Dans ma prairie la vie change vite.
Dans ma prairie j’accélère
rien ni personne ne m’en empêche.
Il n’y a plus de temps à perdre. Mon bateau partira demain matin
pour ma prairie
et je ne reviendrai jamais.
C’est juré.
Ma prairie qui lentement devenue monde entier
est tendre et lointaine
comme une sœur disparue.
Ma prairie qui plus que tous les mondes est une
des étoiles de l’espace infini au-dessus de ma tête.
Chaque fois que je suis seul je pense à elle chaque fois que je suis seul je marche dans le ciel et je suis seul avec elle chaque fois elle et moi
– ma prairie.
Elle me sourit là-bas.
Je sais qu’elle me voit.
Ma prairie est quelque part. Elle m’apparaîtra après un deuil inouï.
Je la retrouverai avec
l’illusion trop forte
de l’avoir enfin
à moi.
Et j’appelais ma prairie Et j’appelais ma prairie avant que soient les visions avant que soient les nuages avant que soit le chagrin humain.
Mon cœur est ouvert à ma prairie Mon cœur est ouvert à ma prairie.
Pour l’Esprit flâner
partout bienvenu
porté par le vent
affamé sans peur
assoiffé et souple
comme elle.
Assez de larmes
que je ne sache
pas mon sort
car homme ici
je ne veux pas
car la vie là
je n’en veux pas.
Assez de larmes
être vivant
n’est pas tant
être là
que partir
là-bas.
Et j’appelais ma prairie Et j’appelais ma prairie avant que soient les visions avant que soient les nuages avant que soit le chagrin humain.
Je cours je cours vite.
120 battements minute
vers ma prairie.
Ce ne fut jamais un secret : je vais aller vivre
dans ma prairie.
Extraits
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