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La Bataille d'Angleterre. Juin-octobre 1940

Jérôme de Lespinois, Lespinois jerome De

18 juin 1940. Churchill s’adresse au peuple britannique: « La bataille d’Angleterre est sur le point de commencer. C’est d’elle que va dépendre la survie de notre propre pays et de notre empire. Hitler sait qu’il devra nous anéantir sur cette île ou alors perdre la guerre. » Les pilotes britanniques et allemands s’engagent alors avec fureur dans l’un des affrontements aériens les plus spectaculaires de l’histoire. Presque quotidiennement, la Luftwaffe du maréchal Goering lance des raids de grande ampleur sur l’Angleterre, infligeant des pertes considérables au Fighter Command de la Royal Air Force. À chacune des attaques pourtant, les pilotes allemands se heurtent à des formations de Spitfire et de Hurricane qui, avec une rare opiniâtreté, défendent le ciel britannique. La bataille d’Angleterre visait à convaincre les Britanniques d’accepter une paix de compromis, sous peine de subir un sort comparable à celui des Français en juin 1940. Elle prend fin en octobre 1940, lorsque Hitler décide de se tourner vers l’URS. En reprenant le déroulé des opérations, Jérôme de Lespinois fait revivre la première bataille aérienne de l’histoire et donne à comprendre ses multiples enjeux: la survie de la Grande-Bretagne, l’issue de la Seconde Guerre mondiale et — dans une moindre mesure — la destinée politique de Churchill.

Par Jérôme de Lespinois, Lespinois jerome De
Chez Editions Tallandier

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PROLOGUE

 

 

15 septembre. Cela fait maintenant plus de deux mois que les bombardiers allemands pilonnent l’Angleterre presque quotidiennement. C’est un dimanche et la journée s’annonce magnifique. Winston Churchill passe la journée aux Chequers, la résidence de campagne des Premiers ministres dans le comté de Buckingham. Avec son épouse Clementine et son secrétaire privé, il se rend vers 10 h 30, à Uxbridge dans le Middlesex, au quartier général du 11e Group du Fighter Command. C’est une visite impromptue, comme Churchill les pratique régulièrement. Alors que l’air vice-marshal Keith Park l’accueille, il lui déclare qu’il passait par là et qu’il ne veut déranger personne. Park le conduit immédiatement dans la salle d’opérations, située 20 mètres sous terre pour résister à un éventuel bombardement aérien. C’est d’ici que les contrôleurs conduisent la bataille aérienne en dirigeant la chasse britannique sur les raids de la Luftwaffe.

Les jours précédents avaient été agités. La veille, Londres avait subi un violent bombardement aérien. Mais, celui-ci succédait à deux jours relativement calmes. Park se montre donc prudent : « Je ne sais pas du tout s’il va se produire quelque chose aujourd’hui. Pour l’instant c’est le calme plat. » Churchill s’installe alors au balcon de la salle d’opérations. Son cigare est éteint car il y est interdit de fumer. C’est alors que les WAAF commencent à recevoir les indications des stations radars qui repèrent le regroupement des premières unités de la 2e Luftflotte au-dessus du pas de Calais. Peu à peu la salle d’opérations s’anime, les contrôleurs mettent en alerte les squadrons sur leur base, ordonnent les premiers décollages. De très nombreuses formations d’avions allemands se matérialisent peu à peu sur la carte. Park commence à réaliser qu’il s’agit d’une attaque sérieuse. Il appelle l’air marshal Hugh Dowding, chef du Fighter Command, pour lui demander des renforts. Le 10e Group envoie un seul squadron, le 609, car on peut craindre aussi une action simultanée de la 3e Luftflotte plus à l’ouest. Mais pour diverses raisons, les manœuvres de diversion prévues par la Luftwaffe sont annulées. Park reçoit en plus des renforts de l’air vice-marshal Leigh-Mallory, qui ordonne à cinq squadrons de son 12e Group, soit 60 chasseurs, de se rassembler au nord de Londres pour former une de ces grandes formations dont il prône l’emploi pour mieux décimer les forces adverses. C’est Douglas Bader, le fameux as britannique, qui est à la tête de l’escadre surnommée « Big Wing ».

Du côté de la Luftwaffe pourtant, l’assemblage des formations de bombardement et de leur protection de chasse prend plus de temps que d’habitude et les avions ennemis ne franchissent la côte sud de l’Angleterre qu’à 11 h 30. Les hommes de l’Observer Corps dénombrent 25 bombardiers moyens Dornier Do-17, escortés par 120 chasseurs monoplace Messerschmitt Bf-109. Deux groupes de Messerschmitt volent en avant des bombardiers pour leur ouvrir le chemin, un autre vole bien au-dessus pour assurer la couverture, enfin le dernier assure la protection rapprochée des Dornier en volant à proximité.

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06/06/2024 208 pages 9,00 €
Scannez le code barre 9791021062443
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