Montchrestien

Ce livre analyse ce qui a pu inciter les auteurs français de l'époque - qui va des guerres de religion à la Fronde - à représenter, comme s'il s'agissait d'un modèle, certains aspects de la justification de la guerre, du sacrifice et du martyre et ce, à la lumière des théories thomistes de la guerre juste. Le corpus regroupe six tragédies de cinq dramaturges qui ont le plus souvent représenté la guerre dans la période étudiée, soit Garnier, Montchrestien, Hardy, Rotrou et Corneille. Le but est d'explorer comment, en ces périodes de troubles, les auteurs d'art dramatique ont participé au besoin de donner une cohérence au chaos, un sens à l'injustice. Confrontés aux violences d'un contexte historique précis, ils ont tenté d'en extraire la valeur universelle au moyen d'un retour littéraire, philosophique et éthique vers l'Antiquité et l'Antiquité tardive, en quête de réponses à leurs interrogations contemporaines. En somme, ce livre cherche à démontrer comment les dramaturges du début du XVIIe siècle sont parvenus à représenter la justice comme un idéal qui s'incarne dans la recréation du réel.

A Verneuil, sur les bords de l'Avre, naît en 1646 un fils de bonne famille, doué pour les études et d'un physique séduisant. Pourquoi disparaît-il un demi-siècle plus tard, sans laisser de traces, après avoir subi la dureté des prisons, la brutalité des galères, les horreurs du bagne et une ultime aventure outre-mer dans l'île de la Guadeloupe ? Ainsi Pierre-Corneille Blessebois chemine-t-il du libertinage à l'esclavage, séjournant souvent en prison et laissant derrière lui une oeuvre, fil conducteur de son existence de poète et d'aventurier. Blessebois y raconte sa vie et ses turpitudes, sans détours ni remords, dans des romans polémiques dont le scandale a souvent masqué la valeur littéraire et la personnalité d'un homme hors des normes sociales de son temps. Poète de rime et d'épée, tout comme ses prédécesseurs Montchrestien, Saint-Amant et Saint-Evremond... Certes ! Mais une destinée sous le sceau du scandale !...

Le langage de l'économie est devenu la lingua franco de notre époque. Sans son concours, le monde actuel serait aussi inintelligible que le serait l'univers sans la physique newtonienne. Ce livre expose d'abord comment a germé l'idée audacieuse d'une "science de la richesse" et déploie, en explorant ses lignes de faille, la généalogie intellectuelle d'une discipline qui a donné corps à cette ambition. Mais l'histoire de la pensée économique n'est pas qu'une curiosité intellectuelle. Elle est depuis quatre siècles étroitement associée à la philosophie politique : Montchrestien, Smith, Marx, Walras, Keynes ou Friedman ont, au même titre que Hobbes, Montesquieu, Rousseau, Tocqueville, Rawls ou Hayek, accompagné les bouleversements des Temps modernes et c'est conjointement qu'ils ont donné sens à la formation progressive d'une société d'individus, à la fois agents économiques et sujets politiques. Il y a toujours eu une tension entre les sphères économique et politique mais l'ère néolibérale, dont nous vivons aujourd'hui le délitement, pousse cette tension à son paroxysme. Ce livre iconoclaste décrypte de manière novatrice les paradoxes et les dilemmes de l'individualisme contemporain. Face au désarroi que révèle la montée des populismes, la tâche du XXIe siècle consiste à renouveler le pari keynésien et à surmonter le divorce actuel entre lucidité économique et volonté politique.