Si vous avez envie de vous détendre sans effort, ce livre est fait pour vous. , il offre un moment agréable au lecteur. Il suffit de se laisser porter par l'histoire farfelue, d'accepter quelques invraisemblances et le tour est joué !
Une heure environ de légèreté et de sourires garantis, de drôleries, sans contrepartie. Aussi, ne résistez pas et laissez-vous aller à cet amusement. Certes, c'est assez court, mais ça fait du bien en cette période de morosité ambiante. Vous ne perdrez pas votre temps, gagnerez certainement en bonne humeur et gaieté passagère. Et regretterez seulement, au final, que ce ne soit pas un peu plus long. Un livre qui fait simplement du bien ! Sans autre ambition. C'est plutôt pas mal, non ?
Nicole est psychanalyste à Paris. Sa vie ressemble assez à celle de ses patients. Entre névrose et désenchantement, Alprazolam et lassitude, elle mène une existence sinistre, sans harmonie, vide de sens. Aussi, décide-telle de quitter Paris le temps d'une journée pour retrouver une ancienne copine (assez crispante), installée dans la campagne bourguignonne.
Et là, elle rencontre un porcelet de six semaines, nommé Foufou, le libère de sa geôle et l'emmène à Paris dans sa Mini pour l'installer à son domicile, non sans difficulté. « Foufou urinait. Il buvait et urinait simultanément dans le salon des Rivadavia, sur les rayures mauves et ambre d'un tapis berbère […] La moquette était incrustée de Petit Lu piétinés et il régnait dans l'appartement une odeur à peine supportable, assez proche de celle des latrines pas entretenues d'une petite gare de province… »
Bien sûr, son mari Jean-Pierre ne comprend pas trop cette intrusion et préfère la quitter. Peu importe, toute occupée à apporter du bien être à ce cochon, elle reste indifférente au reste, s'attache à l'animal et cette sympathique rencontre modifie son comportement, la libère de ses inquiétudes, de ses angoisses et de son ennui, la transforme peu à peu, la révèle à elle-même.
Elle devient plus gaie, propose à ses patients de découvrir Foufou (« la visite au cochon ») et sans le savoir, ce dernier devient vite un animal à haute valeur thérapeutique. « Ceux qui optèrent pour cette formule constatèrent une amélioration de leur état, un allégement de leurs symptômes – surprenant effet d'une méthode où l'on parlait si peu de soi. »
Non seulement, Nicole va de mieux en mieux mais l'estime personnelle de ses patients progresse également. Même l'entourage proche, son mari, ses amis, profite des vertus positives de ce petit cochon décidemment précieux. Il permettra même à Nicole de se rendre jusqu'aux Etats-Unis, lui apprendra à reconsidérer sa vie et à goûter au bonheur.
Une transformation sans doute improbable, mais que le lecteur souhaite avec attachement tant la lecture, loufoque et décalée, sensible et facétieuse lui apporte un réel divertissement, agréable et bienvenu, presque inattendu.
Parfois, le lecteur se croirait dans un roman de Paasilinna. Il ne résiste pas au délire des situations et aux exagérations de l'histoire ; il accepte aussi que ce soit moins drôle par moments, trop précipité ou un peu ridicule. Car l'ensemble reste désopilant, fluide et léger, divertissant, assez concis pour qu'il poursuive sa lecture sans relâche ni ennui.
Au risque sans doute d'oublier rapidement ce qui lui a fait tant de bien si vite. Ou trop vite ?