Faut-il relire l'histoire des migrations en partant des élites ? Longtemps cantonnée aux prolétaires, la recherche s'est progressivement élargie : des hommes aux femmes, de la grande industrie aux ateliers et aux commerces, de l'immigration à l'émigration, et d'une perspective centrée sur les pays d'arrivée à une approche plus globale. Reste que l'on a rarement questionné, dans la durée, les classes sociales et les mobilités, et réfléchi à ce que l'expérience professionnelle fait aux trajectoires migratoires (et réciproquement). Les migrations d'élite ne sont pas un phénomène nouveau. D'une certaine manière, les "expatriés" , et singulièrement ceux du Brexit, passés au crible de la sociologie, apparaissent comme des héritiers, non comme des pionniers. Par ailleurs, les " élites " ne sont pas une catégorie stable et renvoient à une multitude d'états et de parcours. Qui sont ces élites (politiques, économiques, scientifiques et culturelles) ? Quelles sont les conditions de leur départ ? Qu'apportent-elles aux sociétés dans lesquelles elles s'installent ? En montrant historicité de la migration des " élites " depuis l'époque moderne, ce livre interroge les conditions de ces mobilités en s'appuyant sur des exemples et des aires culturelles variés.
Par
Marianne Amar, Nancy L. Green Chez
Presses universitaire François Rabelais
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