Ta mort pourtant pousse à la vie. Une vie au présent.
Ebouriffée, ouverte aux courants d'air. Insaisissable, constante
et grave. Une vie amante. Une vie troublante. Si jeune au
monde et sage. Une vie qui se suffit d'aimer. Une bouche à
mordre quand on le dit. Vie. C'est ton absence qui me l'a
appris. Au tableau noir, première du rang, je l'ai bien vu,
c'était écrit lorsque tu es parti. Les jours blancs, ce sont les
jours sans. Sans la présence d'un être à jamais disparu. Comme
tant d'autres, j'ai vécu douloureusement l'envol de mes filles.
Dans le cas d'Hélène Pradas-Billaud, c'est son frère qui lui
manque cruellement. Il y a tout juste dix ans, ce très jeune
grand reporter (Pierre Billaud) que j'avais apprécié à RTL était
tué par les talibans avec deux de ses confrères en Afghanistan.
Comme elle ne pouvait plus lui parler, Hélène a écrit à Pierre.
Sous forme romancée et très poétique. C'est l'enfance qui
remonte des sous sols de la mémoire, leur enfance, leurs rêves,
leur désir commun d'absolu. Il y a beaucoup de sensualité dans
ce texte. Beaucoup d'espoir aussi en une vie meilleure,
immaculée. Où va le blanc quand fond la neige ?
Par
Hélène Pradas-Billaud Chez
Chèvre-feuille étoilée
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