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Critique littéraire

Jean Potocki

De jean Potocki, on sait qu'il écrivit un livre appelé à devenir mythique, le Manuscrit trouvé à Saragosse, et qu'il polit son suicide comme son chef-d'œuvre, avec une minutie qui fascina Caillois et les surréalistes. Mais, où que l'on aborde dans la vie du comte jean, c'est l'étrangeté qui surgit. Ce grand seigneur polonais, richissime, peut se piquer de politique et de patriotisme, devenir député en son pays, le goût de l'aventure le jette bientôt à la découverte du monde, là où l'Histoire palpite : la France de la Révolution, où il fréquente Mirabeau et Mme de Staël, qui l'appelle son " beau ténébreux ", la Russie, où il devient conseiller privé du jeune tsar Alexandre 1er, la cour du sultan du Maroc, où il promène ses innombrables malles... Dans les salons aristocratiques, le désert d'Égypte ou les steppes du Caucase, le comte laisse derrière lui le souvenir d'un original, d'un érudit distrait et gaffeur. Car ce fils des Lumières, passionné de sciences et d'histoire, se livre corps et âme aux projets les plus fous : il se fait construire un ballon en son palais de Varsovie afin de survoler la ville, il échafaude pour le tsar l'annexion de la Tchétchénie, il crée une imprimerie pour diffuser ses livres, il imagine de fonder une ville nouvelle en Crimée... Et puis, en 1815, d'une balle dans la tête, le comte jean tire sa révérence au monde. Il a, en guise d'ultime pensée, jeté quelques dessins fantastiques sur une feuille de papier...

08/2004

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Littérature étrangère

La maison de la lagune

Quand Isabel Monfort décide d'écrire en secret l'histoire de sa famille et celle de son mari, Quintin Mendizabal, elle n'a d'autre but que de fondre en une seule destinée le passé de deux dynasties qui ont fait l'histoire de Porto Rico. Mais Quintin découvre les premiers chapitres du manuscrit et, bien qu'indigné par les mensonges d'Isabel, ses erreurs historiques et ses anachronismes, il choisit de se taire pour mieux poursuivre sa lecture. A travers le roman en train de se faire grandit alors une lutte sourde entre Isabel et Quintin. A mesure que celle-ci révèle l'ambition démesurée des Mendizabal, leurs affaires occultes, leur comportement féodal à l'égard de leurs domestiques, parmi lesquels Petra Avilés, petite-fille d'un esclave mutilé après s'être rebellé, Quintin s'insurge. Dans les marges du roman, il oppose avec rage sa version des événements à ce qui apparaît de plus en plus comme le vécu douloureux et la prise de conscience de sa femme. Dans la maison de la lagune, un drame se prépare. Au-delà de cette saga familiale avec ses personnages hauts en couleur, ses secrets inavouables et contradictoires, ses luttes fratricides, l'histoire de Porto Rico surgit pour la première fois dans toute la complexité et la richesse de ses trois cultures: l'indigène, l'espagnole et l'américaine. Superbe fresque historique et romanesque, La Maison de la lagune a été saluée tant aux Etats-Unis qu'en Amérique latine comme un véritable événement littéraire.

09/1998

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Romans historiques

Le testament d'Olympe

Nous sommes au milieu du XVIIIe siècle, pendant la désastreuse guerre de Sept Ans, sous le règne de Louis XV. Apolline et Ursule sont les héroïnes de ce récit. Elles sont nées à Bordeaux, dans un milieu très religieux. Le père, adepte de la Providence, s'adonne avec délices au bonheur de ne rien faire. La famille s'enfonce dans la misère. Ce dont Apolline s'aperçoit à peine, tandis que son aînée, animée par l'ambition et l'esprit de liberté, n'a qu'une envie : s'enfuir. Les soeurs se perdent de vue. Apolline est mise dans un couvent, puis devient préceptrice dans un château. Elle en sort pour retrouver sa soeur mourante et découvrir, à travers un manuscrit, le récit de ses aventures. Ursule, rebaptisée Olympe, a réussi à se faire emmener à Paris par le duc de Richelieu, le superbe gouverneur d'Aquitaine. Elle rêve de faire carrière au théâtre, mais Richelieu l'offre à Louis XV, qui l'installe à Versailles dans sa petite maison du Parc-aux-Cerfs. Un brillant destin de favorite s'ouvre à elle... Comme Les Adieux à la Reine, ce roman est le fruit d'une alchimie entre érudition et fantaisie. On plonge dans une époque, ses couleurs, ses odeurs, ses rites, et dans un monde dominé par l'étrange duo que forment le duc de Richelieu, le plus célèbre libertin de son siècle, et le roi Louis XV, habité par le goût de la mort, le désir des femmes et le sens du péché.

09/2010

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Littérature française

La chambre blanche

" En dépit des efforts que nous faisions pour marcher droit, chaque pas nous soulevait du sol, nous projetant l'un contre l'autre, et les chevaux ailés du pont et les réverbères à trois branches, la coupole transparente du Grand Palais et les grands troncs des marronniers avec leur haut feuillage sombre, toutes ces formes s'élançaient dans le ciel pâle, étirées, dansantes, allègres comme notre démarche, tandis que nous croisaient des passants sans épaisseur ni consistance, simples figurants dans notre rêve éveillé. La vie. Être présent à la vie, intensément. Notre amour nous la révélait. Peut-être sa splendeur se tient-elle "prête à côté de chaque être", comme Kafka l'avait écrit dans son Journal, mais - j'avais lu ces lignes avec nostalgie - "voilée, enfouie dans les profondeurs, invisible, lointaine". Je pensais ce jour-là que l'amour est bien cette magie qui nous dévoile l'autre monde - le monde d'au-delà du monde, celui qui en permanence se tient prêt à nos côtés, mais que d'ordinaire nous ne savons pas voir. " Lorsque Camille rencontra Julien, elle pensait que rien ne la prédisposait à la passion. C'est pourtant une véritable cérémonie qui se célèbre dans la chambre blanche où les amants se retrouvent. Désirant la possession et s'en défiant tous deux, ils deviennent les acteurs d'un théâtre dont ils croyaient ne devoir être que les témoins. La narratrice, à laquelle, Camille confie son secret et son manuscrit, réfléchit sur l'absolu et le lyrisme de toute passion et l'écueil de la réalité.

01/2003

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Littérature française

Je suis né huit fois

Le souffle d’une vie naît d’une rencontre entre un enfant devenu jeune adulte, Massyre, et un lieu, la Montagne Blanche, particulièrement apprécié par tous les conquérants venus visiter la Tunisie, y compris les frères protecteurs armés français. Le lieu est unique. Massyre est multiple. Il y a d’abord ses sept sœurs et leurs destins qui le regardent en silence, lui, le garçon, le huitième. Et puis, il y a ses huit métiers : suiveur de chèvres jusqu’à l’abattoir, chercheur de l’escargot souterrain, helix aperta, vendeur de fruits sauvages, d’eau à la criée, de boissons gazeuses, négociant en journaux au kilo et fripier. Tout en commerçant, Massyre va à l’école primaire, au collège, au lycée et à l’université, fait une rencontre déterminante avec la problématique et l’Histoire, et devient professeur d’histoire et de géographie au lycée de la Montagne Blanche. Mais peut-on enseigner le passé dans le lieu de son commerce et de sa grande Histoire ? Il perd sa bien-aimée, la sublime Sawdette, lors d’un tirage au sort, et lui organise un mariage somptueux, renonce à sa part d’héritage au profit de ses sept soeurs, veut s’assurer que le salut du Maghreb viendrait d’une fraternité retrouvée entre Alger et Tunis, embrasse son père sur les yeux et décide de partir ailleurs, au-delà de la Montagne Blanche, à la recherche d’un manuscrit irakien. Mais cette quête du texte tant désiré va-t-elle lui donner la force de se débarrasser définitivement d’une maudite culpabilité ?

08/2013

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Histoire internationale

Le livre du Soudan

En 1846 paraissait à Istanbul la traduction turque du Livre du Soudan, œuvre d'un cheikh tunisien nommé Muhammad, fils de 'Alî, fils de Zayn al-'Àbidîn. Les recherches entreprises depuis lors pour retrouver le manuscrit de l'original arabe et s'assurer de l'existence même de l'auteur sont demeurées totalement infructueuses. Si ce mystérieux personnage a dit vrai, la quête des sciences ésotériques l'aurait mené en Egypte, puis en Nubie et, pour finir, au Waday, lointain royaume musulman aux confins du Tchad et du Soudan actuels. Sa connaissance de la grammaire arabe et du droit canonique, ainsi que l'expérience acquise au cours de ses voyages, auraient fait de lui le conseiller écouté du souverain local. Expert pédagogique, diplomatique et militaire, le cheikh Muhammad aurait aussi mené des fouilles dans un site " antique " dont la description fait encore rêver bien des archéologues. A la mort du roi, il serait retourné dans son pays natal, chargé de richesses et accompagné de jeunes esclaves noires, pour y jouir d'un repos bien gagné. Si le cheikh fabule complètement, ou n'a fait qu'en partie tout ce qu'il prétend, il convient de le tenir pour un conteur éblouissant, faux Marco Polo des cafés maures, qui sait admirablement doser le merveilleux, le suspense, l'humour et des considérations sentencieuses sur la vanité des choses. Son récit fascine encore à travers la présente traduction qui, par diverses transpositions de style et de niveaux de langage, tente d'en restituer fidèlement le ton savoureux.

10/1981

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Pléiades

Les Mille et Une Nuits. Tome2, Nuits 327 à 719

Un roi, trompé par son épouse, décide de tuer chaque matin la compagne, toujours renouvelée, de sa nuit. Le royaume est en émoi. Une jeune fille, Shahrâzâd, tente le tout pour le tout. Elle raconte au roi de passionnantes histoires, et elle s'arrange pour que l'apparition de l'aube ne coïncide jamais avec la fin d'un récit. Ainsi, la curiosité du roi est tenue en haleine. Au bout de mille et une nuits, Shahrâzâd se voit reconnaître comme épouse légitime, mère et reine. Sur la naissance du recueil plane le plus épais mystère. Le premier témoignage connu date du Xe siècle de notre ère. Une chose est sûre : pour les Arabes, le livre est étranger. L'Inde a eu sa part dans l'affaire, et l'Iran semble avoir joué le rôle décisif. Le recueil est anonyme : les Nuits sont une ouvre de compilation. Leur histoire est donc celle d'une acclimatation assez réussie pour que ces contes puissent figurer dans la panoplie culturelle de l'honnête homme. Au début du XVIIIe siècle, Antoine Galland découvre le conte de Sindbâd de la Mer. Il apprend qu'il appartient à un ensemble plus vaste et finit par recevoir de Syrie un manuscrit qu'il va traduire à partir de 1704. C'est le texte fondateur de la carrière universelle des Nuits. Le succès est immédiat, considérable, constant. Trois cent et un ans après Galland, Jamel Eddine Bencheikh et André Miquel proposent une traduction nouvelle, intégrale, appelée à faire date. Elle compte trois volumes.

10/2006

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Science-fiction

Caspak Tome 1 : Caspak monde oublié

Paru initialement en 1918, Caspak, monde oublié est le premier tome d'un autre Cycle, celui de Caspak - qui revisite les thèmes du monde perdu et de l'évolution. Il se compose de trois nouvelles, présentées en deux volumes. Sa première publication en français ne date que des années 1980. Caspak est une grande île au climat tropical que le navigateur italien Caproni, qui accompagna Cook en 1721, prétendit avoir découvert au milieu de l'océan antarticque. Il n'avait pu y débarquer, ses côtes inhospitalières étant dépourvues de plages et bordées d'immenses falaises rocheuses dont un élément métallique étrange dérègle les boussoles. La première nouvelle (La terre que le temps avait oubliée) est le récit tiré du manuscrit, écrit et jeté dans l'océan antarctique par Bowen J. Tyler : en 1916, en pleine guerre mondiale, à la suite de deux naufrages consécutifs et par suite d'une navigation sous-marine aléatoire, Bowen Tyler, un ingénieur de marine, miss Lys La Rue et les membres anglais et allemands, forcément antagonistes, rescapés des équipages naufragés, pénètrent au coeur de l'île de Caspak, île que l'évolution des espèces n'a absolument pas touchée. L'étonnement, puis la peur et l'horreur ne tardent pas à se faire jour... La seconde nouvelle (Le peuple que le temps avait oublié) est le compte-rendu, rédigé par Tom Billings, l'homme de confiance des Tyler, de la non moins périlleuse et extraordinaire expédition lancée pour retrouver Bowen, le fils disparu.

01/2018

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Littérature française

À elle(s)

"Ecrire. Et elle crie, mutique. Des années de mue. Après la survenue vaine de cris qui ne sont plus retenus, elle est, aujourd'hui, écrivaine. Le cri de ses veines. Elle pose son cri, libère sa voix et entraperçoit de nouvelles voies. Rien n'efface. Le temps apprend à faire avec. Et en transformant ce récit en matière hors d'elle, elle peut être enfin sans. Et commencer à vivre". L'auteure fait le choix d'une succession de vignettes, dans le cadre de cet écrit aussi intime que sensible. Des portraits de femmes, de mères, d'adolescentes et de fillettes qui touchent chacun. Des morceaux de vie de plusieurs d'entre elles, transposables aux autres. Un récit comme une danse, tout en résonance pour les lecteurs. Ces derniers, au fil des pages, au fil des pas, pourraient reconnaître les leurs. "Vous livrez ici de très beaux portraits de femmes décrits avec finesse, pudeur et poésie. Un récit comme un hommage aux mères, aux femmes, aux filles ! Un exercice délicat mais réalisé avec justesse". Mathilde Heuveline - Editrice, Editions Bergame "Votre manuscrit est magnifiquement bien écrit. Vos mots choisis sont touchants et portent les émotions que vous aspirez à véhiculer. Ce va-et-vient dans le temps est d'une grande originalité, juste sublime ! Entre roman et récit de vie, vous maniez la plume de manière singulière, avec grande perspicacité et fulgurance, tout au long de votre oeuvre ! " Nicolas Sajus (Ph. D) Docteur en psychologie et en psychopathologie clinique

02/2022

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Poésie

DES ÉTOILES FILANTES

Dans ce nouveau recueil, Mélanie Leblanc travaille le souhait comme une forme d'expression poétique : 99 voeux, autant d'audaces, au défi de la simplicité. Un ouvrage fait-main dont la boucle qui relie les pages peut s'ouvrir afin de permettre au lecteur de les offrir. "C'est d'abord ce que je me souhaite à moi-même" : d'où sans doute la force de ces 99 souhaits. Mais les voeux très tôt s'étendent à l'autre. Les mots clairs, joueurs, magiques de Mélanie Leblanc déplacent le regard sur la face lumineuse du quotidien. Ici étincelle, là feu de joie. Une écriture légère, dans le sillon des poètes populaires, mais aussi performative. Et si elle a un pouvoir, c'est celui de presser sur la touche on. Pour ce recueil, Mélanie Leblanc a instauré une démarche de création particulière. Ces souhaits sont nés en route, au bord des falaises, sont écrits dans la rue, recopiés sur les pavés, sur les vitrines, sont lus les yeux dans les yeux aux passants, sont typographiés et envoyés, sont photographiés, postés, exposés, ils sont postés au fur et à mesure comme autant de sentinelles guettant le manuscrit final - et le recueil prend corps dans un travail d'écriture constamment mis à l'épreuve de l'autre. A notre tour de se mettre à lire à haute voix. A noter : les pages sont assemblées pour mieux se décrocher, le bloc est fait pour se disloquer, les souhaits pour être partagés (c'est bien assez pour semer).

11/2018

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Littérature française

Journal de Belfort

Dès la parution de son Oeuvre poétique en 2000, Béatrice Douvre (22 avril 1967 —19 juillet 1994), qui n'aura publié de son vivant que quelques dizaines de textes dans des revues, a été reconnue comme l'une des personnalités marquantes de sa génération. Ses poèmes sont hantés par le mal dont elle souffrait, l'anorexie, contre lequel elle ne cessa de lutter jusqu'à sa mort, à vingt-sept ans. Durant les six derniers mois de sa vie, Béatrice Douvre concentra l'expérience de sa vie et de son écriture — les deux étant indissociables chez elle — dans un cahier que nous publions aujourd'hui. "Le manuscrit m'obsède, j'y ai mis mon amour, ma vérité, mon vertige", note-t-elle dans ce Journal de Belfort qui est d'abord l'évocation d'une liaison douloureuse, mais devient vite un champ d'exploration de toutes les formes s'offrant à l'écrivain, qui savait sa vie menacée. L'écriture quotidienne ne cesse de s'enrichir, jusqu'aux pages de la section intitulée Passante du péril, où l'expérience de l'anorexie et de l'hôpital psychiatrique se trouve décrite avec un réalisme saisissant. Les quatre sections de ce livre, qui s'achève par les tout derniers poèmes qu'ait écrits l'auteur, renouvellent la forme du journal intime et créent un univers lyrique d'une intensité inoubliable. Il y avait chez Béatrice Douvre une pureté que rien ne pouvait atteindre, et qui triomphe ici des expériences qui l'ont parfois conduite au paroxysme de la souffrance. Un livre aussi beau que troublant.

09/2019

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Moyen Age classique (XIe au XI

La chronique de Geoffroi de Breuil prieur de Vigeois. Edition bilingue français-latin

La chronique de Geoffroi de Breuil (? 1185), prieur de Vigeois au diocèse de Limoges, est une des principales chroniques limousines, très souvent utilisée ou citée par les historiens du Limousin certes, mais aussi des XIe et XIIe siècles, pour tout ce qu'elle apporte sur l'histoire de la société et des moeurs de son temps, même si le témoignage de Geoffroi est parfois partiel ou partial, mais c'était un observateur critique des affaires de son époque. Moine bénédictin, il s'intéresse tout particulièrement à la pratique religieuse, mais aussi aux grandes familles seigneuriales, à leurs rivalités et leurs querelles. Il est ainsi un témoin exceptionnel de la guerre entre Henri II Plantagenet et son fils Henri le Jeune dans les années 1182-1183, qui occupe en grande partie le livre II. Le manuscrit original, qui est mentionné dans les plus anciens inventaires de la bibliothèque de Saint-Martial de Limoges, au xiiie siècle, est perdu depuis longtemps, mais le texte a fait l'objet de plusieurs copies au xviie siècle et a été publié en 1657 par le jésuite Philippe Labbe au tome II de sa Nova Bibliotheca. L'édition du livre I avait fait l'objet de la thèse d'Ecole des chartes de Pierre Botineau en 1964 et sa traduction entreprise à la fin des années 1990 par Bernadette Barrière et ses étudiants de l'université de Limoges, qui ont souhaité mener à son terme ce projet et en particulier procéder à la révision de la traduction et à l'uniformisation des notes.

02/2021

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Beaux arts

Paroles et images sur le commencement. Le discours des peintures de la chapelle de Merléac

La chapelle Saint-Jacques en Merléac a été construite au cours du XIVe siècle. Ses décors, vitraux, peintures murales et lambris racontent la vie du saint et celle de la Passion du Christ. Elle a bénéficié dès 1861 de restaurations suivies par le service des monuments historiques et fut classée sur la liste de 1862. Elle a, en fait, été dotée de somptueux décors par la famille des Rohan qui ont fait l'objet d'importants travaux de restauration. Les inscriptions sur les lambris de Merléac constituent l'un des exemples les plus intéressants, sinon l'apogée d'une grande mouvance d'inscriptions illustrées où le rapport texte-image forme une esthétique cohérente. Le concepteur du décor de la chapelle bretonne suivait sans doute l'exemple illustre de la Sainte-Chapelle de Paris et de ses avatars artistiques, y compris dans le choix du texte. La comparaison avec plusieurs décorations du même type dans les milieux royaux d'Angleterre ou de Bohême, voire avec d'autres cas célèbres en France ou en Allemagne, permet de supposer que ce manuscrit-source pouvait être inspiré d'une Bible illustrée appartenant à la tradition des textes dérivés de la Bible historiale de Guyart des Moulins. Texte et image, enquête sur les sources philologiques, enjeux de patrimoine et d'invention, renouvellement grâce au numérique des questions de préservation et de diffusion des connaissances : la chapelle cristallise les enjeux de la modernité. Le regroupement des chercheurs venus du monde entier pour raviver l'enquête sur les discours des lambris de la chapelle en témoigne.

12/2019

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Histoire internationale

Le journal d'une reine. Marie-Caroline de Naples dans l'Italie des lumières

Comment exercer son métier de reine ? Comment résister à la routine des divertissements utiles et des obligations de son sexe ? Comment surtout s'inventer un rôle politique lorsqu'on est née Marie-Caroline de Habsbourg-Lorraine et qu'on se trouve exilée à la cour de Naples, au coeur des tumultes de l'Italie des Lumières ? De 1781 à 1785, la reine de Naples s'est attachée à l'exercice quotidien de ses "écritures", sans doute pour discipliner ses propres affects. C'est à la lecture de ce diaire qu'est convié le lecteur. Ecrit dans le français parfois audacieux qui était la langue des élites européennes, ce journal d'une reine est un document historique d'une exceptionnelle richesse. Au-delà de la chronique de la vie de cour, on y assiste au surgissement d'un moi souverain qu'agite, en ces années pré-révolutionnaires, le souffle de l'histoire. Rassemblant des pièces dispersées, Mélanie Traversier reconstitue le journal de Marie-Caroline de Naples, présenté ici pour la première fois dans son intégralité. L'édition annotée comporte en effet la retranscription d'un manuscrit que l'on croyait perdu : le récit du voyage de la reine en Italie du Nord de mai à septembre 1785, sorte de tournée d'inspection des expériences politiques du réformisme des Lumières. Elle est précédée d'un ample essai qui, à travers l'analyse de sa pratique épistolaire et de son écriture intime, éclaire la biographie d'une soeur méconnue de Marie-Antoinette.

04/2017

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Beaux arts

Le Gengzhitu. Le livre du riz et de la soie

C'était un temps bien déraisonnable où les princes qui gouvernaient d'une main de fer étaient aussi des poètes dont les doigts savaient faire naître des mots qui devenaient eux-mêmes œuvres d'art. Pierre-Jean Rémy de l'Académie française. Voici un ouvrage fabuleux qui nous transporte dans la Chine de l'empereur Kangxi. Le Gengzhitu, Le livre du riz et de la soie, déroule en quarante-six tableaux, accompagnés de poèmes, les travaux et les jours des paysans et des tisserandes de la fin du XVIIe siècle. L'empereur a lui-même composé les vers de cette grande fresque picturale où s'exprime une rare empathie d'un souverain envers son peuple, alliée à la connaissance précise du labeur des paysans. Quant aux couleurs délicates que l'on doit au peintre Jiao Bingzhen, elles recèlent un charme qui va au-delà du simple exercice pictural. Et nous restituent l'essence même de la Chine millénaire. Ce Gengzhitu est enrichi d'une passionnante introduction d'une éminente sinologue, conservateur en chef à la Bibliothèque nationale de France et de la traduction des calligraphies impériales. Nous avons choisi de présenter la série de planches en fac-similé, en respectant le sens de lecture chinoise. Une manière de faire revivre le manuscrit original de Kangxi disparu depuis des siècles, resurgi voilà quelques dizaines d'années chez un collectionneur parisien avant d'être mystérieusement volé, peu de temps avant la parution de cet album. On l'aura compris, le présent volume est la mémoire vivante d'un chef-d'œuvre perdu.

11/2003

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Pléiades

Les Mille et Une Nuits : Coffret en 3 volumes : Tome 1, Nuits 1 à 327 ; Tome 2, Nuits 327 à 719 ; Tome 3, Nuits 719 à 1001

Un roi, trompé par son épouse, décide de tuer chaque matin la compagne, toujours renouvelée, de sa nuit. Le royaume est en émoi. Une jeune fille, Shahrâzâd, tente le tout pour le tout. Elle raconte au roi de passionnantes histoires, et elle s'arrange pour que l'apparition de l'aube ne coïncide jamais avec la fin d'un récit. Ainsi, la curiosité du roi est tenue en haleine. Au bout de mille et une nuits, Shahrâzâd se voit reconnaître comme épouse légitime, mère et reine. Sur la naissance du recueil plane le plus épais mystère. Le premier témoignage connu date du Xe siècle de notre ère. Une chose est sûre : pour les Arabes, le livre est étranger. L'Inde a eu sa part dans l'affaire, et l'Iran semble avoir joué le rôle décisif. Le recueil est anonyme : les Nuits sont une oeuvre de compilation. Leur histoire est donc celle d'une acclimatation assez réussie pour que ces contes puissent figurer dans la panoplie culturelle de l'honnête homme. Au début du XVIIIe siècle, Antoine Galland découvre le conte de Sindbâd de la Mer. Il apprend qu'il appartient à un ensemble plus vaste et finit par recevoir de Syrie un manuscrit qu'il va traduire à partir de 1704. C'est le texte fondateur de la carrière universelle des Nuits. Le succès est immédiat, considérable, constant. Trois cent et un ans après Galland, Jamel Eddine Bencheikh et André Miquel proposent une traduction nouvelle, intégrale, appelée à faire date. Elle compte trois volumes.

10/2006

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Histoire de France

Paroles de poilus guyanais. Propos, lettres et carnets de la Grande Guerre, 1914-1918

Appelés à connaître le service militaire très tardivement, avec l'application de la loi du 7 août 1913, qui organise pour la première fois la conscription des citoyens français dans les "vieilles colonies" de la France, les jeunes Guyanais ne connaissent pas, dans leur pays d'origine, de tradition militaire "historique" avant la guerre de 1914-1918. La Grande Guerre est le premier conflit armé dans lequel des soldats guyanais sont mobilisés. Ils se retrouvent en Flandres, en Champagne, en Lorraine, aux Dardanelles, en Macédoine, également en Afrique. Le contingent guyanais, reflet de la faible population de la colonie, fut peu nombreux, moins de deux mille soldats tout au plus. Aucun ancien combattant guyanais n'a publié de souvenirs de guerre après le conflit. Peu de poilus guyanais ont tenu la plume, ou plutôt peu d'écrits de soldats, rédigés pendant la guerre, nous sont connus ou nous sont parvenus : des témoignages, quelques lettres, et surtout un "Carnet d'impressions..." journal manuscrit tenu par un soldat de Cayenne, marié, jeune père de trois enfants en bas-âge, fauché par la mitraille dans l'Aisne en 1918. Les Paroles de poilus guyanais, quoique peu nombreuses, n'en sont que plus précieuses pour mieux appréhender, même partiellement, ce que fut la réalité humaine - psychologique et matérielle - du premier conflit mondial pour ces jeunes hommes, dont la plupart foulaient pour la première fois le sol de France, la "mère patrie", ou allaient combattre dans des pays dont le nom-même leur était jusque-là inconnu.

10/2015

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occupation

Carnets d'une étudiante dans Paris occupé. 1940-1943

Jacqueline Loriod a 18 ans quand elle s'inscrit à la Sorbonne en cet été 1940, celui de la défaite et de l'Occupation. Elle y passe une année, en lettres, avant d'intégrer pour deux ans une école d'élèves infirmières. Jacqueline Loriod est une jeune fille pleine d'espoirs, d'indignations, d'enthousiasme, comme tant d'autres de son temps. Mais Jacqueline Loriod note sur des carnets ce qu'elle fait, ses souffrances, ses pensées, les fondements de ses engagements. Elle commente ses lectures, l'actualité, ses cours. Dans ces récits, on rencontre Georges Duhamel, on croise Maurice Bardèche, dont l'antisémitisme, ainsi que celui de certains professeurs, indigne la jeune étudiante. Elle est de ces étudiants et lycéens qui défient la police française autant que l'occupant, le 11 ? novembre 1940 sur la place de l'Etoile, premier acte de résistance. Tenus de 1940 à 1943, ses carnets ont été découverts au décès de Jacqueline Loriod par ses enfants et mêlent l'histoire familiale à celle de la guerre et de la Résistance. L'écriture de ces carnets est similaire à celle du tract manuscrit - conservé aux archives de bibliothèque La Contemporaine de l'université de Nanterre - qui est la dernière trace matérielle de l'appel au 11 ? novembre 1940, et qui donnait une consigne ? : "Recopie ces lignes et diffuse-les". Ce livre constitue un témoignage précieux, présenté et annoté par Alain Monchablon et Robi Morder, avec une postaface de Catherine Oguise-Boileau. Il est illustré par des photographies et documents familiaux ou issus des archives.

11/2022

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Musique, danse

Marc-Antoine Charpentier

Avec Vivaldi et Mahler, Marc-Antoine Charpentier constitue sans conteste la plus grande redécouverte musicale de l'après-guerre. Il aura fallu près de trois siècles et le renouveau de la musique baroque pour que le musicien le plus effacé de l'histoire de la musique soit reconnu comme l'un des plus grands compositeurs de notre patrimoine. Un livre devait enfin rendre compte de son itinéraire musical à la lumière des plus récentes découvertes musicologiques. Tâche ardue lorsque l'on sait qu'on ne possède aucun portrait de l'homme et seulement quelques lignes éparses sur son existence. Mais son activité fut assez intense et ses tâches suffisamment diverses pour que, de sa collaboration avec Molière jusqu'à son poste de maître de musique à la Sainte-Chapelle, en passant par ses importantes fonctions musicales au service du Dauphin, de Mlle de Guise, de Philippe d'Orléans et des Jésuites, l'on puisse retracer les divers lieux et circonstances qui permirent l'éclosion d'une œuvre aussi riche et variée. Si l'homme a laissé très peu de traces, sa musique, fort heureusement, a pu être conservée dans sa quasi-totalité. Ce gigantesque corpus de près de 550 compositions, encore pour une bonne part à l'état manuscrit, fait ici l'objet de la première étude approfondie jamais réalisée et révèle du même coup quantité de pièces d'importance, encore totalement inconnues. De plus, le présent ouvrage offre la publication intégrale des écrits théoriques du compositeur ainsi qu'un catalogue complet et un répertoire des œuvres vocales classées par effectif

12/1988

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Linguistique

Court de Gébelin, Vocabulaire comtois et lorrain Attribution, édition et analyse linguistique

Un manuscrit conservé à la Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg porte le titre de Vocabulaire des termes des patois de Lorraine, de Franche-Comté et de Bourgogne, avec quelques remarques sur ces divers jargons, par Court de Gebelin. Nous établirons dans un premier chapitre que la source principale de ce Vocabulaire est en fait l'abbé Nicolas-Sylvestre Bergier, apologiste célèbre en son temps. Originaire de Darney dans les Vosges, il a officié à Flangebouche dans le Doubs, et était en relation avec Court de Gébelin, dont il partageait l'objectif de restituer des racines primitives derrière la diversité des langues. Le corps de l'ouvrage sera constitué au chapitre 3 par l'édition du Vocabulaire proprement dite, avec renvois systématiques au FEW et aux matériaux dialectaux modernes, permettant ainsi d'affiner la localisation des entrées individuelles. Après avoir présenté des éléments de localisation dialectale au chapitre 4, notre chapitre 5 sera consacré à l'interprétation phonétique de la graphie employée, particulièrement celle des voyelles. Quelques brèves observations d'ordre lexical seront faites au chapitre 6, puis nous terminerons par une réflexion sur l'héritage de Gébelin, non pour sa contribution directe à la description dialectale, mais pour le rôle d'instigateur enthousiaste qu'il a joué auprès d'autres savants de son époque. Ce lexique de la fin du XVIIIe siècle, qui comble une lacune dans notre connaissance des parlers lorrains de l'ouest vosgien, et du comtois de l'est du Doubs, apparaît par ailleurs comme une source fiable.

10/2021

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Essais biographiques

Le voyage au Maroc. Un éblouissement marocain

Pour la première fois, sont rassemblés les textes et les croquis de jeunesse de Nicolas de Staël, récit de son voyage fondateur au Maroc. Pour la première fois, sont rassemblés les textes et les croquis de jeunesse de Nicolas de Staël, récit de son voyage fondateur au Maroc, qui dura 15 mois de juin 1936 à octobre 1937 : quatorze lettres écrites à ses parents adoptifs, un cahier d'écolier où il dessinait et écrivait ses pensées et observations pêle-mêle, ainsi qu'un reportage sur le Maroc de quarante feuillets intitulé Les Gueux de l'Atlas, dont la moitié a été publié dans la revue belge de l'un de ses amis. La deuxième partie, inédite, a sombré dans l'oubli pendant près de quatre-vingt ans avant de ressurgir en 2016. Nous publions ici la totalité du manuscrit. Agé de 23 ans, Nicolas de Staël écrit ce qu'il découvre et observe dans ce pays qui le fascine. L'élan nécessaire à la création est visible dans ses mots. La couleur, la lumière, l'espace, la musique, la joie, le doute, le risque, les questions profondément humaines et l'attention aux injustices sociales constituent le ferment de l'oeuvre à venir. Les réflexions qui s'imposent au jeune artiste qui s'engage dans la peinture et voudrait rassurer ses proches apparaissent ici dans leur étonnante vérité. Et nous, lecteur, observons à quel point l'oeuvre de Nicolas de Staël est esquissée ici à travers la langue unique de celui qui a su voir et dire avant de peindre.

10/2023

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Littérature française

Le Bacoulou 2

En 1998, Gérard Etienne nous offrait une nouvelle parue aux éditions Métropolis à Genève, Le Bacoulou, dans laquelle il mettait en scène les formes de "Bacouloutisme" à l'oeuvre dans la communauté haïtienne de Montréal. Les stratégies du Bacoulou utilisées pour déjouer l'adversaire, étaient certes absolument géniales, lorsqu'il s'agissait de berner le maître blanc qui vous croyait bête et idiot, mais elles avaient été au fil du temps à tel points subvertis qu'elles s'étaient dégradées, devenant de simples formes de mensonge ou tromperie. Toute sa vie durant, Gérard Etienne a été un écrivain de la dissidence, comme il se définissait lui-même, s'efforçant de déconstruire les mythes haïtiens, à commencer par le mythe développé autour de l'Indépendance et des pères fondateurs de la nation haïtienne, de dénoncer les techniques d'asservissement mises en place par la religion du vaudou et les différentes politiques dictatoriales, et de dévoiler les formes de mystifications collectives. Or, les archives de Gérard Etienne celaient un trésor, un manuscrit du Bacoulou 2, un texte presque terminé, dans lequel il approfondissait ce thème du "Bacouloutisme" haïtien qui lui tenait tant à coeur, un texte d'autant plus riche qu'il renferme en raccourci toute les idées maîtresses de l'oeuvre de l'auteur. Ce texte est un cadeau pour le lecteur des textes de Gérard Etienne qui retrouvera le son et le rythme de sa parole et une découverte pour quiconque cherche à mieux comprendre la société haïtienne.

01/2018

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Thrillers

Fais descendre le Polonais

Trois condisciples d'université aux parcours de vies très contrastés se retrouvent mêlés, quelques dizaines d'années plus tard, à l'assassinat d'une danseuse dans un bar à entraîneuses bruxellois, le Medusa. Quels sont les liens entre Edgard Brandt, un célèbre et richissime avocat pénaliste, Grabowski, le patron pervers de la boîte de nuit et Antoine Maudet, un auteur en mal de succès ? A la veille de sa mort, Brandt confie à Maudet le manuscrit de ses mémoires. Il y manque une cinquantaine de pages. Celles-ci parviennent mystérieusement à l'écrivain, au compte-gouttes et dans le désordre, sans qu'il en comprenne la raison. Peu à peu, en y lisant les témoignages du nain Jérôme au passé douteux, homme lige de Grabowski, de José, le voyou recruteur du cabaret, et de Cloé, la tenancière, Maudet découvre dans ces feuillets oubliés des informations sur le crime. Pris au jeu, il mène l'enquête, accompagné par une jeune femme, Elise, qui travaille comme entraîneuse au Medusa depuis peu... Profitant de l'aubaine, l'écrivain se saisit de l'histoire pour la transformer en roman. Il comprend alors avec effroi qu'il est lui-même lié de très près à l'affaire. De fictionnel, son roman dérive vers la chronique d'une réalité menaçante dans laquelle il se trouve piégé. Roman haletant et prenant qui entraîne le lecteur au détour de surprises toujours plus étranges jusqu'à l'élucidation du crime... disons-le, à la manière de Simenon, avec qui l'auteur a en commun d'avoir séjourné à Liège durant quelques années.

10/2023

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Littérature étrangère

Des anges sur la pointe d'une aiguille

A la fin du mois de février 1969, Igor Makartsev, rédacteur en chef très en vue de la Pravda des travailleurs, s'effondre devant le Kremlin, victime d'un infarctus. A l'origine de ce malaise, un samizdat, déposé par un inconnu sur son bureau, dont la lecture ébranle sa foi dans l'idéologie soviétique et dont la possession le plonge dans les affres de l'angoisse. Pendant sa convalescence, les rênes du journal sont reprises d'une main de fer par un certain Iagoubov, émissaire du KGB, qui entend assainir l'entreprise. Malgré ce raidissement, le manuscrit interdit continue de passer de mains en mains : Iakov Rappoport, vieil homme cynique, rescapé du Goulag et paradoxalement auteur de la propagande du journal, cherche à étouffer l'affaire ; la jeune Nadia Sirotkina, fille d'un général du KGB s'enflamme et s'éprend d'Ivlev, intellectuel passé de la confiance aveugle dans le système à une activité clandestine de dissident. Au sein de la rédaction, les tensions s'exacerbent tandis que chaque parole, chaque geste est retenu contre son auteur. Ecrit dans le sillage du printemps de Prague, et d'abord diffusé sous forme de samizdat, ce roman montre comment l'URSS, à peine délivrée de la tyrannie stalinienne, se trouve progressivement soumise à l'autorité du KGB, hydre avide de pouvoir absolu. Fourmillant de personnages hauts en couleur et d'anecdotes où perce l'humour noir soviétique, ce " livre essentiel " selon Soljénitsyne, recrée, dans une structure originale, l'atmosphère de l'époque brejnévienne.

01/2005

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Science-fiction

Un monde oublié Tome 1

Quand les dinosaures régnaient sur la Terre... Un monde oublié est le récit tiré du manuscrit, écrit et jeté dans l'océan antarctique par Bowen J. Tyler : en 1916, en pleine guerre mondiale, à la suite de deux naufrages consécutifs et par suite d'une navigation sous-marine aléatoire, Bowen Tyler, un ingénieur de marine, miss Lys La Rue et les membres anglais et allemands, forcément antagonistes, rescapés des équipages naufragés, pénètrent au coeur de l'île de Caspak, île que l'évolution des espèces n'a absolument pas touchée. Leurs rencontres avec d'étonnantes créatures antédiluviennes - dinosaures, ptérodactyles, etc. - seront aussi dangereuses qu'extraordinaires. L'étonnement, puis la peur et l'horreur ne tarderont pas à se faire jour... Paru initialement en 1918, Un monde oublié est le premier volet d'un cycle littéraire qui revisite les thèmes du monde perdu et de l'évolution. Ce cycle se compose de trois longues nouvelles, dont la première publication en français ne date que des années 1980. Edgar Rice Burroughs, né à Chicago (1875-1950), est plus connu aujourd'hui comme le créateur des aventures de Tarzan. Pourtant les oeuvres de science-fiction de ce grand précurseur dans le genre Planet opéra (La Princesse de Mars, Au coeur de la Terre, Un monde oublié...) méritent amplement d'être redécouvertes. Contemporain du Monde perdu d'Arthur Conan Doyle à la thématique similaire, Un monde oublié partage avec ce dernier titre de n'être ni plus ni moins que la matrice évidente de Jurassic Park.

10/2023

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Sciences politiques

Le Gang de la clémentine. Manifestations à Chalon-sur-Saône, hiver 2019-2020

Le Gang de la Clémentine défraya la chronique pour la première fois au cours de l'hiver 2019-2020, dans la petite ville de Chalon-sur-Saône, pendant le mouvement social contre la réforme des retraites. Au cours de cette lutte protéiforme qui permit de faire reculer le gouvernement, des activistes de tous horizons se rencontrèrent à Chalon, et constituèrent un groupe qui deviendra le Gang de la Clémentine. Le narrateur est l'un des membres de ce "gang" Cette fiction sociale est une reconstitution des faits qui se déroulèrent au cours de cet hiver. S'il a choisi d'adopter un ton humoristique et décalé pour conter ces événements, l'auteur a tenté de rester fidèle à la réalité du mouvement tel qu'il a été vécu par les membres du gang et de nombreux·ses manifestant·es. Ce récit relate les aventures de ce gang. Il se transmet sous le manteau. Il doit en effet rester clandestin car il contient les réponses aux questions qui taraudent le pouvoir depuis le début du mouvement. Notamment celle-ci : qui se cache derrière le Gang de la Clémentine ? Néanmoins, le manuscrit original est ­inachevé, tout comme les événements qu'il relate. Une pandémie mondiale a en effet contraint le gang de la Clémentine à entrer en dormance. Temporairement. "Un livre attendu qui sera un best-seller dans les librairies de Chalon-sur-Saône", aurait déclaré, en off, le chroniqueur littéraire d'une chaîne d'info en ­continu (la fiction dépasse la réalité).

06/2021

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Sciences historiques

Willy Russ, Souvenirs de 1914 à 1918 : L'Europe en guerre, la Suisse et la chocolaterie Suchard. Vision d'un industriel et amateur d'art neuchâtelois

Dès les premiers jours de la Grande Guerre, Willy Russ (1877-1959) entame la rédaction d'un journal que lui demande de tenir son père Carl, président du conseil d'administration de la chocolaterie Suchard S.A, organe faîtier dont Willy est le secrétaire. Jusqu'à l'armistice de 1918, en fils obéissant et consciencieux, Willy va rédiger un manuscrit d'environ 3000 pages - malheureusement disparu -, dont il publiera en 1924 un résumé représentant environ 15 % de l'original. Mais le tirage de cette première édition des Souvenirs de 1914 à 1918, destinée à la famille, est si réduit qu'il ne subsiste plus aujourd'hui qu'une poignée d'exemplaires de cet épais volume tombé dans l'oubli. La présente réédition veut mettre un terme à cette éclipse. La richesse de ce document est en effet considérable. Industriel malgré lui mais surtout amateur de musique et, plus encore, de peinture, Willy Russ, nous offre, à la manière d'une chronique de l'immédiat, un regard original sur la guerre, sa perception et ses répercussions sur la vie sociale, économique, politique et culturelle de la Suisse et du canton de Neuchâtel. Très présent y est également le sort de la maison Suchard, sise à Neuchâtel mais dont le dynamisme dépend de l'activité de ses quatre succursales installées dans les pays belligérants. L'auteur raconte enfin le quotidien d'une famille de la bourgeoisie neuchâteloise dont le train de vie et les modes de sociabilité ne sont que peu touchés par la guerre.

07/2015

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Littérature anglo-saxonne

Cycle de Tarzan Tome 26 : Tarzan l'aventure perdue

Paru en 1995, Tarzan the lost Adventure est le vingt-sixième et dernier tome du monumental Cycle de Tarzan. Cet ultime opus a été révisé et achevé par Joe R. Lansdale en se basant sur un manuscrit posthume - de 83 pages dactylographiées représentant 16 chapitres (sur les 23 de l'édition définitive) -, laissé par Edgar Rice Burroughs. Une première édition en français paraît en 1995. Tarzan s'engage pour seconder une expédition au coeur de l'Afrique. Il est accompagné du Lion d'Or, Jad-bal-ja, et de Nkima, le petit singe. Le Seigneur de la jungle va y combattre des créatures sauvages et aider une belle femme à rechercher l'antique Ur, cité de l'Or. Mais Tarzan découvre qu'ils ne sont seuls dans leur quête. Car le mal suit son chemin et la terreur l'attend, lui et son féroce lion d'Or, à Ur, où se dorment d'incroyables trésors et où des horreurs encore plus terribles brûlent de détruire le héros. Ur se révèle être une cité qui vénère une mante religieuse géante - et soi-disant immortelle -, que l'on utilise pour tuer des condamnés dans l'arène. Tarzan émet l'hypothèse que la créature est originaire du monde souterrain de Pellucidar, auquel Ur est relié par un système de cavernes et de passages. Mais piégé sous terre lorsque Ur est incendiée et détruite, Tarzan comprend que la seule possibilité qui lui reste est de trouver la route de Pellucidar... Il s'agit bien de sa dernière aventure... et d'une aventure perdue !

12/2021

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Ouvrages généraux

Annales Histoire, Sciences Sociales N° 1, janvier-mars 2021 : Histoire et fiction à l'âge des révolutions ; Mondes ottomans et turcs

Ce numéro est composé de deux dossiers. Le premier explore les rapports entre histoire et fiction dans les dernières années du XVIIIe siècle. Un premier article étudie les tensions sociales et politiques qui accompagnèrent l'émancipation des Juifs à la fin de l'Ancien Régime, à travers l'analyse fouillée d'une pièce de théâtre oubliée de François Gariel, Les esclaves livournais à Alger (1786) : l'analyse met en lumière les facettes ambivalentes de la tolérance dans la Toscane des Lumières. Un second article s'intéresse à la figure de l'explorateur Lapérouse sous la Révolution, alors que l'on est sans nouvelles de son expédition autour du monde depuis 1788 : l'illustre navigateur devient alors une figure publique instable, ouverte à toutes les appropriations et propre à de multiples usages politiques, scientifiques et philosophiques. Le second dossier est centré sur les mondes ottomans et turcs. Une première étude s'interroge sur la difficile diffusion de l'imprimerie dans l'Empire ottoman. Au lieu d'insister sur les échecs de la modernisation culturelle, il met en avant les facteurs techniques et typographiques et, à travers le cas de la ponctuation, invite à engager une histoire conjuguée de l'imprimé et du manuscrit. Une seconde étude porte sur les tensions entre sunnites et alévis en Turquie contemporaine. Un retour sur l'institution alévie des "couples conjoints" ("musahip"), dans une perspective ethnographique et historiographique, permet de saisir comment, en Turquie, la sexualité est sollicitée pour reproduire une différence confessionnelle. Le numéro est accompagné d'un ensemble de comptes rendus intitulé "Economie, production et marchés" .

12/2021

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Policiers

Ce qui n'est pas écrit

Carlos emmène son fils Jorge en montagne pour un week-end entre hommes, c'est sa mère qui l'élève et il le voit très peu. Il le trouve étrange, trop rond, trop bébé pour ses quatorze ans, bref il est déçu par cet ado renfermé et maladroit dont il veut faire un homme, un vrai. Mais dès le début de la balade c'est Carlos qui découvre ses limites physiques et son incapacité à communiquer avec son enfant. Le séjour s'annonce difficile, surtout qu'au chalet les attend la nouvelle petite amie de Carlos, qu'il ne l'a pas dit à son fils et qu'elle n'est pas un modèle de discrétion. Carmen restée en ville tombe sur un manuscrit laissé chez elle par Carlos, un polar scabreux et terriblement efficace ; peu à peu elle y voit de drôles de ressemblances avec la réalité, des prémonitions macabres, des menaces à peine voilées contre elle ou contre son fils. L'angoisse monte, les sous-entendus se multiplient. Elle tente d'appeler Jorge, mais Carlos a confisqué son téléphone. Désespéré et humilié le garçon s'enfuit dans la forêt et disparaît. On ne lâche plus ce roman parfaitement noir où tout le monde, lecteur inclus, s'échine à lire entre les lignes « ce qui n'est pas écrit », et s'imagine le pire. Thriller psychologique basé sur les rancours et les frustrations, se déployant dans une nature inquiétante sur une trame de film d'horreur habilement construite, ce texte confirme la virtuosité stylistique et l'inventivité narrative de son auteur.

01/2014