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Autres philosophes

Firmin Abauzit (1679-1767). Production et transmission des savoirs d’un intellectuel au siècle des Lumières

Savant aux intérêts multiples - historiques, scientifiques et religieux, connu et estimé dans l'Europe du XVIIIe siècle, bien qu'ayant très peu publié de son vivant, Firmin Abauzit reste à beaucoup d'égards un mystère. Comment ce réfugié huguenot, arrivé à Genève encore enfant après la révocation de l'édit de Nantes, a-t-il pu bénéficier d'une réputation flatteuse dans la ville d'accueil alors que ses opinions hétérodoxes sur la trinité ou la christologie ou les prophéties bibliques étaient notoires ? Au-delà des étiquettes faciles, quelle était la nature exacte de son hétérodoxie ? Comment sa légendaire "modestie" , qui lui a fait refuser honneurs et charges publiques, se concilie-t-elle avec le fait de laisser copier et circuler abondamment en Europe ses manuscrits ? Quel rapport existe-t-il entre une telle circulation et son refus obstiné d'autoriser la publication de ses travaux ? Comment interpréter, dans son cas, la tension entre réputation et publication ? A ces questions, souvent escamotées ou abordées dans une visée hagiographique, le volume répond par une réflexion large qui croise l'histoire des religions, de la littérature, de la philosophie et du fait religieux. Une approche qui intègre des aspects peu ou pas du tout étudiés de la vaste production de l'auteur, tels que le rapport entre idolâtrie et religion, ou sa lecture de textes déistes anglais, ou encore ses écrits de controverse confessionnelle, mais qui reprend aussi, en les renouvelant, des thèmes plus classiques, comme la célèbre note de Rousseau sur Abauzit philosophe ou les éditions concurrentes qui ont été publiées peu après la mort du savant.

11/2022

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Critique littéraire

Poétique de la critique littéraire. De la critique comme littérature

On considère habituellement qu'il y a d'un côté la littérature, de l'autre la critique : d'un côté l'écrivain, de l'autre le commentateur. Pour cette raison, s'il existe de nombreuses études sur l'art du romancier, du dramaturge ou du poète, il n'en existe guère sur celui du critique. On envisagera ici, au rebours d'une telle tradition, la critique comme de la littérature. Si la critique littéraire est un genre parmi d'autres, il n'y a plus aucune raison de se priver du plaisir (car c'en est un) de porter sur elle un regard de poéticien : on cherchera ainsi à forger une poétique de la critique - " poétique " devant s'entendre comme théorie générale des formes, et " critique " comme commentaire d'un texte particulier. On explorera ainsi les procédés d'écriture et de réécriture propres au discours critique, en laissant à d'autres, s'ils le souhaitent, le soin de se prononcer sur leur validité. D'Homère commenté par Zoïle ou Aristarque, jusqu'à Proust commenté par Barthes, Richard ou Starobinski, des scolies antiques et médiévales jusqu'aux recommandations du Monde des livres, des manuscrits grecs, byzantins ou chinois jusqu'aux réseaux sociaux, on arpentera tout un domaine jusqu'ici fâcheusement délaissé par la poétique. Il en résultera peut-être quelques conséquences imprévues - car, dès lors que la critique est envisagée comme une écriture, au même titre que son objet, il est bien possible que les textes critiques nous parlent autant d'eux-mêmes, si ce n'est plus, que des textes derrière lesquels ils prétendent généralement s'effacer.

05/2019

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Russie

Novgorod. Histoire et archéologie d'une république russe médiévale (970-1478)

Ouvrir les portes de la cité la plus fameuse de l'histoire médiévale russe, Novgorod, c'est entrer dans un monde fabuleux et méconnu, aux origines mêmes d'une puissance millénaire. Pour en saisir l'esprit, il faut naviguer entre les textes et les vestiges, tenter de faire la part du mystère et de la vérité historique. Riourik, héros mythique, y a-t-il fondé la Russie, ou la "? Ville Neuve ? " est-elle apparue lorsqu'une libre association d'aventuriers vikings, commerçant les armes à la main, s'est installée aux bords du fleuve Volkhov ? Novgorod invite à l'aventure et au rêve. L'historien Pierre Gonneau nous guide à travers l'écheveau des rues et des monuments de la ville la plus peuplée de Russie au début du XIIIe ? siècle, avec près de 30 000 habitants. Comme les marchands allemands de la Hanse venus acquérir de précieuses fourrures, l'auteur s'arrête devant la blanche cathédrale Sainte-Sophie, symbole du lieu. Il parcourt le territoire sur lequel cette cité exerçait son pouvoir, envoyant ses jeunes gaillards batailler sur les rives de la mer Blanche comme aux confins de la Volga. Les aspects politiques, économiques et artistiques y sont présentés avec précision, rappelant la puissance et le rayonnement de cette cité libre, presque "? république ? ", qui résiste à Alexandre Nevski. Si ce modèle politique disparaît sous les coups d'Ivan III en 1478, il subsiste encore un peu de cet esprit si singulier dans les icônes et les manuscrits de prestige, comme dans les étonnants billets sur écorce de bouleau qui racontent les travaux et les jours.

09/2021

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Critique littéraire

Victor Hugo

Victor Hugo est un grand, un immense écrivain. Tout le monde le reconnaît. Mais que sait-on de l'homme, de l'époux, de l'amant?? Et d'abord de l'enfant, écartelé entre son père soldat et sa mère vendéenne, tous deux se déchirant sur la garde de leurs trois fils. A douze ans, Victor écrit ses premiers poèmes, à quatorze il veut " être Chateaubriand ou rien ", à dix-huit ans l'Académie française le célèbre, déjà, et déjà ses colères politiques présagent de son avenir ! Car il sera de tous les combats, dénonçant la misère du peuple, luttant contre la peine de mort, contre les injustices, visitant les prisons, les bagnes... Lors du coup d'état du 2 décembre 1851, il monte sur les barricades. Menacé de mort, il devra fuir, d'abord en Belgique, puis à Jersey et à Guernesey où la vie se réorganise en famille avec, à ses côtés, sa fidèle maîtresse, Juliette, qui recopie inlassablement ses manuscrits. Un portrait fascinant qui éclaire de l'intérieur ce siècle passionnant que fut le XIXe siècle, naissant de la Révolution pour mettre au monde la République. Avec Napoléon, De Gaulle et Révolution française, Victor Hugo est l'une des oeuvres majeures de Max Gallo. Année après année, ce Victor Hugo déroule la vie intime du poète, si étroitement mêlée à la vie de la France, avec de larges extraits d'une oeuvre qui deviendra géante, et que nous découvrons pas à pas, au rythme impressionnant d'un génie en marche. " A travers le récit de la vie de Hugo, le grand roman de la liberté " François Busnel, L'Express

09/2017

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Essais biographiques

Ecrits. 1935-1959

Comme il l'avait confié à Jaime Sabartés en 1939, Pablo Picasso avait rêvé d'un livre qui "serait le reflet le plus exact de sa personnalité et son portrait le plus fidèle. On y verrait exprimé le désordre qui lui est propre. Chaque page serait un vrai "pot-pourri" sans la moindre trace d'arrangement ou de composition. [... ] Simplicité et complexité s'allieraient comme dans ses tableaux, ses dessins ou ses textes, comme dans une pièce de son appartement ou de son atelier, comme en lui-même" . Dans le prolongement de ce désir, la présente édition donne à lire l'ensemble des écrits de Picasso publiés en 1989, auxquels s'adjoignent un grand nombre d'inédits découverts dans l'ancienne collection de Dora Maar, dans des collections privées et celles des musées Picasso (Paris, Barcelone). Composés au crayon noir, en couleurs, à l'encre de Chine, au stylo-bille ou encore au crayon-feutre, ces textes ornent papier à dessin, à lettres, dos d'enveloppe, cartons d'invitation, morceaux de papier journal... Certains sont même gravés, enluminés, lithographiés ou peints, ainsi élevés au rang d'oeuvre d'art. La fascination que continue d'exercer Picasso sur le public rend plus que jamais nécessaire la lecture de ces écrits, souvent méconnus et pourtant indispensables à l'appréhension et à la compréhension de son oeuvre. Cette édition bénéficie des derniers apports de la recherche en cours dans un volume en couleurs, richement illustré d'oeuvres et de manuscrits, et, à la manière d'un parcours muséal, elle permet de s'immerger au coeur du processus créatif de l'un des plus grands artistes du XX ? siècle.

11/2021

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Histoire internationale

Raynal, un regard vers l'Amérique

Depuis 1492 l'Europe n'en finit pas de découvrir l'Amérique et de s'interroger sur la nature et le bien-fondé des relations qu'elle entretient avec le Nouveau Monde. Mais c'est en France, dans le dernier tiers du XVIIIe siècle, alors qu'outre-Atlantique le mouvement des Insurgents se transforme en guerre d'Indépendance, que l'Amérique occupe avec le plus de force le paysage intellectuel. Objet d'interrogations philosophi-ques, économiques, politiques, prétexte d'une réflexion fondamentalement critique, elle ne laisse indifférent aucun des penseurs de la dernière génération des Lumières. Dans ce concert Guillaume-Thomas Raynal (1713-1796), qui donne en 1770 la première édition de son Histoire philosophique et politique des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes, eut un rôle décisif. Son oeuvre est à la fois encyclopédique et critique, et l'une des premières à appréhender le phénomène de la mondialisation. L'entreprise de Raynal et de ses collaborateurs relève d'un effort de démocratisation du savoir, et nourrit une réflexion qui élabore comme autant d'impératifs les concepts de liberté individuelle, d'abolition de l'esclavage, de libre circulation des marchandises et des idées, d'égalité entre les hommes ou d'autodétermination politique. Cet ouvrage réunit, autour de la présentation de documents exceptionnels (archives, manuscrits, récits de voyages, journaux, oeuvres polémiques, documents iconographiques, du XVIe au début du XIXe siècle), les contributions d'une quinzaine de spécialistes. Il s'attache à cerner la singularité du regard des Lumières sur l'Amérique, regard plongé dans l'actualité du moment - la guerre d'Indépendance - mais aussi annonciateur des profondes transformations politiques et sociales de la Révolution française.

06/2013

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Critique littéraire

Duras, toujours

Il faut tenter de comprendre ce miracle : Marguerite Duras a échappé au purgatoire. Treize ans après sa mort, elle ne cesse d'intéresser, en France et à l'étranger, où elle est l'écrivain français contemporain le plus traduit et le plus diffusé. Depuis trois ans, des textes posthumes - les Cahiers delà guerre et le petit récit intitulé Caprice, paru en 1944 (on trouve ici les preuves qu'elle en est bien l'auteur) - changent l'image qu'on avait d'elle. Caprice, en particulier, rompt avec la vision vaudevillesque et bourgeoise de l'adultère, et éclaire à l'avance Hiroshima mon amour. Tout cela nous rappelle combien Duras est l'écrivain de l'amour (et qu'elle a, paradoxalement, suscité beaucoup de haine). Avec le recul, une nouvelle vision de son œuvre se dessine. Au théâtre, Le Shaga nous présente une Duras inattendue, d'un comique loufoque proche de celui d'Ionesco et de Pinget. Dans l'œuvre romanesque et au cinéma, la dimension voyeuriste (et visionnaire) ou l'obsession du nom nous apparaissent avec plus d'évidence. Les archives laissées à l'IMEC permettent d'aller plus loin. On le voit ici dans l'étude minutieuse (sur manuscrits) que Dominique Noguez consacre à la genèse de ce qui est peut-être le plus beau roman de Duras : Le Ravissement de Lol V. Stein. Duras, toujours est un livre d'ami et de connaisseur, mais écrit sans langue de bois : il s'achève par une lettre posthume sans concession, où l'admiration se nuance de réserves et même de reproches, puis à la fin, somme toute, se trouve renouvelée.

09/2009

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Sciences historiques

Un mandarin breton au service du roi de Cochinchine. Jean-Baptiste Chaigneau et sa famille

Ce livre revivre une page d'histoire extraordinaire, mais très peu connue : entre 1790 et 1802, des Bretons passèrent au service du jeune prince Nguyên-Anh, descendant des rois de Cochinchine. La cause du jeune prince, traqué et pourchassé par les Taï-Son qui avaient massacré toute sa famille, paraissait alors désespérée. Grâce à l'aide de cette poignée de Bretons, il allait pourtant, en quelques années, reconquérir le trône de ses aïeux et réunifier le Dai Viet - devenu le Viêt Nam en 1804 - dans les limites qui sont encore les siennes aujourd'hui, du Cambodge à la Chine. Jean-Baptiste Chaigneau, officier de marine natif de Lorient, joua un rôle majeur dans cette fabuleuse épopée. Il passa près de trente ans au service du roi de Cochinchine, devenu l'empereur d'Annam (sous le nom de Gia-Long), qui le fit général de l'armée du nord, marquis de Thang-Duc et grand mandarin. Publié à Hanoi en 1923, le livre d'André Salles consacré au destin incroyable de Jean-Baptiste Chaigneau était depuis longtemps épuisé et introuvable. Il reparaît aujourd'hui grâce à la collaboration des éditions Les Portes du large et de la Nouvelle Association des Amis du Vieux Hué. Le présent livre contient aussi un document exceptionnel, le Mémoire sur la Cochinchine rédigé par Jean-Baptiste Chaigneau en 1820. L'original en semble aujourd'hui perdu, mais une copie manuscrite en est conservée dans les archives du ministère des Affaires étrangères. Ce mémoire, un des tout premiers consacrés au Viêt Nam, un pays dont les Européens ignoraient encore tout ou presque tout, reste étonnant à parcourir aujourd'hui...

01/2006

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Critique littéraire

Tristan Corbière. "Une vie à-peu-près"

Depuis Verlaine, quelques poètes ont eu le redoutable privilège d'être appelés " maudits ". Mallarmé, Rimbaud, Corbière se sont vus décerner un pareil titre. Les deux premiers ont hardiment franchi la barre de cette malédiction imposée. Tristan Corbière, quant à lui, n'a pas eu la même chance. Laissé pour compte malgré son unique et admirable recueil des Amours Jaunes, qu'il appelait son " monstre de livre ", il attend encore pour sortir de l'ombre, en dépit de la renommée de son oeuvre dans les pays de langue anglaise et italienne. Une seule biographie le concernant, celle de René Martineau, publiée en 1905 et rééditée augmentée en 1925, a tenté de recomposer les phases mal connues de son existence. Bien peu, depuis, ont tenté de lui donner plus de réalité. Et, de fait, que dire d'un homme, né en 1845, dont ne restent que quatre lettres pour connaître les douze dernières années de sa vie ? C'est pourtant ce qui fut tenté avec ce Tristan Corbière du XXIe siècle qui, combinant documents, manuscrits, peintures et photographies, affiliant les intuitions, poursuivant des voies inusitées ou méconnues, tirant le fil des poèmes et recréant les voyages, en est venu à prendre l'importance que 1'on voit, tout en décrivant la plus surprenante découverte : les trente pages inédites, dessins, gouaches, vers et proses de l'album Louis Noir. Voici donc un Corbière autant parisien que breton, autant fils à papa que bohème de chic, autant peintre que poète, un autre décidément, pourvu de cette vie " à-peu-près " dont il n'a jamais caché qu'il la voulait ainsi, style plus que contenu, cabotage, cabotinage et grand large.

05/2011

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Littérature française

Oeuvres complètes. Tome 1, Récits

Une œuvre n'est jamais complète. Elle peut l'être plus, elle peut l'être moins. Depuis la mort de l'auteur, en 1968, on n'a pas cessé de découvrir des textes nouveaux de Jean Paulhan. Manuscrits, dactylogrammes, lettres en forme de traité, réponses à des enquêtes, publications devenues inaccessibles, les références se sont accumulées au point de modifier les contours de l'œuvre entier. Il arrive même que l'on hésite sur une attribution, et ce n'est pas sans un certain plaisir. Paulhan commence sa carrière à vingt ans, en 1904, en signant un compte rendu sur la fatigue. Dès 1907, c'est-à-dire avant tout le monde, il publie un article sur Freud. De 1908 à 1910, il s'emploie à " sauver " la poésie malgache. Qu'en sera-t-il de la poésie française ? Paulhan cavale en amazone sur le mouvement Dada, prêt à sauter, et d'une attention confondante à l'adresse de tous les poètes. Prendre langue avec Paulhan ne revient pas seulement à prendre acte de la littérature. Dans ce premier volume, consacré aux récits, un corps rêve en pleine guerre. Un esprit résiste. Un homme voyage. Il n'est pourtant question que de langage ; et voilà pourquoi les récits de Paulhan tiennent devant l'Histoire. Critique, peinture, politique trouveront leur place dans les sept volumes prévus, d'on le visage de Jean Paulhan pourrait bien sortir changé, et plus vrai, comme celui d'une bonne part de la littérature de son siècle. Le lecteur sera donc bien inspiré de prendre garde à son esprit. Car le langage est chose, et chose utile, et mieux encore.

06/2006

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Critique littéraire

Correspondance générale. Tome 10, 1951-1958

C'est la dernière période de la vie de Roger Martin du Gard. Son pessimisme grandit. Le bouleversement du monde et les convulsions internationales l'inquiètent. Les relations avec sa fille se détériorent. L'âge et ses misères l'accablent; il se plaint volontiers, avec humour souvent, de la "décrépitude de la carcasse"... Sa solitude de "vieil ours insociable et indépendant" s'accroît. Malgré divers témoignages de sympathie, il sait que son œuvre s'éloigne. Il se sent de plus en plus dépassé par son temps; mais, dans une époque de "guerres de religion", il s'obstine à plaider pour "la souveraineté de l'individu". Il profite de son roman toujours en chantier, sa " tapisserie de Pénélope", pour exprimer sa pensée. Il continue de converser avec les amis qui sont toujours là : Jean Denoël, Jean Schlumberger, Marcel Jouhandeau, André Malraux... Il s'appuie sur une solide amitié, celle de la "chère voisine", Marie Rougier. Il s'est fait de nouveaux amis parmi de jeunes écrivains qu'il conseille et encourage. Son temps est maintenant compté. Gide est mort en février 1951; d'autres disparaissent. Il est dans la "salle d'attente" et se "< résigne à l'inévitable". Le temps de l'inventaire est venu. Il prépare l'édition de ses Œuvres complètes, heureux d'y voir associé Camus. Il met en ordre ses manuscrits, classe ses anciennes correspondances, trie les documents amassés. Il fait ses valises, les fameuses "cantines" qu'il destine à la Bibliothèque Nationale. L'on suit avec émotion le détachement pathétique du vieil homme face à la mort, qui, jusqu'à la fin, reste fidèle à son principe : " consentir à soi-même ".

11/2006

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Musique, danse

Gabriel Fauré. Les voies de clair-obscur, 2e édition revue et corrigée

Longtemps confiné à l'image stéréotypée de " maître des charmes ", Gabriel Fauré acquiert enfin sa vraie stature de musicien-clef à la charnière de deux siècles, du romantisme finissant - il aperçut Berlioz et présenta sa Ballade à Franz Liszt - au premier XXe siècle - il eut connaissance du Pierrot lunaire. La renommée de son œuvre, jusqu'ici restreinte au Requiem et à quelques pages de jeunesse a singulièrement progressé depuis quelques décennies, grâce aux nouvelles générations d'interprètes qui, sans idées préconçues, se sont passionnées pour elle, découvrant, en particulier, les chefs-d'œuvre de son dernier style, d'une si profonde originalité, d'une telle qualité d'invention qu'il en avait dérouté plus d'un : les compositeurs d'aujourd'hui, eux-mêmes, y trouvant l'exemple d'un langage singulièrement libre des cadres formels et des règles tonales traditionnellement enseignées. Surtout, la renommée de Fauré a très largement franchi les frontières : concerts, disques, livres, articles, colloques se multiplient, de la Russie à la Corée, du Japon à la Pologne. Somme de trente années de recherche assidue, fondée sur les sources originales : lettres, témoignages et manuscrits, cette biographie critique situe le musicien dans son époque, évoquant sa création comme ses rencontres ou ses amitiés avec Verlaine, Flaubert, Proust, le peintre John Sargent, Saint-Saëns - son maître et ami -, Ravel - son élève -, Honegger qu'il distingua parmi ses pairs et une kyrielle d'interprètes parmi les plus illustres : Eugène Ysaye, Jacques Thibaud, Alfred Cortot, Edouard Risler, Claire Croiza, Charles Panzéra... Cette fresque se complète d'un catalogue exhaustif des œuvres, d'une bibliographie mise à jour et d'une iconographie pour partie inédite.

04/2008

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Pléiades

Oeuvres complètes. Tome 1

« Villiers, c'est le vaincu-type, le général tombé au combat, le rêveur et le railleur dont les troupes légitimistes et révolutionnaires (paradoxe qui va s'éclaircir au siècle suivant) peuvent faire leur emblème sombre, leur martyr prématuré. La bataille se continue aujourd'hui, bien entendu, et sous d'autres formes, mais il est temps de relire les pages fiévreuses et lucides de l'auteur des Contes cruels et de L'Ève future. » Philippe Sollers a su définir, dans ces quelques lignes, la personnalité complexe et l'étrange destin de Villiers de l'Isle-Adam : écrivain de génie mais auteur dramatique boudé par le public, témoin à charge d'un XIXe siècle qu'il détestait mais prosateur étonnamment actuel, le père de Tribulat Bonhomet est, à l'image de son ouvre, fantastique et multiple. La Bibliothèque de la Pléiade donne de ses ouvres complètes une édition qu'on peut sans exagérer considérer comme définitive. Les spécialistes qui l'ont établie ont nourri leur travail d'une masse considérable de documents sur les milieux où a vécu Villiers ; une recherche menée sur les manuscrits a mis en lumière les premières phases de la création et a aidé à en reconstituer les étapes successives. Tous les commentaires sont réunis dans les appareils critiques des deux tomes. On trouvera également, à la fin du tome II, les ouvres non recueillies et les ébauches et fragments divers, qui sont d'un intérêt incontestable pour quiconque veut entrer dans la familiarité du créateur. Ainsi, il nous est aujourd'hui permis, en redécouvrant dans sa totalité cette ouvre multiforme, de mesurer son importance dans notre histoire littéraire.

04/1986

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Critique littéraire

Oeuvres complètes. Tome 3, 1e partie, Protagoras, Edition bilingue français-grec ancien

"Protagoras est arrivé" : c'est par cette "bonne" nouvelle que le jeune Hippocrate tambourine à la porte de Socrate, que débute l'un des plus fameux dialogue de Platon. Il n'en faut pas plus à Socrate pour conduire son disciple à la rencontre du sophiste, il n'en faut pas davantage à Platon pour introduire son lecteur dans un tableau pittoresque de l'Athènes intellectuelle de son époque. Chez Callias se retrouvent, et s'opposent, les "philosophes", groupés derrière Socrate et les "sophistes" réunis autour du célèbre Protagoras. C'est l'occasion pour Platon de réaliser une truculente galerie de portraits et de laisser libre cours à sa verve comique. Entre les distinctions subtiles d'un Prodicos et l'emphase ridicule de Hippias, les sophistes sont les proies de l'ironie socratique, à l'exception de Protagoras : derrière la parodie du milieu des sophistes se cache une opposition de fond entre l'idéalisme platonicien et le relativisme de Protagoras. Notre édition des Oeuvres Complètes de Platon a choisi d'isoler ce chef d'oeuvre qu'est le Protagoras. A la fois léger et profond, Platon fait ici culminer l'art du dialogue. L'introduction présente les sophistes, dont nous ne savons malheureusement que peu de choses, en insistant sur Protagoras. Les informations historiques concernant le sophiste d'Abdère sont relatées brièvement et complétées par quelques points de repères théoriques des plus précieux. Le mythe de Prométhée, raconté par Protagoras fait l'objet d'un commentaire rigoureux, tandis que l'histoire de la tradition manuscrite est relatée de manière succincte. L'ouvrage est en outre assorti de notes qui accompagnent et éclairent la lecture.

10/1984

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Pléiades

Oeuvres complètes. Tome 2

« Villiers, c'est le vaincu-type, le général tombé au combat, le rêveur et le railleur dont les troupes légitimistes et révolutionnaires (paradoxe qui va s'éclaircir au siècle suivant) peuvent faire leur emblème sombre, leur martyr prématuré. La bataille se continue aujourd'hui, bien entendu, et sous d'autres formes, mais il est temps de relire les pages fiévreuses et lucides de l'auteur des Contes cruels et de L'Ève future. » Philippe Sollers a su définir, dans ces quelques lignes, la personnalité complexe et l'étrange destin de Villiers de l'Isle-Adam : écrivain de génie mais auteur dramatique boudé par le public, témoin à charge d'un XIXe siècle qu'il détestait mais prosateur étonnamment actuel, le père de Tribulat Bonhomet est, à l'image de son ouvre, fantastique et multiple. La Bibliothèque de la Pléiade donne de ses ouvres complètes une édition qu'on peut sans exagérer considérer comme définitive. Les spécialistes qui l'ont établie ont nourri leur travail d'une masse considérable de documents sur les milieux où a vécu Villiers ; une recherche menée sur les manuscrits a mis en lumière les premières phases de la création et a aidé à en reconstituer les étapes successives. Tous les commentaires sont réunis dans les appareils critiques des deux tomes. On trouvera également, à la fin du tome II, les ouvres non recueillies et les ébauches et fragments divers, qui sont d'un intérêt incontestable pour quiconque veut entrer dans la familiarité du créateur. Ainsi, il nous est aujourd'hui permis, en redécouvrant dans sa totalité cette ouvre multiforme, de mesurer son importance dans notre histoire littéraire.

05/1986

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Critique littéraire

Tragédies. Les suppliantes ; Les perses ; Les sept contre Thèbes ; Prométhée enchaîné, 2e édition, Edition bilingue français-grec ancien

Eschyle est l'"inventeur" de la tragédie attique telle que nous la connaissons : en introduisant un deuxième acteur sur scène, Eschyle bouleverse la scène tragique jusqu'ici réservée à un dialogue entre l'acteur et le choeur. Cependant la vie du "père de la tragédie" ne nous est guère connue. Il serait né aux alentours de 525 à Athènes, dans une famille d'Eupatrides. Eschyle a donc vécu successivement la domination des Pisistratides et les réformes de Clisthène, d'où sans doute son goût pour la question de la justice. Citoyen exemplaire, il a participé aux batailles de Marathon et de Salamine, dont il fait le récit dans Les Perses. Pour des raisons qui nous sont restées ignorées, il quitte Athènes et s'exile à la cour de Hiéron, tyran de Sicile. Ses succès furent nombreux, autant que ses pièces (la tradition lui prête plus de 73 oeuvres), dont malheureusement seules 7 nous sont parvenues. L'édition de Paul Mazon présente en deux volumes les tragédies d'Eschyle. Le tome I rassemble Les Suppliantes, Les Sept contre Thèbes et Prométhée Enchaîné. Aux deux tragédies guerrières, répondent celles des condamnés, Prométhée et les Danaïdes. L'introduction fait le point des connaissances relatives à un auteur qui fut sujet d'études et de glose dès l'Antiquité, et propose de judicieux critères pour distinguer la biographie de la fable. L'histoire des manuscrits est relatée en détail et assortie d'une orientation bibliographique. Chaque pièce est précédée d'une notice qui lui est propre. Celle-ci fournit, tous les éléments mythologiques, historiques et philologiques, nécessaires à la bonne compréhension de ces pièces parfois lacunaires. Des notes accompagnent la lecture.

01/1985

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Romans historiques

Quattrocento. Edition de luxe

Et si la Renaissance était née d'un livre ? Un livre perdu, connu par fragments, recopié par quelques moines et retrouve par un humaniste fou de manuscrits anciens ? L'idée, audacieuse, vertigineuse, ouvre les portes de l'histoire de Poggio Bracciolini, dit le Pogge, qui découvrit une copie du De renon nanéra de Lucrèce dans un monastère allemand. C'était a l'aube du XVe siècle. Le Pogge n'était pas seulement un bibliophile passionné et un copiste hors pair. II aimait les arts et il avait écrit des facéties grivoises. Il aimait les femmes et était père de dix - neuf enfants. Il n'aimait pas l'Eglise mais il était secrétaire d'un pape diaboliquement intelligent et corrompu. Ainsi s'ouvre à nous un monde inouï. celui d'une cour papale où s'agitaient agents cupides, moines séducteurs, filous. femmes de petite vertu et humanistes d'exception : un monde a la fois sévère et déprave, contraignant mais libre. En découvrant. copiant et diffusant l'oeuvre de Lucrèce, le Pogge aura levé le voile sur les temps modernes, et influence des esprits aussi puissants que Montaigne ou Machiavel. Car tout, selon Lucrèce, est fait d'atonies en mouvement, qui s'entrechoquent au hasard, se séparent et se rencontrent à nouveau. Telle fut l'intuition géniale du poète latin, une célébration de la danse de la matière et un bréviaire d'athéisme qui allaient bouleverser le Moyen Age finissant. Conteur né, érudit et brillant, Stephen Greenblatt emporte le lecteur au coeur de ce Quattrocento qui fit revivre l'Antiquité pour la porter jusqu'à nous.

11/2017

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Critique littéraire

Oeuvres complètes. Tome 4, Critique littéraire, I

"Une oeuvre n'est jamais complète. Elle peut l'être plus, elle peut l'être moins. Depuis la mort de l'auteur, en 1968, on n'a pas cessé de découvrir des textes nouveaux de Jean Paulhan. Manuscrits, dactylogrammes, lettres en forme de traité, réponses à des enquêtes, publications devenues inaccessibles, les références se sont accumulées au point de modifier les contours de l'oeuvre entier. Il arrive même que l'on hésite sur une attribution, et ce n'est pas sans un certain plaisir. Paulhan commence sa carrière à vingt ans, en 1904, en signant un compte rendu sur la fatigue. Dès 1907, c'est-à-dire avant tout le monde, il publie un article sur Freud. De 1908 à 1910, il s'emploie à "sauver" la poésie malgache. Qu'en sera-t-il de la poésie française ? Paulhan cavale en amazone sur le mouvement Dada, prêt à sauter, et d'une attention confondante à l'adresse de tous les poètes. Prendre langue avec Paulhan ne revient pas seulement à prendre acte de la littérature. Dans ce premier volume, consacré aux récits, un corps rêve en pleine guerre. Un esprit résiste. Un homme voyage. Il n'est pourtant question que de langage ; et voilà pourquoi les récits de Paulhan tiennent devant l'Histoire. Critique, peinture, politique trouveront leur place dans les sept volumes prévus, d'où le visage de Jean Paulhan pourrait bien sortir changé, et plus vrai, comme celui d'une bonne part de la littérature de son siècle. Le lecteur sera donc bien inspiré de prendre garde à son esprit. Car le langage est chose, et chose utile, et mieux encore". Bernard Baillaud.

06/2018

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Religion

Présence juive en Alsace et Lorraine médiévales

Le présent volume associe un binôme coutumier : les deux anciennes provinces d'Alsace et de Lorraine, mais une association à la familiarité trompeuse : le lecteur se rendra vite compte du caractère profondément dissemblable de ces deux régions, pourtant mitoyennes, tant en ce qui regarde leur géographie, leur toponymie et leur histoire générale qu'en ce qui touche à l'évolution spatiale et chronologique comme aux manifestations de la présence juive sur leur sol, au cours de la période médiévale. [...] Cet " état des lieux " nouveau fera les délices des chercheurs, collègues et étudiants, des lecteurs cultivés et curieux d'appréhender le passé médiéval vécu dans ces " terres d'Empire " par les juifs, dans l'alternance de temps de crise récurrents et douloureux lors de la multiplication des légendes accusatrices ou des massacres - n'ayant guère sévi en Lorraine, il faut le souligner (méfaits des Croisades, exactions d'Armleder et de ses bandes vers 1338, émeutes greffées sur la Peste noire, ou plus tard vers 1476-1477, passage des Suisses en Alsace), et de périodes hachées de répit, de repli, de retour, avant les arrêts fluctuants de non tolerandis judeis qui vont ponctuer çà et là la fin du Moyen Age et le début de la Renaissance. A l'aune des matériaux et des vestiges subsistants (synagogue médiévale de Rouffach, manuscrits hébraïques de lettrés prestigieux ou " Trésors " de Colmar ; côté lorrain, une moisson plus limitée là encore, avec quelques " rues des Juifs " çà et là, une stèle du Musée lorrain ou le grand sceau de Metz), on pourra prendre la mesure des heures médiévales riches mais contrastées du passé juif alsacien et lorrain.

12/2015

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Philosophie

La politique d'Aristote. La démocratie à l'épreuve de la division sociale

La Politique a été écrite il y a plus de 2000 ans. Redécouvert il y a 750 ans, depuis sans cesse lue et commentée, elle nourrit encore nos interrogations : sur les conséquences d'un accès égalitaire à la citoyenneté et l'hétérogénéité de la communauté civique qu'il entraîne ; sur la nature de la citoyenneté, trop souvent réduite au choix périodique de représentants ; sur la compatibilité de la souveraineté des Etats avec un ordre politique commun à l'Europe ou au monde, démocratique, capable d'éviter les guerres ou la domination de quelques grandes puissances et de réguler la recherche sans fin du profit qu'Aristote jugeait incompatible avec une vie pleinement humaine. Sans s'arrêter à des réponses dogmatiques, Aristote analyse les succès et les échecs de ces deux siècles où les Grecs ont inventé et expérimenté des cités et des démocraties. Ses réponses sont parfois difficiles à interpréter. Veut-il un accès large ou étroit à la citoyenneté Tient-il compte de la critique de l'esclavage dont il est un des seuls à nous informer ? Dans des sociétés déchirées par le conflit entre les riches et les pauvres, comment pense-t-il éviter que la démocratie conduise au pouvoir despotique des pauvres ? Ces difficultés ont été expliquées par la biographie d'Aristote - il aurait évolué de l'idéalisme au réalisme - ou par les hasards de la conservation et de la transmission des manuscrits. Selon l'auteur, elles manifestent plutôt une pensée toujours au travail, une volonté de " problématiser " avec rigueur des questions que nous devons, dans un monde différent, reprendre et prolonger à notre manière.

10/2015

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Biographies

La Normandie de Flaubert

Gustave Flaubert est trois fois normand, par sa biographie, par son oeuvre et par les traces qu'il a laissées dans le patrimoine. Demi-normand par sa mère, il est né à Rouen en 1821, mort à Croisset en 1880, enterré au cimetière monumental de Rouen. En cinquante-huit ans et demi, il a donc parcouru à peu près sept kilomètres. Certes, il a fait quelques détours, dans la capitale et en Orient, mais son vrai lieu, c'est sa table de travail dans la grande pièce qu'il occupe au premier étage de sa maison avec vue sur la Seine. Flaubert est aussi normand par ses oeuvres, depuis la première publiée, Madame Bovary, dont l'action se déplace du pays de Caux au pays de Bray, jusqu'à Bouvard et Pécuchet, le dernier roman inachevé qui a pour cadre le Calvados, en passant par Un coeur simple, situé sur les terres de sa mère, à Pont-l'Evêque. Enfin, Flaubert est une troisième fois normand, à titre posthume, par la place qu'il tient dans le patrimoine matériel : des lieux de mémoire, deux maisons, des statues, des plaques commémoratives, des manuscrits et des livres conservés dans les bibliothèques publiques. Pour rendre compte de cette triple réalité normande, dans la vie, dans l'envie et dans la mémoire des vivants, une seule plume n'aurait pas suffi. L'Association des Amis de Flaubert et de Maupassant a sollicité plusieurs de ses membres pour composer un livre à la fois un et multiple, riche de la complexité et des contradictions d'un coeur moins simple que celui de Félicité.

05/2021

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Littérature française

Le courage des miens

"Mon père m'a transmis la plupart de ces carnets manuscrits, de ces photographies sépia et de ces correspondances sur papier jauni. Ces documents m'ont permis de reconstituer l'histoire de notre famille. Les Badonnel sont originaires de Granges-Aumontzey, une petite ville dans le massif des Vosges. Entre 1881 et 1962, chaque génération d'hommes a connu la violence du déracinement. Les guerres ont emporté au loin tous mes aïeux, les uns après les autres. Ils sont partis conquérir la Tunisie sous la IIIe République, ils ont combattu dans l'artillerie pendant la Première Guerre mondiale, ils ont souffert de l'Occupation, en particulier lors du repli de l'armée allemande en novembre 1944, enfin ils se sont retrouvés en Kabylie alors que le peuple algérien luttait pour son indépendance. Cette expérience inédite a conduit Adrien, son fils Armand, son petit-fils Gaston et André, son arrière-petit-fils, mon père, à affronter nombre d'épreuves, avant de pouvoir revenir au pays, comme transformés, ouverts sur le monde. Cette histoire de famille dans le terrible XXe siècle pose finalement la question de l'identité et de sa construction, comme celle du courage de simples Français. Dans ce qui nous constitue et nous anime, quelle est la part de la transmission familiale ? Comment s'arrache-t-on à la génération précédente tout en lui restant fidèle ? N'ayant jamais connu la guerre, il m'a fallu d'autres circonstances pour m'interroger, en éprouvant mes limites, sur ce qui faisait mon identité. Jusqu'où suis-je allé le plus loin de moi-même ? Je ne me dérobe pas à la question. J'assume." E. B.

05/2021

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Littérature française

Oeuvres complètes. Tome 5, L'Homme foudroyé suivi de Le Sans nom

A quoi tiennent, dans L'Homme foudroyé, cet air de fête, cette jubilation de l'écriture dont rendent mal compte un titre aux couleurs tragiques et tant d'épisodes marqués par la guerre, l'échec ou la mort ? Qu'est-ce qui pousse Blaise Cendrars à écrire à son ami Jacques-Henry Lévesque que c'est là ce qu'il a fait de meilleur à ce jour, et à Raymone, sa compagne, que c'est "le meilleur livre du monde" ? C'est dans le traitement du temps qu'il faut sans doute chercher les éléments d'une réponse. Le désordre savamment rhapsodique de ce livre à la composition fascinante répond à une ambition de démiurge : créer en secret l'écriture de l'éternel retour. Pour retrouver le temps perdu, Cendrars invente la prochronie. La collection "Tout autour d'aujourd'hui" présente, en quinze volumes, les oeuvres complètes de Blaise Cendrars (1887-1961) dont elle propose la première édition moderne, avec des textes établis d'après des sources sûres (manuscrits et documents), accompagnés de préfaces et suivis d'un dossier critique comprenant des notices d'oeuvres, des notes et une bibliographie propre à chaque volume. Après la débâcle de 1940, Cendrars s'est retiré à Aix-en-Provence où, pendant trois ans, il cesse d'écrire. Il sort de son silence de guerre en publiant L'Homme foudroyé (1945), le premier de quatre volumes de Mémoires qui bouleversent les règles du genre et sont considérés aujourd'hui comme son grand oeuvre. A l'origine de ce renouveau, prend place un récit longtemps inconnu, Le Sans-Nom.

03/2023

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Littérature française

Légendes chrétiennes de la Basse-Bretagne

En 1868, François-Marie Luzel, qui a déjà recueilli une centaine de manuscrits de théâtre populaire et des centaines de chansons, obtient une mission du ministère de l'Instruction publique et décide de se consacrer à la collecte de contes populaires. C'est alors qu'il découvre une mendiante âgée d'une trentaine d'années qui se révèle avoir un répertoire de contes aussi prodigieux que son répertoire de chants. Nous devons d'abord à cette mendiante, Marguerite Philippe, ce premier recueil d'une collecte étrangement en avance sur la recherche scientifique dans le domaine du conte. Elle donne à Luzel ce qu'il n'attend pas, lui qui cherchait des contes merveilleux remontant aux origines celtiques des traditions populaires bretonnes : un étrange ensemble de légendes montrant le Christ, le vieux saint Pierre et quelques saints plus ou moins bougons revenant dans un monde mal fait. Plutôt que de laisser de côté ce légendaire chrétien bien hérétique et voué à lui valoir des ennuis, lui qui s'est engagé dans le combat républicain et se trouve déjà en butte à l'hostilité du " clan des bardes et des cléricaux " groupé derrière le vicomte de La Villemarqué, il se met au service de ce que lui a donné Marguerite Philippe et, avec son aide constante, complète de son mieux sa collecte. Il lui faudra vingt ans pour publier ces Légendes chrétiennes qui sont, telles quelles, son premier grand livre et, avec les trois volumes de Contes populaires de la Basse-Bretagne, publiés six ans plus tard, l'œuvre majeure de la Basse-Bretagne dans le domaine du conte.

11/2001

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Critique littéraire

Encyclopédie Archéographie. Le E parlons-en !

Encyclopédie de la lettre E. Encyclopédie individuelle de chaque lettre de l'alphabet. L'Encyclopédie Archéographique contient une grande partie des travaux de recherche en archéographie d'André N. Lévy faites au cours de ces 50 dernières années. Dans l'encyclopédie de la lettre E vous trouverez : un dictionnaire sur les mots commençant par la lettre E, avec des mots écrits en protoaraméen, protonabatéen et hébreu, avec le mot principal en français ou hébreu phonétique, son étymologie, son évolution et/ou son histoire. Les mots sont également écrits phonétiquement avec leurs significations par leurs racines. Les racines peuvent être protoaraméennes, hébraïques, arabes, latines, grecques ou autres. Vous découvrirez par lettre, un dessin évolutif de chaque lettre, depuis l'Egypte avec les hiéroglyphes, le protosinaïtique ; le phénicien, l'araméen, le grec, le latin, jusqu'à la forme actuelle. Leurs symboliques, leurs valeurs numériques et leurs sens. Au fil de l'alphabet, vous vous étonnerez de cette merveilleuse découverte ! Après les mots par E, d'autres thèmes y sont aussi intégrés, tels que : un alphabet par E : Estranghelo, Ethiopien, Etrusque etc. Des tableaux thématiques sur l'origine des écritures ; des pensées et citations commençant par la lettre E ; des poèmes commençant par la lettre E ; des pages de calligraphie de la lettre E en langues anciennes pour vous entrainer, avec les textes relatifs aux 12 langues-mères ; une galerie de portraits et de lettres manuscrites écrites par des célébrités du moyen âge ; des peintures de noms ou mots en protoaraméen, hébreu ou/et en protosinaïtique (réduction des hiéroglyphes) commençant par la lettre E et une biographie poétique et théâtrale sur l'Ecclésiaste (Qohelet) inspiré des Manuscrits de la Mer Morte.

04/2020

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Histoire de France

"Est-il des moyens de rendre les Juifs plus utiles et plus heureux ?". Le concours de l'Académie de Metz (1787)

En cette fin de XVIIIe siècle, les Lumières radicales à la française magnifient l'idée de régénération. En s'en emparant, l'utopie révolutionnaire a voulu rejeter les valeurs anachroniques du : passé. Or cette aspiration à l'invention d'un homme nouveau tourné vers la Raison trouve une de ses premières formulations dans le fameux Essai sur la régénération physique, morale et politique des Juifs de l'abbé Grégoire, rédigé à l'occasion du concours de l'Académie de Metz, en 1787. Grégoire, favorable à l'émancipation des Juifs, soutient que celle-ci doit passer par l'oubli des rêveries talmudiques et des traditions qu'il juge burlesques. Au même moment, rien de tel n'est exigé des protestants par les philosophes qui défendent leur pleine entrée dans la cité, ni des Noirs des colonies pour lesquels ils réclament la fin de l'esclavage. Ce concours marque donc un moment unique dans l'histoire de la France moderne. Pourtant, à l'exception du texte publié de l'abbé Grégoire, sans cesse lu et commenté, on ignorait presque tout des manuscrits déposés par les autres candidats, et même de la première version de celui de Grégoire. Pierre Birnbaum a eu l'idée de les rechercher aux archives de Metz et de Nancy. Les voici enfin publiés dans leur intégralité. Leur mise au jour et leur comparaison systématique dans le présent ouvrage opèrent tel un révélateur : la question de l'entrée dans l'espace public des Juifs apparaît comme le symbole d'une difficile relation entre citoyenneté et pluralisme culturel, qui hante jusqu'à nos jours la société française.

04/2017

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XVIIe siècle

Le Grand Condé. Un exil pour l'honneur

Louis II de Bourbon, passé à la postérité sous le nom de Grand Condé, fut un homme de guerre dont la réputation et le prestige dépassèrent les frontières. Cousin de Louis XIV et prince du sang, il prit les armes contre l'autorité royale pendant la Fronde et passa au service de Philippe IV d'Espagne. Pour cela, il fut déclaré criminel de lèse-majesté par contumace en 1654, déchu de ses titres et privé de ses biens. Après plusieurs années d'exil, il négocia son rétablissement dont les modalités furent précisées dans le traité des Pyrénées. Le jeune Roi Soleil lui pardonna en 1660. A l'origine de cette rupture politique et de cette trahison familiale, il y avait eu une brouille profonde avec Mazarin qui entraîna de lourdes conséquences politiques pour le royaume de France. En racontant de façon inédite la rivalité entre un grand gentilhomme soucieux de son rang et un cardinal-ministre ambitieux prêt à tout pour assurer sa prépondérance politique et sa gloire, Xavier Le Person renouvelle notre connaissance de la période de la Fronde. Xavier Le Person enseigne l'histoire moderne à Sorbonne Université. Membre du Centre Roland Mousnier, spécialiste de l'histoire politique et diplomatique des xvie et xviie siècles, il est l'auteur de "Practiques" et "practiqueurs" . La vie politique à la fin du règne de Henri III (Droz, 2002) et de plusieurs éditions critiques de manuscrits. Crédit de l'illustration : Portrait de Louis de Bourbon, quatrième prince de Condé, surnommé le Grand Condé, par David II Teniers, dit le Jeune, 1653. © RMN-Grand Palais (domaine de Chantilly)/Michel Urtado.

09/2023

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Histoire internationale

Aleyyu Amba. L’Ifat et ses réseaux politiques, religieux et commerciaux au XIXe siècle

A partir d'un corpus documentaire impressionnant, regroupant des documents d'archives en amharique, arabe, argobba, oromo, afar, français, anglais et italien, provenant de fonds dispersés et rarement mis en regard, mais aussi des récits de voyageurs européens, des poèmes ou encore des vestiges archéologiques et des manuscrits arabes inédits, complétés par de nombreuses enquêtes de terrain et plus de 150 entretiens oraux, Ahmed Hassen Omer propose une étude originale sur l'Ifat, région carrefour de l'Ethiopie centrale, au XIXe siècle. Rare étude de cette envergure partant d'un cadre régional, parmi une production historiographique qui a longtemps privilégié les approches nationales et générales, cet ouvrage offre un éclairage neuf sur l'histoire de la construction de l'Ethiopie contemporaine. L'ouvrage s'ouvre sur une focale régionale, abordant des thématiques diverses mais intimement liées qui dessinent une région à la croisée d'enjeux religieux, politiques et commerciaux. L'islam dans la région connait une sorte de renouveau, qui voit notamment le développement du soufisme, tout en étant soumis à des politiques religieuses contraignantes de la part des souverains du Choa. Ces derniers composent avec les compétitions internationales (française, italienne et anglaise) essentiellement économiques qui s'affrontent alors en Ifat, tout en jouant sur les élites commerçantes, politiques et religieuses locales et sur la mosaïque des populations en présence dans la région (argobba, amhara, oromo, afar). L'auteur resserre peu à peu la focale sur la ville d'Aleyyu Amba et ses réseaux commerciaux à longue distance et locaux, puis sur ses quartiers, ses acteurs collectifs et individuels. Le déclin de la ville à la fin du XIXe siècle symbolise les évolutions politiques et économiques du royaume du Choa qui ouvrent la voie à l'Ethiopie de Ménélik.

01/2020

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Littérature française

Mon après-guerre à Paris. Chronique des années retrouvées

"Dans le Paris d'après-1945, un étranger était considéré comme un être potentiellement suspect. J'avais choisi la France, mais la France, elle, ne m'avait pas choisi et s'occuper d'un réfugié de l'Est qui venait de recevoir six millions de morts en héritage n'était alors l'affaire de personne. Il est dit : "A la sueur de ton front, tu gagneras ton pain" : J'ai travaillé jusqu'en 1950 dans la confection et la chaussure. Misérable condition. Aujourd'hui, les gens trouvent ces débuts presque amusants : la vie d'hôtel en garnis, les ateliers du Marais, le froid pire que la faim, la pauvreté, le prolétariat des cantines, le statut de "métèque"... Ils ne mesurent plus combien notre confiance dans le monde était ébranlée. Un exil se terminait, un autre commençait Mais l'exil est un art qui s'apprend." Après sa superbe Chronique des années égarées (1997), qui relatait son adolescence roumaine marquée par la Shoah, le grand psychosociologue Serge Moscovici, arrivé à Paris en 1948 à 22 ans, nous offre ici la suite française de ses Mémoires, reconstituée de façon posthume par Alexandra Laignel-Lavastine à partir de ses fragments manuscrits. Avec ses compagnons d'exil - Paul Celan, Isac Chiva ou André Schwarz-Bart - ils forment une petite troupe de sans-patrie issue de toute l'Europe. Au fil de souvenirs très vivants et souvent drôles, d'anecdotes et de portraits, ce témoignage offre une plongée inédite dans l'univers de ces jeunes intellectuels juifs à leurs débuts. On mesure ici à quel prix a pu éclore - au contact des Daniel Làgache, Alexandre Koyré, Lacan, Lévi-Strauss - une des plus éblouissantes générations de la seconde moitié du XXe siècle. Un livre rare et merveilleux.

10/2019

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Critique littéraire

Histoires insolites du patrimoine littéraire

Cet ouvrage, où l'érudition reste à la portée de tous, invite le lecteur à entrer par effraction dans l'univers des livres et des bibliothèques, inépuisable réserve de surprises. Il met en évidence les stratagèmes, supercheries, hasards, coïncidences, passions et entêtements qui ont acheminé jusqu'à nous des textes constitutifs du patrimoine de l'humanité. Tous les aspects du livre sont envisagés. Non seulement le texte (éventuellement absent) et sa langue (inventée, naturelle ou se voulant universelle), mais aussi son auteur (fictif, anonyme, dissimulé), son public espéré (du bibliophile averti aux enfants), sa conservation (parfois bien problématique), ses relations avec d'autres écrits et ses usages plus ou moins convenus. Sans omettre ses illustrations (luxueuses ou non) et leurs rapports variables avec les mots qui les suscitent, sa reliure (du métal à la peau humaine), ses représentations picturales, le façonnage de ses pages (parfois découpées en fonction de différentes intentions) et de leurs tranches (peintes, gravées). Sur le chemin qui sépare l'auteur de son public, des questions se posent qui articulent le propos : de la paternité d'une oeuvre (Homère, Molière, Shakespeare, Ossian) aux trésors perdus (les manuscrits de la mer morte, la bibliothèque d'Alexandrie) ; des livres interdits (Sade) aux lectures qui fourvoient (le lai d'Aristote) ; des emplois détournés aux usages imprévus ; du livre-objet (Depero, Exter) au livre-question (Borges, Ghérasim Luca). Ces points de vue sur l'objet sont complémentaires de réflexions sur les visées de ses concepteurs - ce qui suggère que "la littérature" se manifeste selon des chemins hétérogènes, et que l'image que l'on en prend risque d'être toujours insuffisante. Libre au lecteur de ces pages de continuer la quête, pour découvrir à son tour des textes curieux, des bibliothèques improbables, et des modes d'écriture profitant des multiples relations que l'auteur peut entretenir avec le public.

10/2019