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Sciences historiques

Histoire de Provence-Alpes-Côte d'Azur. Tome 3, Naissance d'une région (1945-1985)

Naissance d'une région, naissance en France de la région : une double aventure pour la première fois contée par Roger Duchêne sans préjugé pro- ou antirégionaliste, sans passion politique. En octobre 1956, vingt-deux régions de programme sont créées dans l'indifférence générale. Malgré la résistance des notables locaux, malgré l'échec du référendum de 1969, elles ont finalement réussi à se glisser entre les départements et l'Etat. Avec l'élection de leur Conseil au suffrage universel, elles deviennent majeures en mars 1986. Voulues par le parti socialiste, les institutions régionales ont été définies dans le cadre préparé par le ministre de la Décentralisation, G. Defferre, qui a tenté de transposer à l'échelle du pays les leçons de sept années à la présidence du Conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur. Cette dernière a donc constitué un véritable laboratoire et son aventure est tout à fait exemplaire. Voir comment Provence-Alpes-Côte d'Azur s'est formée et comment aujourd'hui elle pratique la concertation, la planification et le contrat permet à l'ensemble des Français de découvrir le sens des évolutions régionales de demain. Pour s'en réjouir ou pour se sentir jacobin... Roger Duchêne, né en 1930, est professeur de littérature française à l'université de Provence. Il a consacré sa thèse à Mme de Sévigné dont il a édité la correspondance dans la Bibliothèque de la Pléiade. Il a collaboré régulièrement à divers journaux régionaux pour des chroniques traitant du passé de Marseille et de la Provence. Il est l'auteur de Madame de Sévigné (Fayard, 1982), et de Ninon de Lenclos (Fayard, 1984).

12/1986

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Cinéma

Mémoires d'un enfant du cinéma. Les années Première

Marc Esposito raconte ses "années Première", de 1976 à 1986, soit les dix premières années mythiques du célèbre magazine de cinéma. Une cavalcade pleine de vie, d'éclats de rire, de passion, au coeur d'une décennie flamboyante. Il a grandi avec l'amour du cinéma chevillé au corps et voilà plus de 40 ans qu'il travaille "dans le cinéma', d'abord comme journaliste, puis comme cinéaste. La période la plus intense, la plus animée de sa vie est celle qu'il a vécue à la tête de Première, qu'il a porté vers le succès quand il était âgé d'à peine 30 ans. Ce magazine, pionnier du genre, qui s'adressait à un public de fans jeunes, curieux, passionnés, libres de tout esprit de chapelle et de tout préjugé, a bouleversé le monde de la cinéphilie. Marc Esposito raconte cette fougueuse aventure, unique en son genre, et toutes les rencontres, toutes les amitiés, tous les élans amoureux, qui l'ont marquée. La plupart des stars de l'époque se bousculent dans les pages de ce livre, au faîte de leur gloire, dans l'éclat de leur jeunesse, incroyablement vivantes et vraies. Des villas du Festival de Cannes aux plateaux de tournage, on découvrira Depardieu, Dewaere, Adjani, Deneuve, Romy Schneider, Ventura, Montand, Belmondo, et les plus grands cinéastes de cette époque : Sautet, Blier, Pialat... Tous apparaissent ici comme on ne les a jamais vus. Marc Esposito a toujours porté un regard singulier sur le cinéma, aussi rétif aux diktats de la bien-pensante cinéphile qu'à ceux du box-office. Ce livre audacieux et rock'n'roll, tour à tour drôle et touchant, participe du même esprit.

05/2019

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Littérature française

Une amitié vagabonde

Ce recueil magnifie quarante ans de complicité entre deux hommes. Michel Déon et Pierre Joannon, fondateurs du prix Audiberti créé en 1989 afin de récompenser une oeuvre littéraire célébrant la Méditerranée, en étaient respectivement le président et le secrétaire général. Ils partageaient le goût de la mare nostrum qui a vu naître la civilisation occidentale ainsi que celui de l'Irlande : l'un y habitait, l'autre la représente en tant que consul général. En réunissant ces seize textes, dont certains inédits de Michel Déon, Pierre Joannon se fait l'intercesseur entre la Grande Bleue et les terres brumeuses de la verte Erin. Discours, portraits ou éloges vantent les mérites des deux écrivains, mais aussi ceux de Jean d'Ormesson, de Lawrence Durell, de Jacques Audiberti. Ils évoquent les plaisirs de la vie : l'amour de la littérature, la passion de la bibliophilie, les raisons d'un établissement en Irlande, bien des souvenirs... Il y a même un entretien à bâtons rompus pour tenter de définir une "Apologie (modérée) de la rébellion". Ces exercices d'affection et d'admiration respirent la légèreté, l'humour et l'érudition. La préface de Jean-Christophe Rufin, un autre académicien, souligne l'insatiable curiosité de l'auteur d'Un taxi mauve : "Il avait, plus que quiconque, la passion de découvrir et la capacité d'admirer. Lecteur éclectique et sans préjugé, il détestait les gloires factices et les icônes médiatiques." La fidélité aux amis, c'est aussi entretenir la mémoire d'un "pessimiste heureux". Et cultiver l'élégance littéraire en tweed sur les rivages de la Côte d'Azur... Michel Déon aurait eu cent ans en 2019.

02/2019

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Pédagogie

Des enseignants qui apprennent, ce sont des élèves qui réussissent. Le développement profesionnel des enseignants, 2e édition revue et augmentée

" Ceci n'est pas seulement un livre. Bien sûr, le lecteur y trouvera des développements d'un grand intérêt sur le métier d'enseignant aujourd'hui. Bien sûr, il pourra en suivre le développement rigoureux tout au long des pages. Mais il pourra aussi s'en faire un véritable " compagnon de travail ", avec qui échanger tout au long de sa formation et de sa vie professionnelle. Un " compagnon " à consulter et à interroger. Un " compagnon " avec qui réfléchir aux situations auxquelles on se trouve confronté. Un " compagnon " qui invite à découvrir des propositions nouvelles, à explorer des pistes qui n'apparaissent difficiles ou inquiétantes que tant que l'on ne les a pas essayées. Un " compagnon " avec qui débattre aussi, sans préjugé ni dogmatisme, des perspectives à envisager pour progresser dans son métier, mieux faire réussir ses élèves et être plus heureux de reprendre tous les matins le chemin de la classe. François Muller connaît parfaitement de multiples innovations scolaires et a étudié longuement aussi bien leurs conditions de réussite que leurs effets. ll nous offre, avec ce nouvel ouvrage, non pas une série d'injonctions techniques ou moralisatrices, mais un formidable ensemble de ressources. Ses exemples et ses outils, ses réflexions et ses " exercices " sont là pour aider chacun et chacune à trouver sa voie. Sans avoir à tout réinventer à chaque instant. Mais sans être enjoints, non plus, à exécuter mécaniquement des instructions. Son livre est plus qu'une invitation au voyage, c'est un " compagnon de voyage ". Un voyage dans un monde et un métier où nous devons relever sans cesse de nouveaux défis. Des défis pour construire une Ecole de l'avenir. " Philippe Meirieu.

09/2018

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Musique, danse

Regard sur Chopin

Qu'un compositeur d'aujourd'hui, engagé dans la création musicale de son temps, entreprenne d'écrire un ouvrage sur Chopin, voilà qui peut sembler paradoxal. C'est ignorer que la séduction mélodique de son langage et la perfection formelle de ses compositions n'ont pas fini d'exercer leur fascination et leur charme. Celui qui, selon ses propres termes, " sut conquérir les savants et les sensibles " est abordé ici à travers ces miroirs de lui-même, formants ou déformants, que sont à la fois ses interprètes et ses auditeurs : une invitation à se réinterroger sur ces questions tant débattues que sont la fidélité aux oeuvres, le rite social du récital, ou encore à se pencher sur le romantisme si particulier de Chopin confronté aux démons dominateurs de ses contemporains allemands. Son parcours si attachant, si passionnant et tellement souvent galvaudé, celui de ses joies, de ses souffrances, de ses amours, n'est pas ignoré mais bien au contraire revisité d'une plume légère et narquoise, sans que soit pour autant occultée la part d'ombre, d'insaisissable derrière laquelle on sent percer l'être mythique. La production enfin, dans sa quasi-totalité, est ici présentée hors de toute aspiration musicologique, l'auteur mettant l'accent sur tout ce qui se voit et ce qui s'entend pour guider l'écoute des auditeurs attentifs et la main des pianistes. Ce regard très personnel porte témoignage d'un amour profond, exempt de tout préjugé, fruit de la longue fréquentation d'une oeuvre souvent jouée et étudiée. Compositeur, André Boucourechliev est l'auteur d'ouvrages sur Beethoven, Schumann, Stravinsky, ainsi que d'un essai sur le langage musical.

08/1996

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Sociologie

Sauve qui peut la vie

"Dans ma famille, on se tuait de mère en fille. Mais c'est fini. Il y a longtemps déjà, je me suis promis que cela devait s'arrêter avec moi. Ou plutôt, avant moi. Sauve qui peut la vie ! J'aime cette expression. C'est le titre d'un film de Jean-Luc Godard de 1980. Mais lui, il avait mis des parenthèses à (la vie), comme une précision, une correction de trajectoire. Le sauve-qui-peut, c'est la débandade, la déroute. Le sauve qui peut la vie, c'est la ligne de fuite, l'échappée parfois belle. J'en fais volontiers ma devise. Il m'a fallu du temps pour comprendre que ce qui était une manière d'être - une tendance à parier sur l'embellie, un goût de l'esquive, un refus des passions mortifères, une appétence au bonheur envers et contre tout -, avait aussi profondément influencé ma façon de penser. Tel est le sujet de ce livre. Il commence par un récit familial, intime. C'est un registre auquel je m'étais jusqu'ici refusée. Moi qui ai si souvent sollicité, dans mes enquêtes, de longs entretiens biographiques, suis toujours restée discrète sur ma propre histoire et celle de ma famille. Certes, je montrais le bout du nez de mon implication, persuadée qu'il fallait assumer cette part motrice (et non maudite ! ) de toute recherche. Mais j'en restais là. Peut-être que chaque livre arrive à son heure. Cette fois, c'est donc mon récit qui est matière à réflexion. Je m'appuie sur lui pour développer quelques idées qui me tiennent à coeur. J'ai plus que jamais envie de les défendre aujourd'hui, face à la montée des préjugés, de l'injustice, de l'intolérance et contre l'accablement qui en résulte et se répand. Je souscris à cet "optimisme de la volonté" dont parlait Antonio Gramsci, qui n'est pas une détermination obtuse, ni une confiance naïve, mais bien la seule réponse possible au "pessimisme de l'intelligence". J'aimerais que ce texte, écrit sur fond de drames passés, collectifs et privés, soit une lecture revigorante, une sorte de fortifiant pour résister au mauvais temps présent." N.L.

08/2015

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Histoire internationale

La construction transatlantique d'identités noires. Entre Afrique et Amériques

Il y a près de quinze ans L'Atlantique noir de Paul Gilroy révolutionnait notre regard en mettant cet océan au coeur de l'histoire des Africains. Les textes réunis ici par Livio Sansone, Elisée Soumonni et Boubacar Barry à l'issue d'un colloque tenu à Gorée en 2002, prolongent cette nouvelle approche des identités africaines. La racialisation des Noirs apparaît comme une réalité moderne, inscrite dans une histoire, celle des séquelles de la traite, et dans un espace, l'Atlantique. Ce livre est un antidote aux images négatives de l'Afrique, mais aussi contre tous les fantasmes passéistes, qui font écho, à l'envers, aux préjugés européens. La négritude avait exprimé la quête d'un resourcement dans les origines, dans une identité noire substantielle, avec le risque du maintien idéologique hors d'une histoire pourtant bel et bien vécue par les Africains, qu'ils soient en Afrique, aux Amériques ou ailleurs. Depuis plus de trois siècles, l'imaginaire africain s'est en fait construit sur les deux rives de l'océan, sur un horizon transcontinental. Si les cultures africaines anciennes ont marqué le monde issu des plantations esclavagistes américaines, les sociétés africaines contemporaines ont été en quelque sorte " blackisées ", non pas dans le regard méprisant venu d'Europe, mais dans le regard combatif venu des Amériques. Les musiques et les cuisines ont circulé dans les deux sens. En soulignant cette ouverture internationale, ce livre montre la richesse d'une réalité africaine trop souvent caricaturée de manière manichéenne. En Afrique même, après avoir été le dangereux horizon qui inspirait les assignations ethniques et raciales, celui des comptoirs de traite, l'Atlantique est devenu porteur d'espoir, celui du message panafricaniste des Africains d'Amérique. Une complexité analogue est décryptée sur le versant sud d'outre-Atlantique. Le cas brésilien est le plus développé dans cet ouvrage, un pays qui est l'exemple même d'une complexité non réductible à une opposition binaire Noirs-Blancs : lieu de mémoire du passé esclavagiste, comme l'avait déjà montré Pierre Verger en 1968, il est aussi devenu un foyer de recomposition et de renaissance des sociétés noires, ouvert sur le monde.

01/2011

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Religion

Les Evêques d'Afrique et le concile Vatican II. Participation, contribution et application du Synode des Evêques de 1994

Le concile Vatican II constitue sans conteste un des moments fondamentaux et aussi une ligne de partage des eaux dans l'histoire ecclésiastique de ce XXe siècle. Cette étude se propose, en effet, d'examiner l'apport ou la présence de la toute jeune Eglise catholique en Afrique qui a participé pour la toute première fois de son histoire à un concile oecuménique. Jusqu'alors, beaucoup se posent continuellement des questions sur cette présence africaine : qu'est-ce que la pauvre jeune Eglise catholique d'Afrique a concrètement apporté au processus du renouveau pastoral de l'Eglise universelle voulu par Jean XXIII ? Qu'est-ce que le grand concile Vatican II a pu apporter à l'Afrique courbée ? Quel rapport y a-t-il entre Vatican II (l'Ascension de l'Afrique) et le Premier Synode africain de 1994 (ou la Pentecôte africaine) ?Y a-t-il rupture et continuité entre ces deux grands événements ecclésiaux qui ont profondément marqué l'histoire de cette jeune Église catholique en Afrique en cette fin de XXe siècle ? L'ouvrage veut démontrer avec des preuves à l'appui le rôle non négligeable qu'a effectivement joué cette Afrique néophyte dans l'aggiornamento de l'Eglise universelle. Et c'est enfin une première étude ou tentative d'entreprise sur la participation de toute l'Afrique au concile Vatican II ; menée surtout par un Africain, ce livre constituera sans doute un outil précieux dans la connaissance de la longue marche et de la vie ecclésiale passée et future de cette Afrique courbée, objet de pessimisme, et qui par ces préjugés, reste toujours gisante sur le grand boulevard de l'impitoyable mondialisation. Comme le paralytique porté avec son grabat à Jésus par quatre personnes, Vatican II a donc introduit notre Mère l'Afrique au sein de la catholicité. Disons en bref que le concile Vatican II et le Premier Synode africain de 1994 ont tous deux apporté cette Afrique sous perfusion au Christ Jésus. " Afrique, dit Jésus, courage, prends ton grabat et marche. Tu ne mourras pas, ta foi t'a sauvée. Tu vivras ! "

12/2010

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Critique

La passion de San-Antonio. Frédéric Dard et ses lecteurs

On ne lit pas impunément des niaiseries, prévenait Victor Hugo, présentant la Thénardier. Mais qu'en est-il des romans de San-Antonio ? Que font-il à leurs lecteurs ? Où les amènera-ils et où les laissent-ils ? Quels types de rapports se nouent dans la lecture et comment se poursuivent-ils dans la vie des lecteurs, le livre une fois reposé ? Réciproquement, que font les lecteurs à San-Antonio, et qu'ont-ils fait de lui ? La dernière réponse semble la plus facile : ils en ont fait l'écrivain français le plus lu de son époque dans toutes les classes de la société des "trente ravageuses". Pourtant, avec San-Antonio rien n'est jamais aussi simple qu'il y paraît. "La Passion de San-Antonio" revient sur les incompréhensions et multiples malentendus qui entourent les relations de l'auteur et de son lectorat. On y voit que feintes et quiproquos, ambivalence et double jeu sont omniprésents : sur le terrain de la politique, dans l'usage des médias, aussi bien qu'en matière de théâtre ou de punk rock français. C'est l'occasion de rencontrer des lecteurs de San-Antonio. Mais aussi d'aborder les pratiques des fans, les affinités et les oppositions qui se font jour entre lecteurs, collectionneurs, et ceux pour qui San-Antonio représente un art de vivre et qui le lisent inlassablement, décennies après décennies depuis leur enfance. Objet d'un investissement affectif comme en suscitent rarement les écrivains, mais qui évoque celui réservé aux personnalités de la chanson et du cinéma, San-Antonio a acquis pour beaucoup le statut d'un auteur-culte. Il a ses fidèles et même ses dévots. Lecture de génération, a-t-il encore beaucoup de temps devant lui pour continuer à être lu ? Parviendra-t-il à se libérer de l'emprise de ses fans historiques pour s'ouvrir à un nouveau public, qui le lira sans doute tout différemment et ne craindra pas de commencer enfin son bénéfice d'inventaire ? Le plus bel hommage qu'on puisse rendre, pour son centenaire, à un auteur qui n'a cessé de provoquer ses lecteurs et de brouiller les pistes, n'est-il pas justement de le relire librement, sans passions et sans préjugés ?

09/2021

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Pédagogie

L'éducation psycho-sociale à l'école. Enjeux et pratiques

Face aux promesses et aux menaces de la modernité, peut-il y avoir une politique et une éducation pertinentes sans interrogation sur la vision de l'être humain vers lequel nous tendons ? Les questions de la famille, de l'école, de la société, de l'action politique, et celle de l'évolution de l'humanité sont en effet liées. Les apprentissages bons pour l'école le demeurent pour la vie : "apprendre à connaître, apprendre à faire, apprendre à se connaître, apprendre à vivre ensemble". Ces quatre voies d'une "éducation humanisante", définies dans l'ouvrage de l'UNESCO "L'éducation. Un trésor est caché dedans", dirigé par Jacques Delors (1996), auxquelles s'ajoute aujourd'hui la voie écologique, ne devraient-elles pas constituer la trame et la chair de toutes les formations "de 7 à 77 ans" ? Le terme "humanisant" se rapporte ici au processus évolutif qui peut nous conduire, individuellement et collectivement, à partir d'apprentissages et non d'exhortations ou de "bonnes intentions dont l'enfer est pavé", au déploiement de ce qui fait la maturité humaine, à savoir : la qualité du lien dans toutes ses nuances, allant de la cordialité et la tolérance à l'amitié et à l'amour ; la lucidité de l'esprit et la connaissance de soi ; la force du jugement dégagé des préjugés ; la capacité de dialogue ; l'humour ; le sens de la justice et de la fraternité ; l'autonomie et la solidarité, vitalement complémentaires. Le déploiement de ces qualités exige des formes d'éducation, d'auto-éducation et de coéducation largement expérimentées qui seront présentées dans cet ouvrage. Regroupées sous le terme "éducation psycho-sociale", elles constituent de vrais antidotes à notre tendance à projeter notre responsabilité sur des boucs émissaires, à nous laisser entraîner vers les fanatismes religieux, idéologiques, la xénophobie ou le racisme... Voire, plus simplement, aux "blessures relationnelles ordinaires" liées au milieu familial et social, qui peuvent trouver à s'exacerber ou à se dépasser à l'école comme au travail, et ainsi virer vers la violence ou la dépression, ou aller vers une sociabilité authentique.

09/2014

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Littérature française

On a voulu me faire passer pour un terroriste

Courant des années quatre-vingt-dix. Beny, étudiant congolais suivant son cursus à Moscou, est un jeune homme comme les autres, avec des problèmes de son âge. L'amitié, l'amour, les jeunes femmes, les errances du coeur et les passions inattendues sont ses seuls soucis. Mais de l'insouciance des années moscovites et des discothèques russes il ne restera bientôt plus rien... Dans sa chute infinie, il s'enferme peu à peu dans la peur, s'abîme dans le doute et tente de survivre dans un monde qui lui est devenu de plus en plus hostile. Et nous fait découvrir les failles de la démocratie. A l'ère d'une mondialisation de plus en plus radicale, de nouveaux maux, reflets d'une époque où les inégalités sociales et culturelles sont de plus en plus nettes, voient le jour et viennent troubler un ordre déjà précaire. Au siècle dernier, identifier son ennemi était aisé - l'on se rappelle encore des conséquences de la Seconde Guerre mondiale. De nos jours, cet ennemi n'a ni visage ni leader particuliers, il n'a qu'un nom, flou et effrayant : terrorisme. Personne n'a oublié l'effondrement des Twin Towers, où nous assistions, médusés, à la destruction de l'un des symboles de la suprématie états-unienne - et du monde occidental en général. Nous craignons une invasion sur notre sol que nous ne saurions endiguer, celle de la terreur venue d'un monde en révolte. Beny Carolin Ndouna a lui aussi subi les conséquences du terrorisme, mais sous un tout autre angle. Employé dans une société de logistique aux Pays-Bas, il va connaître la douleur d'être diabolisé par l'un de ses collègues. Subissant les préjugés, les injustices, il va devoir se battre pour défendre son intégrité et son honneur malmenés. Car dans cette paranoïa ambiante, être africain en Occident n'est pas la place la plus confortable. Une histoire vraie qui pose la question du point de vue et nous propose d'en changer, le temps de comprendre que vivre dans le climat actuel n'est simple pour personne...

10/2012

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Sciences historiques

NAISSANCE DE LA NOBLESSE. L'essor des élites politiques en Europe

Les élites qui ont dominé l'Europe ont des racines communes. Dans ce magistral essai sur la genèse du pouvoir politique, Karl Ferdinand Werner montre en effet que c'est Constantin le Grand qui a fait entrer à son service des hauts fonctionnaires, organisés selon le modèle de l'armée romaine, et dont la fonction était de gouverner et protéger les hommes tout en servant Dieu et l'empereur. Dès le IVe-IXe siècle s'est ainsi mise en place une société hiérarchique, société de classe avant la lettre, acceptée par tous car considérée comme l'expression de la volonté divine. Cette "noblesse" chargée d'assurer le "service public", lui-même héritage de l'Empire romain, est à l'origine de l'état chrétien des IVe-IXe siècles, qui passent pour avoir été une longue période d'anarchie alors qu'il existait déjà de véritables institutions étatiques. Dans le monde franc, comme dans les autres royaumes chrétiens, ces dignitaires, dont les titres et les attributions n'étaient pas encore héréditaires, étaient formés à la cour, centre de l'administration et de la justice : les Mérovingiens puis les Carolingien, firent de l'église une seconde noblesse en donnant aux évêques de nombreuses compétences aussi bien politiques que juridiques. C'est en s'appuyant sur ces Pieux, à la fois ecclésiastiques, et laïques, que Charlemagne et Louis Ier purent réaliser en grande partie la haute idée qu'ils se faisaient, du gouvernement des hommes. Charlemagne créa aussi des vassaux, qui lui étaient liés par un serment personnel et qui avaient pour mission de surveiller les autres nobles. Cet état vassalique survécut à la royauté carolingienne. ouvrant la voie à des transformations capitales pour la noblesse d'Occident. A partir du XIe siècle, les grands vassaux prirent la tête de principautés territoriales, désormais héréditaires. L'âge de la chevalerie et de la civilisation courtoise s'annonçait. Ce sont donc les fondements de l'Europe chrétienne que cet ouvrage met en lumière, nous invitant à revoir une vision trop étroite de notre histoire; et à défaire des préjugés qui obscurcissent notre compréhension du passé pou rendre la mesure de tout ce que notre civilisation doit au modèle aristocratique.

08/1998

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Histoire de France

L'Aigle et la Synagogue. Napoléon, les Juifs et l'Etat

On sait quelle œuvre pionnière a accomplie la Révolution française en établissant une stricte égalité juridique entre tous les hommes, en donnant aux protestants et aux Juifs la totalité de leurs droits civiques, et le Code civil, promulgué en 1804 par le Premier Consul, passe pour avoir consolidé à jamais ces principes. En ce qui concerne les juifs, pourtant, c'était sans compter sur les préjugés très prononcés de l'Empereur conseillé par les penseurs catholiques réactionnaires comme Bonald. Ne se met-il pas en tête, en effet, de convoquer une assemblée de " notables " à qui il enjoint de former un " Grand Sanhédrin " qui se réunit il y a deux siècles, en février 1807, et désignera un Consistoire central, bref des interlocuteurs plus faciles à surveiller auxquels il entend imposer des mesures discriminatrices concernant le mariage, la conscription, la liberté d'aller et de venir ou encore celle de s'établir ? Voilà une entorse de taille aux principes de 89 : les intéressés, feignant de l'ignorer, s'en tiennent au Code civil, désireux qu'ils sont de se conformer seulement à la " loi du pays " qui doit régir de la même manière tous les citoyens. Ils font même assaut d'éloges et célèbrent sans rire... la Saint-Napoléon ou chantent, dans d'innombrables poèmes et odes, la gloire impérissable de l'Aigle dont les ailes sont supposées les protéger. Mais l'Empereur ne s'arrête pas là. Par une série de décrets pris, en mars 1808, à l'instigation des franges les plus réactionnaires, il leur impose des restrictions juridiques allant à l'encontre de la loi commune, qui dénotent une franche hostilité à l'endroit de ceux qu'il qualifie de " sauterelles ", de " corbeaux " ou de " nouveaux féodaux " et autres amabilités qui feront, tout au long du XIXe siècle et jusqu'à Vichy, les délices des pamphlétaires antisémites. Ce qui est surprenant - réconfortant aussi - c'est d'observer que le haut personnel administratif de l'État (Conseil d'État, préfets...) traîne les pieds, voire s'oppose franchement, avec un courage admirable, au " décret infâme " ; c'est probablement même la seule défaite politique interne que l'Empereur ait dû essuyer.

01/2007

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Critique littéraire

Robert Desnos pour l'an 2000. Colloque de Cerisy-la-salle suivi de Lettres inédites de Robert Desnos à Georges Gautré (1919-1928) et à Youki (1939-1940)

Né en 1900, quand les progrès scientifiques et techniques engendraient une certaine confiance dans l'avenir, mort en 1945, déporté à l'issue d'une guerre où le mépris de la vie humaine, une fois de plus, s'était déchaîné, Robert Desnos, qui n'a même pas connu la première moitié du vingtième siècle en son entier, emblématise pourtant les traits les plus saillants de notre modernité, préfigurant peut-être une manière d'entrer dans notre vingt et unième siècle. Esprit toujours en alerte, il sait capter les nouveautés qu'apporte son époque - tel le cinéma ou la radio dont il suit l'évolution et pour lesquels il crée. Soucieux de décloisonner les arts, il rêve d'" opéras-films " qui réaliseraient la plus complète synthèse des arts. Desnos ? Un homme sans préjugés mais non sans désir, qui, dans un monde toujours déchiré, ne renonce pas à défendre ce qui, à ses yeux, doit l'être : la vie, la liberté, l'amour. D'où ce rôle urgent et toujours circonstanciel de la poésie, passionnée dans l'éloge comme dans le refus. Une poésie agissante, tel est son legs. En ce colloque tenu à Cerisy du 10 au 17 juillet 2000, les participants ont mis en lumière les divers aspects de Desnos poète, son ouverture tant aux arts nés avec le siècle - le cinéma, la radio - qu'à la peinture, la musique - le jazz en particulier, le théâtre, sa virtuosité de journaliste. Analyses et témoignages se sont joints pour préciser l'attitude du poète pendant l'Occupation. Par ces diverses lectures se dessine le portrait de Desnos dont l'œuvre et la vie continuent à faire sens aujourd'hui. Les lettres du poète adressées d'une part à son ami Georges Gautré, lors de son service militaire en 1920-1921 (et même un peu au-delà), d'autre part à Youki lors de la drôle de guerre, en 1939-1940, forment un ensemble inédit qui fait entendre la voix de Desnos, tour à tour chaleureuse, amusée, inquiète. Ses partis pris s'y affirment avec sa vigueur coutumière. A Robert Desnos qui demandait dans " Le Cimetière ", un poème de Contrée : " Puis-je défendre ma mémoire contre l'oubli ? ", nous choisissons de répondre : " Desnos, vous êtes aussi notre demain. "

11/2000

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Santé, diététique, beauté

Lutter contre la fibromyalgie. Douleurs musculaires et fatigue chronique : reconnaître et traiter une maladie invisible

La fibromyalgie (« fibro » pour les tendons, « myo » pour les muscles, « algie » pour la douleur) est un syndrome caractérisé par des douleurs musculaires chroniques et un sommeil non réparateur. Il concerne trois millions de personnes en France dont 90 % de femmes qui, souvent en l’absence de diagnostic, errent de cabinet médical en cabinet médical car la fibromyalgie est le type même de la maladie « invisible », comme la migraine ou la spasmophilie. Et les symptômes se renforçant les uns les autres, un mauvais sommeil accroît les douleurs qui accroissent le stress et la fatigue qui accroissent la douleur..., cela crée un cercle vicieux dont il est d’autant plus difficile de sortir que l’on a longtemps affirmé qu’il s’agissait d’une maladie purement psychosomatique. La souffrance de ceux qui l'endurent, nul ne la voit ni ne la perçoit en dehors des propos du malade. Et la société ne prête aucun regard compréhensif ou bienveillant sur celles et ceux qui en souffrent D'où une douleur supplémentaire elle aussi invisible : la douleur morale ! Spécialiste reconnu de la lutte contre la douleur, Marc Schwob veut en finir avec ces préjugés tenaces qui aggravent le moral des malades, et donc les symptômes, au point parfois de les empêcher d’exercer leur vie professionnelle (comme dans les cas de polyarthrite rhumatoïde) ! Désormais les spécialistes pointent des facteurs physiologiques (perturbations métaboliques, hormonales et neuro-hormonales) accessibles par des examens simples qui permettent d’en faire beaucoup plus facilement le diagnostic après exclusion d’autres maladies telles que le cancer, les maladies endocriniennes, inflammatoires ou psychiatriques. Comment reconnaître une fibromyalgie ? Quelles en sont les causes ? Quels spécialistes consulter ? Peut-on en guérir ? Psychiatre, l'auteur détaille tout le fonctionnement de cette maladie et les thérapies qui peuvent soulager les effets ou prévenir son mécanisme. Il y a urgence à faire connaître cette maladie pour apaiser ceux qui en souffrent en proposant une prise en charge pluridisciplinaire, du rhumatologue au kinésithérapeute-ostéopathe en passant par les neurologues, psychiatres, acupuncteurs et même phytothérapeutes. Quand la prise en charge thérapeutique est convenablement faite, une personne sur deux connaît une rémission au bout de quelques années.

05/2011

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Ouvrages généraux

La Horde. Comment les mongols ont changé le monde

" Un livre captivant... Les Mongols étaient un peuple sophistiqué, doté d'une maîtrise impressionnante de l'art de gouverner et capable d'instaurer un rapport plein de sensibilité avec le monde naturel... Voilà un livre remarquablement documenté et intelligemment pensé. " The Times Les conquêtes initiées par Gengis Khan au XIIIe siècle permirent aux Mongols d'intégrer à leur empire le monde qui les entourait. Ce livre se concentre sur la Horde : un modèle social et économique inédit qui allait s'imposer et évoluer durant trois siècles pour unifier sous son égide un espace divisé aujourd'hui entre le Kazakhstan, l'Ukraine, la Russie et l'Europe de l'Est. Dans cet espace, le " peuple des steppes " créa des institutions qui transformèrent les rapports de force entre les hiérarchies locales et stimulèrent l'essor des villes. Ils oeuvrèrent à l'épanouissement de l'économie et, grâce à leur diplomatie orientée vers le commerce, leur influence s'étendit le long des routes du nord bien au-delà de ses frontières. Leurs khans dominèrent les princes russes et les begs turcs, résistèrent à la grande peste et s'adaptèrent à la géopolitique mouvante du XVe siècle. Ce grand livre met en lumière le rôle historique des nomades longtemps réduit au cliché de l'envahisseur pillant les richesses et saccageant les récoltes. En rupture avec la vision conventionnelle de l'Empire mongol, l'auteur montre que la Horde sut mettre en place une administration mobile et sophistiquée, capable de faire cohabiter les communautés religieuses dans leur diversité. Les Mongols remodelèrent en profondeur l'espace slave, contribuèrent à l'épanouissement de l'Islam et forgèrent de nouvelles alliances avec les Mamluks, les Lituaniens, les Polonais, les Italiens et les Allemands. Ils sont à l'origine de l'une des premières mondialisations. Une fresque d'envergure portée de bout en bout par une plume fluide. " Les Mongols ont été desservis par l'Histoire, victimes d'un mélange malheureux de préjugés et de perplexités... Si la Horde a pu prospérer, selon l'histoire-récit neuve et convaincante que nous en propose Marie Favereau, c'est précisément parce qu'elle n'avait rien de la meute monomaniaque et meurtrière de la légende. " The Wall Street Journal.

02/2023

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Beaux arts

SXB - Street photography de Thierry Roos. Impressions strasbourgeoises

Thierry Roos est sans doute l'un des rares photographes qui peint avec la photo. Chaque image est une oeuvre en tant que telle. Les rassembler dans le thème SXB donne à notre belle "Strasbourgeoise" un aspect méconnu, profondément humaniste et essentiel sur le plan culturel. Par ses photographies, Thierry Roos a su nous présenter ici le sens commun à notre ville, un destin multiculturel, architectural, humaniste et ouvert sur le monde. Ses images ont un impact sur nos mémoires et nos vies. J'ai failli donner à ce livre le titre de "Tranches de vies" . Non parce qu'elles se découpent, de nuit comme de jour, en des fragments de vies, mais ces instantanés nous interpellent sur nous-mêmes et notre sens de la vie ici-bas. Cohabiter prend ici tout son sens, Strasbourg est cette femme qui nous fédère et nous relie à la terre-mère. Par son travail, Thierry Roos nous montre un chemin tellement différent ; il nous révèle et nous développe un espace-temps où les hommes vivent ensemble et se respectent dans leur différence. Avec comme seul appareil le DXO qu'il tient dans ses mains comme on tiendrait une plume, il déclare la paix à la guerre, le silence aux conflits, l'image aux mots et le sens de la sémantique par opposition aux bruits encore lointains des bottes qui se font entendre... La paix jaillit dans ses images comme un postulat irrémédiable de l'espérance en l'humain. Qui que soit le passant photographié, on a que de la compassion devant ce travail impressionnant qu'il a su donner à son ouvrage. On pourrait presque voir dans ses yeux le regard d'un enfant face au monde qui l'entoure. Par-delà tous les préjugés, Thierry Roos nous fédère derrière le manifeste humaniste qu'il donne à son travail. Ecrire avec la main est ici constructif, impressionnant dans sa diversité et sa connaissance de l'humain. Thierry, ton oeuvre fait transparaître une déclaration d'amour à Strasbourg. Tu a su nous donner des yeux d'enfant. Un seul mot me vient à l'esprit : Merci !

02/2020

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Généralités

L'abbé de l'Epée. Histoire du fondateur de l'institut des sourds et muets

Le plus beau privilège de l'homme, c'est sans doute de pouvoir communiquer ses pensées et ses sentiments. Cette faculté par laquelle les esprits se touchent et les coeurs se confondent, fut le premier comme elle est le plus doux noeud de la société. Nos jouissances perdraient tout leur prix, et bientôt suivrait le dégoût, si nous ne trouvions un attrait toujours plus vif à faire passer dans le sein d'un ami les émotions qui nous agitent. Le plaisir partagé est plus doux, la peine plus légère. Les larmes de la pitié coulent au coeur du malheureux, comme un baume qui en cicatrise les plaies, et elles ne sont pas sans charmes pour celui qui les répand. Ce commerce des âmes est pour nous plus qu'un plaisir ; c'est un besoin. Brisez ce lien qui attache l'homme à l'homme, et sa vie n'est plus un présent du ciel ; c'est un fardeau dont toutes ses forces pourront à peine soutenir le poids. Sans souvenir, comme sans espérance, son existence, qui ne se rattache ni au passé ni à l'avenir, s'arrête pour ainsi dire au besoin du moment, et ne se fait plus sentir que par l'ennui ou la douleur. Tel et plus déplorable encore était l'état des sourds-muets, avant que la charité, fille du ciel, eût renversé la barrière que la privation d'un sens avait élevée entre ces malheureux et le reste des hommes... Depuis que les succès obtenus dans l'éducation des sourds-muets ont prouvé qu'ils ne diffèrent des autres hommes que par les préjugés qu'ils n'ont point, et dont notre enfance est imbue, les parents n'ont plus rougi de leur avoir donné le jour, et les sourds-muets ont paru sans honte, et même avec quelqu'honneur, dans la société, pour partager les jouissances qu'elle offre et les charges qu'elle impose. Ainsi l'art de les instruire réhabilite dans toute la dignité de l'homme ces infortunés. Ce livre traite de l'histoire de l'abbé de l'Epée, fondateur de l'institut des sourds et muets.

12/2021

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Famille

La revue internationale de l'éducation familiale N° 52, 2023 : Contextes pluriculturels et prévention du racisme

Un ensemble de recherches connecte les approches globales et locales pour questionner les processus et expériences de racisation ainsi que la lutte contre les discriminations culturelles et ethnoraciales dans nos sociétés postcoloniales. Ce dossier Contextes pluriculturels et prévention du racisme, dirigé par Tatiane C. Rodrigues (université de Sao Carlos), Ana Cristina Cruz (université de Sao Carlos), Anete Abramowicz (université de Sao Paulo) et Véronique Francis (université d'Orléans), aborde l'impact des violences ethnoraciales et du racisme structurel dans les contextes éducatifs et les espaces urbains ségrégués. Il examine la responsabilité des institutions et l'expérience des parents face aux vécus discriminatoires des enfants. En présentant des approches collaboratives de reconstruction historique et mémorielle, des dispositifs pour soutenir les projets éducatifs des familles ou encore un programme d'action affirmative de mobilité universitaire, les études dessinent de nouvelles voies pour la conquête de la justice éducative. Présentation du dossier : La lutte contre le racisme comme éthique de l'existence ? Tatiane C. Rodrigues, Ana Cristina Cruz et Anete Abramowicz Projet familial et condition noire dans le système d'éducation supérieur brésilien. Les jeunes étudiants du programme Abdias Nascimento Tatiane C. Rodrigues, Ana Cristina Cruz et Anete Abramowicz Familles noires africaines, migration et éducation de la petite enfance au Brésil Flavio Santiago, Artur Oriel Pereira et Daniela Carolina Ernst Collaborer avec des jeunes et des familles noires aux Etats-Unis et au Brésil. Patrimoine Africana et partenariat communautaire pour la justice éducative Melissa Speight Vaughn, Joyce E. King et Ivanilda Amado Cardoso Familles victimes de la violence dans des contextes militarisés à Rio de Janeiro Juliana Farias Les préjugés raciaux dans les familles et l'école aux Antilles des années 1950 aux années 1970 Karine Sitcharn L'expérience des mères autochtones en couple mixte face aux discriminations raciales vécues par leur(s) enfant(s) Claire Lajus La mobilisation des pères de familles populaires par les enseignant·e·s : des effets sur les mères qui interrogent l'idéal égalitaire Chloé Riban et Camille Noûs VARIA L'emphase dans les entretiens des éducateurs de l'enfance avec les parents : une perspective d'analyse des interactions Marianne Zogmal

04/2024

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Sociologie

Une question de temps. Reportage avec François Vorpe, croque-mort

12h30. "Je me change et on y va". Je ne le sais pas encore, mais cette phrase de François Vorpe, je l'entendrai quotidiennement. 12h50, l'heure de partir. Dans son costume noir, il est prêt, parfumé, coiffé. Sur l'autoroute, son corbillard s'enfile dans un tunnel, passe à travers la montagne, puis s'engage dans le trafic plus dense de la ville, en direction du funérarium de Bienne. François Vorpe est croque-mort à Tavannes, commune du Jura bernois, région francophone du canton de Berne, en Suisse. Croque-mort. François Vorpe n'a pas honte de ce mot, il ne le trouve pas dégradant ou argotique. De toute façon, quel autre terme employer ? Entrepreneur de pompes funèbres ? Prétentieux, trop recherché. Donc croque-mort, ce métier que François Vorpe exerce depuis toujours avec la même passion. 13h30, il sort le cercueil du corbillard pour le déposer dans une chapelle. 14h, côté public. Les mains jointes, l'air sérieux et grave, François Vorpe se tient dans l'allée au milieu des bancs de l'église, comme l'ouvreur d'un théâtre, prêt à épauler ou renseigner. 15h. La cérémonie se termine, François Vorpe glisse à nouveau le cercueil dans son corbillard pour le conduire au crématorium. 16h, coup de téléphone. Il faut partir immédiatement. Quelque part, une personne vient de décéder. Une famille endeuillée l'attend. Les familles à recevoir, les corps des défunts à préparer, les repas vite avalés, les allers-retours en corbillard, les visites éclair dans les vieilles fermes auxquelles il veut donner une deuxième vie et dont son entreprise de menuiserie assure les rénovations, les discussions avec sa secrétaire, les coups de téléphone. Et pour garder l'équilibre mental ? : monter à cheval. Dès le premier jour passé avec François Vorpe, on a compris que l'on aurait à s'adapter à un rythme effréné, au rythme de sa vie chronométrée. Le croque-mort, lui, nous a répété à tire-larigot qu'à force de vivre au contact permanent de la mort, il connaissait la valeur de la vie et ne voulait pas en perdre une miette. La mort. Qui fait peur. Redoutable gouffre, impasse pour certains, ouverture pour d'autres, pays inconnu d'où personne ne revient. Cette mort tellement présente aujourd'hui, qui nous frôle et habite notre esprit en période de pandémie. Avant de suivre François Vorpe dans son métier, on n'était pas fier, on appréhendait. Le glauque, les odeurs, les corps. Il fallut se préparer à accepter de ne pas être prêt. Se préparer à affronter ses propres angoisses, auréolées d'un imaginaire peuplé de zombies, de vers de terre, de flammes, de tunnels sombres ou lumineux. Et puis, finalement, au delà de l'émotion des familles endeuillées, ce fut une rencontre avec la banalité de la mort, la beauté figée des corps sans vie, rendus impeccables par François Vorpe. Le respect minutieux, une certaine douceur, un travail de réconfort auprès des personnes qui souffrent font de ce travail un métier particulièrement humain, réellement proche du soin.

01/2021

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Littérature étrangère

Oeuvres complètes. Tome 2, Dieu le Ver, Correspondance, 1905-1928

Complémentaire du carnet de bord reconstitué il y a quatre ans en tant que Tout, la correspondance que le lecteur français découvrira ici est le fruit d'une folie. Soit dit sans préjuger du jugement que les uns ou les autres porteront sur l'impossible apostolat du solipsiste apostat, aux prises, dans ces pages, avec son prochain, il fallait à tout le moins de l'idée fixe pour reprendre, à distance, à contre-courant des caprices de l'histoire et des vents politiques, la collecte de vieux papiers dont personne ne s'était soucié depuis l'année des accords de Munich. Folie ou passion, longue patience et course poursuite - perdue de justesse - contre la mort des derniers survivants dispersés entre trois continents, le jeu en valait la chandelle. Le résultat est là : trois cent soixante-dix-neuf lettres à une vingtaine de destinataires, amis ou amantes, proches ou fantoches, qui nous conduisent de la première réaction du monde extérieur au Monde comme conscience et comme rien en 1905 jusqu'à la négation logique de la dernière maladie. Billets de deux lignes ou opuscules de cinquante pages, lettres-cours de philosophie pratique ou romans intimes, d'amour, de mendicité ou de beuverie, lettres-provocations, exercices de style, commentaires sur Stendhal et Voltaire, la Rome antique, la dysenterie et la thermodynamique, cabotines, propagandesques, pragmatiques ou sans autre objet que le pur hédonisme de l'écrit, l'ensemble, en majeure partie inédit en tchèque, ne ressemble, au meilleur sens du terme, à " rien ". Tout un monde donc, au sein duquel le contrepoint fourni par la présence-absence de l'autre donne à entendre quelques-uns des textes non seulement les plus amphibies, mais littérairement les plus achevés et les plus innovateurs de toute l'œuvre de Klima et, en tant que tout, l'expression la plus parlante de son " contradictionisme ".

01/2005

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Histoire internationale

Eclats. Prises de vue clandestines des camps nazis

A partir d'un corpus pour partie inédit, Christophe Cognet enquête sur les photographies clandestines des camps nazis, comme autant d'actes de résistance. Depuis plus de quinze ans, Christophe Cognet mène une méditation, filmique, sur les images réalisées par les déportés eux-mêmes, en secret, et au risque de leur vie, dans les camps nazis. Après Parce que j'étais peintre, sorti en salles en 2014, consacré aux dessins et aquarelles, il travaille désormais à un autre film, A pas aveugles, à la rencontre de telles photographies : à Auschwitz-Birkenau et à Buchenwald, Dachau, Mittelbau-Dora et Ravensbrück, des détenus ont réussi à prendre des clichés clandestins. Ce second volet compose une archéologie des images en tant qu'actes, insistant sur leurs dimensions physiques - c'est ce que peut le cinéma. Le livre Eclats - au sens d'esquilles, de brisures - est issu autant de ce projet de film que de cette longue fréquentation des images clandestines : il compose l'aventure d'un regard en proposant des analyses sensibles de ces photographies, toutes scrutées longuement, puis remises dans leurs contextes. Il s'agit de reprendre l'enquête - et parfois de l'initier - avec le savoir disponible aujourd'hui, sans théorie, mais sans ignorer toute théorie, sans préjuger de ce que ces images ont à nous montrer et à nous dire. Il s'agit tout autant d'une exploration historique que de faire l'éloge de leurs auteurs, les remettre au centre et à l'origine de leurs images. Ce livre veut ainsi composer le récit très précis de leurs actes et des scènes prises, mais aussi former les portraits, lorsque c'est possible, tant des femmes et des hommes photographes que de ceux représentés.

09/2019

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Histoire de France

Oeuvres. Tome 3, Philosopher à trente ans

Jaurès philosophe n'est certes pas l'image la mieux connue du personnage. Les mineurs de Carmaux ne s'y intéressaient guère et la plupart des histoires de la philosophie parues au XXe siècle ignorent jusqu'à son nom : le militantisme socialiste fut longtemps de mauvais aloi aux yeux des milieux intellectuels. Ce volume est conçu pour mettre fin à cette injustice et pour souligner l'enracinement philosophique de l'action de Jaurès, sans préjuger ce que lui ont apporté plus tard la défense des travailleurs et la découverte des problèmes du XXe siècle. Les textes reproduits, introduits et annotés ici s'arrêtent en 1891-1892, année où il déposa et soutint ses thèses de doctorat, avant de se définir explicitement comme socialiste engagé dans les luttes politiques et sociales. La thèse principale, De la réalité du monde sensible, est, au sens propre du terme, une ontologie : l'être y est explicité comme la réalité concrète dans toute sa complexité et sa diversité. Jaurès y expose sa vision du monde en relation avec la tradition philosophique européenne, de Démocrite à Kant. Il dialogue avec son camarade de promotion, Bergson. Ecrite en latin, la thèse complémentaire (dont la version française a été soigneusement revue) n'est pas une étude historique sur " Les origines du socialisme allemand ", comme l'a longtemps laissé croire une traduction maladroite du titre, mais un travail de philosophie qui prolonge la grande thèse en renvoyant aux traditions conceptuelles et politiques de la pensée allemande. A travers elle, l'" être en puissance " passe à l'être en acte du socialisme. La philosophie de Jaurès doit désormais intéresser non seulement les philosophes, mais les historiens et les hommes politiques, les acteurs de l'histoire à qui elle propose des fondements théoriques.

01/2000

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Sociologie

Retours gagnants. De la sortie sans diplôme au retour diplômant

N'est-il pas étonnant de voir des jeunes qui étaient pour certains dans une relation d'étrangeté sinon d'hostilité à l'Ecole, qui avaient rompu avec celle-ci, jurant— un peu tôt — qu'on ne les y prendrait plus, revenir aux études, s'y tenir, et obtenir une première diplomation, faisant de ce retour un retour (académiquement) gagnant ? L' improbable incarné constitue une figure stimulante pour le chercheur à condition toutefois de ne pas céder à l'illusion héroïque ou à la tentation de l'exception méthodologique (Dobry). La probabilité d'apparition de l'improbable n'est pas distribuée au hasard des appartenances et des conditions sociales et contextuelles. Pour le dire dans un langage plus familier, n'importe quoi (d'ordinaire ou d'extraordinaire) n'arrive pas à n'importe qui, dans n'importe quel contexte. L'auteur s'aventure sur les terrains empiriques en jouant sur le qualitatif et le quantitatif, en se donnant les moyens d'avoir du qualitatif en quantité. Il analyse ainsi les récits de parcours de 215 jeunes (16-30 ans). A bas bruit ou tonitruante, leur sortie sans diplôme ne scelle pas leur destin scolaire, mais ouvre une période hors les murs qu'il convient de caractériser, non de pathologiser en la réduisant à un ensommeillement de la pensée ou à un comas intellectuel. Il dévoile les fadeurs dispositionnels et contextuels qui mettent les jeunes sur le chemin du retour. Avéré, celui-ci ne préjuge pas de la persévérance scolaire. Aussi étend-il la recherche aux conditions permettant le maintien. En fait, il s'agit de ne pas isoler le processus de sortie sans diplôme des processus de retour et maintien aux études. Si le premier peut contenir les germes d'une reprise d'études, les seconds peuvent charrier les conditions d'une nouvelle interruption.

02/2022

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Histoire des idées politiques

Maurice Barrès. Un destin solitaire

Une personnalité sans cesse en action, libre et souvent solitaire, dotée d'une autorité intellectuelle et sociale aujourd'hui méconnue. Ses funérailles nationales le confirment : Maurice Barrès fut une figure majeure de son temps. En France, au xxe siècle, littérature et politique se seront conjuguées. A tous risques et périls. Initiateur de cette voie, Maurice Barrès n'aura pas échappé à cette loi, laissant le souvenir de son vertige nationaliste, de son engagement antidreyfusard, de son inclination antisémite. Tout en restant reconnu, de tous côtés, comme un écrivain de génie. Un siècle après sa mort, voici la biographie décisive qui éclaire cette paradoxale destinée. Romancier, Maurice Barrès écrit sa vie comme un roman. Il veut dominer son temps, se faire voyageur, journaliste, député, polémiste, se montrer passionné pour être passionnant et rassembler en divisant. Incarnation de son époque, il en endosse les ultimes contradictions. Le Lorrain viscéral part à Paris pour conquérir le monde. Le dandy germanopratin conspue le déracinement. Le jeune prince des Lettres tourne à l'idéologue. Le fondateur du culte du moi se veut le prophète du peuple. Le chantre de la terre et des morts se réinvente adepte enthousiaste des lointains. L'élu de Nancy s'abandonne à un antiparlementarisme virulent. Le spiritualiste mélancolique se révèle jusqu'au-boutiste durant la Grande Guerre. L'imprécateur judéophobe finit par célébrer ses compatriotes israélites tombés à Verdun. Et l'académicien vieillissant, couvert d'honneurs, se plaît à jouer au maître de sagesse. Qui fut ce météore détesté par Emile Zola et Romain Rolland, adulé par Léon Blum et François Mitterrand ? En quoi son histoire raconte-t-elle notre histoire ? Il fallait l'indispensable portrait, sans préjugé mais sans concession, que dresse ici Estelle Anglade-Trubert pour nous le dire.

10/2023

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Histoire ancienne

Voies romaines en Gaule. La traversée du Limousin

Cet ouvrage, qui fait suite au troisième supplément de la revue Travaux d'Archéologie Limousine, publié en 1995, présente l'essentiel des recherches sur les voies romaines en Limousin depuis le XVIIIe siècle jusqu'à nos jours, et fait eppel à de nombreuses comparaisons entra-régionales, en Gaule et en Europe occidentale. Dès les premières lignes, l'auteur combat un préjugé tenace : les voies romaines étaient pavées ou dallées et charriaient un important trafic commercial. Or en Gaule, sauf en Narbonnaise, la surface des voies étaient habituellement revêtue de petites pierres ou de galets ; elles avaient surtout une vocation "politique", acheminant de ville en ville le courrier de l'administration impériale. Jalonnées de bornes et de relais d'étape, les voies romaines étaient aussi de véritables monuments édifiés à grands frais, avec leurs structures stratifiées, leurs chaussées bornées de fossés, et leurs cavées décaissées dans les pentes fortes. Les recherches conduites par l'auteur attestent cependant que le réseau routier gallo-romain en usage après le Conquête combinait quelques rares voies romaines à chausssée épaisse et de très nombreux chemin déjà empruntés par les populations autochtones avant la Guerre des Gaules : tracés à fleur de sol et guidés par des lignes de partage des eaux, la plupart de ces chemins indigènes ont été peu à peu romanisés. Ainsi que le souligne dans sa préface Pierre Sillières, professeur émérite à l'université de Bordeaux-III et savant spécialiste du réseau routier antique dans le monde romain, cet ouvrage est "un corpus, sans doute unique à ce jour, des diverses formes et structures des routes et chemins d'une cité de Gaule... Jean-Michel Desbordes offre aux archéologues et aux historiens l'instruments fondamental pour toute étude du Limousin, non seulement à l'époque antique, mais aussi pendant le Moyen Age et une partie de l'époque moderne".

01/2010

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Littérature française

La révolution en contant. Histoires, contes et légendes

Ce que le lecteur va découvrir, ce n'est pas seulement un corpus de fictions, de récits, de scénarios dont il ne soupçonnait pas l'étendue, mais à quel point " conter " est ici névralgique, pour Louise Michel (1830-1905) et dans sa fin de siècle. Aujourd'hui encore, par un préjugé tenace, la Louise Michel qui écrit ne peut être qu'un auteur d'histoire : on oublie l'écrivain. Or il faudrait au moins ajouter un "s" à "histoire". Si le vainqueur écrit l'histoire ou pense l'écrire, le vaincu écrit des histoires — si vraies qu'elles s'élaborent en légende —pour exprimer l'aune côté, le souterrain, l'utopie, ce qui n'est pas encore, la Révolution. Chez elle, le rêve et l'action ne font qu'un, l'histoire et l'imaginaire résonnent. Et quel imaginaire ! Amie du symbole et du frisson, Louise Michel puise en romantique dans le tréfonds légendaire pour l'infléchir : Haute-Marne dont elle était native, monde kanak où elle fut déportée, Bretagne qui la fascine, Paris glauque de la fin du XIXe tiède, même veillée ! Ses contes sont peuplés de vrais ogres, de Barbes Bleues de chair et de sang, tel Gilles de Rais ; ce sont des contes de la puanteur, de la dévoration, de la nécrophilie, de la consommation de chair plus ou moins fraîche ; ce sont des mondes qui s'engloutissent... mais aussi des mondes qui s'éveillent, des harmonies de la nature et des cosmogonies. Les uns sont connus, comme les légendes kanak, ou méconnus, comme Le Livre du Jour de l'An, pour les enfants (jamais réédité) ; d'autres, retrouvés sur les manuscrits ou dans la presse du temps, sont inédits. Rigoureusement présentés et annotés par Claude Rétat, ils sont ici réunis pour la première fois. Cessant d'être épars et cloisonnés, ils peuvent communiquer et nous parler.

04/2019

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Philosophie

La Citadelle intérieure. Introduction aux Pensées de Marc Aurèle

En écrivant ses Pensées, Marc Aurèle bâtit en lui-même une citadelle inaccessible aux troubles des passions. Mais cette citadelle, où règne la sérénité, n'est pas une tour d'ivoire dans laquelle il se réfugierait en un égoïsme transcendant, elle est bien plutôt à la fois le haut lieu, d'où l'on accède à un immense champ de vision, et la base d'opérations qui permet d'agir au loin. Autrement dit, les Pensées sont le livre d'un homme d'action, qui cherche la sérénité, parce qu'elle est la condition indispensable de l'efficacité, et pour qui l'action humaine n'a de valeur profonde et durable que si elle s'insère dans la perspective du Tout de l'Univers et de la communauté de tous les hommes. Mais une telle attitude n'est autre que le stoïcisme lui-même, précisément sous la forme sous laquelle Epictète l'avait révélé à Marc Aurèle. Lorsque l'empereur s'efforce dans son livre de pratiquer trois disciplines fondamentales : voir la réalité telle qu'elle est, en se libérant de tout préjugé passionnel, accepter avec amour les événements tels qu'ils résultent du cours général de la Nature, agir au service de la communauté humaine, il ne fait rien d'autre que de s'exercer dans les trois parties de la philosophie telles qu'Epictète les avait définies. Les Pensées s'organisent autour de ce schéma ternaire. C'est pourquoi la présente introduction aux Pensées de Marc Aurèle pourra être lue en un certain sens comme une introduction au stoïcisme antique. N'y aurait-il pas finalement un stoïcisme éternel qui, à travers le temps et l'espace, serait l'une des attitudes possibles de la conscience humaine ? P.H.

12/1992

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Divers

Lapérouse 64

Quand l'océan livre ses secrets : le mystère du naufrage de Lapérouse Paris. 1964. Le nageur de combat François Guérin est dépêché à l'autre bout du monde pour une opération "secret-défense" : retrouver l'épave perdue de La Boussole, le mythique vaisseau amiral de Lapérouse ! De nouvelles informations ont en effet été livrées aux autorités françaises, qui se mobilisent pour percer enfin le mystère de Vanikoro... François n'est pas attiré par cette légende "lapérousienne" mais le devoir l'appelle et il sait que le destin funeste de cette expédition n'a cessé d'obséder tous les pouvoirs français en place depuis près de deux siècles. Partie de Brest en 1785 à bord de deux frégates, La Boussole et L'Astrolabe, l'expédition a subi plusieurs drames avant de disparaître corps et biens début 1788, après une halte dans la nouvelle colonie anglaise de Sydney. Sous la Révolution et durant tout le XIXe siècle, des recherches et fouilles ont été entreprises, notamment à Vanikoro, une île "maudite" du Pacifique. Là, on sait qu'en effet L'Astrolabe s'est bien fracassée sur des récifs coralliens... mais quid de La Boussole, le navire où se trouvait Lapérouse ? Il semble bien que cette fois, on puisse apporter la preuve définitive du lieu du naufrage. Lorsque le patrouilleur français, La Lilloise, arrive aux abords de Vanikoro, François ne se doute pas encore de ce qui l'attend. Sous les ordres du Capitaine de frégate Durieux, c'est une véritable "fièvre" qui semble s'emparer de l'équipage, prêt à tout pour arracher une relique des profondeurs... François va devoir agir avec prudence. Après tout n'est-ce pas l'orgueil des hommes qui mena l'équipage à sa perte 176 ans en arrière ? Et si la quête de la preuve ultime du naufrage de Lapérouse ne devenait pas, sous une météo exécrable et des périples hasardeux dans la jungle, le terrain idéal pour se tromper encore une fois et mettre des vies en danger ? Sous l'oeil parfois narquois de Viviane, une journaliste photographe indépendante et peu encline à suivre la hiérarchie militaire, François navigue assurément en eaux troubles... Est-ce la plus belle des quêtes qui est en cours, ou la plus absurde ? Inspiré par les missions d'exploration menées par la France à Vanikoro dans les années 1960, ce superbe roman graphique écrit par LF Bollée (La Bombe, Terra Australis, Terra Doloris, Patrick Dewaere...) et Marie-Agnès Le Roux, grande passionnée de Lapérouse, remet au goût du jour le naufrage le plus célèbre de la Marine française, qui restait alors un mystère et ne cessait de hanter les esprits depuis près de deux siècles. Une aventure humaine entre Cousteau et Conrad, Histoire et fiction, qui nous plonge dans les eaux fascinantes et dangereuses du Pacifique sud. Vincenzo Bizzarri rend à cette expédition toutes ses couleurs et nous invite à évoluer dans des décors plus vrais que nature, où les hommes semblent devenir plus fragiles que jamais...

09/2023

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Littérature française

Le coeur du pélican

La rage de vaincre. C'est le sentiment qui habite Anthime lorsqu'il court. Courir. Pourquoi ? Pour exister. Et peut-être finalement pour survivre... Lorsqu'Anthime, adolescent, arrive dans une banlieue de province avec son inséparable soeur Héléna, il craint de ne pas s'intégrer dans la petite communauté où il n'est pas attendu. A l'occasion d'une kermesse, il s'illustre par sa rapidité au jeu de quilles. Dès lors, sous la houlette de Brice, l'entraîneur obèse et bonhomme, il n'a de cesse d'être le meilleur dans ce domaine où il excelle. Il devient bientôt le "Pélican", un exemple et un symbole pour toute la région. Admiré de tous, il est adulé dans l'ombre par une voisine, Johanna. Mais c'est Béatrice, charnelle et sensuelle, qui suscite son désir. La veille d'une course déterminante, les deux adolescents se donnent enfin leur premier baiser. Mais, alors qu'il est aux portes de Une vingtaine d'années plus tard, alors qu'il est devenu un père de famille bedonnant travaillant à Pôle Emploi, il reçoit un électrochoc qui l'arrache à sa torpeur : lors d'un enterrement, il est la risée de ses anciens camarades qui le mettent - sur le mode de la vanne - au défi de traverser le pays en courant. Blessé au plus profond de lui-même, il les prend au mot et, de retour chez lui, il exhume un vélo d'appartement des décombres de son garage et commence à s'entraîner avec hargne. Pris sur le fait par sa femme, furieuse de sa révolte, il quitte son foyer et rejoint sa soeur, Héléna, qui devient la complice de ce projet insensé. Le "Pélican" trouvera-t-il en lui la force pour redevenir un champion, mais, par-dessus tout, à renouer avec l'estime de soi-même et son orgueil d'être ? "Anthime s'est arraché le coeur, le pélican s'est arraché le coeur. Et pas seulement pour moi. Je vous l'ai dit, mais vous n'écoutez pas : le monde ne sera jamais assez vaste pour accueillir des hommes comme lui. Le monde ne comprendra jamais que les grands hommes ne sont pas ceux qui gagnent, mais ceux qui n'abandonnent pas quand ils ont perdu." Porté par une tension extrême, Le Coeur du Pélican nous parle de la gloire et de sa fragilité, du sport et de sa souffrance. Il raconte le courage et la destinée à la fois banale et extraordinaire d'un homme qui réussit, connaît le succès, tombe et se relève. Celle d'un homme qui refuse de ne pas aller au bout de lui-même. L'auteur parvient formidablement à incarner ses personnages aux prises avec leurs désirs et aveuglés par les non-dits. Comment peut-on vivre "normalement" lorsqu'on a touché des doigts la gloire ?