Lou Pitchoun dou Moun

À partir de demain, le musée Van Gogh affichera une série de 120 lettres et cartes écrites par le peintre dans une exposition ajoutant 340 travaux et épreuves, jusqu'au 3 janvier. Une occasion assez rare de confronter les peintures et dessins de l'artiste à ses écrits, comme un coup d'oeil par-dessus l'épaule, dans son inimité.

Les citations prélevées çà et là guideront le voyageur dans un univers familial, puisque la majeure partie du courrier est adressée à son frère Théo.

Coïncidant avec l'ouverture de cette exposition, un site dédié à ses lettres s'ouvre, où l'on retrouvera en revanche les 902 courriers du peintre, écrits en français et en néerlandais, avec traduction anglaise pour uniformiser le tout. Accessible dès à présent, le site offre une véritable mine de documents pour les amateurs.

Hans Luijten, qui travaille au musée, considère ces textes comme de la pure littérature, allant jusqu'à dire de Vincent qu'il est un excellent écrivain. Cependant, l'exposition pourrait faire surtout voler en éclat l'image que l'on se plaît à avoir des artistes : « Je redoute que ce ne soit la fin du mythe : Van Gogh n'était pas un génie fou, miséreux et méconnu », précise-t-il. De fait, le peintre fait preuve d'une démarche consciente et réfléchie qui pourra en étonner plus d'un.

« Il y a tant de personnes, surtout parmi nos proches, qui imaginent que les mots ne sont rien. Bien au contraire, ne crois-tu pas ? C'est une chose aussi intéressante et difficile de bien s'exprimer que de réaliser une toile. »

Pour plus d'information, on pourra se rendre sur le site du musée.

L'idée n'est pas récente, mais en littérature adolescente, elle est rare.

Même en littérature générale, peu d'éditeurs vont sur ce terrain, celui de la nouvelle.

La nouvelle c'est l'art d'écrire une histoire complète, assez brièvement, où la psychologie des personnages est moindre et où la fin s'arrête, souvent, brutalement  par un dénouement surprenant.

La collection (Hachette romans), va donc se lancer dans la publication de nouvelles. Les quatre premiers textes vont paraître le 2 mai et pour se faire, ils ne sont pas allés chercher très loin :

-       Sublimes Lunes : Le titre est un concentré entre 16 Lunes (le livre) et Sublimes créatures (le film). Bien entendu, vous l'aurez compris, c'est une nouvelle de 68 pages qui s'inscrit directement dans la saga des 16 Lunes de Kami Garcia et Margaret Stohl.

-       Hana : Lauren Oliver, a écrit cette petite nouvelle d'également 64 pages qui, elle aussi, s'inscrit dans la saga de l'auteure, Delirium. À noter que le même jour (coïncidence, je ne pense pas…) paraît en collection du livre de poche jeunesse, le premier tome de la série.

-       Lady Susan : Jane Austen et la littérature anglaise du 19e siècle n'ont jamais été autant à la mode auprès des lecteurs adolescent depuis que l'héroïne de Twilight se demandait qui d'Edward ou de Jacob elle devait choisir en lisant Les Hauts de Hurlevents d'Emily Brontë... (Lire l'article de nos copains d'Actualitté à ce sujet.)

-       La fille du déménageur : Déjà paru en Livre de Poche jeunesse. C'est certainement le texte que l'on attendait le moins dans cette collection. Caroline Vermalle est une auteure qui vient du monde du cinéma et de la télévision. À découvrir.

Petites lectures à petits prix… pourquoi pas ?

«?Dans ma famille, à part Papa et Maman, Grand-père et Grand-mère, il y a mon cousin Hugo. Moi je l’aime bien mon cousin Hugo, mais c’est dommage, je ne le vois pas souvent parce qu’il habite très loin. Si loin qu’il faut traverser tout un océan et un morceau de continent pour lui rendre visite.?»

En France et au Chili rien ne se passe en même temps.... Quand c’est l’hiver chez l’un, c’est l’été chez l’autre et quand Hugo, lui, est en vacances, en France il faut aller à l’école.
Le jeune narrateur aide le lecteur à comprendre à l’aide de petites expériences comment fonctionne la Terre et ses nombreux phénomènes géographiques qui expliquent toutes les différences entre ces deux pays.

L’auteure, Coco des Amériques est partie, il y a 15 ans, vivre en Patagonie. Elle a beaucoup voyagé et elle y a fait des rencontres inattendues... De ses aventures, elle a ramené des histoires pour petits et grands.

Voilà l'histoire de Rex. Et Rex, voyez-vous, il en a plein la truffe qu'on lui parle comme à un bébé ! Oui, vraiment, il en a ras la gamelle des “où il est mon ti chien! Hein ? Où il est mon toutou !” et autres “Tu veux un susucre ? Hein ?” Il n'en peut plus, de cette vie de chien, et se prend à rêver. Il se verrait bien en papillon pour s'envoler si haut que sa niche ne serait plus qu'un point ridicule. Ou bien en poisson, pourquoi pas, pour faire trempette. Tout y passe, dans sa tête: chat, chauve-souris, caméléon, vase ou coussin, bonnet pourquoi pas! Tout, tout sauf cette vie de clébard, quoi ! Mais quand il tombe museau à museau avec la jolie chienne du quartier, il se demande si changer est une si bonne idée...

Mon ti chien est un livre si joyeux qu'on en remue presque la queue ! , dans son style inimitable toujours sobre et efficace, se fait traducteur canin et nous invite à regarder le monde depuis la moquette. Merveilleusement servie par les crayonnés habiles d', cette histoire rigolote fera la joie des lecteurs de tous poils ! Alors “on va chercher, hein, on va chercher le gentil livre dans la librairie ! Allez on y va ! Mais oui on y va !”

L’Algérie et la question de la double culture sont au cœur de la rentrée aux , à travers deux ouvrages extrêmement dissemblables (pour ne pas dire différents !), deux auteurs aux parcours opposés mais que rassemble le même amour pour l'Algérie. Sandrine Charlemagne et Jean-Louis Marçot ont en commun le déracinement. Aussi, l’Algérie, la place que tient ce pays dans leur vie, est devenu moteur d’une démarche pour chacun d’eux, littéraire pour l’une, historique pour l’autre. 

Sandrine Charlemagneest née en France d’une mère française et d’un père algérien. Dans Mon pays étranger, elle nous livre le témoignage de son tout premier voyage en Algérie, en 2000, dans ce pays dont elle ignore tout, mais qui coule pour moitié dans ses veines. Ce roman est le récit de la quête sensorielle d’une jeune femme avide d’odeurs, de saveurs, d’images qu’elle porte en elle sans qu’il ne lui ait jamais été permis de les faire siennes. « Mon pays étrangerou comment un regard aigu et libre, tourmenté et bravache mais surtout avide de lucidité et prompt à la tendresse, tourne en roman une méditation sur fond de rencontres et de souvenirs, pas tous heureux. », salue Salim Jay dans un superbe papier publié dans le quotidien marocain Le Soir.

Né en Algérie en 1950, Jean-Louis Marçotfut, quant à lui, parmi les tout jeunes Pieds-Noirs forcés à l’exil (il avait alors 10 ans). La violence de la décolonisation n’a depuis cessé de le hanter. Revenant  sur les origines de cette violence, il redessine, dans Comment est née l’Algérie française ?, la généalogie du projet colonial et interroge les relations que ce dernier entretient avec le socialisme. Ce travail d’historien, qui prend source dans l’histoire personnelle de l’auteur, ébranle l’idée communément admise qu’anticolonialisme et socialisme vont intrinsèquement de pair.

Mon pays étrangerest en librairie depuis le 30 août dernier ; Comment est née l’Algérie française ? paraîtra, quant à lui, le 4 octobre prochain. Leurs auteurs seront tous deux les invités des Rendez-vous de la Différence, le 7 octobre, de 11h à 13h, sur Aligre FM, pour un échange qui promet d’être fructueux.

Quand on est jeune, notre papa est plus grand que nous. Quand on est grand, notre papa fait la même taille. Mais plus le temps passe, et plus notre papa rétrécit, jusqu'à parfois adopter des comportements enfantins.

Avec Mon petit Papa, sorti chez Sarbacane, Davide Cali et Jean Jullien livrent une histoire pleine d'humour et de tendresse sur l'amour filiale et sur la vieillesse. À travers ce récit, les auteurs racontent la sénilité, les dégénérescences qui accompagnent le grand âge, mais aussi les responsabilités et les affections qu'impliquent de tels états.

Malgré la gravité d'un tel sujet, ils évitent avec subtilité le pathos et proposent une fable étonnamment réjouissante.

Les dessins de Jean Jullien comptent pour beaucoup dans la bonne humeur qui plane sur l'album. Allant à l'efficacité, l'auteur ne s'encombre pas de décor et ressère les images sur la relation entre un fils et son père. Son trait vibrant, tremblant et matiéré, confère aux images une belle énergie et traduit un plaisir de faire palpable et communicatif.

"Mon petit Papa" est un album plein de vie qui aborde avec originalité et douceur une thématique peu traitée dans l'album jeunesse et pourtant si essentielle car touchant beaucoup de nos aînés.

Le week-end était gris. Couvert. Nuageux. Mais il n'aura pas plu finalement. Entassé à deux dans une luxueuse suite de l'hôtel Royal Windsor, on peut dire que certains reportages commencent plus mal que ça. Des conditions idéales et un Ramirez déjà amoureux du pays...
Et de ses frites.

- Non, mais Nico, t'as pas idée. C'est eux qui les ont inventées, les frites. Avec leur double cuisson, leur huile de friture exceptionnelle. La saveur et le croquant. Le moelleux et le reste... Ils sont géniaux, ces gens !
- Ok.
- Et puis, tous ces restos où l'on peut engloutir un délicieux cornet ! À chaque coin de rue ! C'est incroyable ! Je les aime !
- Les Belges ?
- Quoi les Belges ?
- Ben, ce sont les Belges que tu aimes ?
- Pourquoi tu me parles de Belges ?
- Parce que tu me parles de frites.
- Et le rapport ?
- Le rapport ? C'est qu'au lieu d'entasser les cornets de frites dans la chambre d'hôtel, peut-être qu'il serait temps d'aller chercher ton appareil photo et de se lancer dans ce reportage sur les façades des immeubles, peintes avec les plus grands noms de la BD, non ?
- Y'aura des baraques à frites sur la route ?
- ...

Le reste, c'est un reportage à découvrir, tout en photos, des quelques heures que l'on a pu passer - entre deux cornets - dans la capitale belge...

Encore un bel « objet » qui s'apparente à la littérature jeunesse. Ce n'est pas réellement un livre bien qu'il y ait beaucoup de chose dedans. c'est un peu comme un tiroir secret qui renfermerait plus que des mots. Tellement intime qu'il nous donne l'impression d'être un peu trop curieux. Plutôt réservé pour les filles, ce magnifique petit journal aidera son possesseur à lui faire des confidences, à trouver son gri-gri ou à réussir à créer un code secret pour que personne d'autre ne puisse le lire.

Dans ce « tiroir » qu'est Mon journal intime, c'est aussi un peu l'invasion de toutes sortes de détails tous aussi charmant les uns que les autres, de la fabrication d'un vœu à la réalisation de sa signature…
Un beau mélange qui ressemble à un album jeunesse pour les plus grands avec des collages, des dessins au crayon, au feutre, à l'encre...
Plus intéressant qu'un simple carnet blanc pour y écrire ses émotions, ce journal intime est surtout un concentré d'inspiration pour laisser parler ses envies, ses sentiments, ses peurs etc…
En quelques mots, un très beau livre-objet qui trouvera certainement sa place dans le cartable des collégiennes inspirées…