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Littérature étrangère

Les règles d'usage

Wendy, treize ans, vit à Brooklyn. Le 11 septembre 2001, son monde est complètement chamboulé : sa mère part travailler et ne revient pas. L'espoir s'amenuise jour après jour et, à mesure que les affichettes DISPARUE se décollent, fait place à la sidération. Le lecteur suit la lente et terrible prise de conscience de Wendy et de sa famille, ainsi que leurs tentatives pour continuer à vivre. Le chemin de la jeune fille la mène bientôt en Californie chez son père biologique qu'elle connaît à peine - et idéalise. Son beau-père et son petit frère la laissent partir le coeur lourd, mais avec l'espoir que cette expérience lui sera salutaire. Assaillie par les souvenirs, Wendy est tiraillée entre cette vie inédite et son foyer new-yorkais qui lui manque. Elle délaisse les bancs de son nouveau collège et, chaque matin, part à la découverte de ce qui l'entoure, faisant d'étonnantes rencontres : une adolescente tout juste devenue mère, un libraire clairvoyant et son fils autiste, un jeune à la marge qui recherche son grand frère à travers tout le pays. Wendy lit beaucoup, découvre Le Journal d'Anne Frank et Frankie Addams, apprend à connaître son père, se lie d'amitié avec sa belle-mère éleveuse de cactus, comprend peu à peu le couple que formaient ses parents - et les raisons de leur séparation. Ces semaines californiennes la prépareront-elles à aborder la nouvelle étape de sa vie ? Retournera-t-elle à Brooklyn auprès de ceux qui l'ont vue grandir ? Emouvante histoire de reconstruction, Les règles d'usage évoque avec brio la perte d'un être cher, l'adolescence et la complexité des rapports familiaux. Un roman lumineux.

09/2016

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Littérature française

Un homme cruel

C'est l'histoire vraie d'une star tombée dans l'oubli. Un comédien qui fut aussi renommé que Charlie Chaplin ou Rudolf Valentino, un personnage de légende qui n'occupe plus aujourd'hui que quelques lignes dans les histoires du cinéma. Et pourtant, quelle vie que la sienne ! Né au Japon en 1889, parti très jeune pour l'Amérique, Sessue Hayakawa devient, dès les années 1910, au temps du muet, la première grande star d'origine asiatique de Hollywood. Et l'un de ses plus grands séducteurs. Son charisme, son charme, son regard ont fait fondre de nombreuses comédiennes, provoquant auprès de ses admiratrices des scènes d'hystérie. C'est l'histoire d'un des derniers nababs du cinéma, dont les réceptions fabuleuses dans son château californien firent la une des journaux de l'époque. Jusqu'au jour où le racisme anti-japonais provoque la chute de l'idole et une vertigineuse fuite en avant. Il devient l'homme de tous les voyages et de tous les dangers, des succès tonitruants et des échecs cuisants. L'opium, le jeu, les tentatives d'assassinats, les années folles, la résistance pendant la Seconde guerre mondiale, sans oublier le tournage du mythique Pont de la rivière Kwai, le film aux 7 Oscars, qui fera à nouveau de lui une vedette planétaire en 1957. Un destin aussi extraordinaire ne pouvait connaître qu'une fin sublime, digne d'un film de Kurosawa : qui eut dit qu'après toutes ces péripéties, cette fougue, cette fureur, Sessue Hayakawa se retirerait à 72 ans dans un monastère bouddhiste, très loin des lumières de Hollywood, parmi les statues de pierre et les moines du silence et de la paix ?

09/2016

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Civilisations pré-colombiennes

Histoire de la conquête du Pérou. La découverte et la chute de l'empire inca

En 1847, quatre ans après la parution de l'Histoire de la conquête du Mexique, dont le succès fut immédiat, William Hickling Prescott entreprend de retracer un autre épisode majeur de la découverte du Nouveau Monde par les conquistadors espagnols. Dans le sillage de Cortés, le conquérant du Mexique, Francisco Pizarro et Diego d'Almagro s'associent pour monter une nouvelle expédition. Partis de Panama en 1524, ils entreprennent de longer en direction du sud la côte occidentale du continent, encore inexplorée, en quête du mythique "pays de l'or" . Après deux tentatives infructueuses, ils organisent une troisième expédition et avec une petite troupe de 180 aventuriers, ils vont, en quelques années, faire chuter le plus vaste empire de l'Amérique précolombienne. Délaissant les travaux des historiens de son temps et se plongeant dans les sources archivistiques et les chroniques contemporaines de la Conquista, Prescott reconstitue minutieusement les événements qui vont conduire à cet effondrement. Sans rien atténuer de la violence de la progression espagnole, qui culmine avec la capture puis l'exécution de l'Inca Atahualpa (1533), il montre comment Pizarro profita des divisions internes de l'empire, miné par une guerre de succession fratricide, pour poser les bases de la colonisation espagnole, avant d'être à son tour victime d'une faction rivale dans le contexte des guerres civiles qui opposèrent entre eux les conquistadores. Il est aussi l'un des premiers à dénoncer la conquête pour ce qu'elle est : une vaste entreprise de prédation. Fresque magistrale illustrant la confrontation dramatique entre les civilisations européenne et sud-américaine, l'Histoire de la conquête du Pérou de William Prescott, portée par un souffle incontestable, demeure une oeuvre fascinante.

10/2022

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Faits de société

Affaire Mis et Thiennot. La contre-enquête

Qui a assassiné le garde-chasse Louis Boistard, dont le corps criblé de quatre coups de fusil est retrouvé, le 31 décembre 1946, dans un étang de la Brenne, à l'ouest de l'Indre ? Selon la police, la culpabilité de Raymond Mis et Gabriel Thiennot, deux jeunes paysans chassant dans les environs au moment du crime, est une certitude. Après plusieurs jours de garde à vue, ces derniers confessent le meurtre, avant de se rétracter, alléguant des tortures policières. Dès lors, le doute plane, alimenté par les carences lourdes d'une enquête menée tambour battant. Les deux chasseurs auraient-ils été, comme le prétend le journal La Marseillaise, choisis comme boucs émissaires en raison de l'engagement communiste de l'un et des origines polonaises de l'autre ? Au terme de trois procès à couteaux tirés, sur fond de sombres tentatives d'intimidation de témoin et de rumeurs impliquant une conspiration ourdie par un riche propriétaire terrien de la région, Mis et Thiennot seront condamnés aux travaux forcés, avant d'être graciés en 1954. Tout au long de cette saga judiciaire, l'une des plus célèbres du XXe siècle, hommes politiques, avocats, membres de la société civile se déchirent autour de la culpabilité des deux hommes, dans une France rurale minée par les rancoeurs et les rivalités d'après-guerre. Aujourd'hui encore, soixante-quinze ans après les faits, la validité de leur condamnation reste un sujet de débat brûlant, et une énigme sur laquelle Jean-Louis Vincent, ancien commissaire, mène la contre-enquête. Jean-Louis Vincent, ancien commissaire de police, a consacré une part importante de son activité ces dernières années à reconstituer des affaires criminelles célèbres. Il est l'auteur d'Affaire Dominici. La contre enquête (Vendémiaire, 2016) et d'Affaire Ranucci, du doute à la vérité (François Bourin, 2018).

03/2022

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Vins et savoirs

Coup de chaud sur la vigne. Des vigneronnes et vignerons face à la crise climatique

Si la crise climatique a déjà un grand impact sur nos vies, les vignerons sont concernés à double titre. D'une part, la viticulture est un important émetteur de gaz à effet de serre (et de pesticides) et elle est sommée de réduire ces émissions. D'autre part, elle est fortement touchée par les sécheresses, gelées, canicules et autres manifestations du changement climatique. La vigne est aussi un marqueur fort de cette crise : l'avancement des dates des vendanges et l'augmentation du degré alcoolique des vins en sont des signes. Comment, dès lors, les vignerons vivent-ils cette crise ? Quelles transformations entraîne-telle déjà sur leur travail et leur vie ? Comment anticipent-ils les changements à venir ? Ce livre est basé sur une enquête auprès de 31 vignerons de plusieurs régions de France. Nombre de ces témoins sont engagés dans des formes d'agroécologie et produisent des " vins naturels ". Leur sensibilité particulière aux questions climatiques et environnementales en fait des vigies de la crise climatique. Au fil des chapitres, ils racontent leur perception de cette crise, la manière dont ils essaient d'en anticiper les effets sur leur métier, leurs tentatives pour y répondre et les transformations qu'elle entraîne sur leur travail. Ces récits visent à décrire le contexte dans lequel se déroule actuellement le travail de la vigne et du vin. Ils rappellent les cycles longs du climat et les évènements météorologiques brefs qui peuvent bouleverser ce travail. Chaque chapitre développe un exemple de pratique qui illustre l'une ou l'autre des solutions adoptées par les témoins en réponse aux nouvelles contraintes engendrées par la crise climatique : une viticulture de la sobriété, une polyculture paysanne et autonome, des vins naturels, des cépages oubliés...

10/2022

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Vie religieuse

Marie au buisson ardent. Notre-Dame de l'Epine, pèlerinage champenois

Notre-Dame de L'Epine, "splendide fleur de l'architecture gothique" (V. Hugo) a jailli sur la plaine champenoise au XVe siècle, comme une petite cathédrale des champs. Depuis elle ne cesse d'étonner les voyageurs et de voir affluer les pèlerins. Construite pour accueillir les nombreux fidèles, la basilique entreprise en pleine Guerre de Cent Ans surprend par sa monumentalité. Ce livre retrace six siècles d'histoire du sanctuaire marqués par des embellies (des "recharges sacrales") et parfois des temps de reflux.
Le dynamisme et le rayonnement du sanctuaire ont beaucoup fluctué. A l'origine, L'Epine, à proximité de Châlons-en-Champagne, était presque un pèlerinage péri-urbain pour les Châlonnais, attirant occasionnellement des pèlerins plus lointains. Se trouvant sur un axe est-ouest, le village et le sanctuaire sont, depuis les origines, halte pour les voyageurs et les pèlerins en itinérance vers les lieux plus lointains.
A la fin de l'Ancien Régime, malgré des tentatives pour accorder les pratiques à l'esprit de la réforme catholique, le sanctuaire n'attirait plus guère que des ruraux, le pèlerinage, pratique traditionnelle, creuse le décalage avec les efforts pastoraux de l'Eglise. Dans le réveil spectaculaire du pèlerinage au XIXe siècle, se mêle une part de spontanéité et des offensives du clergé pour relancer et mieux encadrer les pèlerinages.
La pratique pèlerine a évolué, entre ses tendances individuelles et collectives, spontanées ou encadrées dans une pastorale. Des récits légendaires aux images de dévotion, s'est dessiné un imaginaire pèlerin. La Vierge de L'Epine, honorée depuis les temps troublés de la Guerre de Cent Ans, est la mère des souffrants, la Vierge du Stabat Mater, au pied de la Croix. Mais c'est aussi la protectrice de l'enfance, L'Epine étant devenu un sanctuaire, tout spécialement consacré aux enfants.

04/2021

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Histoire de France

Le putsch des généraux. De Gaulle contre l'armée 1958-1961

Au début de 1946, le général de Gaulle quitte le pouvoir et entame une traversée du désert qui durera douze ans. Mais une partie de ses compagnons ne se résignent pas et vont se servir des frustrations de l'armée pour revenir aux commandes politiques. Très politisés, quelques-uns vont comploter en permanence contre la IVe République. Diverses conjurations et tentatives de putsch, détournées par les gaullistes à leur profit, finissent par aboutir au retour du Général en 1958. Mais comment le nouveau pouvoir pourra-t-il gérer cette entité prompte à la désobéissance et l'insérer dans le grand dessein gaullien d'une armée nouvelle moderne et apolitique ? Une fraction des leaders gaullistes monte une manipulation pour pousser les plus enragés des militaires à tenter, en avril 1961, un putsch en Algérie, tout en inventant à destination des métropolitains un projet imaginaire de débarquement de parachutistes. Il s'agit de dramatiser une situation en réalité entièrement sous contrôle, de jeter dans la rue des millions de " gaullistes " d'occasion et de promulguer, pour la seule fois de lave République, l'article 16 de la Constitution qui donne les pleins pouvoirs au chef de l'État. (Lors de sa dernière interview avant son décès, Maurice Papon, alors préfet de police, se félicitait auprès de l'auteur d'avoir fait défiler les communistes en faveur du chef de l'État !) Cinquante ans après, les multiples révélations de ce livre proviennent des nombreux témoignages de témoins et d'acteurs du putsch, recueillis entre 1991 et 2006. Elles s'appuient également sur des documents inédits issus des archives, en particulier de Michel Debré, Premier ministre à l'époque, et du Parti communiste, acteur incontournable des dramatiques semaines d'avril 1961.

03/2011

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Second Empire

La vie de Napoléon III - Tome I. Louis-Napoléon Bonaparte

"?Napoléon le petit?" tel que le surnommait Victor Hugo était-il aussi petit que cette formule à l'emporte-pièce peut laisser penser. Il ne semble pas. L'homme est complexe voire contradictoire dans ses idées. Ses débuts en politique sont ceux d'un aventurier qui n'hésite pas à utiliser la force pour atteindre ses objectifs. Ces expériences se solderont pour lui par de la prison, notamment au fort de Ham situé dans le nord de la France. Après de multiples vicissitudes, il optera temporairement pour des méthodes plus légalistes. Il finira par attendre son but. Le 10?décembre 1848, il est élu Président de la République avec 74?% des suffrages. Reprenant ses "?bonnes habitudes?", les 21 et 22?novembre 1852, faisant suite à un coup d'Etat, il proposera aux Français de valider ce dernier et d'accepter la restauration de l'Empire, ce qui sera fait suite à un plébiscite avec lequel il obtiendra 76?% de suffrages favorables. De tels agissements ne lui vaudront pas que des amis et Napoléon III fera l'objet de nombreuses tentatives d'attentats dans la plus terrible sera celle du 14?janvier 1858 perpétré par Félix Orisini ; un républicain. Sur le plan intérieur Napoléon III mènera une politique sociale éclairée car il est très sensible aux problèmes de pauvreté. Il favorisera les Sociétés de secours et le développement du logement populaires. C'est sous son règne que l'enseignement primaire devient obligatoire. En matière économique, il mènera une politique de développement résolument moderne en favorisant notamment le développement du réseau ferroviaire, l'essor de l'agriculture et de l'industrie qui fit de la France de l'époque une nation dynamique. C'est malheureusement en politique étrangère qu'il enregistra ses plus sévères revers ce qui finira par entraîner sa perte.

02/2023

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Genres et mouvements

HP Lovecraft. Contre le monde, contre la vie

" Howard Phillips Lovecraft constitue un exemple pour tous ceux qui souhaitent apprendre à rater leur vie, et éventuellement, à réussir leur œuvre. Encore que, sur ce dernier point, le résultat ne soit pas garanti. " Maître incontesté de l'horreur et du fantastique, précurseur brillant s'il en est de la science-fiction, un genre appelé à connaître une fortune prodigieuse, H. P. Lovecraft est l'un des plus grands écrivains américains du XXe siècle. Il reste l'objet d'une véritable fascination pour bien des contemporains, l'étrangeté de sa personnalité étant à la mesure de celle de ses écrits. Né dans une ville portuaire, Lovecraft développa et entretint une véritable phobie de la mer. Profondément apathique et fondamentalement hostile à toutes les valeurs du monde moderne, il souffrit toute sa vie durant de cauchemars récurrents. Animé enfin d'un racisme viscéral, toutes ses tentatives pour mener une vie " normale " se soldèrent par des échecs. C'est cet itinéraire hors du commun que parcourt Michel Houellebecq, saluant dans son confrère écrivain l'auteur d'un mythe fondateur et tirant des écrits hallucinés de son aîné un plaidoyer convaincant pour une littérature vertigineuse, " juxtaposition du minutieux et de l'illimité, du ponctuel et de l'infini ". Cette réédition de l'un des ouvrages les plus emblématiques de Michel Houellebecq est admirablement servie par une magistrale introduction de Stephen King, préface à l'édition américaine du livre. Analysant avec force et lucidité ce qui, par-delà les époques, réunit les deux écrivains et confère une parenté à leur œuvre, sondant l'auteur français pour mieux trouver la source de son intérêt pour Lovecraft, le grand écrivain américain donne là une clé essentielle à la compréhension en profondeur de ce texte.

09/2005

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Géographie

Au pays des Peuls de Haute-Casamance. L'intégration territoriale en question

Région méridionale du Sénégal, la Haute-Casamance a fait l'objet de peu d'attention de la part des chercheurs en sciences sociales, contrairement à son homologue de la basse vallée, à vocation touristique et piscicole, sur le devant de la scène grâce à une rébellion qui n'en finit pas. A l'écart du Sénégal "utile", cette région périphérique est pourtant au centre de fructueux échanges entre les deux Guinées, la Gambie et le Nord du pays, et elle possède un riche potentiel pastoral et agricole. Elle est devenue le deuxième bassin arachidier du Sénégal depuis la fin des années 1990, et ses dernières réserves sylvicoles attisent les appétits fonciers des marabouts de la zone sahélienne. Au sein du monde peul de l'Afrique de l'Ouest, le Fuladu (région des Peuls de Haute-Casamance) a la particularité d'avoir été une zone de refuge pour de nombreux peuples d'origine captive qui se sont fulanisés et pour des éleveurs qui ont fui leur terre d'origine du fait des crises politiques ou climatiques, des guerres ou de l'impossibilité de vivre leur religion. Cet ouvrage, fruit de cinq années de recherches, tente de combler ce vide. Il analyse les raisons de la lente mise en valeur de cette région, en mettant en avant les conditions d'utilisation des ressources agrosylvo-pastorales par les différents peuples qui composent le Fuladu. A travers l'étude de la décentralisation, il montre la faible intégration politique de la Haute-Casamance au niveau national et la difficile structuration politique de ce territoire au peuplement diversifié. Les différentes tentatives de l'Etat sénégalais pour développer cette région de savane et la rattacher au reste du pays, notamment par l'introduction de la culture du coton, ont porté peu de fruits et se sont heurtées à la primauté donnée à l'élevage extensif.

11/2011

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Littérature française

LA CHÈVRE JAUNE. .

"La Chèvre Jaune" est une nouvelle de l'écrivain français Paul de Musset, frère du célèbre écrivain Alfred de Musset. Voici un résumé de cette courte histoire : L'histoire se déroule dans un village de montagne en France. Le personnage principal est un jeune berger nommé Mathieu. Mathieu est pauvre, mais il possède une chèvre qu'il chérit plus que tout au monde. Cette chèvre est spéciale, car elle a une robe d'un jaune éclatant, ce qui la distingue des autres. Mathieu et sa chèvre jaune sont inséparables, et il lui parle comme s'il s'agissait d'une amie. La chèvre, elle, semble comprendre les paroles de Mathieu et lui témoigne une grande affection. Un jour, un riche propriétaire terrien de la région, le comte de Ravot, entend parler de la chèvre jaune de Mathieu et décide de l'acheter à tout prix. Il offre à Mathieu une somme d'argent exorbitante, mais Mathieu refuse de vendre sa précieuse compagne. Le comte, déterminé à obtenir la chèvre jaune, tente de forcer Mathieu à vendre en utilisant sa richesse et son pouvoir. Cependant, Mathieu résiste courageusement à toutes les tentatives du comte, car il sait que la chèvre est bien plus précieuse que l'argent. L'histoire se termine de manière tragique lorsque la chèvre jaune meurt, laissant Mathieu effondré. Il réalise alors que l'argent n'a pas d'importance comparé à l'amour sincère et à la véritable amitié qu'il avait avec sa chèvre. "La Chèvre Jaune" est une histoire touchante qui souligne la valeur de l'amour et de l'amitié par rapport à la richesse matérielle. Elle met en avant la simplicité de la vie rurale et la profonde connexion entre l'homme et la nature.

09/2023

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Philosophie

LEVIATHAN. Traité de la matière, de la forme et du pouvoir de la république ecclésiastique et civile

A coup sûr, l'une et l'autre formule sont vraies, qui déclarent : l'une, que l'homme est un dieu pour l'homme, l'autre, que l'homme est un loup pour l'homme. Celle-là est vraie si l'on considère les concitoyens entre eux, celle-ci si l'on considère les cités. Là, l'homme accède à la ressemblance avec Dieu par la justice et la charité, les deux vertus de la paix. Ici, en raison de la dépravation des méchants, même les bons doivent avoir recours, s'ils veulent se défendre, aux deux vertus de la guerre, la force et la ruse, c'est-à-dire à la capacité des fauves. Bien sûr, chacun le conteste à grands cris, chacun se regardant, par une coutume innée, comme dans un miroir, et voyant ses propres actes dans les actes d'autrui, et prenant sa main gauche pour sa main droite, et sa droite, pour sa gauche. Le droit naturel cependant, au nom de la nécessité de se conserver soi-même, ne définit certes pas cela comme un vice. Qu'au cœur d'un homme à la sagesse aussi célèbre que Caton, la haine puisse l'emporter sur le jugement et la passion sur la raison au point de lui faire penser que ce qui est juste pour son peuple c'est cela même qui est injuste lorsque les rois le font, d'autres peut-être pourront s'en étonner. Léviathan, l'œuvre majeure de Thomas Hobbes, a été publiée pour la première fois, en langue anglaise, en 1651. Après plusieurs tentatives inachevées, la première et seule traduction française intégrale, établie par François Tricaud, est parue en 1971 aux éditions Sirey, Cet ouvrage reproduit à l'identique le texte de 1971.

11/1999

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Théâtre - Pièces

Génération Mitterrand. Huit rois (nos présidents), Episode 2

Ecrire un spectacle sur François Mitterrand, c'est écrire un spectacle sur la génération de mes parents, nés après la Seconde Guerre Mondiale, révolutionnaires en 1968 et convaincus, au soir du 10 mai 1981, que l'élection d'un Président socialiste allait "changer la vie". Paradoxe étrange : c'est à un homme issu de la bourgeoisie catholique, usé par la IVe République et sali par la Guerre d'Algérie que la "génération 68" a confié la charge de réaliser ses idéaux libertaires, égalitaires et décentralisateurs. Génération Mitterrand, autopsie tragi-comique des utopies d'une génération, raconte le destin de trois personnages nés en 1950 et qui ont voté Mitterrand en 1981 : Marie-France, journaliste à Paris ; Luc, professeur à Vénissieux ; Michel, ouvrier à Belfort. Avec le récit de leurs espérances et de leurs désillusions, c'est d'abord un portrait du peuple de gauche que nous voulons écrire. Ils incarneront tour à tour leur Président et ce qu'ils comprennent, ou sentent, de ses promesses, de ses trahisons, de ses échecs, de ses réussites. Celui qui fut le héraut de la gauche a fini par symboliser ses renoncements. Après deux ans de tentatives volontaristes, François Mitterrand fait en effet le choix d'une politique de rigueur plus conforme à ce qu'attendent les marchés financiers. Qu'est-ce qui a conduit François Mitterrand à prendre ce chemin, renonçant de fait aux espérances qu'il avait porté pendant sa campagne présidentielle ? Et malgré tout, comment cet homme a-t-il réussi à trouver une place unique dans le coeur des Français et dans l'Histoire de la Ve République, une place qui fait de lui "le dernier des grands présidents" ? Léo Cohen-Paperman Pièces écrites pour 2 comédiens et 1 comédienne

03/2024

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Récits de montagne

Mont-Blanc. La véritable histoire de la première ascension

Mais que s'est-il passé au mont Blanc le 8 août 1786 ? Mais que s'est-il passé au mont Blanc le 8 août 1786 ? La première ascension, pardi ! Des témoins ont bien vu le docteur Paccard et son compagnon Jacques Balmat au sommet à 18h23 exactement. Le chantre genevois Marc-Théodore Bourrit, " historiographe " des Alpes, s'est empressé d'écrire aux gazettes pour annoncer la nouvelle d'autant plus sensationnelle qu'elle mettait un terme à des décennies de doutes, de tentatives, de renoncements... Le savant Horace-Bénédict de Saussure qui répétera l'ascension l'année suivante en a également témoigné dans son ouvrage " Voyage dans les Alpes ", et bien d'autres jusqu'au célèbre romancier Alexandre Dumas qui a eu la bonne fortune de rencontrer le vieux guide Balmat quelques mois avant sa mort et de lui faire raconter son odyssée : sa découverte d'un itinéraire possible, sa proposition d'emmener avec lui le docteur Paccard, sa conduite héroïque tout au long de l'ascension, sa fierté lorsque, le premier il a posé le pied sur le sommet, réalisant que ses " sujets de la vallée " l'applaudissaient, avant de redescendre chercher le pauvre docteur Paccard épuisé, de le traîner au sommet et d'entamer la descente avec son malheureux compagnon. Cette histoire-là est celle qui nous a été enseignée : une histoire où Jacques Balmat tient le premier rôle. Il a fallu plus d'un siècle pour que des historiens revisitent cette épopée qui semblait gravée dans le marbre. Progressivement, la véritable histoire s'est dessinée. Moins héroïque, moins évidente, moins simple... Mais tellement plus humaine. Que s'est-il réellement passé avant, pendant et après la première ascension du mont Blanc ?

11/2023

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Sciences politiques

Les écrivains et la politique en France. De l'affaire Dreyfus à la guerre d'Algérie

De l'affaire Deyfus à la fin des années 1960, on ne compte plus les écrivains qui ont incarné en France la figure de l'"intellectuel", celui qui s'engage dans la cité en mobilisant son pouvoir symbolique. On pense tout de suite à Zola. Mais aussi à Aragon, à Malraux, à Sartre, à Simone de Beauvoir, et à tant d'autres. Autrement dit, d'abord aux écrivains de gauche ou, à tout le moins, réputés "progressistes". Cependant, si Malraux fut le premier ministre de la Culture français, et si le modèle sartrien de l'engagement a connu une diffusion mondiale, il ne faudrait pas oublier pour autant ceux qui, au nom de leur engagement à droite, se sont illustrés dans les années sombres de notre histoire : Maurras, Brasillach, Rebatet, Drieu la Rochelle, Céline. Le regain d'intérêt pour leurs écrits les plus virulents dans un contexte de montée de l'extrême droite et de la xénophobie nous invite au contraire à un retour sur l'histoire de leurs engagements. De fait, toutes les représentations étudiées dans ce livre demeurent profondément ancrées dans notre culture politique et ont même connu un regain d'actualité depuis les années 1990, qu'il s'agisse des catégories de droite et de gauche (malgré les tentatives de nier leur validité), du débat Orient/Occident (le choc des civilisations), ou encore des affrontements politiques autour de l'"identité nationale". Elles constituent le vivier auquel puisent les intellectuels, les prophètes et les idéologues d'aujourd'hui, comme en témoigne l'épilogue de ce livre. D'où la nécessité d'en revisiter l'histoire et d'en comprendre les ressorts culturels et professionnels, comme nous le propose cet essai documenté et profondément neuf, qui interroge aussi les formes de l'engagement.

09/2018

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Religion

Eléments grecs du christianisme

Les Chrétiens sont convaincus que leur religion constitue une sim­ple variante du judaïsme. Et il en est de même pour les Juifs qui considèrent que le christianisme a emprunté ses dogmes, ses pratiques cultuelles, et sa morale à leur religion. A première vue cette assertion semble vraie. Une étude approfondie démontre en effet qu'il ne s'agit que d'une apparence. Selon la thèse du grand historien Ernest Renan, les Grecs étaient tellement attachés à leur religion ancestrale qu'ils ne sont jamais devenus véritablement chrétiens. Aussi, malgré ses efforts, l'Eglise n'a réussi qu'à appliquer sur eux une légère couche de peinture chrétienne. Ses recherches ont révélé que l'ancienne religion greco-latine n'avait aucun rapport avec les fables enseignées aux écoles grecques et lui ont fait découvrir l'insondable ineptie des textes hébraïques sur lesquels est censée être fondée la religion chrétienne. Il a en outre constaté que le christianisme - "religion de l'amour et la non-violence" - avait été imposé aux peuples par la force, au prix d'effroyables persécutions et d'un nombre incalculable de massacres, que son instauration avait entraîné une régression de la civilisation et que (pour complaire à l'Eglise) personne n'avait jamais tenté de faire connaître la vérité au grand public. La vérité historique est dans ce domaine tellement éloignée des idées reçues que toute tentative de la rétablir dans sa plénitude est immanquablement vouée à paraître comme une entreprise douteuse. D'autant que l'application de la critique scientifique à la théologie chrétienne met en cause le dogme de son infaillibilité. Ainsi, tous ceux qui ont tenté de le faire dans le passé se sont efforcés d'atténuer leurs déductions afin que celles-ci ne contrastent pas trop avec les thèses de l'Eglise. De plus leurs ouvrages qui n'ont paru que dans un petit nom­bre de pays, n'ont pas été connus en dehors d'un cercle restreint de spécialistes. L'évolution des mentalités a rendu aujourd'hui possible le rétablissement sans détours, de la vérité. C'est l'objet du présent ouvrage. Mais sa compréhension requiert une étude succincte de l'ancienne religion grecque.

12/2019

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Droit

Les enjeux de la déjudiciarisation

Transaction, médiation, conciliation, divorce sans juge, tentative de règlement amiable, composition pénale, alternatives aux poursuites, convention de procédure participative, convention judiciaire d'intérêt public, etc., on ne compte plus les procédés déjudiciarisés en matière civile comme en matière pénale, procédés que le législateur vient régulièrement étendre ou simplifier avec pour objectif de " juger moins " pour " juger mieux ". Si les modes alternatifs de règlement des litiges existent depuis longtemps, l'on ne peut que constater cet engouement pour la déjudiciarisation et le mouvement ne semble pas être en voie de prendre fin comme en attestent de nombreuses dispositions de la loi du 23 mars 2019 de programmation 2018-2022 et de réforme pour la justice. Prolongement d'une recherche réalisée grâce à la mission GIP Droit et justice sous la direction des professeurs Sylvie Cimamonti et Jean-Baptiste Perrier, à jour de cette dernière réforme, le présent ouvrage se propose de revenir sur les enjeux de la déjudiciarisation, dans les différentes matières étudiées, et d'abord sur la notion de déjudiciarisation. Cet ouvrage se propose ensuite d'en préciser l'intérêt, lequel ne doit pas être que budgétaire ; la déjudiciarisation doit s'inscrire dans une démarche qualitative et non seulement quantitative, afin de régler durablement le différend entre les parties. Ce postulat déterminé, il convient de réfléchir au domaine et aux méthodes de la déjudiciarisation, mais aussi de rechercher l'amélioration des droits des parties et des tiers. Les dernières réflexions portent sur le renforcement de l'efficacité des modes déjudiciarisés, sans pour autant remettre en cause l'intérêt recherché en termes d'apaisement et de simplicité. Sur ces différents thèmes, cet ouvrage veut mettre en évidence à la fois la diversité des procédés déjudiciarisés introduits par le législateur et les différentes pratiques de la déjudiciarisation, lesquelles interpellent quant à la place et au rôle du juge. Si ce dernier voit son office évoluer, il doit oeuvrer avec les médiateurs, conciliateurs, avocats et notaires, afin de répondre aux enjeux de la déjudiciarisation pour les différentes professions concernées et, avant tout, pour les justiciables. L'ouvrage est destiné tant aux étudiants de master et doctorat qu'aux universitaires et professionnels.

06/2019

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Pléiades

La Légende des siècles ; La Fin de Satan ; Dieu

"Exprimer l'humanité dans une espèce d'oeuvre cyclique ; la peindre successivement et simultanément sous tous ses aspects, histoire, fable, philosophie, religion, science, lesquels se résument en un seul et immense mouvement d'ascension vers la lumière ; faire apparaître, dans une sorte de miroir sombre et clair - que l'interruption naturelle des travaux terrestres brisera probablement avant qu'il ait la dimension rêvée par l'auteur - cette grande figure une et multiple, lugubre et rayonnante, fatale et sacrée, l'Homme ; voilà de quelle pensée, de quelle ambition, si l'on veut, est sortie La Légende des Siècles. [... ] Comme on le verra, l'auteur, en racontant le genre humain, ne l'isole pas de son entourage terrestre. Il mêle quelquefois à l'homme, il heurte à l'âme humaine, afin de lui faire rendre son véritable son, ces êtres différents de l'homme que nous nommons bêtes, choses, nature morte, et qui remplissent on ne sait quelles fonctions fatales dans l'équilibre vertigineux de la création. Tel est ce livre. L'auteur l'offre au public sans rien se dissimuler de sa profonde insuffisance. C'est une tentative vers l'idéal. Rien de plus. Ce dernier mot a besoin peut-être d'être expliqué. Plus tard, nous le croyons, lorsque plusieurs autres parties de ce livre auront été publiées, on apercevra le lien qui, dans la conception de l'auteur, rattache La Légende des Siècles à deux autres poëmes, presque terminés à cette heure, et qui en sont, l'un le dénoûment, l'autre le couronnement ; La Fin de Satan, et Dieu. [... ] L'épanouissement du genre humain de siècle en siècle, l'homme montant des ténèbres à l'idéal, la transfiguration paradisiaque de l'enfer terrestre, l'éclosion lente et suprême de la liberté, droit pour cette vie, responsabilité pour l'autre ; une espèce d'hymne religieux à mille strophes, ayant dans ses entrailles une foi profonde et sur son sommet une haute prière ; le drame de la création éclairé par le visage du créateur, voilà ce que sera, terminé, ce poëme dans son ensemble ; si Dieu, maître des existences humaines, y consent". Victor Hugo, Hauteville-House, septembre 1859.

05/2005

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Sciences politiques

Issoufou Mahamadou "Zaki". Les boutures de manioc

En avril 2011, lssoufou Mahamadou, alors président du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS Tarayya) et chef de file de l'opposition politique, accédait à la magistrature suprême de son pays à l'issue d'élections effectuées dans des conditions de transparence, unanimement saluées par les observateurs nationaux et la communauté internationale. Cette victoire consacrait le long combat d'un homme entièrement dévoué à son peuple et cristallisait les attentes suscitées par un ambitieux programme politique. Ce fut comme un souffle nouveau qui balaya les années difficiles vécues par les populations nigériennes. La biographie que nous livre Abdouramane Harouna nous permet d'accéder à une meilleure connaissance du président lssoufou. Le lecteur découvrira d'abord le milieu familial qui l'a vu naître et grandir : ses parents, son enfance, son exceptionnel cursus scolaire et universitaire, sa carrière professionnelle. L'auteur nous rappelle ensuite son passé militant au sein de l'Union des scolaires nigériens (USN), la création et la gouvernance de son parti, le PNDS Tarayya, ainsi que les vingt années d'une opposition politique des plus éprouvantes. Les trois derniers chapitres du livre reviennent sur son accession à la présidence de la République, en rappelant son opposition intransigeante à la tentative de Mamadou Tandja de briguer un troisième mandat en violation de la Constitution. Un bilan des réalisations des années 2011-2014 est également proposé, avec des pistes ouvertes pour le futur. Pour la rédaction de cet ouvrage, Abdouramane Harouna a entrepris un long périple qui l'a conduit dans les profondeurs du Niger. Il y a recueilli de nombreux témoignages auprès de ceux qui ont été les témoins du parcours du président lssoufou. Surnommé " Zaki " ou le " Lion de Dandadji " pour les nombreuses qualités que même ses adversaires lui Reconnaissent, lssoufou Mahamadou offre l'assurance d'une gouvernance porteuse d'avenir pour le Niger. A l'heure où ce pays du Sahel connaît un environnement difficile, le président lssoufou a démontré par ses paroles et ses actes, tant à Niamey qu'au sein de l'Union africaine et de l'ONU, ses capacités d'homme d'Etat et son souci d'une Afrique démocratique.

10/2015

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Critique littéraire

Les grands penseurs du langage

Un panorama complet des penseurs du langage à travers les siècles. Comment comprendre les langues ? Un indispensable pour les étudiants en sciences humaines (linguistique, sociologie, philosophie,...) Tous les enfants du monde se mettent à parler sans qu'il soit besoin de leur enseigner à le faire. Il en va du langage comme de la société : nous les pratiquons tous les jours sans avoir besoin d'y penser. La linguistique comme la sociologie sont des sciences récentes. Pourtant, les philosophes n'ont pas attendu leur naissance pour soulever des questions qui, sous des dehors différents, ont traversé les siècles et restent encore ouvertes aujourd'hui. Elles sont au moins au nombre de trois : le langage est-il à l'image de nos pensées ? Quel rapport a-t-il avec la réalité du monde ? Quels sont ses usages légitimes ? De telles questions surgissent de la simple tentative de décrire une langue : de quelle réalité le verbe "être" ou le mot "cheval" sont-ils les images ? Au Moyen-Age, la question de la réalité de la langue donne lieu à une belle querelle, celle des universaux. Elle ne sera suspendue que par la conviction montante de l'origine humaine du langage, et non divine. Le XIXe siècle européen place l'étude des langues au centre de ses soucis, au motif qu'elles sont les âmes des peuples qui les parlent. Lorsqu'à quelques dizaines d'années d'intervalle, Charles S. Peirce et Ferdinand de Saussure déplient leurs théories du signe et du sens, l'affaire semble réglée : le langage est une convention humaine, dont les langues sont les réalisations systématiques. Pour autant, les questions soulevées plus de deux mille ans plus tôt ressurgiront, sous d'autres apparences. Le XXe siècle, en effet, voit se déployer un débat entre les partisans d'une vue "mentaliste" du langage et ceux pour qui il est avant tout un des moyens de communiquer et d'agir sur le monde. C'est désormais avec l'aide des sciences naturelles et des sciences cognitives que linguistes et philosophes peuvent compter pour éclairer cette question.

02/2019

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Littérature étrangère

Je refuse

Je refuse est la chronique d'une amitié entre deux garçons, Jim et Tommy. Ils grandissent dans la même petite commune près d'Oslo, et malgré leurs différences, ils sont inséparables. Jim est enfant unique, couvé et protégé par une mère très pieuse, tandis que Tommy est l'aîné d'une fratrie de quatre. Sa mère a disparu, et il est malmené par un père alcoolique et violent. Bientôt, Tommy, sa soeur Siri et deux autres soeurs jumelles sont placés dans trois familles d'accueil différentes. Tommy, encore adolescent, va commencer à travailler dans la scierie de Jonsen, l'homme qui s'est proposé de prendre soin de lui, tandis que Jim continue à aller au lycée et à fréquenter Siri. Mais un jour, un incident banal sur un lac gelé - Jim, pris de peur, pousse Tommy sans réellement le vouloir - trouble cette amitié si forte, et c'est sans doute le souvenir honteux de ce moment qui constitue le point de départ de la descente aux enfers de Jim. Il commet une tentative de suicide, et lors de son séjour en hôpital psychiatrique, une confrontation stupide va séparer les deux amis à jamais. C'est seulement trente ans plus tard qu'ils se retrouvent, mais il est peut-être trop tard... Le récit avance alors sans souci de chronologie pour retracer la vie cabossée de ces deux hommes : si Tommy a fait carrière dans la finance, sa vie est dominée par ses échecs sentimentaux et sa colère. Quant à Jimmy, il vivote entre son travail de bibliothécaire et des arrêts maladie de longue durée. La narration donne également la parole à Siri, et des retours en arrière permettent de comprendre l'histoire de la mère de Tommy et le rôle que Jonsen a joué dans sa vie. Le récit se déploie lentement entre les années 60 et 2006 pour constituer une mosaïque narrative qui ménage le suspense jusqu'à la fin. Je refuse a valu à Per Petterson un succès exceptionnel dans son pays, avec 115 000 exemplaires vendus. Des traductions dans seize langues sont parues ou en cours.

10/2014

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Poésie

Elégies de Duino. Les sonnets à Orphée. Et autres poèmes

«Un regard sur l'accueil fait aux Elégies dans les années 20 s'impose. On constate avec étonnement que les interprétations divergent d'une manière extrême : les uns, tous ceux qui sont proches de Rilke, admirent la continuité, autrement dit, la victoire de Rilke sur le "temps funeste" de la grande guerre. C'est comme si les Elégies avaient guéri la plaie créée par la catastrophe historique. D'autres s'offusqueront du fait que le monument rilkéen ne porte aucune trace de la déchirure du monde occidental. D'autres encore, notamment la génération perdue de la guerre, allaient considérer, en dépit des faits, les Elégies comme l'expression majeure de cette crise aiguë de l'histoire. C'est ainsi que la Sixième Elégie (L'élégie du héros), pourtant rédigée dans sa majeure partie dès 1912/1913 (à Duino, Ronda et Paris), enfanta l'image d'un Rilke "héroïque" cristallisant les expériences de la guerre. "La tessiture primitive de l'âme" (Urtext der Seele), la grande scène des archétypes, le théâtre intérieur de Rilke se heurtèrent donc bien aux discours idéologiques de l'époque dont parlait Musil. Rilke "apolitique" et "atemporel" ? Même si une interprétation de l'oeuvre comme miroir de son temps peut paraître inadaptée, il faut néanmoins tenir compte du fait que les Elégies et les Sonnets posent la question de l'être humain à l'époque du nihilisme. Les difficultés du texte viennent essentiellement du fait que tous les systèmes d'orientation traditionnels et identifiables ont disparu du texte. "Etrange de voir ainsi que tout ce qui se rattachait, librement vole de ci de là, dans l'espace sans lien" (Première Elégie). Tout ce qui est dit du positionnement des morts peut être mis en relation avec la situation de l'homme après l'annonce par Nietzsche de la mort de Dieu. Il s'agit d'une tentative extrême de trouver la place de l'homme - son temps et son lieu ("emplacement, site, gîte, sol, domicile", Dixième Elégie). Les Elégies sont l'une des grandes manifestations de l'expérience de la "solitude" (Nietzsche) et de l'absence d'un "chez-soi transcendantal" (Lukacs, La théorie du roman).» Gerald Stieg.

01/1994

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Littérature française

L'année dernière à Marienbad

Tout le film est l'histoire d'une persuasion : il s'agit d'une réalité que le héros crée par sa propre vision, par sa propre parole. Cela se passe dans un grand hôtel, une sorte de palace international. Un inconnu erre de salle en salle, longe d'interminables corridors. Son oeil passe d'un visage sans nom à un autre visage sans nom. Mais il revient sans cesse à celui d'une jeune femme. Et voilà qu'il lui offre un passé, un avenir et la liberté. Il lui dit qu'ils se sont rencontrés déjà, lui et elle, il y a un an, qu'ils se sont aimés, qu'il revient maintenant à ce rendez-vous fixé par elle-même, et qu'il va l'emmener avec lui. L'inconnu est-il un banal séducteur ? Est-il un fou ? Ou bien confond-il seulement deux visages ? La jeune femme, en tout cas, commence par prendre la chose comme un jeu. Mais l'homme ne rit pas. Obstiné, grave, sûr de cette histoire passée que peu à peu il dévoile, il insiste, il apporte des preuves... Et la jeune femme, peu à peu, comme à regret, cède du terrain. Puis elle prend peur. Elle se raidit. Elle ne veut pas quitter cet autre homme qui veille sur elle et qui est peut-être son mari. Mais l'histoire que l'inconnu raconte prend corps de plus en plus, irrésistiblement, elle devient de plus en plus vraie. Le présent, le passé, du reste, ont fini par se confondre, tandis que la tension croissante entre les trois protagonistes crée dans l'esprit de l'héroïne des phantasmes de tragédie : le viol, le meurtre, le suicide. Puis soudain, elle va céder... Elle a déjà cédé, en fait, depuis longtemps. Après une dernière tentative pour se dérober, elle semble accepter d'être celle que l'inconnu attend, et de s'en aller avec lui vers quelque chose, quelque chose d'innommé, quelque chose d'autre : l'amour, la poésie, la liberté... ou, peut-être, la mort... Ciné-roman, illustré de photogrammes du film réalisé par Alain Resnais (1961).

02/2002

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Religion

Les Evêques d'Afrique et le concile Vatican II. Participation, contribution et application du Synode des Evêques de 1994

Le concile Vatican II constitue sans conteste un des moments fondamentaux et aussi une ligne de partage des eaux dans l'histoire ecclésiastique de ce XXe siècle. Cette étude se propose, en effet, d'examiner l'apport ou la présence de la toute jeune Eglise catholique en Afrique qui a participé pour la toute première fois de son histoire à un concile oecuménique. Jusqu'alors, beaucoup se posent continuellement des questions sur cette présence africaine : qu'est-ce que la pauvre jeune Eglise catholique d'Afrique a concrètement apporté au processus du renouveau pastoral de l'Eglise universelle voulu par Jean XXIII ? Qu'est-ce que le grand concile Vatican II a pu apporter à l'Afrique courbée ? Quel rapport y a-t-il entre Vatican II (l'Ascension de l'Afrique) et le Premier Synode africain de 1994 (ou la Pentecôte africaine) ?Y a-t-il rupture et continuité entre ces deux grands événements ecclésiaux qui ont profondément marqué l'histoire de cette jeune Église catholique en Afrique en cette fin de XXe siècle ? L'ouvrage veut démontrer avec des preuves à l'appui le rôle non négligeable qu'a effectivement joué cette Afrique néophyte dans l'aggiornamento de l'Eglise universelle. Et c'est enfin une première étude ou tentative d'entreprise sur la participation de toute l'Afrique au concile Vatican II ; menée surtout par un Africain, ce livre constituera sans doute un outil précieux dans la connaissance de la longue marche et de la vie ecclésiale passée et future de cette Afrique courbée, objet de pessimisme, et qui par ces préjugés, reste toujours gisante sur le grand boulevard de l'impitoyable mondialisation. Comme le paralytique porté avec son grabat à Jésus par quatre personnes, Vatican II a donc introduit notre Mère l'Afrique au sein de la catholicité. Disons en bref que le concile Vatican II et le Premier Synode africain de 1994 ont tous deux apporté cette Afrique sous perfusion au Christ Jésus. " Afrique, dit Jésus, courage, prends ton grabat et marche. Tu ne mourras pas, ta foi t'a sauvée. Tu vivras ! "

12/2010

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Littérature française

Théâtre N° 1 : Flamineo. Sisyphe et la mort. Les Sonderlin

Flamineo raconte une histoire "pleine de bruit et de fureur" empruntée à la Renaissance italienne, et que Stendhal, dans ses Chroniques italiennes, n'a pas manqué de recueillir. Pourtant, ce n'est pas de Stendhal que Flamineo s'inspire mais du White Devil de John Webster et du style puissant et coloré du théâtre élisabéthain : Flamineo s'entremet entre le Duc Brachiano et sa soeur, Vittoria. Il pousse le Duc à se débarrasser de sa femme et du mari de Vittoria. Il exécute ces meurtres de sa propre main. Puis au cours d'une querelle futile, il tue son frère, le beau Marcello. Le "monstre", comme tous l'appellent, marche ainsi de meurtre en meurtre. Pourtant, au milieu des personnages égoïstes et veules qui l'entourent, son désintéressement et son courage lui donnent peu à peu sa véritable taille. Finalement, dans une scène au cours de laquelle les sentiments qu'il se cachait à lui-même se dévoilent, il tranche le lien qui l'attachaient à sa soeur, et s'offre, désarmé, au couteau des assassins. On s'est beaucoup intéressé au martyre de l'ombre de Sisyphe, mais très peu à Sisyphe vivant. Pourtant, si l'on en croit Robert Merle, l'aubergiste Sisyphe, si honteusement calomnié depuis par les Dieux et les Poètes, fut, de son vivant, un ami des hommes, et si sa tentative pour enchaîner la Mort avait réussi, il eût, certes, rendu au genre humain un service éclatant. Sisyphe et la Mort raconte sobrement comment ce furent les hommes eux-mêmes qui, par un paradoxe insoutenable, firent échec à l'audacieuse entreprise qui les libérait de la mort. Les Sonderling sont une famille de charmants toqués qui sont persuadés descendre des Rois mages, et avoir du génie de père et fils. Un bon jeune homme se trouve être le témoin et la victime ahurie de leurs charmantes absurdités, jusqu'au moment où il est admis, par amitié, dans leur alliance. Sans apprêt et sans âpreté, c'est une "pièce rose" et qui réussit, de bout en bout, à rester telle.

07/1986

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Littérature étrangère

Fraîche et joyeuse

Il y a longtemps qu'on le sait : la guerre ce n'est plus le panache qui flotte au vent, les étendards qui claquent, les fanfares ni les charges héroïques. Certains mythes pourtant se survivent encore, et le fantassin, l'aviateur surtout, peuvent se parer aux yeux de quelques-uns d'un semblant de prestige. Mais dans le service de santé, la gloire n'a plus cours : tout ici n'est plus que sang et boue. Shelby, le héros de ce roman, s'est engagé : il rêve d'une guerre héroïque et noble, fraîche et joyeuse, et il se retrouve transportant des brancards dans un hôpital de campagne. De la guerre, il ne voit que les déchets, les rebuts. Pour SheIby, le débarquement représente seulement des arrivages incessants de blessés, des amputations pratiquées à la hâte, des cadavres qu'on empile tant bien que mal. Quand se terminent les hostilités, vient une période plus pénible encore. Pour accablant que soit le travail d'un infirmier militaire, du moins donne-t-il à Shelby le sentiment d'être utile à quelque chose, de servir. Mais rien n'est plus déprimant qu'un hôpital de campagne lorsqu'ont cessé les combats : dans une Allemagne en pleine décomposition, les tentes se dressent, luisantes sous la pluie, et les hommes attendent dans la boue et le désouvrement une démobilisation hypothétique. A ce régime, les idéaux les plus nobles résistent mal. Shelby peu à peu va se laisser gagner par cette pourriture qui l'entoure ; son enthousiasme des premiers jours va se flétrir et bientôt le mécanisme impitoyable de la machine militaire l'aura brisé. Rien, ni le patriotisme, ni le sens moral, ni l'amour ne sont assez forts pour empêcher le naufrage de Shelby. Dans ce roman terrible, un des plus violents sans doute qu'on ait jamais écrit sur la guerre, William Hoffman décrit avec une lucidité sans défaillance la lente désagrégation d'un garçon de vingt ans, pris dans cette effroyable épreuve qu'est la guerre moderne. Réquisitoire implacable, ce roman est aussi un plaidoyer bouleversant en faveur de l'homme, une tentative pour sauver ce qui pourrait être sauvé.

02/1960

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Criminalité

Avocat des flics

Quand un policier est placé en garde à vue puis présenté à un juge du parquet qui va décider de son sort, sa vie bascule : il entre, souvent menotté comme s'il était le dernier des bandits. Ici entre en scène Me Laurent-Franck Liénard, qui en trente ans de barreau, a gagné le surnom d' "avocat des flics " , avec près de deux mille dossiers de policiers et de gendarmes à son actif, sur tout le territoire national. Il rêvait de devenir commissaire de police, étudiait le droit pénal, pratiquait le tir et la boxe dans ce seul objectif, mais une autre vocation s'est glissée sur son chemin. Et voilà qu'il est devenu l'avocat du RAID, puis des gendarmes du GIGN, avant d'imposer son nom dans tous les commissariats de France. Après la tentative de meurtre contre deux policiers à Viry-Châtillon, le 8 octobre 2016, les policiers s'appuient sur lui pour dire leur ras-le-bol. L'avocat accepte, fidèle à son éthique : défendre ces fonctionnaires qui font de leur mieux pour rester dans le cadre légal. Au lendemain de la manifestation Gilets jaunes du 1er décembre 2018, où la République a semblé vaciller, il poste sur les réseaux sociaux un texte appelant les agents mobilisés sur le terrain à s'interroger sur les confrontations qui les attendent. Plusieurs d'entre eux lui confient avoir vu la mort de près et avoir été à deux doigts d'ouvrir le feu. "Il m'est vraiment insupportable qu'une personne qui manifeste sur la voie publique perde un oeil ou une main à la suite d'une action policière, écrit M° Liénard. Dans notre pays la liberté d'expression est une valeur fondamentale. La liberté de manifester l'est tout autant. Mais quand la politique hurle, le droit a du mal à se faire entendre" . Un livre au coeur d'une polémique souvent brûlante dans un pays où les anti-flics monopolisent souvent la scène médiatique. Un livre au coeur de l'intimité de ces policiers à qui l'on promet souvent le goudron et les plumes pour avoir tenté d'effectuer leur travail.

02/2022

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Royaume-Uni

Créer un pays, le royaume de Poyais. Gregor MacGregor, emprunts d'État et fraude financière 1820-1824. Gregor MacGregor et l'échec de Poyais 1820-1824

Depuis le 23 octobre 1822, la bourse de Londres enregistre l'échange sulfureux et enthousiaste d'un nouveau titre sur son marché des emprunts étrangers : l'obligation de l'État de Poyais. À sa tête se trouve Gregor MacGregor, un mercenaire écossais et nouveau Cacique flamboyant de ce territoire alors inconnu. Ce dernier emprunte plusieurs centaines de milliers de livres sterling au sein du centre financier le plus important du monde, gonflé à bloc par les prêts accordés aux récentes indépendances latino-américaines. Or, Poyais n'existe pas. C'est, du moins, ce dont MacGregor sera rapidement accusé par la presse et l'opinion publique de l'époque. L'ancien mercenaire incarne dès lors, et aujourd'hui encore, la figure de l'escroc par excellence, à l'origine de la fraude la plus audacieuse de l'Histoire. Des figures telles que "Bernie" Madoff ou Charles Ponzi font encore souvent pâle figure face à celui reconnu pour être parvenu à faire croire à l'entier de la communauté financière de Londres de l'existence d'un pays imaginaire. Ce livre propose une déconstruction et une réécriture de l'histoire du Poyais. En retraçant minutieusement la genèse, le développement, et la chute du projet de Poyais à l'aune des multiples traces laissées par MacGregor, l'idée d'émettre une dette souveraine sur le marché des capitaux londonien dans les années 1820 apparaît ainsi moins comme une fraude financière monumentale que comme une tentative ratée de financer l'établissement d'une colonie privée et de soutenir la création d'un nouvel État en Amérique centrale. Dans la lignée des travaux issus de la micro-histoire appliquée à l'histoire globale, cette étude de cas offre également une lunette à travers laquelle se révèlent nombre de dynamiques politiques, économiques, légales ou sociales propres aux transformations financières et impériales qui traversent l'Atlantique du début du XIXe siècle. En narrant l'histoire d'un emprunt raté, cette réinterprétation du Poyais contribue ainsi à l'étude de la formation de relations transatlantiques de crédits et commerciales, se forgeant entre la City de Londres et les nouveaux souverains issus des révolutions latino-américaines.

11/2022

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Littérature française

Un voyage en italique. Suivi de Entretien

Jean Seberg, égérie de la " nouvelle vague )), s'attacha durant toute son existence à la plus profonde sincérité dans son jeu comme dans sa vie. Propulsée sous les feux de la rampe à l'âge de dix-sept ans par le cinéaste Otto Preminger, elle va épouser en premier mariage François Moreuil, puis Romain Gary, aviateur engagé dans les Forces Françaises Libres pendant la seconde guerre mondiale, diplomate et romancier Prix Goncourt 1956 (futur deuxième Prix Goncourt 1975 sous le pseudonyme de Emile Ajar) et enfin Dennis Berry, cinéaste, fils du réalisateur et acteur américain John Berry. Jean Seberg quitta tragiquement la Vie le 30 août 1979 à Paris après avoir voué son existence entière à la sincérité et à l'engagement, à la scène comme dans sa vie de femme, mais encore soutenant les minorités depuis son adolescence dans sa petite ville natale de Marshalltown en Iowa. Devenue star internationale, elle consacrera sa notoriété, ses relations et ses moyens financiers au soutien inconditionnel de la cause noire américaine alors éprouvée, s'attirant les foudres du F.B.I. et de la C.I.A. qui ne cesseront de la harceler pour son engagement politique sans concession, notamment à l'apogée de sa carrière dans les années 1968-1969. Elle aura cependant eu le temps de tourner Bonjour Tristesse avec Preminger, A bout de souffle avec Godard, La ligne de démarcation avec Chabrol et bien sur Les oiseaux vont mourir au Pérou de et avec Romain Gary, sans oublier Lilith avec Robert Rossen... pour les plus importants. Spontanée et attachante, sincère et infiniment séduisante, brillante, elle traversa la Vie comme une comète avec une innocence et une fraîcheur de cœur et d'esprit jamais démentis. Elle repose de nos jours dans la plus grande modestie au cimetière du Montparnasse... Philippe Legouis, dans un roman/biographique qui débute par une rencontre avec & ce qui pourrait être a le double de Romain Gary, donne vie à une Jean Seberg superbe et fragile, peu après sa rupture avec l'écrivain-aviateur. L'auteur n'en est pas à sa première tentative d' " habiter " ses personnages féminins, après avoir suivi les traces de Virginia Woolf, publié fin 2006.

06/2009

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Beaux arts

Yves Klein : manifester l'immatériel

En avril 1958, Yves Klein, connu pour ses monochromes et son attachement au bleu, présentait une exposition dans laquelle nul tableau, nulle sculpture, nul objet n'étaient visibles. Cette manifestation, bientôt nommée " exposition du vide ", a fait date. Or ce titre qui n'était pas dû à l'artiste, rend son projet à peu près incompréhensible. Klein expliqua pourtant à de nombreuses reprises ses intentions. Grâce à cette " immatérialisation du tableau ", il espérait " créer une ambiance, un climat pictural invisible mais présent " capable de manifester, par son rayonnement, l'essence même de la peinture : la " sensibilité picturale immatérielle ". Peu après, Yves le Monochrome organisait des cessions de " zones de sensibilité picturale immatérielle ", payables contre un certain poids d'or fin, échanges pour lesquels il conçut un " rituel ". Depuis sa première tentative d'une présentation de la " sensibilité picturale invisible ", en 1957, jusqu'à sa mort, survenue en 1962, à l'âge de trente-quatre ans, Yves Klein n'a jamais cessé d'approfondir et d'affiner son propos. Parallèlement, il imagina d'utiliser le corps de jeunes femmes comme " pinceaux vivants ". Apposant l'empreinte de leur chair sur des supports disposés à cet effet, elles réalisèrent des peintures parfaitement visibles : des " Anthropométries ". Loin de relever d'une aspiration contradictoire, ces deux modalités d'existence de son œuvre s'appuient sur une articulation qui est au cœur du Mystère chrétien fondamental, l'Incarnation. Telle est du moins l'intuition développée dans cet essai qui tente de retrouver, au-delà de la disparate des réalisations, l'unité profonde des préoccupations de l'artiste, catholique dont la dévotion à sainte Rita, patronne des causes désespérées, est attestée. Manifester l'immatériel, première étude exclusivement consacrée aux œuvres immatérielles de Klein, entend décrypter la saga de cette fiction poétique et l'inscrire dans l'horizon culturel qui l'a rendue possible. C'est pourquoi l'enquête minutieuse menée à partir de nombreux documents connus ou récemment mis au jour, s'accompagne d'une plongée dans les racines philosophiques et religieuses de l'art occidental, préoccupé autant par la vérité qui gît dans l'invisible que par les splendeurs, les charmes du visible.

04/2004