Azhel project t01

Le 52 Weeks Project mérite un petit coup d'éclairage bien humble, certes, mais au moins sincère, pour présenter Greg Ruth, un artiste qui met en ligne chaque semaine une nouvelle réalisation, sur Freaks Of The Hearland. http://www.gregthings.com/52weeks.html

On y trouve pêle-mêle des portraits de Frankenstein, Leto II Atreides (de la série Dune par Frank Herbert) ou encore un tableau de David Lynch...

Interviewé par le site Tor.com, il explique tout sa conception du dessin et du travail que cela implique. La mise en ligne, par astreinte, d'un dessin chaque semaine, sa mise en vente à la moitié du prix estimé. Des moyens pour garder les pieds sur terre et arriver à se maintenir dans un univers créatif.

L'interview est à retrouver dans son intégralité en anglais à cette adresse.

Et le 52 Weeks Project à découvrir largement ici.

Frankenstein

Lovecraft

Il y a quelques semaines, une actualité a fait le tour du monde.

Trois jeunes filles noires du New Jersey, et, n'en pouvaient plus de voir leurs amies et elles-mêmes ne pas se retrouver dans les textes de littérature jeunesse à leur disposition. De façon assez amusante, les trois jeunes lectrices en avaient assez de « lire des histoires avec des garçons blancs et des chiens. »

Ainsi, Marley Dias à eu l'idée de mener un projet « où les filles noires seraient les personnages principaux des livres, et pas des personnages secondaires, ou mineurs » et Marley de continuer : « Pour les jeunes filles noires aux États-Unis, le contexte est primordial – pour se retrouver et disposer d'histoires qui reflètent des expériences au plus près de ce qu'elles vivent avec leurs amis ».

L'objectif premier était de récupérer un millier de livres pour pouvoir ainsi les redistribuer dans les écoles de Retreat, et la Junior School and Library de St Mary en Jamaïque, la ville d'origine de la mère de Marley.

Bonne nouvelle ! Le projet #1000BlackGirlBooks et les jeunes filles ont réussi leur pari. Le plafond des 1000 livres a été atteint. Bien entendu, le projet a été extrêmement bien relayé par les médias, Marley a été invité dans l'émission la plus populaire des États-Unis, le Ellen Degeneres Show et a fait sensation.

Plus encore, le libraire américain Barnes & Nobles a fait des dons de livres, différents donateurs ont également envoyé des livres, mais également plus de 13 000 dollars de soutiens.

Marley aspire à ce que les dons continuent pour les offrir à différentes écoles dans le besoin.

Cette sévère absence de héros noir dans la littérature jeunesse revient régulièrement dans le débat. En juin 2013, le site Les Histoire Sans Fin faisait déjà état de l'agacement de plusieurs auteurs qui faisaient eux aussi cet amer constat.

L'auteure Tanya Byrne, métisse anglo-guyanaise disait à l'époque : « Je suis tellement habituée à lire des livres où les personnes ne me ressemblent pas, que je dois faire avec ».

De même, Malorie Blackman, très engagé dans ce combat relevait également une anecdote qui lui était arrivé et qui avait été ainsi une forme d'accélérateur dans sa carrière d'auteure : «Je me souviens être allé dans une librairie et le seul livre que j'ai vu avec un enfant noir sur la couverture était Un voleur dans le village (Gallimard jeunesse) de James Berry et j'ai pensé : « Est-ce encore l'état de l'édition aujourd'hui ? » […] C'était une des raisons majeures pour moi de vouloir écrire des livres pour enfants parce que je voulais écrire tous les livres que j'avais ratés quand j'en étais une ».

Toujours en 2013, La CCBC (Cooperative Children's Book Center), organisation américaine liée à l'Université de Wisconsin-Madison éditait cette étude : sur 3600 livres publiés en 2012, 3.3 % parlaient de Noirs Américains, 2.1 % d'Asiatiques, 1.5 % de Latinos, et 0.6 % d'Indiens.

Et en France ? Bonne question…

Pour la rentrée littéraire, le journal en ligne ActuaLitté accueille une expérimentation originale de l’écrivain Neil Jomunsi, Le projet Bradbury. Créé en référence au célèbre écrivain de science-fiction, Ray Bradbury, Le Projet se fait l’écho d’une intervention, à l’occasion du 6th Annual Writer’s Symposium by the Sea, en 2001 : 

« Écrire un roman, c’est compliqué : vous pouvez passer une année, peut-être plus, sur quelque chose qui au final, sera raté. Écrivez des histoires courtes. Une par semaine. Il n’y a que comme ça que vous apprendrez votre métier d’écrivain. Au bout d’un an, vous serez alors heureux d’avoir vraiment accompli quelque chose. Vous aurez entre les mains 52 nouvelles. Et je vous mets au défi d’en écrire 52 mauvaises : c’est impossible », expliquait le romancier.

Le Projet Bradbury emboîte ainsi le pas aux conseils du Maître, dans cet éternel enthousiasme qu’il appelait le zest ou gusto. « Bradbury puisait ses forces dans l’énergie joyeuse qui, jusqu’à ses 91 ans, le poussait à écrire des centaines et des centaines d’histoires, dont certaines des plus fameuses résonneront encore, et pour longtemps, dans nos mémoires », explique Neil Jomunsi. 

Pendant une année entière, l’auteur rédigera une nouvelle par semaine (soit 52 histoires), qui seront commercialisées sur les différentes plateformes numériques pour 0,99 centimes. Sur le site qu’héberge ActuaLitté, les lecteurs seront invités à faire part de leurs réactions, de leurs commentaires et à interagir avec Neil Jomunsi, qui de son côté documentera l’expérience. Seront également publiés des billets d’humeur, des analyses sur sa pratique de l’écriture ainsi que des lectures en podcast, des photos et vidéos mettant en scène le projet.

A ce titre, Le Projet Bradbury représente autant une performance créatrice qu’une expérimentation de l’écriture ayant recours à l’environnement numérique. C’est également une occasion unique pour le jeune auteur de travailler en synergie avec son lectorat. Mais avant toute chose, le Projet demeure un hommage, mettant en application les conseils avisés de Ray Bradbury. 

« C’est un projet ambitieux que ActuaLitté est fier de soutenir en lui apportant une plus grande présence sur Internet. Bradbury est une figure essentielle dans la science-fiction, mais plus encore, dans la littérature la plus large. ActuaLitté a voulu, placé sous son regard bienveillant, offrir un soutien à ceux qui travaillent à la nouvelle création littéraire, sous toutes ses formes », explique Victor de Sepausy, rédacteur en chef de ActuaLitté.

Retrouver le site du Projet Bradbury 

http://actualitte.com/blog/projetbradbury/

À propos de ActuaLitté :

Depuis le 14 février 2008, ActuaLitté est devenu le premier journal littéraire sur le net à ne dépendre d'aucune rédaction. Avec près de 600.000 visiteurs uniques chaque mois, ce média s'adresse tout aussi bien aux professionnels du livre qu'aux amateurs et dilettantes. Chaque jour, c'est un véritable tour du monde de l'information littéraire qui est réalisé.

Contact ActuaLitté : 01 73 75 62 53 - contact@actualitte.com

À propos de Neil Jomunsi :

Neil Jomunsi est le nom de plume de Julien Simon. Après avoir étudié la réalisation cinématographique et l’écriture de scénario, il travaille comme libraire avant de fonder la maison d’édition Walrus, spécialisée dans la culture populaire et l’imaginaire contemporain. Depuis plus de dix ans, il ne cesse d’écrire nouvelles et romans. Son site http://www.page42.org

Contact Neil Jomunsi : 0049 151 465 14 969 -neil.jomunsi@gmail.com

Encore une histoire de vampire, direz-vous. Oui, mais une histoire de vampire qui change! C'est un immense succès aux Etats-Unis, succès qui n'est en rien usurpé. est un roman captivant, aux multiples rebondissements, avec suffisamment de mystère et de suspens pour tenir le lecteur en haleine. De plus, l'univers mis en place par l'auteur renouvelle le genre vampirique avec bonheur.Rose est une dhampire (fruit des amours d'un vampire et d'une humaine), et son rôle est de garder en vie Lissa, princesse vampire à la sensibilité exacerbée. Les deux amies se sont enfuies deux ans auparavant de l'Académie, parce que Lissa était en danger. Un danger étrange, lié aux Strigoï, des vampires renégats sanguinaires et cruels. Mais Rose et Lissa sont rattrapées par un Gardien, le taciturne Dimitri, et ramenées à l'Académie. C'est là que les ennuis commencent, car de véritables guerres de pouvoir déchirent les familles vampires, et de lourds secrets circulent entre les murs de l'Académie.

Les deux héroïnes ne sont pas des clichés, et si la douce Lissa se révèle frôlant avec la folie, Rose quant à elle flirte avec le danger, n'en fait qu'à sa tête et s'exprime avec une franchise déroutante. Ses relations avec Dimitri sont troubles et sensuelles (une des caractéristiques des romans de Richelle Mead), bien loin de la chasteté de Twilight.
Ce premier tome (la série en compte 6, et les trois premiers sortent en France à quelques semaines d'intervalle) se lit tout seul, et risque même de présenter quelques risques d'addiction sévère chez les lectrices…

Fliss Diamond est un jeune adolescent en proie à une vive révolte. Lorsqu'il n'est pas en pension, il vit avec son père et sa belle-mère dans un ranch transformé en hôtel de luxe. Sa seule amie est Théo, c'est elle qui s'occupe des chevaux du domaine Diamond.

Mais un jour, la vie de Fliss va basculer dans le bizarre ... tout commence par une drôle de voix qui s'immisce dans sa tête puis par l'arrivée de deux archéologues farfelus à la recherche d'un mystérieux crapaud d'or...

Mêlant aventure, fantastique, humour et esprit western, réussit à aggriper le lecteur dès son premier roman...

Désert immense, mythes indiens, archéologues plus que louches, adolescents rêveurs et rebelles (sans oublier la méchante belle-mère), L'appel du crapaud tout en réutilisant des thématiques assez classiques dans la littérature jeunesse nous offre une aventure que l'on à du mal à refermer grâce, en parti, à un nombre incalculable de rebondissements.

Un roman, donc, qui sans être exempt de tout reproche notamment dans son style parfois hésitant, tient ses promesses d'aventure et nous fait découvrir un univers et des héros attachants. Une expérience à tenter ...

à qui nous devons est un auteur aux dents longues. Elle récidive avec Night World - Le Secret du vampire aux Editions Michel Lafon.
Le règlement du Night World est simple : Sous aucun prétexte, les humains ne doivent savoir qu'il existe. Ces membres ne doivent absolument pas en tomber amoureux.
Ils vivent parmi nous, mais nous n'en savons rien !
Ils sont vampires, sorcières, métamorphes, ils nous ressemblent…
Poppy est atteinte d'une tumeur, un cancer mortel. Pour la sauver James son ami d'enfance lui révèle son monde, sa vraie nature : Vampire ! Il lui propose donc de passer de l'autre côté, dans le Night World, là où son ancienne vie doit prendre fin pour laisser place à une autre, remplie d'inconnu et de mystères.
Poppy accepte, elle veut vivre. Vampire ou autre, c'est son désir le plus cher. Elle sait pour cela, qu'elle doit s'éloigner de sa famille et du plus important, Phil, son frère jumeau.
Night World – Le secret du vampire premier tome d'une série de dix a remporté un immense succès aux Etats-Unis.

Avec une construction similaire, les différents livres mettront en scène un ou des adolescents en proie au doute et au choix. Une des autres lignes directrices, dans ce Night World, sera la notion d' « âme sœur ». Chaque livre de la série ne suivra pas un personnage central, mais chaque personnage se retrouvera à un moment ou à un autre le héros de sa propre aventure pour que finalement la série ne fasse qu'un grand tout, une sorte de série choral.
Celle-ci a débuté en 1996 et s'achèvera aux Etats-Unis au printemps 2010. Quelques années après Anne Rice, Lisa J. Smith est l'un des premiers auteurs à qui l'on doit le phénomène « Bit-Lit » où les vampires redeviennent ces créatures dangereusement séduisantes.
Night World est assurément une future série à succès. Les thèmes de l'amour, du choix, de l'interdit et du fantastique y sont particulièrement bien menés.

Fred Ricou

! Peureux s'abstenir...

Margot, une adolescente passionnée de romans d'épouvantes et de films d'horreur vit avec son père, éternel absent et son petit frère, Henry, âgé de 7 ans. Un jour, elle trouve un manuscrit étrange chez le bouquiniste pour lequel elle travaille et décide de le ramener chez elle. Le livre s'intitule Les Démoniaques et la narratrice y raconte comment l'âme de son frère fut dévorée par d'étranges puissances se nourrissant de la peur des êtres humains. Margot croit aux délires d'une folle jusqu'au jour où Henry commence à se conduire de bien étrange façon... Simon Holt signe là un roman dans la plus pure tradition de la littérature d'épouvante agrémenté de nombreuses références littéraires et cinématographiques. Tout est fait pour plonger le lecteur dans une ambiance angoissante notamment grâce à un récit mené tambour battant et à des personnages très codifiés. Employeur étrange, mère disparue, père dépassé, ami d'école bizarre, petit frère mignon à souhait... et créatures étranges et effrayantes : On retrouve dans ce livre tous les codes du genre.

L'auteur, veut nous faire peur et il y parvient parfaitement. Les Vores, créatures se nourissant de nos peurs semblent tout droit sorties d'un cauchemard et leur souvenir, à n'en pas douter, restera dans l'esprit de beaucoup de lecteurs même après la dernière page tournée. Mais pour les détruire, il suffit d'affronter ses peurs, alors n'hésitez pas et dévorez Les Démoniaques !

Tout s'est terminé le 19 février en fin de journée. Les étudiants de troisième année du Centre d'Enseignement Spécialisé des Arts Narratifs ont réussi leurs paris, 101 heures pour réaliser un album jeunesse dont le thème tournait autour des de .
Certains ont très peu dormi et à la soirée vernissage de fin de semaine, on sentait un étrange sentiment de fierté, de joie, mais surtout d'épuisement.

À nos questions, Mikhaël Allouche, le directeur du C.E.S.A.N, explique que les étudiants sont habitués à monter différents projets sur plusieurs mois ou plusieurs semaines. Certains abandonnent en route. Et là, en une semaine, il n'y a pas le temps de réfléchir il fallait donc prendre le train assez rapidement. C'est un projet plus « dans l'instinctif, le spontané… ».

Le directeur appuie sur le fait que c'est un bon entrainement pour gérer le stress qu'ils vivront dans leur vie professionnelle. Souvent les auteurs se posent beaucoup de questions et travaillent « vraiment » à la dernière minute. « La notion de stress invite [également] les gens à assumer leur travail ».

Sur de plus longues périodes (2-3 mois) les étudiants sont déjà habitués à créer des projets de livre « dans le but de les montrer à un certain nombre d'éditeurs » qui va de la conception de l'idée, du scénario, la maquette et les images afin d'un faire une petite maquette de livre, mais ici tout a été raccourci puisque qu'ils n'avaient que cinq jours pour tout faire.

Parmi le jury présent qui allait choisir trois projets « gagnants », le centre souhaitait faire venir des personnes de l'extérieur dont une éditrice des éditions Thierry Magnier pour montrer que ce n'était pas qu'un travail de dessin bien noté, mais « aussi un travail dans le but d'être vu et lu par des lecteurs ».

Ainsi, trois prix étaient remis aux étudiants, dont le plus important, une sorte de palme d'or, le prix de « L'arbre perché ». Celui-ci a été attribué à Lounis Ould-Khaled qui s'est intéressé à la fable Le Chien qui lâche sa proie pour l'ombre.

C'est avec un style minimaliste, drôle et contemporain que Lounis s'est lancé dans ce projet « comme un enfant s'amuserait ». Il « s'amuse » à faire ces albums donc il ne compte pas lâcher l'édition jeunesse surtout que dans le jury d'éditeurs présent, il a eu « de bons retours ».

Même si l'étudiant en dernière année dit ne pas trop lire de littérature jeunesse, il avoue avoir été influencé par les albums de Blexbolex et c'est son style épuré qui a été le déclic de son adaptation de cette fable de La Fontaine.

À la question de savoir pourquoi à chaque illustration le chien était découpé et le reste était fait aux crayons de couleur, le jeune homme répond d'un simple « parce que ça fonctionnait » et que cela permettait de faire ressortir le chien, ce qui était le plus important.

C'est grâce à ce genre de manifestation que l'on voit clairement que la jeune génération d'illustrateurs et d'illustratrice arrive bientôt sur le marché. Ils seront certainement bientôt en librairie à côté des plus grands…