" Quel fourmillement dans ce monde, une heure avant sa fin ! Les ministres, ces garçons de course de l'Europe, courent d'un poste perdu à un autre et un malheur nouveau fleurit dans les ruines ! Tous les États entretiennent entre eux des "relations amicales". Leurs relations amicales [...] reposent en outre sur le principe de la soi-disant "non-ingérence", c'est-à-dire qu'il est interdit au locataire Müller du premier étage de monter au deuxième quand justement le locataire Meier bat son enfant à mort. " Incisif, parfois jusqu'à la violence, ironique, parfois jusqu'à la caricature, n'ayant pas peur des mots, détestant les censeurs, les fascistes et l'obscurantisme, JOSEPH ROTH (1894-1939) a laissé, dès avant 1933, année où il se réfugia à Paris, des articles brûlants sur cette "fin du monde" que sera la Seconde Guerre mondiale. Ces textes, qui nous confirment que le talent de Roth journaliste égale celui de Roth romancier, ont une résonance toujours actuelle.
Commenter ce livre