Ils disent qu'en cancérologie, près de la moitié des malades présentent des difficultés psychologiques, qu'ils sont, pour beaucoup, anxieux, dépressifs, qu'ils ont du mal à "s'adapter" à leur maladie. Ils parlent de psycho-oncologie, de psychiatrie de liaison ("des lésions" me disait un malade), de psychothérapie de soutien (d' "asticothérapie" me disait un autre), de traumatisme, de résilience, de mécanisme de défense, ... Je n'ai jamais compris ce qu'ils disaient là. Les malades du cancer que j'ai rencontrés, en 25 ans de travail à l'hôpital, je les ai tant aimés, comme mes collègues et les équipes qui les soignaient chaque jour, chaque nuit. J'ai pleuré aussi et beaucoup ri. Si vous vous demandez à quoi servent les psychiatres en cancérologie, je crois le savoir : à rendre la maladie habitable. Décidément et sans relâche.
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