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Beaux arts

Jacqueline Delubac, le choix de la modernité : Rodin, Lam, Picasso, Bacon

En insistant sur l'audace des choix de Jacqueline Delubac, l'exposition et l'ouvrage qui l'accompagne présentent à la fois la comédienne, la femme "la plus élégante de Paris", mais aussi et surtout l'amatrice d'art qui, en 1997, légua trente-huit oeuvres de première importance au musée des Beaux-Arts de Lyon, sa ville natale. Jacqueline Delubac (1907-1997) gagne Paris dans les années 1920, où sa carrière théâtrale débute en 1931 avec une pièce de Sacha Guitry. Devenue la troisième épouse de l'auteur en 1935, elle emménage dans son hôtel particulier, au milieu des oeuvres de Rodin, Degas, Toulouse-Lautrec, Bonnard, Vuillard... Au fil de ses rôles, les spectateurs sont conquis par cette brune piquante, au jeu moderne "à l'américaine", qui incarne l'élégance à la scène comme à la ville. Séparée de Sacha Guitry en 1939, la comédienne entreprend aussitôt de constituer sa propre collection d'oeuvres d'art. En pleine guerre, elle revend à cette fin les bijoux qu'il lui avait offerts et achète L'Atelier aux raisins, peint par Dufy deux ans auparavant. Après avoir interprété vingt-sept rôles au théâtre et joué dans vingt-cinq films, Jacqueline Delubac interrompt sa carrière au début des années 1950 et devient une figure du Tout- Paris. Avec son nouveau compagnon, le diamantaire arménien Myran Eknayan, propriétaire du fragment central du Déjeuner sur l'herbe de Monet (musée d'Orsay), elle vit désormais pleinement sa passion pour la peinture. Cet ouvrage montre toute la richesse de la ersonnalité de Jacqueline Delubac : le personnage public comme "la part secrète", la femme d'avant-garde qui réunit des tableaux de Lam, Braque, Picasso ou Bacon, aux sujets parfois violents, souvent troublants.

11/2014

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Aromathérapie - Huiles essenti

Mon DIY de poche spécial aromathérapie

Parce qu'on n'est jamais mieux servi que par soi-même ! "Mes produits de soins, d'hygiène et de beauté sont-ils vraiment bons pour moi et pour la planète ? " Voilà une question que tu t'es souvent posée - et qu'on s'est tous et toutes posée ! Tu aimerais bien être en mesure d'y répondre, mais l'interminable liste d'ingrédients des articles que tu trouves dans le commerce abonde de termes barbares que seul un scientifique de haut vol serait à même de déchiffrer... "Fabrique-les toi-même ! " , te dirait Léa Duteil, alias Mes petits soins faits main. Plus facile à dire qu'à faire ? Détrompe-toi ! Dans cet ouvrage, retrouve tout ce qu'il te faut pour construire une trousse de premier secours pour toute la famille et apprendre à maîtriser les ingrédients que tu utilises, notamment les extraits de plantes et autres huiles essentielles. Découvre aussi une multitude de recettes simples et personnalisables - avec peu d'ingrédients et surtout, facile à trouver ! - pour fabriquer tes propres soins cicatrisants, contre la migraine, le mal de gorge, les piqûres d'insectes... et même pour survivre aux lendemains de fête ! Elle est pas belle la vie avec l'aromathérapie ? A propos de l'auteure : Léa Duteil, alias Mes petits soins faits main, est une jeune étudiante en ingénierie agro-alimentaire. Un cursus qui lui apprend à déchiffrer la composition des soins qu'elle utilise et achète. Après une formation en aromathérapie, elle lance son compte Instagram pour partager les recettes naturelles et saines qu'elle teste d'abord en petit comité, avec ses amis. Depuis 1 an, plus d'une centaine ont été testées, approuvées et publiées !

11/2021

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Littérature française

Le chemin sauvage

Il y a cinquante ans, dans un village, un enfant de treize ans s'attache à une petite fille de son âge, Myriam, qui est recueillie dans un orphelinat. Sa mère vit loin d'elle et elle ignore qui est son père. Elle est " misée ", c'est-à-dire adoptée comme servante dans une ferme qui l'achète au plus bas prix dans une enchère. Le narrateur vit dans une famille d'ouvriers plutôt évoluée et généreuse. Son frère aîné est mort et ce deuil pèse sur son enfance. Il s'amuse avec un petit italien, Tonio, lui aussi isolé, loin de ses parents. Il sympathise avec des ouvriers italiens, Angelo et Enzo, qui construisent un barrage. Mais Myriam se confie à l'enfant et lui révèle qu'elle est harcelée sexuellement par le grand-père de sa famille d'accueil et guettée par un soldat, un " dragon ". Elle disparaît. Son corps sera retrouvé après une fouille à laquelle participent tous les villageois près d'un étang, dans une grotte. L'enfant est convaincu que c'est le grand-père, le coupable. Mais ses réponses à l'interrogatoire de la police ne convainquent personne. L'inspecteur, qu'il surnomme " Bob Morane ", soupçonne successivement Enzo, un des Italiens, envers lequel la population exprime une grande animosité, et Paulin, un simple d'esprit qui, en réalité, a été le témoin du crime. Un demi-siècle plus tard, l'enfant parlera (c'est le dernier chapitre) à Julien, le fils de la ferme et à Paulin. Paulin décrit le crime en utilisant les personnages du Livre de la Jungle : Mowgli (la victime) et Bagheera (l'assassin). Finalement, Julien disculpe son grand-père et avoue la tentative de viol et l'assassinat.

02/2012

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Romans historiques

Il faut tuer Chateaubriand ! suivi de Itinéraire de Paris à Jérusalem (voyage d'Egypte) par François-René de Chateaubriand

En quelques lignes, dans son Itinéraire de Paris a Jérusalem, Chateaubriand raconte un étrange épisode : il essuie une salve de coups de feu alors qu'il descend le Nil en felouque. A-t-on cherché à tuer Chateaubriand, et pourquoi ? A partir de cette mention fugace, Dominique Baudis échafaude un extraordinaire roman d'aventures autour des soldats perdus de l'Expédition d'Egypte. L'histoire épouse le destin chaotique de Déodat Durau, enfant trouvé, élevé par un cordonnier de Toulouse et persécuté par son faux frère jusqu'à ce que le citoyen colonel Dupuy, jeune héros de la Révolution, le prenne sous sa protection. Devenu officier d'ordonnance de Dupuy, il le suit aveuglément. Ce sera d'abord Toulon et l'embarquement avec le général Bonaparte qui seul connaît la destination de cette expédition ; la prise de Malte où Déodat perdra son pucelage... avec une nonne vierge ; Alexandrie où ils débarquent avec 35 000 hommes ; puis le triomphe de Bonaparte aux Pyramides, la révolte du Caire, la mort de Dupuy, la peste à Jaffa, les savants, les belles esclaves achetées par les officiers... Bonaparte part en abandonnant son armée en 1799. Déodat réduit en esclavage sera revendu d'une ville à l'autre : Damas, Alep, Bakou. On le traîne enchaîné à travers le Caucase entre mer Noire et mer Caspienne... jusqu'à ce que le Pacha Méhémet-Ali, qui vient de monter sur le trône d'Egypte, l'achète. Il le rebaptise " Abdallah de Toulouse " et le charge de trouver d'autres Français perdus pour les réunir sous son commandement. Ibrahim de Tarascon, Selim d'Avignon, Youssouf de Picardie, Gamal de Rodez, Anouar de Carcassonne, deviennent ainsi les " Français du Pacha ". Ce sont leurs aventures, leurs amours et leurs intrigues qui pèseront cinq ans plus tard sur le destin de François René de Chateaubriand...

04/2003

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BD tout public

En attendant

" En attendant, c'est les petites punchlines de deux amis dont un s'est fait plaquer, des instantanés, des petits morceaux de désoeuvrement, des bilans de rien, des réflexions de bitume et d'appart mal rangé, de rupture amoureuse et de lendemains de fêtes, comme ça, en attendant que ça passe, le temps d'un mois d'octobre en suspens. " - Fabrice Caro " On n'arrivait pas a prendre une décision sur un projet... alors, en attendant, j'ai demandé à fab de me montrer ses écrits, j'ai pris un ou deux mois pour dessiner... hors des cases... la possibilité du dessin. Simplement me frotter à ses textes sans qu'il me vampirise. Il me donne la liberté totale de représentation, alors je dessine ce que je veux, en rouge et bleu parce que j'ai acheté un lot sur une brocante. Ses punchlines, c'est de l'amour 2018, ça sent la nuit et les matins raides, les tiraillements, les instants seconds, j'ai pas toujours collé mes dessins au texte, des fois les émotions du texte me faisait penser à un autre truc... des sentiments parallèles. Je sais ce qu'il veut raconter. " - Gilles Rochier Second volume de la collection Asterozoa, consacrée au dessin contemporain, En attendant est une collaboration entre deux auteurs de bande dessinée aux univers singuliers et pas forcément complémen-taires. Fabrice Caro écrit une série de punchlines retranscrivant une conversation entre deux amis, instantanés d'émotions attrapées en vol, conversation livrée à Gilles Rochier qui, avec deux crayons de couleurs (rouge et bleu), va les accueillir dans son univers graphique, les laisser rebondir au fil de sa pensée. Le tout est mélangé à la manière d'un cut-up, construisent de nouveaux rapports entre textes et dessins, un nouveau fil de pensée, une matière qui raconte des instants du monde et des fragments de vie.

02/2018

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Littérature française

Ellynn

Aubry quitte Londres et achète une maison isolée sur une des péninsules les plus sauvages d'Irlande, pour revivifier son regard de peintre sans avoir à craindre de nouveaux entraînements du coeur. Mais peut-on vraiment s'affranchir, vivre une solitude absolue ? Peut-on ouvrir sa porte aux bêtes perdues sans l'ouvrir à tous ceux qui cherchent un refuge ? Quelles frontières assigner à la générosité et comment la concilier avec l'indépendance ? Aubry souffre de voir se dresser l'une contre l'autre sa voisine Martha, "la veuve", et Ellynn la petite fille qu'elle a eue d'une première liaison malheureuse. Un jour, Ellynn s'enfuit et demande à Aubry de la garder chez lui. Il ne peut faire autrement que de la prendre en charge, avec l'accord de la mère, laquelle éprouve pour lui une attirance qu'il veut ignorer. Il découvre, étonné et heureux, le sentiment paternel mêlé, dans la limpidité des rapports quotidiens, à la sensation que la petite fille est devenue pour lui la compagnie la plus douce qui soit, et bientôt une compagne à laquelle il s'attache immodérément. De son côté, Ellynn lui voue une tendresse très ombrageuse. Le village commence à jaser sur les relations d'Aubry tant avec la fille qu'avec la mère, car Martha, elle aussi, d'une autre manière l'a ému. Et la venue d'Edith, sa discrète amie d'Angleterre, vient tout compliquer. La situation devient intenable, insoluble. Il faudra pourtant trouver une issue. Elle sera pathétique. Ce roman, écrit dans une langue à la fois rigoureuse et sensible, dont la suggestivité poétique s'impose, est imprégné du paysage irlandais aux beautés envoûtantes. Une figure inoubliable en émerge, celle d'une petite fille passionnée, intransigeante, aux confins de l'enfance et de la féminité : Ellynn.

06/2015

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Littérature française

Les hommes de lettres et autres romans

Célèbres pour leur Journal et leurs biographies des maîtresses royales et des grandes actrices du XVIIIe siècle, les Goncourt comptent aussi parmi les plus grands romanciers naturalistes. De 1860 à 1870, les deux frères ont écrit six romans à quatre mains, qui sont ici réunis pour la première fois. Les romans des " bichons ", comme les appelait Flaubert, leur grand admirateur, sont des études de cas. Ils n'ont, en apparence du moins, aucun lien entre eux. Avec une précision de cliniciens, les auteurs analysent les caractères, les moeurs, les comportements, les singularités, les extravagances de quelques figures, qui représentent de manière exemplaire les traits les plus saillants, les travers les plus criants et les monstruosités les plus affligeantes de leur époque. Les Hommes de lettres voient un auteur se débattre à en devenir fou dans la jungle de la vie littéraire, où seule commande la loi du succès acheté à n'importe quel prix. Manette Salomon présente le milieu non moins frelaté du monde de l'art et des ateliers. Soeur Philomène et Renée Mauperin suivent le destin de deux jeunes femmes que la quête d'une vérité personnelle et un désir d'authenticité font quitter le monde. Germinie Lacerteux est l'histoire stupéfiante de la double vie de leur propre bonne, servante attentionné le jour et créature méconnaissable la nuit. Madame Gervaisais, enfin, montre que le mysticisme peut pousser une conscience jusqu'à l'hystérie. " Un des caractères les plus particuliers de nos romans, ce sera d'être les romans les plus historiques de ce temps-ci, ceux qui fourniront le plus de faits et de vérités vraies à l'histoire morale de ce siècle ", notent les deux frères dans leur Journal, le 14 janvier 1861.

09/2022

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Sociologie

Lunettes noires

Imaginées il y a bien longtemps pour se protéger du soleil, les lunettes noires se sont imposées au XXe siècle comme l'accessoire essentiel de la garde-robe des stars (retournez donc ce livre pour regarder à nouveau sa couverture). Certains modèles collent pour toujours à la peau des vedettes qui les portent. Que seraient Audrey Hepburn, Ray Charles, Karl Lagerfeld ou Madonna sans leurs verres teintés ? Qui reconnaîtrait Michel Polnareff sans ses légendaires Télésol (portées d'abord par Sophia Loren)? "Avec mes lunettes de soleil, je suis Jack Nicholson. Sans elles, je suis gros et j'ai 60 ans", confiait l'inoubliable interprète de Shining. Un tel pouvoir exhausteur ne pouvait pas laisser insensible. La planète entière a fini par succomber. "Les solaires, c'est comme la barbe : c'est la revanche des moches ! Ca va à tout le monde", décrypte le journaliste Marc Beaugé. On les porte aussi bien pour dissimuler ses sentiments (tels les juges chinois du XIIe siècle) que pour séduire (n'est-ce pas Lolita ? ) ou pour effrayer (comme les dictateurs Pinochet ou Kadhafi). Chaque seconde, 30 paires de lunettes noires se vendent dans le monde. Et Elton John en aurait acheté 20 000 à lui tout seul... Mais que se cache-t-il derrière cette industrie lucrative (plus de 20 milliards de dollars de chiffre d'affaires annuel) et ses marques mythiques (Ray-Ban, Persol, Oakley...)? Pourquoi et comment porte-t-on des lunettes noires ? Qui les a vraiment inventées ? Quels progrès vont-elles encore accomplir ? C'est à ces questions et à bien d'autres que Michel Dalloni répond avec ce livre enquête unique en son genre, qui revisite des pans entiers de l'histoire du cinéma, du rock, de la littérature, de la mode, du sport, de la nuit et de l'érotisme.

05/2021

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Pape François

Sois heureux ! Le bonheur est possible, dès maintenant

Un manifeste original et convaincant pour vivre heureux ici et maintenant, par l'une des personnes les plus célèbres et respectées de la planète " Le bonheur ne s'achète pas, celui qui le vend est un imposteur. Le bonheur est le bienvenu, c'est un cadeau qui nous est fait. Le bonheur ne se garde pas, car s'il n'est pas partagé, il dépérit et meurt. Le bonheur peut trébucher, mais il ne peut pas être enlevé. Le bonheur, c'est la liberté. Il rend beau. La poursuite du bonheur nous est commune à tous, à tous les âges, sous toutes les latitudes. C'est un désir de plénitude que Dieu a placé dans nos coeurs agités et qui - loin des trop nombreuses offres éphémères à "bas prix', "conditionnées', "jetables', destinées à nous laisser encore plus vides et déçus - peut répondre en réalité à notre essence la plus authentique et la plus profonde. " Pape François Sois heureux ! est le manifeste du pape François pour le bonheur de chaque homme et de chaque femme. Dans ces pages, les paroles du pontife tracent un chemin concret, et indiquent les quinze pas vers la vraie joie, celle qui n'ignore pas les difficultés de l'existence mais les affronte, les surmonte et les sublime vers une authentique réalisation de soi. Le pape accompagne son texte d'extraits de ses auteurs préférés : Borges, Dante, Hölderlin, Saint Augustin, Novalis, Ethel Mannin, saint François d'Assise, Pasternak, Dostoïevski, saint Ignace de Loyola, Fellini, Virgile, Tolkien et bien d'autres. Le pape François n'adhère pas à une certaine tradition chrétienne qui diffère notre félicité à plus tard, lorsque nous serons au paradis, après des années de souffrance sur la terre. Sois heureux ! est un bréviaire d'amour concret, un plaidoyer pour le bonheur dès à présent, là où nous sommes. Et pour toujours.

09/2023

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Histoire antique

Carthage et son histoire

Peu de spectacles donnent au même degré que les ruines de Carthage l'impression de l'oubli qui recouvre les grandeurs du passé. Nulle part le Delenda Carthago ne vous saisit comme une aussi poignante réalité. Les Romains se sont acquittés en conscience de leur oeuvre, et la civilisation a achevé ce que le fer des vainqueurs avait épargné. Les pierres de Carthage, après avoir été réemployées dans la ville romaine, ont servi et servent encore tous les jours à édifier les maisons de Tunis ; les marbres de ses colonnes ornent les cathédrales de l'Italie et celles du midi de la France. Du promontoire d'où l'on découvre au loin la baie de Tunis et la belle ligne des montagnes qui la ferment du côté du sud, le regard se promène sur des mouvements de terrain dans lesquels un oeil exercé peut seul reconnaître l'emplacement de l'ancienne Carthage. Pas même de ruines. Assez loin, du côté de Tunis, brillent au soleil deux flaques d'eau que l'on appelle les ports de Carthage et qui en formaient sans doute l'arrière-port. Les trous des grandes citernes, le cirque et l'amphithéâtre, tous deux d'époque romaine, et le long alignement des aqueducs qui fuient dans la direction de Zaghouan, voilà tout ce qui reste de Carthage. Non loin de la mer, se dresse sur la colline que l'on croit avoir été Byrsa, au milieu d'un terrain acheté par la France, la basilique de Saint-Louis, où ont été recueillies successivement les antiquités trouvées à Carthage, et qui en a été le premier musée et le seul, jusqu'au moment où René de La Blanchère eut aménagé le palais de la Manouba pour y réunir les résultats des fouilles de la direction des Antiquités en Tunisie.

06/2022

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Poésie

Si vous croyez que l'amour a donné son dernier baiser

Les mots couleur du temps pour une valse à mille temps, on dirait qu'Emmanuelle s'avance sur les traces de Brel, fuyant un Bruxelles au morne quotidien pour la Ville Lumière et les Tropiques solaires, surtout maritimes. Comme si elle exprimait par là le tropisme d'une naissance aux centuples rivages. La mer ouvre l'horizon à ses bords, à l'inverse de la pluie dont le rideau semble achever de refermer la vue qu'on a de la rue, interrompre l'élan qui porte le regard à l'horizon, aux lointains : La mer, à la fois berceau, creux porteur et grand large, porte la vague, lame de fond qui tient au corps, au ventre, du vivant, boule de sang roulée au monde. Qu'il cesse de se répandre, ce sang compté au vivant, régulé aux femmes, c'est un peu de l'élan vital, de son génie, qui semble se retirer comme à l'ensablement d'un lit. Les villes, dont les noms semblent appeler comme brusselait Bruxelles au temps de Brel, appeler plus que nommer, sont le lieu privilégié des déambulations. Les rues, les pavés, les trous qu'ils semblent refermer sous les pas, les passants qui, passant, ignorent que ce faisant ils passent, les chiens, en scandent la rumeur et les humeurs. L'énergie cinétique, l'allant, semble être le moteur qui impulse l'auteure quand, par ailleurs, c'est au creux de l'amour, au lien des bienheureux, qu'elle se ressource, qu'un corps bat à son heure. Le sens qui n'en a pas, c'est la vie même, danse à mille pas, portée par la vague dans la circulation des flux et la respiration des vents sous la voussure du large, le mot qu'on note, celui qu'on profère, celui qu'on rencontre, celui qui vous rencontre. Au fil de son verbe, vibre, chair, la poète, sur les touches d'ivoire, l'ivoire de ses ongles, de ces dents qu'on se fait sur le langage, le phrasé des voix.

12/2019

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Littérature française

Vous ne mourrez nullement. Mythe romanesque

Le 27 mars 1945, dans un camp de concentration (Dachau), le corps d'un homme jeune est jeté parmi des dizaines d'autres dans une fosse creusée à cet effet. Quelques jours ou heures plus tôt, alors qu'il finissait de lutter contre la mort, un compatriote, qui venait d'arriver, avait déposé à son chevet un livre au titre aussi dérisoire que symbolique : Vous ne mourrez nullement, tout un espace de vie fait de recherches et d'avancées, périple, odyssée, parcours, déceptions et espoirs, rencontres inattendues, réalité en même temps fantastique et mythologique, métamorphoses incessantes, adolescence sans fin, bonne nouvelle délivrée à l'humanité, avenir, parousie... Edgard Pich, sort de l'ombre un écrivain, qui a eu le défaut difficilement pardonnable de n'être pas un auteur parisien : François Vernet. Celui-ci - ancien khâgneux et précoce auteur (19 ans) de poèmes et de nouvelles, d'une pièce de théâtre, acteur et metteur en scène de Claudel (Protée), chroniqueur cinématographique d'un grand journal (Marianne), traducteur d'un roman anglais... - publie au moment où la guerre a commencé à s'achever (mars-avril 1944), Vous ne mourrez nullement, écrit pour l'essentiel pendant l'hiver 1941-1942 et édité par Le Sagittaire. Ce roman de formation articule de façon classique mais en même temps très originale deux perspectives : le héros tente de transformer un ego incertain et provisoire en un ego cohérent et durable, mais cela dans le contexte de structures collectives diverses, toutes plus ou moins mythiques, mais chacune douée d'une forte attractivité. D'où la forme éclatée de l'oeuvre, à l'inverse de la concentration des romans passionnels (de Manon Lescaut à Volupté). Les essais du voyageur-narrateur débouchent ici sur un poème, la célébration d'une "aube" faite d' "or" et de "sang rédempteur" - idéaux relativement incertains, si ce n'est comme une sorte de prémonition inconsciente de sa propre disparition à Dachau.

05/2020

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Philosophie

La fin de l'histoire, épiphanie des religions. Acte psychanalytique et acte philosophique

L'intention est de montrer la portée décisive, pour le monde actuel comme fin de l'histoire, de toutes les grandes religions, au premier chef du judéo-christianisme. Et de montrer cela en faisant, de l'acte qu'accomplit le psychanalyste avec l'analysant, le modèle de l'accomplissement de l'acte historique qu'a engagé la philosophie depuis les Grecs et qui vise à l'institution de la société juste. On part de l'acte qu'accomplit le psychanalyste en libérant le sujet individuel et en lui permettant de devenir individu véritable (chap. I). De là on envisage l'obstacle auquel s'est heurtée la philosophie quand elle a voulu, depuis son commencement en Grèce, instituer, c'est son acte à elle, la société juste où l'individu ait toute sa place — obstacle qui est l'entraînement du sujet social, du peuple, au mal social irréductible (pulsion de mort), à la violence sacrificielle empêchant l'individu d'advenir (chap. II). On établit ensuite que cet acte s'accomplit aujourd'hui, quand la philosophie en est venue à affirmer, outre l'existence proclamée depuis Kierkegaard, l'inconscient introduit par Freud (chap. III). On voit alors que la philosophie ne peut pas, par elle seule, faire admettre un tel accomplissement au sujet social (chap. IV). On soutient que cela ne lui est possible que dans la mesure où elle reconnaît, la déployant en rationalité pure, la vérité première de la révélation par laquelle l'homme est appelé à devenir individu (c'est ce qu'impliquent les commandements du Sinaï) et par laquelle Dieu se donne dans sa vérité trinitaire (chap. V). On conclut en montrant que cette révélation, qui est théologiquement celle du christianisme, doit commencer par le judaïsme et s'achever par l'islam, chacune des religions révélées ayant sa légitimité, comme, à partir de là, chacune des grandes religions humainement instituées (chap. VI).

09/2019

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Critique littéraire

L'esprit NRF

1908-1940 : un des "âges d'or" de notre littérature. La Nouvelle Revue Française en offre le meilleur miroir. Mais elle fut bien plus que cela. Aucune revue, jamais et nulle part, n'a rempli dans la vie des lettres un rôle comparable. Fondée par cinq amis de trente-cinq à quarante ans groupés autour d'André Gide, elle sut, après la première guerre mondiale, trouver un second souffle avec Jacques Rivière et achever d'établir sa suprématie avec Gaston Gallimard et Jean Paulhan. Elle attira, encouragea, révéla, suscita la presque totalité des talents de son époque. Tous ces auteurs, dont notre mémoire conserve les noms, se retrouvent dans ses sommaires. Les gens de La N.R.F. , ceux qui la firent, ont été des agents de recrutement en continuel service actif. La liste de leurs échecs tiendrait sur une seule ligne. La N.R.F. eut toujours le souci d'apparaître comme un espace de liberté et un lieu de rencontre. Dans l'ensemble, elle y parvint. Mais elle fut par là-même un lieu d'affrontement. Les fêtes qu'elle donna en l'honneur de l'intelligence et, avant tout, d'une intelligence française n'exclurent pas les rixes entre les invités. Dans ses choix, elle eut souvent raison. Deux erreurs magistrales évitent néanmoins de croire à son infaillibilité. Sa surprenante diversité aurait dû compromettre son unité. Et pourtant, aux dires de ses amis comme de ses ennemis, l'esprit N.R.F. a existé. Un demi-siècle après, le lecteur devrait le retrouver aussi vivant et présent qu'à sa naissance. Notre actualité, il est vrai, rend proches les débats qui, de sa création à la guerre, l'animeront et l'agiteront. Existe-t-il une théorie du roman ? Quel doit être le rapport entre intellectuel et politique ? Pour quel public doit-on écrire ? A l'époque de la primauté de l'écrit, cette revue proposera le plus passionnant des appareils critiques, qui permet de vivre au présent un grand moment d'histoire.

06/1990

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Littérature française

La dernière harde

Ce chien-là était bon rapprocheur et savait la bête qu'il voulait. Ni danseur, ni babillard, il s'assurait tranquillement aux branches et ne pataugeait point dans le change. "Une troisième fois, il relança le Vieux. C'était à l'orée de l'enceinte, près des étangs. La Bréhaigne, sans qu'il y eût paru, avait tiré de ce côté-là. Elle regardait déjà la lisière, toute prête à sauter dans le clair en emmenant les bêtes derrière elle. Le dix-cors entendit le chien, se rasa comme les autres fois. Mais au moment où il se couchait, il vit que la Bréhaigne sautait. Alors il devina que sa dernière chance de salut allait peut-être lui échapper ; que s'il persistait davantage à remuer le change au hasard, il ne mettrait pas en défaut le quêteur collé à sa voie. "Dans l'instant, il prit son parti, bondit vers la lisière et réussit à la toucher au moment même où les dernières bêtes passaient. "L'une d'elles était le daguet rouge. Ce fut vers lui que vint s'achever la pointe du Vieux des Orfosses. Il se jeta devant le daguet, le bouscula un peu de l'épaule et le maintint au-dedans de l'enceinte. Il n'avait pas eu besoin de le presser de toute sa force : une brève poussée avait suffi. Quand le chien poussa son récri, ce furent deux cerfs, un daguet rouge et un grand vieux dix-cors, qui partirent devant lui et s'enfoncèrent dans la futaie. "Alors commença, pour le Rouge, une promenade longue et sévère. Le chien continuait de crier en filant bon train derrière eux. Sa clameur discordante exultait à grand vacarme : on eût dit que plusieurs chiens ensemble hurlaient à travers la futaie. Et bientôt, en effet, d'autres chiens hurlèrent avec lui. "Peut-être étaient-ils trois ou quatre. Mais le Rouge, déjà, croyait qu'une meute entière le poursuivait dans les Orfosses. "

06/2018

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Littérature française

Si loin, si proche. La quête du père dans "le premier homme" d'Albert Camus

Il y a soixante ans, l'académie suédoise décernait le Nobel de littérature à Albert Camus, l'auteur, entre autres, de L'étranger, de La Peste et de La Chute. Le discours qu'il prononce à Stockholm, le 10 décembre 1957, au moment de recevoir son prix, il le dédie à un homme que personne ne connaît : Louis Germain. L'écrivain tenait à associer publiquement son instituteur du primaire à cette reconnaissance internationale, car Camus, orphelin de la Grande Guerre - son père est tombé au champ d'honneur, il n'avait pas un an - trouva en Louis Germain une véritable figure paternelle. L'instituteur ira jusqu'à plaider la cause de l'enfant auprès de sa grand-mère pour que Camus accède au collège. En 1957, cela fait plus de dix ans que Camus est à son tour devenu père et le fantôme de Lucien, son propre père, revient le hanter. Si, jusque-là, le père n'a pas trouvé plus de place dans son oeuvre que dans sa vie, il veut désormais lui en faire une. Bien avant de partir se recueillir sur la tombe de ce père inconnu, il prend des notes. Elles s'accumulent, certaines prennent même la forme de chapitre, mais le résultat ne le satisfait pas et la mort ne lui laissera pas le temps d'achever Le Premier homme dont ses héritiers autoriseront la publication en 1994. Si loin, si proche a été rédigé dans le cadre d'un mémoire de maîtrise (équivalent de l'actuel Master I) juste après la parution du Premier homme. Cela a permis à Virginie Lupo de travailler de manière totalement "libre" , aucun document n'ayant encore été publié sur ce texte. Depuis, plusieurs études ont vu le jour, mais nous avons choisi de faire paraître ce travail sans l'actualiser des recherches actuelles, afin d'en livrer la réflexion pure, totalement personnelle.

05/2017

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Sciences historiques

Montauban. Histoire d'une ville protestante

L'histoire de nos guerres religieuses n'a jamais été faite. Le jour où il se trouvera un homme assez vigoureux de génie pour l'écrire, cette histoire se dégagera du chaos actuel, comme une gerbe lumineuse ; tout y paraîtra nouveau, car les contemporains effleurent le sujet à peine, faute d'avoir puisé aux véritables sources. L'oeuvre reste donc à faire, et, bien souvent, depuis trente ans que nous fouillons, rude et silencieux travailleur, dans le champ du passé, elle a tenté notre ambition. Pour peindre avec l'énergie et la chaude couleur qu'elles exigent ces longues et diverses séries de scènes pleines d'action, de mouvement, d'intérêt puissant et de drame, nous nous étions pénétré fortement de l'esprit des temps où elles se jouèrent. Durant plusieurs années, nous avons ainsi recueilli et classé avec patience les éléments de notre travail, attendant un moment favorable pour le mettre au jour. Ce moment n'est pas venu. Nous avons remis nos projets à des temps plus heureux, et nous nous sommes borné à faire une page du livre préparé avec tant de soins et si longtemps étudié. Grâce au fond même du sujet, ce livre immense se résume, avec ses parties principales et ses points les plus lumineux, dans Montauban, l'histoire d'une ville protestante. Il n'est pas inutile, en effet, de remettre sous les yeux de cette génération flasque, énervée, rongée jusqu'à la moëlle par l'égoïsme et le mal de l'or, les prodiges de vigueur, de constance et de dévouement accomplis par nos pères, pour achever l'émancipation de l'esprit humain et la conquête de la liberté religieuse (Extrait de l'Avant-propos, édition originale de 1862). Cette monographie historique sur la ville de Montauban court des origines à la Révolution. Cette nouvelle édition, entièrement recomposée, permettra aussi de redécouvrir un historien "occitan" un peu trop oublié jusqu'à présent et l'histoire ancienne d'une ville passionnante.

03/2019

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Littérature érotique et sentim

Les cobras de Dartmouth Tome 4 : Hors-Jeu

Etre en avance sur le jeu peut vous ramener à la case départ. Et remettre en cause tout ce pour quoi vous avez travaillé. Rebecca Bower, mère célibataire et soumise a abandonné sa carrière comme journaliste sportive pour devenir consultante en communication pour l'équipe de hockey de son frère. Un mariage raté avec un homme plus qu'égoïste a fait d'elle une femme prudente lorsqu'il s'agit de relations. Malheureusement, l'attirance est une chose difficile à nier, et ses hormones s'emballent lorsqu'elle s'approche de Scott Demyan, le tireur des Cobras. Zachary Pearce a fait son "coming-out" la saison dernière afin de détourner l'attention de son coéquipier. Et sa seule et unique nuit avec Scott Demyan a été perturbante. Les choses pourraient être autrement, si seulement Scott était une personne différente. Au lieu de cela, une nuit de jeux sensuels BDSM avec Becky le laisse sur sa faim, mais elle pense qu'il est gay et se pose des questions sur son intérêt pour elle. Cela fait très longtemps qu'une femme l'a attiré à la fois en tant qu'homme et Dom, et il fera tout ce qui est en son pouvoir pour lui prouver qu'elle est la personne qu'il désire. Sa seule fois avec Scott était une erreur. Scott peut avoir oublié ce qui lui est arrivé durant son enfance, mais il n'en est pas moins que les effets persistent, et il devient le spécialiste des nuits alcoolisées sans lendemain... Jusqu'à ce qu'il rencontre Zach et Becky et qu'il se rende compte de ce qui lui manque. Mais aucun d'eux ne croit que Scott peut être fidèle. Bien qu'il fasse des efforts pour se racheter afin d'éviter d'être exclu de son équipe, ils veulent plus venant de lui. Il est enclin à changer, mais le changement le plus important - celui de faire passer leur bonheur avant le sien - signifie qu'il finira certainement seul.

09/2017

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Histoire internationale

Le rapport Nemtsov. Poutine et la guerre

Boris Nemtsov, l’un des principaux opposants russes, qu’on voyait en tête de toutes les manifestations de l’opposition, préparait un rapport sur «Poutine et la guerre» dans lequel il entendait montrer comment et pourquoi l’agression russe contre l’Ukraine avait été décidée. Pour ce faire, il avait commencé à rassembler des informations, convaincu qu’en Russie, à part Vladimir Poutine, personne n’avait besoin de cette guerre qui lui aura permis de faire remonter sa cote de popularité de 44 à 89 %. Boris Nemtsov n’a pas eu le temps d’achever son réquisitoire. Il a été abattu par des tueurs le 27 février 2015, sous les murs du Kremlin, sans qu’à ce jour la justice russe n’ait réussi à identifier un quelconque commanditaire. Ce Rapport est donc basé sur les informations qu’il avait réunies et sélectionnées. Ses notes manuscrites, les documents rassemblés par lui ont tous été utilisés pour la rédaction finale, qui reste une des rares tentatives de contrer la version du pouvoir, car en Russie, on le sait depuis Anna Politkovskâia, le courage politique se paie au prix fort. Composé de onze chapitres, le Rapport analyse les circonstances et la préparation programmée de l’annexion de la Crimée par les fameux «petits hommes verts», suivie d’un soi-disant référendum, et s’intéresse à la présence patente des services secrets et des militaires russes dans les «républiques» autoproclamées de Donetsk et de Lougansk. Le Rapport démonte patiemment la propagande officielle, relayée par les médias aux ordres. Pour les auteurs du Rapport Nemtsov, il est clair que la Russie, en plein revival stalinien comme le soulignait par ailleurs Svetlana Alexievitch, mène une vraie guerre contre l’Ukraine coupable de vouloir devenir un pays démocratique indépendant. II reste que le coût de cette politique aventuriste, malgré la popularité record de Poutine, risque d’être très lourd alors que les sanctions américaines et européennes conjuguées avec la chute des revenus pétroliers enfoncent chaque jour un peu plus la Russie dans une crise économique sans précédent.

02/2016

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Sports

L'homme à la conquête de l'air. Tome 1, Le règne des aéronautes 18e et 19e siècles

A la fin du 18ème siècle, la société française bascule brusquement dans l'ère enivrante et chargée de promesses du vol humain. Peu à peu une sensibilité nouvelle apparaît qui poussera l'homme à idéaliser un pouvoir extraordinaire dont les racines plongent au coeur du mythe Icarien et puisent aux sources des révolutions scientifique, politique et industrielle. Alors commence une fascinante entreprise de séduction et d'expérimentation qui conduira acteurs et spectateurs à projeter dans l'élan aéronautique une certaine idée du progrès : les scientifiques vont se saisir du vol pour l'utiliser ou le mettre en équation, les professionnels le vendront et le peuple jouira de son spectacle, les militaires vont convoiter sa puissance et les élites célébreront son caractère distinctif avant d'en codifier "sportivement" la pratique, l'homme de toutes conditions tentera de l'apprivoiser, de le contrôler et cherchera à redéfinir sa perfection comme pour mieux se l'approprier. Tour à tour les forces vives de la société vont impulser, à son développement, une énergie, un dynamisme, qui n'est pas le fait d'un ensemble travaillant à l'unisson mais plutôt le fruit d'une multitude d'apports dont la place et l'intensité varient dans le temps, dans l'espace, et dans le champ social avec une certaine cohérence. A chaque époque, à chaque milieu, correspond une image du vol. L'histoire des pratiques aéronautiques montre de quelle manière cette image évolue et comment le vol reflète les ambitions et les espoirs de l'individu ou du groupe. Entre Paris et la région Aquitaine, cette étude qui débute avec l'expérience aristocratique, éclairée et académique des premières ascensions aérostatiques pour s'achever au moment où l'industrialisation d'un vol contrôlé, sportivisé, cédera le pas aux appétits nationalistes et guerriers du vingtième siècle naissant, propose, à travers la lutte de l'homme contre la pesanteur, une lecture originale des rapports que la société française entretient avec la notion de progrès, une lecture du regard que l'homme porte sur sa propre existence.

06/1998

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Littérature française

OLYMPE DE CLÈVES Tome 1

Avignon, mai 1727. Bannière, jeune novice chez les jésuites, passionné de théâtre, voit l'actrice Olympe de Clèves par la fenêtre de son couvent. Il en tombe amoureux, s'enfuit et se rend au théâtre, où il se retrouve sur les planches, remplaçant Champmeslé, acteur pieux honteux d'être comédien. Ce dernier vole les habits de Bannière et se fait jésuite à sa place. Bannière est contraint de fuir, ayant rompu son noviciat. Olympe, qui vient de se faire éconduire par son amant, M. de Mailly, s'éprend de Bannière, et ils fuient vers Lyon. Là, Olympe est engagée comme comédienne, et Bannière est tiraillé par deux démons : le jeu et la jalousie. Il vole une bague donnée à Olympe par M. de Mailly et la vend. La beauté et le talent d'Olympe lui attirent l'amour de l'abbé d'Hoirac et la jalousie de la Catalane, actrice dans son nouveau théâtre. Celle-ci, avec l'aide de sa coiffeuse, se fait passer pour Olympe et cède aux avances de M. d'Hoirac, qui est dupe de cette comédie et offre à la Catalane la bague de M. de Mailly, qu'il a achetée. Olympe, blessée de voir la bague au doigt de sa rivale et pensant qu'elle lui a été donnée par Bannière, le quitte, alors même qu'elle l'aime toujours. Au même moment, Bannière est arrêté par les soins d'Hoirac. M. de Mailly revient vers Olympe, avec un ordre de début au théâtre à Paris. Elle accepte, à condition que M. de Mailly libère Bannière de l'emprise des jésuites en l'enrôlant dans son corps de dragons. Bannière en profite pour s'enfuir, récupère la bague qui a été cause de son malheur, et suit Olympe jusqu'à Paris. Là, il est enfermé à Charenton en tant que fou après avoir voulu forcer l'entrée du théâtre où elle débutait.

01/2023

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Littérature française

OLYMPE DE CLÈVES Tome 2

Avignon, mai 1727. Bannière, jeune novice chez les jésuites, passionné de théâtre, voit l'actrice Olympe de Clèves par la fenêtre de son couvent. Il en tombe amoureux, s'enfuit et se rend au théâtre, où il se retrouve sur les planches, remplaçant Champmeslé, acteur pieux honteux d'être comédien. Ce dernier vole les habits de Bannière et se fait jésuite à sa place. Bannière est contraint de fuir, ayant rompu son noviciat. Olympe, qui vient de se faire éconduire par son amant, M. de Mailly, s'éprend de Bannière, et ils fuient vers Lyon. Là, Olympe est engagée comme comédienne, et Bannière est tiraillé par deux démons : le jeu et la jalousie. Il vole une bague donnée à Olympe par M. de Mailly et la vend. La beauté et le talent d'Olympe lui attirent l'amour de l'abbé d'Hoirac et la jalousie de la Catalane, actrice dans son nouveau théâtre. Celle-ci, avec l'aide de sa coiffeuse, se fait passer pour Olympe et cède aux avances de M. d'Hoirac, qui est dupe de cette comédie et offre à la Catalane la bague de M. de Mailly, qu'il a achetée. Olympe, blessée de voir la bague au doigt de sa rivale et pensant qu'elle lui a été donnée par Bannière, le quitte, alors même qu'elle l'aime toujours. Au même moment, Bannière est arrêté par les soins d'Hoirac. M. de Mailly revient vers Olympe, avec un ordre de début au théâtre à Paris. Elle accepte, à condition que M. de Mailly libère Bannière de l'emprise des jésuites en l'enrôlant dans son corps de dragons. Bannière en profite pour s'enfuir, récupère la bague qui a été cause de son malheur, et suit Olympe jusqu'à Paris. Là, il est enfermé à Charenton en tant que fou après avoir voulu forcer l'entrée du théâtre où elle débutait.

01/2023

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Littérature française

Les enfants de Mussolini. Cycle littéraire "Les BONNABEL" – Tome VI

Les Bonnabel est le titre d'un cycle littéraire composé d'une suite de douze ouvrages. L'odyssée débute pendant la Grande Guerre pour s'achever un siècle plus tard. L'ensemble du récit décrit la vie d'une famille huguenote originaire de la Drôme ; ses membres sont cruellement éprouvés par les conséquences guerrières, et la folie meurtrière des hommes. A partir d'archives nationales, la collection Les Bonnabel évoque avec réalisme des évènements, et des grandes figures historiques du pays, conférant à la totalité de l'oeuvre une cohérence et une véracité d'une parfaite justesse sur la dimension militaire, politique, religieuse et de science humaine et sociale. Les épisodes de la dodécalogie Les Bonnabel se composent comme suit : Tome I : Les veuves blanches. Tome II : Les sacrifiés de l'Argonne. Tome III : Les oubliés de Monastir. Tome IV : Les galopins sanglants. Tome V : Les fanatiques de L'oustacha. Tome VI : Les enfants de Mussolini. Tome VII : Les enragés de la défaite. Tome VIII : Les triangles roses. Tome IX : Les oubliés du Vercors. Tome X : Les enfants de Boches. Tome XI : Les amants de Bouillante. Tome XII : Les justiciers. Note préliminaire de l'auteur pour le Tome VI : L'Italie s'enfonce doucement dans l'idéologie fasciste au risque de perdre ses repères historiques. Son chef emblématique, Benito Mussolini, après avoir envisagé de constituer un front antinazi avec la France et l'Angleterre, et de déclencher une guerre préventive contre l'Allemagne, s'est finalement acoquiné avec le Führer. Pierre Laval tente de raccommoder les deux nations latines mais ses efforts ne parviennent qu'à fortifier la conviction italienne d'un meilleur choix, avec le IIIe Reich. C'est la naissance de l'Axe. Les Bonnabel retrouvent l'héritier mâle qui leur manquait. Slobodan reprend sa place parmi les siens et reprend ses racines françaises, drômoises sans pour autant renier ses ancêtres yougoslaves. La famille Bonnabel s'enrichit, enfin libérée de son passé.

09/2023

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Littérature française

Les galopins sanglants

Les Bonnabel est le titre d'un cycle littéraire composé d'une suite de douze ouvrages. L'odyssée débute pendant la Grande Guerre pour s'achever un siècle plus tard. L'ensemble du récit décrit la vie d'une famille huguenote originaire de la Drôme ; ses membres sont cruellement éprouvés par les conséquences guerrières, et la folie meurtrière des hommes. A partir d'archives nationales, la collection Les Bonnabel évoque avec réalisme des évènements, et des grandes figures historiques du pays, conférant à la totalité de l'oeuvre une cohérence et une véracité d'une parfaite justesse sur la dimension militaire, politique, religieuse et de science humaine et sociale. Les épisodes de la dodécalogie Les Bonnabel se composent comme suit : Tome I : Les veuves blanches. Tome II : Les sacrifiés de l'Argonne. Tome III : Les oubliés de Monastir. Tome IV : Les galopins sanglants. Tome V : Les fanatiques de L'oustacha. Tome VI : Les enfants de Mussolini. Tome VII : Les enragés de la défaite. Tome VIII : Les triangles roses. Tome IX : Les oubliés du Vercors. Tome X : Les enfants de Boches. Tome XI : Les amants de Bouillante. Tome XII : Les justiciers. Note préliminaire de l'auteur : Un peu comme un pugiliste qui ne se remet pas de son dernier combat, la France républicaine vacille et tangue quand ses ennemis de toujours se mettent en tête de la renverser et de lui substituer un régime autoritaire comme la tentation en vient à nos deux voisins de l'Allemagne et de l'Italie. Clemenceau, Briand, même Caillaux s'en sont allés et leurs successeurs découvrent un monde nouveau dominé par les Etats-Unis qui ont renié leur parole quand les démocraties tombent l'une après l'autre. Les galopins sanglants comme les appelle Edouard Herriot échouent heureusement aux portes de la Chambre des députés. Dans ce tumulte annonciateur de lendemains qui déchantent, la famille Bonnabel n'échappe pas à son destin.

06/2023

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Thrillers

Protocole Magog

Sur fond de cyber attaques et de luttes d'influence géostratégique, "Le protocol Magog" met en scène le chaos qui pourrait résulter d'une perte de contrôle de nos données numériques et les moyens à disposition pour s'en prémunir. Dans ce roman captivant, tout est plausible puisque la trame et la plupart des personnages, construits avec talent, sont inspirés des connaissances et expériences des auteurs, tous trois experts en leur domaine. Côte d'azur, Palais des congrès de Nice. Un jeune informaticien travaillant sur un programme de cryptage révolutionnaire est retrouvé mort juste avant de présenter sa conférence au public, tué d'une balle en plein coeur. L'arme utilisée : un pistolet ultra silencieux, servant habituellement à achever les chevaux blessés. Quelques jours plus tard, son associé meurt à son tour à Paris, dans des circonstances similaires. Explorant d'abord des pistes personnelles, voire politiques, la commandante Sanda Pleynel finit par comprendre que le mystérieux logiciel est peut-être la clé de l'énigme. Très vite, apparaît le nom d'un sulfureux oligarque d'Asie Mineure mêlé à une escroquerie bancaire. Pour les besoins de son enquête, mais également pour tromper un sentiment de solitude de plus en plus pesant, la policière niçoise recontacte Alasdair McPhee, un homme d'affaire anglais et ancien légionnaire dont elle est tombée sous le charme il y a plus de 20 ans, quand elle n'était qu'une adolescente, en vacances en Corse avec sa famille. Les événements se précipitent soudain lorsqu'un coup d'Etat fomenté par des puissances étrangères provoque la chute du président du Kazakhstan, proche du Kremlin. La tension monte entre Paris, Washington, Moscou et les partisans du président déchu, et les exécutions se poursuivent. Quant aux informaticiens français de l'Agence nationale de sécurité, ils comprennent enfin la nature du logiciel développé par Abel le protocole Magog tant convoité par le nouvel homme fort de Noursoultan.

06/2022

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Notions

L'enracinement. Prélude à une déclaration des devoirs envers l'être humain

" L'enracinement est peut-être le besoin le plus important et le plus méconnu de l'âme humaine. C'est un des plus difficiles à définir. Un être humain a une racine par sa participation réelle, active et naturelle à l'existence d'une collectivité qui conserve vivants certains trésors du passé et certains pressentiments d'avenir. Participation naturelle, c'est-à-dire amenée automatiquement par le lieu, la naissance, la profession, l'entourage. Chaque être humain a besoin d'avoir de multiples racines. Il a besoin de recevoir la presque totalité de sa vie morale, intellectuelle, spirituelle, par l'intermédiaire des milieux dont il fait naturellement partie. " Ce texte a été rédigé entre janvier et avril 1943, alors que Simone Weil était engagée en tant que résistante dans la France libre à Londres. Le général de Gaulle lui avait demandé un rapport afin de prévoir l'avenir de la France après la guerre, car il souhaitait l'établissement d'une nouvelle Déclaration des droits de l'Homme pour la Libération. Simone Weil mourut le 26 août 1943 et ne put achever son écriture. Née en 1909, Simone Weil fut élève de l'Ecole normale supérieure, disciple du philosophe " Alain " , et agrégée de philosophie en 1931. D'abord enseignante en lycée, elle abandonne un temps sa carrière et travaille comme ouvrière, entre autres chez Renault. Militante syndicale et proche des milieux anarchistes, elle s'engage dans les Brigades internationales en 1936 et, malgré son dégoût de la guerre, part se battre en Espagne. Mais elle en revient désillusionnée. Elle quitte la France en 1942 pour New York et, enfin, Londres, où elle rejoint la résistance gaulliste pour la France Libre. Atteinte de la tuberculose, elle meurt le 24 août 1943 dans un sanatorium de Londres, âgée seulement de 34 ans. Son oeuvre est considérée comme l'une des plus marquantes du XXe siècle.

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Poésie

Oeuvres complètes. Edition limitée

Faire d'une "oeuvre petite et fermée comme un poing" (Pierre Michon dixit) quelque chose qui ressemble à un livre : délicate entreprise. Car il faut aussi que le livre ressemble à l'oeuvre et ne tire pas sa forme de vieilles routines. Rimbaud a fait imprimer Une saison en enfer et à peu près rien d'autre. L'invention éditoriale est donc permise. Subdivisions, périodisations, classifications et déclassements ont parfois fait de l'éditeur un biographe déguisé ou un commissaire-priseur. Or, s'il s'est lui-même essayé à des regroupements, Rimbaud n'a jamais fini le travail. L'achever pour lui - distribuer ses oeuvres dans des cases entérinées par l'usage ou imaginées pour l'occasion -, c'est plaquer des catégories posthumes sur une énigme vivante. Sous l'intitulé Ouvres et lettres - mais A la recherche d'une voix aurait été un titre acceptable -, cette édition présente l'oeuvre (en prose et en vers) dans sa continuité (et ses ruptures), selon une chronologie avérée ou conjecturale. De chaque poème on offre, successivement, les différentes versions connues, y compris celles que Rimbaud a insérées dans ses lettres. La typographie varie selon qu'on donne à lire un manuscrit autographe ou une copie, voire une publication non autorisée par l'auteur. Puis viennent les lettres écrites par Rimbaud entre 1870 et 1875 (dont les lettres du "voyant", bien sûr), avec à nouveau, le cas échéant, les poèmes qui y sont inclus et qui peuvent donc être lus, cette fois, dans leur contexte. Tout ce qui suit est hors d'oeuvre. Sous l'intitulé Vie et documents paraît la "Chronologie", qui est habituellement placée en tête des volumes de la Pléiade. On y glisse, à leur date, les lettres écrites par Rimbaud de 1878 ("J'arrive ce matin à Gênes. . ".) à sa mort. On propose en outre un choix de documents ; ils ne dissipent pas le mystère, tout au plus en dessinent-ils les contours. Mais qu'y a-t-il de plus énigmatique chez Rimbaud ? Son silence ? ou bien plutôt sa voix ?

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Critique

Stendhal en archipel

Un stendhalien triste est un triste stendhalien. Ce petit bréviaire "P. P. C". (pour prendre congé), comme on disait au XIXe siècle, est un salut gai à un écrivain avec qui on a noué amitié dès l'adolescence, commerce quotidien et heureux prolongé sans éclipse jusqu'au grand âge, et qu'il sied désormais d'achever en silence. Osera-t-on dire : tel Fabrice en sa chartreuse ? En se moquant de soi-même, on osera. Pour cet "au revoir et merci" au moins pesant des hommes - sa corpulence physique était une ruse pour détourner les indignes -, on a choisi une forme qui lui ressemble : mercurielle, joueuse et autant que possible à l'état naissant, fuyant comme la peste le compact, le touffu, le prétentieux et l'universitaire, autant dire ce qu'il y a de plus contraire à Stendhal. On espère que cette approche prismatique, dans ses figures libres et ses miroitements, réussit à capter quelque chose d'une personnalité rebelle à tout fixatif. "Dans l'état-major de la France libre, un lettré amoureux de La Chartreuse adresse un clin d'oeil complice à son écrivain préféré en lui empruntant une image, d'autant plus militante et pertinente en l'occurrence, que brûler les ouvrages imprimés était, on le sait, une des occupations favorites des nazis et le symbole même de leur barbarie culturelle. Touché de plein fouet par cette formulation, où il lit son propre destin, un poète, après avoir, comme le stendhalien Jean Prévost, lutté les armes à la main contre ces bûchers qui nient toutes ses raisons de vivre, la reprend à son compte, mais pour la détourner positivement : oui, la bibliothèque flambe, mais c'est de fraternité, d'exigence et d'espoir. Elle n'a d'autre vocation que de mettre le feu. Profession de foi dans le filigrane de laquelle on est heureux que, masqué mais reconnaissable, se profile le visage de Stendhal".

11/2022

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Histoire de France

La Révolution française dans l'infortune de la finance

Comment la Révolution, commencée en 1789 par un acte d'abolition de la tyrannie et le serment de donner à la France une constitution, en arriva-t-elle à dégénérer, à produire une nouvelle aristocratie, à faire rentrer dans sa misère le peuple souverain ? Les débats d'idées tiennent une grande place dans les lectures de cette Révolution ; les effets émergents, les projets avortés de la raison constructiviste, les excès en tous genres et, bien sûr, la tyrannie de Robespierre sont au coeur de la lecture canonique depuis la révolution furétienne. Oublions ces sottises et cherchons dans les documents, les écrits, les discours ; dans les principes mis en avant et les pratiques qui les contredirent ; dans les mensonges des démagogues, les erreurs d'honnêtes incompétences ; dans les promesses impossibles à tenir, d'honorer toutes les dettes de l'Ancien Régime, de racheter tous les offices et revenus obtenus jadis par faveur et à peu de frais ; dans l'impérieuse nécessité de fonder un moyen de paiement, un organisme central de comptabilité, là où les comités locaux suppléèrent sans méthode aux caissiers à façon aux comptes invérifiables, aux épices et tours de passe-passe ; dans l'affrontement d'hommes intègres, qui ne se comprirent pas (Robespierre et Cambon) ; dans l'opposition entre initiative du peuple et mise en place d'un système monétaire et financier ; tout cela combattu, dans le silence des affaires d'abord, puis, après Thermidor, dans la revendication de la liberté d'entreprendre, de commercer, de faire de la finance à compte privé. La Révolution, qu'on a dite perdue par l'irruption du peuple sur la scène publique, fut gangrenée par tous ceux qui n'y virent et n'y trouvèrent que moyens de fortune. Et c'est encore au nom de la Nation, de la Patrie, de l'unité même, que la monnaie, après Thermidor, fut dégradée, puis liquidée ; les finances laissées dans le désordre d'agents infidèles, couverts ou dénoncés par des dirigeants corrompus. Désordre bénin ; la guerre de conquête devait tout régler. Alors vint le nouveau despote.

01/2014

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Histoire internationale

L'Observatoire de la vie publique à Madagascar. D'une crise à l'autre (2001-2013)

Qualifié "d'île heureuse" dans les années 60, jouissant d'une estime que lui enviaient bien des Etats africains, Madagascar a connu depuis lors une évolution souvent incompréhensible pour un observateur étranger. D'où l'intérêt de cet ouvrage qui éclaire, de manière originale et sans parti-pris, le fonctionnement de la société malgache, notamment pour ce qui concerne la gestion des affaires publiques, la démocratie et l'Etat de droit. Sont réunis ici les communiqués publiés par le SeFaFi (sigle malgache pour Sehatra Fanaraha-maso ny Fiainam-pirenena - Observatoire de la vie publique) de sa création en 2001 à 2013, fin de la Transition ouverte en 2009. Se démarquant d'une société civile prisonnière du consensus et de la sacralisation du pouvoir, le SeFaFi ne se contente pas de réagir à l'événement ; il observe, analyse, interpelle si nécessaire, et fait part de ses recommandations dès lors que la démocratie et de Etat de droit lui semblent être menacés. Cette période est dominée par Marc Ravalomanana, allant de sa spectaculaire prise de pouvoir en 2002 à sa démission anticonstitutionnelle et à sa fuite en Afrique du Sud en 2009, pour s'achever avec l'interminable Transition dirigée par Andry Rajoelina. La centaine de communiqués publiés parle SeFaFi au long de ces années permet de mieux comprendre la succession d'événements dont la cohérence échappe aux médias étrangers, voire même aux citoyens malgaches. Au-delà des faits évoqués, cet ouvrage fait ressortir les maux structurels d'une société en pleine mutation. Il suffit de mentionner la corruption de la sphère dirigeante et l'impunité dont elle jouit ; l'instrumentalisation de la justice au profit des puissants ; l'indifférence des dirigeants à l'égard de l'intérêt général et la préoccupation exclusive de leurs intérêts particuliers. Bref, une classe politique totalement déconnectée des réalités et des problèmes des citoyens, et une société civile incapable de se mobiliser pour tenir tête aux dérives des politiciens.

07/2014