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Lamine Kallel

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Philosophie

Concepts et catégories dans la pensée antique

Depuis Aristote, on entend par catégories des concepts très généraux, dont la généralité ne dérive pas de l'expérience, mais en quelque sorte la précède, puisque c'est eux et eux seuls qui nous permettent de l'organiser et de la penser. Ces concepts — substance, quantité, relation, qualité, lieu, temps, action, passion, situation, avoir — sont-ils des structures universelles de toute pensée ou bien sont-ils liés aux particularités sémantiques ou syntaxiques d'un système linguistique particulier, en l'occurrence de la langue grecque, à l'intérieur de laquelle ils ont été pour la première fois énoncés et rassemblés ? Les études ici réunies, issues d'un séminaire qui s'est poursuivi durant plusieurs années au Centre de recherche sur la Pensée antique de l'Université de Paris-Sorbonne, associé au C.N.R.S. (Centre Léon-Robin), s'efforcent d'apporter des éléments de réponse à cette grande question, qui demeure au centre des discussions contemporaines sur les rapports de la philosophie et du langage. Leur apport spécifique consiste dans une exégèse rigoureuse des analyses du traité aristotélicien des Catégories, éclairé par les développements ultérieurs de la doctrine, tels que nous les connaissons notamment à travers le Commentaire du Néoplatonicien Simplicius. Certaines de ces études examinent l'influence ou les transformations des catégories aristotéliciennes chez les Stoïciens, les grammairiens grecs de la fin de l'Antiquité, les Néoplatoniciens tardifs, les Pères de l'Eglise et dans la tradition latine antique et médiévale. D'autres notions générales, qui ne sont pas des catégories proprement dites, comme celles de "chose", de "cas", de "disposition", sont également envisagées. Ces études, rassemblées et présentées par P. Aubenque, précédées d'une bibliographie annotée et accompagnées de deux index, sont dues à douze auteurs : R Brague, J.-F. Courtine, J : L. Delamarre, B. Dumoulin, P. Hadot, P. Hoffmann, M. Narcy, D. O'Brien, J. Pépin, L. Routila, N. Vamvoukakis, F. Zaslawsky. Elles contribuent à thématiser quelques-unes des présuppositions de la compréhension grecque de l'être : traits fondamentaux, et pourtant restés souvent implicites, qui marqueront pour longtemps — au moins jusqu'à Kant et à sa " table des catégories", mais sans doute aussi au delà — toute la métaphysique occidentale et qui ne resteront pas sans influence sur l'histoire des sciences.

10/1980

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Critique littéraire

Antiquités romaines. Tome 3, Livre III, Edition bilingue français-grec ancien

En entreprenant de raconter les premiers temps de l'histoire de Rome, Denys d'Halicarnasse, historien et professeur de rhétorique d'origine grecque, s'inscrivait pleinement dans le projet augustéen de restauration des valeurs de l'ancienne société romaine. Bien que traitant l'histoire de la cité latine, Denys demeure néanmoins pleinement grec, défendant le courant littéraire que l'on nomma atticisme par sa volonté d'imiter le style des grands auteurs grecs des Ve et IVe siècles avant J. -C. tels que Démosthène. Par cette démarche originale dans les premiers temps du principat, l'historien avait pour objectif de mieux faire connaître Rome à ses compatriotes helléniques. De ce point de vue, le livre III de ses Antiquités Romaines retient particulièrement l'attention. Dans un récit qui oscille entre légende et histoire, Denys y relate les règnes des rois romains Tullus Hostilius, Ancus Marcius et Tarquin l'Ancien. Si beaucoup d'événements relatés dans le règne du premier relèvent de la fable, tels que le célèbre affrontement des Horaces et des Curiaces qui inspira Corneille, le nom de Tarquin est quant à lui plus attesté par l'archéologie comme en témoignent les vestiges du Circus Maximus ou du temple de Jupiter Capitolin. Le récit de l'historien fait dans ce livre la part belle aux guerres qu'entretient Rome avec ses cités voisines. Le règne de Tullus Hostilius met ainsi fin au conflit qui oppose l'Vrbs à sa métropole Albe. Les enjeux diplomatiques de cette opposition sont présentés par Denys dans des termes qui ne sont pas sans rappeler la présentation des conflits entre métropoles et colonies chez Thucydide. En cela, l'historien parachève sa volonté d'inscrire l'histoire de Rome dans une filiation hellénique. L'édition du livre III des Antiquités Romaines dans la Collection des Universités de France comprend le texte grec de Denys d'Halicarnasse accompagné de la traduction en français de Jacques-Hubert Sautel. Le volume s'ouvre par une introduction dans laquelle est exposé l'intérêt historique du récit et où est retracée la tradition manuscrite du texte.

01/1999

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Religion

Les Eglises slaves. Des origines au XVe siècle

La présente série est composée d'ouvrages à but pédagogique : outils d'information et instruments de travail sur tout sujet historique dont l'intérêt, à un titre ou à un autre, peut avoir valeur d'actualité. Nombreux sont ceux qui seront intéressés par de tels dossiers, faciles d'accès mais dotés de l'équipement voulu pour aller loin dans une enquête donnée. Chaque ouvrage est conçu sur un modèle sensiblement unifié : un texte magistral simple occupe la page de droite, sur deux colonnes ; une citation ou document figure en vis-à-vis sur la page de gauche. Cette organisation synoptique n'est pas rigide : elle connaît les modulations réclamées par le thème étudié ou voulues par l'auteur. On a donc mis l'histoire du christianisme à la portée de tous, comme terrain d'exploration culturelle et religieuse, certes, mais aussi et surtout comme lumière opportune pour bien des problèmes et questions qui se posent aujourd'hui. Cet ouvrage montre d'abord comment les peuples slaves, participant dès lors pleinement à une Respublica christiana, ont fait leur entrée dans la communauté des Etats chrétiens, entre la fin du IXe s. et l'an Mil. Au XIIIe siècle seulement - avec la double poussée, vers l'Est, des peuples germaniques et des cités italiennes, vers l'Ouest, des Tatars-, la chrétienté de l'an Mil se fractura et s'érigea en deux universalismes antagonistes,autour de Rome et de Constantinople. Les peuples slaves se trouvèrent alors répartis de part et d'autre d'une frontière suivant exactement la ligne de partage de ces deux universalismes : le romain, avec les Slaves de l'Ouest, Croates, Moraves, Polonais et Tchèques, réunis par une vie culturelle d'expression latine ; le slavo-byzantin, avec les Bulgares, les Russes et les Serbes dont la culture se développa à partir du slavon et dans l'alphabet cyrillique. Cette division a perduré en dépit des avatars de l'histoire. La chute de Constantinople permit seulement à l'Eglise russe de développer l'idéologie "Moscou, troisième Rome". Les événements qui ont agité récemment l'Europe centrale et orientale ont révélé combien les églises et les temples étaient bien les lieux où s'étaient conservées les identités culturelles et nationales des peuples slaves.

06/1991

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Philosophie

Les Adages. Coffret 5 volumes, édition bilingue français-latin

Ces Adages, publiés en 1500 à Paris, connurent un tel succès que les imprimeurs se bousculèrent pour les rééditer, si bien qu'il en parut 16 éditions du vivant d'Erasme (1466-1536). Elles furent revues et augmentées par lui à dix reprises. On passa ainsi de 820 adages (1500) à 4 151 (1536). L'ouvrage resta un best seller tout au long du XVIe siècle, jusqu'à sa mise à l'Index par le concile de Trente (1559). Les Adages sont les notes de lecture d'Erasme, tirées de l'ensemble de la littérature antique à laquelle il pouvait avoir accès - c'est-à-dire la quasi-totalité. Nous avons donc affaire à un choix de citations commentées. Combien ? Sans doute une vingtaine de mille au total. Leur choix se déroule sans autre ordre que le fil des lectures et les associations d'idées d'Erasme. Il concevait ce recueil comme une collection de modèles d'élégance de style, de formules "bien frappées" riches de sens métaphorique, qu'il commentait avec humour. Ses commentaires vont de la remarque anecdotique d'une ligne (adage 367 : "Tu recolles un oeuf") jusqu'au traité moral et politique d'une cinquantaine de pages contre les papes guerriers (adage 3301 : "La guerre est douce à ceux qui n'en ont pas l'expérience"). Les humanistes ne s'y trompèrent pas en en faisant leur livre de chevet, au même titre que les Elégances de Lorenzo Valla. Les adages fleurissent en effet à chaque page des meilleurs auteurs de l'époque, depuis Hutten jusqu'à Montaigne. Les professeurs par la suite y trouvèrent une mine de règles de style à faire étudier à leurs élèves (tel l'adage : Ut sementem feceris, ita metes "Tu récolteras ce que tu as semé" , qui figure encore dans les grammaires latines actuelles). En somme, les Adages constituent une voie royale d'accès à la littérature gréco-latine. Erasme fut sans doute le meilleur connaisseur et vulgarisateur de cette littérature que l'Europe ait connu. Il nous livre ici une oeuvre à la fois érudite et distrayante, apte à réconcilier les modernes avec la culture antique. Notre édition, qui a nécessité plus de 60 traducteurs, est une première mondiale.

12/2011

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Histoire de France

Vichy (1er janvier - 31 décembre 1941)

En 1941, l'Allemagne nazie se lance à l'assaut de l'Union soviétique ; le Japon attaque les Etats-Unis. La guerre est désormais mondiale et touche tous les continents, tous les océans. La France de Vichy n'est pas un acteur principal. Elle observe les événements de l'Europe orientale et centrale. De Bucarest, de Sofia, de Budapest, d'Athènes et d'Ankara, les diplomates français suivent, pas à pas, l'évolution des relations internationales. Les Balkans demeurent une zone troublée, dans laquelle les ambitions des uns et des autres s'affrontent. En Europe orientale comme en Europe centrale, on ne peut que constater à la fois le renforcement de la présence allemande et les préparatifs d'une guerre qui opposera l'Allemagne nazie à l'Union soviétique. En Indochine, la France est encore présente. Mais elle se heurte aux ambitions du Japon. Elle ne peut guère compter sur le concours des Etats-Unis et constate, de jour en jour, le déclin de son autorité. Du coup, devant cet affaiblissement à la fois inévitable depuis la signature de l'Armistice et de plus en plus perceptible, la France de Vichy tâche de resserrer ses liens avec l'Espagne franquiste et le Saint-Siège. Elle tâche de mettre en place une sorte d'alliance fondée sur les convictions religieuses et sociales. Avec des résultats inégaux et incertains. Elle aimerait maintenir vivante l'amitié franco-américaine. A Washington, pourtant, on s'inquiète d'une " collaboration " qui soumettrait la France à l'Allemagne. Et, de plus en plus, au fil des mois, le rapprochement avec la Grande-Bretagne devient l'objectif principal du président Franklin Roosevelt. A vrai dire, du Proche-Orient à l'Amérique latine, les autorités de Vichy constatent que " la dissidence " gagne du terrain. Les Britanniques et, dans une certaine mesure, les Américains la confortent. Malgré l'échec devant Dakar, de Gaulle et la France libre occupent une place grandissante. Les ralliements succèdent aux ralliements. Tout compte fait, la France de Vichy est bien seule pour affronter ses vainqueurs qui manifestent des exigences croissantes. " La collaboration " l'entraîne inexorablement dans le sillage de l'Allemagne. L'année 1941 dissipe les dernières illusions.

09/2015

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Histoire internationale

Le viol, une arme de terreur. Dans le sillage du docteur Mukwege

Cet ouvrage propose des regards/éclairages croisés (du romancier au médecin en passant par le journaliste ou le juriste) sur un phénomène récent et inquiétant. Une scène "ordinaire"... "La maman était absente de la maison. A l'aube, j'ai été réveillé par des pleurs qui venaient du jardin. J'ai trouvé la gamine, qui n'a que 7 ans, recroquevillée derrière un buisson, du sang entre les jambes." Récit d'une scène "ordinaire" dans l'Est du Congo... Une arme de guerre Depuis vingt ans, une violence inouïe frappe cette région. Si toute guerre moderne fait des ravages parmi les populations civiles, ici ce sont les femmes qui paient le plus lourd tribut. Une situation cauchemardesque qui a pris racine sur les collines rwandaises en 1994, l'année du génocide. Si la violence sexuelle en période de conflit a toujours existé, elle a désormais pris une dimension nouvelle. Utilisée à des fins stratégiques, elle est devenue une véritable arme de guerre. Un ouvrage collectif pour mieux comprendre une problématique complexe Ce livre est un voyage au pays de ces femmes et enfants que des hommes brutalisent, violent, torturent, mutilent. Après une nouvelle inspirée par cette sauvagerie, signée de l'écrivain congolais Jean Bofane, Hélène Dumas et Colette Braeckman reviennent sur les séquences du désastre, nous font revivre les heures les plus noires de ces vingt dernières années. La 2e partie du livre donne la parole à deux médecins (Guy-Bernard Cadière et Simon Gasibirege), deux hommes de terrain qui livrent leur expérience. Si le tableau est certes noir, il existe néanmoins des signes d'espoir. Les regards croisés dans la dernière partie de l'ouvrage portent sur les réponses judiciaires (Michèle Hirsch et Hélène Morvan), l'indispensable sensibilisation par les médias (Thierry Michel et Jean-Paul Marthoz) et la résistance des femmes, ici et là-bas (Maddy Tiembe et Colette Braeckman). Après une réflexion de Damien Vandermeersch sur l'impunité dans un monde sans repères, le mot de la fin revient au docteur Mukwege, symbole du combat contre le viol. Son combat aux côtés des femmes a d'ailleurs été couronné de nombreuses distinctions, dont le prix Sakharov 2014.

09/2015

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Géopolitique

L'Ukraine et le basculement du monde

"Une fois écartée l'explication manichéenne, issue des agences de com' américaines et répandue dans toute la presse occidentale, d'un conflit lu comme l'agression des "gentils ukrainiens" par de "méchants russes" en mal de territoire, plusieurs lectures sont possibles de cette guerre : guerre historique et géopolitique d'abord, suite aux visées polonaises et allemandes sur l'Ukraine depuis le XIXème Siècle, reprises par les USA dès 45, et plus encore après 91 et la chute de l'URSS, théorisées par Zbigniew Brzezinzski dans "Le grand échiquier" , guerre internationale et même mondiale, et guerre diplomatique, puisque l'ensemble des pays du monde ont été sollicités à l'occasion des sanctions (et très peu les ont acceptées), guerre économique, où les intérêts des oligarques locaux et la contrebande d'armes sont loin d'être absents, guerre financière, autour de la recherche par les russes d'une alternative au système SWIFT, guerre du gaz, du blé et des matières premières, guerre médiatique bien sûr, guerre militaire, et enfin, guerre idéologique et culturelle, puisqu'à travers elle, deux systèmes de pensée et deux "modes de vie" s'affrontent, l'un profondément matérialiste et progressiste, l'autre profondément spiritualiste et conservateur. Aujourd'hui, l'issue militaire n'est pas encore connue. Cependant, la supériorité d'artillerie des russes (avec un rapport de tir de 20 pour 1) et leur maîtrise quasi totale du ciel, sont telles que la victoire ukrainienne semble bien peu probable. Pour le moment, ils tiennent grâce à la colossale capacité de soutien financier américaine, mais pour combien temps ? Mais le plus important est ailleurs : ce conflit se produit au moment d'une métamorphose du monde, et il l'accélère puissamment. C'est de la fin de l'hégémonie occidentale, et de l'avènement d'un ordre beaucoup plus international et multipolaire qu'il s'agit. Quelles sont ses chances d'aboutir ? Quel rôle, différent, pourraient y jouer les USA ? Et la faible Europe ? Et l'Inde et la Chine ? Et les monarchies du Golfe ? Et le reste du monde, Asie, Afrique et Amérique latine ? Quelque chose de totalement nouveau se prépare. C'est cela, surtout, que nous devons tenter d'anticiper" .

04/2023

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Littérature française

Les prophètes

Les peuples du Proche-Orient ont-ils inventé la culture aux deux sens du mot ? Ils ont en tous cas su en vivre les exigences et en éviter les impasses en palliant chaque inconvénient par des solutions originales. Par exemple la notion d'histoire engendra celle de patrie comme terre de la vie supérieure, mais toute patrie est fragile et peut tomber dans la gueule des porcs (nous en savons quelque chose). Ézéchiel invente alors de susbtituer le livre à la patrie. Le livre saint n'a pu remplacer la Terre Sainte efficacement que grâce à la pléiade des prophètes d'Israël et de Juda. L'originalité absolue de leur ton a permis la Bible. C'est autour d'eux qu'elle s'est constituée, à cause d'eux qu'elle eut le destin qu'on sait. Ailleurs qu'en eux, elle est plus facile à minimiser qu'à défendre. S'ils sont actuellement ce que les Français non-hébraïsants en connaissent le plus mal, c'est sans doute parce que les traductions et leurs lecteurs ont oublié que la parole s'entend. Voici un essai de rompre ce mur de silence, de transmettre vers par vers le mouvement des grandes paroles prophétiques. Le traducteur a tenté de sauver le rythme le plus qu'il a pu, et quelque chose des allitérations. Si la langue française dispose de moyens encore faibles, si elle est plus riche de particules que d'accents et de gutturales, du moins s'est-elle assez affranchie de la rhétorique gréco-latine pour aller à la rencontre d'une profération sémitique. Ceci est bien davantage qu'une nouvelle traduction des textes prophétiques de la Bible. Jean Grosjean est parvenu à rendre en poésie française la poésie hébraïque. Qu'il s'agisse du Cantique de Débora, d'Ézéchiel, d'Habacuc ou de Job, les rythmes et l'ampleur auxquels il atteint ont la sonorité même d'une poésie première. On pense à l'admirable authorized version d'Angleterre, et à certaines belles traductions françaises du XVIIe siècle. On a enfin le sentiment d'avoir affaire à une poésie millénaire.

03/1955

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Histoire militaire

Guerres mondiales et conflits contemporains N° 287, 2022 : La pacification. Une autre forme de guerre ?

Les guerres d'Irak et d'Afghanistan ont remis en lumière le mot et la notion de pacification. La terminologie de pacification est beaucoup plus chargée de sens qu'on ne le croit communément et ne se réduit pas à une répression coloniale brutale. Elle ne remonte ni à l'époque de la Révolution (pacification de la Vendée par le traité de Cholet), ni même au XIXe siècle avec des textes comme celui de Bruguière - De la pacification du royaume d'Alger et de son avenir (1831). D'origine latine, on trouve le vocable chez Cicéron dans le sens de retour à la paix, chez Aulu Gelle signifiant accommodement ou réconciliation et chez Salluste. Au XVIe on parle de la pacification de Gand du 8 novembre 1576, une alliance entre les 17 provinces des Pays Bas dans le but de faire cesser les exactions des troupes espagnoles et de mettre un terme à la guerre entre les provinces loyales et les provinces révoltées de Hollande et Zélande. En France, les édits de pacification entre 1560 et 1591 tentent de mettre fin aux persécutions et à la guerre civile entre protestants et catholiques. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, le terme retrouve vie avec la guerre des Camisards et au XIXe, il entre dans le vocabulaire colonial classique. Au début du XXe, il remplace les mots " guerre ou conquête ". On parle par exemple de la pacification du Maroc. Après la Seconde Guerre mondiale, le mot, devenu désuet car trop attaché à la colonisation, se charge d'un nouveau contenu. Avec le développement des guerres révolutionnaires, il devient souvent synonyme de contre-guérilla, de contre-insurrection ou de méthode contre-révolutionnaire, tout en gardant les sens anciens. Un manuel distribué à partir de 1949 aux partants pour l'Indochine précise par exemple : " Notre but est de permettre à ces derniers (les Vietnamiens) de restaurer l'ordre et la paix... Notre mission est avant tout pacificatrice. " L'ambiguïté du terme va donc bien au-delà l'idée d'une guerre ou de l'écrasement d'un peuple et de sa culture. Le présent dossier traitera des aspects militaires de la pacification.

09/2022

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Thaïlande

Thaïlande

Des temples scintillant d'or et la cuisine de rue à Bangkok, les ruines imposantes d'Ayutthaya, l'ancienne capitale du royaume de Siam, la plage paradisiaque de Ko Phi Phi rendue célèbre par Leonardo DiCaprio ou encore l'île de James Bond. La fête permanente sur Phuket et la détente dans des hamacs sous l'ombre projetée par les palmiers de la côte est du golfe de Thaïlande. L'étonnant monde sous-marin de la mer d'Andaman avec les poissons multicolores des récifs coralliens. Les emplettes aux marchés flottants originaux, des cours de boxe thaïlandaise, un bain avec un éléphant et le trekking dans la jungle. L'harmonie de saveurs de la cuisine thaï - le très connu "pad thaï" , la soupe piquante-aigre "tom saep" , des crevettes au curry, des salades fraiches "yam" arrosées de jus de lime et du riz sucré avec de la mangue. Découvrez la Thaïlande avec ce guide complet. Notre guide 3 en 1 vous aide à découvrir tous les attraits de la Thaïlande, le pays du sourire. GUIDE : - 11 itinéraires de visite passionnants - descriptions complètes de 109 sites touristiques thaïlandais - cartes indiquant l'emplacement de tous les sites traités, par exemple la ville de Bangkok, les vestiges antiques d'Ayutthaya, l'île de Phuket et l'archipel de Ko Phi Phi - contenu touristique riche : histoire, culture, cuisine - anecdotes insolites et propositions pour les plus actifs - photos en couleurs de tous les coins du pays - idées d'itinéraires élaborés, possibilité de préparer ses propres excursions. ATLAS : - atlas détaillé de toute la région présentée à la fin du guide - attractions touristiques (décrites dans les chapitres) indiquées et numérotées dans l'atlas - informations cartographiques préparées avec soin, très utiles pendant le voyage - tableau d'assemblage facilitant l'orientation et légende à portée de main - index des localités. CARTE : - carte laminée, pliable, conçue spécialement pour ce guide - grand format à l'échelle 1 : 1 650 000 - plans supplémentaires de Bangkok (1 : 21 000), de Chiang Mai (26 : 000) et Chiang Rai (1 : 20 000) - durable et résistante aux conditions climatiques - contient toutes les attractions touristiques décrites dans le guide - index des localités.

03/2023

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Littérature française

Les Bonnabel Tome 1 : Les veuves blanches

"Les Bonnabel" est le titre d'un cycle littéraire composé d'une suite de douze ouvrages. L'odyssée débute pendant la Grande Guerre pour s'achever un siècle plus tard. L'ensemble du récit décrit la vie d'une famille huguenote originaire de la Drôme ; ses membres sont cruellement éprouvés par les conséquences guerrières, et la folie meurtrière des hommes. A partir d'archives nationales, la collection "Les Bonnabel" évoque avec réalisme des évènements, et des grandes figures historiques du pays, conférant à la totalité de l'oeuvre une cohérence et une véracité d'une parfaite justesse sur la dimension militaire, politique, religieuse et de science humaine et sociale. Les épisodes de la dodécalogie Les Bonnabel se composent comme suit : Tome I : Les veuves blanches. Tome II : Les sacrifiés de l'Argonne. Tome III : Les oubliés de Monastir. Tome IV : Les galopins sanglants. Tome V : Les fanatiques de L'oustacha. Tome VI : Les enfants de Mussolini. Tome VII : Les enragés de la défaite. Tome VIII : Les triangles roses. Tome IX : Les oubliés du Vercors. Tome X : Les enfants de Boches. Tome XI : Les amants de Bouillante. Tome XII : Les justiciers. Note préliminaire de l'auteur : "Les Bonnabel", histoire d'une famille protestante française de la Drôme, au cours du XXe siècle. Ce récit, inspiré de faits réels traités avec l'apport imaginatif de l'auteur, nous entraîne en Serbie en Italie, en Allemagne en Amérique latine, aux Antilles et à travers la France de la Grande Guerre, de l'entre-deux guerres, de l'occupation, des guerres d'Indochine et d'Algérie. Il enchaîne les séquences de la grande Histoire telles que les mutineries de 1917 sur le front de la Marne, la campagne d'Orient en Serbie, le 6 février 1934, l'assassinat du roi de Yougoslavie ou encore les camps d'extermination avec des touches personnelles et nostalgiques. L'auteur a voulu restituer une France disparue et la faire revivre dans le souci de retrouver les femmes et les hommes auxquels nous devons tout. Le premier tome d'une série de douze, traite des "veuves blanches" , ces femmes victimes secondes - après les poilus - d'une guerre qui leur a enlevé leurs fiancés et qui, cependant, ont reconstruit la France

03/2023

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Littérature française

Les deux orphelines. Tome 2

Vers la fin du règne de Louis XV, à l'époque où le successeur de Louis le Grand en était à se défendre, et à se mal défendre, d'autoriser le pacte de famine en se faisant lui-même accapareur de grains, une grande misère désolait la France. L'hiver vint l'augmenter encore, un hiver d'une violence rare dans nos climats, mais qui, malheureusement, devait se reproduire quelques années plus tard et amener les plus terribles désastres. L'inquiétude, disons mieux, une sorte de terreur régnait partout. Paris lui-même, ce Paris d'ordinaire si animé, si vivant, ce centre de l'activité, du travail et des plaisirs sous toutes les formes les plus brillantes, Paris avait pris un aspect lamentable. La nuit venue, toutes les lumières s'éteignaient, il se faisait un silence lugubre. Paris semblait une ville morte. Dans une vieille maison de la rue de la Mortellerie, qui était alors une des plus sombres et des plus anciennes rues du vieux Paris, au sixième étage, sous les toits, vivait un ménage d'ouvrier, bien heureux d'avoir trouvé à se loger pour trente écus par an ; les loyers étaient déjà si chers ! Certes, l'installation n'était pas somptueuse ; une toute petite mansarde, des murs blanchis à la chaux, un plafond que l'on touchait facilement de la main, pas de cheminée et, comme fenêtre, une espèce de lucarne si étroite que, pour respirer un peu d'air frais, ou profiter d'un rayon de soleil, il fallait, si l'on était deux, se prendre par la taille et se serrer l'un contre l'autre. Les deux jeunes époux qui habitaient cette mansarde ne voyaient aucun inconvénient à cela, pas plus qu'ils ne se plaignaient, en quittant la rue pour rentrer chez eux, d'avoir à parcourir, bras dessus, bras dessous, une allée basse, humide, et de grimper un sombre escalier tournant, à peine éclairé à chaque étage par un oeil- de-boeuf qui donnait sur la cour, si l'on peut appeler ainsi une espèce de puits empoisonné par les eaux ménagères que l'on jetait du matin au soir.

02/2023

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Exégèse

Traité de rhétorique biblique. 3e édition revue et augmentée

Fruit d'une longue histoire qui remonte au moins à la moitié du XVIIIe siècle et, de la part de son auteur, d'une cinquantaine d'années de recherches et d'analyses de textes, aussi bien de l'Ancien Testament que du Nouveau, cet ouvrage expose de façon systématique et approfondie les principes de la rhétorique biblique. Appartenant à l'aire culturelle du monde sémitique, celle-ci se distingue de la rhétorique gréco-latine, dont l'Occident moderne est l'héritier direct. Pourtant, elle ne s'applique pas seulement aux textes rédigés en hébreu ou en araméen, mais aussi aux livres grecs de l'Ancien et du Nouveau Testament. La connaissance des lois de cette rhétorique spécifique est indispensable pour mieux comprendre les écrits bibliques. Le Traité se développe en trois parties : Composition, Contexte, Interprétation. Dans la première sont exposés les rapports entre tous les éléments linguistiques utilisés pour construire les textes, ensuite les niveaux successifs de leur organisation, puis les figures de composition et enfin les règles de réécriture. La partie consacrée au contexte s'intéresse d'abord à l'intratexte, et davantage encore aux rapports intertextuels, avant que soit étudiée la fonction du centre des compositions concentriques et proposées des règles de réécriture pour les textes synoptiques. La troisième partie montre d'abord l'utilité de la rhétorique biblique pour l'établissement du texte, sa traduction, ses divisions et sa ponctuation. Sont ensuite exposées les cinq règles herméneutiques qui permettent d'interpréter les textes à partir de leur composition. Puis c'est le rôle de l'intertextualité souvent déterminante pour les éclairer. La partie s'achève par une réflexion sur le don de l'interprétation. Cette troisième édition a été allégée de ses chapitres extrêmes : l'"Historique" est disponible sur le site de la RBS, les "Perspectives" sont désormais en partie dépassées et largement mieux connues ; ont aussi été économisés plusieurs exemples qui n'étaient pas indispensables. En revanche, le volume a été amplifié par l'exposé des découvertes récentes et par des approfondissements — en particulier pour l'intertextualité — rendus nécessaires pour des raisons avant tout pédagogiques.

01/2021

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Historique

Les Piliers de la Terre Tome 1 : Le Rêveur de cathédrales

Au temps des bâtisseurs de cathédrales : redécouvrez la fresque monumentale de Ken Follett dans une saga épique en bande dessinée. Angleterre, XIIe siècle. Dans un royaume en perdition, morcelé par la guerre et affaibli par la famine, Tom, modeste maître bâtisseur, rêve de construire, un jour, la plus grandiose des cathédrales... Après avoir perdu son épouse et son nouveau-né durant un hiver des plus rudes, il échappe de peu à une mort certaine grâce à la troublante Ellen. Cette jeune femme rebelle et solitaire, vivant repliée dans la forêt avec son fils Jack, deviendra sa compagne. Ensemble, ils prendront la route, bravant le froid et la misère. Pendant ce temps, le nourrisson abandonné est recueilli par une communauté de moines en proie à une véritable crise religieuse... Didier Alcante (La Bombe, XIII Mystery) et Steven Dupré (Kaamelott, aux éditions Casterman) inaugurent avec ce premier album une adaptation magistrale du célébrissime roman historique de Ken Follett, prévue pour se décliner en une série ambitieuse de six volumes ! Il n'en faudra pas moins pour se (re)plonger dans l'univers de cette saga médiévale épique consacrée aux premiers bâtisseurs de cathédrales. Une histoire aux multiples rebondissements déjà déclinée en série télévisée sous la houlette de Ridley Scott, en jeu vidéo, et même en comédie musicale ! Il ne manquait qu'au Neuvième Art de s'emparer de la destinée de ces personnages tant aimés du grand public : le prieur Philip, la jeune chatelaine Aliena, l'archidiacre Waleran ou encore l'infâme William... Admirateur inconditionnel de Ken Follett, Didier Alcante adapte avec passion et une redoutable efficacité cette épopée monumentale au langage de la bande dessinée, que Steven Dupré enrichit grâce à sa science de la mise en scène et sa générosité dans les détails. L'album se fonde aussi sur un travail documentaire extrêmement précis et rigoureux supervisé par le Docteur en Histoire de l'Université de Namur Nicolas Ruffini-Ronzani. Un premier tome à la hauteur du chantier colossal que représente cette adaptation littéraire, qui a reçu l'approbation enthousiaste de Ken Follett lui-même, auteur d'une préface inédite exceptionnelle pour l'occasion.

10/2023

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Littérature française

Apprendre à vivre sous l'eau. Mémoires de violon

Dans ce récit autobiographique, le violoniste Ami Flammer, né à Metz, commence par retracer le fil de ses origines, qui remontent à la Russie et à l'Europe centrale. Dès son plus jeune âge, il se trouve en but à toutes sortes d'orthodoxies : la foi juive de ses ancêtres et la voie d'un métier correct. Refusant de faire sa bar-mitzvah, il convainc ses parents de l'autoriser à se lancer dans une carrière musicale. Très précoce, il se retrouve ainsi au conservatoire à Paris, en mai 1968. L'auteur évoque ensuite plusieurs tournées à New York et en Amérique latine ; il décrit les scènes de la vie du musicien itinérant et exprime un sentiment de révolte à l'égard des inégalités sociales. Après la tentation de la "montée" en Israël, où il s'installe pour quelques mois dans un kibboutz, Ami Flammer retourne en France, où il alterne tournées et enregistrements. Vient le temps de plusieurs collaborations fructueuses : avec le cinéaste Benoit Jacquot sur son premier film, avec Marguerite Duras sur le Navire Night, dont il compose la musique. Flammer s'engage pleinement dans la musique contemporaine, avec l'ensemble Itinéraire et, en particulier, John Cage. Il raconte ensuite un concert mémorable, organisé à Ramallah dans un contexte politico-militaire extrêmement tendu. L'auteur se désespère de constater le caractère obtus des ennemis en présence. Cet artiste à la personnalité indépendante, toujours rebelle et intraitable, s'implique aussi bien du côté palestinien que du côté israélien. Il termine son récit sur l'évocation d'une crise qu'il a traversée en tant que violoniste, ce qui donne lieu à une étude de détail sur la main gauche et la main droite, puis le musicien finit par retrouver la maîtrise de son art. Ce texte dessine la figure d'un artiste, dans toute sa force paradoxale. Partagé entre le respect de la tradition et l'exploration de formes musicales très modernes, Ami Flammer livre de fines analyses sur l'art auquel il a consacré sa vie, sur la pratique du violon et sur les principaux compositeurs qui ont marqué son parcours.

04/2016

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Histoire internationale

L'Arménie du Levant (XIe-XIVe siècle). Coffret 2 volumes

L'année 1045 marqua la fin du dernier royaume en Grande Arménie, mais loin de disparaître l'Arménie se préparait à écrire les pages les plus brillantes de son histoire. Des principautés autonomes virent le jour sur la partie du territoire historique libérée du joug turc, pendant qu'un processus de renaissance étatique se développait en Cilicie, face à l'île de Chypre, aboutissant en 1198 à la fondation d'un " royaume d'Arménie hors d'Arménie ". Il y avait donc alors deux Arménie, liées face à l'irruption au Proche-Orient des Francs via les croisades au XIIe siècle puis des Mongols au XIIIe. Avec les Etats latins, dont ils adoptèrent plusieurs aspects administratifs, les Arméniens établirent des relations d'égal à égal où les liens matrimoniaux tenaient une place essentielle, tandis que face aux Mongols ils profitèrent de l'expérience des princes de Grande Arménie. Par une subtile diplomatie tous azimuts tenant compte des éléments grecs, turcs et arabes, les rois d'Arménie en Cilicie se retrouvèrent au milieu du mue siècle à la tête du plus puissant Etat chrétien en Orient, plaque tournante du commerce entre l'Europe et l'Orient. La floraison culturelle était spectaculaire, le royaume adaptant au moule arménien les apports francs tout en perpétuant ses traditions artistiques, pendant que la Grande Arménie se couvrait de superbes oeuvres d'architecture. Du XIIe au début du XIVe siècle, les Arméniens étaient donc au centre de la galaxie eurasiatique. La décadence s'amorça avec le déclin du pouvoir mongol, la pénétration latine dans l'Eglise arménienne et la montée en puissance des Mamelouks égyptiens, qui mirent fin en 1375 à cette " Arménie du Levant " dont le dernier roi, d'ascendance poitevine, mourut en exil à Paris. Au-delà des Arméniens et arménisants, cet ouvrage s'adresse à tous ceux qui s'intéressent aux croisades, aux Mongols, à l'Islam médiéval ou aux chrétiens d'Orient. Les publications récentes de sources inédites imposaient de revisiter tous les aspects de cette période fascinante et complexe. Les 84 tableaux généalogiques et les 74 cartes facilitent la lecture, et les 228 illustrations en couleurs reflètent le caractère cosmopolite de ce monde arménien médiéval.

11/2012

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Généralités médicales

Une histoire de la médecine du travail

Ce petit ramoneur insouciant ignore le cruel destin qui l'attend. Il symbolise tous les enfants exploités, parfois dès l'âge de 4 ans, dans les mines, les usines ou les petits métiers, encore aujourd'hui. On passe un tiers de notre vie à travailler au bureau, à l'usine... Cette activité génère accidents et maladies par l'exposition à de multiples risques environnementaux. L'objectif de la médecine du travail est d'identifier et de prévenir les affections liées à l'activité professionnelle. Dans le passé, on a ainsi identifié de nombreuses pathologies professionnelles respiratoires, cancéreuses, allergiques, toxiques, infectieuses... Cet ouvrage relate leur histoire souvent chaotique depuis l'Antiquité, mais aussi celle de la lutte des travailleurs sociaux, syndicalistes et médecins du travail pour l'abolition du travail des enfants et l'amélioration des conditions de travail dans les pays occidentaux. On peut être reconnaissant à de nombreux médecins du travail, comme Ramazzini, Thackrah et Villermé et bien d'autres, qui permirent la mise en place d'un arsenal juridique pour la sécurité des travailleurs. L'histoire de la médecine du travail est parsemée de tragédies humaines. Pensez aux enfants broyés par des machines, ou tirant des chariots au fond des obscurs boyaux des mines, aux petits ramoneurs exploités par leurs maîtres, aux trieurs de laine qui mouraient en quelques heures de charbon pulmonaire, aux ouvrières mutilées des manufactures d'allumettes ou de cadrans fluorescents, aux chapeliers fous intoxiqués au mercure, aux mineurs de la tragique catastrophe des mines de Courrières... Ces morts absurdes au travail sont inacceptables. Beaucoup croient que cela fait partie d'une époque révolue. En réalité, les terribles conditions de travail du XIXe siècle existent toujours dans de nombreux pays du monde, y compris le travail des enfants sous ses aspects les plus abjects. Plus que jamais, on a besoin de la médecine du travail pour accompagner les évolutions rapides des technologies et des activités. Apparaissent des domaines nouveaux, écrans, nanotubes, stress, burn-out... Restent toutes les maladies connues qui vont décimer les populations des pays pauvres qui n'ont aucune restriction, réglementation, ni sécurité. Là est le futur challenge de la médecine du travail.

11/2019

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Poésie

Cérès-Pauline. Poème à épisodes et saison unique 2016-2017

"A chaque fois qu'une enfance s'éloigne, un monde disparaît. Ou du moins se transforme. Car il n'est pas de temps humains qui se perdent. Il en est, peut-être, qui s'estompent, se gomment, se délitent... Le plus souvent, cependant, ils demeurent et continuent de nous constituer. Et nous les recherchons, comme Martin-André les recherche dans son recueil intitulé Cérès-Pauline, pour tisser maille à maille le fil de laine mémoriel, qu'il soit celui de la mère ou de la marraine. Et tout et tous dansent autour de celle qui avait été belle... d'une beauté singulière : la salle de vie illuminée, le bon morceau de beurre fondant, la grande mare comme une mer étale, mais également François et son drôle d'oeil, Gérard, Médor, et même les vaches quand nous partons le soir chercher les bêtes au pré... Ainsi, tout s'inscrit en jalon et repère pendant les vacances d'été, jusqu'au seuil de l'adolescence, dans la ferme. La petite histoire côtoie ainsi la grande, et le lourd tombereau à betteraves et poupées de maïs qu'on entasse au silo ressemble à s'y méprendre à celui qui, en 1793... charrie des hommes en chemise vers la funeste Veuve, place du Ralliement, à Angers. Quand t'es arrivé chez nous tu n'savais pas courir... dit Marraine à son filleul. Nous non plus, au début du texte ! Pourtant, la lecture achevée, comme le filleul hébergé, nous grandissons et acquérons le droit de veiller, d'écouter les cultivateurs et leurs histoires... Martin-André nous les raconte, ces histoires, avec maestria : il sait trouver les articulations pour décrire les situations, ainsi que les mots porteurs d'émotions. Ce sont deux "habiletés" qui font que le texte ne stagne pas dans la dimension personnelle, mais au contraire s'élève pour nous atteindre en profondeur. C'est là, dans ce texte, que se situe précisément la marque de l'universel, du moins son approche. Si l'on s'accorde à croire que la vocation d'un texte réside dans sa possibilité à toucher le plus grand nombre, le présent recueil de Martin-André relève d'une incontestable réussite." François Fasula, auteur.

03/2019

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Correspondance

Correspondance. Tome 3, 1964-1968

Commencée en 1949 et achevée presque vingt ans plus tard avec la mort de Jacques Chardonne, en plein Mai 68, cette correspondance est à tout point de vue celle de la fin d'un monde. Et pour Morand, c'est une amitié littéraire qui disparaît, "une boule de laine dans la gorge" . Cette "paire d'anarchistes conservateurs" , comme dit Morand, compte bien être aussi du nouveau monde, en observant avec acuité les bouleversements qui l'inaugurent et en assurant habilement la postérité de leurs oeuvres. Tout à trac, les Beatles, la guerre du Vietnam, la Nouvelle Vague ou Jack Kerouac s'invitent chez L'Homme pressé, qui semble toujours partout, en Espagne, à Londres ou en Allemagne, au Masque et la plume et aux "déjeuners Florence Gould" . Chardonne, qui fête ses quatre-vingts ans entouré de jeunes critiques, prépare quant à lui soigneusement sa sortie. Il publie Demi-Jour ; on pose une plaque pour le célébrer au village de Chardonne, en Suisse. Une lettre aimable du général de Gaulle suffit à le convertir au règne du "Monarque" , sous l'oeil amusé de Morand. Les deux farouches épistoliers jugent sans relâche les grands vivants et les grands morts dans l'arène des lettres : Cocteau et Drieu, Mauriac, Sartre, Malraux, Saint-John Perse et Jouhandeau, tout en scrutant les jeunes premiers, Le Clézio ou d'Ormesson. Chardonne a le regard aiguisé de l'ancien éditeur ; et Morand, celui du lecteur érudit, passionné d'histoire. Avec une brillante nostalgie, ce dernier voyage dans le passé, à la faveur de son Journal d'un attaché d'ambassade, retrouve son paradis d'enfance près de la Tour Eiffel, ou revisite déjà Venise. Le temps les rattrape, la fidèle épouse de Morand, Hélène, s'affaiblit et bientôt Chardonne ne répond plus. Dans ses dernières lettres, le moraliste laconique se fait étrangement chinois, s'effaçant dans le "Cosmos" ... Et le vernis délicat de son admiration commence à craquer, Chardonne reprochant à Morand sa légèreté coupable en politique, ses errements antisémites. Mais grâce à lui et à leurs milliers de lettres, Morand a tout de même réussi ce "self-portrait" éblouissant qu'il n'avait jamais osé écrire. C'est la Correspondance indispensable avant le Journal inutile.

11/2021

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Archéologie

Inscriptions latines de Narbonnaise (ILN). Volume 9, Tome 1, Narbonne

Depuis la publication par Otto Hirschfeld, en 1888, du tome XII du Corpus Inscriptionum Latinarum (CIL) et du supplément qu'Emile Espérandieu lui ajouta en 1929, les découvertes épigraphiques se sont multipliées sur le sol de la province romaine de Narbonnaise. Des prospections ont permis de retrouver des inscriptions que l'on croyait perdues du temps d'O. Hirschfeld. De nouvelles lectures ont amélioré certaines leçons du CIL. Dirigée à l'origine par Jacques Gascou, puis par Sandrine Agusta-Boularot depuis 2008, la collection des Inscriptions latines de Narbonnaise (ILN) s'est donné pour objectif de publier, cité par cité, toutes les inscriptions latines connues à ce jour (à l'exception des inscriptions chrétiennes et des textes de l'instrumentum), en les accompagnant systématiquement de photographies ou de dessins et en leur adjoignant un substantiel commentaire onomastique et historique. Ce volume, le premier consacré à la capitale de la province, Narbonne (ILN, tome IX. 1), comprend 282 inscriptions provenant essentiellement de la ville elle-même, auxquelles s'ajoutent quelques textes majeurs découverts sur le territoire. S'il contient des inscriptions de première importance comme la " loi du fl amine " ou la dédicace de " l'autel au Numen d'Auguste ", ce corpus éclaire aussi le quotidien de ce qui fut la plus ancienne colonie de droit romain des Gaules : dédicaces aux divinités romaines, hommages aux empereurs ou à des notables locaux, épitaphes riches d'informations sur le commerce et l'artisanat antiques, sur les rapports familiaux et sociaux, etc. Le corpus des notices est précédé d'une série de synthèses où sont présentés sur frais nouveaux l'histoire de la colonie, les institutions municipales, les dieux du culte public, les limites du territoire, la topographie et l'urbanisme de la ville, la société, les nécropoles, la typologie des épitaphes et leur rôle au sein des enclos funéraires, l'histoire des collections jusqu'à la création du musée Narbo Via et, pour la première fois, la tradition antiquaire. Des cartes, des tableaux, une bibliographie fournie, des indices très détaillés et des tables de concordance complètent ce recueil.

11/2021

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témoignages personnels

Se souvenir ensemble

C'est l'histoire d'Evelyn, qui a 85 ans et fut déportée de Hollande à l'âge de quatre ans, jusqu'à Bergen-Belsen en Allemagne. Aujourd'hui, ell raconte aux enfants des écoles des souvenirs qui lui échappent souvent - elle était si petite là-bas, et elle s'est protégée des années dans l'oubli et le déni. Et c'est l'histoire de Claude son fils, journaliste parisien de soixante ans et qui n'aime pas vraiment que sa mère - qu'il a connue un peu drôle et normale, et qui n'embêtait pas son monde avec sa tragédie - devienne sur ses vieux jours un des derniers témoins. Il redoute qu'elle se blesse à chercher son enfance, ce qu'elle a perdu à l'aube de sa vie. Il redoute qu'à s'obséder des morts, elle oublie les vivants. Il redoute qu'elle meure à force de raconter, ou s'il lui fait enfin la grâce de l'écouter : car le plus souvent, il ne l'écoute pas ; pas plus qu'elle ne lui parle, en vérité. C'est l'histoire d'Evelyn et Claude qui enfin se parlent et se cherchent et s'agacent aussi, se blessent et se consolent, et qui écrivent ce livre ensemble. Se souvenir des camps passe par le judaïsme allemand dévasté, la Hollande juive anihilée, la France d'un bonheur possible. "Que faire d'une petite fille souriante en cardigan de laine qu'on a photographiée quelques semaines avant qu'elle ne soit déportée. Que faire d'une fillette qui n'est pas morte et qui est votre mère. Que faire d'un fils qui veut savoir ce qu'on ne peut pas dire et qui rejette ce qu'on veut bien livrer. Que t'est-il, que nous est-il arrivé, de quoi te souviens-tu en fait, sommes-nous une famille ? " Un échange unique et beau, traversé par l'amour, le doute, le judaïsme, l'impossible mémoire, Israël, les fêtes et les vivants, les morts aussi. Se souvenir est un impératif douloureux et magnifique, ici donné par les mots, parfois doux, parfois rieurs, souvent angoissés.

10/2023

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Récits de voyage

Par amour du vagabondage... Voyages dans les Alpes en 1872 et 1875

" Le sol était en terre battue; une petite fenêtre devait y laisser pénétrer pendant le jour juste assez de clarté, pour être plongé dans ce demi obscur qui règne dans nos chambres à l'approche du soir entre chien et loup. Un feu que nourrissaient de grosses bûches, flambait sous un immense chaudron où cuisait du lait. Des baquets de différentes grandeurs gisaient aux alentours; quelques hardes pendaient par-ci par-là; divers ustensiles se trouvaient accrochés aux poutres transversales de l'édifice, qui formaient plafond mais laissaient voir le toit. L'ensemble de l'intérieur était d'un noir de fumée qui eut été trop prononcé à Rembrandt lui-même. A droite de l'entrée, une échelle menait au fenil, à ces couchettes tant vantées d'Adrien ; nous y entendions par moments des bruissements, ce qui nous fit supposer occupée une partie de ces bienheureuses couches. Au-dessous de ce grenier à foin se trouvait l'étable, séparée de la pièce commune par une cloison en bois hermétiquement close. " " Les jeunes gars de quinze à vingt-cinq ans, formaient la haie devant les maisons qui précédaient l'église et forçaient les jeunes filles pénétrant dans cette dernière à passer sous leur fourches caudines. La belle moitié baissait pudiquement la tête, comme il convient à des cœurs timorés en présence du sexe fort; certaines souriaient, d'autres rougissaient à la vue de leur "schatzr'I", selon le degré prononcé de leur amour. Nous apercevions des gamins à peine sortis de l'enfance qui crachaient et fumoyaient comme des vieux, desquels ils singeaient les gestes, les manières et le langage. " Les femmes étaient en majeure partie vêtues de blanc, chez quelques-unes une mantille multicolore recouvrait les épaules. Certains des Croates avaient endossé la casaque crasseuse en peau de mouton, que les plus frileux portaient la laine en dedans, mais la plupart cependant la laissaient à l'extérieur. Cet accoutrement étrange, taillé sur un patron uniforme, était celui qui me frappait le plus, parmi ces différents costumes; il imprime à celui qui s'en revêt un caractère primitif et mi-sauvage. Tous, hommes et femmes, étaient chaussés d'opankos et coiffés du béret rouge orné de broderies noires ou dorées. "

06/2006

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Littérature érotique et sentim

Les tricots de l'amour. Tome 1 : La parade nupatiale des animaux à fourrure ; Tome 2 : Comment bien éduquer son lapinou

Inclut les tomes 1 et 2 : 1 - La parade nuptiale des bestioles à fourrure Rance Crawford est éleveur d'alpagas, possède son propre moulin à laine, et s'est auto-proclamé râleur professionnel. Lorsqu'un petit blanc-bec tout gentil nommé Ben McCutcheon s'installe près de chez lui, Rance n'est que trop conscient que cette arrivée porte à deux le nombre total d'hommes gays dans leur minuscule ville. Il se retrouve instantanément et douloureusement épris, mais sait que le moindre geste qu'il pourrait avoir à l'encontre de Ben risquerait d'être perçu comme les avances d'un gars en manque. Se servant de sa meilleure arme (ses compétences préférées), Crawford se lance dans une mission pleine de silences gênés pour s'assurer que Ben ne ressente le froid de l'hiver coloradien sur aucune partie de son corps... en particulier son coeur. 2 - Comment bien éduquer son lapinou Tout ce qui touche à Jeremy n'a jamais été que mensonge, y compris son nom de famille. Lorsque sa dernière petite arnaque se solde par une tragédie, Jeremy décide de se ranger. Mais la vie d'un ancien tôlard n'est jamais facile, et il n'a plus que la mendicité comme dernier espoir quand Rance Crawford lui offre un job dans sa ferme. Pensant que c'est là son ultime chance de devenir un homme bien, il accepte et y rencontre Aiden, qui est déjà parfait comme il est et s'améliore de jour en jour. Mais alors que le jeune homme approche de la majorité, Jeremy désespère de plus en plus, car Aiden lui demande désormais bien plus qu'il ne peut lui donner. Faire preuve d'honnêteté est terrifiant pour celui qui a appris à décamper comme un lapin au premier signe d'ennuis... surtout quand Aiden donne à Jeremy une raison de rester qu'il ne pourra pas fourrer dans un sac et fuir avec. Pourtant, quand le passé de ce dernier revient le hanter, pourra-t-il compter sur Aiden et son nouveau foyer pour repousser les fantômes ?

12/2018

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Sciences historiques

Histoire de la ville de Blaye. Depuis sa fondation par les Romains jusqu'à la captivité de la duchesse de Berry

La ville de Blaye est célèbre à bien des titres : son vin, fleuron des villages du Blayais (illustré par des ouvrages figurant sur les portes des églises), est exploité depuis environ 20 siècles et au Moyen Âge il était servi à la table des seigneurs et des abbés ; sa citadelle impressionnante est le livre ouvert des nombreux faits de guerre du passé et l'on sait que le corps de Roland le Preux, tombé lors du fameux combat contre les Basques, fut transporté et inhumé dans l'église de Blaye (dont il était le comte) ; quant à la duchesse de Berry, illustre prisonnière dans la forteresse, elle immortalisa littéralement le site. Mais les visiteurs (aujourd'hui) de la cité ne sauraient s'en tenir à ces seuls éléments de notoriété. Ici, l'abbé Bellemer nous ouvre des perspectives infiniment plus vastes : certes, les aventures guerrières qu'a connues la place forte sont longuement évoquées par lui (depuis le castrum romain jusqu'au bombardement de la ville par les Anglais en 1814, en passant par les invasions du Ve siècle, les croisades, les combats entre Français et Anglo-Gascons, les guerres de religion, la Fronde...), mais ce n'est là qu'un aspect du destin de la cité et des terres environnantes. II décrit aussi les mœurs et les pratiques religieuses des premiers Blayais (semblables à celles des autres Gaulois : dominées par les druides), la naissance et l'épanouissement du christianisme sur cette terre d'Aquitaine (rencontre de saint Romain et de saint Martin), l'histoire de Roland (inhumé dans l'église de Blaye) et de la belle Aude, le monastère fondé par Charlemagne et la chapelle de Montuzet, l'origine des vicomtes de Blaye et la biographie de Geoffroy Rudel... Les coutumes de Blaye pendant la période féodale ne sont pas davantage oubliées (collecte des grains, libertés, franchises et privilèges, droits perçus par la ville sur toutes les marchandises...), de même que l'évocation du vieux Blaye (château, enceinte, portes, ville haute et ville basse), les familles seigneuriales successives, les grands fléaux du début du XVIe siècle (peste, famine, froid), les visites de Louis XIV à l'occasion de son mariage (1659, 1660), la transformation de la citadelle par Vauban, les usages à Blaye au XVIIIe siècle...

10/2004

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Sciences historiques

Femmes de pouvoir. Une histoire de l'égalité professionnelle en Europe (XIXe-XXIe siècles)

Un siècle et demi de combats ont été nécessaires pour que s’installe une réelle égalité professionnelle entre les hommes et les femmes, et l’accès des femmes à tous les lieux de la décision et du pouvoir. Ce livre que en brosse les trois grandes étapes. La place des femmes et des hommes dans les professions supérieures s’organise au rythme des grandes étapes économiques qui, en particulier, créent de nouvelles professions. Chaque étape est marquée par des combats législatifs pour ouvrir aux femmes les secteurs d’enseignement, puis les métiers et responsabilité auxquels ils conduisent.1) Quand s’accélère l’industrialisation de l’Europe, entre 1860 et 1920, les femmes réclament leur place dans les nouveaux lieux d’enseignement et l’élargissement des perspectives professionnelles. Partout, on leur accorde l’accès aux universités, mais pas d’enseignement secondaire digne de ce nom qui leur permettrait d’accéder facilement à ces études supérieures. Il leur faut ensuite lutter pour se faire ouvrir les métiers de la médecine et du barreau. Par ailleurs, le service de l’Etat est conçu non mixte et des métiers restent complètement fermés : la magistrature, la haute fonction publique, les armées, la police.2) Après la Première Guerre mondiale, des pays accordent le droit de vote et d’éligibilité, l’enseignement secondaire des filles s’aligne sur celui des garçons, les écoles d’ingénieurs s’ouvrent, le service de l’Etat aussi. Des années 1920 aux années 1960, la part des femmes progresse rapidement dans l’enseignement supérieur, mais l’égalité professionnelle ne progresse pas de manière significative : dans les positions de pouvoirs, les femmes sont autour de 10%.3) La mixité s’agence réellement à partir de 1960 et surtout du milieu des années 1970 : alors les femmes contrôlent leur fécondité et leur maternité grâce aux découvertes médicales (la pilule) et, parallèlement, les anciens interdits sont laminés : tous les lieux d’enseignement deviennent mixtes, toutes les professions sont ouvertes, y compris les armées et la police, ces symboles de la pleine citoyenneté. Partout les femmes progressent à très vive allure dans les recrutements professionnels (82% des magistrats recrutés, 60% des commissaires de police, 75% des fonctionnaires de rang A, mais 30% des ingénieurs).Désormais, le combat des femmes s’est déplacé dans la sphère privée, où l’enjeu est l’égalité dans le travail domestique…

03/2010

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Développement durable-Ecologie

L'Afrique, l'ultime réserve pétrolière du monde face à la transition énergétique. Un zoom sur les matières premières minérales énergétiques et le développement de l'Afrique

En plus de ses importantes ressources minières stratégiques (diamant, or, coltan, cobalt, nickel, cuivre, fer, métaux technologiques, métaux précieux), l'Afrique regorge aussi d'abondants gisements de pétrole, de gaz, de charbon et d'uranium. Ses matières premières minérales hommes norme en font l'ultime recours et le dernier bastion énergétique du monde face à la transition énergétique qui s'impose progressivement et sûrement dans notre société, à la difficulté d'approvisionnement en hydrocarbures des Etats occidentaux et des multinationales pétrolières au Moyen-Orient avec la montée en puissance du terrorisme et en Amérique latine avec le nationalisme prononcé de ses pays. L'Afrique détient 15% des réserves pétrolières du monde selon la carte publiée en 2018 parla Central Intelligence Agency (CIA). Du golfe de Guinée au Sahel en passant parle Sahara, la corne de l'Afrique, le golfe d'Aden, la mer Rouge, la mer Méditerranée, le delta du Niger, le delta du Nil, le canal de Suez, le Darfour, le canal du Mozambique, le désert du Kalahari et la région des Grands Lacs, les régions pétrolières de l'Afrique sont nombreuses, toujours peu explorées et décrites dans ce livre. Certes, l'Afrique est un continent potentiellement riche en ressources pétrolières et gazières comme ce livre le démontre mais elle n'a jamais pu profiter de tous ses atouts géologiques uniques sur le plan économique et géopolitique pour la prospérité de ses populations, de plus en plus conscientes et émancipées. Ainsi, alors que tous les experts et toutes les organisations internationales prédisent depuis des décennies que l'Afrique est le dernier grenier énergétique du monde, sera-t-elle enfin à la hauteur des espérances fondées sur ses ressources naturelles, humaines, économiques ? En découvrant les réponses à cette question fondamentale dans cet ouvrage, retenez d'ores et déjà que la transition énergétique, également au coeur de ce livre, passe par l'Afrique. Cependant, elle ne se fat pas sans conséquence car elle entraîne dans sa course des transitions démocratiques, démographiques, numériques, économiques, monétaires, bancaires, sociales, environnementales et écologiques complexes qui modifient la stabilité et l'ordre mondial d'autant plus que la population de l'Afrique, la plus jeune du monde, passera de 1,3 milliard de personnes en 2020 à 2,5 milliards en 2050.

12/2020

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Histoire ancienne

Ces pierres qui nous parlent. Les gravures rupestres de Cerdagne (Pyrénées orientales) de la fin de l'âge du Fer à l'époque contemporaine

La publication de l'ouvrage de Pierre Campmajo est un événement en soi. Elle résulte de 25 années de recherches sur le thème. Vingt-cinq ans qui ont permis à ce chercheur de découvrir plus de 40 sites sur lesquels il a relevé, photographié et étudié plus de 10 000 dessins. Les plus anciens datent de la période ibère, vers 200 av J-C, probablement de ce moment où, après les guerres puniques et la victoire des Romains sur les Carthaginois d'Hannibal, certaines populations ibères se réfugient dans les zones montagneuses. Une première "retirada" en quelque sorte. Les plus récents ont été tracés de nos jours. Entre les deux, les gravures font la part belle au Moyen Age, période où de véritables tableaux ont été figés sur la pierre : chasse au cerf, guerriers à cheval ou posant avec leurs armes, toutes ces scènes regorgent de signes symboliques et religieux, preuves, s'il en fallait, que ces sites sont des lieux à vocation cultuelle. Les écritures ibères, qui ont permis de dater les premières gravures sont tout à fait exceptionnelles. Elles représentent le corpus le plus important connu dans la sphère ibérique. Etudiée tour à tour par Jurgën Untermann, professeur de Linguistique comparée des langues indo-européennes à l'université de Cologne, puis par Javier Velaza, professeur de Philologie latine à l'université de Barcelone et par Joan Ferrer, chercheur au groupe Littera, cette langue, qui est encore l'une des rares non déchiffrées au monde, commence petit à petit à livrer ses secrets. Avec 10 000 gravures, la Cerdagne compte parmi les sites majeurs au même titre que la vallée des Merveilles dans les Alpes ou la forêt de Fontainebleau. Il faut, hors de l'hexagone, aller loin pour trouver des ensembles de cette ampleur. Foz Côa au Portugal, le Val Camonica en Italie ou encore les ensembles de gravures runiques du nord de l'Europe. Résumé d'une thèse de doctorat de 1 240 pages, soutenue en 2008 à l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales sous la direction de Jean Guilaine, professeur au Collège de France, ce travail est un apport considérable pour toute la communauté des chercheurs. Le livre, accessible au grand public, est un ouvrage d'érudition mais aussi de curiosité.

06/2012

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Critique littéraire

Martial

Quoi de neuf à la fin du Ier siècle à Rome ? Martial. Curieux : un poète auquel personne ne croyait, sauf lui. Dont personne d'ailleurs n'a parlé à l'époque, sauf Pline. Et qui, miraculeusement, a traversé les siècles. Parce qu'il était obscène (lascivus) et que les moines copistes raffolaient de ce genre de chose ? Pas seulement. Pourquoi ce poète mineur, venu d'Espagne (près de Calatayud, en Aragon), en 64, à vingt-quatre ans, est-il devenu un mythe, un peu comme Pétrone et son Satiricon ? Voilà le mystère. D'abord, l'épigramme latine lui doit tout. Il est le plus grand épigrammatiste romain, et l'épigramme est un genre très moderne. Le goût de la vacherie, de l'exécution en trois mots, comme Truman Capote, on adore ça. Martial est aussi le chroniqueur de Rome (son " publiciste ", pourrait-on dire). Le bruit infernal, les lumières de la Ville, le luxe des grandes domus (sur l'Aventin ou le Janicule), les caves sordides des prostituées (fornices), les tripots clandestins (popinae). Le Prince ? Un tyran. Il s'appelle Domitien. A régné quinze ans (8196). Les quinze ans (grosso modo) où Martial a publié. Et publié des épigrammes. Très dangereux, tout ça. Comment faire, sinon en flattait ? La flatterie, pour Martial, est une ruse. Sa prudentia à lui. Des gens comme Tacite ou Pline le Jeune, des professeurs de morale, feront toute leur carrière politique sous Domitien, mais ne diront rien. Dans cette société de rapaces, Martial fait servir ses courtes poésies (environ 1500) à ses nécessités personnelles : flatter, complimenter, demander, râler, rire, se venger, etc. Bref, il fait de la poésie (comme disait Lautréamont) une " vérité pratique ". Il pose aussi des questions très actuelles : comment peut-on être bisexuel, s'arranger des pueri (quinze, seize ans) et des puellae ? Peut-il y avoir une écriture du plaisir ? Un bon écrivain est-il un écrivain mort ? Martial restera trente-quatre ans à Rome. Puis rentrera en Espagne, après l'assassinat de Domitien. Presque un exil. Il mourra d'ennui. Etait trop lié à la Ville, à son temps, à l'oreille de Rome. Avec on ne sait quoi de mélancolique qui est, paraît-il, le propre du tempérament espagnol. Et on ne sait quoi de libertin qui le fait ressembler au Neveu de Rameau. Décidément, un auteur d'aujourd'hui.

03/2003

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Histoire de France

Pabert. Journal d’un officier-brasseur dans la France occupée de la Grande Guerre

Un siècle après l'invasion allemande de huit départements du nord et du village d'Etreux, un témoignage raconte jour après jour le huis-clos brutal de l'occupation d'un village de l'Aisne durant la Grande Guerre. Albert Denisse, brasseur à Etreux et ancien officier, séparé de sa famille qui a fui, se souvient de la première invasion de 1870 et décrit sans concession sa Grande Guerre et les batailles quotidiennes que livre la population pour survivre. Son témoignage n'épargne personne, pas même son auteur. Cette société, soumise à une épreuve inédite et longue, résiste, plie, s'accommode ou s'associe à l'occupant. Dénonciation, acte de défiance, espérance, arrestation, viol, bombardement, ressentiment, fraternité improbable, mort, déportation, prise d'otage, amour coupable, enfant maudit, peur, privation, condamnation à la prison, au fouet, à la famine ou la mort, bonheur inattendu, abatage du bétail, folie… Pabert est témoin et acteur de ce terrible huit-clos de l'Histoire. Il livre un témoignage de première main sur la guerre fratricide que se livrent les brasseurs du Nord pour continuer à exercer leur activité sous l'occupation ou sur l'héroïsme des familles qui cachent des soldats et jette un éclairage cru sur les condamnés du Grand et Petit Verly, de Prisches, de Macquigny… ou des fusillés d'Iron… Lui-même otage, puis évacué, prend soin de noter certains faits dans un code sténographique qui laisse à penser à certains historiens que Pabert aurait pu être un espion au service de la France… Ce récit inédit et brut n'a jamais été retouché. Il méconnaît la guerre des Poilus et reste éloigné du roman patriotique. Un père de famille pris dans la tourmente décrit le quotidien incertain de la Grande Guerre vécu par les civils et l'occupant. A Etreux, les hommes valides sont partis ou se cachent. C'est une société déconstruite tenue par les femmes dont la force et l'action marquent le récit. Les soldats allemands vivent avec la population, l'oppriment, la châtient, partagent ses souffrances et la protègent parfois. C'est un autre regard sur 14-18. Albert Denisse a écrit au jour le jour, sans filtre ni effet de style, pour que ses enfants sachent ce que plus de deux millions d'Occupés ont vécu quatre années durant. Son témoignage unique se lit comme un roman.

09/2020

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Poches Littérature internation

S'ouvrent les portes de la ville

Premier ouvrage de littérature chinoise chez Ypsilon, nous sommes très heureux de commencer à explorer ces lettres par la publication d'un récit autobiographique d'un très important poète contemporain. D'autant plus que, pour qui connait Bei Dao, il est étonnant de voir cet auteur s'adonner à cet exercice de mémoire, mais justement il le fait à sa manière très singulière. S'ouvrent les portent de la ville est le livre d'un poète exilé qui se fait ethnographe. Nous découvrons son Pékin, le temps passé et le présent d'un horizon lointain. Et Pékin tout court si on vient de loin... et soudain tout ce qu'on sait ou qu'on imagine savoir sur cette ville et son histoire récente (deuxième moitié du XXe siècle) commence à bouger et on commence à chercher des contours, des repères... En 2001, alors qu'il a passé la cinquantaine, Bei Dao retourne pour la première fois dans sa ville natale, après un exil forcé de onze ans, suite aux événements de la place Tian'an men ainsi qu'à des prises de position, faites à l'étranger, sur cette période de l'histoire chinoise. Il ne reconnaît plus la ville où il est né, a grandi et a vécu quarante années de sa vie. C'est un choc pour lui. Dans ce livre, il invite le lecteur à remonter le fil du temps et des événements qui ont marqué sa vie, celle du Pékinois qu'il était et qu'il est resté, mais aussi, plus largement celle d'un peuple tout entier : les débuts du pouvoir communiste (il est né en 1949, année qui a vu la fondation de la République populaire), le grand Bond en avant, la Grande famine, la campagne anti-droitistes, la Révolution culturelle et la guerre civile qui l'a marquée. Ce livre, recherche de l'enfance et de l'adolescence perdues, se veut aussi une ethnographie de cette ville qui l'a hanté pendant son exil : ses lumières, ses odeurs, ses bruits, les petits métiers, les habitants, tout cela qui constitue la petite histoire inscrite au coeur de la grande. Dans ces mémoires le poète se livre plus qu'il ne l'a jamais fait, lui dont la poésie est comme une noix dont il faut casser la coquille. Le ton est juste, l'observation aiguë, la critique souvent acérée, humour et poésie le disputent à l'émotion.

06/2020