temps à laquelle le Real Madrid de Di Stefano refusa d'accorder une revanche par peur d'être humiliée...
Pour la première fois, un livre raconte le vrai Pelé, celui qui pleure autant qu'il rit, qui aimait la musique et les femmes et qui ne cessera jamais d'être le père de tous les enfants amoureux d'un ballon.

01/2023