Recherche

Radwane Saheli

Extraits

ActuaLitté

Terrorisme

Armées ouest-africaines et terrorisme : réponses incertaines ?

Depuis les printemps arabes et les crises libyenne et malienne (2011-2012), la menace terroriste n'a pas cessé de se consolider dans le Sahara jusqu'au bassin du Lac Tchad nonobstant une croissance significative des effectifs et des moyens militaires engagés. Le contraste entre l'engagement militaire croissant des Armées de la région et l'expansion continue du courant terroriste est la raison d'être de cette étude dont l'intérêt est de contribuer à faire évoluer les stratégies opératives militaires actuelles dont les résultats sont pour le moment très peu lisibles. Les différents engagements de l'auteur dans des opérations militaires de lutte contre le terrorisme, lui ont donné d'endurer l'âpre réalité, de vivre l'évolution de l'extrémisme violent armé et de mesurer partiellement la complexité des enjeux et des défis à relever. Confronté entre 2015 et 2019 aux multiples actions terroristes pendant qu'il assumait des responsabilités opérationnelles dans les régions du Sahel et du Nord, ce témoin privilégié des efforts militaires dans les combats contre la mouvance djihadiste, a choisi d'approfondir la réflexion sur le sujet par ses études et ses recherches. Dans ce premier essai littéraire, il décrit et livre son analyse aussi bien sur les particularités du terrorisme ouest-africain que sur les réponses apportées par les armées de la région avant de porter un jugement critique sur les éléments rédhibitoires des approches actuelles. Paul-Henri Sandaogo DAMIBA est officier supérieur d'infanterie dans les Forces armées burkinabè. Diplômé de l'école militaire de Paris, il est titulaire d'un master 2 en sciences criminelles du Conservatoire national des arts et métiers (CNAM) de Paris et d'une certification d'expert de la Défense en management, commandement et stratégie.

06/2021

ActuaLitté

Théâtre

Trilogie sahélienne

Le cycle Trilogie sahélienne, écrit entre 2009 et 2014, s'ouvre, avec la pièce Dans ce pays-là, sur un Président africain séduit par l'idée de se maintenir au pouvoir - sujet ô combien d'actualité ! Loin des clichés ou jugements faciles, cette tragédie, "à répéter ici ou ailleurs", comme le souligne son sous-titre, interroge en profondeur les mécanismes du pouvoir en Afrique, en dessinant des personnages complexes et attachants. Dans ce pays-là devait être mis en scène par le regretté Alfred Dogbé ; lue lors du Festival Emergences à Niamey en 2012, la pièce a été montée par Oumarou Aboubacari Bétodji en 2013/2014 et présentée, avec succès, par la Compagnie nigérienne Arène Théâtre notamment au CCFN de Niamey et de Zinder ainsi que dans les Alliances françaises d'Agadez et de Maradi (Niger). Le deuxième volet de la trilogie, Châteaux de sable, raconte la difficile conquête coloniale d'un royaume sahélien qui tente de résister à l'invasion, et imagine les relations complexes que cette "rencontre" douloureuse, violente, peut faire naître entre les personnages que tout oppose - hormis leur humanité. Deux gouttes d'eau ne valent pas une larme, pièce que son sous-titre qualifie de "farce triste" et qui clôt la trilogie, propose une véritable fresque de personnages qui, du nomade à la Première Dame, en passant par des soldats, diplomates, chercheurs d'or ou encore des hôtesses, évoluent dans un contexte de "fin de règne" d'un Chef d'Etat que l'on ne verra jamais. La Trilogie sahélienne donne une place importante aux particularismes du français parlé aujourd'hui au Sahel, aux adages, aux décors ; mais au-delà de l'enracinement local, ce sont bien des questions universelles - le pouvoir, l'amour, les relations entre les générations... - qui sont au coeur de ces trois pièces.

01/2015

ActuaLitté

Ethnologie

Islam et sociétés en Afrique subsaharienne à l'épreuve de l'histoire. Un parcours en compagnie de Jean-Louis Triaud

Durant sa longue carrière, Jean-Louis Triaud a creusé plusieurs sillons centrés sur la connaissance des sociétés musulmanes en Afrique de l'Ouest et au-delà. Il a encadré de nombreux étudiants dans leurs travaux de maîtrise et de thèse. Cet ouvrage reflète les domaines couverts et développés dans ce cadre universitaire : modalités d'expansion de l'islam, manifestations culturelles et religieuses, personnalités marquantes... Ils forment le coeur de ce livre publié en sa compagnie. La continuité des thèmes qui ont alimenté cette réflexion a donné la possibilité à plusieurs de ses collègues, élèves et amis de réunir leurs contributions pour souligner le sens que la progression dans ces thématiques a eu pour leur parcours intellectuel respectif. Collaborent particulièrement à cet ouvrage plusieurs enseignants-chercheurs d'universités africaines qui ont maintenu fidèlement le lien avec leur directeur de recherche. À travers les études des "lieux", des "objets" (tels le livre, la langue, la lettre) et des "figures" de l'islam, les auteurs offrent de nouvelles interprétations des espaces musulmans dans le Sahara et dans le Sahel, traversés par les flux migratoires, par de nouvelles idées, parfois par des pulsions jihadistes. Des phénomènes tels que la "réislamisation" et la "laïcité", mais aussi les combats de différents acteurs musulmans pour leur statut et leurs idéaux se trouvent au centre de l'ouvrage. Ce livre apporte des regards nouveaux sur l'histoire des "confréries" et de leurs "réseaux", sur les rapports entre les pouvoirs et les institutions islamiques. Le trait commun de toutes les contributions, qui portent principalement sur l'Afrique occidentale mais aussi orientale et septentrionale, est leur regard d'historien marqué par une réflexion sur le sens et la portée de ce métier.

02/2012

ActuaLitté

Algérie

Atlas historique de l'Algérie

L'Algérie est l'un des pays les plus proches de la France hors de son voisinage européen, historiquement, géographiquement et humainement. L'histoire du territoire dans lequel a pris forme l'Algérie contemporaine est non seulement très vaste (10e pays du monde en superficie) mais aussi issu d'un creuset de peuples et de civilisations qui l'ont façonné depuis la Haute Antiquité jusqu'à l'indépendance. Par sa formidable capacité à synthétiser les données, la cartographie historique permet de présenter les périodes incontournables de l'histoire de l'Algérie. Des régions particulières, des espaces méditerranéens, sahariens et la dimension urbaine constituent entre autres le cadre cartographique proposé pour cet atlas. Représenter les milieux naturels s'est présenté comme nécessaire sinon incontournable. Les itinéraires, les théâtres de combats et autres bastions de révoltes peuvent être ainsi dessinés avec une compréhension nouvelle. Avant 2012, aucun atlas historique de l'Algérie n'avait été édité hors du cadre des productions coloniales (lors du centenaire de l'Algérie en 1930 notamment) ou pédagogiques (quelques pages). L'Atlas de laGuerre d'Algérie (Autrement, 2002) traitait seulement les années 1945-1962. Grâce à des nouveaux fonds de cartes affinés, des plans de ville plus esthétiques (période coloniale) et une meilleure homogénéisation de l'ensemble, cet atlas permet à tous - Français et Algériens, Franco-Algériens, mais aussi élèves, étudiants, enseignants, journalistes - de pouvoir localiser des événements historiques dans leur cadre géographique, avec des focales d'une précision inédite pour l'Algérie. Après un premier intérêt pour la recherche en histoire urbaine antique (1998), Karim Chaïbi a écrit deux ouvrages sur la ville de Sétif et sa région (2009, 2015) puis un premier atlas historique de l'Algérie (Editions Dalimen, Alger, 2012) épuisé. Ses recherches actuelles portent sur la guerre d'indépendance algérienne dans le Sahara, les crises au Sahel et l'histoire de constructions monumentales.

03/2022

ActuaLitté

Littérature française

Café ou citronnelle

A la fin de sa carrière professionnelle, Alfred Marsac entreprend le voyage de ses rêves : une expédition à dos de chameau à travers le Sahara et au cours de laquelle il va se remémorer son passé. Dans ce livre, l'auteur qui a grandi en Afrique du nord et vécu une grande partie de sa vie au Sahel, ne manque pas d'anecdotes à raconter. Il décrit des moments de son existence depuis son enfance jusqu'à sa période professionnelle et tente d'exprimer comment ceux-ci ont pu contribuer à forger sa personnalité. Tout en évoquant l'histoire des pays dans lesquels il a séjourné - Mali et Tchad notamment -, il parle de ses amours, de ses rencontres, de son vécu et de ses relations aussi bien avec les populations locales qu'auprès des expatriés occidentaux. Il présente sa perception du développement des pays africains ; puis il aborde son approche de l'"art premier" que ses multiples séjours africains lui ont fait découvrir. Son voyage le conduit enfin dans la cité mythique de Tombouctou, où il va se confronter à la réalité des "manuscrits" de la ville ; il va mesurer leur importance et leur appartenance au patrimoine mondial de l'UNESCO. Ce récit aide à comprendre comment, en projetant cette richesse culturelle au premier plan, les évènements récents du Mali ont pu bouleverser l'actualité. Ce livre est une ode à l'Afrique. Pour sa première oeuvre "Trois Pères", André Cometta avait adopté le nom patronymique de sa mère et racontait comment il s'était consacré à la recherche de son père. En publiant son deuxième ouvrage, "Café ou citronnelle", l'auteur - André Martin Cometta -, est dans le domaine de la fiction autobiographie. Dans ce livre il raconte sa vie dont une grande partie s'est déroulée en Afrique, dans ce vaste continent pour lequel il s'est toujours passionné.

03/2017

ActuaLitté

Géopolitique

Le piège africain de Macron. Du continent à l'Hexagone

Mai 2017 : quinze ans après son stage d'énarque au Nigeria, Emmanuel Macron est élu président de la République française. Il promet de faire souffler un vent nouveau sur les relations avec le continent africain. Fort de sa jeunesse et de son libéralisme, il dénonce une "Françafrique" postcoloniale dont il ne se sent pas comptable et mise sur les nouvelles générations pour réconcilier les mémoires des deux côtés de la Méditerranée. Mais il se heurte vite au réel. Les autocrates, à la longévité exceptionnelle, ne tardent pas à lui rappeler qu'ils sont les derniers des Mohicans à défendre les intérêts français, en Afrique comme dans les organisations internationales. Sur un continent mondialisé redevenu géostratégique, la France ne pèse guère plus que par son armée dans le Sahel et quelques empires économiques familiaux. Pour échapper à cette perte d'influence globale, Emmanuel Macron joue un joker inédit : "l'Afrique" en France. Il crée un Conseil présidentiel pour l'Afrique composé essentiellement de Français originaires du continent, dans le dessein de dépoussiérer la politique africaine de l'Hexagone. Au terme d'une enquête de deux ans auprès de multiples interlocuteurs, les auteurs dressent un constat implacable : malgré des succès, l'ardoise magique de la "génération Macron" n'a pu effacer d'un trait, plus d'un demi-siècle après les indépendances, des relations ambiguës. L'offensive de charme, notamment auprès des diasporas, du chef de l'Etat n'a pas réussi à convaincre l'électorat des banlieues, comme il l'admet dans une longue interview exclusive. Une épine dans le pied à l'approche de la présidentielle de 2022 ? Ou comment, par un singulier effet boomerang, Emmanuel Macron risque d'être piégé autant en France qu'en Afrique.

04/2021

ActuaLitté

Ethique - Normes et indicateur

Développement et durabilité de l’agriculture (Sénégal, Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger). Les services agrométéorologiques pour les producteurs ruraux

Cet ouvrage retrace l'histoire des services agrométéorologiques au Sénégal, en Mauritanie, au Mali, au Burkina Faso et au Niger, pour analyser leurs forces et faiblesses face au défi global du changement climatique. Dans la seconde moitié du XXe siècle, l'agrométéorologie s'est développée comme une science appliquée pour réduire les risques climatiques et maximiser les opportunités de production. Au Sahel, les applications agrométéorologiques ont pris leur essor après les sécheresses des années 1970 et 1980, lorsqu'un effort international a été déployé pour soutenir les pays les plus touchés. A l'époque, on a créé des divisions d'agrométéorologie au sein des services météorologiques nationaux ainsi que des centres régionaux spécialisés (comme AGRHYMET). Dès les années 1990, la disponibilité d'ordinateurs personnels toujours plus puissants et performants, couplée à l'utilisation des données satellitaires et des Systèmes d'Information Géographique, a permis le développement de services agrométéorologiques opérationnels au Burkina Faso, Mali, Niger et Sénégal. Pour sa part, l'Organisation Météorologique Mondiale a favorisé l'amélioration de ces services par le biais de plusieurs initiatives, gérées par le centre AGRHYMET (les projets AP3A et SVS financés par l'Italie) ou par les pays concernés (le programme METAGRI financé par l'Espagne et le programme METAGRI-OPS sponsorisé par un groupe de donateurs comprenant la Norvège, l'Espagne et la Grèce). Ainsi, au fil du temps, on a assisté à une rapide évolution des services agrométéorologiques destinés aux producteurs ruraux, grâce aux nouvelles technologies (et notamment à la disponibilité des smartphones). Cependant, ces services, lancés sous forme de projets à court terme, demeurent des prototypes et, bien que leurs impacts positifs soient désormais reconnus et scientifiquement vérifiés, leur durabilité est encore à prouver.

04/2024

ActuaLitté

Sciences politiques

Paris-Alger. Une histoire passionnelle

L'Algérie est le pays avec lequel notre histoire est la plus imbriquée, de la colonisation (1830) jusqu'à aujourd'hui, en passant par l'indépendance (1962). Environ 10 % de la population française entretient un lien personnel avec ce pays : les Algériens vivant en France, les binationaux et les citoyens français d'origine algérienne ainsi que les pieds-noirs, les harkis et les anciens combattants de la guerre d'Algérie. Les drapeaux algériens qui saluent l'élection de Hollande ou qui flottent sur les matchs de foot, le président algérien qui se fait soigner en France, le statut si particulier des immigrés algériens, les embarras de la classe politique française avec le "système Boutef" sont les conséquences d'un divorce non... Consommé. Aujourd'hui, cette relation est à un tournant : le régime algérien est à bout de souffle. Le président Bouteflika, de plus en plus malade, n'ira pas au terme de son mandat. Son départ probable pourrait rebattre les cartes d'un système avec lequel la France a appris à composer depuis plusieurs décennies. Sur le plan sécuritaire, la France a plus que jamais besoin de l'Algérie pour gagner la guerre contre les djihadistes qui sévissent au Sahel. Sur le plan économique, la France tente de reprendre la place de premier partenaire qu'elle a perdu l'année dernière (au profit de la Chine). Sur le plan politique, François Hollande soigne son image auprès de l'électorat issu de l'immigration, très sensible à la politique menée des deux côtés de la Méditerranée. Mais ces (bonnes) relations coûtent cher et amènent des compromis, voire des compromissions. Si la justice est prompte à traquer les biens mal acquis des dirigeants d'Afrique noire, elle est beaucoup plus timide pour les responsables algériens. Cette enquête journalistique fourmille de révélations : grâce à des notes secrètes, elle révèle le "coût" en France de la guerre d'Algérie et dévoile le patrimoine caché des hommes du pouvoir algérien en France.

04/2015

ActuaLitté

Histoire de France

Jacques Soustelle. L'ami qui a défié de Gaulle

La vie de Jacques Soustelle est un roman, un roman d'aventure. Elle se confond avec l'histoire de la France du xxe siècle qu'il a contribué à écrire. Un étudiant bardé de diplômes. Un ethnologue philosophe à la découverte des Aztèques et de la mixité des cultures, qui deviendra académicien. Un résistant de la première heure au service d'un général qu'il ne connaissait pas et de la France libre. Un influent patron des services secrets. Un ministre, à plusieurs reprises. Un des tombeurs de la IVe République et l'un des acteurs majeurs du retour au pouvoir de De Gaulle en 1958. Mais l'ami, le fidèle de près de vingt ans, a défié le Général sur l'avenir de l'Algérie. Malheur au vaincu, exilé, paria d'une république naissante, chevalier errant pendant sept longues années. Considéré fasciste par les uns, resté fidèle à ses idées et aux engagements de la France pour les autres, il sera oublié, y compris des livres d'histoire. L'ouvrage retrace, à partir de témoignages recoupés et consignés, le chemin que Soustelle a emprunté. Il raconte aussi comment, en 1965, l'exilé a sauvé la vie de Charles de Gaulle et nous révèle que, contrairement aux affirmations gaullistes et médiatiques de l'époque, Jacques Soustelle n'a jamais été jugé, donc jamais condamné et n'a pas eu à être amnistié. Marc Francioli est journaliste honoraire. Il a débuté sa carrière à L'Echo la Liberté à Lyon, avant de rejoindre puis d'assumer la rédaction en chef du Dauphiné libéré. Il a cofondé, au côté d'Henri Amouroux, Le Journal quotidien Rhône-Alpes et été directeur au quotidien Le Parisien. Dans l'audiovisuel, il a été rédacteur en chef de France 3 Paris-Ile de France et a terminé sa carrière comme médiateur de France 3 pour l'information. Membre de la Société des Gens de Lettres, il a publié notamment Rhône-Alpes (Glénat) et SAHEL (Arthaud).

05/2015

ActuaLitté

Histoire internationale

Un itinéraire au Niger. Récit d'un ancien volontaire du progrès

C'est le récit de la riche aventure vécue par un jeune Provençal au seuil de sa vie d'adulte. En débarquant un beau matin du mois d'avril 1972 en costume cravate sur le grand marché de Niamey, il est loin de se douter de la place qu'occupera cette rencontre des populations du sahel au cours de sa vie. Pendant deux ans, ce Volontaire du progrès sera confronté aux réalités des populations rurales du Niger. Il nous fait partager ici ses joies, ses peines et ses doutes. Comme Philippe Blanc, écrit dans la préface Dante Monferrer, délégué général de France Volontaires, nombreuses sont les personnes à avoir réalisé cette expérience singulière qui consiste à partir à la découverte de l'autre et de l'ailleurs pour au final se découvrir soi-même. Avec ses mots, ce récit nous parle de rencontres, d'engagements, de joies, de peines, d'espoirs, d'humilité, d'amitié, de respect et donne à voir la richesse d'un parcours de vie. Ce livre s'inscrit aussi dans une histoire débutée il y a exactement cinquante ans lorsque, le 17 janvier 1964, les treize premiers "Volontaires du progrès" s'envolaient pour le Tchad et la République de Centre Afrique. Dans bon nombre de pays, à la même époque, des milliers de volontaires partaient manifester leur solidarité avec les populations nouvellement indépendantes de ce lointain "tiers monde". Aujourd'hui, les distances se sont raccourcies, les voyages se sont démocratisés et notre planète est devenue un village, mais l'attrait pour l'autre et pour l'ailleurs ne se dément pas. En France, sous des formes multiples, ils sont plusieurs dizaines de milliers à intervenir sur différents terrains. Ce faisant, ils participent de ce vaste mouvement qui, à travers le monde, voit des dizaines de millions de volontaires et de bénévoles agir au plus près des populations déshéritées, des mouvements associatifs, des communautés.

07/2014

ActuaLitté

Policiers

La femme du Kilimandjaro

Une enquête qui prend racine à la source de la vie. Simon Legrand, pédiatre solitaire et mélancolique, vit exilé au Vietnam. Il est confronté à l'émergence d'une nouvelle maladie incurable apparue aux quatre coins du monde. Il est d'autant plus concerné, que sa femme Maïssa Diallo rencontrée quelques années plus tôt au Burkina Faso, en est décédée. Simon est en outre la proie d'un rêve qui le conduit à vivre et revivre un drame survenu en haute montagne lors de l'ascension d'un couloir glacé, en compagnie de son frère. Pourtant il n'a jamais eu de frère. Anna Mestrallet travaille dans un laboratoire de recherche situé dans les Alpes françaises. La vie de cette scientifique révoltée bascule lorsqu'elle découvre dans une carotte glaciaire provenant du Kilimandjaro, un fragment d'os humain datant de 11 000 ans, car l'ADN de ce fragment osseux se trouve être celui de Maïssa Diallo. La femme du Kilimandjaro est une enquête menée par Anna et Simon bien que tout les sépare et que rien ne les prédestinait à se rencontrer. La résolution de cette énigme improbable les plongera au sein des unités de recherche scientifique, au coeur des effets induits par le réchauffement climatique mais aussi dans l'univers de la division cellulaire, aux sources même de la vie. C'est une véritable quête identitaire qui les attend, autour de la question du double et de la gémellité. La haute montagne, les immensités blanches de l'Inlandsis au Groenland, les chaleurs torrides du sahel au Burkina Faso, les relents d'essence que les motos d'Hanoï crachent nuit et jour, et puis Paris, Berlin et enfin Chambéry, petite ville des Alpes, constituent le décor de cette fiction. En toile de fond, le réchauffement climatique provoque plus que jamais la fonte des glaces et ainsi l'émergence d'un secret parmi les mieux conservés.

12/2020

ActuaLitté

Littérature française

Mina parmi les ombres

Kerim vit à Montréal depuis bientôt vingt ans. Toujours, cependant, il a gardé contact avec Mina, sa muse, son capricieux modèle vers lequel il finissait inlassablement par revenir, Mina dansant seule sa farandole devant l'objectif de son antique appareil Nikon. Mais voici que, depuis quelque temps, les appels et les lettres de Mina se sont espacés. Il y a eu un dernier message inquiétant, puis plus rien. Il décide de rentrer au Port pour la retrouver. Le Port, c'est ainsi qu'ils appelaient la ville qu'ils ont tant parcourue ensemble, la plus grande d'un pays chétif qui s'étire entre les eaux bouillonnantes de l'Atlantique et le nord des savanes à l'orée du Sahel. Kerim refait leurs parcours anciens, espérant découvrir Mina au détour d'une rue. Il visite sa librairie désertée, lieu de son engagement politique et social. Il interroge les anciens amis avec qui tous deux faisaient du théâtre et narguaient l'armée de dictateurs fantoches. Incertaine, dangereuse même, sa quête donne lieu à un chassé-croisé de personnages aux motifs insaisissables. Quelle Mina retrouvera-t-il ? Se cachera-t-elle derrière un voile ? Chantera-t-elle le Christ ressuscité ? Portera-t-elle les marques de la torture ? Ce n'est pas l'Afrique lointaine, exotique, que le lecteur retrouvera ici, mais celle dont le coeur bat au même rythme que le nôtre. L'Afrique des esclaves d'hier qui se prête encore aujourd'hui aux commerces les plus sauvages sous prétexte de mondialisation. L'Afrique où, comme en Occident, le pouvoir est entre les mains de forces obscures. Et où les religions rivalisent d'imagination et de manipulation afin de convertir la population à la parole d'Allah ou à celle des Evangiles, sous l'oeil fatigué des antiques orishas. Porté par le souffle lyrique qui caractérise l'écriture d'Edem Awumey, Mina parmi les ombres est un hymne à la pérennité du désir, au pouvoir immortel de la beauté et au courage des femmes.

08/2019

ActuaLitté

Economie

Dynamiques des sociétés civiles en économie ouverte. Etudes de cas et perspectives (Afrique de l'Ouest, Europe, Maghreb)

Face au désengagement des Etats provoqué par les difficultés financières mais aussi par leur échec à prendre en compte les besoins des populations, la société civile a émergé et s'est développée, tant au Nord qu'au Sud. Profitant d'une liberté d'association récemment acquise, à l'exemple du Cameroun et des pays du Maghreb, toute une série d'organisations ont agi à des degrés divers sur le cours des politiques économiques et sociales. C'est le tableau de ces interventions que présente cet ouvrage avec des enquêtes menées au Maroc, au Cameroun, au Mali et plus largement au Sahel, ainsi qu'en France. L'état des lieux frappe par sa diversité. Il montre les impacts de la société civile dans des domaines aussi divers que la santé, le mouvement paysan, la gestion des forêts, l'insertion sociale et le commerce équitable. Deux conclusions en ressortent. L'ouverture pratiquée dans les années 1990 ne connaîtra pas de retour en arrière. Le droit de regard et de participation acquis par de nombreuses organisations dans la vie économique et sociale, au Nord comme au Sud, ne pourra être supprimé. Il s'exerce aujourd'hui principalement dans le cadre des frontières nationales en attendant la constitution d'une société civile mondiale. Son renforcement dans les domaines de l'environnement et des droits fondamentaux des personnes demeure un grand défi pour le XXIe siècle. Les auteurs traitent également de l'équilibre nécessaire entre les pouvoirs publics et la société civile. Les associations ont besoin de prouver leur légitimité et de rendre des comptes à leurs mandants. Grâce à la croissance qu'elles ont connue dans les années 1990, elles se sont fortement professionnalisées. Elles ont besoin d'un cadre juridique clair et d'un soutien public pour jouer leur rôle dans leurs rapports avec l'économie de marché. Si la société civile a besoin d'un Etat modeste qui lui fasse de la place, elle a aussi besoin d'un Etat solide qui garantisse les droits des associations face aux acteurs du secteur privé.

12/2015

ActuaLitté

Sciences politiques

Pourquoi ils font le djihad. Enquête sur la #GénérationMerah

Qui sont ces voyous devenus terroristes ? Pourquoi toute cette violence, cette haine de la France et de la police ? Qui sont ces ados qui adorent Ben Laden et nourrissent une admiration sans faille pour les gangsters, les terroristes, Mohamed Merah et Scarface ? Qui sont ceux qui s'identifient à la cause palestinienne et importent ce conflit en France ? Parmi eux, des jeunes hommes désemparés, à bout de souffle, que seul les religieux extrémistes reçoivent avec bienveillance. Des jeunes éduqués, diplômés aussi, préférant mourir loin de la France, en Irak ou en Syrie, nouvelles terres de djihad... L'auteur a plongé discrètement pendant plusieurs années au coeur des gangs, des cités, des prisons, des lieux de culte et des services de police pour mieux comprendre : émeutes, braquages, embuscades, voyoucratie, guerre des gangs, trafics... Il dresse ici un rapport sans concessions évoquant le face à face avec une jeunesse perdue dans des messages de violence, de complots et qui s'identifie elle-même comme "étrangère" à la France. Apolitique et non partisan, Jean-Paul Ney nous livre un état des lieux impitoyable : le constat de l'indifférence d'une justice, de l'échec des politiques et du système éducatif. Au bout, l'impensable : un boulevard pour l'extrême droite et une guerre qui ne dit pas son nom, mais qui est déjà sur toutes les lèvres. Jean-Paul Ney est grand reporter, écrivain et producteur, ex-journaliste d'investigation à Canal Plus et France Soir. A l'âge de 18 ans, il fut éducateur sportif en banlieue parisienne. Fin connaisseur des questions de sécurité et de société, ancien otage, il a couvert les conflits d'Afrique et du Moyen-Orient dont la 2e Intifada, la 2e guerre du Liban, la chute du colonel Kadhafi et les guerres secrètes du contre-terrorisme au Sahel. Aujourd'hui, il enseigne le grand reportage et l'investigation dans des écoles de journalisme et a fondé une startup pour venir en aide aux jeunes de tous horizons : KickStarTV, la télévision de demain.

09/2015

ActuaLitté

Littérature française

L'erreur

Un homme accède à la trentaine dans des conditions insolites et qui vont bouleverser sa vie. Revenant dans sa ville natale, il y apprend qu'elle est chaque année le théâtre d'événements précis : régulièrement l'état civil y enregistre deux suicides. Cette ville est Blida, en Algérie, celle-là même que Gide appelait "petite fleur du Sahel" et que le héros ne semble pas voir avec les mêmes yeux que ceux de l'auteur des Nourritures. Deux suicides, donc, sont attendus ; mais lorsque Georges Caran arrive à Blida, le premier est déjà survenu ; l'attente du second va faire naître - ou précipiter - cette rupture que chaque homme consomme quand il lui faut prendre son parti de n'être plus jeune. Cependant ici les conditions sont particulières et la rupture est à leur mesure. Comme le délai de cette attente est fixé - les deux suicides ont toujours lieu entre février et août - Georges Caran n'a plus que deux mois pour savoir qui sera le second. Pendant cette période, il se pensera doué d'une lucidité singulière qui l'écartera de ses amis, le conduira à l'échec en amour et le mènera à la poursuite désespérée d'une vie qu'il croit inséparable de l'inconscience, de l'injustice et de la violence. Ceci n'est pas le récit d'un cas, mais d'une situation. Le héros ne diffère du reste des hommes qu'en peu de choses. Né sous un ciel où la vie passe pour être plus précipitée, peut-être a-t-il plus que d'autres le don de jouir des petites choses. Une joie l'habite, qui se développe, physiologique, indépendamment de ses idées et même de ses sentiments. Cette joie ne l'a pas quitté tandis qu'il partageait avec ses contemporains les malheurs de l'époque : la guerre, l'injustice sociale, la persécution de ses amis ; elle va l'abandonner sous la contrainte d'un événement digne du siècle des statistiques. C'est seulement l'événement qui fera peu à peu du héros un cas.

10/1988

ActuaLitté

Sociologie

Dynamiques territoriales, migratoires et (inter)culturelles contemporaines

Les processus et les formes de mise en relation entre des sociétés éloignées géographiquement et culturellement n'ont cessé d'évoluer. L'analyse de ces mécanismes permet de comprendre les stratégies diverses des acteurs (localisés ou multi-situés) de ces connexions, les territoires construits par ces acteurs et les évolutions des identités culturelles très anciennes y compris l'émergence des identités culturelles hybrides dans les métropoles cosmopolites. Fruit d'enquêtes de terrain de deux décennies en France et dans le bassin du fleuve Sénégal (Mali, Mauritanie, Sénégal) initialement autour des questions de migration et de développement, cette recherche s'est focalisée sur les processus de fabrication de territoires dans les pays d'accueil et dans les pays de départ à travers un prisme constitué des concepts de culture, de mobilité, de gouvernance, de développement, de solidarité — pour tenter de comprendre l'évolution des liens entre culture et territoire. La première partie présente les terrains géographiques de recherche et le choix des concepts : histoire des relations entre Afrique sahélienne et Europe occidentale, concepts de culture, de territoire et leur lien dans une perspective géographique. La problématique de la mise en relation est revisitée afin d'interroger les perspectives de recherche à l'articulation du processus de mise en relation à distance avec les transformations sociales et territoriales. La deuxième partie s'intéresse aux dynamiques migratoires diasporiques et aux coopérations multiformes dans le Sahel africain. La multi-polarisation des migrations sahéliennes contemporaines, la montée en puissance des associations de migrants, les coopérations multiformes introduisent des transformations sociales, culturelles, politiques, des mutations spatiales. L'analyse porte alors sur les stratégies des acteurs de ces métamorphoses à différentes échelles d'observation (individu, ménage, quartier, village, ville, pays...) en fonction des aires géographiques (Nord, Sud). La troisième partie questionne la gouvernance et la citoyenneté culturelle transnationale à l'appui du développement durable. Face à la globalisation de l'économie, aux défis environnementaux et aux enjeux culturels contemporains, les responsables politiques et les acteurs divers de la société civile adoptent des stratégies qui s'appuient sur des territorialités enchevêtrées en construction. Ces territorialités sont susceptibles à leur tour de produire des identités plurielles.

10/2019

ActuaLitté

Sciences politiques

Issoufou Mahamadou "Zaki". Les boutures de manioc

En avril 2011, lssoufou Mahamadou, alors président du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS Tarayya) et chef de file de l'opposition politique, accédait à la magistrature suprême de son pays à l'issue d'élections effectuées dans des conditions de transparence, unanimement saluées par les observateurs nationaux et la communauté internationale. Cette victoire consacrait le long combat d'un homme entièrement dévoué à son peuple et cristallisait les attentes suscitées par un ambitieux programme politique. Ce fut comme un souffle nouveau qui balaya les années difficiles vécues par les populations nigériennes. La biographie que nous livre Abdouramane Harouna nous permet d'accéder à une meilleure connaissance du président lssoufou. Le lecteur découvrira d'abord le milieu familial qui l'a vu naître et grandir : ses parents, son enfance, son exceptionnel cursus scolaire et universitaire, sa carrière professionnelle. L'auteur nous rappelle ensuite son passé militant au sein de l'Union des scolaires nigériens (USN), la création et la gouvernance de son parti, le PNDS Tarayya, ainsi que les vingt années d'une opposition politique des plus éprouvantes. Les trois derniers chapitres du livre reviennent sur son accession à la présidence de la République, en rappelant son opposition intransigeante à la tentative de Mamadou Tandja de briguer un troisième mandat en violation de la Constitution. Un bilan des réalisations des années 2011-2014 est également proposé, avec des pistes ouvertes pour le futur. Pour la rédaction de cet ouvrage, Abdouramane Harouna a entrepris un long périple qui l'a conduit dans les profondeurs du Niger. Il y a recueilli de nombreux témoignages auprès de ceux qui ont été les témoins du parcours du président lssoufou. Surnommé " Zaki " ou le " Lion de Dandadji " pour les nombreuses qualités que même ses adversaires lui Reconnaissent, lssoufou Mahamadou offre l'assurance d'une gouvernance porteuse d'avenir pour le Niger. A l'heure où ce pays du Sahel connaît un environnement difficile, le président lssoufou a démontré par ses paroles et ses actes, tant à Niamey qu'au sein de l'Union africaine et de l'ONU, ses capacités d'homme d'Etat et son souci d'une Afrique démocratique.

10/2015

ActuaLitté

Littérature française

Les jardins d'Alger. La terre des hommes

José Yvars est né en 1941 à Koléa au coeur du Sahel algérois. Mais c'est près d'Alger à Zéralda, la perle de la côte de Turquoise, qu'il passe son adolescence et sa jeunesse entre collines rayonnantes et mer Méditerranée. En 1961, à vingt ans il intègre les tirailleurs algériens à Relizane. Soldat de deuxième classe, il nous relate la beauté de cette Oranie qu'il découvre et nous décrit sa guerre au « ras des troupes » en participant à ce conflit sans nom dans l'Ouarsenis et les steppes d'Oranie. Il assiste alors, impuissant, à la décomposition de son pays, esseulé mais confiant au milieu de ses compagnons et frères d'armes arabo-berbères dont il admire le courage et la fidélité à la France. Il décrit leur destin tragique au cours de cette période dramatique avec la précision du témoin visuel et la gravité émotionnelle de l'enfant du pays pris dans la tourmente. Son texte autobiographique s'enrichit de souvenirs émouvants, de précisions historiques, de révélations inédites et de descriptions minutieuses de cette terre d'Algérie meurtrie mais démesurée dans sa lumière et sa magnificence, revisitée dans une profusion de détails paysagers et d'émotions nouvelles. Il consacre une grande partie de ses lignes à la beauté des paysages de son Algérie natale avant et après l'indépendance du pays. Il nous fait voyager sans répit mais avec allant d'un bout à l'autre du pays en guerre, puis en paix, jusqu'au déchirement de la séparation et du "Dernier printemps de l'Algérie Française" et la voie inexorable du "Chemin sans retour". Sur la fin de son récit riche d'amour et d'action, il nous livre enfin l'essentielle vérité sur le secret des jardins d'Alger. Sans haine et sans descriptions de violence, ce livre souvenir écrit et édité spécialement pour la commémoration en 2012 du cinquantenaire de la perte de l'Algérie française est un hymne à la beauté de l'Algérie que l'auteur décrit avec passion et qu'il glorifie de l'appellation de... Terre des hommes, en hommage aux femmes et aux hommes exceptionnels qui l'ont bâtie.

04/2012

ActuaLitté

Littérature française

Les Horizons d'Assia et Marc

Ce duo d'amour sublime et banal d'une Nigérienne et d'un Français à la fin des années soixante est plus que l'histoire en noir et blanc d'un couple domino ; c'est le franchissement des horizons du sexe et de la race vers une altérité essentielle. La vérité de leurs cheminements jumeaux n'est pas dans le décor, si fidèle qu'il soit à la réalité des lieux et des temps, ni dans l'existence des êtres qui ont servi de départ à la création de leurs personnages imaginaires ; elle est dans l'utopie proposée par leur aventure : dans l'intuition qui s'y déploie, dans l'expérience qui s'y projette, dans l'action qui s'y propose. La splendeur des paysages sahéliens, la beauté et la noblesse des femmes et des hommes qui y vivent donnent leur appui à un récit dont le souci est de nourrir la pensée qui le hante, celle de la rencontre des cultures, des religions et des visions du monde. Une pensée qui coule au-delà d'elle-même pour rejoindre l'unique et multiple musique des choses. Et qui se dit dans une harmonie langagière limpide et puissante, une sorte de Cantique des cantiques de la découverte des autres sur fond de passion de l'Autre, de l'Altérité inconnue, informulable et pourtant partout présente dans la beauté d'un univers qui se propose lorsqu'on renonce à s'en vouloir le maître et possesseur. Une éloquence passionnée tente de dire l'évidence ignorée, révélée dans la lumière éblouissante du Sahel, qu'il ne suffit pas de la tolérance, de l'oecuménisme, du pluralisme de gens trop sûrs d'eux-mêmes et de leur civilisation, foi ou philosophie pour construire le village planétaire. Assia et Marc s'efforcent d'entrer dans la passion de la différence, dans l'amour de l'autre pour son altérité, pour la saveur de l'altérité qui se découvre présence amoureuse du Tout-autre. Un livre comme présocratique, africain et européen, dans une écriture où le souffle mêle pensée et poésie, musique et vérité. Un livre pour l'avenir de notre terre où le continent des malheurs et des discordes meurtrières éclaire encore la route.

03/2010

ActuaLitté

Développement durable-Ecologie

L'Afrique, l'ultime réserve pétrolière du monde face à la transition énergétique. Un zoom sur les matières premières minérales énergétiques et le développement de l'Afrique

En plus de ses importantes ressources minières stratégiques (diamant, or, coltan, cobalt, nickel, cuivre, fer, métaux technologiques, métaux précieux), l'Afrique regorge aussi d'abondants gisements de pétrole, de gaz, de charbon et d'uranium. Ses matières premières minérales hommes norme en font l'ultime recours et le dernier bastion énergétique du monde face à la transition énergétique qui s'impose progressivement et sûrement dans notre société, à la difficulté d'approvisionnement en hydrocarbures des Etats occidentaux et des multinationales pétrolières au Moyen-Orient avec la montée en puissance du terrorisme et en Amérique latine avec le nationalisme prononcé de ses pays. L'Afrique détient 15% des réserves pétrolières du monde selon la carte publiée en 2018 parla Central Intelligence Agency (CIA). Du golfe de Guinée au Sahel en passant parle Sahara, la corne de l'Afrique, le golfe d'Aden, la mer Rouge, la mer Méditerranée, le delta du Niger, le delta du Nil, le canal de Suez, le Darfour, le canal du Mozambique, le désert du Kalahari et la région des Grands Lacs, les régions pétrolières de l'Afrique sont nombreuses, toujours peu explorées et décrites dans ce livre. Certes, l'Afrique est un continent potentiellement riche en ressources pétrolières et gazières comme ce livre le démontre mais elle n'a jamais pu profiter de tous ses atouts géologiques uniques sur le plan économique et géopolitique pour la prospérité de ses populations, de plus en plus conscientes et émancipées. Ainsi, alors que tous les experts et toutes les organisations internationales prédisent depuis des décennies que l'Afrique est le dernier grenier énergétique du monde, sera-t-elle enfin à la hauteur des espérances fondées sur ses ressources naturelles, humaines, économiques ? En découvrant les réponses à cette question fondamentale dans cet ouvrage, retenez d'ores et déjà que la transition énergétique, également au coeur de ce livre, passe par l'Afrique. Cependant, elle ne se fat pas sans conséquence car elle entraîne dans sa course des transitions démocratiques, démographiques, numériques, économiques, monétaires, bancaires, sociales, environnementales et écologiques complexes qui modifient la stabilité et l'ordre mondial d'autant plus que la population de l'Afrique, la plus jeune du monde, passera de 1,3 milliard de personnes en 2020 à 2,5 milliards en 2050.

12/2020

ActuaLitté

Critique littéraire

Des femmes écrivent l'Afrique. L'Afrique du Nord

Des femmes écrivent l’Afrique – L’Afrique du Nord comprend plus d’une centaine de textes en neufs langues différentes, provenant de six pays de la région – d’Algérie, d’Égypte, de Mauritanie, du Maroc, du Soudan et de Tunisie. Les morceaux choisis pour cette anthologie, qu’ils soient de source orale ou écrite, traversent plusieurs millénaires et appartiennent à des genres divers, allant d’une proposition de mariage d’une Reine de l’Égypte ancienne aux discours de femmes modernes, militant pour de nouvelles lois relatives au mariage et à la famille. Des femmes écrivains, telles que Leila Abou Zeid, Amina Arfaoui, Salwa Bakr, Assia Djebar, Nawal El Saadawi et Fatima Mernissi explorent des thèmes tels que l’amour, le mariage, la polygamie, le voile, le combat pour la libération nationale et le droit au travail. Cet ouvrage est le dernier volume d’une série majeure, Des femmes écrivent l’Afrique, publiée d’abord en anglais auprès de la Feminist Press at the City University of New York, puis en version française aux éditions Karthala : L’Afrique de l’Ouest et le Sahel parut en 2007, à Paris, L’Afrique australe en 2008 et L’Afrique de l’Est en 2010. Ce quatrième volume de la série, consacré aux dits et aux écrits des femmes de L’Afrique du Nord, fut codirigé par des chercheurs, spécialistes de la région dont ils sont originaires, et jouissant tous d’une réputation internationale. Fatima Sadiqi, reconnue aux États-Unis pour ses travaux de recherche, et ayant à ce titre bénéficié des prestigieuses Fulbright Scholarship et Harvard Fellowship, est affiliée à l’Université de Fès, au Maroc. Elle est l’auteur de cinq ouvrages et en édita plus d’une dizaine. Amira Nowaira est professeur de littérature anglaise à l’Université d’Alexandrie, en Égypte. Dans ses travaux de publication, elle s’adonne autant à l’écriture créative qu’aux études critiques ou à la traduction en et de l’arabe. Azza El Kholy enseigne à l’Université d’Alexandrie et dirige l’Institut des Études pour la Paix. Moha Ennaji dirige les études arabes à l’Université de Rutgers, aux États-Unis, ainsi que le programme doctoral d’études de genre à l’Université de Fès. Il est l’auteur de sept livres et en dirigea une quinzaine

02/2013

ActuaLitté

Ethnologie

Anthropologie de la parole en Afrique

" L'homme, c'est la parole ", dit une femme peule du Sahel. " Parlêtre " ou être de parole, l'homme n'est rien sans la parole. Le présent essai est le fruit d'une expérience de près de quarante ans vécus en Afrique dans des tâches de formation et de recherche au Tchad et au Cameroun. Il se situe au confluent de plusieurs disciplines, linguistique, anthropologie et parfois philosophie du langage. C'est une réflexion sur la parole en Afrique, s'appuyant sur les données de nombreuses langues africaines, mais plus particulièrement la langue sar du Tchad. Trois thèmes sont les fils rouges, souvent entrecroisés, qui se déroulent tout au long de ces réflexions : le corps, signifiant primordial de l'homme pour se dire, se situer dans le monde, et situer toute chose par rapport à lui, le sujet parlant, centre du discours, et le langage symbolique, cette manière singulière qu'a l'homme " d'exprimer par le langage plus que ce que ne peut dire le langage ". Le langage symbolique se révèle particulièrement apte à évoquer la relation au Tout Autre, le langage religieux ne pouvant viser l'indicible qu'à partir des réalités visibles. En outre, cette forme de langage comporte un côté énigmatique, propre à respecter la liberté de l'interlocuteur, qui ne comprendra que ce qu'il veut bien comprendre : l'Afrique a su développer cet art de la parole fondé sur le respect pour préserver l'harmonie sociale. Méditant sur la parole, nous ne pouvons échapper au corps. Même si nous l'oublions, parler, c'est d'abord émettre des sons sortis de notre bouche ; écouter, c'est recevoir en notre oreille une onde sonore. Ce n'est pas que cela, mais c'est d'abord cela. La parole, c'est l'esprit dans le corps et par le corps. Et notre nom, par lequel nous existons socialement, c'est d'abord une onde sonore de bouche à oreille. Un Je vocal, un Je incarné. Cet ouvrage reprend en les approfondissant les thèmes abordés par l'auteur dans des articles publiés précédemment, notamment le corps dans la langue, l'anthroponymie en Afrique, réflexion sur les pronoms, écriture et oralité, le nom et le corps, la symétrie concentrique dans les traditions orales. Mais il aborde aussi des questions nouvelles, comme l'énonciation performative, la métaphore et la métonymie, le style oral, le symbole.

07/2010

ActuaLitté

Histoire internationale

Histoire et politique dans la vallée du fleuve Sénégal : Mauritanie. Hiérarchies, échanges, colonisation et violences politiques, VIIIe-XXIe siècle

Longtemps l'histoire du fleuve Sénégal fut négligée en Mauritanie car cette histoire est dangereuse. Elle montre à l'évidence que les dichotomies entre le Nord et le Sud, entre nomades et sédentaires, entre razzieurs et razziés ne fonctionnent pas. L'expansion impérialiste de la France a créé cette frontière, il fallait en effet séparer les "Maures" au nord, des "Noirs" au sud pour mieux les contrôler. Mais la force de cette représentation arbitraire était telle qu'elle fut également adoptée au nord comme au sud par les populations locales. Pourtant, les mêmes populations se retrouvent de part et d'autre de cette frontière, on y trouve les mêmes familles de Haalpulaar'en (Tukolor et FulBe), de Soninké et de Wolof, et leurs ancêtres, depuis au moins le VIIIe siècle. Les échanges et les relations avec les nomades berbérophones (Znâga) et plus tard hassanophones (les Bidân, que les colonisateurs appelèrent "Maures") reposent sur un fond historique similaire. Cette publication fait suite à nos études précédentes - Groupes serviles au Sahara (2000), Colonisations et héritages actuels au Sahara et au Sahel (2007) et Le passé colonial et les héritages actuels en Mauritanie (2014). Dans cet ouvrage, il s'agit de procéder à un double exercice, d'une part, reconstruire l'histoire ancienne du fleuve depuis la période du Takrur (VIIIe-XIe siècle) et, d'autre part, contribuer à la construction de l'histoire régionale de la vallée du fleuve Sénégal mauritanienne jusqu'à la période contemporaine, tout en établissant quelques liens avec le Sénégal. Notre livre veut être ainsi une contribution à l'inclusion de l'histoire du fleuve dans l'histoire de la Mauritanie, trop influencée par la vision qui prétend que l'histoire mauritanienne se résume à la seule histoire des Bidân. Nous présentons des travaux de collègues mauritaniens issus de la région du fleuve (Abdul Dicko, Amadou Dia, Ousmane Kamara et Sidi N'Diaye), ceux de nos collègues Martin Klein et Marion Fresia, et nos propres travaux (Raymond Taylor et Mariella Villasante). Nous espérons que ce livre puisse renouveler les études sur la région du fleuve Sénégal, depuis la période antique de son peuplement jusqu'au présent postcolonial. Pour que l'on puisse enfin construire une histoire nationale de la Mauritanie en incluant toutes les communautés ethniques et statutaires du pays.

11/2017

ActuaLitté

Photographie

Architectures de terre dans l'Ouest africain. Bleu à l'ombre, ocre au soleil

Mallarmé disait que le monde était fait pour aboutir à un beau livre. La formule était ironique, mais, s'ils réduisent incontestablement le monde, les livres ont aussi le mérite de mettre leurs lecteurs en mouvement : ils invitent à voyager, à comparer, à penser, à imaginer. Celui-ci résulte de l'association de deux photographes, Cécile Tréal et Jean-Michel Ruiz, pour les images, et d'un anthropologue, Jean-Paul Colleyn, pour le texte. Ensemble, ils donnent un aperçu des architectures de terre dans des sites particulièrement intéressants du Mali, de Mauritanie, du Maroc, d'Algérie et de Tunisie. Le lecteur voyageur s'invite dans un monde de déserts, de dunes, de montagnes, de gorges, de savanes, de forêts de gommiers, de buissons d'acacias et de tamaris ; un monde de vent, de pierre, de sable et de terre ; un monde de modestes masures et de palais, de ksour et de casbahs, de mosquées frustres ou sublimes, où vivent ou vécurent bergers, guerriers, commerçants, jardiniers, marabouts, savants et poètes. Cet ouvrage se concentre sur les architectures de terre crue, en évitant le ciment, la tôle et les pelotes de câbles électriques. Il ne s'agit pas de "couvrir" toit les aspects de la réalité contemporaine, mais d'évoque ne tradition enracinée dans le passé, qui a encore un bel avenir devant elle. Les architectures du Maghreb et du Sahel ont fait rêver les cinéastes en quête de sites bibliques ou de royaumes moyenâgeux, mais un pays ou une région ne vit pas que d'images. Des questions de sauvegarde du patrimoine, d'émigration, d'impact du tourisme, de sécurité publique, d'avenir des oasis, d'agriculture irriguée, de commerce transsaharien, d'élevage extensif se osent de manière lancinante, qui font peser sur ce type 'd'architecture une menace certaine. La prise de conscience de l'irrémédiable perte que constituerait sa disparition souligne toutefois les savoirs et les enseignements dont elle est porteuse. Le déplacement dans l'espace fait voyager dans le temps. La terre d'Afrique fut depuis toujours parcourue par des groupes de migrants qui laissèrent leurs empreintes. Mais, pour les bâtisseurs, la terre crue appartient-elle définitivement au passé ? Non, sans doute, car elle demeure au sens littéral la première matière première : elle est disponible sur place, porte la couleur locale et est "durable" en raison même d'une fragilité qui n'abîme quasiment pas l'environnement.

04/2016

ActuaLitté

Sciences politiques

Mondes N° 9, Hiver 2011-201 : Enjeux et vecteurs de la diplomatie d'influence. Edition bilingue français-anglais

Dossier thématique. La diplomatie d’influence : attractivité et rayonnementAujourd’hui l’État n’est plus le seul détenteur de la parole publique et le rayonnement d’une puissance ne peut plus se comptabiliser uniquement en données brutes (le « hard power », c’est-à-dire les forces armées, le PIB…), mais aussi en termes d’attractivité, de capacité à projeter des valeurs, ou à fixer des normes à l’échelle mondiale. L’influence est, par conséquent, devenue un élément essentiel de la diplomatie contemporaine. Ce dossier revient sur les enjeux de cette diplomatie d’influence, mêlant l’approche conceptuelle à l’analyse des stratégies de différents États (États-Unis, Allemagne, Royaume-Uni, France…), en particulier dans les domaines culturels et économiques.1. Qu’est-ce que l’influence ?,Zaki Laïdi, Directeur de recherche à Sciences Po2. Retour sur la stratégie d’influence américaine,Alexandra de Hoop Scheffer, Direction de la prospective (MAEE)3. L’essor de la diplomatie économique,Caroline Malausséna, Sous-direction de l’innovation et des entreprises (MAEE)4. Concurrence autour de la formation des élites mondiales,Maxime Lefebvre, Directeur des relations internationales de l’ENA5. Les vecteurs privés de l’influence,Jean-Michel Boucheron, député (Ille-et-Vilaine) et Jacques Myard, député (Yvelines)Analyses & TémoignagesUne série de réflexions et d’analyses sur les défis de la diplomatie, la sécurité internationale et les équilibres géopolitiques. Notamment des articles de l’Ambassadeur et écrivain Olivier Weber, et du Directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique, Yukiya Amano.Risques et sécurité6. Après Fukushima, comment garantir la sureté nucléaire ?,Yukiya Amano, Directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA)7. La nouvelle collusion mafias-guérillas,Olivier Weber, Ambassadeur chargé de la lutte contre la criminalité organisée et la traite des êtres humains8. Éviter le pire au Sahel,Jean-Pierre Olivier de Sardan, Directeur de recherche émérite au CNRS et chercheur au LASDEL (Niger)Défis contemporains9. Après le printemps arabe, la transition démocratique en question,Myriam Benraad, Sciences-Po/CERIDiplomatie et littérature10. L’âge d’or de l’entre-deux-guerres : un quatuor de grands écrivains et diplomates ?,Renaud Meltz, Maître de conférences à l’Université de la Polynésie française11. Diplomate et écrivain : deux métiers, une carrière ?,Stanislas Jeannesson, Université Paris-SorbonneDiplomatie économique12. De la réciprocité dans les relations commerciales internationales,Christian Sylvain, Centre européen de droit et d’économie de l’ESSEC13. Vers un gouvernement économique de la zone euro ?,Patrick Allard, Conseiller à la Direction de la prospective (MAEE)

01/2012

ActuaLitté

Sciences politiques

La démocratie dans des Etats fragiles. Une illusion africaine de développement ?

L'Afrique noire a recommencé la démocratisation de son espace politique dans les années 1980-1990 par la tenue de "Conférences Nationales" souveraines ou pas. Le mouvement se poursuit à présent par l'organisation d'élections pluralistes, suivies parfois de crises plus ou moins violentes. Les alternances au pouvoir se produisent plus fréquemment, quelquefois sans difficultés aucune, parfois après une tentative manquée de passage en force vers un troisième ou un quatrième mandat, en tripatouillant au besoin la constitution. Il y a donc de moins en moins de président à vie et de président "fondateur". Les présidents africains, une fois élus, deviennent bien plus des "chefs" tout court que des chefs d'Etat, souvent faute d'un Etat tout court. Et en tant que chefs, ils sont au-dessus de tous et même de la loi. C'est que les élites africaines adoptent souvent les idées nouvelles (comme la démocratie) sans se débarrasser des croyances anciennes (comme les miracles) ; du coup, les premières restent souvent dans l'ordre des apparences, laissant les dernières déterminer les comportements des hommes. La gouvernance des pays n'a donc pas beaucoup évolué et certains groupes sont beaucoup "moins égaux que d'autres", même en démocratie. C'est le cas des femmes par exemple, qui certes revendiquent plus de féminité que de féminisme, mais ont gagné souvent peu ou pas de droits nouveaux, malgré leur force de frappe électorale. Quant à l'Etat de droit, il se met certes en place, mais péniblement, autant en raison de la nature des Etats que de la compétition des sources de droit. Les Etats, on en trouve en effet de toutes les catégories. Le Niger par exemple, qui serait le plus pauvre du monde et "même de la planète", se démocratise plus qu'il ne se développe, mais l'Etat n'y est pas fragile et apparaît même comme un "îlot de stabilité" au Sahel, tout en affrontant aux frontières Boko Haram au Sud et les djihadistes au Nord. La RDC est l'exemple même de pays riche mais dont l'Etat est trop fragile pour en faire profiter sa population frappée par la malédiction des ressources naturelles. Mais il y a aussi des cas, rares mais édifiants de pays riches, stables et pas fragiles, mais dont la richesse fait le bonheur d'une seule famille, comme en Guinée équatoriale, faute d'Etat ou plutôt en raison de la futilité de ce qui en tient lieu. Quant aux Africains, ils ne sont franchement "ni pour, ni contre la démocratie, bien au contraire".

05/2016

ActuaLitté

Actualité et médias

Barbaresques. Tome 1, Algéropholies françaises : Dessous de la guerre en Lybie et au Mali ; Coup d'Etat en Algérie ; De la religion en politique

Algéropholies françaises. On sait que l'on approche la vérité à mesure qu'on s'éloigne des versions officielles ; on " brûle " dès que les " intellectuels faussaires " sortent du bois pour dénoncer les thèses " abracadabrantesques " qui contrarient les jeux malsains de leurs commanditaires. Pourtant, on a beau être avisé, on ne manque pas d'être surpris en lisant cet ouvrage. Non que les faits qui y sont dépeints paraissent irréels : la démonstration est implacable, les faits irréfutables, les sources irréprochables. Le malaise vient de ce qu'on est soudain saisi par la gravité de la situation : les peuples (du Nord et du Sud) sont les belligérants désarmés d'une guerre féroce que leur mènent leurs propres gouvernants. Une fresque abominable, l'oeuvre de nouveaux barbaresques : assassinat des moines de Tibhirine, implantation d'Aqmi au Sahel, chute du régime de Kadhafi, opération Serval, attaque de Tiguentourine, crash du Vol AH5017 terrorisme sous fausse barbe, attentats de janvier 2015 à Paris, etc. Les turpitudes franco-algériennes décryptées ici sont innombrables et soulèvent le coeur. Côté Algérie, on retrouve la trace sanglante et macabre de l'une des dictatures les plus répugnantes de la planète. Outre-Méditerranée, Sarkozy a mené une aventure coloniale échevelée et brutale ; François Hollande est quant à lui passé un cran au-dessus : il s'est lancé dans un inconcevable coup d'Etat en Algérie. En fait, les attentats et les barbaries que l'élite présente comme aveugles sont pour une large part la riposte chirurgicale de ceux que la France a tenté de " détruire " - non pas dans l'Adrar des Ifoghas, mais au coeur du système politique algérien. Non pas pour aider le peuple à s'affranchir, mais pour mettre le grappin sur sa souveraineté. Ce que relate cet ouvrage, pire que dans un roman, c'est aussi l'impitoyable rapt des richesses des " pauvres africains ". Dassault, Bolloré, Total, Areva, BP, EDF-GDF, Vinci, Bouygues, Albert Frère, Paul Desmarais, des prédateurs qui cultivent la discrétion. Bernard-Henri Lévy, Alain Minc, deux redoutables entremetteurs, qui n'aiment la lumière que quand elle n'éclaire pas leur profil ingrat. La classe politique ? Des VRP à la solde des vautours. Bruguière, Sifaoui, Jacquard, Guidère, Calvi ? Des mercenaires chargés de cantonner le débat dans le périmètre islamiste. Il n'y a jamais eu autant d'islamistes en France, autant de femmes voilées, de barbes ostentatoires, que depuis que ces " intellectuels négatifs " - dont c'est le seul fonds de commerce - ont accaparé le débat, à la télé, à la radio, dans les journaux, de façon totalitaire. Des médias qui appartiennent à qui ? Et on reprend à zéro. Les " terroristes islamistes ", dans cette distribution ? Les " idiots utiles " à toutes les opérations hégémoniques du globe... Tous ces conglomérats d'intérêts oligarques et leurs élites initiées se prétendent évidemment les ultimes remparts contre l'effondrement de la démocratie ; ils en sont ses plus redoutables ennemis. Le cercle est aussi vicieux que les acteurs qui l'animent... Les USA et leur puissant Pentagone sont évidemment là, à l'affût, omniprésents, receleurs de toutes les dynamiques infâmes. L'armée française, partie pour lui damer leur pion dans son pré carré colonial, en arrive à solliciter leur assistance. Elle a une voilure trop faible et la bataille contre l'" Empire du chaos " était perdue d'avance. Alors François Hollande se console en portant à leur pinacle les réseaux françalgériens de la bande à François Mitterrand. Tout ceci peut être si effrayant pour le citoyen honnête qu'il préfère se réfugier dans le confort des illusions... Et croire que tout ira bien tant qu'il soutient les décisions attentatoires à ses libertés, ses acquis, son intimité, sa sécurité. Mais gare aux réveils tardifs ! La chute risque d'être vertigineuse.

12/2015

ActuaLitté

Biographies

Charles de Foucauld, homme de science

Assassiné le 1er décembre 1916 alors qu'une insurrection de grande ampleur avait soulevé la majeure partie des populations du Sahara et du Sahel contre l'occupant français, Charles de Foucauld a inspiré dès avant sa mort les fabricants de littérature sulpicienne. Leur représentant le plus encombrant reste René Bazin, qui a publié en 1921 Charles de Foucauld, explorateur du Maroc, ermite au Sahara, monument de componctueuse et fate médiocrité dont Louis Massignon devait écrire dans une lettre du 16 septembre 1959 à Jean-François SixA : " Foucauld coule dans le gouffre de la bondieuserie S. A Sulpice. [... ] Il y a des jours où je regrette de n'avoir pas été réquisitionner pour sa "Vie" Louis Bertrand au lieu du mélibéen René Bazin. [... ] Il nous aurait épargné les bonbons de candi bénit de la rue de Sèvres. A " Le grand arabisant se faisait quelques illusions sur Louis Bertrand, si l'on en juge par un lamentable Saint Augustin publié en 1913. Quant à Jean-François Six, sirupeux et prolixe biographe de Foucauld, s'il a complaisamment rapporté la mise en garde de Massignon dans son Aventure de l'amour de Dieu (1993), il n'a pas su l'entendre. Le flot sulpicien ne s'est jamais tari jusqu'à aujourd'hui, charriant année après année des ouvrages qui ont épaissi plutôt qu'éclairci l'énigme d'une âme qu'on devine hantée par la mélancolie, la haine de soi, l'intransigeance et une sombre démesure. Quelques procureurs leur ont fait face, beaucoup moins nombreux mais pas plus respectueux des faits. On pouvait espérer que les choses changeraient une fois la béatification acquise, puisqu'il n'était dès lors plus besoin ni de défendre ni d'attaquer une cause désormais entendue, mais il n'en a rien été. La célébration du centenaire de sa mort a même transformé la cohorte des thuriféraires en une légion où le mélibéen a voisiné avec le savonarolesque. Plus récemment, les procureurs, jusque-là relativement discrets, ont vu leur zèle avivé par la vogue actuelle de déboulonnage de statues et la perspective de la canonisation prochaine de l'ermite de Tamanrasset. A en croire certains d'entre eux, Foucauld aurait été le " défenseur d'une guerre totale contre l'Allemagne lors de la Grande Guerre " ; pour d'autres, il aurait eu une " implication directe dans les opérations militaires coloniales contre les tribus rebellesA " et aurait été " l'auxiliaire incomparable " de Laperrine, commandant supérieur des territoires sahariens jusqu'en 1910. Il y a aussi ceux selon lesquels il aurait avancé des " idées en faveur d'une désorganisation des structures sociopolitiques touarèguesA ". Foucauld " défenseur de la guerre totale " ? Plaisante formule. Totale, la guerre l'était, et Foucauld ne pouvait qu'en prendre acte. Il est un fait qu'il envoyait des lettres exaltées à ses amis engagés sur le front, mais son exaltation restait épistolaire, car l'essentiel de son temps était consacré à la mise au net de ses travaux linguistiques. Ses journées de travail duraient souvent plus de onze heures, et le résultat en est une oeuvre dont il est difficile d'affirmer comme le font certains qu'elle est " indissociable de la conquête coloniale ". Car, dans les faits, elle s'en dissocie parfaitement. Ses lettres à ses amis sur le front, tout comme ses relations avec les officiers sahariens, font partie de l'époque et elles sont banales une fois remises dans leur contexte. En revanche, ses travaux linguistiques, c'est-à-dire, pour l'essentiel, les deux tomes de ses Poésies touarègues et les quatre tomes de son Dictionnaire touareg-français, sont encore une référence pour tous les spécialistes, y compris touaregs. C'est pour une bonne part à cette oeuvre qu'est consacrée le présent ouvrage. Quant à l'implication " directe " dans les opérations militaires, c'est une pure invention. Et les lettres à Laperrine ne justifient pas le qualificatif d'" auxiliaire incomparable " que Foucauld s'est vu décerner après leur parution. Surtout si l'on songe qu'elles datent d'un temps où Laperrine, revenu en France, n'avait plus aucune responsabilité au Sahara. L'ermite avait l'habitude d'informer ses amis officiers de la situation du Sahara, mais il n'était guère en cela qu'une sorte de gazetier dont les " renseignementsA ", qui mettaient plusieurs semaines à arriver à leurs destinataires, n'étaient ni exploitables ni d'un grand intérêt opérationnel. De plus, affirmer comme nous l'avons lu récemment que " ses renseignements fournis à l'armée coloniale ont influencé la stratégie de conquête du "pays touareg"A " est un anachronisme. Lorsque Foucauld atteint le pays touareg en février 1904, le chef et futur amenûkal Mûsa ag Amastan vient de signer un traité avec les militaires. En d'autres termes, la " conquête " était déjà chose faite avant même son arrivée sur place. Les seuls auxquels il est difficile de donner totalement tort sont ceux pour qui il aurait songé à désorganiser les structures sociopolitiques touarègues. Sauf à remarquer cependant, comme Paul Pandolfi le fait observer dans sa contribution, que les officiers qui seuls auraient été en mesure de procéder à cette réorganisation était d'un avis contraire, qui seul a prévalu. D'une manière générale, il n'avait guère d'influence sur ses amis militaires. Ainsi, le plan d'organisation de l'annexe du Tidikelt qu'il avait échafaudé est resté lettre morte, comme le remarque là encore Paul Pandolfi. De même, lorsque le sous-lieutenant Constant voulut donner suite aux propositions de Foucauld pour le réaménagement du fort Motylinski, il fut désavoué par son supérieur, le capitaine de La Roche, pour qui tout cela n'était qu'" hérésie tactique ". De même encore, la correspondance du lieutenant-colonel Meynier laisse deviner son scepticisme à propos de renseignements d'ailleurs très vagues transmis par Foucauld en août 1914. De toute façon, ni Foucauld ni ses supérieurs religieux n'avaient alors un quelconque pouvoir décisionnaire. Il ne pouvait que s'ouvrir de ses idées à ces intermédiaires, ces acteurs de terrain qu'étaient les officiers qui intervenaient alors dans l'Ahaggar. Mais, même dans les quelques cas où ces derniers relayèrent ses demandes, les autorités supérieures, tant à Alger qu'à Paris, y opposèrent une fin de non-recevoir. Voilà de quoi relativiser le rôle et l'influence politique de Foucauld. Voir en lui une sorte de maître à penser de la politique saharienne de la France et le lointain inspirateur de cette éphémère Organisation commune des régions sahariennes (OCRS) que la France créa en 1957 est manquer du sens des proportions. Pour ce qui est des idées coloniales, il les a assurément partagées. Mais ses avis tranchaient sur la bonne conscience alors de mise. C'est ainsi que, dans une lettre de 1912, il conseillait à Mûsa ag Amastan de faire apprendre le français aux siens, pour qu'ils " puissent, au bout d'un certain temps, jouir des mêmes droits que les Français, avoir les mêmes privilèges qu'eux, être représentés comme eux à la Chambre des députés, et être gouvernés en tout comme euxA ". Il ne concevait certes pas l'avenir des Touareg ailleurs que dans un ensemble français, mais au moins leur y assignait-il, à terme, celui de citoyens à part entière. En février 1956 encore, un président du Conseil s'est fait conspuer par les ultras d'Alger pour beaucoup moins que ça. Il écrivait aussi en cette même année 1912 : " Si, oublieux de l'amour du prochain commandé par Dieu, notre Père commun, et de la fraternité écrite sur tous nos murs, nous traitons ces peuples [colonisés] non en enfants, mais en matière d'exploitation, l'union que nous leur avons donnée se retournera contre nous et ils nous jetteront à la mer à la première difficulté européenne. A " Sans doute ne voit-il là dans les colonisés que des enfants, mais étaient-ils nombreux, en 1912, ceux qui considéraient que, même dans les colonies, la "fraternité écrite sur tous nos murs" ne devait pas rester un vain motA ? Que Foucauld ait été un homme de son temps, nul ne songe à le nier. Il est toujours utile de détailler ce trait du personnage, et les contributeurs du présent ouvrage, notamment Jean-Louis Marçot et Jacob Oliel, ne s'en sont pas faute. Mais en faire un " ultraA " de la colonisation est absurde. Foucauld avait pourtant suscité quelques authentiques travaux d'historiens, qui depuis deux ou trois décennies ont répandu de lui une image plus complexe et plus humaine que l'icône assez plate accréditée jusque-là par les tâcherons de l'hagiographie. De portées et d'inspirations très diverses, tous ces travaux s'accordent au moins à reconnaître que, quels que soient par ailleurs ses titres à l'admiration et même à la ferveur, quelles que soient également les réserves qu'ils puissent susciter aujourd'hui, cet homme dont l'oeuvre linguistique est utilisée aujourd'hui encore par tous les spécialistes aura été une figure majeure des études berbères. Parmi tous ces travaux, une place particulière doit être faite à ceux du regretté Antoine Chatelard. C'est pourquoi, avec l'aimable autorisation de la revue qui l'avait d'abord publié, nous avons choisi de republier ici (sous sa forme d'alors) un texte datant de 1995 et qu'on doit tenir pour fondateur puisque c'est le premier texte où le travail linguistique de Foucauld ait fait l'objet d'une étude proprement scientifique. Mentionnons également, du même Antoine Chatelard, La mort de Charles de Foucauld (2000) ouvrage où, d'une part, il s'efforçait de reconstituer les circonstances de la mort de Charles de Foucauld et où, d'autre part, il jetait une intéressante lumière sur la façon dont la légende de " Foucauld martyrA " avait pu se construire. Mentionnons aussi par ailleurs le livre sobre et remarquablement documenté de Pierre Sourisseau (Charles de Foucauld. Biographie, Paris, Salvator, 2016), dont on regrette seulement que les travaux linguistiques de Foucauld et ses interrelations avec les Touaregs n'y ont peut-être pas tout à fait la place qu'elles mériteraient. L'article d'Antoine Chatelard est suivi ici de deux textes où Dominique Casajus a tenté de le prolonger sur un ou deux points, tandis que, de son côté, Aurélia Dussere s'est attachée au travail de Foucauld comme explorateur du Maroc et que Marc Franconie propose un commentaire de quelques-uns des croquis qu'il a dressés au cours de son voyage d'exploration ainsi qu'un aperçu de son travail de météorologue. Le volume s'achève par deux contributions, dues à Emmanuel Alcaraz et à Dominique Casajus, qui entendent donner un aperçu de l'image, souvent infondée, que certains milieux se font aujourd'hui de Charles de Foucauld. L'étude historique du " casA " Foucauld doit se poursuivre, et le dossier présenté ici veut être une contribution à ce cette tâche. Et, en historiens que nous essayons d'être, notre rôle n'est pas de déboulonner des statues, ni, du reste, d'en édifier. Et l'image parfois floue que nous avons essayé de recomposer n'est ni tout à fait noire, ni tout à fait blanche.

10/2022