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Radouane Attiya

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Critique littéraire

CAHIERS ANDRE GIDE N°13 : CORRESPONDANCE ANDRE GIDE JACQUES COPEAU. Mars 1913-Octobre 1949

Le 30 janvier 1912, Copeau écrivait à Gide : «Ce mystérieux sentiment de ressemblance qui m’attira vers vous jadis, il ne nous a pas trompés. Je médite bien souvent là-dessus, et sur la nature de notre amitié dont rien ne pourra relâcher le lien.» Pourtant, après le temps de la complicité, voici le temps des épreuves et des routes divergentes. Ce second volume couvre une période nettement plus étendue que le premier. Le rythme de la correspondance n’est plus le même ; des plages de silence s’établissent, par-delà lesquelles subsiste un sentiment profond. Avec la création du théâtre du Vieux Colombier, Copeau a enfin trouvé sa voie la plus authentique, un engagement de tout son être que Gide n’approuve pas sans réticences. Surviennent la guerre, puis, pour Copeau, l’exil américain, la reprise du Vieux Colombier, le départ en Bourgogne, l’isolement altier et surtout le retour à la foi ; pour Gide, des ouvres maîtresses - Corydon, Si le grain ne meurt, Les Faux-Monnayeurs -, le voyage au Congo, le flirt avec le communisme. Si deux collaborations théâtrales, Saül et Perséphone, les réunissent, le temps n’est plus aux échanges fructueux, les distances menacent de se creuser. Cependant, les liens d’affection qui se sont affermis entre Madeleine Gide et Agnès Copeau contribuent à éviter la rupture, et l’amitié survit aux épreuves. Le 28 août 1939, Copeau peut écrire à Gide : «Je n’ai rien trouvé, tout au long de ma vie, ni qui vous vaille, ni que j’aime mieux» ; et Gide de répondre : «Votre dernière lettre m’a fait fondre le cour et venir les larmes aux yeux.» Commence alors «le bail de vieillesse» souhaité par Copeau et placé sous le signe d’une tendresse indulgente où s’expriment des sentiments vrais, épurés : la vérité du cour.

01/1989

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Histoire internationale

Des chartes aux constitutions. Autour de l'idée constitutionnelle en Europe (XIIe-XVIIe siècle)

Signs and States, programme financé par l'ERC (European Research Council), a pour but d'explorer la sémiologie de l'Etat du XIIIe siècle au milieu du XVIIe siècle. Textes, performances, images, liturgies, sons et musiques, architectures, structures spatiales, tout ce qui contribue à la communication des sociétés politiques, tout ce qu'exprime l'idéel des individus et leur imaginaire, est ici passé au crible dans trois séries de rencontres dont les actes ont été rassemblés dans une collection, Le pouvoir symbolique en Occident (1300-1640). Ces volumes, adoptant une perspective pluridisciplinaire et comparative dans une visée de long terme, combinent études de cas, analyses conceptuelles et réflexions plus théoriques. Et les réponses à ce questionnaire, issu d'une réflexion sur une histoire culturelle poursuivie sur plus de cinq siècles, remettent en cause une histoire de l'Occident latin où l'on opposerait Eglise et Etat : la mutation culturelle engendrée par la réforme grégorienne qui, tout en assurant d'abord le triomphe de la papauté, a donné à l'Etat moderne les moyens d'assurer sa propre légitimité en créant les conditions d'une révolution du système de communication. Elle engendre un partage du pouvoir symbolique et des processus de légitimation avec l'Etat : la capacité de ce dernier à se légitimer par le consentement de la société politique en dehors de la contingence religieuse est une spécificité de l'Occident latin, clé de l'essor des Etats modernes européens. Le pouvoir symbolique en Occident (1300-1640) Ont contribué à cet ouvrage : Sverre Bagge, Frédéric Boutoulle, Jonas Braekevelt, Carlos Laliena Corbera, José Domingues, Christopher Fletcher, François Foronda, Rachel Foxley, Jean-Philippe Genet, Michel Hébert, Jérôme Loiseau, José Manuel Nieto Soria, Gian Maria Varanini, Pierre Monnet, Gisela Naegle, William A. Pettigrew, Diego Quaglioni, Marie-France Renoux-Zagamé, Fabrizio Titone, Bjôrn Weiler, Attila Zsoldos

03/2019

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Histoire internationale

La vallée du fleuve Sénégal dans le jeu des échelles politiques. Le Dimar aux XVIIIe et XIXe siècles

La région de la moyenne vallée du fleuve Sénégal, appelée Tulde Dimat ou Dimar, grâce à ses riches pâturages et terrains de cultures de décrue, attira des migrants foulbé, wolof et maures qui y cohabitèrent avec des autochtones lébou et sereer. A la fin du XVIIIe siècle, des érudits musulmans pulaarophones et wolophones firent un court mouvement migratoire en quittant les environs du lac Rkiz pour se fixer sur la rive gauche du fleuve Sénégal, entre les localités de Dagana et de Podor. Ils négocièrent leur réinstallation avec le Lam Tooro et l'Almaami du Fuuta Tooro, puis nouèrent une alliance stratégique avec les autorités traditionnelles locales yalaalbe et wodaabe. Ils profitèrent du contexte géopolitique et économique, marqué d'une part par les problèmes internes au Fuuta Tooro et au Trarza et d'autre part par les besoins pressants de la France de terres cultivables dans la vallée du Sénégal, pour s'imposer comme de nouveaux acteurs politiques et économiques. Elimane Boubacar Kane, chef du Dimar de 1820 à 1851, joua un important rôle politique et religieux sur l'échiquier sous-régional. Le livre aborde l'histoire sociale, économique et politique de cette partie de la Sénégambie à travers un croisement des sources orales et écrites. Il revient sur la vie des relations politiques dans la vallée du Sénégal dans la première moitié du XIXe siècle et traite d'aspects peu connus de l'histoire de cette région. En effet, le Dimar fut à la fois une terre de résistance multiforme à la colonisation française et un laboratoire d'expérimentation du fait et des phénomènes coloniaux. Il fut aussi un champ de bataille entre les djihadistes d'El Hadji Omar Tall et les Français. Cette situation poussa ces derniers à d'abord y renforcer leur présence militaire, puis à l'annexer en juin 1858.

07/2018

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Religion

L'ancien de patmos saint Amphiloque Makris (1889-1970)

Le père Amphiloque Makris (1889-1970), récemment canonisé, estune grande figure de la spiritualité orthodoxe grecque du XXe siècle. Dans les îles du Dodécanèse, il travailla à maintenir ou à faire renaîtrela foi orthodoxe auprès des populations durement éprouvées par plusde quatre siècles d'occupation ottomane, puis par une occupation italienne visant à les catholiciser. Sur son île natale de Patmos puis àRhodes et Kalymnos, il revivifia le monachisme. Sa renommée de père spirituel attira de nombreuses personnes du monde hellénique et de toute l'Europe. Il fut notamment le père spi-rituel du futur patriarche oecuménique Bartholomée et de nombreuxétudiants ou moines devenus higoumènes, évêques ou métropolites. Le trait caractéristique de sa personnalité et de son activité est son esprit missionnaire. Considérant que la mission était un devoir commun de tous les chrétiens, il y engageait fortement ses enfantsspirituels. Il donnait une place prépondérante aux femmes dans le service d'Eglise à qui il aimait confier des fonctions de direction etd'organisation. Pour saint Amphiloque le monachisme avait un rôle important dans l'activité missionnaire. Il prônait un monachisme ouvert et accueil-lant, mais reposant sur une organisation cénobitique stricte axée surla plénitude de la vie liturgique et la Prière de Jésus. Lui-même avait reçu un enseignement spirituel solide auprès degrandes figures de l'époque (dont saint Nectaire d'Egine) et donnait l'exemple d'une vie ascétique rigoureuse mais toujours rayonnante de bonté et de joie. Ce livre présente sa vie et bon nombre de ses enseignements spi- rituels. Ecrit par un de ses disciples devenu métropolite de l'Eglised'Albanie, il a connu un grand succès en Grèce et a obtenu le Prix del'Académie d'Athènes.

03/2019

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Mahomet

Mahomet et le Coran : la révélation. Précédé d'une introduction sur les devoirs mutuels de la philosophie et de la religion

Mahomet est né en 570 dans la ville de La Mecque (située dans l'actuelle Arabie Saoudite). Il était membre de la tribu des Quraychites, une tribu marchande. Orphelin, il fut élevé par son grand-père et son oncle. Quelques années plus tard, Il épousa une veuve qui lui donnera quatre filles. Sa mission de Prophète de l'islam débuta en 610, lorsqu'il eut la révélation du Coran pour la première fois dans les cavernes proches du mont Hira. C'est là qu'il reçoit la première des 114 révélations qui vont constituer le texte sacré des musulmans : le Coran. Trois ans plus tard, Mahomet commença à prêcher. Il attira quelques disciples, mais ses discours sur le Dieu unique n'étaient guère appréciés à La Mecque où la plupart des gens vénéraient des idoles et de nombreux dieux païens. Un voyage effectué en une nuit jusqu'à Jérusalem sur le dos d'une monture céleste (al-Buraq) et une ascension au ciel sont deux épisodes surnaturels qui interviennent avant que Muhammad et la communauté des premiers fidèles ne soient contraints, en 622, à s'exiler à Yathrib (la future Médine) : c'est l'hégire qui marque le début du calendrier musulman. Finalement, il se rendit dans la ville de Médine, qui devint le centre d'une importante civilisation islamique Muhammad n'est pas qu'un guide spirituel ; il est aussi le chef temporel des musulmans dont il conduit les expéditions lancées contre les infidèles. De son vivant, l'Arabie est convertie à l'islam ; ses successeurs, les califes, poursuivront cette expansion. Muhammad meurt en 632 ; il est enterré à Médine et son tombeau devient le second Lieu saint de l'islam.

05/2022

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Littérature française

Belle Belle ou le Chevalier fortuné. Suivi de La Belle aux cheveux d'or

Lorsque le roi ordonne à tous les gentilshommes du royaume de rejoindre son armée ou d'envoyer un fils à leur place, le père de Belle Belle est bien ennuyé, car il est très vieux et n'a que des filles. C'est sans compter le coup de pouce d'une bonne fée, qui transforme notre héroïne en un ravissant chevalier. Une fois à la cour, celui-ci fait des ravages jusque dans le coeur du roi, et sème un certain trouble... La Belle aux cheveux d'or est si jolie que quiconque l'aperçoit en tombe instantanément amoureux. Si bien que le roi de la contrée voisine, qui ne l'a pas encore vue, veut l'épouser. Ce qu'il ne sait pas, c'est que le coeur de la Belle est un royaume difficile à conquérir, et le jeune ambassadeur chargé de la demande en mariage n'est pas au bout de ses peines ! "Elle arriva dans une belle ville fort peuplée, elle s'attira les yeux de tout le monde, on la suivait, on l'entourait, et chacun disait : "S'est-il jamais vu un chevalier plus beau, mieux fait, et plus richement habillé ; qu'il a de grâce à manier ce superbe cheval ! "" Conteuse hors pair, célèbre pour son salon littéraire, Marie-Catherine d'Aulnoy (1651-1705) n'a rien à envier à son contemporain Charles Perrault. Les deux histoires réunies dans cet ouvrage sont à l'image de son oeuvre, marquées par une très grande richesse, une exubérance remarquable dans l'usage du merveilleux et un goût pour l'émancipation féminine. Le conte, avec une plume comme celle de Marie-Catherine d'Aulnoy, n'est décidément pas un genre réservé aux enfants !

01/2022

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Critique littéraire

L'esprit NRF

1908-1940 : un des "âges d'or" de notre littérature. La Nouvelle Revue Française en offre le meilleur miroir. Mais elle fut bien plus que cela. Aucune revue, jamais et nulle part, n'a rempli dans la vie des lettres un rôle comparable. Fondée par cinq amis de trente-cinq à quarante ans groupés autour d'André Gide, elle sut, après la première guerre mondiale, trouver un second souffle avec Jacques Rivière et achever d'établir sa suprématie avec Gaston Gallimard et Jean Paulhan. Elle attira, encouragea, révéla, suscita la presque totalité des talents de son époque. Tous ces auteurs, dont notre mémoire conserve les noms, se retrouvent dans ses sommaires. Les gens de La N.R.F. , ceux qui la firent, ont été des agents de recrutement en continuel service actif. La liste de leurs échecs tiendrait sur une seule ligne. La N.R.F. eut toujours le souci d'apparaître comme un espace de liberté et un lieu de rencontre. Dans l'ensemble, elle y parvint. Mais elle fut par là-même un lieu d'affrontement. Les fêtes qu'elle donna en l'honneur de l'intelligence et, avant tout, d'une intelligence française n'exclurent pas les rixes entre les invités. Dans ses choix, elle eut souvent raison. Deux erreurs magistrales évitent néanmoins de croire à son infaillibilité. Sa surprenante diversité aurait dû compromettre son unité. Et pourtant, aux dires de ses amis comme de ses ennemis, l'esprit N.R.F. a existé. Un demi-siècle après, le lecteur devrait le retrouver aussi vivant et présent qu'à sa naissance. Notre actualité, il est vrai, rend proches les débats qui, de sa création à la guerre, l'animeront et l'agiteront. Existe-t-il une théorie du roman ? Quel doit être le rapport entre intellectuel et politique ? Pour quel public doit-on écrire ? A l'époque de la primauté de l'écrit, cette revue proposera le plus passionnant des appareils critiques, qui permet de vivre au présent un grand moment d'histoire.

06/1990

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Histoire internationale

Crépuscule des Titans

AVERTISSEMENT : LES EVENEMENTS HISTORIQUES QUI VONT DEFERLER SOUS VOS YEUX SONT D'UNE VIOLENCE A FAIRE PASSER LES VIDEOS DE L'ETAT ISLAMIQUE POUR UN EPISODE DE CAMPING PARADIS. Le Moyen Age n'est pas ce que l'histoire officielle en a fait à travers les siècles. L'Education nationale devait vous mentir et salir votre héritage. Il n'était pas acceptable que le Français métrosexuel moderne fasse résonner le souvenir trop lourd et puissant de l'homme absolu qu'il a été à la bataille de Muret, de Bouvines ou de Saint-Jean-d'Acre. Il fallait que son corps ne vibre plus jamais à la vision d'une bastide, d'une cathédrale ou d'un blason. Il fallait qu'il reste cette merde qui tourne au soja gluten-free alors qu'il a bâti le château du Fort de La Latte en 1340 et repoussé le puissant Attila aux champs Catalauniques. Crépuscule des Titans vous catapulte au coeur de l'épopée du véritable Moyen Age, cette France totale qui sent l'ail et le fromage de chèvre, qui saigne du nez et qui transpire abondamment des burnes. Châteaux forts et ponts-levis, batailles et conquêtes, tortures et duels, traîtres et héros, carnages et croisades, sièges et catapultes, gros rois et petits gueux enfin restitués en haute fidélité historique. Une plongée épique, en immersion sauvage dans les hauts faits qui ont forgé la légende de nos puissants ancêtres pour l'éternité. De leur naissance à leur crépuscule, rencontrez les Titans magnifiques qui ont fabriqué notre lourd Moyen Age dans le fracas terrible du feu et de l'acier médiéval. La fièvre de l'an mil racontée comme jamais et rythmée par un impitoyable tonnerre de punchlines. Découvrez la crypte secrète dans laquelle l'histoire officielle croyait pouvoir emprisonner l'âme française. Aiguise ton courage et ton épée, attrape une torche, et suis-moi : allons ensemble libérer le héros médiéval de son tombeau !

10/2019

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Littérature française

L'endiguement des renseignements

De 1860 à 1902, Emmeline Raymond dirige La Mode Illustrée, l'ancêtre de tous les périodiques féminins. Dans un pays qui s'enrichit à toute allure, les femmes découvrent les charmes de la bourgeoisie et les angoisses du confort. Emmeline Raymond est devenue leur mentor. Elle, qui mène de front la parution de romans en feuilleton, les chroniques habituelles et les conseils de savoir-vivre, doit répondre aux questions toujours plus nombreuses de ses abonné(e)s. Et comme l'espace manque dans son journal, Emmeline Raymond décide de faire les réponses les plus lapidaires possibles, en ne reproduisant que les numéros des abonné(e)s à la place de leurs questions. Sans s'en douter, elle invente un procédé littéraire qui aurait enchanté Alphonse Allais ou Raymond Queneau. Un jour, en furetant comme à son habitude, Fabienne Yvert tombe sur cette rubrique où les réponses sont parfois si étranges qu'on se demande qu'elles pouvaient bien être les questions. Elle décide de la lire sur toute la décennie 1870-1879, pour mieux voir ce qu'il en est. Elle en fait finalement un florilège. Le résultat est L'Endiguement des renseignement, pendant inattendu du fameux Dictionnaire des idées reçues sur lequel Flaubert travaillait justement à la même époque. Quelque chose qui se situe entre la beauté de la langue, l'éclat de rire et le carottage d'une société en surchauffe. Après des expériences de livres d'artiste dans les années 1980, Fabienne Yvert a multiplié à partir des années 1990 la parution de textes de poésie, que ce soit dans des recueils à l'enseigne des éditions Harpo & ou dans des revues telles que If, Action poétique, le Cahier du refuge ou Nouvelles hybrides. Son univers poétique, principalement dédié à l'exploration du quotidien, se marie à une expérience typographique et artistique sans cesse renouvelée . Les éditions Attila ont déjà publié de cet auteur Télescopages (2009) et Papa Part Maman Ment Mémé Meurt (2010).

02/2012

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Littérature française

La duchesse de langeais

" Il existe dans une ville espagnole située sur une île de la Méditerranée, un couvent de Carmélites Déchaussées où la règle de l'Ordre institué par sainte Thérèse s'est conservée dans la rigueur primitive de la réformation due à cette illustre femme. Ce fait est vrai, quelque extraordinaire qu'il puisse paraître. Quoique les maisons religieuses de la Péninsule et celles du Continent aient été presque toutes détruites ou bouleversées par les éclats de la révolution française et des guerres napoléoniennes, cette île ayant été constamment protégée par la marine anglaise, son riche couvent et ses paisibles habitants se trouvèrent à l'abri des troubles et des spoliations générales. Les tempêtes de tout genre qui agitèrent les quinze premières années du dixneuvième siècle se brisèrent donc devant ce rocher, peu dis- tant des côtes de l'Andalousie. Si le nom de l'Empereur vint bruire jusque sur cette plage, il est douteux que son fantastique cortège de gloire et les flamboyantes majestés de sa vie météorique aient été comprises par les saintes filles agenouillées dans ce cloître. Une rigidité conventuelle que rien n'avait altérée recommandait cet asile dans toutes les mémoires du monde catholique. Aussi, la pureté de sa règle y attira-t-elle, des points les plus éloignés de l'Europe, de tristes femmes dont l'âme, dépouillée de tous liens humains, soupirait après ce long suicide accompli dans le sein de Dieu. Nul couvent n'était d'ailleurs plus favorable au détachement complet des choses d'ici-bas, exigé par la vie religieuse. Cependant, il se voit sur le Continent un grand nombre de ces maisons magnifiquement bâties au gré de leur destination. Quelques-unes sont ensevelies au fond des vallées les plus solitaires ; d'autres suspendues au-dessus des montagnes les plus escarpées, ou jetées au bord des précipices ; partout l'homme a cherché les poésies de l'infini, la solennelle horreur du silence ; partout il a voulu se mettre au plus près de Dieu : il l'a quêté sur les cimes, au fond des abîmes, au bord des falaises, et l'a trouvé partout... ".

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Histoire des idées politiques

De la cruauté en politique. De l'Antiquité aux Khmers rouges

" L'Etat se nomme toujours patrie quand il prépare un assassinat " (Friedrich Dürrenmatt) Cruauté et politique : il serait présomptueux de vouloir traiter ce thème dans toute son amplitude historique alors que depuis la plus Haute Antiquité les hommes ont eu une singulière tendance à obéir à l'impératif " Massacrez-vous les uns les autres ! ". Si la cruauté est de toutes les époques, elle est aussi de tous les continents, même si cet ouvrage privilégie l'Europe " de l'Atlantique à l'Oural ", un espace géo-politico-culturel qui nous concerne au premier chef. La cruauté ici retenue le sera dans son sens originel et étymologique, du latin crudelitas qui évoque une chair sanguinolente, indique que le sang coule et induit la mise à mort. Le terme exprime aussi une inclination à faire souffrir, à voir souffrir et à y prendre du plaisir. Toute notre histoire est marquée au sceau du crime politique et déjà, lors de la guerre de Troie, Agamemnon n'hésita pas à offrir aux dieux sa fille Iphigénie en sacrifice humain afin qu'ils favorisent les Grecs. Depuis ce sacrifice initial, les assassinats pour raison politique se sont multipliés, à commencer par ceux des chefs dont la mort visait à modifier radicalement la donne du pouvoir : César, Henri IV, Lincoln, Alexandre II, François-Ferdinand, Trotski ou Kennedy... Ils ont souvent été maquillés en procès religieux et/ou politiques, de Jeanne d'Arc à Nicolas Boukharine en passant par Charles Ier ou Louis XVI. Sans oublier les massacreurs mondialement connus comme Attila, Gengis Khan ou Timour - " l'homme d'acier " en turco-mongol, qui en russe deviendra " Staline " -, Vlad l'Empaleur ou Ivan le Terrible, en attendant que les régimes totalitaires du XXe siècle instaurent une cruauté à grande échelle qui visait des dizaines de millions de personnes et établissait la terreur de masse comme moyen ordinaire de gouvernement. Qui ? Pourquoi ? Comment ? Dans quelles circonstances - guerres de religion, guerres nationales, guerres civiles, guerres totales ? Bourreaux et victimes ? Autant d'interrogations auxquelles les vingt-quatre auteurs de l'ouvrage tentent d'apporter des réponses de contributions englobant deux millénaires.

11/2023

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Histoire de France

Abel Danos, dit "le Mammouth". Entre Résistance et Gestapo

Le 14 mars 1952, le truand Abel Danos, dit " le Mammouth ", tombait sous les balles d'un peloton d'exécution dans les fossés du Fort de Montrouge en criant " Vive la France ! ". Un cri inattendu, puisque Danos avait été condamné à mort pour trahison. Avec cette condamnation, la France tournait une des pages les plus noires de son histoire : celle de la " Gestapo française de la rue Lauriston ", dont le chef, Henri Lafont, avait lui-même été fusillé en compagnie de l'ex-policier Bonny quelques années plus tôt. Le condamné avait contre lui un dossier des plus épais : outre ses trop nombreuses condamnations, ses évasions et sa participation au sanglant " premier hold-up de l'Occupation ", il avait accumulé un lourd passif au sein de la " Carlingue " : opérations contre le maquis, pillage, meurtres. Les juges l'avaient condamné sans état d'âme en accordant toutefois " des circonstances atténuantes ". Derrière le " tortionnaire ", le " tueur à gages de la Gestapo " que la police, relayée par la presse, s'était acharnée à dépeindre, existait-il quelques éléments qui auraient pu faire pencher l'autre plateau de la balance ? Certains témoignages, en particulier celui de son ancienne maîtresse Hélène Maltat, affirmaient en effet que Danos s'était engagé, dès 1941, aux côtés du commissaire Blémant du contre-espionnage français, et qu'il avait appartenu au réseau Marco-Polo en 1944. L'affaire Danos n'était-elle pas aussi simple ? Après quatre ans de minutieuses recherches, Eric Guillon rouvre le dossier. A travers l'histoire de Mammouth défile une galerie de personnages parmi les plus grands du banditisme français : Pierre Loutrel, dit " Pierrot le Fou ", le " Grand " Jo Attia et Georges Boucheseiche, qui forment avec Danos l'ossature du redoutable " gang des tractions avant " ; le " Chauve " Jean Sartore, gestapiste décoré pour faits de Résistance, Raymond Naudy, l'ancien maquisard et tueur de gendarmes, Roger Lentz, l'associé de toutes ses cavales, mais aussi " Mimile " Buisson, l'ami et le complice de la rue de la Victoire, qui le livra au commissaire Chenevier... Ou encore Auguste Ricord, Joseph Rocca Serra, André Jolivot, Jean Rossi, Charles Cazauba, Alex Villaplana et des dizaines d'autres figures d'un Milieu disparu.

09/2006

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Littérature française

Honoria

Honoria raconte le destin de deux femmes. L'une, notre contemporaine et narratrice, habite Londres et s'efforce d'oublier sa relation conjugale désastreuse en se plongeant, sur les conseils d'un producteur de films, dans des lectures sur la fin de l'Empire romain d'Occident. C'est ainsi qu'elle rencontre la seconde : Honoria, une princesse romaine du Vème siècle après Jésus-Christ. Un personnage légendaire pour les spécialistes de l'Antiquité tardive, dont on ne connaît la vie que par fragments, éclats. Honoria vient d'un siècle crépusculaire, qui est aussi l'avènement d'un nouveau monde : les invasions barbares et la diffusion du christianisme. Cette période de basculement demeure un mystère peu exploré, donc intrigant. Avec un humour vif et acidulé, la narratrice nous raconte les avancées de son enquête et soulève peu à peu les pans de cette face noire et dérobée de l'Histoire. Elle accède aux bribes du destin d'Honoria déposés par le temps. Cette princesse, soeur d'empereur, a été maltraitée par les chroniqueurs antiques qui la dépeignent comme une " créature diabolique, nymphomane, Messaline, fossoyeuse de l'Empire ". Il s'agit aujourd'hui d'arracher sa vie à l'oubli et de mener une contre-enquête. On s'attache à l'irrésistible Honoria, celle dont même la mère dit : " Tu es douée pour l'amour. Un homme deviendrait ton jouet. Même nos eunuques sont tous sous ton charme ! " On tombe en effet sous les charmes de cette femme rebelle, flamboyante et débauchée qui, au milieu des invasions barbares et du christianisme devenu religion d'Etat, ose tout : aimer un Affranchi, et même demander Attila en mariage ! Tandis que son monde se disloque dans la cruauté, Honoria doit prendre la fuite : l'empereur veut sa mort. Elle a transgressé l'ordre établi. Et si Honoria était la première femme moderne ? Une chose est certaine : on ne rencontre pas Honoria sans se transformer et se libérer. Des affinités se tissent entre l'auteure et son modèle, passant outre les siècles. L'une et l'autre osent se raconter, semblent se révéler en miroir. De la grandeur tragique, on passe au ton de la confidence et de l'intime. Judith Housez est une portraitiste hors pair, qui jongle avec brio entre le péplum et l'autofiction, entre l'Histoire et la comédie contemporaine, avec une écriture tout en finesse.

08/2018

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Critique

François Beaune. Pour une littérature brute

Un ouvrage collectif de création/recherche sur et avec François Beaune, sous la direction de Stéphane Bikialo. Avec les contributions de Stéphane Bikialo, François Beaune, Silvain Gire, Maud Lecacheur, Eric Loret et Catherine Rannoux. Né en 1978 à Clermont-Ferrand, François Beaune vit à Marseille. Depuis son premier livre, Un homme louche (Verticales, 2009), jusqu'à La Lune dans le Puits (Verticales, 2013), Omar et Greg (Le Nouvel Attila, 2018) ou Calamity Gwenn (Albin Michel, 2020), il collecte des "histoires vraies" et oeuvre à la création de ce qu'il nomme son "entresort" , une galerie de personnages incarnant le monde actuel. Invité du festival Bruits de Langues en 2020, il succède à Marie Cosnay dans la collection éponyme. Pour rendre compte de la pluralité des terrains investis par l'écrivain (romans, récits, portraits, chroniques, dessins, BD, émissions de radio), Stéphane Bikialo, a réuni une équipe composée de Maud Lecacheur et Catherine Rannoux (universitaires), de Silvain Gire (cofondateur et responsable éditorial d'ARTE Radio pour laquelle l'écrivain a réalisé plusieurs documentaires), et d'Eric Loret (critique littéraire et essayiste). Chacun s'est lancé librement dans les échanges avec François Beaune : l'enjeu était de le faire réagir à des réflexions, des analyses sur son oeuvre et de dialoguer avec lui sur sa démarche d'écriture entre documentaire et fiction. "Les êtres humains sont étonnants, et il faut leur donner la place de l'être, un espace livre que j'appelle Entresort, qui leur permet d'exprimer la complexité de ce qu'ils ont à dire". L'ensemble des contributions a été recomposé autour de thématiques (l'attention au réel, au sous-réalisme, au louche, aux vies ordinaires, la recherche d'une littérature brute) et d'enjeux centraux de l'écriture de François Beaune : l'art du portrait et le hasard des rencontres, les techniques de montage et de fictionnalisation, et une définition singulière du statut de l'auteur. L'horizontalité de la relation qu'il noue avec ses modèles et qu'il revendique, affirmant le principe d'une co-auctorialité avec ces derniers, conduit à une forme d'effacement de l'auteur qui permettrait au lecteur d'être en prise directe, dans un rapport brut, avec ses personnages. Les échanges avec l'écrivain sont entrecoupés d'extraits de L'Entresort, son journal de bord, qui témoignent de sa méthode de collecte d'histoires. Précisant au fil des entretiens les enjeux politiques de son écriture, François Beaune se situe dans une histoire de la littérature qui s'inscrit aussi bien dans la filiation (critique) de Balzac et de sa Comédie humaine que de Svetlana Alexievitch ou Florence Aubenas et de leurs oeuvres basées sur des entretiens, ou encore de Jean Dubuffet et de sa revendication d'un art brut.

03/2023

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Humour

Croquis d'Histoire

Michel Iturria est de retour avec un troisième album de dessins d'humour ! Il nous propose de revisiter l'Histoire de France et d'ailleurs à travers 80 dessins de la préhistoire à aujourd'hui, sans oublier quelques clins d'oeil à l'avenir ! Un 3em opus très réussi qui ravira les fans du coup de crayon de notre dessinateur made in Sud-Ouest préféré. Quand nous avons proposé une nouvelle collaboration à l'illustrateur Michel Iturria, celui-ci nous a répondu un grand OUI et avec une proposition de sujet très prometteuse : l'Histoire de France et d'ailleurs ! Comme vous le savez l'Histoire est un de nos sujets préféré aux éditions Cairn et nous sommes absolument fan du coup de crayon d'Iturria et de son univers ! Ce nouvel album, très attendu, est prévu pour septembre 2021 avec en tout 80 dessins allant de la préhistoire à aujourd'hui, en passant par le Moyen-âge, la Renaissance et les grandes périodes qui ont marqué l'Histoire de France mais aussi du monde en général. Des dessins qui posent des questions, qui amusent, qui dénoncent, qui sont aussi le reflet de l'admiration du dessinateur pour les grands personnages qui ont fait le monde d'Aujourd'hui. Un livre à offrir aux amateurs de dessins humoristiques, de caricatures et bien sûr à tous les lecteurs friands d'Histoire. 4e de couverture : Gamin, Iturria voulait devenir dessinateur d'humour et à l'école il aimait surtout l'Histoire. Un jour, c'est sûr, il allait se délecter à passer l'Histoire au tamis du dessin d'humour. Ferme partisan d'une histoire chronologique, il s'attache d'abord à percer quelques mystères de la préhistoire : saviez-vous que " l'inventeur " du feu s'appelait Jean- Fabrice Lataillade et qu'il était fortement déprimé ? que la cueillette des cèpes et autres girolles entraîna la découverte de la méthode expérimentale, de la science donc ? ... Plongeant dans les périodes obscures, Iturria va nous apprendre qu'Attila n'était pas forcément le mauvais bougre et qu'Ivan-le-Terrible pouvait se révéler, par certains côtés, un sympathique modéré à tendances socialisantes. Moyen Age oblige, il a gardé une affection particulière pour l'époque où " les Anglais vendangeaient l'Aquitaine " et explique pourquoi ils continuent obstinément à rouler à gauche ! Un peu plus loin, il éclaire d'un jour nouveau les rapports entre Louis XI et l'ostéopathie, et montre comment Napoléon, aspect ignoré de son oeuvre gigantesque, privilégiait le tourisme vert, ou bien encore comment les soucis matrimoniaux de Jean- Sébastien Bach ou de Karl Marx influencèrent leurs oeuvres respectives. Dans l'époque bouleversée que nous vivons, porteuse de mutations diverses, ces 80 dessins espiègles qui courent du paléolithique à la conquête de Mars, nous rappellent cette maxime gravée dans le marbre : " Lorsque tu ne sais pas où tu vas, regarde d'où tu viens. " ...en souriant... "

08/2021

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Art contemporain

À mains nues. Parcours de la collection du MAC VAL

A mains nues Parcours de la collection du MAC VAL 192 pages 160 reproductions Format : 21 x 17 cm Broché, dos toilé pailleté, cahiers à la japonaise Textes : Marie Darrieussecq, Romina de Novellis, Alexia Fabre, Agnès Gayraud, Caroline Honorien, Philippe Liotard, Mélanie Meffrer Rondeau, Claire Moulène, Mathieu Potte-Bonneville, Fabienne Radi, Anne-Lou Vicente, Marion Zilio Graphisme : Lisa Sturacci Editions du MAC VAL ISBN : 978-2-900450-13-0 Parution : 8 avril 2022 15 euros Après "Le vent se lève" , exposition de la collection incarnant les relations que l'humanité entretient avec la Terre, le MAC VAL poursuit son exploration de l'humain en se recentrant sur le corps, son langage, son pouvoir et sa puissance de réinvention, avec cette nouvelle exposition "A mains nues" . Inédites ou plus anciennes, les oeuvres évoquent la réinvention de soi, le futur qu'il nous appartient de créer, à mains nues. En cette expérience partagée de la pandémie, d'empêchement de l'autre, de son contact, du violent constat de notre fragilité corporelle et de notre statut de corps vivant, nous avons eu envie de nous projeter dans le futur et de l'envisager avec désir, élan et espoir. Les oeuvres ici réunies racontent d'une part la corporéité et son langage, les fluides vitaux, les membres, dont les mains, qui incarnent la question de la réinvention de soi contre la réalité, la fatalité ou les déterminismes sociaux. La fiction, le récit, la mise en scène, le travestissement sont autant de stratégies mises en oeuvre par les artistes pour engager cette réinvention, douce, déterminée ou plus guerrière. Ont ainsi été composés des ensembles d'artistes particulièrement chers au musée et qui incarnent ces sujets : Annette Messager, Jena-Luc Blanc, Esther Ferrer, Gaëlle Choisne, Jean-Luc Verna, Nina Childress, Kapwani Kiwanga, Edi Dubien, Romina de Novellis, parmi d'autres... L'adresse à l'autre, à son regard comme à son corps, est au coeur des oeuvres, à travers la fabrication de sa propre image, portraits ou autoportraits qui résonnent ainsi avec les phénomènes historiques et contemporains de l'invention de soi, questionnant la distance au réel. Un réel souvent contredit, transformé par des artifices, maquillage, chorégraphie, tatouages, mises en scène... Il est avant tout question des langages des corps, de ce qu'ils peuvent dire, faire, enveloppe fragile, unique (? ), malléable, signifiante de l'âme qu'ils habillent et qui les habitent. Pour nous accompagner dans cet ouvrage, exclusivement illustré de photographies de ce nouvel accro- chage, nous avons invité des auteur. e. s et des artistes pour leur engagement, leur partage d'expériences positives, singulières et combatives, afin de l'ouvrir à des regards extérieurs, à d'autres voix. Exposition au MAC VAL à partir du 12 mars 2022. Avec les oeuvres de Boris Achour, Pierre Ardouvin, Bianca Argimón, Kader Attia, Elisabeth Ballet, Eric Baudart, Jean-Luc Blanc, Nina Childress, Gaëlle Choisne, Clément Cogitore, Mathilde Denize, Romina de Novellis, Angela Detanico ? /? Rafael Lain, Mario d'Souza, Edi Dubien, Mimosa Echard, Eléonore False, Sylvie Fanchon, Valérie Favre, Esther Ferrer, Nicolas Floc'h, Mark Geffriaud, Shilpa Gupta, Kapwani Kiwanga, Thierry Kuntzel, Emmanuel Lagarrigue, Ange Leccia, Natacha Lesueur, Annette Messager, Marlène Mocquet, Charlotte Moth, Frédéric Nauczyciel, Melik Ohanian, Bruno Perramant, Françoise Pétrovitch, Abraham Poincheval, Laure Prouvost, Judit Reigl, Jean-Luc Verna, Catherine Viollet, We Are The Painters...

04/2022