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Helen Bailey

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Littérature française

Das gro ße Bestiarium der modernen Literatur

Das große Bestiarium Altenberg oder auch den Peter nannte man aus unbekannten Gründen die seltsame Laune Gottes, der hier ein Wesen schuf, das nur aus einem einzigen Organe bestand : aus einem Auge, dem der Fliegen gleich in tausend Fazetten zerlegt und die sichtbare Welt in kleinsten Bildern von großer Schärfe etwas übersichtig auffangend. Einem solchen seltsamen Wesen war von Natur aus nur eine kurze Lebensdauer bestimmt. Aber gegen die Natur und die Absicht Gottes bildete dieses stolz gewordene Auge so etwas wie einen Leib aus. Der war nun etwas schwächlich geraten, wie nicht anders zu erwarten, und das Auge Peter hatte mit ihm seine argen Molesten, die schließlich auch dem Auge nicht gut bekamen. Das Auge Peter hatte sich mit der Erzeugung seiner Verdauungs- und sonstigen Organe übernommen, und es sah am Ende nichts mehr als den prekären eigenen Mageninhalt : es spiegelte keine umgebende Welt mehr, sondern nur die Farben seiner Exkremente. Altenberg, Peter D'Annunzio. Ist er nicht des heutigen Italien Apoll, so doch dessen Pegasus, auf dem apollinisch für eine Weile die leichte Libelle Pascoli Platz nahm und den später dann der Clown Marinetti zu erklettern versuchte, ärschlings natürlich, wie es sich für den Clown gehört ; doch blieben ihm von dem Versuch nur ein paar Schweifhaare in der Hand und auf dem Pegasus zu reiten wurde und blieb Futurismo. Der Pegasus d'Annunzio schlug mit seinen eleganten Hufen die herrlichsten, herrischesten Takte der letzten drei Jahrzehnte, ihm darin gleich nur des Northumberlandhirsches Swinburne Flug und Fougue. Später dann verlangte die Zeit Probe aufs große Wort, und der Pegasus gab sie. Er ließ sich die Hufe mit Eisen beschlagen, wirbelte damit die Trommel und wieherte Fanfaren. Die an tönenden Worten reichste Zeit, die des Krieges und seines Après, machte aus dem Pegasus nicht den Tyrtaios, aber das lauthinwiehernde Schlachtpferd gab den hellen italienischen Trompeten Brust, Luft und Schwung. Ein römischer Kaiser hat sein Leibpferd zum Konsul gemacht - der Pegasus d'Annunzio konnte es für möglich halten, daß ihn sein Volk zum Kaiser der Adria erhebe.

12/2022

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Critique littéraire

Plurilinguisme et autotraduction. Langue perdue, langue "sauvée"

Pour un écrivain, transposer son ouvrage dans une autre langue relève d'une forme d'écriture très particulière. A la fois auteur et traducteur, l'écrivain occupe une position double, instituant simultanément un point de vue intérieur et extérieur sur son texte. C'est le cas de Nabokov, Tsvetaeva, Singer, Milosz, Beckett et tant d'autres… Cette posture scripturale ambiguë, impliquant des tensions fécondes entre création et reformulation, constitue l'originalité fondamentale des textes littéraires issus de l'autotraduction. L'évolution de ce phénomène au cours du XXe siècle témoigne des mouvements transculturels dus à l'hétérogénéité croissante de certains environnements. Au lendemain de la révolution russe, le plurilinguisme littéraire est amplifié par les déplacements - exil, mouvements migratoires, déportations, relégations. Les pratiques de traduction auctoriale des écrivains issus d'Europe centrale et des régions de l'ancien Empire russe n'ont pas encore donné lieu à une étude spécifique. Ce travail collectif est l'un des premiers à envisager les divers formes d'autotraduction dans un cadre géoopolitique complexet et, partant, dans un champ littéraire souvent supranational, incluant les oeuvres de langues russe, polonaise, serbe, ukrainienne, géorgienne et yiddish, jusqu'à l'occitan. A ces langues s'ajoutent le français, l'anglais et l'allemand comme langues cibles. L'approche choisie par les auteurs du reueil offre une réflexion sur les rapports entre langue et exil, faisant ressortir la richesse des interconnexions des domaines littéraires. Ils interrogent le statut des langues mises en regard, leur valeur sur les "marchés linguistiques", comme le positionnement des auteurs, de la critique et du public face à la dualité centre/périphérie. Cette opposition, qui prend une acuité particulière dans des aires culturelles marquées par le plurilinguisme, est au coeur de l'ouvrage. Avec les contributions de : Olga Anokhina, Stanley Bill, Iryna Dmytrychyn, Yana Egorova-Moral, Vladimir Feschenko, Eva Gentes, Rainier Grutman, Sabine Haupt, Christine Lombez, Anna Lushenkova-Foscolo, Magdalena Lubelska-Renouf, Atinati Mamatsasvili, Hélne Martinelli, Michaël Oustinoff, Tatiana Ponomareva, Michèle Tauber.

01/2020

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Littérature française

Re-née

Renée Vivien a réussi à se construire une notoriété en France en se faisant passer pour un homme. Par ce subterfuge, elle loue son amour des femmes dans ses poèmes sans choquer. Mais dans le Paris bouillonnant des années 1900, les écrivains ne restent pas longtemps invisibles. Acculée, elle prend les devants et affiche sa réelle identité en ajoutant un " e " à son prénom. Ce n'est pas la première femme à se revendiquer poète, mais c'est la première à assumer son saphisme publiquement. Léa, jeune assistante-réalisatrice, tourne un film sur sa vie. Avec un siècle d'écart, elle découvre cette auteure sensible, en prise avec son époque conservatrice, qui tente de résister aux critiques et à ses amours tumultueuses où la baronne de Zuylen est en rivalité avec Natalie Clifford Barney. Léa est captivée par cette artiste. Son courage et son talent la fascinent. Elle est révoltée en découvrant que le film invente un mariage entre la poétesse et son professeur de lettres. Ne pouvant rester passive, sur un coup de tête et sans mesurer les conséquences, elle s'enfuit avec les rushs des dernières scènes tournées. Le culot de Vivien traverse le temps et Léa est portée par son énergie. Mais ne risque-t-elle pas de mettre en danger sa carrière en s'opposant au reste de l'équipe ? Et cela suffira-t-il pour restaurer le véritable destin de Vivien ? Cette biographie romancée permet de dévoiler Renée Vivien, son oeuvre, sa vie romanesque, ses passions. De mettre en lumières des personnages illustres tels que Natalie Clifford Barney, Liane de Pougy, Colette, Hélène de Zuylen ou encore Pierre Louÿs. Percevoir Vivien au travers d'un regard de femme d'aujourd'hui met en lumière son féminisme avant-gardiste et sa fragilité. Ce livre montre comment une vie peut en influencer une autre malgré le temps qui les sépare.

05/2019

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Généralités

Samizdat. Publications clandestines et autoédition en Europe centrale et orientale (années 1950-1990)

Acronyme russe signifiant "autoédition" , le mot samizdat désigne les livres et publications édités clandestinement dans les pays du bloc communiste, essentiellement des années 1950 à la fin des années 1980. Ces samizdats furent diffusés grâce à des réseaux d'auteurs, de dactylographes, de relieurs et de lecteurs. Cet ouvrage propose pour la première fois en langue française une histoire synthétique de ce qui fut à la fois une pratique de l'écrit et un phénomène de société majeur dépassant les frontières. Après avoir défini le samizdat, son émergence et son développement, ses dénominations (autoédition, édition clandestine, souterraine, alternative), les auteurs abordent à la fois : la diversité thématique du samizdat (samizdat religieux, politique, écologique, artistique, homosexuel, féministe...) ; sa chronologie (le "proto-samizdat" avant 1945, son émergence dans les années 1950, son âge d'or dans les années 1970 et 1980, le samizdat tardif), sa matérialité (impression, papier, reproduction, prix, diffusion...) ; sa diversité étatique et linguistique (URSS, Ukraine, Biélorussie, Azerbaïdjan, Arménie, Géorgie, Républiques baltes, Pologne, Tchécoslovaquie, RDA, Hongrie, Yougoslavie, Bulgarie) ; et sa parenté avec d'autres phénomènes de l'édition ou de l'autoédition (le tamizdat, édité à l'extérieur des frontières et réintroduit clandestinement, la presse de l'émigration, le magnitizdat - autoédition sur bandes magnétiques ou cassettes audio, etc.). A l'heure où la liberté d'expression subit de nouvelles attaques, en Russie comme dans d'autres régimes autoritaires, cette réflexion sur le samizdat comble non seulement un vide historiographique, mais nous alerte également sur l'impérieuse nécessité de maintenir le livre libre. Sous la direction de Hélène Camarade, Xavier Galmiche et Luba Jurgenson : Cécile Vaissié, Galia Ackerman, Dzianis Kandakou, Yalchin Mammadov, Claire Mouradian, Atinati Mamatsashvili, Antoine Chalvin, Eric Le Bourhis, Agnieszka Grudzinska, Jan Rubes, Sylvie Le Grand, András Kányádi, Daniel Baric, Jakub Mikulecký, Yasha Klots, Maria Delaperrière, Mateusz Chmurski, Marco Biasioli, Boris Czerny, Jaromír Typlt, Carola Hähnel-Mesnard, Andrea Bátorová, Kathy Rousselet, Petr Ku el, Jan Olaszek, Miroslav Michela, Mathieu Lericq, Susanne Schattenberg, Manuela Putz, Claudia Pieralli, Ann Komaromi.

05/2023

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Sciences politiques

Imaginer la paix

L'Académie Universelle des Cultures que préside Elie Wiesel, prix Nobel de la paix, organise chaque année un prestigieux forum international : dans ce cadre, les membres de l'Académie et des experts de toutes disciplines ont réfléchi sur la paix. Comme l'écrit Paul Ricoeur, imaginer la paix, ce n'est ni " la rêver ou l'halluciner, mais la concevoir, la vouloir et l'espérer ". La paix est " un bien positif, un état de bonheur, consistant dans l'absence de crainte, la tranquillité, dans l'acceptation des différences ". Les membres de l'Académie Universelle des Cultures et leurs invités se sont réunis autour de cet idéal insaisissable et inlassablement recherché. De l'Antiquité, évoquée par Jacqueline de Romilly, au Moyen Age, de la Paix de Dieu mais aussi de la " guerre juste " décrite par Jacques Le Goff, de la dissertation historique de Kant sur la paix perpétuelle, abordée en détail par le philosophe Heinz Wismann, aux lumineuses définitions d'Umberto Eco, historiens et philosophes ont tenté de cerner ce désir de l'humanité. Jorge Semprun, rescapé des camps de la mort, a traité de la lutte contre toutes les formes de terreur, tandis que les victimes des violences en Algérie s'exprimaient par l'intermédiaire de Zazi Sadou, porte-parole du Rassemblement algérien des femmes démocrates. Et si la paix n'existait que comme discours ? Bernard Kouchner, Julia Kristeva, Blandine Kriegel, Bronislaw Geremek, Daniel Sibony Roger-Pol Droit, Ariel Dorfman, Jaan Kaplinski, Odon Vallet, François Gros, Lady Helena Kennedy, Mireille Delmas-Marty Franz-Olivier Giesbert, Mohamed Talbi - toutes et tous ont apporté d'une voix forte leur réponse pleine de foi, en évoquant la paix du cœur, en revisitant les mythes fondateurs, en débattant des relations entre les sciences et la paix, en discutant du " droit de la paix ", ou en repensant le monde d'après le 11 septembre, à la recherche d'une paix qui ne soit pas fondée sur l'affrontement, ni sur la loi du plus fort.

11/2003

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Art de vivre

Maîtresse de cérémonies. Cinquante ans d'art de vivre à la française

Vous ne connaissez pas Françoise Dumas ? C'est normal, la discrétion est sa ligne de conduite. Pourtant, ces cinquante dernières années, c'est elle qui a tiré les ficelles des plus belles soirées de France, organisant des réceptions restées dans la mémoire de tous ceux qui y ont participé et que voici racontées pour la première fois. Jeune Parisienne dans les années 1950, Françoise Dumas se retrouve au lycée avec Marie Laforêt et Florence Delay. La voici sous le signe des arts ! Quelques années plus tard, elle apprend son métier, un tout nouveau métier, en entrant dans le cabinet de relations publiques Georges Cravenne, dont on se souvient encore aujourd'hui comme de l'inventeur de la cérémonie des Césars du cinéma. La jeune Françoise nous raconte ses débuts et sa réussite fulgurante, qui se concrétisera par la fondation d'une agence spécialisée dans l'organisation de réceptions connue dans le monde entier. Il ne s'agit pas de célébrité, loin de là, mais d'art de vivre, et d'un art de vivre qui a marqué la sociabilité dans le monde entier : l'art de vivre à la française. Aux côtés de Françoise Dumas qui l'a également appris sous la conduite des dernières grandes maîtresses de maison, comme Marie-Hélène de Rothschild ou Ira de Fürstenberg, nous apprenons les petits et grands secrets de l'art de recevoir, du service de table à la véritable campagne diplomatique qu'est le placement des invités. Toute réception réussie est une bonne dramaturgie. Celle qui se qualifie de " maîtresse de maison par procuration " organise pour les autres des événements, dîners, mariages, cérémonies, aussi merveilleux que discrets. Ayant eu pour clients des familles princières et de grands groupes du luxe, des fondations de " premières dames " et des musées prestigieux, elle nous fait pénétrer dans l'intimité de ceux qui sont devenus ses amis, de la famille de Monaco à la famille Arnault, de Bernadette Chirac à Karl Lagerfeld. Une artiste de la douceur de vivre.

10/2022

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Histoire littéraire

Le sceptre et la plume

De Montaigne à François Mitterrand. L'histoire inédite d'une exception française. La France possède une singularité enviée du monde, et sans doute vouée à disparaître : la liaison étroite qu'entretiennent depuis des siècles la politique et la littérature. En quel autre pays, un homme d'Etat estimerait que la légitimité issue du suffrage est rehaussée par le prestige de l'écriture ? En quel autre pays les grands écrivains jugent que leur génie leur octroie le devoir d'éclairer les destinées de la nation et de guider le peuple ? Ce croisement n'a pas été l'exception mais la norme, comme en témoignent par exemple la publication du Mémorial de Sainte-Hélène et celle des Mémoires de Charles de Gaulle dans la bibliothèque de la Pléiade. Du XVIe au XXIe siècle, ce grand livre met en lumière, à travers une galerie de portraits d'hommes politiques qui ont écrit des chefs-d'oeuvre et d'écrivains phares qui ont exercé le pouvoir, cette endogamie paradoxale qui n'a cessé de susciter l'étonnement des étrangers, car elle donne aux mots une résonance et à la politique une élévation, presque une transcendance, qui manque tant aujourd'hui. Du côté des hommes d'Etat, voici Henri IV, Richelieu, Louis XIV, Mirabeau, Napoléon, Clemenceau, Jaurès, Blum, de Gaulle et Mitterrand, dont l'exercice du pouvoir s'est accompagné des pouvoirs de l'écrit. Parmi les écrivains dont la renommée a été le piédestal des ambitions politiques, voici Montaigne, Chateaubriand, Lamartine, Tocqueville, Hugo, Barrès, Malraux, Senghor... La littérature apparaît tantôt comme le vecteur d'une ambition, tantôt comme le deuil éclatant d'espoirs déçus, tandis que la politique cherche dans la littérature un surcroît de légitimité conjugué à un brevet pour la postérité. Un livre fort, doté d'une écriture superbe ; des portraits ciselés qui convoquent l'ironie de Saint-Simon et ont la profondeur de ceux de Sainte-Beuve.

08/2023

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Faits de société

La République du copinage

Copinage et réseautage sont les deux mamelles de la France. Depuis l’élection de Nicolas Sarkozy en 2007, les coteries et les castes oligarchiques ont accentué leur mainmise sur tous les pouvoirs : nominations, décorations, placards dorés, prébendes, marchés et contrats s’octroient en fonction de l’entregent. Des conseillers occultes et intermédiaires multicartes prospèrent dans les couloirs de l’Élysée. Les amis du 9-2, du Fouquet’s et les proches de la Première Dame sont choyés. Des élus devenus avocats ou « consultants » monnaient leurs carnets d’adresses. Les élites pantouflent, les ambitieux se placent, les lobbyistes s’activent, les gourous de la com’ surfent sur la crise et les princes des médias se transforment parfois en courtisans. Dansant au-dessus du volcan d’un pays en crise, le microcosme se protège ainsi, entre révérences et connivences. Les réseaux servent surtout d’assurance aux puissants pour préserver leurs privilèges. Vincent Nouzille a enquêté pendant plusieurs années pour décrypter ces systèmes de pouvoir, leur fonctionnement et leur influence réelle. Il révèle comment ceux-ci imposent discrètement leur loi et comment la plupart transcendent les camps politiques. Mieux, ils préemptent l’avenir. Francs-maçons, énarques, diplômés d’HEC, communicants, Corses, gays ou cathos : tous tirent déjà les ficelles pour tenter de se placer dans les coulisses du pouvoir. Quel(le) que soit le (la) président(e) qui sera élu(e) en mai 2012, ils seront toujours là…Vincent Nouzille est journaliste indépendant, après avoir été notamment grand reporter à L’Express et à L’Expansion. Il est l’auteur ou le coauteur d’enquêtes de référence comme Les Parrains corses (avec Jacques Follorou, Fayard, 2004), Députés sous influences (avec Hélène Constanty, Fayard, 2006), Des secrets si bien gardés (Fayard, 2009) et Dans le secret des présidents (Fayard/LLL, 2010).Découvrez La France des réseaux, la version Web complémentaire de cette enquête, avec textes, photos, portraits et plus de 5 heures de vidéos, grâce à une offre spéciale sur www.lafrancedesreseaux.com/copinage.

10/2011

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Ouvrages généraux et thématiqu

Le général Lamarque ou la gloire inachevée

Immortalisé par Les Misérables, le général Lamarque est surtout connu pour ses funérailles qui ont dégénérées en juin 1832, en une insurrection républicaine. Ce personnage haut en couleur est paradoxalement plus connu pour sa mort que pour sa carrière. Qui était-il véritablement alors que Napoléon, dans le Mémorial de Sainte-Hélène, le cite comme l'un de ses futurs maréchaux s'il était reste sur le trône ? Ce Gascon intrépide et impétueux appartient à cette génération qui a vingt ans au début de la Révolution française et qui, optant pour la carrière des armes, connaît une rapide ascension sociale. Proche des Bonaparte sans appartenir au premier cercle, il est présent à des moments importants de la vie de Napoléon. Durant toute la période impériale, à Naples et en Espagne, il a constamment cherché la reconnaissance de ses services, quitte a tout sacrifier pour triompher dans son insatiable quête de gloire. C'est lui qui reprend Capri aux Anglais. La chute de l'Empire vient briser tous ses espoirs et s'ensuit alors une lente descente aux enfers. Défenseur jusqu'au-boutiste de la gloire napoléonienne, la suite de sa vie sous la Restauration et la Monarchie de Juillet offre à ce militaire dans l'âme un exemple de reconversion réussie dans la société postimpériale. Son élection à la Chambre des députés lui donne une nouvelle chance de servir la nation et l'opportunité de réussir là où il a échoué précédemment comme militaire : faire partie des personnalités qui comptent de son temps. Resté indéfectiblement un homme de 1789, deux carrières se sont offertes a lui : l'une par le sabre, l'autre par le verbe. Défenseur infatigable des droits du peuple et ami constant de la liberté, Lamarque a été, selon Victor Hugo, "aimé du peuple parce qu'il acceptait les chances de l'avenir, aimé de la foule parce qu'il avait bien servi l'Empereur. ". .

06/2021

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Préhistoire

Un bouquet d'ancêtres. Premiers humains : Qui était qui, qui faisait quoi, où et quand ?

Les incroyables découvertes paléontologiques et préhistoriques de ces derniers temps permettent de mieux comprendre l'origine africaine de l'Homme, survenue il y a 3 ? millions d'années, due à une simple nécessité d'adaptation à un changement climatique. Elles racontent les quelques millions d'années qui la précèdent comme ceux qui la suivent. L'ambition de ce livre est d'éclairer cette extraordinaire période qui voit la matière vivante se faire matière pensante. On y apprend que la lignée des Préchimpanzés et celle des Préhumains se sont séparées il y a une dizaine de millions d'années, la seconde s'établissant dans un milieu moins boisé que la première. On y voit ces Préhumains se mettre debout, marcher mais grimper encore. Six genres et une douzaine d'espèces illustrent ainsi cette extraordinaire radiation qui s'épanouit de 7 à 2 ? millions d'années dans l'arc intertropical, du Tchad à l'Afrique du Sud en passant par l'Ethiopie, le Kenya, la Tanzanie et le Malawi. Puis ces premiers humains, longtemps inféodés à la savane d'Afrique, en sortent et c'est en Israël, en Géorgie, en Turquie, au Pakistan, en Inde, au Laos, en Indonésie, en Chine, mais aussi, de l'autre côté, en Italie, en France, en Espagne, qu'on va les retrouver et les suivre, à partir de 2 ? millions d'années au moins en Asie, à partir d'un généreux million d'années en Europe... Et on y voit ensuite l'Homme moderne naître à son tour en Afrique, s'y déployer et en sortir il y a 200 000 ans. Cette belle histoire est bien entendu accompagnée de multiples événements qui tous posent de nouvelles questions qui la compliquent et l'enrichissent. Les conteurs, tous acteurs, sont Zeresenay Alemseged, Lee R. Berger, José Braga, Michel Brunet, Ronald J. Clarke, Yves Coppens, Anne Dambricourt Malassé, Fabrice Demeter, Robin Dennell, Yohannes Haile-Selassie, Sonia Harmand, Israel Hershkovitz, Dirk L. Hoffmann, Jean-Jacques Hublin, Marie-Hélène Moncel, François Sémah, Brigitte Senut et Amélie Vialet.

08/2021

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Romans historiques

Fils du Shéol

Un effroyable voyage à rebours, sur trois générations, jusqu'à la genèse du mal. Tout commence aux côtés du jeune Karl, le narrateur. Dans la touffeur du wagon à bestiaux qui le conduit au camp d'extermination, il fait la connaissance de son seul et unique amour, Helena. Le garçon est gazé à son arrivée. Depuis un étrange séjour des morts, le Shéol, il est alors condamné à regarder évoluer les siens et à tenter d'éviter la catastrophe. Ainsi, retrouve-t-on Manfred, le père de Karl, devenu Sonderkommando. Dans la noirceur sans limite de sa condition, il se souvient des jours lumineux passés auprès de sa belle. Plusieurs années auparavant, Manfred a rencontré Elisa en Algérie. Tombé fou amoureux d'elle, il l'a épousée et emmenée avec lui à Berlin. Elle lui a donné un fils... Karl.Karl, qui depuis le Shéol, n'a de cesse de remonter le temps avec le vain espoir d'empêcher l'irréparable. Aussi croise-t-on Ludwig, le père de Manfred, qui dans la pénombre de l'appartement berlinois n'aime rien tant que raconter ses aventures de jeunesse à son petit-fils. A l'époque, Ludwig servait dans l'armée allemande en Afrique de l'Ouest. Il en a rapporté une déchirante nostalgie, des masques et une photo à laquelle il tient par-dessus tout. Il y apparaît aux côtés de ce qui semble être une femme fantôme, parce qu'on n'aperçoit d'elle qu'une silhouette. Et ce que le vieil homme n'a jamais pu raconter de son vivant, Karl va l'apprendre depuis sa nouvelle demeure. Ainsi suit-il les tribulations de son grand-père dans cette ancienne colonie mais aussi celles de son véritable amour, Hitjiverwe, beauté herero dont le sort, le sien propre autant que celui de son peuple, sonne comme un terrible avertissement aux générations futures. De la Pologne des années 1940 à la Namibie des années 1900, trois histoires d'amour pour remonter à l'origine du mal. Trois générations et deux génocides.

08/2015

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Héraldique

L'esprit de la girouette

II est un art : issu du Moyen Age qui fleurit sur nos toits et qui se joue du vent, du temps et des hommes : c'est l'art de la girouette. Du penon du chevalier qui, à l'assaut d'un mur d'enceinte s'était hissé sur le chemin de ronde et s'y était maintenu, aux oeuvres récentes d'un Gilioli ou d'un Calder, s'égrène une longue histoire que JeanFrançois et Jacques Petit et leurs équipes souhaitent vous faire découvrir. Dans un style alerte, attrayant, émaillé de pensées neuves et dé découvertes précieuses, Daniel Couturier, membre de l'Union française des experts en oeuvres d'art et spécialiste des objets qui tournent au vent, vous entraîne dans une chasse passionnante à ces petits chefsd'oeuvre qui se profilent sur notre ciel d'Europe. La diversité des thèmes retenus par les " artistes "souvent de simples forgerons ou des paysans habiles, a fait de la girouette un élément important de notre patrimoine d'art populaire. Quelques musées en ont parfois préservé certaines en France et à l'étranger, des collectionneurs en ont rassemblé. Il manquait un ouvrage précis et documenté : le voici. C'est un album de 176 pages, illustré de plus de 200 dessins au trait, en noir et blanc et en couleurs dus au talent d'Hélène Dubois-Aubin et de Nicolas Jolivot et divisé en chapitres au titre évocateur : L'aventure est dans le ciel Suivons la direction du vent Epis et toitures Histoire de la girouette Le coq, un oiseau de haute situation Quelques girouettes singulières : celles de la marine et des grandes épopées La girouette dans le monde héraldique Contes et légendes Et si on parlait d'expertise ? La girouette dans la littérature Les girouettes américaines Girouettes et modernité (qui retrace l'histoire d'une collection unique au monde, présentant 68 sculptures des artistes contemporains les plus connus).

12/2023

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Science-fiction

Le cycle d'Ardalia Tome 3 : Les Flammes de l'Immolé

La grande traque avait commencé, et les hevelens étaient le gibier. Quand se conclurait-elle ? Et comment ? Impossible de le prédire. La conclusion tant attendue de la trilogie Ardalia L'armée de Malia vaincue, les forces de la Destruction font le siège de la Porte des Canyons et se répandent dans les Steppes Venteuses. Pour chaque enfant du vent ou de l'eau capturé et précipité dans la Grande Déchirure, c'est un nylev, un être de feu qui naît. Pelmen, Laneth, Lominan et Elisan-Finella doivent convaincre les krongos de se joindre à leur lutte désespérée. Mais les êtres de pierre ne sont qu'une poignée, et plus rien n'entrave Valshhyk, l'Immolé... Les Flammes de l'Immolé est le troisième et dernier tome du cycle d'Ardalia, roman de science-fantasy. Ce qu'ils en disent "Nous avions oublié que nous avions sous les yeux le meilleur roman de fantasy autopublié de ces dernières années. Personnages on ne peut plus attachants, rythme narratif soutenu, rebondissements à foison, on est (re)conquis dès la cinquantième page, à nouveau embarqué corps et biens dans le monde d'Ardalia. On repart suivre le vent ou reprendre des forces dans les bassins d'eau turquoise, comme dans les précédents opus. En y ajoutant une pincée de magie de la terre". Pentalaimon - Les Chroniques de l'Imaginaire "Beaucoup, beaucoup de péripéties et de retournements de situation inattendus qui ne faiblissent pas tout au long d'un peu plus de cinq cent pages". Hélène - Les Vagabonds du Rêve "Ce que j'ai vraiment aimé dans ce tome, et ce cycle, c'est que nous restons plongés dans l'histoire du début à la fin. Il est très difficile de décrocher avant d'avoir terminé et c'est très plaisant. Et encore une fois, c'est écrit avec une grande simplicité qui n'est pas là pour nous déplaire, bien au contraire ! "Flynn- Flynn SFFF

05/2013

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Beaux arts

Marie Cuttoli. Myrbor et l'invention de la tapisserie moderne

La vie de cette femme ambitieuse et instinctivement férue d'avant-gardisme se déroule comme un roman. Née à Tulle en 1879 d'un père limonadier, Marie Bordes épouse en 1920 Paul Cuttoli, maire de Philippeville en Algérie, devenue Skikda. Vivant alors entre Paris et l'Algérie, où Paul Cuttoli a construit pour elle le palais Dar Meriem ("la maison de Marie"), elle monte des ateliers de tapisserie, d'abord à Sétif puis, en France, à Aubusson. Rénovant cet art particulier en demandant à des artistes tels que Lurçat, Rouault, Coutaud, Picasso, Dufy, Braque, Laurens... des cartons qu'elle transforme en chef-d'œuvre textiles, elle ouvre la boutique de mode et de décoration Myrbor : MYR(iam) BOR(des). En 1924, la route de Marie Cuttoli prend un tournant inattendu : sa rencontre avec le jeune physiologiste, savant et collectionneur, Henri Laugier, est le départ d'une vie sous le signe d'un double passion partagée, affective, certes, mais aussi centrée sur les collections d'oeuvres d'art. Leur duplex rue de Babylone, écrin rêvé pour leurs tableaux et leurs fabuleuses tapisseries, et à Antibes la villa Shady Rock sont les lieux de rendez-vous de personnalités aussi diverses que Léon Blum, Man Ray, Pablo Picasso ou Helena Rubinstein. Avec l'aide du célèbre docteur Barnes, Marie organise des tournées dans les capitales étrangères, où elle expose et vend ses tapisseries. Elle s'allie à Jeanne Bucher pour créer la galerie Jeanne Bucher-Myrbor et, après la guerre, à Lucie Weill. En 1963, Henri Laugier et Marie Cuttoli lèguent une partie de leur collection au Musée national d'art moderne, dont vingt-quatre papiers collés de Picasso. Ils se retirent à Shady Rock, où ils disparaissent tous les deux, à trois mois d'intervalle, en 1973. Cet ouvrage est une promenade artistique entre Tulle, l'Algérie du début du XXe siècle, le Paris des avant-gardes, Aubusson rajeuni et les Etats-Unis.

06/2010

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Ethnologie

Du point de vue de l'ethnicité. Pratiques françaises

Depuis une vingtaine d’années, les discussions tantôt politiques, tantôt scientifiques autour du « modèle républicain français d’intégration » témoignent implicitement d’un malaise face à cette question, tout en l’occultant dans la pratique. Finalement, ce qui pose problème aujourd’hui n’est pas tant le principe d’égalité des droits que la difficulté contemporaine à l’assurer dans la réalité. Crise économique, chômage, ségrégation urbaine associée à une répartition territoriale des inégalités sociales, ou encore la manière dont la xénophobie se banalise dans le discours politique sont quelques-uns des facteurs qui ont fait apparaître des pratiques et discours discriminatoires où « la culture d’origine » est souvent surinvestie et appréhendée de manière négative. Aussi la question de l’« ethnicité » réduite à sa dimension politique étatico-nationale a-t-elle pour effet de limiter la compréhension des réalités quotidiennes associées aux situations hiérarchisées dans lesquelles se jouent des relations interethniques. Plutôt que de s’intéresser aux prétendus « problèmes » que pose l’immigration, anthropologues, géographes, sociologues, mais aussi un juriste, une psychosociologue, un documentariste et un économiste ont choisi dans cet ouvrage d’interroger les enjeux auxquels ceux-ci renvoient. Au fond, il s’agit de considérer que la « différence » des populations nommées « immigrées », « deuxième génération », « gens du voyage », existe peu en tant que telle, qu’elle est le résultat de rapports sociaux sociologiquement et historiquement construits entre différents acteurs, et inscrits à un moment donné. Chantal Crenn est maître de conférences en anthropologie à l’université Michel-de- Montaigne Bordeaux III, IUT Département « Carrières sociales » et chercheure à l’UMI 3189 ESS-CNRS-Bamako / Dakar / Ouagadougou / Marseille. Laurence Kotobi est maître de conférences en anthropologie au Département d’Ethnologie et d’Anthropologie sociale de l’université Bordeaux-Segalen et chercheure à l’UMR 5185-ADES-CNRS / université Bordeaux-Segalen. Avec les contributions d’Hélène Bertheleu, Bernard Chérubini, Henri Courau, Dominique Crozat, Denys Cuche, Angélina Etiemble, Mohamad Fazani, Zahia Kessar, Gaëlla Loiseau, Abdourahmane Ndiaye, Dragoss Ouedraogo, Yves Raibaud, Claire Schiff et Maryse Tripier.

02/2012

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Sociologie

Le partage. Forum international Le partage Maison de l'Unesco, 25 et 26 novembre 2003

L'Académie Universelle des Cultures que préside Elie Wiesel, prix Nobel de la Paix, organise chaque année un prestigieux Forum international : dans ce cadre, les membres de l'Académie et des experts de toutes disciplines ont réfléchi en 2003 sur le partage. " Serait-ce une utopie de suggérer la vision morale d'un autre monde qui, en raison des turbulences qui le traversent, reste lié par sa démarche et uni dans son destin, autrement dit, par la nécessité absolue de partager à tous les niveaux ? " s'interroge Elie Wiesel. Les intervenants ont exploré le sens profond ainsi que les dimensions et les applications du partage. Prenons par exemple la société démocratique où " le devoir de partage " constitue la base même de la vie commune, le domaine économique où la part du gâteau prise par chacun conditionne la taille de la part de tous les autres, le domaine culturel où le désir de partager inspire les créateurs, qui font de leur talent, de leur savoir, une offrande qui envahit toute la société. Ils nous ont aussi fait part de leur expérience. Parmi eux, Jacqueline de Romilly a évoqué la complexité du partage entre frères, Alain Minc et Christophe Aguiton : le partage des richesses, Jérôme Bindé : le partage des connaissances et du savoir, Umberto Eco et Franz-Olivier Giesbert : le partage de l'accès à l'information, Bernard Kouchner : l'invention d'un système de santé universel, Junzo Kawada : le partage de la mémoire collective, Jorge Semprun : les mémoires récalcitrantes, Heinz Wismann : deux mémoires : celle de l'Europe de l'Ouest et de l'Europe de l'Est, Michelle Perrot : le partage des sexes, Helena Kennedy : le partage des cultures ; enfin, autour d'une table ronde, Julia Kristeva, le Père Pierre Ceyrac, Furio Colombo, Pierre Zemor et Sœur Emmanuelle ont évoqué le partage comme expérience humaine, expériences religieuses, usages ou traditions pour conclure : être humain signifie partager.

11/2004

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Histoire de France

Savary. Le séide de Napoléon

" Si l'Empereur lui disait de vous tuer, il vous prendrait tendrement la main et vous dirait : je suis au désespoir de vous envoyer dans l'autre monde, l'Empereur le veut ainsi. " Tel est le portrait du général Anne Jean Marie René Savary, duc de Rovigo (1774-1833), qu'a dressé l'un de ses contemporains et que l'intéressé n'a pas vraiment désavoué, se qualifiant lui-même, dans ses Mémoires, de " séide de Napoléon ". Des fossés de Vincennes où il organisa l'exécution du duc d'Enghien aux salons du ministère de la Police où il remplaça Fouché en 1810, en passant par le guet-apens de Bayonne, la répression impitoyable en Espagne ou la détention du pape, il fut en effet associé aux actions les plus controversées du régime napoléonien. La duchesse d'Abrantès, Germaine de Staël, Chateaubriand, Stendhal l'ont sévèrement jugé, sans même parler de la haine que lui vouèrent ses adversaires politiques (Fouché, Pasquier, etc.). Même Napoléon " exécuta ", à Sainte-Hélène, celui qui l'avait si bien servi en jugeant que, si on le laissait faire, il mettrait bientôt le feu à la France. Rares furent ceux qui, comme l'ultra-royaliste Joseph de Maistre, avouèrent avoir décelé en lui un " homme d'esprit et plein d'intelligence ". Si bien qu'ont été négligés les autres aspects de sa carrière : actions d'éclat dans les armées révolutionnaires, capacités exceptionnelles dans ses fonctions d'aide de camp de Napoléon, commandements réussis pendant les campagnes d'Allemagne et de Pologne, missions diplomatiques, réorganisation du ministère et de l'action de la police, sans parler même de ses qualités d'homme privé. Loin de réhabiliter cet homme dur et sans scrupule, qui s'illustra encore à la fin de sa vie par sa cruauté en Algérie, Thierry Lentz le restitue, à la lumière de nombreux documents inédits, dans sa totalité, et notamment en ce qu'il a servi de bouc émissaire commode et de paravent à Napoléon, devant ses contemporains comme devant la postérité.

11/2001

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Histoire de France

Nouvelle histoire du Premier Empire. Tome 4, Les Cent-Jours 1815

Sous l'angle politique, diplomatique ou militaire, le système napoléonien a cessé de vivre avec l'abdication de 1814 et l'installation aux Tuileries du frère de Louis XVI. Aussi, le long récit historique de Thierry Lentz aurait-il pu se clore sur ces événements, les Cent-Jours n'étant que le bégaiement d'années fécondes, tantôt glorieuses, tantôt décevantes, de la conquête de l'Europe à l'effondrement. La France n'est-elle pas désormais dépouillée de presque toutes ses conquêtes ? Ses institutions ne sont-elles pas en cours d'adaptation à un modèle dont les réminiscences de l'Ancien Régime ne sont pas absentes ? Pourtant, la mémoire de Napoléon ne serait pas la même s'il n'avait pas eu l'audace de vouloir inverser le cours des choses : ce furent le " miracle " du retour de l'île d'Elbe, les Cent-Jours et Waterloo. L'historien doit observer qu'il n'y a rien de commun entre ces trois mois de 1815 et les quinze années précédentes. Le revenant de l'île d'Elbe a perdu la main. Il multiplie les erreurs dans le choix des hommes et les imprudences politiques. Il s'entoure d'un personnel fatigué ou bien de ses pires ennemis, sans compter l'appel à des intellectuels en manque de prestige. Il subit aussi des trahisons que ne compensent pas certains ralliements, tandis qu'à Vienne les puissances poursuivent la reconstruction d'une Europe dans laquelle il n'a plus sa place. Le salut du régime ne tient plus qu'au savoir-faire guerrier du vainqueur d'Austerlitz. Mais l'Empire succombe dans une " morne plaine ", aux portes de Bruxelles, avant de recevoir l'estocade devant les Chambres. La paix signée avec les vainqueurs sera terrible. Il faudra la réécriture de l'histoire à Sainte-Hélène, l'envol de la légende et que, les années passant, " la France s'ennuie ", comme devait dire Lamartine, pour que les Cent-Jours soient oubliés, pardonnés, puis magnifiés.

04/2010

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Littérature française

Entre hyènes et chacals. La forteresse de sable

Quelle fresque admirable ce roman dont le principal décor en est une forteresse, Kalaal, où vivent et meurent des personnages au coeur de granit, foisonnent d'autres, égrenant leurs souvenirs aux vents du désert. Métaphoriquement, elle signifie que tout se délite, même les sentiments les plus puissants. Autour de Kalaat, non loin de la table de Jugurtha, hyènes et chacals rôdent... Cette forteresse a ceci de remarquable c'est qu'elle se situe dans le temps et dans l'espace (Algérie 1942, Rome 1943, Tunis 1947, Kalaat 1954, Paris 1982) même si ses fondations majeures ont pour aire le village de Kalaat en Tunisie. Sa " châtelaine " d'aujourd'hui, Louisa, avant d'y être ancrée, connut dans sa jeunesse l'Italie du Duce et le Tunis de ses premières amours avec Youssef qui n'était pas encore le chef de guerre qu'il deviendra sous la bannière du Combattant Suprême, Habib Bourguiba. Patriote, résistant intègre, Youssef n'oubliera jamais Louisa, mariée au policier français Raymond Mignard, son " ennemi naturel ", époux peu scrupuleux et redoutable tortionnaire, tant dans son milieu professionnel que dans sa vie affective. Une lutte à l'issue fatale s'engagera entre Raymond Mignard et Louisa, soutenue par deux personnages-clefs : sa belle-mère Laurence, femme de tête, et la nounou, Fatma, qui imprime sa touche de magie. Trio féminin, puissant bastion humain. De même, le lecteur n'oubliera le visage d'Héléna, la petite espiègle, qui connaîtra une fin tragique. Angela Cimino-Creusson a su peindre cet immense polyptyque qu'est Entre Hyènes Et Chacals où les figures de l'amour et de la haine ont la vigueur de cette fantasia offerte par Youssef aux gardiens de la forteresse de Kalaat pour mieux circonvenir leur vigilance. Cette fresque est non seulement flamboyante par l'éclat des couleurs qui la révèlent, mais également par la maîtrise d'une composition intelligente autant que d'un phrasé dignes des maîtres du roman contemporain.

01/1994

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Décoration

UAM. Union des artistes modernes

En 1929 naquit l'Union des Artistes Modernes qui élevèrent les arts décoratifs au rang d'un art à part entière. Ce livre retrace, l'histoire de ce mouvement. La seconde partie propose 70 biographies illustrées des principaux membres de l'U.A.M : Herbst, Fouquet, Templier, Sonia Delaunay, Jourdain, Mallet Stevens, Puiforcat, Chareau, Cassandre, Pierrand, Prouvé, etc... Dès la fin des années 20, un grand nombre de créateurs – meubliers, architectes, joailliers, orfèvres, graphistes, peintres, designers, - se regroupèrent en une association dont les principes furent clairement énoncés. En effet, en but aux critiques, de tous ceux qui redoutaient leur modernité qui aujourd'hui encore décide de notre environnement, face à l'incohérence des salons officiels, la décision fut prise de former un groupe composé "d'artistes créateurs en sympathie de tendance et d'esprit, non pas chapelle ou cénacle, mais individualités fortes et parmi les meilleurs de notre temps, pratiquant le jeu d'équipe". Ainsi naquit, en 1929, l'Union des Artistes Modernes qui, de 1930 à 1937, élevèrent les arts décoratifs au rang d'un art à part entière. Après la guerre, René Herbst regroupa les membres dispersés de cette association, de nouvelles conceptions guidèrent alors leurs créations exposées au Salon des Arts Ménagers sous le titre "Formes Utiles". Ce livre richement iconographié retrace, pour la première fois l'histoire de ce mouvement, en particulier à travers les expositions auxquelles ils ont participé. La seconde partie de cet ouvrage propose 70 biographies illustrées des principaux membres de l'U.A.M., dont le simple énumération suffit à démontrer sont importance : René Herbst, Gérard Sandoz, Jean Fouquet, Raymond Templier, Hélène Henry, Sonia Delaunay, Francis Jourdain, Bob Mallet Stevens, Jean Puiforcat, Pierre Chareau, Cassandre, Gustave Miklos, Charlotte Pierrand, Jean Prouvé, Louis Sognot, Charlotte Alix, Joseph Casky, etc... En annexe, seront reproduits de nombreux documents d'époque : descriptifs des expositions, compte-rendu de séances, correspondances, etc...

06/2018

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Violence

Violences sexuelles. En finir avec l'impunité

Les violences sexuelles sont un phénomène de très grande ampleur dont la reconnaissance par les pouvoirs publics et la société dans son ensemble n'en est qu'à ses balbutiements. L'écart est encore immense entre les faits de violences sexuelles et les condamnations des agresseurs. Il n'est pas excessif de considérer que cela constitue un système d'impunité pour les agresseurs. L'objectif de ce livre est de mieux comprendre les différentes formes de violences sexuelles (viol et agression sexuelle, prostitution, violences au travail, mutilations sexuelles féminines, inceste) et leur impact sur les victimes afin de promouvoir des pratiques professionnelles protectrices. Pour cela il était nécessaire de faire appel aux professionnels les plus reconnus dans leurs différents champs de compétence. François Molins : procureur de la République près le tribunal de grande instance de Paris. Marie-France Casalis : conseillère technique à la délégation régionale aux droits des femmes et à l'égalité d'Ile-de-France. Emmanuelle Piet : médecin de Protection maternelle et infantile (PMI) en Seine-Saint-Denis, présidente du Collectif féministe contre le viol (CFCV), dont l'action a permis de faire évoluer la loi sur le sujet. Membre du Haut conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes. Marilyn Baldeck : déléguée générale de l'AVFT (Association européenne contre les violences faites aux femmes au travail). Hélène de Rugy : déléguée Générale l'Amicale du Nid. Stéphanie Caradec : directrice du Mouvement du Nid-France. R. Job : psychologue formateur au centre de formation de la Gendarmerie nationale. Anne Soussy : cheffe de service de l'Unité Médico-Judiciaire (UMJ) de l'Hôpital intercommunal de Créteil. Patrick Poirret : 1er avocat général à la Cour de cassation. Christine Gilles : gynécologue, cheffe du service de Gynécologie-Obstétrique (Bruxelles). Olivier Christen : Procureur de la République adjoint au tribunal de grande instance de Paris. Cécile Pudebat : avocate en droit social, membre du Conseil d'administration de l'association FIT, une femme un toit, depuis avril 2017. Linda Tromeleue : psychologue clinicienne.

03/2021

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Guerre d'Algérie

Le silence et le bruit

" Mon père n'était pas croyant. Pourquoi ma mère a-t-elle tenu à cet enterrement religieux ? La réponse, je ne tarde pas à la découvrir. Sur la pierre tombale, à côté du nom de mon père, elle a fait graver ces mots : A la mémoire de Mimoun COHEN son père Yvonne COHEN sa mère Colette COHEN sa soeurJean-Jacques SICSIC son beau-frèredisparus en juin 1962 en AlgérieEt de Régine COHEN sa soeurFigés dans le marbre, ils hurlent comme des nouveau-nés. Et moi, j'ai l'impression de me réveiller d'un long coma. Colette, Yvonne, Mimoun, Jean-Jacques. Yvonne, Mimoun, Jean-Jacques, Colette. J'ignorais que mon père avait une soeur, une soeur qui s'appelait Colette. Jusqu'à ce jour, je n'avais jamais entendu parler de mes grands-parents, ils n'avaient pas de noms, pas de visages. Colette, Yvonne, Mimoun, Jean-Jacques. Yvonne, Mimoun, Jean-Jacques, Colette. J'ai beau répéter ces noms comme un mantra, rien ne se passe, ils ne convoquent aucune image, aucun souvenir. Seulement un incommensurable étonnement. Pourquoi ce secret, pourquoi ce silence ? Disparus en Algérie. Qu'est-ce que ça veut dire, disparus ? Qu'est-il arrivé à mes grands-parents, leur fille et leur gendre, là-bas, en Algérie ? " C'est donc lors de l'enterrement de son père qu'Hélène Cohen découvre l'existence en même temps que la disparition d'une partie de sa famille. Juifs algériens, ils sont quatre à être partis et jamais revenus, quelques jours avant la déclaration d'indépendance. Ramenée à elle-même par cette découverte, l'autrice décide de plonger dans les méandres du secret familial et d'interroger les survivants pour enfin comprendre et connaître les disparus. Une enquête poignante au coeur d'un déni familial qui fait écho à l'un des épisodes les moins connus de la guerre d'Algérie : la disparition de plusieurs centaines d'Européens malgré la signature des accords d'Evian.

03/2022

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Littérature française

Coeur de rocker

Façonné par les idéaux et la culture des années 1960, le Québécois Luc Plamondon est l'un des plus grands paroliers de l'histoire de la chanson francophone. Après avoir sillonné l'Europe, l'Afrique du Nord et l'Amérique, et s'être forgé une immense culture musicale, cet amoureux de chanson française et de rock'n roll a mis au point un style propre en jetant des ponts entre ces deux genres. Artisan du succès de la révolutionnaire Diane Dufresne, il accède au sommet de sa popularité à la fin des années 1970 en signant les chansons de l'opéra-rock Starmania, sur des compositions de Michel Berger. Le triomphe du spectacle lance la mode des comédies musicales, un genre qui fait la renommée de l'auteur avec par la suite La Légende de Jimmy puis Notre-Dame de Paris avec Garou, Patrick Fiori et Hélène Ségara. La modernité de ses textes lui permet de mettre dans la lumière les interprètes avec lesquels il collabore : Céline Dion, qu'il fait découvrir au public français, Julien Clerc, à qui il permet de devenir un chanteur populaire, et bien d'autres. Loin de proposer une simple rétrospective de sa carrière, Luc Plamondon revient aussi sur les grandes étapes de sa vie. Un livre qui met en avant ses idéaux - la défense des droits d'auteur, la libre circulation des personnes, la possibilité de s'extraire de son milieu -, sa simplicité en dépit de la réussite, le tout ponctué d'anecdotes et d'expériences exceptionnelles inédites tour à tour bouleversantes ou amusantes sur les figures légendaires de la musique et du spectacle : l'érudition et la délicatesse de David Bowie avant même qu'il explose avec Ziggy Stardust, la passion secrète de Johnny Hallyday, alors en plein régime vapeur, pour les hamburgers ou le récit d'une soirée d'anthologie avec des Rolling Stones particulièrement stone...

11/2023

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Romans noirs

La cité en flammes

Etat du Rhode Island, 1986. Danny Ryan, vingt-neuf ans, est docker. Intelligent, loyal et réservé, il n'a jamais vraiment trouvé sa place au sein du clan des Irlandais, qui règne sur une partie de la ville. Son rêve : fuir loin de cet endroit où il n'a pas d'avenir. Mais lorsque Paulie Moretti, mafieux d'une famille italienne jusque-là amie, s'affiche avec sa nouvelle conquête, Hélène de Troie des temps modernes, Danny est mêlé malgré lui à une guerre sans merci à laquelle il ne peut échapper. Il lui faudra s'imposer enfin et affronter un déchaînement de violence sans précédent pour protéger sa famille, ses amis et la seule patrie qu'il ait jamais connue. Don Winslow livre ici le premier tome d'une trilogie magistrale, transposition des épopées de la littérature antique : la ville de Providence est Troie incendiée par les Grecs, Danny Ryan un héros homérique digne d'Enée. Traduction de l'anglais (Etats-Unis) par Jean Esch. Bio auteur : Don Winslow est l'auteur de 21 best-sellers internationaux, dont Corruption, Savages et L'Hiver de Frankie Machine. Sa trilogie de La Griffe du chien, Cartel et La Frontière est en cours d'adaptation série par la chaîne FX. Il vit aujourd'hui entre la Californie et Rhode Island. " Ce polar magistral, porté par un souffle romanesque puissant, s'inscrit sans l'ombre d'un doute dans la lignée du Parrain. " Philippe Blanchet, Le Figaro Magazine " Don Winslow, tel Virgile en Nouvelle-Angleterre. " Le Monde des livres " Winslow reste le maître incontesté de la guerre. " Le Point, Julia Malaure " Très cut, dépouillée, ultraprécise et dénuée de pathos, l'écriture contribue au fatalisme, passe sans ambages d'une banale scène de la vie quotidienne à l'horreur, du faux plat à la poussée d'adrénaline. " Libération " Avec son passionnant nouveau roman, La Cité en flammes, l'écrivain américain confirme qu'il est l'un des rois du polar... " Rolling Stone

05/2023

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Ouvrages généraux et thématiqu

Histoire des cent jours. Mars-novembre 1815

La première histoire totale de cette période exceptionnelle, accoucheuse de la France moderne. L'histoire des Cent-Jours ne cesse de fasciner, à juste titre. Entre mars et juillet 1815, année sans pareille, la France passe de Louis XVIII à... Louis XVIII, après le spectaculaire retour de Napoléon et le bref gouvernement provisoire dirigé par Joseph Fouché, ancien et futur ministre de la Police. La guerre des légitimités entre l'abeille et le lys se double d'une nouvelle guerre européenne, qui se solde par la terrible débâcle de Waterloo, chant du cygne de la domination française en Europe. Incroyable période, formidables acteurs. Outre Napoléon et Louis XVIII, le lecteur voit notamment passer Talleyrand, Fouché, mais aussi Chateaubriand, Benjamin Constant, les maréchaux Ney et Grouchy, Wellington, Blücher, et tant d'autres illustres ou oubliés. Ce moment exceptionnel a attiré les plus grands écrivains, politiques et historiens, chacun porté par sa sympathie ou sa répulsion pour la geste impériale et sa fin tragique. L'originalité du propos de Charles-Eloi Vial consiste à proposer une première histoire totale, à la fois globale et objective. Outre son sens consommé de la synthèse, il y parvient par le dépouillement de sources nouvelles, en particulier les rapports des préfets et les dépêches diplomatiques. Elles éclairent sous un jour neuf l'état de l'opinion et le jeu des puissances. Sa plume, sobre et inspirée, visite l'ensemble des lieux de l'épopée : Paris, Vienne, l'île d'Elbe, l'actuelle route Napoléon, le refuge de la cour royale en exil à Gand et naturellement la Belgique, sans oublier un large tour dans les provinces systématiquement oubliées. Enfin, l'ouvrage revient largement sur le dénouement extraordinaire de ce drame, avec ces seconds Cent-Jours qui voient Napoléon partir vers Sainte-Hélène, tandis que le gouvernement de Louis XVIII peine à contenir la Terreur blanche qui fait rage et condamne à terme la Restauration.

02/2021

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Critique littéraire

Boris Pasternak

Pasternak est, avec Mandelstam, Tsvétaïéva et Akhmatova, l'un des « quatre grands poètes » que nous aura donnés le vingtième siècle russe. C'est aussi l'auteur du mondialement célèbre Docteur Jivago, dont la parution, en Italie, lui a valu d'être banni de l'Union des écrivains et de devoir refuser, en 1958, le prix Nobel de Littérature. Son recueil inaugural, Ma sœur la vie, à l’été 1917, invente une poétique de l’instant, où des « millions de révolutions » intimes font signe à l’histoire. L’époque, que domine bientôt le « démon du temps » Staline, fait de Pasternak, malgré lui, un poète épique. S’il a pensé un instant dire oui au monde soviétique, c’est pour le refuser avec une force accrue dans un vaste roman qui proclame, sous un ciel de guerres et d’insurrections, la prééminence de l’amour et de la poésie sur toute politique. La tragédie collective et celle de l’écrivain – amours passionnées, souffrances familiales, arrestations de proches, morts et séparations, sourd combat avec l’officialité, esquives ou actes de courage – se racontent ensemble, faisant de la vie même de Pasternak, amère et heureuse à la fois, la chronique d’un siècle cruel. Journaliste et très bon investigateur, mais aussi poète et romancier, Dmitri Bykov a utilisé, pour élaborer ce livre, la plupart des sources aujourd’hui disponibles. Son admiration pour Pasternak, la connaissance minutieuse qu’il a du personnage, son impartialité, sa verve font de cette immense enquête un ouvrage qui ranime et rénove tout ce que l’on savait du poète – le contexte littéraire, familial, culturel et politique – et qui invite, au fil des pages, à une relecture active de son œuvre.Personnage marquant de la scène littéraire russe, Dmitri Bykov (né en 1967) est romancier, poète, mais aussi présentateur de télévision et journaliste. Il est l’auteur de plusieurs recueils de poèmes et de nouvelles, ainsi que de cinq romans, dont la Justification, publié aux éditions Denoël en 2002.Traduit du russe et annoté par Hélène Henry

10/2011

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Littérature étrangère

La toison d'or

Pourquoi Jason, petit-fils d'Eole, le Dieu du vent, a-t-il quitté, avec trente compagnons, sa Grèce natale pour aller au fond de la mer Noire voler la Toison d'or ? Que représentait la Toison d'or ? Et pourquoi Médée, princesse de Tauride, a-t-elle accepté de trahir ses voeux de prêtresse et tous les siens pour lui livrer la Toison ? Celui qui raconte cette histoire, de mille ans plus ancienne que l'histoire d'Hélène et de la guerre de Troie, est un poète anglais aussi subtil que le vieil Ulysse. Il vit depuis si longtemps au coeur des mythes grecs qu'il communique au lecteur sa flamme et sa foi. C'est pour l'amour de la Blanche Déesse, mère de toutes choses, que Jason accomplit, avec ses Argonautes, ce long périple, qui est sans doute le premier voyage vers l'Orient dont les hommes d'Occident aient gardé le souvenir confus. Récifs, tempêtes, escales dans les calmes golfes ou dans les eaux ennemies, fuites et batailles, ruses et triomphes, l'immense aventure se détaille en cent épisodes dont chacun révèle un fragment d'univers. Ce mythe du passé a pour caution la réalité du présent, car on peut suivre le périple de Jason sur une carte, et calculer la juste position des étoiles qui ont guidé les navigateurs de la légende. Dans le ciel d'aujourd'hui, entre le Centaure, qui fut le maître de Jason, et le Grand Chien, jadis consacré à la Blanche Déesse, la Constellation des Argonautes a vu apparaître une étoile nouvelle, signe de victoire et de miséricorde : les ombres du berger et des chiens ne viendront plus, des profondeurs de l'Enfer, boire le sang des victimes que Jason sacrifie... Embarquez-vous donc avec les Argonautes. la quête de la Toison d'or, ici neuve et brûlante, est la plus ancienne, la plus mystérieuse aventure de l'Humanité.

09/2010

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Critique littéraire

Les Contes d'Hoffmann. Ou Le reflet retrouvé de Jacques Offenbach

A la suite de la première des Contes d'Hoffmann, Ernest Reyer avouait : "Je doute, ai-je-écrit quelque part il y a bien des années déjà, qu'une oeuvre sérieuse sorte de la plume de qui a écrit les excentricités d'Orphée aux Enfers et de La Belle Hélène. Eh bien, je me suis trompé". Par un de ces pieds de nez dont l'histoire a le secret, Jacques Offenbach est acclamé pour le dernier opéra de sa production, Les Contes d'Hoffmann. Il connaît enfin le succès sur une scène officielle mais, ironie du sort, c'est à titre posthume ! Il gagne de ce fait sa place tant convoitée parmi les grands compositeurs dont les oeuvres brillent au frontispice des grandes salles lyriques. Cette reconnaissance post mortem de la qualité d'Offenbach en tant que compositeur d'opéra rejoignant ses illustres aînés après tant d'échecs, de déconvenues et un mépris toujours vivace, dessine presque une aporie rendant mystérieuse la genèse de la composition des Contes d'Hoffmann : l'artiste méprisé ou le poète maudit, pour rester dans la veine romantique, accouche soudain d'une oeuvre dont la beauté et la puissance ne peuvent rationnellement s'expliquer par une lente mais sûre progression artistique. Dans l'acte final des Contes – l'acte de Venise – Hoffmann paie de son reflet l'amour vénal de la courtisane Giulietta. Image symbolique, s'il en est, d'un homme - Offenbach - perdu et revenu de tout qui, en bradant son reflet, montre qu'il s'est perdu lui-même. Mais qu'a-t-il perdu ? Que va-t-il gagner ? Telles sont les questions auxquelles cet essai cherche à répondre en interrogeant les liens entre la vie personnelle et publique du compositeur et la modification d'un processus créatif - y compris dans l'utilisation du "léger" - qui, pour se changer, va puiser, comme le dit le livret, dans les "cendres de son coeur" le matériau de son inspiration.

10/2020

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Bibles pour enfants

La Bible en BD (relié + coffret) NE. Les plus célèbres récits de la Bible en BD

Un ouvrage universel et accessible pour découvrir ou redécouvrir en BD les récits fondateurs de la culture chrétienne.

04/2022

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Beaux arts

Le cubisme

Le 22 juillet 1921, Daniel-Henry Kahnweiler écrivait à son client et ami tchèque Vincenc Kramar (1877-1960), pour le remercier de l'envoi de Kubismus, tout juste paru : " Je regrette seulement que, dans ce livre, où les noms Daniel Henry et Kahnweiler reviennent à chaque page, il n'y ait pas une ligne que je puisse comprendre. Je serais très heureux si on le traduisait dans une langue que je maîtrise. Je suis certain qu'il n'y a pas de livre sur ces questions qui soit pour moi aussi intéressant et instructif que le vôtre. " Le souhait aura attendu sa réalisation plus de quatre-vingts ans. La première traduction intégrale, proposée aujourd'hui au lecteur, révèle un ouvrage qui est en effet, dans ses premières pages, une lecture critique du texte que le marchand de Picasso avait de son côté consacré au cubisme en 1920. Lecture cependant qui s'en détache très vite, pour donner sa pleine mesure, car l'auteur est non seulement collectionneur, mais encore historien de l'art, ayant fait ses classes à l'école de Vienne, chez Alois Riegl et Franz Wickhoff, à la charnière du XIXe et du XXe siècle. Son propos, dense, personnel et toujours passionné, traduisant un regard remarquable autant par sa sensibilité que par son amplitude et sa rigueur, fait résonner l'entente originelle de l'aisthêsis dans une analyse des visées du cubisme au travers des péripéties de sa période " héroïque " et du souvenir des choses vues, entre 1910 et 1913, entre l'atelier de Picasso, rue Ravignan, et la galerie de Kahnweiler, rue Vignon. Un dernier chapitre fait retour sur l'art tchèque, ses rapports à la scène parisienne et ses tentations identitaires, pour conclure à sa nécessaire insertion dans l'avant-garde internationale. Les artisans de cette édition sont : Erika Abrams, Grand Prix national de la Traduction ; Yve-Alain Bois, professeur d'histoire de l'art moderne à l'université de Harvard ; Jana Claverie, attachée de conservation au Musée national d'art moderne à Paris ; Hélène Klein, conservateur en chef au musée Picasso à Paris ; Vojtech Lahoda, directeur de recherche à l'Institut d'histoire de l'art de l'Académie des sciences de la République tchèque à Prague.

11/2002