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Carlo Goldoni

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Critique

Les héritiers. Vingt-deux histoires inattendues de successions d'artistes

Que devient le chant d'un artiste après qu'il a disparu et n'est plus là pour s'occuper de son oeuvre ? Les héritiers décrit et analyse la succession de vingt-deux grands artistes et écrivains célèbres de génération en génération, qu'il y en ait huit (comme pour Montaigne et Diderot) ou dix (Mme de Staël). Fierté ou indifférence, défense ou dénigrement, affection ou haine : tous les comportements se rencontrent et s'expliquent. Charles de La Fontaine égare la correspondance de son père, Pauline de Simiane détruit volontairement celle de sa grand-mère Mme de Sévigné, Carl-Philip Emmanuel Bach publie les partitions de son père qui lui sont échues tandis que son frère Wilhelm Friedmann vend les siennes au premier venu. Michel Monet et Paul Cézanne junior alimentent des vies de nababs en vendant les toiles de leurs pères alors que Jean Renoir trouve le temps, entre deux grands films, d'écrire une magistrale biographie de son père. Le frère et héritier universel de Maurice Ravel se laisse dépouiller de l'héritage par un couple de domestiques machiavéliques, les fils de Chagall et de Simenon consacrent des livres à leurs relations chaotiques avec leurs géniteurs, à l'opposé d'Anne Wiazemsky qui a consacré plusieurs livres où apparaît, de manière tendre, son grand-père François Mauriac. Premier livre sur ce sujet, Les héritiers, fondé sur une recherche rigoureuse et précise, livre une passionnante galerie de portraits parmi les plus grands artistes, et, bien au-delà, une réflexion sur notre rapport à l'art. Les artistes, par ordre chronologique : Michel de Montaigne, Françoise de Sévigné, Jean de La Fontaine, Jean-Sébastien Bach, Denis Diderot, Germaine de Staël, Alexandre Dumas, George Sand, Gustave Flaubert, Alphonse Daudet, Paul Cézanne, Claude Monet, Auguste Renoir, Henri Matisse, Maurice Ravel, Francis Picabia, Fernand Léger, Amedeo Modigliani, Marc Chagall, François Mauriac, André Malraux, Georges Simenon.

04/2021

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Biographies

Souvenirs sur Gustave Flaubert

Tous les lecteurs de la Correspondance de Flaubert connaissent Caroline Commanville, la nièce de l'écrivain, sa "chère Caro" . Fille de la soeur de Flaubert morte quelques jours après l'avoir mise au monde, et délaissée presque aussitôt par son père, elle fut élevée par sa grand-mère et par son oncle. Mariée à 17 ans à un riche négociant de Dieppe, Ernest Commanville, elle resta toujours pour Gustave Flaubert la fille qu'il n'avait jamais eue. La ruine d'Ernest Commanville en 1875 entraîna celle de Flaubert lui-même, qui vendit tous ses biens pour solder les dettes et sauver sa nièce du déshonneur. Après la mort subite de Flaubert en 1880, Caroline devint la dépositaire de tous ses manuscrits. Ce fut elle qui entreprit la première édition de sa Correspondance en 1887. Elle rédigea pour le premier volume de cet ensemble des Souvenirs intimes qui demeurent un témoignage unique sur son oncle. De ce texte souvent cité mais très peu lu, Caroline Commanville, qui était peintre, publia en 1895 à tirage très restreint une édition pour bibliophiles illustrée par ses soins. C'est ce joyau typographique que nous réimprimons en fac-similé à l'occasion du bicentenaire de la naissance de Flaubert. Ces dessins d'une artiste douée ont le grand mérite de nous conserver le souvenir de Croisset, la propriété de Flaubert rasée en 1882 et dont ne subsiste aujourd'hui qu'un simple pavillon. On y voit la bibliothèque de l'écrivain - son célèbre "gueuloir" - et différents aspects de la maison, ainsi que l'Hôtel-Dieu de Rouen où naquit Flaubert. Le témoignage de Caroline Commanville sur Flaubert est une source essentielle pour la connaissance de sa biographie. La présente réimpression s'accompagne de quelques notes discrètes placées en fin de volume, que le lecteur pourra consulter pour préciser certaines allusions.

05/2021

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Psychologie, psychanalyse

Médecines de l'âme. Essais d'histoire de la folie et des guérisons psychiques

Henri E. Ellenberger (1905-1993) occupe une place à part dans l'historiographie de la psychanalyse et de la psychiatrie dynamique, dont il fut le pionnier. Toujours à la recherche d'un avant et d'un après, de l'enchaînement des filiations, des dynasties et des concepts, l'auteur de la monumentale Histoire de la découverte de l'inconscient avait une passion pour les savants illuminés, les hypnotiseurs, les femmes envoûtées par le mauvais oeil, bref, pour tous les personnages de la littérature populaire du XIXe siècle. Il aimait les histoires de village, les récits de voisinage, les rumeurs de sorciers. Il fut aussi le visionnaire des exclus de tous bords, s'insurgeant contre les mauvais traitements infligés aux femmes, aux nains, aux fous, aux animaux. Cette passion, Henri E. Ellenberger la mit notamment au service de l'étude méthodique, descriptive et interprétative tout à la fois, de l'histoire des maladies de l'âme et des diverses thérapeutiques mises en oeuvre pour les soigner, depuis les modalités de la connaissance de soi dans l'Antiquité jusqu'aux méthodes de la psychanalyse moderne. Les vingt essais réunis dans ce volume, écrits de 1954 à 1991 et aujourd'hui pratiquement introuvables, en attestent. Traitant successivement du destin de trois grands praticiens de la découverte de l'inconscient (Hermann Rorschach, Moriz Benedikt, Carl Gustav Jung), de l'histoire de la clinique depuis les Grecs jusqu'à nos jours, de la vie des patients célèbres (Anna O., Emmy von N., Hélène Preiswerk), des fondements philosophiques de la psychanalyse et de la psychiatrie, de la diversité de la maladie mentale selon les cultures, ils témoignent aussi de la formidable érudition de cet esprit encyclopédique animé par le souci de transmettre la mémoire vraie d'un trésor : l'expérience accumulée par l'humanité dans sa confrontation avec l'énigme de la folie.

10/1995

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Droit

Au nom de Hegel. Les juristes néo-hégéliens et la philosophie du droit de la République de Weimer au Troisième Reich

Après 1945, la recherche historique allemande et française s'est d'abord focalisée sur la figure emblématique de Carl Schmitt, qui a été vite répertorié comme le "juriste du Troisième Reich". Pourtant, sous le nazisme, les juristes néo-hégéliens se sont eux aussi amplement illustrés à l'avant-garde du droit völkisch. Tandis que Schmitt a été écarté de ses fonctions, l'engagement idéologique de ces juristes en faveur du nazisme a longtemps été passé sous silence. Dès lors, les auteurs néo-hégéliens se sont refait une place et un nom dans l'université allemande d'après-guerre - comme en témoigne l'exemple du plus connu d'entre eux, Karl Larenz. Le présent ouvrage tente de lever le voile sur le cas des néo-hégéliens allemands en explorant leur discours tout au long de la période qui va de la République de Weimar au Troisième Reich. Peut-on parler d'un mouvement néo-hégélien chez les juristes d'outre-Rhin comme d'un ensemble cohérent aux contours clairs et à la stratégie univoque? Faut-il voir dans son recours au nom de Hegel une simple instrumentalisation du philosophe à des fins politiques ou bien l'expression d'un projet philosophique original? On examine ici les trajectoires individuelles des penseurs, non pas du point de vue de leur filiation - réelle ou présumée - à la pensée de Hegel, mais dans une double perspective qui interroge simultanément la cohérence de leur discours et la cohésion institutionnelle de leurs travaux. A travers le cas des néo-hégéliens, la question de la continuité entre la République de Weimar et le Troisième Reich reçoit un éclairage particulier, qui intéresse aussi bien l'histoire, que le droit et la philosophie.

08/2010

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Variété internationale

Un garçon charmant

Les mémoires du leader de The Libertines et The Babyshambles, l'un des derniers héros romantiques et littéraires du rock. Début des années 2000. The Libertines ravivent soudain la flamme du rock le plus pur, celui qui puise à la source des années 1960 et du punk, celui qui mise sur l'énergie vitale sans jamais négliger les mélodies. Un art dont peu connaissent la véritable valeur mais qui a le pouvoir de bouleverser des existences. Le groupe fondé par Peter Doherty et Carl Barât impose un style unique : grands morceaux, élégance britannique et frasques en tous genres. Les concerts s'enchaînent, tous imprévisibles et improbables. Le public renoue avec l'urgence de cette musique immortelle et sort vêtu de redingotes de soldats de l'Empire ou de blousons de cuir trop courts. En 2000, la vie redeviendrait donc supportable ? Mais l'appel du gouffre se fait parfois plus insistant que celui du talent. Drogues, brouilles, chaos, arrestations... The Libertines se séparent. Peter Doherty fonde alors The Babyshambles puis enregistre des albums solos et joue avec The Puta Madres. Dans Un garçon charmant, il retrace ce parcours fulgurant avec une exquise franchise : l'occasion d'une confession, notamment sur son enfance marquée par une discipline de fer. Le livre dessine aussi l'univers esthétique d'un artiste hors du temps : Peter Doherty connaît certes le rock, mais il nourrit aussi une passion pour la poésie de Baudelaire, Rimbaud et Keats ainsi que pour la littérature décadente de Huysmans ou le dandysme d'Oscar Wilde. Francophile passionné, le musicien vit aujourd'hui près de Paris. Drôle, franc, érudit mais sans prétention, Un garçon charmant rappelle quelques leçons essentielles : un grand artiste survit à toutes les modes et, parfois... le talent sauve.

02/2024

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Impressionnisme

Monet en pleine Lumière

Catalogue officiel de l'exposition "Monet en pleine lumière" , au Grimaldi Forum Monaco du 8 juillet au 3 septembre 2023. Cette exposition dont le commissariat sera assure par Marianne Mathieu est organisée avec le soutien exceptionnel du Musée Marmottan Monet. Cette grande exposition s'inscrit dans le cadre de la célébration du 140ème anniversaire de la première escale de Claude Monet à Monaco et sur la Riviera, où le chef de file de l'impressionnisme va découvrir, alors qu'il est à mi-chemin de sa longue vie, des paysages et une lumière qui constitueront un point tournant dans son oeuvre et dans sa carrière.

07/2023

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Ethnologie et anthropologie

Claude Lévi-Strauss. Penser le monde autrement

Comment la pensée humaine appréhende-t-elle la diversité des mondes et la discontinuité de l'expérience sensible ? Dans un univers où le lointain est devenu étrangement proche, où la nature se voit démystifiée ou menacée, les leçons lévi-straussiennes évoquent un pari qui n'a jamais cessé d'être moderne, celui de la condition humaine. Ce volume d'hommage à Claude Lévi-Strauss, explore les voies multiples frayées par le fondateur de l'anthropologie dans le domaine de la mythologie, des échanges au fondement des sociétés humaines, de la cuisine ou de la poétique. Anthropologues et historiens y dévoilent comment, dans l'arc-en-ciel des cultures humaines, de l'Amazonie à l'Amérique du Nord en passant par le Mexique, l'Europe ou la Grèce ancienne, il est possible de penser le monde "autre-ment" en ordonnant de façon singulière les données de l'expérience sensible. La mythologie comparée, monument de l'oeuvre colossale de Claude Lévi-Strauss, cède la place à une pratique moderne de la comparaison en anthropologie, faisant surgir les variations entre les manières d'être-au-monde, de sentir, de croire, par-delà les frontières culturelles ou biologiques. Ce volume témoigne de la vitalité de la pensée de Claude Lévi-Strauss et de l'influence que celle-ci continue d'exercer sur les sciences humaines au XXIe siècle.

10/2022

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Littérature française

Le sens de l'orientation

Ferdinand est chirurgien du coeur. Il aime la moto, le foot et la montagne. Eléonore, sa femme, le quitte. Pour une histoire professionnelle, un juge le poursuit. Dans un Paris imaginaire, au café l'Etoile du Nord, il rencontre Paola, solaire, providentielle, énigmatique. S'il est parfaitement concentré sur son activité de chirurgien, il est désorienté dans sa vie amoureuse. Il consulte plusieurs fois par semaine Valentin, médecin des âmes. Valentin, quant à lui, dilue ses émotions dans le jeu. S'étant fait interdire en France, il ira assouvir ses pulsions destructrices dans les salles de jeu de Belgique puis à Monte Carlo où il vérifiera qu'il n'y a pas pour lui de martingale heureuse. Ayant reçu une convocation au Tribunal de Bobigny, Ferdinand suit les conseils de Jules, son avocat, et répond aux questions du policier qui s'interroge sur les liens entre l'industrie médicale et son métier de chirurgien. Quels gestes, quels risques, quelles responsabilités, quels financements ? Ferdinand partage son goût pour la montagne avec Pascal, son ami du Massif des aiguilles rouges. Il leur arrive d'affronter des situations délicates parfois liées à la distraction de l'un ou de l'autre. Au-delà des sommets, le rêve de Ferdinand est de trouver un refuge hors de la maison, une chambre avec vue sur les toits pour jouir de la solitude, quitter cette pesanteur, cette plainte continuelle. Paola lui présente Samir, un jeune couturier dont elle montre les créations et organise des défilés. Mystérieuse et séductrice, Ferdinand va bientôt succomber à son charme de sorcière. Jules et Ferdinand partent en Italie pour un procès qui lui est intenté à la suite d'une opération qui a mal fini. Tout se passait bien mais la patiente n'a pas survécu. Erreur médicale ? Négligence post opératoires ? Telles sont les questions des juges. Ferdinand rentre à Paris, retrouver Paola qui a promis de l'attendre à Orly. Mais elle n'y est pas. Elle ne viendra pas, Ferdinand comprendra plus tard qu'elle a rejoint Valentin. S'il avait eu le sens de l'orientation, Ferdinand aurait remarqué certains signes annonciateurs de ce qu'il prendra pour une trahison : certains silences de Valentin, mais surtout, le vol balancé des mésanges de la volière de Valentin à la terrasse de Paola, et de la terrasse à la volière. Le destin de Ferdinand semble alors se tracer dans la neige : il fera l'expérience de l'impesanteur. Comme T E Lawrence sur sa moto, au début du récit qui glissera sur une route sinueuse de la campagne anglaise, Ferdinand disparaît en montagne sans que l'on sache qui, du désir de s'évanouir ou du hasard - ou de la conjonction des deux, va marquer son sort. Le Sens de l'orientation est le roman d'un chirurgien qui applique à la démarche romanesque l'extrême précision que requiert sa profession.

01/2015

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Humour

Hara Kiri. Les belles images

Le premier numéro du mensuel Hara-Kiri paraît en septembre 1960, né de la rencontre de François Cavanna, de Georges Bernier, alias le Professeur Choron, et de Fred. Le journal adopte immédiatement une ligne de conduite dont il ne se départira jamais : rire de tout. Autour de Cavanna se constitue rapidement une équipe de francs-tireurs d'élite composée, entre autres, de Reiser, Cabu, Wolinski, Gébé ou Delfeil de Ton. Première victime : la presse de l'époque, que le mensuel pastiche avec entrain, en pervertissant les mièvres romans-photos de la presse populaire, les candides fiches cuisine des journaux féminins ou encore les fiches pratiques qui deviendront les délirantes "fiches bricolage du Professeur Choron", sans oublier l'érotisme édulcoré et hypocrite des revues spécialisées. Le mensuel invente aussi le détournement de la publicité: "La publicité nous prend pour des cons, la publicité nous rend cons", déclare le journal. Une démolition allègre, systématique et caustique de la société de consommation naissante. Dès les premiers numéros, la joyeuse bande proclame le journal "Bête et méchant" pour passer aussi à la moulinette, dans un humour absurde souvent noir et brutal, tout ce qui mérite ailleurs respect et compassion : la patrie, la religion, l'armée, la morale, la maladie, la vieillesse. Victime d'interdictions de publication pour ses outrances et ses insolences, et en dépit de nombreux procès et saisies, l'aventure Hara-Kiri se poursuit durant vingt-cinq ans (le petit frère Hara-Kiri Hebdo sera créé en 1969 par la même équipe). Ces guérilleros aussi motivés qu'incontrôlables élargiront épisodiquement leur cercle à de nombreux artistes comme Francis Blanche, Romain Bouteille, Renaud ou Coluche. On voit passer au journal les amis de l'époque : Serge Gainsbourg, Christian Clavier, Thierry Le Luron, Pierre Perret, Alain Souchon, Carlos, chacun à son tour protagoniste des provocants romans-photos. Hara-Kiri, une saga unique qui a révolutionné la presse et l'humour. Un humour dont la force n'a pas faibli, qui vit encore à travers les complices de la grande époque, Gourio, Vuillemin ou Berroyer et ses fils spirituels : ceux qui aujourd'hui à la télévision ou ailleurs propagent l'esprit de l'épopée féroce et éminemment inconvenante d'Hara-Kiri.

10/2018

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Littérature étrangère

Lettres choisies. 1917-1961

Lorsque l'écrivain Hemingway, dont le grand souci a toujours été d'écrire bien, d'écrire le mieux possible, écrivait des lettres - et l'on estime qu'au cours de sa vie, il en a écrit plus de 6000 -, ce n'était jamais en pensant à la postérité, mais, le plus souvent, pour se défouler, pour se distraire d'un travail harassant. Aussi dans les quelque 600 lettres qui sont présentées ici par Carlos Baker, biographe d'Hemingway et auteur d'un essai qui fait autorité sur l'écrivain, ne faudra-t-il pas s'attendre à retrouver le styliste sobre et précis des romans et des histoires brèves ou longues : c'est plutôt, serait-on tenté de dire, un Hemingway en pantoufles qui va s'offrir au lecteur, l'homme Hemingway avec ses défauts et ses grandes qualités. Et, en un sens, ce choix de lettres est comme un autoportrait sans retouches de l'une des personnalités les plus attachantes de la littérature américaine. On le suit depuis ses débuts à dix-huit ans dans le journalisme jusqu'aux dernières semaines d'une vie dominée par le désir constant d'atteindre à la perfection dans l'écriture. Exprimé plus ou moins ouvertement, c'est d'ailleurs là le thème des nombreuses lettres qu'il adresse à James Joyce, à Scott Fitzgerald, à Gertrude Stein, à Erza Pound, à son éditeur, à Marlène Dietrich, à Gary Cooper et à tant d'autres. Quant aux lettres à ses fils et à chacune de ses quatre épouses, elles nous révèlent un homme profondément aimant et responsable, de même celles à ses amis portent la marque d'un être éminemment sociable et fidèle. Et, ce qui ne gâte rien, ces lettres sont pour la plupart extraordinairement divertissantes : pleines de spontanéité et d'humour, elles décrivent les aventures d'Ernest Hemingway dans quelque deux douzaines de pays. Ce faisant, elles nous font entrer dans les coulisses de la composition de L'adieu aux armes, de Le soleil se lève aussi ou de Pour qui sonne le glas, et, somme toute, de la majeure partie des oeuvres de fiction.

10/1986

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Psychologie, psychanalyse

Autisme : le sacrifice invisible. Trajectoires des familles et Regards croisés des professionnels

Plusieurs fois, on lui a dit de ne pas parler d'échec alors que pour elle, reconnaître un échec de la prise en charge, c'est déjà rechercher des solutions. Ce mot est et restera pour Christiane Jean-Bart significatif de réflexion, de recherche de sens et donc il participe à améliorer l'accompagnement que nous devons aux enfants autistes. Malgré des évolutions positives dans ce domaine, l'auteure a voulu présenter une des clés de compréhension pour mieux orienter les politiques publiques. Pour ce faire, il a fallu qu'elle sorte de l'institution et qu'elle aille à la rencontre des familles. A chaque occasion, elle s'est sentie attendue, accueillie et même remerciée par les familles qui ont tant à révéler. Aujourd'hui, retracer leurs trajectoires lui semble indispensable à la compréhension de l'environnement dans lequel une personne autiste évolue. Les stratégies développées en disent long sur la nécessité de cette prise en compte. C'est bien de chaînons manquants dont il s'agit. Elle introduit le modèle écologique parce qu'elle est convaincue du nécessaire travail d'articulation, de complémentarité (à tous les niveaux) à avoir dans le domaine de l'autisme. Considérant que le soutien social a des effets positifs sur le bien-être des personnes, il s'agit d'avoir une vision globale de l'enfant autiste, de prendre en compte tout ce qui influera sur lui dans son environnement comme par exemple l'institution qui le prend en charge, sa famille, l'école, son voisinage... Dans une première partie, elle a tenu à rappeler que l'autisme était traité dans le champ de la folie. Les fictions qu'elle introduit sont là pour éclairer sur les méthodes, les moyens et les croyances des différentes époques. Puis elle expose l'impact de l'arrivée d'un enfant autiste sur le système familial ainsi que sur les autres systèmes. L'utilisation d'un outil innovant et prometteur pour les professionnels, la cible de Carlos Sluzki, a documenté le réseau social des familles. La rencontre avec des professionnels a permis d'analyser comment s'articulaient ces deux réseaux. Après lecture, vous avez la possibilité d'échanger avec l'auteure pour enrichir la réflexion : christiane.jeanbart @gmail.com.

07/2015

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Cinéma

Maurice Mariaud. Itinéraire d'un cinéaste des Buttes-Chaumont au Portugal (1912-1929), avec 1 DVD

Maurice Mariaud (1875-1958) a été acteur de théâtre puis de cinéma avant de devenir scénariste et metteur en scène chez Gaumont avant la Première Guerre mondiale. Travaillant ensuite pour les plus grandes sociétés de production durant une vingtaine d'années en France et au Portugal, il a signé une quarantaine de films et joué dans une quinzaine d'autres — sans compter les siens. Celui en qui Delluc voyait l'un des espoirs du cinéma français eut pourtant sa carrière interrompue par le parlant après une seule expérience sonore. Il travailla alors pour la radio, la scène et la chanson jusque dans les années 1950. Ignoré des historiens, oublié des archivistes, la plupart de ses films semblaient disparus ou égarés quand on s'est progressivement mis à redécouvrir une oeuvre passant de la comédie au drame, mêlant la morale et la féérie, brossant de puissants paysages comme de délicates scènes intimistes, mariant les vues en plein air documentaires à des mises en scène qui ne craignent ni l'émotion ni l'humour, ni le fantastique. Les restaurations en cours de la douzaine de titres retrouvés de Mariaud révèlent une oeuvre marquée au sceau de l'esthétique Gaumont, où la maîtrise de la lumière et de la profondeur de champ, le goût pour le gros-plan dramatique et un jeu retenu l'inscrivent dans la famille mal connue de ses contemporains Louis Feuillade, Léonce Perret, Albert Capellani, Georges-Henri Lacroix, Henri Fescourt que l'émergence de "l'Avant-garde française" a injustement rejetée dans l'ombre. Ce livre est la première monographie consacrée à ce cinéaste dont l'oeuvre est désormais appréhendable par les documents qui en ont gardé la trace, réunis ici, par un état des lieux exhaustif qui en est dressé et par quelques-uns des films conservés. En effet un double DVD fait partie de cet ouvrage avec quatre titres restaurés par le Service des archives du film du CNC échelonnés entre 1919 (Quand la raison s'en va), 1922 (O Fado), 1924 (Mon Oncle), 1929 (le Secret du Cargo), ouvrant à d'ultérieures restaurations et rétrospectives qui élargiront encore la connaissance par les films de ce cinéaste.

01/2019

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Poésie

Paris poésie

Paris est mon coeur. Paris est ma ville. Paris est la cité de mes rêves. Paris est le lieu de ma liberté. Ses poètes me rendent fou. Tous ceux qui l'ont aimé. Tous ceux qui le traversent en flâneurs, en rêveurs, ... en poètes. Moi aussi je le traverse en poète. J'imite Baudelaire, Rimbaud, Verlaine, surtout Apollinaire, mon principal point de repère. Je vois Paris comme s'il était mon camarade. Je m'y promène aussi avec Victor Hugo, Francis Carco, Paul Eluard, Louis Aragon. Mon amour pour Paris n'est jamais un amour malheureux. C'est toujours un amour dans la joie, dans la vie, sous le ciel changeant, en suivant les arabesques des nuages et l'eau attirante de la Seine. L'histoire de la ville me passionne. Je la lis partout, dans les palais, les monuments, les petites et grands habitations, la Seine, les ponts qui m'enchantent, les arbres qui dansent, les jardins, les platebandes. Chaque pierre est comme un diamant. Je me promène à toutes les heures. Je dois fleurer, aimer, m'inonder, boire l'air de Paris, m'enivrer de ses odeurs, les bonnes et les mauvaises. Partout un vent de jeunesse, d'énergie, de foi, de dialogue. Le trio liberté-égalité-fraternité n'est pas rhétorique. C'est moi, c'est Paris, c'est le rêve. La poésie de Paris est mon élixir et mon baume. A Paris je guéris, chaque fois que j'y arrive. Oh le ciel de Paris ! Oh la Seine ! Oh ses bibliothèques, mes lieux ! Oh les couchers de soleil ! Oh les aubes qui prennent mon coeur. A chaque balade, c'est un recueillement, un rêve, un voyage, un départ à l'infini. Le Pont Mirabeau, le Pont des Arts, le Pont Neuf et le Pont Saint-Michel m'indiquent le chemin ailé. Je les peins, je les aime, je les traverse en avant et en arrière, je m'envole par leurs arcades. Paris est pour moi une chanson, une symphonie, une musique, une femme que j'aime. Je le regarde comme un paradis, j'ausculte sa voix, je le lis comme un livre de sagesse.

11/2022

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Critique littéraire

Lettres à une dame d'Amérique, Mina Curtiss

Cette édition est à lire comme la suite d'autres correspondances déjà publiées dans la même collection, notamment Saint-John Perse et ses amis américains, Courrier d'exil édité en 2001 par Carol Rigolot. Son intérêt particulier est de nous ouvrir la porte sur la dernière partie de la vie et de l'œuvre du poète, celle du retour si longtemps différé en France, de son installation aux Vigneaux dans la presqu'île de Giens, mais aussi de son mariage, du prix Nobel et, parallèlement, de Chronique, Chanté par celle qui fut là, Chant pour un équinoxe, Nocturne et Sécheresse. Ces lettres, de 1951 à 1973, nous apportent comme toujours leur brassée d'informations biographiques et psychologiques, mais la chance a voulu que la destinataire, Mina Curtiss, ne soit pas seulement une riche mécène. A travers son portrait en creux, nous nous attachons à cette femme musicologue, écrivain, voyageuse, collectionneuse de manuscrits et de tableaux, d'une patience et d'une générosité sans faille à l'égard d'un Léger séducteur et avare de lui-même. Grâce à elle, la statue s'humanise, une relation s'invente sous nos yeux et s'organise autour de tout un monde partagé, réseau amical, lieux familiers, complicité au sujet d'une grille de fer forgé, de chats ou d'un opéra de Mozart. Pour elle qui a su l'entraîner vers des films d'épouvante ou des westerns à New York, Léger devient parfois affectueux, touchant, dans son retour vers l'enfance antillaise, ou drôle. Mais il a semblé bon aussi de faire lire ces lettres en regard de celles adressées dans la " Pléiade " à Mrs Henry Tomlinson Curtiss, pour, à travers quelques exemples, tenter de comprendre les enjeux et la portée de cette entreprise inédite de réécriture, elle aussi réalisée aux Vigneaux. On trouvera aussi en annexe un document d'importance, une correspondance conservée par Mina (on peut donc supposer qu'elle en fut l'instigatrice) qui marque le début d'une campagne américaine en vue de l'attribution du prix Nobel de littérature à Saint-John Perse.

11/2003

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Ecrits sur l'art

Marronnage, l'art de briser les chaînes

Dans tous les pays où les bateaux négriers les ont transportés de force, les personnes réduites en esclavage ont pris la fuite : ils sont appelés esclaves "marrons" , on dit qu'ils sont partis en marronnage. En Guyane hollandaise (Suriname) des esclaves s'enfuient en grand nombre, protégés par l'immense forêt amazonienne toute proche où ils forment des sociétés. L'art de briser ses chaînes est l'histoire peu connue du marronnage. Ces sociétés marronnes ont d'abord dû défendre leur liberté, se construire sur ce qui restait de leurs cultures africaines puis se développer et, la paix revenue (autour de 1860), exprimer dans l'art leur sens du beau : le moy. Sous les doigts de l'artiste, les objets du quotidien deviennent alors des oeuvres d'art fabriquées pour soi ou offertes à l'autre, en particulier à la femme ou l'homme aimé. L'art de briser ses chaînes, c'est aussi le tembe, l'art des Marrons : sculpture, gravure, broderie, peinture. Auprès de sculptures et d'ojets du siècle dernier (dont beaucoup proviennent du musée du Quai-Branly), seront présentés les travaux d'artistes contemporains, mettant ainsi en valeur pour la première fois la continuité artistique de l'art marron. Le lecteur découvrira les oeuvres de précurseurs du tembe sur toile tels Antoine Lamoraille et Antoine Dinguiou, les tableaux et sculptures de leurs cadets Carlos Adaoudé et Francky Amete. Les créations originales de peintres à la renommée internationale tels Hervé Télémaque, John Li A Fo et Marcel Pinas, abordant histoire, culture ou tembe, questionnent le devenir et la place de cet art. Les scientifiques du siècle dernier ont aussi ramené des photographies, dont la dimension artistique nous apparaît pleinement au-delà de leur valeur documentaire. Donnant à voir un même sujet collectif à quelques générations d'intervalles, les oeuvres de photographes actuels tels Gerno Odang, Ramon Ngwete, Nicola Lo Calzo entrent alors ici en dialogue avec celles des ethnologues Jean-Marcel Hurault et Pierre Verger. Pour comprendre ces peuples, issus du refus du sort qu'on leur avait réservé, la parole sera donnée aux témoins, ceux du temps de l'esclavage et les témoins d'aujourd'hui.

07/2021

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Histoire du cinéma

Une histoire du cinéma français. Tome 3, 1950-1959

Une histoire du cinéma français se présente comme une série d'ouvrages, classés par décennies successives (des années 30 à nos jours) pour offrir au lecteur un panorama complet du cinéma français. Pour chaque année sont mis en avant les films majeurs, un grand réalisateur, une actrice et un acteur ainsi qu'un grand dossier thématique abordant pour le cinéma les questions essentielles de la période. A travers ces analyses, et la mise en perspective des oeuvres et des artistes dans un contexte historique, social, politique et même technique, ce livre se veut le récit pertinent - et à l'occasion, impertinent ! - de l'histoire, riche mais encore trop méconnue, de notre cinéma. Tome 3 : 1950-1959 Le cinéma français des années 50 n'est pas toujours reconnu à sa juste valeur. Coincé entre un âge d'or qui s'est prolongé jusqu'à la fin des années 40 et l'avènement de la modernité des années 60, la décennie 50 a vite été taxée de conformisme ; une période de "Qualité française" - formule péjorative des Cahiers du cinéma - qui voit tout de même naître des oeuvres aussi importantes que La Beauté du diable (René Clair), Le Plaisir (Max Ophüls), Casque d'or (Jacques Becker) ou La Traversée de Paris (Claude Autant-Lara), on se contenterait de moins ! Surtout, avec la démocratisation de la couleur (French Cancan, magnifique hommage de Jean Renoir à son père), l'émergence d'un nouveau polar (Touchez pas au grisbi, Du rififi chez les hommes), l'avènement de nouvelles actrices plus en phase avec leur époque (Martine Carol, Jeanne Moreau, Anouk Aimée et bien sûr Brigitte Bardot), le cinéma français entame déjà sa mue. Et si en 1959 sortent les premiers films de la Nouvelle Vague (Le Beau Serge de Claude Chabrol et Les Quatre Cents Coups de François Truffaut), toute la décennie aura témoigné préalablement d'une aspiration à la modernité : de Louis Malle (Ascenseur pour l'échafaud, Les Amants) à Alain Resnais (Nuit et Brouillard, Hiroshima mon amour) en passant par Jean-Pierre Melville (Deux Hommes à Manhattan) et Henri-Georges Clouzot (Le Mystère Picasso). Une histoire du cinéma français vous invite ainsi à plonger dans les années 50, une décennie aussi riche que variée. 190 photos NB et couleur

11/2021

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Littérature érotique et sentim

La vie trépidante et rocambolesque de Madison Nichols Tome 2 : Le jour où elle a reçu une lettre terrifiante

Drôle et extravagante, Madison a fait de sa curiosité son métier... quitte à s'attirer des ennuis ! Madison Nichols n'est pas une femme comme les autres : alors qu'elle menait une vie bien rangée, elle a tout plaqué pour devenir détective privée et enchaîne depuis les enquêtes. Ces derniers temps, pourtant, son téléphone ne sonne plus et les clients se font rares. Lorsqu'elle aperçoit sa voisine enterrer quelque chose dans ses gardénias, elle saute donc sur l'occasion pour reprendre du service.
Résultat des courses : une lettre énigmatique cachée dans un coffre et adressée à son pseudonyme : Sarah Connor. Ce qui devait être une enquête de routine ne tarde alors pas à prendre plus d'ampleur. Car qui que soit l'inconnu qui se cache derrière cette lettre, une chose est sûre : Madison est sa cible... Découvrez la suite des aventures de Madison Nichols, une héroïne haute en couleur et délicieusement excentrique.
CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE "J'ai passé un super moment de lecture et je l'ai dévoré en quelques heures". - Just the way you read "J'ai beaucoup ri, des références de films cultes m'ont fait sourire, une intrigue qui tient la route, bref, vous l'aurez compris, j'ai passé un agréable moment en compagnie de cette héroïne farfelue ! " - carol_in_besac sur Babelio "Ce roman est un générateur de bonnes émotions.
Il divertit autant qu'il fait du bien à ses lecteurs. " - AlexandraLFC sur Babelio "Une histoire complètement déjantée ! " - Addy84 sur Babelio "Un livre original à découvrir de toute urgence ! " - BeautifulSwan sur Booknode A PROPOS DE L'AUTEURE Dévoreuse de films et de séries télévisées, Angela Villa est bien trop timide pour se lancer dans une carrière d'actrice. Qu'à cela ne tienne ! Elle choisit l'écriture pour incarner autant de rôles qu'elle veut et s'évader du quotidien ! Femme (très) active le jour, elle revêt sa cape d'écrivain la nuit pour vous faire rire, rêver et voyager.
Avec un premier roman fantastique publié aux Editions du Menhir, elle continue sur sa lancée en remportant le premier prix du concours des Editions Feel So Good grâce à sa saga, La vie trépidante et rocambolesque de Madison Nichols.

12/2020

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Critique littéraire

Béraud

Le destin d'Henri Béraud est fascinant car il tient tout entier dans le demi-siècle précédent : la guerre de 14 avec les amitiés définitives ; la Révolution bolchevique et le fameux reportage Ce que j'ai vu à Moscou ; les scandales de la IIIe République, le 6 février 1934 et les éditoriaux fracassants de Gringoire ; la montée des totalitarismes et Faut-il réduire l'Angleterre en esclavage, ce cri qui eut tant d'échos ; etc. Pourtant, ne retenir de Béraud que l'œuvre polémique et politique, celle des années trente et quarante, ce ne serait pas restituer le personnage. Mais, ne retenir de lui que l'œuvre régionaliste lyonnaise, celle de sa jeunesse, quand il était l'ami des peintres, quand il peignait lui-même, ne le restituerait pas davantage, et cela reviendrait à le mutiler. Dans ce Béraud Qui suis je ? l'auteur a voulu présenter un autre Béraud, plus complet, et, surtout, plus complexe, un Béraud dont la caractéristique fut, sans doute, d'être le chef de file le plus représentatif d'une école littéraire et journalistique que l'on pourrait qualifier de " populiste ". Le jeune Béraud a entraîné dans son sillage lyonnais les Albert Londres, Charles Dullin, Gabriel Chevallier, Marcel Achard. Les amis qu'il se fait à Paris s'appellent Jean Galtier-Boissière, Joseph Kessel, Francis Carco, Pierre Mac-Orlan, Roland Dorgelès, Marcel Prévost, Henri Jeanson, Edouard Helsey, André Billy, Louis Jouvet, Marcel Pagnol ou, encore, les peintres Villebmuf, Oberlé, Dignimont, Touchagues, etc. Béraud est l'authentique chef de file de cette école, et sa Croisade contre les longues figures montre bien cette ligne de fracture qui partage irrémédiablement les lettres françaises avec, d'un côté, les " gallimardeux ", les " gidards " et, de l'autre, ses amis à lui, bons vivants, gouailleurs et sachant lever le coude autant qu'il est souhaitable. Ce sont des écrivains très français, avec tous les excès - de langue et de plume - que cela peut signifier. Et telle est sa biographie : celle d'un homme qui aimait Wagner et le beaujolais mais pas les Anglais ni les " métèques ", comme Céline et quelques rares autres.

10/2003

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Critique littéraire

L'atelier du roman N° 45, Mars 2006 : L'Europe du rire

L'homme qui porte un regard trop lucide sur toutes les perspectives d'une situation limite n'a sans doute d'autre issue que le désespoir. Seul celui qui, avec un oeil émoussé, prend cette situation uniquement comme l'un des aspects de la vie quotidienne, est en mesure de lutter contre elle. Kenzaburô Ôé. La pensée scientifique n'est ni tragique ni comique. D'où son arrogance à faire croire qu'elle peut faire basculer toute limite, même celle de la mort. A l'opposé, jamais on ne pourrait concevoir l'aventure romanesque sans la morale tragi-comique. Takis Théodoropoulos. Gustave Flaubert et Ion Luca Caragiale, qu'une génération sépare, ont eu, face à la révolution, une attitude plutôt ironique qu'enthousiaste. Montés, malgré eux, dans la locomotive du progrès qui roulait sur les rails du XIXe siècle, ils ne se sont pas laissés enivrer par la vitesse. Au contraire, ils ont alerté les esprits quant à la direction adoptée. Adrian Mihalache. J'arrive à distinguer dans l'abstrait l'humour de l'ironie, du comique, de l'esprit, et du burlesque. Mais au bout du sixième jour Dieu créa le portable et se reposa. Fernando Arrabal. Plus encore qu'une cause ou qu'une stratégie, l'humour est un sens - une réalité diffuse, aptitude et intuition, connaissance et existence mêlées, façon tout à la fois de comprendre le monde et de l'exprimer. Dominique Noguez. Juan Carlos Onetti, lui, superbement indifférent aux diktats théoriques, n'a jamais proclamé son obsession de " modernité ". [¿] Il nous parle au plus près, à hauteur de ce que nous sommes, bien malgré nous, devenus : des êtres post-Hiroshima, post-Auschwitz et post-lendemains qui chantent. Jean-Pierre Cescosse. Pour les grands marchands de la planète qui contrôlent nos existences, le clivage n'existe pas : la racaille et la non-racaille se retrouveront toujours dans les grandes surfaces à pousser des caddies. Christian Cogné. L'homme dépourvu d'humour, et nous en connaissons tous quelques-uns, surtout ceux d'entre nous qui travaillent pour l'université, représente la mort. Keith Botsford.

03/2006

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Economie

L'idée de justice

Imaginons trois enfants et une flûte. Anne affirme que la flûte lui revient parce qu'elle est la seule qui sache en jouer; Bob parce qu'il est pauvre au point de n'avoir aucun jouet; Carla parce qu'elle a passé des mois à la fabriquer. Comment trancher entre ces trois revendications, toutes aussi légitimes? Les partisans des théories aujourd'hui dominantes - utilitarisme, égalitarisme, école libertarienne - plaideront chacun pour une option différente, selon la valeur qu'ils attachent à la recherche de l'épanouissement humain, à l'élimination de la pauvreté ou au droit de jouir des fruits de son travail. Mais, souligne Amartya Sen, aucune institution, aucune procédure ne nous aidera à résoudre ce différend d'une manière qui serait universellement acceptée comme juste. C'est pourquoi Sen s'écarte aujourd'hui - résolument et définitivement- des théories de la justice qui veulent définir les règles et les principes qui gouvernent des institutions justes dans un monde idéal. C'est la tradition de Hobbes, Rousseau, Locke et Kant, et, à notre époque, du principal penseur de la philosophie politique, John Rawls. Sen s'inscrit dans une autre tradition des Lumières, portée par Smith, Condorcet, Bentham, Wollstonecraft, Marx et Mill: celle qui compare différentes situations sociales pour combattre les injustices réelles. La démocratie, en tant que "gouvernement par la discussion", joue dans cette lutte un rôle clé. Car c'est à partir de l'exercice de la raison publique qu'on peut choisir entre les diverses conceptions du juste, selon les priorités du moment et les facultés de chacun. Ce pluralisme raisonné est un engagement politique: le moyen par lequel Sen veut combattre les inégalités de pouvoir comme les inégalités de revenu, en deçà de l'idéal mais au-delà de la nation, vers la justice réelle globale. Il importe d'accroître les revenus, mais aussi de renforcer le pouvoir des individus de choisir, de mener la vie à laquelle ils aspirent. C'est ainsi qu'une personne devient concrètement libre. L'Idée de justice représente l'aboutissement de cinq décennies de travail et de réflexion, mais aussi d'engagement dans les affaires du monde. Sen, l'un des plus grands penseurs de notre temps, va dans ce livre plus loin que jamais.

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Décoration

Les Gobelins au siècle des Lumières. Un âge d'or de la manufacture royale

Dirigée successivement par les architectes Jules-Robert de Cotte, Jean-Charles Garnier d'Isle, Jacques-Germain Soufflot et le peintre Jean-Baptiste Marie Pierre, sous l'autorité de directeurs généraux des Bâtiments du roi, tels que le duc d'Antin, le marquis de Marigny et le comte d'Angiviller, la manufacture royale des Gobelins connaît au XVIIIe siècle son apogée artistique et technique - quarante suites différentes créées en cent ans. Les plus grands maîtres du temps (Charles Coypel, Jean-Baptiste Oudry, Charles Natoire, François Boucher, Carle Vanloo, etc.), du style rocaille au néoclassicisme, conçoivent pour les métiers les gigantesques modèles nécessaires, puisant leur inspiration dans tous les domaines, profanes ou sacrés, historiques ou mythologiques. Sous la conduite d'entrepreneurs d'exception, tel Jacques Neilson, et accompagnant l'intérêt de l'époque pour les sciences et les techniques, le tissage des tapisseries atteint un niveau de perfection qui suscite l'admiration sans réserve de Diderot lors des Salons. Les élites européennes (souverains, ministres ambassadeurs...) sont enthousiasmées par ces oeuvres, objets de cadeaux qui vont orner les murs des grandes demeures, grâce à l'intervention d'architectes inventifs, tel l'Écossais Robert Adam. Cet ouvrage, la première synthèse jamais écrite sur le sujet, traite de l'ensemble des tentures produites à cette époque. Son iconographie reproduit en couleur - le plus souvent pour la première fois - un ensemble de tapisseries sélectionnées pour leur état de fraîcheur exceptionnel : pièces de L'Ancien Testament d'Antoine Coypel, du Nouveau Testament de Jean Jouvenet et Jean Restout, de la fameuse Histoire de Don Quichotte et de L'Iliade de Charles Coypel, de L'Histoire d'Esther de Jean-François de Troy, de L'Ambassade turque de Charles Parrocel, des Chasses de Louis XV de Jean-Baptiste Oudry, de L'Histoire de Thésée de Charles Vanloo ou des Amours des dieux de François Boucher. Un ensemble de modèles peints décoratifs ou d'esquisses, dont plusieurs cartons d'alentour spectaculaires du peintre de fleurs Maurice Jacques photographiés après la restauration accomplie grâce à un mécénat de la Fondation BNP Paribas, des sièges couverts en tapisserie, des tableaux faits sur métier et des planches gravées des ateliers viennent compléter cette évocation des Gobelins au temps des philosophes.

04/2014

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Cinéma

Une année pas comme les autres

1965-2015. Un demi-siècle de carrière. Une existence qui se fond avec le petit écran. Pour marquer cet anniversaire, Michel Drucker choisit de tenir un journal de bord passionnant. Célébrations, prime times, invités du dimanche, rendez-vous avec le Tout-Paris qui compte, rencontres avec «la France d’en bas»… Lui qui vit, comme il aime le dire, «dix vies en une journée», anime à travers ces pages le spectacle contemporain. En témoin privilégié, une fois les plateaux éteints, il partage avec ses lecteurs les coulisses de cette année décidément «pas comme les autres» pour tous les Français. En TGV, à vélo, en hélico, sur le pont d’un porte-avions au large de la Corse, dans sa Provence d’adoption ou dans son repaire du Studio Gabriel, parmi les manifestants de janvier rendant hommage aux victimes des tueries de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher comme devant les candidats à la présidence de France Télévision, insatiable, il sillonne notre époque. Sa mémoire se reflète dans notre présent, et réciproquement. De stars en anonymes, de Charles Aznavour, son maître, à un éboueur de l’avenue Gabriel, Michel poursuit sa quête pour échapper au temps qui passe. Il raconte Manuel Valls en route vers le pouvoir, Carla Bruni dans son studio, Michel Delpech foudroyé par un cancer, mais on le voit aussi répondre à son courrier, soutenir Manon, une adolescente en difficulté, ou le jeune Tristan dans sa lutte contre la myopathie. Il guette chaque moment de grâce en regardant vivre les gens. Célèbres comme inconnus. Il écoute, il se parle. 2014 s’est achevée sur la célébration de ses cinquante ans de métier, 2015 va le mener jusqu’en Roumanie, terre d’origine des Drucker, et, enfin, au camp d’Auschwitz. Tout passe… Il sait que la télévision finira par se passer de lui. Dans cet agenda secret, à la fois journalistique, intime et truculent, semaine après semaine, l’homme prend le dessus sur l’animateur, libre jusqu’à assumer son désir de monter seul en scène pour son dernier tour de piste face au plus grand mystère de sa vie : le public.

10/2015

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Policier-Espionnage

Affaires d'Etat - Jihad Tome 1 : Secret défense

Les armes cachées de la France. Affaire d'état : "affaire politique qui implique des membres du gouvernement d'un Etat ou de plusieurs Etats" . Elles foisonnent, aucun pays n'y échappe et pourtant elles sont régulièrement occultées. S'inspirant librement de la réalité des faits, Philippe Richelle se propose de revisiter dans Affaires d'Etats, trois événements qui ont ébranlé l'état français dans les années 60, 70 et 80.
Chacune de ces décennies aura le droit à un cycle indépendant - composé de quatre tomes - qui sera mis en images par un dessinateur différent : Régis Penet pour Guerre froide, Pierre Wachs pour Extrême-droite et Alfio Buscaglia pour Jihad. Une série-concept ambitieuse de polars historiques et d'espionnage soutenue par une publication exceptionnelle puisque les trois premiers tomes sortiront le même jour.
1985. Le bureau de l'inspecteur Crémieux reçoit l'appel d'un collègue basé à Tour. On a soufflé à ce dernier le prologue d'une histoire qui risque de connaître son lot de péripéties. Un ragot brulant concernant la société d'armement Werner et qu'il préfère transmettre au bureau parisien de la DST. Il y a trois ans, alors que les affaires vont mal pour la compagnie Werner, l'entreprise signe un contrat lui permettant de renflouer ses caisses.
Seul problème : la destination des armes et des munitions livrées par le biais de cet accord juteux est inconnue. Il semblerait que les marchandises de la société s'acheminent jusque dans un pays où les armes françaises sont interdites. Mais lequel ? Pour le savoir, rien de plus simple : s'infiltrer sur un cargo où sont entreposés les produits Werner et les suivre jusqu'à leur destination finale...
Un des équipiers de Crémieux se voit alors tout désigné pour cette mission. L'inspecteur Mallet est jeune et célibataire depuis tout récemment, il est le parfait candidat pour un voyage vers l'inconnu. Car il ne sait ni où il s'arrêtera, ni combien de temps son périple durera. Dans Jihad, l'enquête de la DST s'embarque vers le Moyen-Orient, rôde dans les bureaux du gouvernement français et nous emmène jusque sur les traces des premières manifestations islamiques sur le territoire métropolitain.

04/2021

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Actualité médiatique internati

La raison derrière les barreaux. La radicalisation en question

Charlie Hebdo, l'hyper-casher, le Bataclan, Nice, l'assassinat de Samuel Paty et plus récemment le meurtre de Dominique Bernard : la liste sanglante des attentats commis en France ne cesse de s'allonger depuis 2015. Pour faire face au défi et à la menace permanente que représente le terrorisme islamiste, le pays a organisé la riposte. Au sein des prisons ont été mises en place des unités spéciales, les QER - quartier d'évaluation de la radicalisation. La France en compte sept : toute personne incarcérée pour des faits liés au terrorisme islamiste ou suspectée de radicalisation doit y séjourner. Alors que sont réellement les QER ? Lieu d'isolement qui ne dit pas son nom ? Simple chambre d'évaluation de l'emprise idéologique et de la dangerosité d'un individu ? José Carlos Gutierrez Privat, professeur et docteur en philosophie, enseigne depuis huit ans en milieu carcéral et a quotidiennement rencontré depuis 2016 les personnes détenues dans les différents dispositifs de prise en charge de la radicalisation crées par l'Administration pénitentiaire. Né à Lima, la question du terrorisme s'est posée à lui pour la première fois durant son enfance, dans les années quatre-vingt, la "décennie noir" péruvienne déclenchée par la guérilla maoïste du Sentier Lumineux. Dans ce livre, il nous raconte son expérience, celle d'un professeur de philosophie et d'un homme à l'écoute de ceux qui font l'apprentissage de l'enfermement. Au sein de l'atelier qu'il anime, il échange avec les détenus, transmet, tente de faire éclore le dialogue là où la parole libre semble impossible. Car ces deux mots, radicalisation et terrorisme, résonnent encore si fort dans l'histoire récente de la France comme synonyme du "mal radical" que l'on a presque oublié les individus concrets censés l'incarner. Qui sont ces personnes ? Sont-elles des monstres amorales, incapables d'une parole rationnelle ? Qu'est-ce que la prison fait d'eux et en eux ? L'enseignement peut-il encore servir à quelque chose ? Ces questions, loin d'être derrière nous dans un moment où des violences multiples s'accumulent à l'horizon, constituent la matière même de ce livre

04/2024

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Histoire internationale

Tito de Alencar (1945-1974). Un dominicain brésilien martyr de la dictature

Raconter l'histoire de Tito, c'est revenir sur la dictature militaire mise en place au Brésil en 1964. Installée sous le nom de "révolution rédemptrice", la dictature supprima le Parlement, gouverna par des actes institutionnels et mit en prison les opposants politiques. A cette opposition, va alors s'associer la partie de l'Eglise catholique qui avait choisi le christianisme de la libération. Des laïcs, des prêtres et des religieux, notamment des dominicains, en font partie. Ce livre suit les traces de l'un d'entre eux, Tito de Alencar. En 1968, le dominicain Tito a 23 ans quand il s'engage, avec plusieurs de ses frères, dans des actions de soutien à la résistance et notamment à l'Action de libération nationale (ALN), dirigée par Carlos Marighella. Arrêté et emprisonné la nuit du 4 novembre 1969, Tito sera immédiatement interrogé sous la torture par l'équipe du commissaire Sérgio Fleury, puis transféré en d'autres centres où les actes de tortures reprendront. Echangé avec soixante-neuf autres prisonniers politiques contre l'ambassadeur suisse, capturé par un commando de résistants, il sera libéré mais banni du pays en janvier 1971. Réfugié en France, il se suicida quelques années plus tard. La torture avait réussi à le détruire de l'intérieur, transformant sa vie en un enfer de délires et d'hallucinations. Lors de l'édition brésilienne de cet ouvrage en 2014, des personnalités en ont souligné la portée. "Le livre a changé la vision que j'avais de l'engagement des dominicains à l'époque" (Bernardo Kucinski, écrivain). "Il n'y a pas dans cette oeuvre matière à spéculations doctrinaires. Tout est direct et vivant, comme se doit d'être le témoignage d'amis et compagnons qui ont partagé dans le danger les mêmes valeurs" (Alfredo Bosi, écrivain, professeur de littérature brésilienne et académicien). "Quel bel exemple de compréhension et de respect de sa tragique aventure chrétienne de liberté ! " (Magno Vilela, historien et ex-dominicain). Publié aujourd'hui en français, ce livre vaut en lui-même pour l'honneur de Tito. Il vaut aussi pour notre époque, où la liberté et la justice restent toujours à préserver, ou à conquérir et reconquérir.

10/2020

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Histoire de l'art

Horace Vernet. (1789-1863)

Né en 1789 au Louvre, Horace Vernet est le petit-fils du peintre Joseph Vernet et fils du peintre de chevaux Carle Vernet. Malgré un échec au Prix de Rome, il s'attire très tôt les faveurs de Napoléon Ier. Evoluant d'abord au sein du cénacle romantique des années 1820, il développe une manière facile et séduisante et s'initie à la lithographie. Il devient le peintre favori du duc d'Orléans, futur Louis-Philippe. Le catalogue met en lumière l'importance des voyages d'Horace Vernet, notamment en Italie et en Algérie. Nommé directeur de l'Académie de France à Rome en 1829, Horace Vernet découvre les grands modèles classiques italiens et s'essaye à la peinture d'histoire. En 1833, il découvre l'Algérie et se concentre sur une peinture orientaliste, alternant les sujets civils, religieux et militaires. Deux ans plus tard, il est chargé de représenter les conquêtes militaires par les héritiers de Louis-Philippe dans les salles d'Afrique du château de Versailles. Le temps des grandes commandes est ponctué de nombreux voyages en Orient et en Russie. Sous le Second Empire, il voit sa carrière saluée lors d'une rétrospective de son oeuvre à l'Exposition universelle de 1855. Il meurt en 1863 après avoir reçu l'insigne de Grand officier de la Légion d'honneur. Peintre prolixe, encensé ou conspué par la critique, Horace Vernet n'a pas laissé ses contemporains indifférents. L'exposition montrera la facilité de la manière du peintre et la richesse de ses sujets de prédilection, révélant son amour pour les chevaux et la chasse, son attachement à l'épopée napoléonienne et aux faits d'armes, son goût pour la littérature romantique et Lord Byron, ou encore pour la mise en scène de ses origines familiales. Peintre complet, Horace Vernet s'illustre dans tous les genres. Plus de quarante ans après la dernière exposition consacrée à Vernet, cette rétrospective d'environ 200 oeuvres sera l'occasion de découvrir de nombreux chefs-d'oeuvre inédits, accompagnés d'esquisses et de dessins témoignant de la méthode de travail de l'artiste.

12/2023

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Histoire de la danse

Flamenco entre tradition et contemporanéité. Corps-palimpseste et recherche-création

Ce présent ouvrage tend à répondre à des questionnements sur le flamenco ayant émergé durant la pratique de la danse flamenco de Carolane Sanchez, l'étude est donc écrite depuis la posture de chercheuse, mais aussi d'interprète, de chorégraphe et de pédagogue. A travers la restitution d'une itinérance sensible entre Lyon, Séville, Madrid et la Chine, la docteure interroge dans cette étude ce qui fait flamenco, réévaluant par une méthode déconstructiviste des discours et gestes qui tendraient à définir ce qui fait " normes " (poncifs/vérités établies/stéréotypes) dans le flamenco. Elle déploie ainsi l'arborescence d'agencements de discours afin de questionner ce flamenco qu'on dit populaire, folklorique, gitan, voire pur... Ainsi, cet essai démontre combien le flamenco est un genre artistique pluridisciplinaire issu d'une culture ancestrale. L'ouvrage rend compte des défenses esthétiques et idéologiques du flamenco depuis le XIXe siècle. Quel voyage propose l'expérience flamenco ? Quel serait ce corps flamenco à incarner ? Cheminant sur ce fil des discours voulant faire "centre" , "norme" dans le flamenco, la chercheuse ébrèche certaines vérités établies. L'étude jongle entre analyses esthétiques fines du corps-performeur et mise en lumière de soubassements socio-économiques qui conditionnent la pensée d'un "flamenco carte-postale" exportés depuis l'Espagne, vecteurs de clichés. Passant de la "forme tradition" à l'intégration de formes artistiques plus périphériques, Carolane Sanchez investit de façon singulière la création flamenco contemporaine de Barcelone, à travers la figure du danseur Juan Carlos Lérida et sa démarche "flamenco empirique" . En étudiant les pas de côtés de ce dernier, elle expose de quelle façon l'artiste a envisagé le flamenco comme un terrain d'expériences. Le tout invite le lecteur à penser le réseau, la circulation, la relation, la différence, le multiple, la singularité comme des portes d'entrée possibles pour comprendre ce que signifie réellement le "flamenco" . Etant artiste-chercheuse, Carolane Sanchez mène dans cet ouvrage une poétique exploratoire articulant l'approche théorico-pratique. Mêlant analyse, critique et la méthode de ses projets "objets-créations" (performances vidéos documentaire, video-danses, photographies), elle défend une constitution heuristique des savoirs, grâce aux études des processus de création et de la mise en réflexivité de l'expérience.

05/2024

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Football

50 stars du foot féminin

Toutes les stars du foot déminin avant la Coupe du monde 2023 et les JO 2024. Depuis qu'April Heinrichs, capitaine des Etats-Unis, a soulevé le premier trophée mondial du foot déminin en 1991, le chemin parcouru est considérable. De 12 équipes, la Coupe du monde est passée à 32 pour l'édition 2023. Des stars ont émergé comme l'Américaine Carli Lloyd, héroïne d'une finale mémorable en 2015 (Etats-Unis - Japon, 5-2). Les Américaines Abby Wambach ou Mia Hamm, la Japonaise Homare Sawa, la Norvégienne Hege Riise, l'Allemande Brigitte Printz, la Brésilienne Marta ou la Chinoise Sun Wen ont écrit l'histoire du football féminin devenu discipline olympique depuis 1996. Qualifiée pour la première fois pour la Coupe du monde en 2003, la France a découvert ses nouveaux porte-drapeaux avec Marinette Pichon ou Corinne Diacre. Mais c'est vraiment en 2019 que tout a basculé. Suivi par plus d'un milliard de téléspectateurs en audience cumulée, avec plus d'un million de billets vendus et des records d'audiences télé, en France notamment, (12 millions de téléspectateurs pour le match France - Brésil), la Coupe du monde en France a projeté le football féminin dans une autre dimension. L'Américaine Alex Morgan, championne du monde suivie par plusieurs millions de supporters sur les réseaux sociaux, est une star de la pub et des médias, Megan Rapinoe, sa compatriote, est devenue une égérie politique dont la voix porte, alors qu'en France Amandine Henry, capitaine des Bleues en 2019, s'est taillée une belle popularité. En quelques années, le football est devenu le sport collectif numéro 1 chez les femmes, en progression constante. Les records d'affluences sont battus régulièrement dans les championnats nationaux et la finale de l'Euro 2022 entre l'Angleterre et l'Allemagne suivie par 87. 192 spectateurs à Wembley est devenue le match de l'Euro le plus suivi dans un stade, hommes et femmes confondus. L'enchaînement de la Coupe du monde 2023 en Australie-Nouvelle-Zélande et des Jeux Olympiques ne devrait qu'accentuer un phénomène irréversible. Elles le méritent.

06/2023

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Histoire de France

Mémoires d'un général d'infanterie au service de la Prusse et de la Russie (1792-1836)

Avec cet ouvrage commence une série de mémoires d'officiers et de soldats ayant combattu contre la France durant les guerres napoléoniennes. C'est la vie d'un homme hors du commun qui nous est présentée : soldat au service du Wurtemberg, il passe au service de la Prusse et devient précepteur du prince Eugène de Wurtemberg, rencontre Napoléon lors des négociations pour le mariage de Jérome Bonaparte avec Catherine de Wurtemberg ; en 1807, il intègre l'armée russe et accède bientôt au grade de lieutenant-colonel puis devient aide de camp de l'empereur Alexandre. Il doit reconnaître et cartographier la frontière Ouest de la Russie et une partie de la Pologne en prévision d'une offensive de Napoléon. Il rendra des mémoires très précis, qui ont été conservés et rassemblés dans cet ouvrage, jusqu'à l'entrée de la Grande Armée en Russie en 1812. Il est alors colonel ; il reste dans l'entourage d'Alexandre et assiste à l'incendie de Moscou. En 1813, après la bataille de Leipzig, où ses observations évitèrent à Schwartzenberg la perte de ses réserves, il quitte la Russie pour le duché de Weimar. Lors de la campagne de 1814, il est chef d'état-major du duc Carl August von Weimar, et relate un aspect peu connu de cette campagne dans le Nord de l'Europe, notamment en Belgique et Hollande. A l'issue de cette campagne, il est envoyé au Congrès de Vienne pour représenter le duc de Weimar. De 1815 à 1817, il est chargé de l'instruction militaire des princes royaux Frédéric et Guillaume de Prusse, futurs roi et empereur. Il a été enterré à la cour des Invalides de Berlin. Sur les milliers de mémoires publiés, les traductions de mémoires d'officiers étrangers sont des raretés. François Gendreau, amateur éclairé, s'est attelé à ce travail colossal, digne des érudits du XIXe siècle, en l'enrichissant d'un appareil critique remarquable. Enfin une vision qui n'est pas franco-française !

01/2002

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Littérature française

Dans une autre peau

L'éminent Professeur Neurochirurgien, le Comte Karl von Grunerwald, n'aurait jamais pu imaginer d'être aussi soudainement confronté au surgissement de ses "vrais souvenirs" , que son amnésie rétrograde, liée à sa blessure de guerre, et l'imprégnation progressive de "faux souvenirs" lui avaient masqués. Mais cette improbable histoire devint réalité lorsqu'il reçut, transmis par son confrère français Bernard Schwartzenber, le dossier préopératoire de sa future patiente Rose Berier, qu'une tumeur cérébrale menaçait de cécité totale. Comment le hasard de circonstances de temps et de lieux avait-il pu, à ce point, enchevêtrer l'histoire d'un petit infirmier militaire, français et germanophile Carl Dulac et celle d'un aristocrate allemand, médecin de renom et francophile, Karl von Grunerwald ? La guerre à laquelle ils avaient participé dans deux camps opposés en mai 1940 sur la Somme ? ... sans doute, mais pas seulement... Karl pourra-t-il trouver des éléments de réponses en cet été de 1990, à la redécouverte de sa véritable identité passée et à sa quête de sens, près du Bassin des Ernest, les poissons rouges de l'école Normale Supérieure de la rue d'Ulm, où la petite fille de Rose Berier, Aurore, vient d'être si brillamment admise ? L'apaisante quiétude de son Manoir à Grunerwald et l'exercice de ses prestigieuses fonctions au centre universitaire de Heidelberg, au sud-ouest de l'Allemagne, lui permettront-elles de retrouver la lucidité que requiert cette impensable histoire ? Ou Devra-t-il en garder à jamais le "secret" , partagé seulement par son fidèle majordome, Frantz, pour préserver les siens de la douleur de la révélation de l'improbable processus qui l'a fait rentrer inconsciemment "Dans une autre peau" . Pourra-t-il enfin retrouver et faire revivre son seul et grand amour, que "seules les étoiles n'oublient jamais. ". . ? Cette histoire est inspirée de faits réels, laissés à l'interprétation de la libre imagination de l'auteur.

10/2020