Ce Carnet, de petit format, qui comprend 184 pages et feuillets encartés, est demeuré inédit jus
qu'à ce jour. Il fut commencé, comme le précise Valéry, le 23 avril 1936 à Alger, où il s'était rendu pour faire une conférence sur ses " Impressions de Méditerranéen " et où il participa au déjeuner des Ecrivains algériens. La dernière page porte une date : septembre 1938, et fait référence à la crise de Tchécoslovaquie. Quelle était l'intention de Paul Valéry en l'entreprenant ? Songeait-il à rassembler les matériaux d'une sorte de Traité de l'Anarchie, comme le libellé du titre, qui n'est dénué ni d'humour ni d'une certaine provocation, le laisserait entendre ? N'avait-il pas plutôt en vue un recueil d'observations et de réflexions, à l'instar, par exemple, des Mauvaises Pensées et Autres, qui furent publiées plus tard ?
Il est difficile de le dire. Il présente ce projet, si éloigné de son comportement habituel, comme s'étant imposé à lui sous la forme d'une sorte de révélation. Mais ce projet et le Carnet lui-même n'eurent pas de suite, peut-être tout simplement du fait des événements. " Je n'en ferai probablement jamais rien ", dit-il quelques mois avant sa mort à son fils François. Le voici dans son texte intégral. Afin de contribuer à le replacer dans un contexte, on l'a fait suivre d'une communication faite récemment par François Valéry à l'Académie des Sciences Morales
et Politiques, sur Paul Valéry et la Politique.
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