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Philippe Jaccottet, Maurice Chappaz

Extraits

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Critique littéraire

Philippe Jaccottet. Le combat invisible

Après 95 ans d'une vie discrète et qui se confond avec son oeuvre immense d'écrivain, de traducteur et de critique, la figure de Philippe Jaccottet reste auréolée d'une sorte de légende. Mais qui se cache derrière "l'ermite de Grignan"? Fabien Vasseur dissipe la fable de l'effacement et retrace les linéaments d'une aventure poétique ambitieuse et complexe, riche en détours, faite de conflits souterrains et de conquêtes lumineuses. Loin de fuir le fracas de l'histoire, mais au plus près des choses, à l'affût des signes du mystère, sans jamais occulter le poids de la mort ni des plus terribles menaces, le poète parle aux hommes de leur salut. C'est, avec l'arme la plus pure, celle des mots, un combat exaltant, incessant, invisible, qu'il mène, depuis toujours, pour la vérité et la beauté du monde.

01/2021

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Critique Poésie

Philippe Jaccottet. Leçons et "Hameau"

Leçons et "Hameau" de Philippe Jaccottet présentent deux thématiques, la mort et le paysage, deux types de poésies, l'une en vers, l'autre en prose, et deux périodes créatrices, la seconde moitié des années soixante et les années quatre-vingt-dix. L'analyse des deux textes permet de retracer des liens avec les oeuvres précédant Leçons et suivant "Hameau" . L'unicité de ce poète s'en dégage. Si l'émerveillement qu'éveille la perception de la nature et l'horreur que déclenche la mort échappent au dire du poète, ils suscitent pourtant une quête à travers diverses approches interprétatives. Cette recherche oscille entre ce qui est ineffable et l'engagement de le laisser transparaître dans le texte, elle s'affranchit de tentatives qui font écran à l'irréductible expérience du poète, et elle le rend aussi bien conscient des limites de la langue que de la fragilité du corps humain. L'inquiétude qui en surgit va de pair avec une lucidité qui ne dissimule ni doute ni incertitude, elle donne, en revanche, lieu à une ouverture réceptive qui permet le partage dialogique entre le monde perçu comme un tout et celui entre poète et lecteur.

10/2021

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Critique Poésie

Le "tissu poétique" de Philippe Jaccottet

Cet ouvrage explore l'oeuvre de Jaccottet, interroge les fondements et les enjeux de sa poétique. Il se propose de montrer comment le poète assume sa finitude d'homme blessé par le monde moderne dans un travail d'écriture qui renoue patiemment le lien du moi avec "le paradis dispersé sur la terre", comment la texture hétérogène de l'oeuvre procède d'une même quête de justesse - les poèmes-discours et les proses s'appliquant à désenchevêtrer l'opacité du monde et à déjouer les séductions du langage.

04/2022

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Correspondance

Correspondance 1946-2009

En 1945, le jeune Philippe Jaccottet signe une critique élogieuse du recueil Verdures de la nuit, de son compatriote suisse Maurice Chappaz. S'ouvre un dialogue complice et fraternel qui va durer près de soixante ans, entre deux poètes que tout semble opposer. Chappaz le "catholique païen" est l'homme des hymnes à la vie et à la nature ; Jaccottet, à la rigueur toute protestante, est traversé de doutes et de chants tourmentés. L'un profondément enraciné dans le Valais, grand marcheur et nomade dans l'âme, se passionne pour les contes africains, le bouddhisme, la Bible, l'Orient... tandis que Jaccottet, plus sédentaire mais "sans racines", voyage dans les livres qu'il admire et traduit les plus grands auteurs européens. Volontiers militant et polémique, Chappaz défend un Valais ancestral menacé de disparition et s'alarme des premières destructions de l'environnement, tandis que Jaccottet rend compte inlassablement des oeuvres de son temps. Tous deux admirent profondément le poète Gustave Roud et posent, dans son sillage, la question toujours exigeante du rapport entre la poésie et l'existence, "poursuivant les mêmes fuyants signes avec une même obstination". Tous deux encore traduisent les grandes voix de l'Antiquité, l'un Homère, l'autre Théocrite et Virgile. Avec un enthousiasme lucide et toujours mesuré, Jaccottet porte l'oeuvre de Chappaz vers les lecteurs français en passeur infatigable. Chappaz, par sa vitalité exubérante et généreuse, communique à Jaccottet une force rassurante. Cette amitié de toute une vie, sans failles, nous rappelle que les dissemblances intimes comme la distance géographique, loin de toujours séparer, peuvent nourrir des liens vivants. J. -F. T.

06/2023

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Critique Poésie

Le testament du Haut-Rhône de Maurice Chappaz

Quelle oeuvre est plus représentative de la poésie de Maurice Chappaz (1916-2009) que le Testament du Haut-Rhône ? Publié en 1953, après dix années d'une gestation laborieuse, ce poème en prose au lyrisme élégiaque et prophétique et à la tonalité bien souvent énigmatique, appelle un regard à la fois historique et littéraire. Quelle oeuvre est plus représentative de la poésie de Maurice Chappaz (1916-2009) que le Testament du Haut-Rhône ? Publié en 1953, après dix années d'une gestation laborieuse, ce poème en prose au lyrisme élégiaque et prophétique et à la tonalité bien souvent énigmatique, appelle un regard à la fois historique et littéraire. Le plus célèbre poète valaisan a fait de la défense de son pays et de la nature son cheval de bataille et sa poésie contient les ferments de l'engagement de toute une vie. Un tel texte suggère également que l'on traverse la vie de son auteur et que l'on mette en parallèle des oeuvres qui, bien qu'éloignées dans le temps, à l'image des Maquereaux des cimes blanches (1976), demeurent proches dans ce même désir commun de dire le pays, d'en extraire l'essence et de mettre en évidence les menaces qui le guettent.

02/2023

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Poésie

Tombeau de Philippe Jaccottet & Tombe d'abeilles

Un recueil de poèmes en prose. Après avoir donné un Tombeau d'Yves Bonnefoy, Frédéric Riera continue ici son travail d'embaumement de ce qui marqua son apprentissage de fascination et d'ambivalence par un recueil de deux textes parodiques et sacrés. Si le Tombeau de Philippe Jaccottet constitue le geste d'un hommage autant que d'un pastiche à la recherche d'une posture où le grand mort se trouverait pris en défaut du ridicule de toute tragédie, Tombe d'abeilles rassemble dans le chiffre d'une scène d'Italie les deux poètes dont les ombres se voient désormais réunies hors des profanations.

09/2023

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Critique littéraire

Philippe Jaccottet. Une poétique de l'insaisissable

Volontairement effacée, insensible aux effets comme aux honneurs, l'œuvre de Philippe Jaccottet fait entendre l'une des voix les plus authentiques de toute la poésie contemporaine. Patiemment construite dans le silence et la discrétion, elle se veut attentive à ce qui de l'homme et de l'existence est le plus impalpable : un insaisissable, que le langage poétique, sous peine de s'abolir, ne peut qu'interpeller dans un questionnement toujours recommencé. C'est à l'analyse passionnée de cette démarche et de cette parole, qui l'ont visiblement enchanté, que Jean Onimus s'est livré dans cet essai, où l'approche critique va au plus près de l'œuvre qu'elle éclaire. Sensible et rigoureux, ce livre est la première étude approfondie de l'œuvre de Philippe Jaccottet, et une introduction chaleureuse à la poésie contemporaine dans ce qu'elle a d'essentiel.

05/1993

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Critique littéraire

Gustave Roud. La plume et le regard

Le poète Gustave Roud (1897-1976) a été un acteur culturel et artistique majeur de Suisse romande. Il fut un proche de Ramuz, Maurice Chappaz, Philippe Jaccottet, Jacques Chessex. Son activité déborde le strict cadre de la poésie. Son nom reste attaché à la traduction des romantiques allemands (Novalis, Hölderlin, Rilke), à la critique littéraire et artistique, et il a pratiqué la photographie en quasi professionnel. Comme l'écriture, elle fut un moyen de capturer son rêve d'un paradis sur Terre.

12/2015

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Critique

Singularités poétiques. Philippe Jacottet, Kathleen Raine, Heather Dollahau

En interrogeant notre rapport au monde sur le mode de l'exile, du mystère de l'être et de l'incomplétude, la poésie tente de capter cette épiphanie de l'être qui nous ouvre aux vertiges de la présence comme une fulgurance. La création nous permet alors de trouver refuge dans l'imaginaire de la langue que chaque poète fait résonner à sa manière et dont nous tentons ici de faire écho à travers ce recueil d'articles ou de notes de lecture parcourant différentes époques et styles pour écrire le poème bariolé du monde.

11/2022

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Critique littéraire

Poésie et A la lumière d'hiver de Philippe Jaccottet

UN ESSAI : Etude approfondie d'un grand texte classique ou contemporain par un spécialiste de l'œuvre : approche critique originale des multiples facettes du texte dans une présentation claire et rigoureuse. UN DOSSIER : Bibliographie, chronologie, variantes, témoignages, extraits de presse. Eclaircissements historiques et contextuels, commentaires critiques récents. Un ouvrage efficace, élégant. Une nouvelle manière de lire.

10/2006

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Critique littéraire

Les cahiers du Chemin N° 10, 15 Octobre 1970

Jean-Luc Parant, Des yeux de DieuRoger Borderie, CompositionMichel Deguy, Pour commencer à saluer Paul CelanPaul Celan, Quatre poèmes traduits par Philippe JaccottetJ. M. G. Le Clézio, La mer noireClaude Mouchard, Nouvelles critiquesFrançois Coupry, Les bonnets d'âneJean Roudaut, Vingt-quatre fragments de peinture romaine au musée de NaplesJude Stéfan, De CatulleLudovic Janvier, Antonin Artaud, Lettres à Génica AthanasiouJacques Réda, Philippe Jaccottet, Leçons - Maurice Blanchot, L'entretien infiniPierre Pachet, Freud malgré tousHenri Meschonnic, Sémiotique et poétique, partant de BenvenisteJ. M. G. Le Clézio, Louis Wolfson, Le schizo et les languesMichel Chaillou, Jean Vauthier, Le SangMichel Deguy, Althusser, Lénine et la philosophie

11/1970

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Littérature française (poches)

Chant des cépages romands

" Bien des notaires qui ne prêtent pas attention à leurs épouses goûtent, tâtent, regardent, respirent, mirent une carafe de vin dans un rayon de soleil comme s'il s'agit d'une personne, de leur vraie femme, de leur enfant. Ils ont des gestes câlins pour prendre leur verre, une bouche futée, des mots d'amoureux. (...) Tirer sa nourriture d'un champ et se taire, voilà sans doute la moins vaine des occupations humaines." Lyrique, mystique, panique, ce Chant est d'abord un hommage à la matérialité de la vigne.

06/2009

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Littérature française

L'Evangile selon Judas

" Judas et Jésus remontent en moi. Parce que ma vie devient comme une forêt noire où je m'enfonce. Je suis par moments étranglé par le respect puis en proie à la curiosité. Ma vocation je la subis. L'un après l'autre mes poèmes me quittent, déménagent, mais il me semble encore écrire des souvenirs avec les mots de plusieurs poètes engloutis, enfuis au bout du monde, de passage dans ma conscience, à demi visibles. Je ne sais plus d'où vient telle voix, je pénètre, je tâtonne dans les buissons obscurs, sur les sentiers à la fin de l'âge. Où il faudrait être une bête, avoir son savoir aussi. "

10/2001

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Poésie

Testament du Haut-Rhône

Précédé d'une étude de Georges Nicole.

01/1988

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Poésie

Un homme qui vivait couché sur un banc

Préface de Marcel Raymond Postface de Jean-Luc Seylaz. " Les poèmes de Maurice Chappaz ne valent pas seulement par leur variété et leur qualité littéraire. Ce qui les rend si attachants c'est qu'ils dessinent en profondeur le mouvement d'une expérience. " Marcel Raymond.

01/1988

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Littérature française

A Louis-Philippe, roi, Charles-Maurice, homme de lettres. Pamphlet

A Louis-Philippe, roi, Charles-Maurice, homme de lettres. [Pamphlet. ] Date de l'édition originale : 1832 Le présent ouvrage s'inscrit dans une politique de conservation patrimoniale des ouvrages de la littérature Française mise en place avec la BNF. HACHETTE LIVRE et la BNF proposent ainsi un catalogue de titres indisponibles, la BNF ayant numérisé ces oeuvres et HACHETTE LIVRE les imprimant à la demande. Certains de ces ouvrages reflètent des courants de pensée caractéristiques de leur époque, mais qui seraient aujourd'hui jugés condamnables. Ils n'en appartiennent pas moins à l'histoire des idées en France et sont susceptibles de présenter un intérêt scientifique ou historique. Le sens de notre démarche éditoriale consiste ainsi à permettre l'accès à ces oeuvres sans pour autant que nous en cautionnions en aucune façon le contenu.

07/2013

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Critique littéraire

Les Idylles

Les Idylles de Théocrite, traduit par Maurice Chappaz et Eric Genevay

01/1983

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Vins, alcools, boissons

Georges Chappaz, son temps, son oeuvre, son héritage

Créé en 2014 par l'Université de Reims Champagne-Ardenne avec la participation des acteurs majeurs du territoire et du secteur vitivinicole, l'Institut Georges Chappaz de la vigne et du vin en Champagne porte un nom qui inspire et oriente ses actions. Georges CHAPPAZ (1875-1953), ingénieur agronome et haut fonctionnaire de l'Etat, a su déployer toute son énergie au service de la reconstruction de la Champagne, après les ravages causés dans le vignoble par la Première guerre mondiale puis le phylloxéra. Le présent ouvrage rend hommage à l'action de cet homme visionnaire et fédérateur et porte son héritage, source d'inspiration, de dialogue, de rayonnement dans le monde d'un patrimoine et de ses vins.

04/2019

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Petits classiques

Réussir son Bac de français 2023 : Analyse du recueil À la lumière d'hiver de Philippe Jaccottet

Réussissez votre bac de français 2023 grâce à notre fiche de lecture du recueil A la lumière d'hiver de Philippe Jaccottet ! Validée par une équipe de professeurs, cette analyse littéraire est une référence pour tous les lycéens. Grâce à notre travail éditorial, les points suivants n'auront plus aucun secret pour vous : la biographie de l'écrivain, le résumé du livre, l'étude de l'oeuvre, l'analyse des thèmes principaux à connaître et le mouvement littéraire auquel est rattaché l'auteur.

10/2022

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Critique Poésie

Du bonheur de la vie poétique. En pensant à André du Bouchet, Yves Bonnefoy et Philippe Jaccottet

La traduction, nous le savons bien au Bruit du temps, n'est pas seule- ment la meilleure façon de comprendre un texte découvert dans une langue étrangère, elle est aussi, très souvent une rencontre, celle du traducteur avec l'auteur et, aussi bien, une affaire d'amitié. Il se trouve que Wolfgang Matz, avec son épouse Elisabeth Edl (ou, dans le cas d'André du Bouchet, avec Sander Ort), a publié des traductions alle- mandes de trois poètes français d'une même génération, celle dont on fête, en ce début des années 2020 le centenaire de la naissance ; trois poètes d'ailleurs eux-mêmes liés par des liens d'amitié, mais aussi par une certaine idée de la poésie dont la revue L'Ephémère a été l'une des manifestations. Wolfgang Matz les a rencontrés à plusieurs reprises, il a été l'un des témoins de leurs dernières années. Ce livre évoque ces trois figures en rassemblant quelques souvenirs, en revenant aussi sur certains textes qu'il a traduits, mais en s'attachant surtout à ce que ces rencontres lui ont appris : que la poésie ne se réduit pas à la produc- tion de livres, qu'elle doit aussi se traduire par une certaine "justesse" dans la vie elle-même. C'est ce qui fait le prix de ces pages, à laquelle on pourrait bien sûr reprocher une certaine idéalisation de l'existence poétique, mais il faut les lire comme un hommage à la qualité d'être de ces trois figures, une sorte de signe amical de reconnaissance pour ce qu'ils ont été et ce qu'ils ont représenté, humai- nement, jusqu'au bout - puisqu'il est surtout question ici de leur fin - pour les personnes qu'ils ont côtoyées. Dans une lettre à Böhlendorf, Hölderlin parlait du besoin qu'il ressentait de la "Psyche unter Freunden" , d'une parenté de l'âme que les amis peuvent partager. C'est de cela qu'il est question dans ce précieux petit livre.

04/2024

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Poésie

La promesse d'un regard

Vous qui avez soif de poésie, voici une voix nouvelle, à la fois singulière et fraternelle, limpide et secrète. Un inconnu, ce Raymond Magnand ? De cette entité que l'on nomme le " grand public ", sans nul doute, puisque c'est ici l'un de ses trop rares recueils édités. Mais déjà remarqué par des esprits vigilants et perspicaces, peu enclins à la louange complaisante, tels que Jacques Borel, Marcel Arland, André Dhôtel, Julien Gracq, Jean d'Ormesson, Louis-René des Forêts, Yves Bonnefoy, Philippe Jacciottet, Annie Ernaux... Aujourd'hui c'est à vous seuls, ces " amis inconnus " dont parle Supervielle qu'il s'adresse. A voix nue. Qu'il vous suffise d'ouvrir ce livre et d'écouter. D'accueillir en vous " ces simples mots sur la blessure inguérissable " (Philippe Jaccottet).

12/2008

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Littérature française

Obscurité

L'ancien élève, ou mieux, le disciple d'un grand philosophe, dont l'enseignement et la bienveillance personnelle ont joué un rôle capital dans sa vie, revient d'un long séjour à l'étranger et son premier soin est de revoir son maître. Après de longues recherches, il découvre sa retraite. La découverte est navrante : ce brillant esprit, ce savant admiré et fêté, cet amoureux fougueux et romanesque, ce père enfin, ont fait place à une espèce d'animal farouche qui vit seul dans l'obscurité, replié sur lui-même en une sorte d'attente provocante et révoltée de la mort. Car cet homme est une victime de l'idée de la mort ; elle s'est emparée de son esprit au point que toute activité, toute vie affective lui sont devenues impossibles. Aucune des hautes pensées qu'il inculquait jadis à ses élèves n'a eu de pouvoir contre l'horreur de cet anéantissement inéluctable. Il répond aux questions gênées de son disciple par des phrases comme : "Rien n'est vrai, rien n'est hormis le mal de le savoir" . Le disciple cherchera donc seul une telle maladie de l'âme : "Ce sont peut-être les légers, les téméraires qui ont raison... , ceux qui acceptent le risque de se perdre sans espoir de compensation. ". . Ce récit se distingue par une simplicité qui n'exclut pas une réelle science d'écriture, par son sens subtil des nuances et des atmosphères, sa pudeur, qui ne voile cependant pas le drame du disciple devant l'échec de son "maître" .

10/1961

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Poésie

D'une lyre à cinq cordes

"Ni par l'élection des poètes traduits ni par le nombre de pages accordé aux uns et aux autres, ce recueil ne représente une anthologie de mes goûts ; moins encore, ne serait-ce qu'un fragment d'un panorama de la poésie européenne. L'absence d'un poète tel que Dante, que je place au plus haut - et c'est bien pourquoi j'ai échoué à en traduire même quelques pages -, le dit assez ; mais aussi bien, à un niveau moins élevé, pour l'époque contemporaine, de Saba, de Sereni ou de Celan. Ce choix qui n'en est pas un tient, en fait, à des circonstances diverses. Certaines traductions sont le résultat d'une commande ; quelques-unes de la présence de ces poèmes cités dans des essais que j'ai eu à traduire. Quelquefois, découvrant un poème qui me touchait dans l'oeuvre d'un auteur méconnu, ou, à l'occasion d'un voyage en Autriche, toute une oeuvre presque ignorée comme celle de Christine Lavant, j'ai eu le désir de rendre sensibles ces heureuses rencontres à d'autres que moi... Reste, bien sûr, que les ensembles plus vastes dont j'ai voulu reprendre ici quelques pages : ceux de Góngora, de Hölderlin, de Rilke, d'Ungaretti et de Mandelstam, représentent vraiment, eux, le fruit de rencontres essentielles dans ma vie de poète, de traducteur et d'homme tout court ; et je remercie les éditeurs qui m'ont permis de les faire figurer ici, dans une perspective nécessairement différente". Philippe Jaccottet.

12/1996

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Poésie

Poésie. 1946-1967

"A l'approche de ces poèmes s'éveille une confiance. Notre regard, passant d'un mot à l'autre, voit se déployer une parole loyale, qui habite le sens, comme la voix juste habite la mélodie. Nulle feinte, nul apprêt, nul masque. Nous pouvons accueillir sans ruse interposée, cette parole qui s'offre à nous sans détour. Un émerveillement, une gratitude nous saisit : la diction poétique, le discours poétique (mais délivré de tout artifice oratoire) sont donc possibles, toujours possibles ! C'est ce dont, à considérer la plupart des productions du jour, il semblait qu'il fallût désespérer, pour ne plus rencontrer que le souvenir brisé de ce que fut la Poésie. . ". Jean Starobinski.

03/2007

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Littérature française

Un calme feu

"Nombre de raisons, dont les meilleures ne sont que trop douloureusement évidentes, m'ont fait hésiter à publier ces pages. Que la menace qui pesait déjà sur le Liban quand nous nous y sommes rendus, sous le prétexte de deux lectures de poésie, en 2004, loin de se dissiper, se soit aggravée depuis au point qu'on ne sait plus où trouver de quoi réveiller en nous ne fût-ce qu'un infime espoir, voilà ce qui nourrit plus que toute autre chose mon scrupule. Il y a tout de même quelque chose qui m'a permis de surmonter d'aussi légitimes scrupules: c'est que ce dont je parle maladroitement ici, fait aussi, après tout, partie de la réalité ; que toutes sortes de formes de beauté persévèrent, que l'amitié sous mille aspects demeure, et l'hospitalité, la générosité, la grâce ; comme surviennent encore des moments de profond calme, d'échanges vrais, et des éclaircies aussi indubitables que les nuages les plus noirs ou orageux ; de sorte que s'entêter à recueillir ces signes et en faire un petit livre, d'ailleurs sans prétention, ce serait moins insulter à l'épreuve de ces pays que leur rendre hommage et, en fin de compte, ne pas ajouter au désespoir vers lequel presque tout, aujourd'hui, nous entraîne", Philippe Jaccottet. En ces pages où il convoque à ses côtés les plus grands poètes du Proche-Orient, Philippe Jaccottet nous entraîne dans un Liban tout intérieur et une Syrie maintenant disparue. Sa voix basse murmurante se faufile entre les apparences et ne demeure que la justesse.

11/2015

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Poésie

Pensées sous les nuages. Poèmes

Un recueil de sept poèmes, ou groupe de poèmes, qui ont pour titres : On voit, Pensées sous les nuages, Le mot joie, A une jeune mère, Plaintes sur un compagnon mort, A Henry Purcell, Le poète tardif... A cette poésie pure et grave, transparente comme la lumière, on pourrait appliquer les mots que la musique de Purcell inspire à Philippe Jaccottet : Ecoute : comment se peut-il que notre voix troublée se mêle ainsi aux étoiles ? Il lui a fait gravir le ciel sur des degrés de verre par la grâce juvénile de son art.

10/1983

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Littérature française

A travers un verger suivi de Les cormorans et de Beauregard

Ces textes de Philippe Jaccottet tirent pour la plupart leur inspiration du thème du voyage, de la promenade. Ce sont des itinéraires de campagne, une rêverie sur des noms de lieux. Certains paysages apportent des moments mêlés d'exaltation et de mélancolie. Il y a aussi des hauts lieux, comme les riches sanctuaires romans du Roussillon, ou un quartier de Florence déjà rencontré dans un poème de Montale. Plus tard, en remontant vers le Nord, la lumière diffuse, voilée, de la Hollande et de ses peintres. "A la poursuite d'images profondes, le voyage avait bien fini par devenir intérieur", dit l'écrivain. Ses descriptions minutieuses, empreintes d'humilité, aboutissent à un émerveillement. Tel est le secret, livré au détour d'une phrase, de cette prose qui se tient au plus près de l'émotion.

10/1984

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Poésie

Après beaucoup d'années

"Les événements du monde, depuis des années, autour de nous, proches ou lointains - mais plus rien n'est vraiment lointain, du moins en un sens, si plus rien n'est proche non plus -, l'Histoire : c'est comme si des montagnes au pied desquelles nous vivrions se fissuraient, étaient ébranlées ; qu'ici ou là, même, nous en ayons vu des pans s'écrouler ; comme si la terre allait sombrer. Or, quand à cela, quant à l'Histoire, nul doute : il s'agit bien - ce qu'on aura vécu - de près d'un siècle de l'Histoire humaine ; une masse considérable, une espèce de montagne, en effet, dont la pensée a du mal à faire le tour, le coeur à soutenir le poids ; et tant de ruines, de cimetières, de camps d'anéantissement qui seraient, de ce siècle, les monuments les plus visibles, d'autres espèces de montagnes, sinistres. Et la pullulation des guerres, la plus ou moins rapide érosion de tout règle, et les conflits acharnés entre règles ennemies. Tout cela multiple, énorme, obsédant, à vous boucher la vue, à rendre l'avenir presque entièrement obscur". Philippe Jaccottet.

03/1994

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Poésie

L'Effraie. Et autres poésies

"La nuit est une grande cité endormie où le vent souffle... Il est venu de loin jusqu'à l'asile de ce lit. C'est la minuit de juin. Tu dors, on m'a mené sur ces bords infinis, le vent secoue le noisetier. Vient cet appel qui se rapproche et se retire, on jurerait une lueur fuyant à travers bois, ou bien les ombres qui tournoient, dit-on, dans les enfers. (Cet appel dans la nuit d'été, combien de choses j'en pourrais dire, et de tes yeux...) Mais ce n'est que l'oiseau nommé l'effraie, qui nous appelle au fond de ces bois de banlieue. Et déjà notre odeur est celle de la pourriture au petit jour, déjà sous notre peau si chaude perce l'os, tandis que sombrent les étoiles au coin des rues".

10/1979

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Poésie

Eléments d'un songe

Les Eléments d'un songe se présentent comme une suite de variations dont le thème initial est emprunté à L'Homme sans qualités de Musil. A la suite de cet écrivain, grand rêveur en quête d'états parfaits où l'on puisse oublier la laideur de la vie et l'horreur de la mort, mystique sans Dieu, passionné de la nature, Jaccottet cherche lui-même patiemment, en philosophe et en poète, les solutions qui permettent de vivre. Des images de femmes, tantôt exaltées, tantôt douces et plus enclines que l'homme à la résignation, s'associent fréquemment à ces méditations. Pour l'une d'elles, qui a tenté de se suicider avec du poison, il écrit " Ce n'était pas le ciel qu'il lui aurait fallu, mais la terre seulement un peu éclairée et l'air plus frais, et pouvoir passer sans horreur dans la boue. " Les remèdes habituels contre cette douleur de vivre et cette crainte de la mort, sagesse, religions, et jusqu'à la psychanalyse, paraissent à l'auteur sans pouvoir. L'amour semble capable d'effacer pour un temps ces angoisses ; mais " si le corps cherche la possession, l'âme n'en veut pas. La chance de Dieu est d'être insaisissable ". En fait, Dieu affleure à toutes ces méditations ; mais l'auteur voudrait redécouvrir " le feu des religions sans passer par la vie étroite d'une piété qu'il n'accepte pas ". Où peut mener cette mystique sans Dieu, cette soif inextinguible de beauté et d'harmonie, ce refus hautain de la réalité quotidienne, qui viennent buter sans cesse contre l'idée de la mort ? On est frappé par la noblesse et la poésie de ces méditations ; par la variété de ces thèmes que l'auteur développe, par son honnêteté foncière. Il s'agit, pour lui, plutôt que de pessimisme, d'une trop grande exigence, d'une ambition trop haute, qui ne désespère pas complètement de s'accomplir.

08/1961