#Essais

Végétariens. Le vrai du faux

Anne Jankéliowitch

Les régimes végétariens, qui prônent l’interdiction de toute chair animale, excepté les œufs et les dérivés du lait, semblent être une mode aujourd’hui où fleurissent tant de restaurants et de livres de recettes « veggie ». Il n’en reste pas moins que le végétarisme soulève des questions philosophiques et de santé publique fondamentales et mène à se questionner sur son rapport au monde. On ne peut être entièrement indifférent à cette démarche qui interpelle toutes les consciences, adeptes comme non adeptes. Un végétarien, c’est quoi? Y avait-il des végétariens à la Préhistoire? Quelles sont les motivations des végétariens? Qui et où sont les végétariens aujourd’hui? Quelle est la différence entre un végétarien, un végétalien, un pesco-végétarien, un locavore ou encore un biovore? Peut-on être végétarien seulement une fois par semaine? Les enfants peuvent-ils être végétariens? Est-ce dangereux pour la santé? Être végétarien, qu’est-ce que ça change au quotidien, en famille, au travail, en société? Est-ce à la portée de tous? Où trouver aide et conseils? Ce texte fait le point pour que l’homme, citoyen et consommateur, trouve des réponses claires et objectives sur une pratique alimentaire « à part » dont les motivations sont aussi diverses que controversées.

Par Anne Jankéliowitch
Chez Delachaux et Niestlé

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Genre

Santé, diététique, beauté

Si le terme de végétarisme n’est pas parlant pour tout le monde et que les pratiques alimentaires diverses qu’il désigne peuvent sembler mystérieuses, la racine du mot met cependant sur la voie : cela doit bien avoir quelque lien avec le végétal !

Avant d’entrer dans le détail des différentes nuances, André Méry, président de l’Association végétarienne de France, en donne une définition dans son livre Les Végétariens. Raisons et sentiments (La Plage, 2002) : « Nous appellerons végétarien toute personne qui, de sa propre volonté librement réfléchie, sans que ce comportement soit une contrainte, et sans que ce soit pour un motif de bénéfice égoïste, s’abstient, lorsque cela est humainement évitable dans les conditions où elle se trouve, de supprimer directement ou indirectement la vie des animaux pour quelque raison que ce soit, et, si cela arrive néanmoins, d’en tirer un quelconque profit. »

Cette définition s’appuie sur la règle de base du végétarisme, qui consiste à s’abstenir totalement de manger de la chair animale : ni viande, ni poisson, ni fruits de mer. Ce régime autorise, en revanche, les aliments d’origine animale dont l’obtention n’entraîne pas la mort de l’animal : œufs, lait et produits laitiers (beurre, fromage, yaourt, crème fraîche), miel, etc. On le désigne aussi parfois sous le terme de régime ovo-lacto-végétarien.

Si tous les végétariens s’accordent sur le fait de ne pas consommer de chair animale, les positions diffèrent en ce qui concerne les sous-produits animaux. On distingue alors deux options. Les ovo-végétariens écartent la viande, comme les autres végétariens, mais ne consomment que les œufs pour ce qui est des sous-produits animaux. Ils s’abstiennent donc également de consommer du lait et des produits laitiers. Les lacto-végétariens, inversement, ne mangent ni viande ni œufs (dont il faut également traquer la présence dans les produits alimentaires transformés, comme les gâteaux), mais incluent dans leur alimentation le lait et ses dérivés.

Un pas de plus dans la démarche et dans la prise de conscience, et nous voici au stade végétalien. Les végétaliens ne mangent rien qui provienne d’un animal. Le végétalisme comporte donc la même base que le végétarisme (écarte toute chair animale), mais exclut également tout produit issu des animaux : le lait et les produits laitiers, les œufs, mais également le miel, la gélatine, ou encore la présure nécessaire à la fabrication de certains fromages.

Le degré suivant amène à un changement qui n’est plus seulement alimentaire, car il relève d’une véritable philosophie de vie. On parle de véganisme (de l’anglais vegan), dont les pratiquants sont des végan(e)s. Ces personnes, généralement motivées par des considérations morales relatives au bien-être animal, s’abstiennent de consommer tout produit issu de toute forme d’exploitation d’un animal. En plus d’exclure de leur assiette tout aliment ayant un lien avec le monde animal, ils écartent aussi la fourrure, le cuir, la laine, la cire d’abeille, les oreillers en plumes, les produits testés sur des animaux…

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24/04/2014 166 pages 12,90 €
Scannez le code barre 9782603020067
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