#Essais

Le secret dans la littérature narrative arthurienne (1150-1250). Du lexique au motif

Frédérique Le Nan

Le secret arthurien est du Graal, du diable ou de Dieu, il est merveille ou se déclare miracle. Il réalise textuellement l'avancée de la pensée symbolique qui tente d'élaborer la question et de ressaisir l'aventure pour en montrer le sens. Elle recueille les réponses que la spéculation religieuse réactive au XIIIe siècle dans l'œuvre de fiction. Le secret est aussi le fait des hommes même si le vocable " secroi " n'apparaît guère. Certains comportements se démarquent des élans collectifs et donnent aux héros arthuriens toute leur dimension : Lancelot, Tristan, Merlin... se " cèlent ". S'ils n'accèdent aux " secroiz " ils évoluent " en tapinage ", " se desguisent ", " deçoivent ". Ils échangent des propos " a conseil ", " a part " ou demeurent " oscurs " ou " muciés ". On dissimule quelquefois à ces héros une naissance problématique, un parent faé. Il arrive que les mêmes taisent une particularité physique ou l'aventure indicible d'un amour dissident. Le roman se donne comme un espace favorable à l'expansion des secrets. Il semble prendre à sa charge d'exhiber ce qui se refuse quand le silence porte le sens et se fraie irrésistiblement une voie vers l'autre, son seul destinataire. C'est au roman qu'il revient d'explorer les raisons du secret, sa vitalité et son usure.

Par Frédérique Le Nan
Chez Honoré Champion

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Genre

Critique littéraire

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19/06/2002 463 pages 89,00 €
Scannez le code barre 9782745306111
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