En règle générale, les enfants de tous âges s’intéressent beaucoup à la Préhistoire. Certains, même, se passionnent, et des vocations d’archéologues naissent. La plupart du temps, elles durent ce que durent les vocations enfantines. Parfois, cependant, elles se développent. La Préhistoire fait rêver. On ne sait pas trop où elle se situe dans le temps. Elle est à la fois très loin et très proche de nous. Les images des grottes constituent un point d’ancrage. Le mystère des cavernes profondes séduit autant que la vie que l’on imagine non sans quelques clichés.
J’ai demandé à mes sept petits-enfants d’écrire ce qu’ils savaient de la Préhistoire et ce qu’ils aimeraient en savoir, les questions qu’ils se posaient. Je leur ai conseillé d’en discuter avec leurs copains et copines – pas avec des adultes – et de coucher leurs remarques et leurs questions sur le papier. Leur âge, au moment de ce travail, allait de six ans pour Charles à seize ans pour Jean.
Ils m’ont envoyé 160 questions. Les trois plus jeunes (six, huit et dix ans) se sont montrés les plus curieux et les plus prolixes avec 105 questions. Certaines se recoupaient. D’autres m’ont surpris. Finalement, elles recouvraient bien le sujet, sous ses multiples aspects, et elles pouvaient se regrouper en cinq thèmes majeurs : les époques et les hommes ; le monde de la Préhistoire ; les modes de vie (ce qui a suscité – et de loin – la plus grande curiosité) ; les sociétés préhistoriques ; les modes de pensée. C’est donc le plan que j’ai adopté. Nous avons parlé de ces problèmes et certaines questions en ont amené d’autres. De mon côté, j’ai comblé quelques oublis et organisé les questions de façon cohérente. Après avoir rédigé le texte, je le leur ai soumis, pour être sûr qu’il répondait à leurs attentes. Leurs réponses m’ont permis de clarifier certains points et d’en traiter d’autres.
Les remarques de Charles sur la Préhistoire montrent bien l’étrange mélange de connaissances réelles et de clichés bizarres et erronés, qui ne sont d’ailleurs pas propres aux seuls enfants. On y trouve aussi la recherche d’un rapport direct entre notre monde et celui de nos lointains ancêtres. Voici très exactement ce qu’il m’a dit :
« Au début, c’étaient des singes, ils avaient beaucoup de poils ; puis, ils les ont perdus et sont devenus des hommes préhistoriques. Les enfants n’allaient pas à l’école. Les hommes préhistoriques mangeaient des animaux qu’ils tuaient avec des lances et des arcs. Ils buvaient l’eau de la rivière. Ils faisaient du feu en tapant très fort sur deux cailloux. Ils vivaient dans des grottes, ils n’avaient pas de villes. Pour se déplacer, ils marchaient et ils n’avaient pas de voitures. Il n’y avait pas de magasins pour les vêtements, c’étaient les femmes qui les faisaient avec la peau des animaux (les mammouths). Ils dessinaient dans les grottes pour décorer un peu. »
Extraits
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