Papa, maman, faites-moi confiance !

La famille Doinel a bien des soucis. Le père, Marc, directeur d'une entreprise, doit affronter un petit jeune qui souhaite tout modifier dans sa boîte. La mère, Nadine, institutrice d'une classe de maternelle, a du mal à accepter les nouvelles théories de l'IUFM (c'est là que les professeurs apprennent leur métier). Charlie, la fille aux allures de garçon, préfère le monde des mangas à celui de la réalité. Esteban, le fils, est plus petit que les autres et se fait embêter à l'école. Tous ont un rêve commun qu'ils ne disent à personne : celui de vivre dans une yourte mongole.
Faîtes attention, voici sans aucun doute un des meilleurs romans de l'année ! Marie-Aude Murail, qui a déjà écrit de nombreux chefs-d'œuvre (publiés principalement aux éditions L'école des loisirs), nous offre ici un bijou de littérature ! Ce roman enivre et ne laissera personne indifférent. Pourtant le sujet est loin d'être à se fendre la poire puisque ce récit nous parle de la déprime. Mais l'humour n'est jamais bien loin et nous sourions souvent durant la lecture.

Les personnages sont tellement attachants qu'il est difficile de les abandonner à la fin... Ils sont si réalistes que l'on croirait rencontrer son voisin, ses parents, ou même son propre reflet dans le miroir. Pas de doute, ce roman est une perle rare à savourer d'une traite ou à déguster doucement.
Pour les amateurs de la très célèbre Marie-Aude Murail, quelques références à d'autres livres se cachent dans les pages de ce récit, à vous de les démasquer ! Pour les autres, point de doute, il vous faut absolument lire ce livre... et pourquoi ne pas enchaîner sur tous ceux de l'auteur ?

Quand on est jeune, notre papa est plus grand que nous. Quand on est grand, notre papa fait la même taille. Mais plus le temps passe, et plus notre papa rétrécit, jusqu'à parfois adopter des comportements enfantins.

Avec Mon petit Papa, sorti chez Sarbacane, Davide Cali et Jean Jullien livrent une histoire pleine d'humour et de tendresse sur l'amour filiale et sur la vieillesse. À travers ce récit, les auteurs racontent la sénilité, les dégénérescences qui accompagnent le grand âge, mais aussi les responsabilités et les affections qu'impliquent de tels états.

Malgré la gravité d'un tel sujet, ils évitent avec subtilité le pathos et proposent une fable étonnamment réjouissante.

Les dessins de Jean Jullien comptent pour beaucoup dans la bonne humeur qui plane sur l'album. Allant à l'efficacité, l'auteur ne s'encombre pas de décor et ressère les images sur la relation entre un fils et son père. Son trait vibrant, tremblant et matiéré, confère aux images une belle énergie et traduit un plaisir de faire palpable et communicatif.

"Mon petit Papa" est un album plein de vie qui aborde avec originalité et douceur une thématique peu traitée dans l'album jeunesse et pourtant si essentielle car touchant beaucoup de nos aînés.

Le deuxième roman de (lauréate du prix du roman FNAC en 2013 avec  ) prend la forme d'un roman épistolaire mais l'histoire se déroule aujourd'hui, à une époque où les lettres n'ont plus tellement cours, remplacées par les SMS, mails et réseaux sociaux. Mais peu importe, les lettres envoyées ou non, manuscrites ou pas, postales ou électroniques permettent aux personnages de se dévoiler, d'atténuer la distance, quelle qu'elle soit, d'exprimer solitude, blessures profondes, avec la précision des mots qui s'écrivent et demeurent.

D'abord une femme et un homme. Un couple amoureux séparé pour un mois alors même qu'ils viennent de devenir parents. Tess n'a que quelques jours lorsque son père part en tournée en Europe puis en Amérique. Il est pianiste dans un groupe de jazz de renommée internationale. Absence cruelle pour la mère inexpérimentée et déstabilisée par cette naissance,  honteuse de son corps meurtri par l'accouchement,  ébranlée par les pleurs de l'enfant, les sentiments maternels qui jaillissent en elle, l'intime fusion qui se crée avec sa fille.

"Tu es parti en laissant en nous un vide silencieux […] Tess a pris toute la place […] Cette petite est devenue mon jardin, mon air, mon atmosphère. Ce qu'elle fait transforme ce que je suis."

Lui, éloigné de l'événement, moins imprégné par ce bouleversement, raconte sa vie en marge, l'ambiance des concerts et de la tournée,  son engagement artistique, les nuits blanches où l'alcool, le sexe et la fête, l'euphorie artificielle trompent la solitude, donnent l'illusion de bonheur et de liberté mais décuplent l'angoisse également. Devenir père le ramène à sa propre enfance, ravive des souffrances, exprimées à travers ces lettres.

Puis, progressivement, ces deux voix construisent le récit,  dessinent un fil narratif et s'ouvrent à d'autres protagonistes qui, eux-mêmes, vont mêler leurs lettres, dépasser le cadre temporel de l'absence initiale et raconter finalement (avec beaucoup d'ellipses) le couple, depuis la naissance de Tess jusqu'à son départ pour New-York, devenue alors une jeune étudiante.

Un récit sur la transmission, le poids de l'enfance,  l'amour, les rencontres ;  agréablement écrit, de manière concise et plutôt sensible mais, qui, malgré tout, laisse au lecteur un sentiment mitigé, une impression d'inabouti.

Si les lettres de la narratrice, notamment dans la description de son désarroi et de son bouleversement lorsqu'elle devient mère ("nos corps se désirent, ça me trouble"), de ses craintes face à sa nouvelle responsabilité ("je crois que je vais l'avaler, la remettre dans mon ventre pour que tout redevienne simple"), ou même dans le regard cru qu'elle porte sur son corps modifié, atteignent le lecteur sans détours par leur tonalité juste, celles de l'amant, du mari-artiste résonnent avec moins de force, ennuient même parfois et ne parviennent pas à émouvoir le lecteur, plus détaché de ce personnage (pourtant fragile) et alors moins convaincu.

Quant aux personnages secondaires, révélés par deux ou trois lettres seulement, ils restent, hélas, à distance, comme en projet, sans réelle dimension pour séduire le lecteur et apporter une réelle intensité au roman.

Au-delà de ces réserves, le texte,  dans  le regard lucide et sensible qu'il porte sur la maternité,  ne déçoit pas.

Dans Mon papa dessine des femmes nues, Philippe Dupuy s’interroge sur sa paternité tardive, sur les angoisses liées à l’effondrement annoncée du monde ou encore sur la nudité dans l’art. Son jeune fils Hyppolite, dont les dessins apparaissent au fil des pages, se révèle progressivement la figure centrale de ces réflexions : quand le regard vers soi se fond dans l’observation de l’autre.

L'auteur travaille alors à une introspection poétique faite de notes et anecdotes où se mêlent des récits de vie, des extraits de carnets de voyage, des reproductions d'oeuvres d'art ou encore des développements plus littéraires ou existentiels.

Il dessine librement, laissant les repentir de sa planche comme autant de détails graphiques qui donnent à voir l’acte même de création dans toute sa spontanéité, dans toute sa joie de voir l'image se révéler progressivement, attentif à la beauté des scories et déraillements imprévus qui donnent son âme au dessin.

Il utilise différents outils pour différents rendus qui mobilisent incidemment différentes modalités de lecture : l'oeil est sans cesse sollicité, invité à parcourir la page en suivant des rythmes variés, des espaces immersifs disparates et d'autant plus prégnants. Les planches se révèlent ainsi pleines de vie et introduisent à une forme d'intimité plastique.

Mon papa dessine des femmes nues est un album aussi beau que touchant, d’une grande sincérité, d’un lyrisme rare, réalisé avec un plaisir et une nécessité palpables qui se fondent en une lecture éminemment sensible.

Le festival d'Angoulême fut un moment exaltant durant lequel j'ai eu la chance de rencontrer des auteur.ices pour enregistrer de beaux podcast. En attendant leur mise en ligne, vous pourrez retrouver celui-ci, réalisé avec Philippe Dupuy il y a quelques mois. Nous avions passé un très beau moment à discuter de dessin et de son dernier album (le lien vers le podcast est en bio). Un grand merci à l'auteur pour ce temps d'échange, comme suspendu.

Philippe Dupuy est un dessinateur passionnant à deux visages. Le public le connaît bien pour les albums de bandes dessinées qu’il a dessinés en collaboration avec son acolyte Charles Berberian, dont les séries Le journal d’Henriette et Monsieur Jean comptent parmi des classiques aujourd’hui. Mais depuis une quinzaine d'années, il développe une carrière solo plus expérimentale, tournée vers une approche sensible du dessin.  

Alternant des albums poétiques scénarisés par Loo Hui Phang et d’autres plus introspectifs dans lesquels il explore son rapport à la création et sa fascination pour l’histoire de l’art, il sort dans la collection Aire Libre des éditions Dupuis un nouveau livre plus autobiographique, intimiste et extrêmement touchant. 

Dans Mon papa dessine des femmes nues, l’auteur s’interroge sur sa paternité tardive, sur les angoisses liées à l’effondrement annoncée du monde ou encore sur la nudité dans l’art. Son fils Hyppolite, dont les dessins apparaissent au fil des pages, est la figure centrale de ces réflexions, ou quand le regard vers soi se fond dans l’observation de l’autre. 

Philippe Dupuy dessine librement, laissant les repentir de sa planche comme autant de détails graphiques qui donnent à voir l’acte même de création dans toute sa spontanéité, dans toute sa joie de création. Mon papa dessine des femmes nues est un album magnifique d’une grande sincérité, d’une rare poésie, réalisé avec un plaisir et une nécessité palpables qui se fondent en une lecture éminemment sensible.

Voici un papa astucieux, imaginatif et drôle, à l'allure à la fois distraite et distrayante, capable de toutes les fantaisies pour rassurer son fils, lui manifester son attachement et son amour sans limites.

Un album graphique , destiné à tous les enfants, notamment les plus inquiets et les plus soucieux au moment d'aller à la crèche ou à  l'école.

Avec une fantaisie et une légèreté chaleureuse, le papa de Mathieu est capable de parer à toutes les éventualités d'une panne de voiture qui pourrait éventuellement survenir et contraindre l'enfant à ne pas revoir son papa au moment de la fermeture de la crèche.

Héroïque sur son tracteur rouge, comique sur le dos de l'ours paresseux, poétique entouré d'une nuée d'oiseaux, vaillant sur son petit bateau, costaud avec deux lapins ou valeureux face au dragon, ce papa est décidemment extraordinaire et plein d'idées pour braver tous les empêchements.

Accompagné par les illustrations joyeuses et tendres, très colorées d'Aurélie Guillerey, diplômée des Arts Décoratifs de Strasbourg, le texte de Nadine Brun-Cosme, précis, parsemé de nombreux adjectifs qualificatifs variés, s'enrichit au fil des pages et favorise l'apprentissage d'un vocabulaire un peu élaboré. Par le biais de répétitions, il permet  facilement au jeune enfant de se familiariser avec de nouveaux mots communs et d'enrichir son langage.

Facile, vif et amusant, il met en scène un papa insolite et joyeux qu'il serait dommage de ne pas rencontrer et qui risque bien d'être jalousé, à grands pas,  par toutes  les mamans. 

Voici un album coloré et tendre, doux et sensible qui ravira les parents lecteurs tout autant que les enfants auditeurs. , il raconte une journée vraiment pas ordinaire d'un petit garçon, Thelonius, qui n'a pas envie d'aller à l'école.

C'est l'hiver, le temps est maussade et Thelonius est inquiet. Ce lundi matin, il a même un peu mal au ventre à l'idée d'aller à l'école. Agrippé à la main de son papa, il le retient et ce dernier, sans hésiter très longtemps, propose à son fils d'oublier l'école, mais seulement pour aujourd'hui et de remplacer ce début de semaine par une journée incroyable, pleine de joies et de bonheurs, inoubliable car décidemment pas ordinaire.

Ensemble, avec une tendre complicité et la bienveillance attendrissante d'un père, ils font de cette journée une succession de petits riens magiques et heureux, capable de chasser angoisse et perturbation passagères.

Du croissant pris dans un café bien chaud, à la visite du zoo sans public ou presque en passant par des défis drôles et chasseurs d'ennui et de tristesse, le père et le fils s'évadent et s'amusent , gorgés d'insouciance et de bonheur.

Un lundi routinier qui devient magique, permet aux deux protagonistes d'exprimer leur amour mutuel, rassure sur la vie qui continue avec ses changements et montre à quel point, quoi qu'il arrive ensuite, ils compteront toujours autant l'un pour l'autre.

Illustré avec raffinement et beaucoup d'émotions par Alexandra Huard, le texte simple et juste de Rémi Chaurand séduit par sa proximité et sa douceur. Il est à mettre entre toutes les mains des enfants inquiets de devenir grand-frère (ou grande sœur).

Ce court livre, d'à peine 70 pages, écrit par une jeune femme, , « un peu argentine, un peu française, un peu italienne »,  édité au Pédalo ivre  (maison d'édition associative basée à Lyon)  est conçu comme un ensemble de fragments, chacun ne dépassant pas une page.

Véritable poème en prose, il se lit comme un roman, raconte une histoire, une histoire à caractère autobiographique, sensible , empreinte de douceur, de gravité mais aussi de fantaisie qui, l'air de rien, avec une simplicité remarquable, très entraînante, une économie de mots, mais des plus justes, pénètre le lecteur, fait frissonner son corps, emplit son cœur et son âme d'un sentiment de bonheur fugace mais si intense et irrésistible, qu'aussitôt la lecture achevée, le lecteur y retourne immédiatement et prolonge ainsi l'instant lumineux une seconde fois. A ce moment-là, c'est peut-être plus magnifique encore. Osez ! C'est si beau.

"Ces vingt-quatre mois de vie commune ont été suivi de vingt-quatre ans de silence".

Moins d'une heure de votre temps pour entreprendre ce voyage intime, presque initiatique, d'une enfant  puis d'une femme en quête d'un père qu'elle n'a pas connu, dont elle n'a même aucun souvenir mais qu'elle cherche à imaginer, à entendre, à rêver, avec qui elle converse en aller simple, dont elle voudrait façonner une vie pour donner plus de sens à la sienne, combler l'absence, comprendre l'héritage qui lui revient, trouver la ressemblance qui les lie. Et vous voilà attaché, à votre tour, empreint d'une tendresse immense pour cette histoire de vie.

"Deux ans de vie commune, vingt-quatre mois disparus dans le néant, l'oubli, le vent".

Moins d'une heure de votre temps pour respirer l'odeur du citronnier, la figure paternelle désormais, qui pousse dans le jardin de la grand-mère, quelque part en Argentine ; c'est tellement peu que le manque s'installe aussitôt, à l'image de celui de la narratrice, vif, un peu triste et douloureux mais bienfaisant tout à la fois.

"Il avait 32 ans. (Pas même l'âge du Christ)"

Moins d'une heure de votre temps pour faire taire le silence,  ouvrir la malle des objets qui sont restés, six photos, un chat, douze verres qu'elle craint de briser, un enregistrement  sonore puis les brefs récits d'une tante, d'une grand-mère , tout cela bouleverse tant, qu'il est préférable, en effet, de ne pas trop s'attarder  pour ne pas pleurer mais quel tumulte, quelle agitation en vous.

Moins d'une heure de votre temps pour entendre résonner, discrètement,  les bottes de l'armée d'une dictature lointaine et floue, pour ressentir la faim d'un jeune couple installé désormais en Espagne, l'instabilité d'un jeune homme ordinaire puis, subrepticement voir apparaître l'image d'un hôtel miteux de Bariloche, lieu de la tragédie.

Tant d'épreuves effleurées, livrées pudiquement, sans dureté ni révolte, apaisées par le rythme léger, la tonalité sensible ; dépositaires incroyables d'une joie mêlée de frissons tellement profitable  qu'elle pourrait durer davantage encore.

Moins d'une heure de votre temps, pour suivre une enquête intime, "traverser la flaque", découvrir un secret de famille, une révélation inattendue, être frappé d'étonnement ; cela semble si court, trop court même. Pourtant cette brièveté percute, touche en plein cœur, sans bavures. Avec une précision exacte. Bouleversante.

Puisse cette écriture s'en aller ailleurs, vers d'autres livres…

Moins d'une heure de votre temps pour être convaincu, sans hésiter,  que Samantha Barendson est un écrivain à part entière. A découvrir absolument.

Ne perdez plus de temps, lisez-là.

Plus d'infos sur l'auteur : http://www.samantha-barendson.com/

Papa told me tome 3 de Nanae Haruno confirme

Aujourd’hui on est vendredi ! Et le vendredi c’est Vendredi Lecture !

Vous connaissez peut être déjà FridayReads sur la toile. Le principe ? Partager avec le monde entier ses lectures, mais pas n’importe lesquelles, uniquement celle du vendredi ! Seulement, tout le monde ne parle pas anglais et partager au sujet de livres qu’on ne pourra peut-être jamais lire parce qu’ils ne seront pas traduits ce n’est pas vraiment agréable ! C’est là qu’interviennent Marion et Sabrina et leur idée géniale : lancer sur le même principe mais en français : Vendredi Lecture avec l’appui de l’initiatrice de FridayReads !

Lors de la première édition, 42 personnes ont partagé leur lecture. Et dès la deuxième édition, ce ne sont pas moins de 121 personnes qui ont partagé leur lecture ! Cinq mois plus tard, 541 personnes ont participé la semaine dernière et chaque semaine un nouveau record de particpations. Alors pour comptabiliser toutes ces lectures, et pouvoir faire un bilan chaque semaine, elles sont maintenant six à constituer l’équipe de Vendredi Lecture : Marion, Sabrina, Claire-Aurélie, Hélène, Nathalie et Virginy.

Et chaque semaine elles se démènent pour trouver des partenariats et offrir en cadeaux aux participants les dernières nouveautés ! (entre 3 et 10 livres à gagner chaque semaine par tirage au sort !)

Alors puisqu’aujourd’hui on est vendredi, je vous invite à partager votre lecture ! L’objectif du jour ? 550 participations pour débloquer les 13 lots à gagner et atteindre 1000 fans sur Facebook !

Pour en savoir plus sur les partenaires de la semaine c’est par ici !

Et pour participe, vous avez jusqu'à minuit et plusieurs solutions :

Et puis comme Vendredi Lecture voit toujours plus grand, et que les réseaux sociaux ce n’est pas toujours l’idéal pour participer et bien notre cher Marion nous a créer un fabuleux FORUM ! Vous pourrez y partager votre avis sur la littérature française, étrangère, enfantine, sur l’actualité littéraire, sur le numérique et plein d’autres sujets que je vous laisse découvrir par vous-même !

Je vous retrouve là-bas sous le pseudo Paulinelit ! et bonne lecture !

PS : le vendredi c'est aussi #ebookfriday, avec des ebooks à 0.99€ pour 24h ! je vous en parlerai plus longuement dans quelques jours mais je ne veux pas que vous loupiez l'édition de cette semaine ! Alors c'est chez Numérkilivres ! (trève #ebookfriday cette semaine)

Papa told me est une saga de Nanae Haruno (éditée sous forme de recueil en 1987 au Japon) composée de plusieurs petites histoires parfois drôles, parfois poétiques avec un regard décalé mais profond sur notre société. Kana à travers sa collection Big Kana, nous en propose une anthologie en trois tomes.

Papa told me c'est l'histoire d'une petite fille Chise qui vit seule avec son père. C'est aussi l'histoire des gens qu'elle rencontre ou simplement de personne qui auront croisé ça route. C'est aussi un voyage dans l'imaginaire d'une petite fille et la façon décalée dont elle perçoit le monde des adultes et la société dans laquelle elle vit. Étant donné qu'il s'agit d'un ensemble de petites histoires bien distinctes les unes des autres, il ne serait pas vraiment judicieux d'évoquer plus avant le résumé de l'histoire.

Réflexions et rêveries

Papa told me fait partie de ces manga que l'on n'oublie pas. Des manga que l'on ne se lasse pas de relire avec un plaisir sans cesse renouvelé. On est pris dans le tourbillon d'histoires parfois drôles, parfois poétiques, banales ou extraordinaires que vit la petite Chise. En fait c’est même plus que ça car la mangaka n'hésite pas à construire des histoires dans lesquelles Chise n'apparaît presque pas. Ces histoires sont celles de personnages qui ne feront que croiser la route de Chise.

Par petites touches l'auteure dépeint le monde des adultes parfois difficilement compréhensible pour une enfant ou encore la société, toujours en gardant un ton légèrement décalé. À la lecture de Papa told me, le lecteur se surprend souvent à avoir un petit sourire en coin, à se laisser aller à rêver ou encore à réfléchir sur le monde qui l'entoure, sur lui-même ou sur sa conception de la vie. Papa told me est un manga qui donne du baume au coeur.

La relation tissée entre le père et la fille est aussi particulièrement bien travaillée. On la découvre au fur et à mesure et au travers de celle-ci, on découvre la vie et la personnalité du père. Cette relation, à l'image de ce tome, est basée sur la douceur.

Une douceur omniprésente

C'est une chose assez frappante aussi dans le style graphique de Nanae Haruno que la douceur de ses personnages. Ils ont des visages tout en arrondi, aucun angle de vient heurter cette harmonie. Peut-être cette impression de douceur vient-elle aussi des yeux des personnages. La mangaka a une façon bien particulière de les dessiner, parfois ils ressemblent à des boutons mais sont toujours très expressifs.

Les cases sont bien agencées, pas de folies à ce niveau-là, mais une grande lisibilité. Les dessins sont tous dans des tonalités très claires. Le rythme tant au niveau de la narration que dans les dessins est relativement lent, ce qui laissera toute latitude au lecteur de s'embarquer dans une douce rêverie. Enfin, les pages en couleurs et notamment les dessins sur une planche sont assez rares mais sublimes. La mangaka utilise des couleurs chaudes, très douces comme appliquées au fusain. La seule histoire en couleur montre une utilisation très parcimonieuse de la couleur. Il s'agit surtout de relever quelques ombres et de planter une ambiance.

L'édition de Kana est très belle avec une couverture simple mais très agréable au toucher et un papier de qualité. On sera peut-être surpris par le choix de la première histoire de ce tome (qui est en fait la 68e histoire). En effet, la petite Chise et son amie Asano, se montrent particulièrement intelligentes et semblent très bien comprendre le monde des adultes. Peut-être un petit peu trop, mais cette sensation s'efface bien vite, au fil de la lecture, au profit d'une grande justesse de ton. On pourra être surpris aussi et déstabilisé par la ressemblance de certains personnages entre eux, mais là encore, au fil de la lecture, on en vient à mieux distinguer les différences des personnages.

Vous l'aurez compris Papa told me de Nanae Haruno est un manga à côté duquel, il ne faudra pas passer. Tout amateur de manga se doit de l'avoir dans sa bibliothèque. Quant aux amateurs de BD ou encore les lecteurs plus occasionnels, ils y trouveront aussi leur compte. Avec ce titre, on a un condensé d'émotion, de réflexion, de rêverie et d'humour le tout enveloppé dans beaucoup de douceur. Le tome 2 devrait sortir le 04 décembre et fera un très beau cadeau de Noël.

Best-seller du NY Times et plongée dans l'univers de l'entreprise : Buck & Moi va probablement faire parler de lui. Car quand on est noir et barista chez Starbucks, entrer dans le monde des affaires n'est pas si facile que ça...

Un premier roman réussi ! 

Erwan Barillot est un conseiller en relations publiques, mais pas seulement. Auteur du président liquide, qui fait notamment référence au maître concept de Zygmunt Bauman, la société liquide, il revient avec un premier roman, Moi, Omega, nourrit de toutes ses réflexions sur les transformations du monde et du rapport entre les gens.

Une brillante méditation qui retourne à Teilhard de Chardin et sa thèse : le bout de l’évolution technologique nous fera retourner à l’âge d’or, retrouvant une idée de Dostoïevski qui pensait qu’au bout, une nouvelle inconscience rejoindrait ces temps premiers où l'homme, à l’instar de l’animal, ne serait plus séparée du Monde, donc de Dieu.

Cette folle idée, Erwan Barillot la décrit en direct de 2064…

Cette semaine, j’ai lu Oubliez-moi de Xu Feng aux éditions M.E.O (traduit du chinois par Kevin Henry)

« Son tempérament, l’essence même de son caractère, avait toujours été de voir le verre à moitié plein et de savoir repartir d’une page blanche, comme une pièce de soie lisse. En fait, elle devait savoir depuis longtemps qu’aller au bout du monde était sa destinée. » (p. 110)

L’écrivain Xu Feng, auteur d’une vingtaine de romans et de biographies, s’est intéressé pendant un quinzaine d’années à restituer la vie de Qian Xiuling, la « Schindler sino-belge ». « Une femme qui a toujours affirmé n’avoir accompli aucun acte extraordinaire, et qui a toujours demandé qu’on veuille bien l’oublier. »

Né en 1912, Qian Xiuling quitte la Chine à l’âge de 17 ans pour étudier. Elle obtient un double doctorat en physique et chimie à l’Université de Louvain (Belgique) et rompt dans la foulée avec le fiancé qui lui a été affecté à sa naissance pour épouser un médecin d’origine gréco-russe.

Malgré son envie de vivre en Chine, elle ne le put en raison de l’invasion japonaise. Elle et son mari s’installèrent donc tous les deux à Herbeumont, mais malgré tout, la guerre les surprend… Qian Xiuling risque alors plusieurs fois sa vie pour sauver des résistants du village en allant plaider leur cause auprès du général von Falkenhausen, gouverneur militaire de la Belgique.

Décorée à la libération, elle quitte son emploi d’assistante à l’université de Louvain et sa réputation pour défendre von Falkenhausen devant le Conseil de Guerre, lui évitant ainsi la condamnation à mort.