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Kazimierz Brakoniecki

Extraits

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Poésie

Ciel et lacs. Anthologie de poètes de Varmie-Mazurie

L'anthologie présente plus largement des poètes nés dans les années 50 et au début des années 60, poètes qui dans les années 90 ont entrepris d'écrire une nouvelle poésie humaniste, car ce sont eux qui montrent le mieux le palimpseste des vies humaines et les aspects multiculturels de la région désormais appelée Varmie et Mazurie dans le contexte de leur l'histoire, de leurs existences individuelles et collectives, dans les représentations de la nature. Cette sensibilité au multiculturalisme comme héritage a invité la plupart d'entre eux à des voyages et des expéditions suprarégionaux (c'est le cas de Miroslaw S?apik, de Wojciech D. Darski, K. Brakoniecki). Cette poésie a toujours conservé une dimension humaniste, ouverte sur le monde : elle est fortement marquée par l'esprit du lieu, par la petite et la grande histoire, mais néanmoins par la culture universelle et toute la sensibilité qu'elle véhicule (par exemple, Tamara Bo?dak-Janowska, Wojciech Kass, Marcin Cielecki). Certes, il y a dans l'anthologie et d'autres tempéraments poétiques, plus lyriques et subjectifs (Marek Bara?ski, Krzysztof D. Szatrawski, Piotr Piaszczy?ski), mais la caractéristique générale de la présente anthologie, selon nous, est l'authentique voix d'un homme qui se situe dans un monde concret, géographique et historique, un monde mental qui contribue à éclairer sur ce qui constitue l'essence de l'Homme, du Pays, de la Terre, du Cosmos. Le véritable voyage est aussi un voyage vers l'intérieur et l'extérieur à la fois, fondement de la richesse de l'Homme ouvert à l'Autre, à ce qui est lointain et proche à la fois.

10/2019

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Littérature étrangère

Façon d'être

Qui donc est le héros du livre ? Ce qu'on remarque d'abord, c'est son anonymat. C'est "Everyman", l'homme de la rue, l'individu moyen, plus précisément, le Polonais moyen qui a eu vingt an en 1946, a fait la guerre, s'est retrouvé dans un camp d'extermination, a refait surface, et aujourd'hui, au milieu des années 1960, vit la vie la plus banale de paisible "cadre". Mais ce lot de quotidienne grisaille, notre homme, farouchement, refuse de l'accepter : son histoire - nous le découvrons - est tissée de révolte, révolte affirmée contre le fait même d'exister. "L'homme, nous dit l'auteur, n'est pas sensé parler à un tournant décisif de sa vie - son texte est ce qui le préoccupe tous les jours à l'état de veille, un murmure intérieur modulé au fil des ans..." Ce murmure intérieur n'est rien moins qu'une vaste remise en question de notre destinée - encore une sans doute, mais celle-ci spécifiquement polonaise. Si par sa substance et par la belle retenue et la tension du style Façon d'être fait penser au Camus de La Chute, par sa forme profondément originale, qui tour à tour relève du récit objectif, du monologue intérieur et du scénario fortement charpenté, le roman de Brandys rappelle à plus d'un égard l'un des chefs-d'oeuvre scéniques de Samuel Beckett, La Dernière Bande.

10/1968

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Littérature étrangère

Rondo

Lorsque la guerre éclate, pour reconquérir la femme qu'il aime - Tola, une actrice célèbre que guette la folie -, Tom, un obscur figurant des théâtres de Varsovie, décide de fonder un réseau de renseignements. Tola sera l'unique recrue de «Rondo»... Malgré Tom, cependant, la fiction prend peu à peu de l'ampleur et les événements finissent par précipiter «Rondo» dans les convulsions de l'Histoire. Si bien que, la guerre finie, Tom devra rendre des comptes à ceux qui ont pris en main les destinées de son pays. Broyés par l'Histoire, il arrive pourtant que des hommes prennent leur revanche sur elle. C'est le cas de Tom qui, vingt ans plus tard, sorti des geôles staliniennes et soucieux de rectifier certains détails de sa propre aventure après la publication d'un article concernant «Rondo», se livre à une véritable confession. Une confession qui pourrait être celle de n'importe quel Polonais ayant aujourd'hui l'âge et l'expérience de Kazimierz Brandys.

04/1989

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Littérature étrangère

L'art d'être aimée et autres nouvelles

Au risque de sa vie, Ophélie cache Hamlet dans une mansarde à Varsovie pendant les cinq années de guerre ; après ce long huis clos d'une passion dévorante, quels rôles leur fera jouer l'ironie grinçante du destin dans la Pologne d'après-guerre (L'art d'être aimée) ?Comment décider de la culpabilité d'un général nazi dans le génocide, qu'il a tenté d'éviter, d'une population placée sous son autorité ? Quel a été ensuite son rapport à la folie méthodique du nazisme ? C'est ce que tente de découvrir un reporter américain dans un face-à-face sans merci (L'interview de Ballmeyer). Comment, de son côté, une ex-avocate du barreau de Varsovie, exilée depuis trente ans à Paris, vit-elle le souvenir de sa participation en toute bonne foi aux procès truqués de la Pologne stalinienne ? Est-ce un revenant de son passé, porteur d'étonnantes révélations, qui pourra enfin départager à ses yeux l'innocence et la culpabilité qu'elle a jadis tant mêlées (L'art de la conversation) ?Une jeune émigrée d'avant Solidarité, établie à New York, vient interviewer un grand metteur en scène de théâtre polonais en tournée à Paris : deux générations s'affrontent, confrontent leurs visions de la vie et du passé, leurs relations au visage multiple de la Pologne. L'un après l'autre, les masques tombent, jusqu'aux vérités ultimes (Madame King). Un écrivain célèbre, enfin, règle parodiquement ses comptes avec son public, son oeuvre et lui-même, dans un discours de jubilé d'une drôlerie implacable, trop délirant pour ne pas être l'écho d'une inquiétante réalité (De vous à moi).

12/1993

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Littérature étrangère

Carnets Paris New - York Paris (1982-1984)

"L'état de guerre a été proclamé en Pologne. Toutes les communications sont coupées". - Par ces deux phrases Kazimierz Brandys terminait le premier volume de ces Carnets. L'événement tragique survenu à Varsovie le 13 décembre 1981 a surpris l'auteur à New York. Il ne pourra plus retourner dans son pays. Au fil des mois, l'écrivain poursuit le récit de sa nouvelle vie, celle d'un émigré : "On dit que la vie est un roman. J'écris mes Carnets pour voir si la mienne en est un... J'écris ce journal-roman parce que c'est pour moi le seul moyen de surmonter la situation d'un homme tombé hors du temps... La Pologne où je ne suis pas cesse d'être mon expérience, elle est un pays qu'on me raconte". Elle le rattrape pourtant, aux Etats-Unis puis en France, cette Pologne racontée, faite de récits dramatiques, d'anecdotes, de souvenirs et de rêves. D'autres thèmes reviennent, se croisent, s'entrelacent, dans une composition subtile où se mélangent le présent et le passé : l'Europe occidentale en train de perdre son instinct de conservation, la Russie éternelle et l'Union soviétique, les paysages de New York, qui l'étonne et le fascine, ceux de Paris, "oeuvre de metteurs en scène qui transforment l'espace en une construction historique" , le problème juif et celui de l'antisémitisme, la littérature et le travail d'écrivain semé d'embûches. L'humour se double d'ironie pour éclairer la réflexion de ce témoin de notre temps.

10/1987

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Europe centrale et orientale

Journal de Ponary 1941-1943. Un témoignage oculaire unique sur la destruction des Juifs de Lituanie

"Pour les Allemands, 300 Juifs représentent 300 ennemis de l'humanité. Pour les Lituaniens, 300 paires de chaussures et de pantalons" . Chronique de la Shoah à l'Est de l'Europe, rédigée en temps réel par un témoin oculaire, et pour la première fois accessible au public français, Le Journal de Ponary, constitue un document unique et "sans aucun équivalent dans les annales des témoignages sur les grands massacres par fusillades" , selon l'ex-président de Yad Vashem, Y. Arad. Dès l'arrivée des Nazis, en 1941, en Lituanie, Kazimierz Sakowicz, un journaliste polonais catholique qui venait d'emménager, en pleine nature, dans le cadre idyllique de Ponary, près de Vilnius (Wilno), se retrouve aux premières loges d'une gigantesque tuerie. De sa véranda ou caché derrière la lucarne de son grenier, il consigne scrupuleusement - jour après jour et au péril de sa vie -, les atrocités qu'il observe sous ses yeux : l'acheminement des victimes, leur déshabillage, les tortures, les charniers mal recouverts, la sophistication progressive du mode opératoire des tueurs, tous de jeunes volontaires lituaniens " âgés de 17 à 23 ans" ... L'autre intérêt majeur de ce Journal est de montrer pour la toute première fois le sordide quotidien d'un site de mise à mort, entre rapines et beuveries, et le rôle crucial des collaborateurs locaux. Celui des " tireurs " , mais aussi des riverains, que l'on ne saurait sans malhonnêteté qualifier de " témoins " . Et qui, dès les premières semaines, se livrent à un " ignoble trafic d'affaires juives " . Une noire industrie dont on découvre ici - dans la foulée des travaux de l'historien J. Tomas Gross, l'auteur des Voisins (Fayard, 2002) -, l'invraisemblable ampleur. Entre 1941 et 1944, ce sont 70 000 Juifs, hommes, femmes et enfants, qui, à Ponary, furent massacrés aux bords de sept immenses fosses, ainsi que 20 000 Polonais et 10 000 prisonniers soviétiques. Sakowicz dissimulait les feuillets de son journal dans des bouteilles de limonade qu'il enterrait au fur et à mesure dans son jardin. Il a été tué dans des circonstances troublantes juste avant la Libération. Exhumé après-guerre puis sciemment dispersé par le régime communiste dans différentes archives, la reconstitution de ce journal, miraculeusement sauvé, fut une odyssée en soi. Texte présenté, annoté et traduit du polonais par Alexandra Laignel-Lavastine

11/2021

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